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2 juillet 2011 6 02 /07 /juillet /2011 05:36

 

Parus au début des années 1970, les romans d’espionnage signés Alix Karol étaient l’œuvre de Patrice Dard, fils de San-Antonio. Ces titres ayant été réédités chez Vauvenargues ces dernières années, voilà une occasion de les découvrir pour beaucoup de lecteurs. Les couvertures de François Boucq remplacent celles de Michel Gourdon. Le monde a évolué depuis quarante ans, aussi compliqué qu’alors. Même s’ils sont marqués d’une époque, on lit encore ces romans d’aventures avec grand plaisir.

Moins féru d’espionnage que de polar, je n’ai jamais lu d’Alix Karol à leur parution initiale. Deux titres m’ont permis de faire connaissance aujourd’hui avec cette série.

 

KAROL-1Garanti sur fracture(publié en 1974, réédité en 2010).

Les SSTM, ce sont les Services Secrets du Tiers-Monde, rivalisant avec le KGB et la CIA. Ils sont dirigés par un métis d’Espagnole et d’Indien Tupamaro, que l’on surnomme L’Inca. Le patron incontesté des SSTM vit à Montevideo, en Uruguay. L’équipe basée à Paris se compose d’Alix Karol et de Bis. Le premier possède une belle allure sportive, possède l’auberge de La Pommeraie, et se vante volontiers de ses prouesses sexuelles. Bis est un Hollandais blond et filiforme d’une trentaine d’années. Il se nomme Karolus van Haag, d’où son sobriquet Bis, car il y aurait deux homonymes dans l’équipe. Il est artiste de music-hall, son numéro de transmission de pensée servant parfois de couverture au duo.

Un Iranien suspect est actuellement interrogé par le commissaire Morsellange, de la brigade criminelle. La traductrice de langue persane reste perplexe face aux méthodes du policier. Alix Karol et son acolyte Bis ont rendez-vous avec un certain Moshir à Notre-Dame-de-Paris. Il a réussi à enregistrer l’interrogatoire de l’Iranien. Les deux espions découvrent leur intermédiaire, Nourredine, assassiné dans un confessionnal de la cathédrale. Puis ils pénètrent dans la tour sud, pour y retrouver Moshir. Un espion iranien, Assar, intervient. Avant de prendre la fuite avec l'enregistrement, il tue Moshir ainsi qu’un agent de police. Alix Karol et Bis le pourchassent, mais le perdent sur un bateau-mouche.

KAROL-2010Peu après, un attentat est commis par un faux diplomate iranien dans le bureau du commissaire Morsellange. Le suspect et la traductrice sont abattus. L’Inca, en accord avec les émissaires du Chah d’Iran, envoie ses hommes en mission afin que la clarté soit faite sur cette affaire. D’autant qu’ils ont reçu un message de menace, accompagné d’un peu ragoûtant débris humain censé appartenir à l’agent de la SSTM en Iran. Heureusement, le véritable agent est une femme, toujours en vie là-bas. C’est ainsi qu’Alix Karol et Bis vont séjourner à Téhéran, dans le palais du Chah, sous couverture d’artistes de music-hall.

Bis explore d’abord la propriété impériale, non sans semer la perturbation. Alix Karol montre ses capacités sexuelles à la jeune et belle princesse Clotilda, avant que celle-ci ne retourne à Shirâz où sa famille possède un palais. Dans la cage des panthères, Bis découvre une main humaine déchiquetée. Bien que leur mission les mettent au service du Chah, il n’ignore pas les violentes méthodes de la SAVAK, police militaro-politique du régime iranien. Lors de la soirée mondaine qui suit, Alix Karol et Bis font un numéro de transmission de pensée devant les dignitaires du pays. Puis, alors qu’ils se trouvent avec un couple de Hollandais amis de Bis, ils se font piéger par la police pour détention de drogue. C’est chez leur vieil adversaire Zhoun qu’on les conduit. Ils risquent d’y être torturés par un cruel nain Turc. L’agent de l’Inca intervient pour les aider à s’enfuir, libérant aussi une étudiante marxiste experte en sexologie. On va bientôt comprendre qui complote contre Rézâ Pahlavi, l’intransigeant Chah d’Iran…

 

Une aventure qui ne manque pas ni de trépidantes péripéties, ni de situations périlleuses, on le constate. Avec son lot de scènes érotiques suggérées. Celle de la rencontre dans sa chambre entre le héros et Clotilda est éloquente : Manière d’annoncer la couleur, je donne d’emblée deux tours et je retire la clé de la porte. Puis je chope la môme par une main et l’entraîne au centre de la pièce. Je lui montre les coussins et lui indique qu’elle peut s’étendre. Effarouchée, elle bat en retraite. Voilà que je suis tombé sur la rosière du personnel ! S’ensuivra une relation sexuelle mutuellement consentie. La belle Clotilda ne sera pas la seule amante de l’espion dans cette histoire. Mais, surtout, Alix Karol et Bis doivent affronter bien des dangers plus sérieux pour approcher de la vérité…

