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14 août 2012 2 14 /08 /août /2012 05:24

 

J’ai consacré un précédent article au romancier André Picot (cliquez ici), à travers deux de ses bons romans,In-Extremis (Éd.Arabesque, 1957) et Il faut mourir à point (Éd.Le Masque, 1965, Grand prix du Roman d’Aventures). Il y a cinquante ans, en septembre 1962, cet auteur publiait son deuxième titre au Masque, La jeune fille et la mort. Une histoire très plaisante à redécouvrir.

PICOT-1962-2012Le jeune commissaire Georges Truelle et son épouse Marie-Louise passent leurs vacances en Italie. Dans le train allant à Rome, ils font la connaissance de Luisa Ricci. Cette blonde de vingt-et-un ans leur suggère de faire étape à La Spezia, où elle va séjourner quelques jours. Sur place, à l’hôtel, on leur attribue la chambre 13. Un homme armé s’y cache, traqué par l’inspecteur Forelli. Le malfaiteur prend la fuite. La police locale entend les témoins, Lisa, un sexagénaire nommé Ronconi, et le couple Truelle. Le prétendu inspecteur était un mafieux sicilien, tout comme celui qu’il pourchassait. Identifiés, ils ont tous deux disparu. Tandis que Luisa se repose après ces émotions fortes, le couple Truelle fait un peu de tourisme.

Le lendemain, ils retrouvent Luisa et Ronconi dans le train vers Rome. Bizarre, car la jeune femme devait rester à La Spezia. Elle fait parvenir un message alarmant au commissaire, masqué dans une grille de mots croisés. En toute hâte, Georges Truelle tente de rattraper le train emportant Ronconi et Luisa vers Naples et la Sicile. Il n’y réussit qu’en partie, car le sexagénaire menace la jeune blonde. Alors que le commissaire français est bloqué à Salerne, le duo passe en Sicile. Toujours dans le train à destination de Palerme, Ronconi est bientôt remplacé par le nommé Angelo, qui garde Luisa en otage. Arrivés à Palerme, Angelo entraîne Luisa dans un immeuble crasseux. Manfredino, un adversaire mafieux, ne tarde pas à le supprimer.

Le coupable est vite arrêté par la police sicilienne. On le sait moins dangereux que l’autre chef de gang, Savona. S’étant expliquée face aux policiers, Luisa est libre. Tandis que Ronconi n’est pas à l’abri de ses ennemis du côté de Lipari, Georges et Marie-Louise rejoignent rapidement Luisa à Palerme. Le commissaire refuse de continuer à gober les mensonges de la belle Italienne. Elle finit par lui confier ses secrets. Elle est impliquée dans une affaire compliquée où elle sert de messagère contre son gré. Un précieux objet caché dans un tube de rouge à lèvres échappe à Georges Truelle, tandis que Luisa disparaît de l’hôtel où ils s’étaient tous trois installés. C’est sur les pentes de l’Etna, à la recherche de son veston, que Georges Truelle dénouera cette périlleuse affaire…

 

On aurait tort de qualifier, avec nos critères actuels, cette solide histoire de petit roman. Action et suspense sont les points forts de cette aventure mouvementée. On peut noter encore que le policier français et son épouse sont plutôt jeunes, ce qui diffère agréablement des ordinaires clones de Maigret. Les inévitables mafieux siciliens ont évidemment le mauvais rôle, mais point d’intrigue simpliste. Ici, le contexte du début des années 1960 est fort bien décrit. Sans caricaturer l’Italie, comme on le vit parfois dans les romans de l’époque. Avec quelques dialogues en langue italienne, pour donner le ton. Les titres des chapitres font référence à des films qui marquèrent le cinéma italien : La dolce vita (1960), L’avventura (1960), Pain, amour et fantaisie (1954), La strada (1954), Il Bidone (1955), Le pigeon (1958), Vulcano (1949), Quatre pas dans les nuages (1942), Hôtel du rendez-vous (1955), Stazione Termini (1953). Un voyage en Italie délicieusement agité, palpitant à souhaits.

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13 août 2012 1 13 /08 /août /2012 05:19

 

Avec “Caché” de David Ellis, c’est un riche thriller judiciaire que publient les éditions Le Cherche Midi, dès le 30 août. Voici un aperçu de cette histoire.

