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11 septembre 2012 2 11 /09 /septembre /2012 05:03

FestivalEPL1 

À Ivry-sur-Seine, du 20 au 23 septembre 2012, le festival En première ligne se propose de donner à voir et à entendre les voix qui explorent les liens qui se tissent entre les littératures et le monde social. Littératures du réel, aux contours mouvants et incertains, toujours soucieuses du temps du monde, des luttes qui le constituent; luttes de genres, de classes, de libération… Littératures qui affirment que l’humanité au travail -tout comme celle qui en est privée- est un terrain que la fiction, tous genres confondus, peut cultiver. Et que cette exigence nous est utile à vivre et à rêver.

De nombreuses initiatives accompagnent le salon proprement dit : des ateliers d’écriture, des films, des activités proposées par la médiathèque, le centre artistique El Duende, une bibliothèque éphémère, un vide grenier littéraire, un troc de livres. Les jeunes lecteurs ne sont pas oubliés lors de ce festival (*auteurs jeunesse ou écrivant aussi pour la jeunesse).

Tous les auteurs annoncés les 22 et 23 septembre, pour l’édition 2012 d’En première ligne :

Claudine Aubrun *- Gilles Bachelet *- Mimi Barthélémy *- Christine Beigel *- Abdel Afhed Benotman - Christian Billères - Vladimir Bodiansky - Felipe Hernandez - Cava (Espagne) - Henri Deluy - Caryl Ferey *- Natacha Filippi - Luis Garcia (Espagne) - Magali Giovannangeli - Franck Giroud - Jean Jacques Greif *- Eric Guglielmi - Kamel Hajaje *- Eric Halphen - Pierre Hanot - Monique Hervo - Jack Hirschman (États-Unis) - Joëlle Jolivet *- José Jover - Mehdi Lallaoui - Maximilien Le Roy - Laurent Levy - Iain Levison (Etats-Unis) - Claude Mesplède - Chantal Montellier - Gérard Mordillat - Benoit Morel *- Michel Narbonne - Elsa Osorio (Argentine) - Jean-Bernard Pouy - Jonathan Rabb (Etats-Unis) - Jean-Marc Rouillan - Jean-Louis Sagot-Duvauroux - James Sallis (Etats-Unis) - Shumona Sinha - Gérard Streiff *- Véronique Vernette *- Sergio Zamora - Dominique Zay *- Germano Zullo *

Toutes les infos ici.

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11 septembre 2012 2 11 /09 /septembre /2012 04:58

 

FestivalVLA8e édition du festival polar de Villeneuve-lez-Avignon, du 5 au 7 octobre 2012, sous le signe du roman noir et du cinéma. Les auteurs annoncés :

Jean-Pierre ALAUX - Alexis AUBENQUE - Roselyne BERTIN - Abdel Hafed BENOTMAN - Stéphane BOURGOIN - Thierry BRUN - Michel BUSSI - Eléonore CANNONE - Philipe CAVALIER - Sire CEDRIC - Fabien CLAVEL - Fabrice COLIN - Dominique FORMA - Catherine FRADIER - Bruno GALLET - Guillaume GUERAUD - François GUERIF - Agnès LAROCHE - Guillaume LEBEAU - Gérard LECAS - Marin LEDUN - Philipe LE ROY - Karim MADANI - Marcus MALTE - Marie NEUSER - Bernard PASOBROLA - Gilda PIERSANTI - Sébastien RUTES - Carlos SALEM (Espagne) - Romain SLOCOMBE - J. Carlos SOMOZA (Espagne) - Morgan SPORTES - Jerry STAHL (USA) - Tito TOPIN - Pascal VATINEL - Tim WILLOCKS (G.B) - Jo WITEK.

Les auteurs BD : Léonard CHEMINEAU - DJIAN - David ETIEN - KRAEHN - Arnaud LE FLOC'H - Jack MANINI - MATZ - Jules STROMBONI - Dominique ROUSSEAU.

Toutes les infos ici.

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10 septembre 2012 1 10 /09 /septembre /2012 05:08

 

En 2012, la policière D.D.Warren enquête dans Les morsures du passé (Albin Michel) de Lisa Gardner. On a pu faire sa connaissance en 2011 dans La maison d’à côté, publié chez le même éditeur, réédité aujourd’hui au Livre de Poche.