 

KAROL-2Nous avons les moyens de vous faire parler(publié en 1975, réédité en 2009)

Jacobi, le correspondant des SSTM en France a envoyé Alix Karol et Bis dans un village de Savoie, sans vraiment leur préciser la nature de leur mission. En cette fin juillet, un cadavre est découvert dans la tranquille bourgade savoyarde de Gerbaix. Bis a été arrêté par la gendarmerie. Recherché, Alix Karol prend la fuite en direction de Lyon. Volant trop facilement une 504, il flaire l’entourloupe. Il contacte Jacobi, qui exige qu’Alix Karol libère Bis de la gendarmerie et récupère le cadavre. Par la ruse, l’agent éloigne la maréchaussée et disparaît avec son acolyte. Mais leur 504 est bientôt volée, avec le cadavre dans le coffre.

L’Inca est de passage à Paris pour préparer une mission très particulière. Il s’agit de faciliter le passage de l’ex-nazi Martin Gorman vers l’Espagne. Les SSTM n’ont pourtant aucune affinités avec les partisans et nostalgiques du régime hitlérien. C’est en rencontrant une splendide jeune femme qu’Alix Karol et Bis obtiennent un début d’explication. C’est une reine de la transformation physique, que le duo baptise vite Fregola. L’épisode savoyard était destiné à les faire passer tous deux pour des néo-nazis ayant supprimé un Juif. Quand plusieurs agents des Services Secrets israéliens expliquent à Alix Karol et à Bis l’opération en cours, ceux-ci admettent que les intérêts des SSTM et d’Israël sont compatibles.

KAROL-2009Pour duper les nazillons, Fregola et le duo doivent donc conduire Martin Gorman en Espagne. Avant leur départ, deux Allemands se font buter, puis c’est au tour de trois agents secrets israéliens d’être éliminés. Il semble qu’un autre groupe non identifié agisse dans l’ombre. Alors qu’ils voyagent en Rolls vers le pays de Franco, le trio repère un suiveur en DS. C’est bien le tueur, qui se fait appeler Nummer Eins. L’affaire va mener Alix Karol, Bis et Fregola jusqu’à Salzbourg, où les admirateurs des SS sont trop bien organisés…

 

Cette affaire est riche en suspense et en mystères, mouvementée à souhaits comme il se doit. Il y est fait référence au dignitaire nazi Martin Bormann, qui fut le secrétaire d’Hitler. Condamné par contumace, on a supposé qu’il s’était réfugié en Amérique latine, où il fut recherché par les services secrets israéliens. Que ce vieux SS mérite six millions de fois la mort, nous ne le contestons pas. Mais que vous nous proposiez d’être les exécuteurs des hautes œuvres, c’est autre chose. C’est l’éternel risque de résurgence des théories nazies qui sert donc de toile de fond à cette aventure agitée. On trouve (un peu) moins d’érotisme suggéré ici, que dans le précédent.

Ces deux romans à la narration fluide et aux intrigues solides restent extrêmement plaisants à lire.

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1 juillet 2011 5 01 /07 /juillet /2011 05:50

 

Publié chez Fayard, le nouveau titre de Frédérique Molay Dent pour dent est la deuxième aventure du commissaire Nico Sirsky, chef de groupe à la Brigade Criminelle, 36 quai des Orfèvres. En ce début décembre, il sent revenir la pleine forme après avoir été blessé par balle, trois mois plus tôt, lors de l’arrestation d’un tueur en série. Entre son fils Dimitri et son nouvel amour, Caroline, il aspire à vie équilibrée. Sa mère Anya, d’origine russe, participe à cette sérénité dont il a besoin. Le cas de son ex-épouse, Sylvie, le contrarie quand même. Elle a disparu, mais il retrouve bientôt sa trace du côté de Royan, en cure contre la dépression. Côté police, Nico va contribuer à une opération visant des braqueurs. Ceux-ci ont récemment dérobé pour quatre-vingt-cinq millions d’Euros de bijoux avenue Montaigne. De gros moyens ont été mis en place pour arrêter ces malfaiteurs.