À trente-quatre ans, Jason Kolarich est un avocat ayant connu un beau succès dans son métier, mais également un drame personnel. Aujourd’hui, il tente de se reconstruire mais culpabilise encore, y compris au sujet de son jeune frère Pete. ELLIS-2012Ce dernier est sa seule famille, frôlant divers dérapages à cause de son instabilité. Jason partage les locaux de sa voisine et amie avocate, Shauna Tasker. Quand un certain Smith vient lui proposer une affaire, l’avocat le trouve fort antipathique. Il ne peut toutefois refuser car ça concerne Sammy Cutler, qui fut l’ami d’enfance de Jason. Accusé de meurtre, son procès aura lieu dans un quatre semaines. Vingt-sept ans plus tôt, Audrey, la sœur de Sammy, avait à peine deux ans. Elle fut enlevée une nuit, sans qu’on retrouve son cadavre. Griffin Perlini, le ravisseur supposé, n’avoua rien. S’il fut condamné à cause de ses antécédents pédophiles, l’affaire Audrey n’eut jamais d’explication confirmée.

Il y a un an, Sammy repéra Griffin Perlini. Il est accusé de l’avoir assassiné. Il se refuse à plaider l’irresponsabilité pénale qui, vu le passé de la victime, atténuerait une condamnation. Smith verse les honoraires exigés par Jason, sans préciser qui il représente vraiment. Pour relativiser le meurtre commis par Sammy, il devra prouver que Perlini était bien le coupable de la disparition d’Audrey. Retournant dans leur quartier d’enfance, il rencontre la mère de Perlini. Si son fils n’a jamais admis le cas Audrey, elle fournit un indice qui intéresse le policier Vic Carruthers, lequel enquêta à l’époque. Quatre cadavres d’enfants sont découverts enterrés. Peut-être le corps d’Audrey est-il parmi eux, l’ADN devra le déterminer. Jason interroge encore la vieille Mme Thomas, jadis témoin de la disparition, toujours pas catégorique quant à la culpabilité de Griffin Perlini.

Se sachant pris en filature par un émissaire de Smith, Jason enquête aussi sur le meurtre perpétré par Sammy. L’avocat pourrait utiliser le témoignage de Tommy Butcher. Celui-ci dit avoir vu ce soir-là un Noir s’enfuir, quand Perlini a été tué. Un témoin un peu trop partial, sans doute. Pourtant, c’est bien dans cette voie que Smith souhaite voir orienter l’affaire, ainsi qu’il l’ordonne à Jason. L’avocat se montrant rétif, son client va piéger le frère de Jason. Il s’agit de limiter au plus tôt les ennuis de Pete, “mais cette fois, c’était personnel. Smith et ses amis avaient empiété sur ce qui restait de ma famille. Je m’assurerais de le lui faire regretter.” Le détective privé Lightner vient en aide à Jason, retrouvant la piste de celui qui a monté le coup contre Pete. Bien que ce John Dixon reste introuvable, l’avocat ne renonce pas. Il continue sur l’affaire Audrey, interroge le couple Drury et Archie Novotny, dont les enfants furent autrefois victimes de Perlini…

 

Une double enquête menée par l’avocat, sur des faits lointains et d’autres plus récents, est donc au cœur de cette intrigue. Mais ce qui fait la force d’un thriller de qualité, c’est évidemment son ambiance. Tout au long du récit, de nombreux points obscurs (dans les deux époques) alimentent le climat forcément chargé. Jason Kolarich, personnage que la vie n’a pas épargné, se sent plongé dans un dossier où personne n’est véritablement innocent. Habitué à lutter, comme l’indiquent les réminiscences de sa jeunesse, il va au bout malgré les multiples embûches, souvent dues à son client Smith. Ce qui promet quelques surprises, on s’en doute.

Si on nous offre plusieurs clés, la progression maîtrisée du récit suit le rythme pas exagérément rapide voulu par l’auteur. Pour lui, c’est aussi l’occasion d’évoquer la réalité du système judiciaire américain. Que ce soient les compromis négociés avec les juges, ou le rôle ingrat des avocats de base : “S’ils sont doués, ils perdent seulement dans quatre-vingt-dix pour cent des cas. Ils n’aiment pas leurs clients et ont appris à ne pas trop prendre les choses à cœur, sans quoi plus jamais ils ne connaîtraient une bonne nuit de sommeil.” Un suspense qui ne décevra sûrement pas les amateurs de très bons polars.

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11 août 2012 6 11 /08 /août /2012 05:24

 

Dans la collection "Les petits polars du Monde", chaque jeudi, nous avons déjà pu lire : Didier Daeninckx (Les négatifs de la Canebière), Jean-Bernard Pouy (Ce crétin de Stendhal), Marc Villard (Tessa) et Dominique Sylvain (Parfums d’été). Voici l’histoire proposée par Caryl Férey, Famille nucléaire.