À l’Université Descartes-Paris 5, un groupe d’étudiants dentistes suivent une séance de dissection sur des têtes de cadavres. Dans l’une des bouches, on remarque un plombage grossier, sous lequel on découvre un étrange message disant On m’a tué. Marcel, le préparateur chargé des têtes, alerte tout de suite sa hiérarchie. MOLAY-2011L’équipe de Nico Sirsky est rapidement sur les lieux. La procédure du don des corps à la Médecine permet d’identifier aisément ce n°510. Il s’agit d’un pharmacien nommé Bruno Guedj, dont le suicide par arme à feu semblait une mort naturelle. Le médecin ayant constaté le décès n’est pas en cause. Que penser du curieux message trouvé dans sa bouche, alors ? Un canular de très mauvais goût, un suicide mal explicable, ou bien un meurtre ? Le procureur confie l’affaire au juge Alexandre Becker, qui s’entend bien avec Nico Sirsky.

Les policiers étudient le rapport officiel sur le décès, tentent de comprendre l’origine de l’arme ayant tué Bruno Guedj, effectuent une analyse graphologique confirmant que l’homme était gaucher, vérifient l’enregistrement de l’épouse au moment où elle appela les secours. Les témoignages de Mme Guedj et de son fils, de même que celui du pharmacien ayant racheté l’officine après le décès, confirment que la victime était perturbée depuis de début de l’automne. Dans une librairie spécialisée, il avait croisé un de ses anciens copains de Fac, semble-t-il. Depuis, il était angoissé, comme s’il était harcelé. Des quantités d’appels téléphoniques pourrait le démontrer, mais impossible d’en déterminer la source.

Son notaire admet que Guedj avait pris des dispositions spéciales. Son dentiste a caché le message dans la dent, à la demande de son patient. Il s’avère que l’ex-ami de Fac, Christophe Parize, était décédé bien avant leurs retrouvailles imprévues. Au fil de l’enquête, la police va découvrir une vaste machination au coeur de l'Hôpital Saint-Louis, un des plus performants pour le traitement du cancer...

 

Après le très réussi "Bienvenue à Murderland", l'auteur propose ici une nouvelle aventure du héros qu'elle créa pour "La 7e femme". Couronné par le Prix du Quai des Orfèvres 2007, ce roman connut un beau succès. "Dent pour dent" est destiné aux amateurs d'ambiances policières, où les procédures relatives aux affaires criminelles s'inspirent de la réalité. Les lieux et les méthodes sont décrits avec précision, qu'il s'aisse du rôle de la police ou de l'Académie de Médecine. La dissection des têtes est bien expliquée, par exemple. On nous détaille également tout ce qui concerne les dons des corps à la Médecine. Sans doublier divers détails techniques, y compris les identifiants téléphoniques. Notons encore quelques répliques russes en cyrillique, heureusement traduites. La vie privée du héros fait partie de l'histoire, celui-ci étant très attaché à son fils. L'intrigue policière suit son cours dans tout ce contexte. Les lecteurs ayant aimé "La 7e femme" apprécieront certainement ce second épisode.

Mon précédent article sur Frédérique Molay, ici.

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30 juin 2011 4 30 /06 /juin /2011 05:31

 

Le n°9 de la revue l’Indic connaît un beau succès, consécration des efforts de Fondu au Noir (lire les articles de Pierre Faverolle ou de l'Oncle Paul). Profitons-en pour en savoir plus sur cette association. J’ai posé quelques questions à Caroline de Benedetti qui, avec Émeric, Geoffroy et les autres, ne se contente pas de publier ce Noir magazine…

 

INDIC8L'association Fondu au Noir est de plus en plus active. Quelles sont les animations proposées, passées et à venir ?

CdB : Entre 2010 et 2011 c'est vrai que l'asso n'est pas restée les deux pieds dans le même sabot. Comme il y a un salaire à la clé, ça motive ! Depuis le début on se donne du mal pour y arriver, proposer de la qualité et de l'originalité.

Cette année les choses ont pris de l'ampleur. D'abord à Nantes, où on voulait depuis un bout de temps déjà faire se rencontrer auteurs et public, d'une façon un peu privilégiée. Résultat, la formule resto-littéraire est en train de faire ses preuves. Le dernier a eu lieu le 16 juin avec DOA. On avait ouvert la saison 2011 avec Dominique Manotti et du bar au beurre blanc ! Et entre les deux il y a eu Pascal Dessaint, du vin rouge, Craig Johnson et Ron Carlson, on ne s'est pas ennuyés. Il ne s'agit pas juste de se raconter des blagues et de dire les histoires qu'on aime raconter ; ces auteurs avaient vraiment des choses à nous apprendre, un point de vue, une perspective sur le monde et la littérature. Ce n'est pas si fréquent.