FEREY-2012-ppmLe manoir de Kerrangal se trouve quelque part en Bretagne, à une vingtaine de kilomètres de Montfort-sur-Meu. Dans la demeure ancestrale des Duguay-Morvan, vivent encore le papy Édouard et son épouse, la mamie Ernestine. Il faut avouer qu’il ne reste plus rien de la splendeur passée du manoir familial, presque en ruines. Plusieurs générations de Duguay-Morvan ont construit leur fortune, mais Édouard a eu la mauvaise idée de faire une donation-partage prématurée à ses enfants. Les deux vieux n’ont plus aujourd’hui à leur service qu’un majordome, Nestor-le-domestique, ainsi qu’un palefrenier. Alors qu’ils vont fêter leurs noces d’or, les ancêtres ne sont plus très frais après cinquante ans de mariage. Quant à leurs descendants, on ne peut pas dire que l’honnêteté soit leur grande qualité.

Il y a les deux filles Duguay-Morvan, la grosse Rosie et sa jumelle Annick. Rosie est mariée à Hercule, un ancien inspecteur de police qui claque désormais le fric de la famille avec des putes. La dernière en date, qui se prénomme Paméla, l’a suivi au manoir. De son côté, Annick est l’épouse de Michel. Un cas, ce Michel, question habillement féminin. Ils ont une fille, Myriam, qui a exactement dix-huit ans ce jour-là. Ce dont tout le monde se fiche éperdument. À l’heure du rassemblement au manoir, tous voudraient bien savoir ce qu’il reste à tirer de la fortune des Duguay-Morvan, et qui en sera l’unique légataire. C’est alors que les évènements vont se précipiter, suite à une explosion. Ils vont se trouver réunis dans la cave du manoir, où des meurtres seront bientôt commis…

 

Ceux qui ont lu les très noirs romans de Caryl Férey, tels Haka, Utu, Zulu ou le récent Mapuche ne doivent pas s’attendre à la même tonalité. On est plutôt dans l’esprit de ses romans courts, comme L’âge de pierre (Éd.Après la Lune, 2006) ou Raclée de verts (Éd.La Branche, 2007). Il s’agit bien d’une comédie délirante, qui développe le caractère grotesque des personnages et grossit le trait des situations. L’intrigue s’inspire des romans d’enquêtes façon Agatha Christie (pas de hasard, le limier se nomme Hercule). Si l’histoire est humoristique, ça n’empêche pas un vrai dénouement, forcément drôle. Très sympathique.

À suivre dans la collection "Les petits polars du Monde", dès le 16 août Alexandra Schwartzbrod (Momo), puis Chantal Pelletier (Crise de nerfs), Franck Thilliez (Le grand voyage), Michel Quint (Triste comme un enfant), Tito Topin (Un été 22), Marcus Malte (Les Indiens), Sylvie Granotier (Le temps égaré) et Pierre Pelot (Roman de gare).

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10 août 2012 5 10 /08 /août /2012 06:26

 

Dans la collection CasaNostra des Éditions Sixto, Danse macabre d’Olivier Keraval et Luc Monnerais s’avère une bédé polar fort excitante.

KERAVAL-MONNERAIS-1Journaliste d'investigation pour un grand quotidien, Lazare est envoyé à Rennes pour couvrir le procès de Charles Tessier. Ce notable est accusé du meurtre de sa maîtresse, Mathilde Lejeune. Le côté chabrolien de cette affaire, perversité de la bourgeoisie provinciale, intéresse les médias. Tessier nie avoir assassiné Mathilde, et promet à Lazare de grosses révélations lors du procès. Mais, dès le lendemain, Tessier est retrouvé mort dans sa cellule. À cinquante-neuf ans, la crise cardiaque surprend peu. Pourtant, Lazare se remémore les paroles du notable : On veut me détruire, mais je tiendrai bon… Peu après, le reporter rencontre la policière Léa Sadberg, dont il devient l’amant. Une photographie datant de 1983 permettra à Lazare de poursuivre ses recherches.

Doué en informatique, l’étudiant Tex va également apporter son aide à Lazare. Il identifie bientôt les jeunes femmes sur la photo. Par décision officielle, ces jeunes femmes ont changé de nom. Ainsi, Estelle Saunders devint Mathilde Lejeune. Une autre changea pour Françoise Humbert. Elle a été assassinée à Paris six mois plus tôt. Léa appelle Lazare lorsqu’un nouveau meurtre est commis au cœur de Rennes, place du Parlement de Bretagne. Cette Marine Duflot fit partie des filles figurant sur la photo. Beaujars, supérieur hiérarchique de Léa Sadberg, ne cache pas son hostilité envers Lazare. Grâce à une collègue qui enquêta en 1983, le journaliste obtient des infos sur un club jadis surnommé le Black Lady. C’était un lieu de plaisir fréquenté par des hommes très influents, les Loups Bleus.

Ce manoir situé parc des tanneurs est aujourd’hui en ruine, suite à un incendie. Si une voisine refuse d’en dire trop, Lazare apprend qu’une des jeunes femmes eut un fils avec l’un de ces aristos. En outre, le reporter relève le nom de Louis Fergent parmi les habitués du club. Ce promoteur immobilier construisit et rénova bon nombre d’immeubles rennais. Beaujars a lancé ses policiers aux trousses de Lazare. Celui-ci garde une longueur d’avance. Grâce à Tex, le journaliste finit par identifier la dernière fille de la photo, Ophélie Merrieux devenue Sonia Derrien. KERAVAL-MONNERAIS-2Nul doute qu’elle soit autant en danger que les précédentes victimes. Léa Sadberg prend contact avec Ophélie-Sonia, prenant ainsi de gros risques car le meurtrier rôde autour d’elles…

 

Cette Danse macabre en noir et blanc est une véritable bédé polar. Enquêtes journalistique et policière vont de pair, grâce au couple formé par Lazare et Léa. Mystérieuse affaire, qui trouve donc son origine plus de vingt ans auparavant. Un solide scénario d’Olivier Keraval, rennais originaire du Finistère, qui nous entraîne dans une histoire très sombre, jusque dans les sous-sols de la ville. Breton lui aussi, Luc Monnerais installe par son dessin un décor très crédible. Suggérés, les sites bien connus de Rennes (tels les jardins du Thabor ou la place du Parlement) sont aisés à reconnaître. Les ambiances d’intérieur ou nocturnes favorisent, bien sûr, un climat de dureté. Les cadrages des scènes sont bien pensés, par moment peut-être trop changeants. Néanmoins, entre scénario et images, l’ensemble est harmonieux à souhaits. Voilà une histoire (complète) que l’on peut conseiller à tous les amateurs de polars musclé. Le site la collection CasaNostra, ici.

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9 août 2012 4 09 /08 /août /2012 05:30

 

Après Un pied au paradis et Serena (Éd.Le Masque), le nouveau roman de Ron Rash est disponible dès le 23 août aux Éditions Seuil. Le monde à l’endroit n’est pas exactement un polar, mais tout simplement un remarquable roman.

RASH-2012Dans le comté de Madison en Caroline du Nord, autour de la ville de Marshall, à la toute fin des années 1970, sous la présidence de Jimmy Carter. C’est une région rurale, où l’on cultive encore la tabac, tel le fermier Shelton. D’autres, comme Carlton Toomey et son fils Hubert, s’essaient à des plantations clandestines de cannabis. Ex-prof, Leonard Shuler s’est installé dans le coin, habitant un mobile home. Divorcé de Kera, père de la petite Emily, il a été viré de l’enseignement suite à un coup monté. Dealant diverses drogues, Leonard ne manque pas de fric. Il a accueilli depuis quelques mois une paumée nommée Dena. Déjà usée, elle se shoote aux cachets gratuits du stock de Leonard. Quand le fils Shelton âgé de dix-sept ans, Travis, lui propose quelques pieds de cannabis volés, il les achète sans se poser la question de leur provenance.

Rudoyé par son sévère père, Travis Shelton est un garçon malingre, bon pêcheur, sans grand avenir comme son ami Shank et leurs copains. Quand il tente une troisième fois de dérober des pieds de cannabis, les Toomey interviennent. Travis a le tendon sectionné par Carlton Toomey, qui finit par le faire hospitaliser. Une blessure qui passera pour accidentelle. Mais rien ne va plus entre Travis et son père. Le jeune homme quitte la maison, et se réfugie chez Leonard. Ce dernier a remarqué les capacités de Travis, qu’il estime récupérable s’il veut se cultiver. Dans le mobile home rempli de livres, et avec ceux de la bibliothèque municipale, Travis a la possibilité de préparer un examen GED, qui l’autoriserait à reprendre l’école. Pendant plusieurs mois, Leonard l’aide à parvenir à un bon niveau. Lori, devenue la petite amie de Travis, lui apporte également un vrai soutien.

Ce comté, c’est aussi celui du massacre de Shelton Laurel en 1863, pendant la Guerre de Sécession, qui dura ici quatre années. Selon Leonard, les deux camps se montrèrent aussi féroces. Outre les ouvrages consacrés à cette période, il consulte aussi les registres du Dr Joshua Candler, établi dans la région dès 1850. Il soigna la population modeste du secteur, puis les combattants. Le jeune Travis garde le contact avec sa mère, mais s’éloigne un peu de Shank et des autres, trop lourdingues. À part Lori et Léonard, on comprend mal ses ambitions. Dena n’a rien à attendre de bon si, après un week-end sexuel, elle finit par vivre avec les Toomey père et fils. Possédant assez d’argent, Leonard songe à cesser l’activité de dealer, d’autant que ce ripou de shérif local commence à sévir. Pour Travis et Lori, le résultat de l’examen GED sera déterminant quant à la suite…