Et puis d'un autre côté notre rapport avec le public s'est accéléré via les rencontres dans les bibliothèques et même les écoles. Le contact avec les jeunes - que ce soit les petits d'école primaire, ou bien les lycéens avec lesquels nous avons parlé, par exemple, de l'image de la femme dans le polar - amène des échanges encourageants. Malgré Facebook, malgré l'ordinateur, le téléchargement, la télévision etc... des jeunes qui lisent, ça existe encore ! Nous en avons même rencontré de sacrément passionnés par la lecture et le cinéma, comme celui qui nous citait Hitchcock à 10 ans. Emeric lui a demandé comme ça quel était son film préféré et il a répondu "Fenêtre sur court" ! Nous avons aussi beaucoup travaillé avec le festival Mauves en Noir, c'est une chouette équipe. On a participé au choix des auteurs, à l'organisation des déplacements d'auteurs dans les lycées et bien d'autres choses, comme la plaquette du programme. Je pense qu'on va remettre ça l'année prochaine parce que ça s'est très bien passé avec Eric Maneval, Christian Roux et Marin Ledun et les lycées. Enfin d'abord on va profiter un peu des vacances... pour bouquiner.

 

L'indic n9Quoi de 9 pour L'Indic, le noir magazine des Fondus ?

CdB : L'Indic change, de numéro en numéro, il y a des articles en plus, des articles en moins, la maquette évolue. Sur ce numéro 9 par exemple, la belle rubrique "Photo Ci-contre" disparaît. La série de portraits réalisés par Olivier Favier arrivait à son terme, c'est dommage, mais il faut savoir passer à autre chose. Et puis les portraits photos existent dans d'autres revues maintenant... À nous de continuer à innover. Il y a donc une nouvelle rubrique, "Comparution immédiate", et deux nouveaux contributeurs dont les points de vue nous intéressent.

 

J'aime bien votre rubrique Scoop. De quoi c'est-y qu'elle cause ?

CdB : On a décidé de supprimer cette rubrique... Mais non, en fait nous avons un jeune débutant dans le polar qui nous propose une sélection de romans sur le thème "Nos jeunes héros". Tu en as peut-être entendu parler, un certain Claude Le Nocher... La rubrique Scoop c'est ça : une personne qui apporte un éclairage sur un sujet, du polar et la guerre (Claude Mesplède) aux photos de Weegee (Lionel Bérenger) en passant par la SF de Jacques Barbéri (Laurent Leleu)...

 

Le dossier de ce numéro, c'est de l'actu : le monde arabe !

CdB : Oui, le monde arabe. C'était ambitieux, dans la mesure où le sujet est vaste, et casse-gueule. Il faut déjà définir ce qu'est le monde arabe. Enfin notre but n'est pas d'être exhaustif mais de donner des pistes. L'important, c'est que les amateurs y trouvent leur compte, et qu'on leur fasse se poser quelques questions. C'est quand même un peu notre moteur, ne pas juste considérer le lecteur comme un consommateur de livres, mais l'interroger, le pousser à réfléchir au genre. Pour ma part j'ai un peu l'impression que le polar c'est beau, ça se vend, y en a partout, mais alors le questionnement et le recul se font rare. C'est dommage.

INDIC7C'est pour ça que des articles qu'on a publiés, comme celui sur Thilliez par Geoffroy Domangeau, ou celui sur Ellroy par Alexandre Clément, me semblent important. Ils sortent de ce qu'on lit partout sur ces auteurs, à qui on déroule souvent le tapis rouge. Les rédacteurs de ces articles offrent une réflexion, avec laquelle on peut être d'accord ou pas, mais les arguments sont là. Les rédacteurs, c'est comme les auteurs, quand ils ont quelque chose à dire, on les laisse s'exprimer. La gamme des personnes avec qui nous travaillons est donc très large.

 

Et, si tout va bien, le dossier du futur n°10 ?

CdB : Le dixième numéro est prévu pour octobre, et le sujet n'est pas encore vraiment arrêté. Il y a une longue liste de thèmes que nous avons envie de traiter. Peut-être la science-fiction ? Ce qui est sûr, c'est qu'il y aura encore quelques changements.

 

Merci à Caroline. Longue vie aux Fondus et à l’Indic.