 

Ce n’est pas purement un polar, pas un roman strictement criminel. Même si des actes délictueux, le souvenir d’un massacre, et le dénouement, associent cette histoire au genre. Roman noir, par sa dimension sociologique, certainement. Une bonne part de suspense aussi. En particulier concernant ce Dr Candler, dont les extraits de registres du 19e siècle ponctuent le déroulement du récit. Ron Rash situe son sujet à une époque (vers 1978) où la ruralité reste souvent synonyme d’échec social. Il faut une forte volonté et être bien conseillé pour sortir de cette cambrousse sans perspective, peut-être plus encore que de nos jours.

On retient en priorité l’humanisme dont est empreinte l’ambiance. Si Leonard fut prof, ce n’est pas un donneur de leçon. Faute de pouvoir protéger sa famille, il offre un refuge à la pauvre Dena et au prometteur Travis. Ce dernier est un garçon en pleine quête identitaire, qui doit impérativement opérer une rupture dans sa vie pour évoluer. Travis observa avec attention le type assis dans le fauteuil relax, en tâchant de comprendre pourquoi Leonard Shuler était un gars à qui on n’avait pas envie de se frotter. Il pensa à son père et à Carlton Toomey, des grands gaillards qui n’avaient pas besoin d’élever la voix parce qu’ils pouvaient vider une pièce d’un seul regard sévère. Travis se demanda si un jour on le traiterait de brute, et regretta une fois de plus de ressembler à sa mère, à l’ossature si grêle. Les questions sur la tuerie de Shelton Laurel l’intéressent aussi, car ses aïeux en furent victimes, même si Leonard est le plus impliqué. Un roman d’une belle puissance évocatrice, avec sa fausse simplicité narrative. Voilà assurément un livre de qualité supérieure.

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7 août 2012 2 07 /08 /août /2012 04:55

 

Né à Dole en 1927, André Besson est un écrivain qui (depuis 1946) a abordé divers genres littéraires : ouvrages historiques et franc-comtois, romans policiers ou d’espionnage. Il fut publié sous son nom ou sous des pseudos, tel André Frambois et Alex Barner. Il a entre autres été récompensé par le Prix Louis Pergaud 1959 pour La Dame du val d’amour (1958), le Prix des écrivains de langue française pour Une fille dans la forêt, le Prix Émile Zola pour Le Village englouti (1970), le Prix de l’Académie Française pour Les Trente jours de Berlin, et le Grand Prix du roman policier. Parmi les polars qu’il publia dans la collection Spécial-Police (Fleuve Noir), il faut retenir Les amants de la dune (1974). Une intrigue de bon aloi, servie par une ambiance villageoise qui sonne juste.BESSON-1974

 

Auteur de romans policiers, Pascal Dauriac est contacté par un ami producteur de cinéma. Ce dernier lui propose d’écrire un scénario d’après un sujet réel. À cette époque, les films inspirés d’histoires vraies, genre Mourir d’aimer ou L’affaire Dominici, plaisent au public. Ici, il s’agirait d’adapter un faits divers ayant eu lieu cinq ans plus tôt, en mai 1968, dans une bourgade portuaire de Vendée. À Saint-Jean-des-Dunes, un couple d’amants avait été assassiné. Couple faisant scandale, une jeune enseignante et un ancien prêtre, dans une affaire nos résolue, sans coupable. Une histoire qui intéresse Dauriac, d’autant que le producteur Édouard de Caussan s’avère généreux.

Le romancier s’installe bientôt à Saint-Jean-des-Dunes. Plutôt que l’aller à l’hôtel, il préfère habiter dans la maison même où se déroula le drame. Mme Souzeaux, la propriétaire impotente qui vit avec sa sœur un peu simplette dans la maison voisine, n’est pas ravie que l’on reparle de tout cela. Mais Dauriac ne lui a révélé le motif de son séjour qu’après avoir loué. Toute la population ne tarde pas à savoir qui est le romancier, et ce qu’il vient faire là. Le Comité de Moralité créé à l’époque pour chasser le couple d’amants va renaître. Le maire Yves Royez, Hervé Legal et quelques autres ne cachent pas leur hostilité. On va même crever les pneus de la voiture de Dauriac.

Jacques Claron, petit voyou et fils supposé du maire, prétend avoir des infos compromettantes sur Royez. Dauriac accepte de les monnayer, sans être certain que ce soit sérieux. Le romancier sent que la menace se précise peu à peu autour de lui. Gisèle, la fille du restaurant, est sa seule alliée depuis son arrivée. Leur couple risque de rappeler à la population de mauvais souvenirs. Découvrir le coupable n’est pas le rôle de Dauriac. Pourtant, les circonstances vont l’y aider…

Une version de ce roman, sans doute réécrite, a été publiée en 1990 aux Éditions Mon Village (Suisse).

 

BESSON-1963Aux Éditions Galic, André Besson publia plusieurs romans d’espionnage sous le pseudonyme d’Alex Barner. Chez cet éditeur, il est l’auteur sous son propre nom d’un bon roman historique, La princesse aux chaînes. Il y retrace la vie de Marguerite de Bourgogne, fille de Charles Le Téméraire. Celle-ci mourut un matin de mars 1482 d’une chute de cheval, alors qu’elle chassait le faucon dans les marais de Bienenbosch, près de Bruges. Elle n’avait que vingt-cinq ans. Pourtant, la fille de Charles de Bourgogne fut successivement fiancée à treize prétendants.

Elle n’avait que cinq ans quand Ferdinand d’Aragon la demanda en mariage. Puis des membres de la famille du roi Louis11 et d’autres grands nobles du royaume sollicitèrent sa main. Le fils du duc de Milan et le duc de Savoie firent de même, ainsi que des hauts aristocrates anglais. Ce fut finalement Maximilien d’Autriche qu’elle épousa, et dont elle eut des enfants. Pour Charles Le Téméraire, l’essentiel était d’assurer la descendance dynastique et la puissance de son duché.BESSON-2000

 

En 2000, la romancière-scénariste Chantal Pelletier et Serge Meynard ont adapté L’inconnue du val perdu, d’après le roman éponyme d’André Besson (Édition Mon Village, Suisse). Un téléfilm réalisé par Serge Meynard, avec Zabou Breitman et Barbara Schulz et Didier Bienaimé. «Pour découvrir le mystère de la mort de sa fille dont le corps a été retrouvé dans le maquis cévenol, Martine s’échappe de la maison de repos où elle séjournait. Dans le village du drame tous les habitants lui paraissent suspects et son comportement intrigue. Un inconnu dépose des indices devant sa porte. Il semble vouloir l’aider. Terrorisée par ce qu’elle pressent, Martine enquête, persuadée que sa fille ne s’est pas suicidée comme il a été hâtivement conclu. Bientôt la vérité apparaîtra aussi effroyable qu’insoupçonnable.» Pour l’anecdote, Jean-Bernard Pouy joue ici une courte scène, bougonnant à la pâtisserie de ce village.

Lire aussi le portrait d'André Besson, chez l'Oncle Paul.

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6 août 2012 1 06 /08 /août /2012 05:31

 

Disponible dès le 23 août 2012 aux éditions Michel Lafon, “Dominance” de Will Lavender est un thriller particulièrement solide et passionnant.

LAVENDER-USAJasper est une petite ville du Vermont, au Nord-Est des Etats-Unis. Son université a longtemps été dirigée par le doyen Stanley Fisk, aujourd’hui nonagénaire. C’est lui qui, en 1994, eut l’idée d’une expérience de cours, plutôt controversée. Une poignée d’étudiants ont été retenus pour suivre le séminaire “Percer une énigme littéraire”, consacré au mystérieux écrivain culte Paul Fallows, ermite que nul n’a jamais rencontré. On ignore son visage, car la photo au dos de ses livres est celle d’un obscur habitant de l’Iowa nommé Rutherford. Les cours sont dispensés le soir en vidéo-conférence depuis le pénitencier de Rock Mountain, où le professeur de littérature Richard Aldiss purge une peine de réclusion à perpétuité. En 1982, il a tué à coups de haches deux de ses étudiantes.

Alexandra Shipley fait partie de ceux qui vont rechercher les secrets de Fallows, sous forme d’un jeu littéraire qu’Aldiss appelle la Procédure. Il s’agit de décoder les deux seuls romans de l’auteur. On le qualifia de féministe, mais il y contraint pourtant une de ses héroïnes à de lourdes épreuves. Un jeu de piste, dont Alex trouve rapidement le premier indice, qui affirme que Richard Aldiss est innocent. Grâce au doyen Stanley Fisk, allié du professeur condamné, Alex obtient quelques éléments sur le double meurtre de 1982. Si Aldiss reste obsédé par l’identité de Fallows, c’est qu’il a longtemps cherché à la découvrir avec le professeur Locke, son mentor. Ils formaient un petit groupe de passionnés qui se renseigna jusqu’en Iowa, puisque Fallows y situait une partie de ses intrigues. Alex et son ami Jacob Keller vont parvenir à résoudre certaines énigmes et à innocenter Aldiss.