On se renseigne sur leur site : http://fonduaunoir44.blogspot.com/

On y ajoute de la musique en visitant celui-ci : http://duclock.blogspot.com/ 

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29 juin 2011 3 29 /06 /juin /2011 05:41

 

Le premier roman de Neil Cross L’homme qui rêvait d’enterrer son passé est désormais disponible chez 10-18. Coup d’œil sur ce scénario…

En 1997, après avoir vivoté en marginal, Nathan Redmond occupe un vague job dans une station de radio. Si l’émission nocturne de Mark Derbyshire a du succès, ça ne garantit pas un poste assuré pour Nathan. Âgé de vingt-sept ans, il vit en couple avec Sara, mais sent que ça ne durera pas. Pour la fête de Noël organisée dans la propriété de Mark Derbyshire, cette année Sara accompagne Nathan. Celui-ci y rencontre Robert Morrow, qu’il a croisé bien longtemps avant. Bob poursuit toujours une fumeuse thèse sur les fantômes. Nathan et Bob ont déjà beaucoup consommé d’alcool et de drogue quand ils font la connaissance de la jeune Élise. Le trio s’éclipse bientôt de la soirée, se réfugiant dans un coin de campagne. CROSS-2010Si la relation sexuelle entre Nathan et Élise est consentie, Bob ne tarde pas à réclamer la même chose. Ce qui provoque le décès de la jeune fille.

Les deux hommes décident de brouiller la chronologie de la soirée, afin de ne pas risquer d’ennuis. Nathan simule une altercation avec Derbyshire au sujet de Sara, puis les deux complices enterrent le cadavre d’Élise Fox. La disparition de celle-ci entraîne rapidement une enquête de police. Nathan se disculpe assez facilement. L’affaire provoque la disgrâce de l’animateur radio, ce qui fait perdre son job à Nathan. Il oblige Derbyshire à lui donner une forte somme, qui va lui permettre de voyager en routard pendant une période. Au retour en Grande-Bretagne, une nouvelle vie débute pour Nathan. Il obtient un poste sérieux de cadre commercial dans une société. Une certaine routine s’installe, son métier est plus rémunérateur que passionnant.

Quatre ans après la disparition d’Élise, sa famille lance vainement un nouvel appel à témoins. Nathan remarque la sœur de la disparue, Holly Fox. Elle est employée chez un agent immobilier. Nathan la contacte pour un projet d’achat de maison. Progressivement, leur relation prend une tournure plus amicale. Holly Fox lui fait des confidences sur la disparition de sa sœur, que sa famille ne parvient que difficilement à surmonter. Nathan fait bientôt la connaissance des parents d’Holly. Il est chaleureusement accueilli, invité à un repas dominical familial. Il est finalement question de mariage entre Holly et Nathan.

Jacki, la policière qui interrogea Nathan à l’époque, est une proche des Fox. Elle a immédiatement reconnu l’ancien témoin de l’affaire. Jacki accepte de ne pas révéler ce qu’elle sait à Holly. L’ombre d’Élise plane toujours sur Nathan, Holly, et ses parents. Un soir, Bob débarque chez le couple. Des travaux à l’endroit où le corps d’Élise a été enterré vont forcément permettre de la retrouver. Bien que son ancien complice et ses délires sur le paranormal le répugnent, Nathan doit agir pour sa propre sécurité…

 

Le titre original est Burial, enterrement, ce qui a plusieurs sens par rapport à cette histoire. Le titre français est également très juste, exprimant la position de Nathan. Toutefois, ne nous trompons pas de grille de lecture. Ce suspense psychologique autour du personnage central décrit son parcours, avant et après les faits. Dans les années qui suivent, on le voit tenter de se construire une existence normale, mais l’image de la victime reste présente. Le but n’est pas de le présenter comme sympathique, ni même défendable ou touchant, mais de montrer de quelle manière il évolue, il gère la suite de sa vie.

C’est ce contexte dans son ensemble qui est destiné à nous faire une opinion sur Nathan. Puis, le dernier tiers de l’histoire, sous tension, nous indique comment il peut en finir définitivement ou pas avec cette affaire dramatique. Pas un roman d’action au tempo rapide, mais une histoire assumant le rythme des évènements au fil des années. Ce qui offre une réflexion sur la culpabilité et ses tourments. Voilà les éléments qui m’ont permis d’apprécier ce suspense.

Ma chronique sur "Captif", le 2e roman de Neil Cross, est ici.

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28 juin 2011 2 28 /06 /juin /2011 05:37

 

À partir du dimanche 3 juillet à 20h35, France 3 diffuse la série italienne "Commissaire Montalbano", en huit épisodes, adaptée des romans d’Andrea Camilleri. Un rendez-vous à ne pas manquer pour les admirateurs de ce personnage attachant, humain. Le rôle de Salvo Montalbano est interprété par Luca Zingaretti, acteur très célèbre en Italie. Le premier épisode diffusé est La lune de papier.

La présentation qu’en fait le magazine Télé-Star dans sa rubrique Vie des séries, laisse perplexe. Non pas sur la qualité de ces téléfilms, bien sûr. Déjà le titre étonne : Un Dr House version flic. On se demande quel rapport peut exister entre un héros formaté aux codes de la télé, et le personnage créé par le maestro sicilien pour ses romans. Montalbano n'a aucune origine anglo-saxonne, mais peut-être que les ancêtres du Dr House viennent de Sicile, sait-on jamais ?

MONTALBANO-TELELisons le portrait dessiné par Émilie Lopez : …ce flic colérique, boulimique (il nourrit notamment une vraie passion pour les plats typiques italiens), mais extrêmement doué, vivant dans la bourgade (fictive) de Vigata. Rien n’arrête ce policier chevronné, pas même le danger : il n’hésite pas, ainsi, à se lancer dans une véritable croisade contre la mafia, au péril de sa vie, entre deux enquêtes sur des meurtres ou du trafic de drogue… Au mieux, il s’agit d’un texte passe-partout, mais on n’y reconnaît guère notre ami Salvo Montalbano.

Sans doute exprime-t-il parfois des mouvements d’humeur, en particulier contre les imbéciles, quelquefois contre lui-même à cause de ses propres erreurs. On le sent plus vif ou réactif, qu’irascible ou violent. Il sait se montrer tolérant et patient avec ses adjoints, comme avec les témoins de faits criminels. Salvo est gourmet et gourmand à la fois, aimant la bonne cuisine traditionnelle, sans être un goinfre boulimique pour autant. Policier chevronné exerçant à Vigata, certes. S’il est doué­, c’est d’un certain instinct face aux suspects et aux situations énigmatiques. Quant à la supposée véritable croisade contre la mafia au péril de sa vie, Andrea Camilleri est nettement plus subtil que ça. Il évoque diverses pratiques mafieuses et autres dérives dues au laxisme des autorités (telles des constructions abusives­, sans permis). Salvo Montalbano affronte rarement la mafia de façon frontale. Parler de croisade parait excessif, mais peut-être ces téléfilms exploitent-ils une telle idée.

Connaître les romans d'Andrea Camilleri aurait permis à Télé-Star une présentation plus exacte du héros. Amusant car, sauf erreur, ce magazine appartient à un groupe financier italien.

 

Mise à jour, 4 juillet 2011 : Pour ma part, je n'ai pas été déçu par cette adaptation du roman d'Andrea Camilleri, dont l'intrigue est intégralement respectée. Le comédien incarnant Montalbano m'a semblé "dans l'esprit" du commissaire. L'efficace enquêteur Fazio et le collègue Mimi Augello complètent l'équipe, telle qu'on la connait. L'élément comique est principalement dû au personnage de Catarella, le flic de base un brin benêt. Sans doute ces scènes-là sont-elles jouées façon "comédie italienne", mais c'est assez amusant. Bien sûr, cette version perd une large partie du langage que le traducteur Serge Quadruppani fait coller aux particularismes siciliens. Dommage, mais on s'y attendait. Une série à suivre, donc...

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27 juin 2011 1 27 /06 /juin /2011 05:45

 

Dans la collection Polars en Nord, Lakhdar Belaïd vient de publier Les fantômes de Roubaix, un polar de qualité supérieure…

À Roubaix, Karim Khodja est journaliste pour Nord Info. Son meilleur ami est le policier Bensalem, surnommé Rebeucop, trentenaire comme Karim. D’ailleurs, il arrive qu’info et enquête se rejoignent. C’est le cas pour l’octogénaire Ginette, qu’un aigrefin est en train de spolier. Bensalem va y remédier. Le journaliste suit les faits divers marquants dans la région, tel ce dramatique accident de voiture.

À cette occasion, il rencontre Karim Khodja, son homonyme. Ce monsieur âgé mais encore fort est son oncle. Le journaliste le croyait mort durant la 2e Guerre mondiale. Khodja senior est encore derrière lui quand Karim s’informe sur un incident causé par des fachos autour d’un lycée. Le journaliste ne se sent pas à l’aise face à ce parent exprimant une dureté certaine. Karim a remarqué autour du lycée un curieux albinos, portant un vêtement genre Arlequin. Il n’a pas tardé à le surnommer Logan, en référence à un héros de SF.

BELAÏD-2011C’est cet albinos qui provoque une fusillade en direction d’un commerce, avant de s’attaquer aux locaux d’une ONG. Puis il prend pour cible un couple, abattant l’homme, Marc Vandoren. Plus tard à Lille, il s’attaque à M.Marive, mais c’est un témoin passant par là qu’il exécute. L’albinos s’occupe encore d’une héritière quinquagénaire qui va trouver la mort, calcinée sur son vélo.