Quinze ans plus tard, Alex est professeur à Harvard. Depuis l’affaire de 1994, elle jouit d’un prestige certain. Toutefois, penser au jeu de la Procédure suscite encore un malaise chez elle. À Jasper, ex-étudiant du séminaire d’Aldiss, Michael Tanner vient d’être assassiné. Un meurtre à la hache, dont la mise en scène rappelle le double crime de 1982. Le policier Bradley Black demande à Alex de l’aider dans son enquête, de l’intérieur. En effet, les rescapés du cours d’Aldiss se réunissent dans la demeure du doyen Fisk. Celui-ci est désormais assisté en permanence d’un infirmier, Matthew Owen, mais garde une belle lucidité. Fâché avec Aldiss, le doyen le croit coupable de ce nouveau meurtre.

LAVENDER-F2012Diminué après un accident de santé, Richard Aldiss a toujours l’esprit combatif et vif, lui aussi. Ses rapports avec Alex sont tendus. Pour lui, ce meurtre entre dans un nouveau jeu de la Procédure, auxquels d’anciens condisciples de la jeune femme s’adonnent encore. Suspecter l’un ou l’autre des six membres du groupe, c’est plausible selon Alex. Par exemple, l’auteur de polars Christian Kane, dont le dernier roman s’inspire d’un des livres de Fallows. Ou l’ex-punkette Melissa Lee, toujours portée sur le sexe. Voire même Sally, qui avait depuis épousé Michael Tanner. Et pourquoi pas Keller, ancien petit ami d’Alex ? Arrivé en retard le jour des obsèques, Lewis Prine va être la deuxième victime. Heureusement qu’Alex est armée, car elle va au devant d’un danger mortel…

 

Il s’agit d’un thriller admirablement construit, ce qui le rend diablement captivant. Les deux époques, 1994 et quinze ans après, sont racontées en parallèle. Avec les mêmes protagonistes, mais ce qui tient du jeu de piste intellectuel pour la première affaire, devient plus mystérieux encore dans la seconde. Ici, tout est double, avec deux fils conducteurs guidant l’intrigue : le personnage d’Aldiss, “un homme calculateur et facétieux qui ne fonctionne que par énigmes”, et celui de l’écrivain maudit Paul Fallows, dont l’œuvre complexe “est truffée de voltas, ces retournements d’intrigues ou de narration”. Si l’auteur n’est pas avare d’indices, il nous aveugle admirablement grâce aux sombres ambiances qu’il installe, où règne une perpétuelle suspicion. Le jeu est au cœur de l’histoire autant qu’envers le lecteur, pour un suspense avec plusieurs issues, aux dénouements évidemment agités. Un polar machiavélique, très excitant.

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4 août 2012 6 04 /08 /août /2012 05:26

 

Beaucoup d’auteurs récompensés par le Grand Prix de Littérature policière ont connu une belle carrière d’écrivains. De Léo Malet à Caryl Férey, on n’en finirait pas de citer des noms tels que Manchette, Coatmeur, Daeninckx, Japrisot, Hervé Jaouen, Hubert Monteilhet, Frédéric Dard, Pascal Dessaint, Michel Quint, Brigitte Aubert et bien d’autres. Par contre, on a sans nul doute oublié des auteurs comme André Piljean, Pierre Forquin, Michel Carnal, ou Jean-Pierre Alem. À tort, car ce Grand Prix a toujours été attribué à des romans de haute qualité.

ALEM-1967Le Dictionnaire des Littératures Policières nous apprend que Jean-Pierre Alem était le pseudonyme de Jean-Pierre Callot, né il y a cent ans à Nancy, en 1912. Dans le domaine de la fiction, il fut l’auteur de romans d’espionnage (Cartes sous table (1959), La péniche aux berlues (1961), Tu reviendras Thomas (1976). Il a écrit deux romans policiers, La sourde (1946) et Le crocodile dans l’escalier (1967). C’est pour ce dernier suspense que Jean-Pierre Alem fut récompensé par ce prestigieux prix littéraire, il y a quarante-cinq ans.

 

Michel Verrier est un agronome âgé de vingt-six ans. Après cinq années passées en Indochine, il est de retour à Marseille dans les années 1960. Pour sa première nuit, il va dormir chez ses grands-parents, au 17 boulevard Gazzino, non loin du cours Pierre-Puget. Ce quartier fut celui de son enfance, avec ses cousins et cousines, au temps où les collections de son aïeul et le mystère des cochons de Saint-Antoine excitaient sa curiosité. Son grand-père Alphonse, ex-enseignant de soixante-seize ans, est quelque peu contrarié par la disparition d’un spécimen rare de scorpion. Le vol d’un tel objet de collection, non sans habileté, n’est pas si anodin aux yeux de Verrier. Si le grand-père soupçonne un de ses voisins, des membres de la familles ne sont pas moins suspects. L’état d’esprit de la branche des Sénac, son oncle et sa cousine Catherine, s’est parfois avéré malintentionné.