De son côté, Karim voudrait comprendre ces cauchemars guerriers, qui le hantent violemment dans son sommeil. Dans un village, lors d’une opération armée de répression, il est directement impliqué, parmi ceux qu’on va tuer. Une séance où témoigne une rescapée de la Shoah ne suffit pas à éclairer la question. Avec Kodja senior, il y rencontre un vieux Juif qui ne cache pas son malaise en dévisageant l’oncle de Karim. Il est vrai que même l’appartement où loge Kodja senior intrigue Karim.

Le policier Bensalem et l’épouse du journaliste sont de plus en plus inquiets de ces cauchemars qui perturbent Karim. Difficile d’en déterminer l’origine, peut-être une incertaine forme génétique de la culpabilisation ? Tous trois assistent à une conférence historique pouvant leur offrir une piste, sinon une explication. L’orateur traite d’un aspect méconnu de la Gestapo française, dirigée par le repris de justice Henri Lafont. Les dates et lieux hantant Karim correspondent avec l’épisode dramatique relaté par l’historien, qui cite un nommé Hambrecht. Ce monstre commit plusieurs massacres.

Aux obsèques de Vandoren et à ceux de la cycliste calcinée, les personnes présentes sont les mêmes. Elles font partie d’un mouvement radical d’extrême-droite. Quand Bensalem décide d’interroger sans concession M.Marive, il se peut qu’il se trompe. Les archives d’un ancien maire de Roubaix sont plus utiles pour comprendre…

 

Journaliste passionné d’histoire, Lakhdar Belaïd a publié deux romans dans la Série Noire, Sérail Killers (2000) et Takfir Sentinelle (2002), puis d’autres livres depuis. Il nous propose ici un remarquable roman, aux qualités multiples. Il faut d’abord saluer la construction solide de cette intrigue, parfaitement maîtrisée. Le danger vient d’un énigmatique tueur actuel, vite repérable puisqu’il ne se cache guère, en lien avec des faits anciens qu’on semble vouloir effacer.

De vieux cadavres de la Deuxième Guerre mondiale remontent à la surface. Avec Rebeucop, nous en sommes persuadés. Ni lui, ni moi, ne savons qui les déterre.Le deuxième atout favorable, c’est la référence historique. Pour éviter des crises après la guerre, on a caché aux populations des épisodes cruels.L’Histoire est tel un boomerang […] Plus vous la lancerez loin, plus le retour sera violent. Et une arme aussi acérée prise de plein fouet cause forcément de profondes blessures.

1939-45, c’est bien loin, alors comment redonner une actualité à ces faits anciens ? C’est là que réside le troisième atout de ce roman, une très belle astuce narrative qu’on ne dévoilera pas. S’il s’agit de fiction, c’est l’occasion de nous rappeler que les idéologies fascisantes et racistes restent dangereusement actives. Cet excellent polar mérite évidemment un Coup de Cœur.

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26 juin 2011 7 26 /06 /juin /2011 05:42

 

LEDUN-2011-2Le Grand Prix de Littérature policière a été créé en 1948 par Maurice-Bernard Endrèbe. Décerné par un jury de dix personnalités, ce Prix est décerné chaque année à un roman français et à un roman étranger. Parmi les lauréats passés, figurent les noms des Français : Léo Malet, Michel Lebrun, Gilles-Maurice Dumoulin, Frédéric Dard, Sébastien Japrisot, René Réouven, Gilbert Tanugi, Jean-Patrick Manchette, Jean-François Coatmeur, Francis Ryck, Jean Mazarin, Joseph Bialot, Pierre Siniac, Didier Daeninckx, Tito Topin, Hervé Jaouen, Tonino Benacquista, J.H.Oppel, Philippe Huet, Pascal Dessaint, Virginie Brac, Caryl Férey. Parmi les auteurs étrangers depuis une douzaine d'années, signalons les noms de Ken Bruen, Ian Rankin, Arnaldur Indridason, Camila Läckberg, John Katzenbach, Deon Meyer, Peter Robinson, Michael Connelly. Mary Higgins Clark fut récompensée par ce Prix en 1980.

 

Voici la sélection officielle (au 15 juin) pour le 63e Grand Prix de Littérature Policière 2011 – avant la délibération du 21 septembre :

 

ROMANS FRANÇAIS :

SIGAUD-2011- GRANOTIER (Sylvie) : La rigole du diable. – Albin Michel 

- KINER (Aline) : Le jeu du pendu. – Liana Lévi

- LAHNER (Louis) : Trois jours à tuer. – Au Diable Vauvert

- LEDUN (Marin) : Les visages écrasés. – Seuil

- LEMAITRE (Pierre) : Alex. – Albin Michel

- LOUBIERE (Sophie) : L’enfant aux cailloux. – Fleuve noir

- MALTE (Marcus) : Les Harmoniques. – Gallimard

- MANOTTI/DOA : L’Honorable société. – Gallimard

- MARPEAU (Elsa) : Les Yeux des morts. – Gallimard

- SIGAUD (Dominique) : Conte d’exploitation – Actes Sud

- VARENNE (Antonin) : Le Mur, le Kabylle et le marin. – V. Hamy

 