Le jeune agronome fait la connaissance de la nouvelle employée de maison de ses grands-parents, Julia. Cette beauté de dix-neuf ans, il la trouve à la fois fuyante, captivante et troublante. Il ne tarde pas à l’inviter, en tout bien tout honneur. Une étrange énigme vient troubler la quiétude de l’immeuble du boulevard Gazzino. Une dame a vu un crocodile vivant dans l’escalier. Verrier vérifie immédiatement que c’est exact. La bête féroce longue de trois mètres a déchiqueté un voisin, l’ex-commandant Robert Carreyas, un vrai carnage. Les Verrier abattent le crocodile et appellent la police. Le grand-père Alphonse est ennuyé, car c’est Carreyas qu’il suspectait du vol du scorpion. En outre, il a reçu le même jour un crocodile, empaillé celui-là. Le commissaire Perrin voudrait bien savoir d’où vient le reptile tueur, qui l’a amené là, car ce n’est quand même pas un animal d’appartement.

Selon un des locataires, le scaphandrier Combernous, Robert Carreyas n’était pas un type honnête, en témoigne son comportement durant l’Occupation. Plus tard, Combernous livrera à Verrier des précisions essentielles pour comprendre cette affaire. La séduisante Julia risque maintenant d’avoir des ennuis avec la police, mais Verrier va lui fournir un alibi. Jeune orpheline plutôt riche, elle a trouvé le moyen de s’infiltrer au 17 boulevard Gazzino, une place d’employée de maison se libérant chez les grands-parents Verrier. Il semble que son idée était d’approcher son oncle, avec lequel elle n’avait pas de relations. Les amours de Verrier et Julia vont être perturbés par la présence d’un marin, Yves Le Guennec. Ancien soutier du navire Malacca, qui navigua dans les eaux de Malaisie, il est aussi concerné par ces mystères…

 

Soulignons encore que ce Grand prix de Littérature policière ne fut nullement usurpé. Car c’est une intrigue d’excellent niveau que concocta l’auteur. Le petit larcin concernant un scorpion n’est qu’une mise-en-bouche, avant l’apparition meurtrière du dangereux crocodile. S’improvisant enquêteur, le jeune homme s’interroge et collecte les indices. Je me laissais aller à imaginer de fantastiques histoires de sortilèges malais s’avoue l’imaginatif héros de cette énigme. Bon nombre de scènes sont destinées à faire sourire. On peut se figurer un acteur tel Noël Roquevert dans le rôle du grand-père, ou une jeune actrice de l’époque mi-espiègle mi-grave comme Dany Carrel dans celui de Julia. L’auteur utilise aussi certains décors marseillais, se référant à l’enfance de Verrier. Ce qui ajoute de la consistance à la crédibilité du récit. Un suspense parfaitement convaincant et bien écrit, même si quelques passés simples ne sont plus de mise aujourd’hui.

 

ALEM-1959Le premier roman d’espionnage de Jean-Pierre Alem Cartes sous table fut publié en 1959, le n°33 dans la collection Feux Rouges des éditions Ferenczi.

L’action se passe au Moyen-Orient. S’il est archéologue, fouillant des sites antiques dans cette région du monde, Michel Larsac est surtout un agent des services secrets. Il séjourne au Liban, fréquentant le riche négociant Kalgis, un vieil ami. Cette nuit-là, se déroule une soirée mondaine chez Kalgis, tandis que le Bretagne approche du port de Beyrouth. Ce navire marchand est soudain en perdition, avant de faire naufrage aux abords de la côte. Il est bien difficile de venir au secours des passagers. Plusieurs invités de Kalgis ont un lien avec le bateau, soit par rapport à la cargaison, soit connaissant un des passagers.

Michel Larsac réalise vite qu’il s’est passé quelque chose d’anormal sur ce navire. Un sabotage, peut-être. Une personne en est sûrement descendue lors de l’unique escale, au Pirée. La belle Monique de Beaulieu, de l’Ambassade, semble une alliée dans cette affaire. Parmi les Occidentaux vivant alors au Liban, les suspects ne manquent pas. Larsac va devoir affronter de multiples périls pour définir le rôle de chacun et, finalement, découvrir la vérité…

Une histoire mouvementée, et plutôt plus solide que la moyenne des romans d’espionnage de cette époque. Il est vrai que Jean-Pierre Alem fut aussi auteur de plusieurs ouvrages documentaires sur le véritable espionnage au Moyen-Orient, et d'un "Que sais-je?" de référence sur le Liban (plusieurs fois réédité).

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