 

 

ROMANS ETRANGERS :

COOK-2011- COOK (Thomas H.): Les leçons du mal. – Seuil

- CARLSON (Ron): Le signal. – Gallmeister

- GONZALES LEDESMA (Francisco): Il ne faut pas mourir deux fois. – L'Atalante

- HARVEY (John): Cold in hand. – Rivages

- MILLAR (Sam): Redemption factory. – Fayard

- NESBO (Jo): Le Léopard. – Gallimard

- NIKITAS (Derek): Brasiers. – Télémaque

- NUNN (Ken): Tijuana Straits. – Sonatine

- SARID (Yishai): Le poète de Gaza. – Actes Sud

- WATSON (S.J.): Avant d’aller dormir. – Sonatine

- WINSLOW (Don): Savages. - Ed. du Masque

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24 juin 2011 5 24 /06 /juin /2011 05:43

 

Direction Oléron, pour le roman de François Vignes et Thierry Guilabert Autant en emporte le vin, publié chez Pascal Galodé Éditeurs…

C’est un détective privé qui se fait appeler Ben Yassouh, un nom qui a plutôt l’air d’un pseudonyme. Il ne renie pas ses opinions tendance anar. Il circule et habite dans son van, pratique le surf quand s’en présente l’occasion. Plus tout jeune, mais encore vaillant et sportif. Sa clientèle, ce seraient les cocus friqués, tel ce producteur de grands crus.

Pourtant, s’il revient sur l’île d’Oléron qu’il a connu naguère, c’est parce que son amie Maria le lui a demandé. Elle y habite avec sa grand-mère Dolorès qui a connu les luttes anti-franquistes et a dû fuir l’Espagne. Maria est veuve d’Abel, l’un des meilleurs amis du détective. Cet ostréiculteur était respectueux de la tradition huîtrière. On la retrouvé pendu dans la cabane de son chantier ostréicole. Pas pressée d’ouvrir une enquête, la gendarmerie a vite conclu au suicide. Mort suspecte pourtant, car c’est le deuxième à se pendre ainsi. Sans compter le type calciné dans un blockhaus du bord de mer.

VIGNES-GUILABERTLe détective contacte l’ancien gendarme Ombredane, qu’il sait trouver aisément dans son bistrot habituel. Ce dernier admet que, même sur cette île paisible, circule un peu de drogue, y compris de production locale. Il est aussi possible que la mort d’ostréiculteurs soient liées aux nouvelles huîtres. Celles des quatre saisons ne sont guère traditionnelles. Les petits producteurs ostréicoles font, tel Abel, de la résistance contre ces huîtres qualifiées de transgéniques. Alors que le détective pressent un danger, il est bientôt agressé autour de son van par deux voyous. C’est surtout sur le centre biologique fournissant les souches des nouvelles huîtres qu’il s’interroge. Il est impossible d’en approcher. Il va donc devoir trouver une astuce pour en savoir davantage.

Grâce à Ted, un anar d’Oléron amateur des meilleurs fûts de vin, le détective se fait aider par Konan le hacker. Ce petit prodige en informatique saura infiltrer le réseau du centre biologique. Triploïdes, un mot qui ne sonne pas très naturel pour des huîtres. Le détective retrouve aussi le flic Pado, qui n’est sûrement pas ici juste pour faire du tourisme. Même amical, un policier reste un enquêteur dont il convient de se méfier. Ombredane les avertit qu’il vient de découvrir un cadavre, dont la profession va s’avérer sans rapport avec le monde ostréicole. Quand il s’agit de cogiter sur des meurtres, le détective peut compter sur un groupe d’amis fidèles qui ont fait leurs preuves…

 

Ce roman court n’est pas seulement un hymne à la belle île d’Oléron et au "bien vivre" en version anar. Néanmoins, il nous donne l’occasion d’une sympathique promenade dans ces paysages, et à la rencontre de personnages libertaires. Les auteurs rendent hommage à quelques grands noms du roman noir, de Dashiell Hammett à Frédéric Fajardie, en passant par Léo Malet et quelques autres. Des clins d’œil amusés, venant sans doute d’amateurs éclairés. En effet, sans chercher à se prendre trop au sérieux, ils restituent des ambiances propres aux traditionnelles histoires de détectives hard-boiled. Certes, il faut déterminer qui est coupable, et les auteurs n’oublient pas de nous égarer. Une vraie curiosité que ce suspense au ton enjoué.

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