Le quartier de South Boston est un coin tranquille majoritairement habité par des gens un peu aisés. C’est là que vit la famille Jones. Jason, le père d’une trentaine d’années, est employé dans un journal local. GARDNER-2011-AMSandra, la mère de vingt-trois ans, est professeur de 6e au collègue proche. Ils sont gagas de leur fille Clarissa (dite Ree), gamine précoce âgée de quatre ans. La famille ne serait pas complète sans leur chat, M.Smith. On ne connaît aucun membre de leur parenté, ni d’amis qu’ils fréquentent, pas plus qu’ils ne fraternisent avec le voisinage. La maison des Jones est sécurisée par des portes métalliques à gros verrous et des fenêtres bloquées. Jason s’occupe de la petite Ree en journée, tandis que Sandra prend le relais le reste du temps. Petite famille bien organisée, sans histoire. Pourtant, une nuit, Sandra disparaît mystérieusement. Jason découvre son absence au matin, en rentrant de reportage pour son journal.

L’expérimentée D.D.Warren, célibataire de trente-huit ans, est commandant à la Criminelle de Boston. Son collègue policier Miller l’alerte au sujet de la disparition de Sandra Jones. D.D.Warren constate la situation et observe les lieux, mais il est trop tôt pour lancer une enquête. Une chemise de nuit et un édredon manquants sont bientôt retrouvés à la cave, lavés dans la machine. Le chat M.Smith n’est plus là, mais ça n’inquiète que Ree. Jason Jones se montre peu coopératif, voire passif. Pour D.D.Warren, la vie trop équilibrée du couple apparaît assez factice. La somme de quatre millions de dollars, dont dispose Jason sur ses comptes, serait le fruit d’un héritage. En cachette, il explore sur l’ordinateur familial la messagerie de Sandra. Ses comptes Internet ont été purgés avant la disparition de la jeune femme. Jason ne tient pas à médiatiser l’affaire : journaliste, il est conscient des conséquences ridicules que risque d’entraîner ce cirque.

Âgé comme Sandra de vingt-trois ans, Aidan Brewster loge non loin de chez les Jones. Cheveux blonds hirsutes, yeux bleus, un peu le genre surfeur mais mignon dit-on de lui. Excellent mécanicien, il est employé au garage du quartier. Ayant compris la situation, Aidan craint d’apparaître suspect, étant fiché comme délinquant sexuel. Il suit une thérapie de groupe, respecte bien les règles. Selon sa conseillère d’insertion, il ne s’agit pas de le plaindre, mais Aidan n’est pas un prédateur monstrueux. Il affirme n’être pour rien dans la disparition de Sandra. Ce qui n’empêchera pas qu’il perde son job. Il n’est ni plus ni moins suspect pour la police que Jason Jones. D.D.Warren se sent entravée dans la progression de l’enquête. L’audition de la petite Ree par une spécialiste, donne a penser qu’elle a été témoin d’une visite nocturne. Mais D.D.Warren n’a que trop peu d’éléments concernant la famille, sur le trop calme Jason et sur le passé de Sandra…

 

GARDNER-2012-LPIl est légitime que ce roman ait été récompensé en 2011 par le Grand prix des lectrices de Elle. Là où certaines fictions restent trop artificielles pour décrire un tel contexte, Lisa Gardner gomme ce défaut en approchant au plus près de la réalité. Quartier paisible et simples habitants, il est aisé de s’identifier à ce petit univers. Au cœur de l’affaire, un jeune couple aussi ordinaire que possible : Dans cette quête de normalité, nous ignorons ce que nous devons ignorer. Nous cachons ce que nous devons cacher. Et nous fermons les yeux chaque fois que c’est nécessaire pour pouvoir nous cramponner à notre illusion d’un bonheur parfaitement réglé confesse Sandra, nous révélant ponctuellement ses secrets, en particulier sur sa mère hystérique. C’est là, derrière une suite de mensonges, que le sujet devient fort convaincant.

N’accorde-t-on pas trop de crédit et de confiance aux gens semblant insérés socialement, juste parce qu’ils savent masquer leur passif, ou leurs mauvaises actions ? Voilà également ce qui freine les investigations de l’opiniâtre D.D.Warren. Les bons citoyens en question font obstruction aux lois, au nom de leur liberté individuelle. Confidentialité légitime ou dissimulant des facettes plus troubles ? En parallèle, les personnes fichées pour des broutilles sont désignées au moindre incident, tel le jeune Aidan. Victime d’un système qui s’affiche vertueux, accablé par l’esprit honnêtes citoyens de gens peut-être bien pires que lui. Cette dimension sociologique est présente dans ce roman, au côté d’une intrigue criminelle énigmatique et palpitante.

Lire ici la chronique de l'Oncle Paul sur "La maison d'à côté" .

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8 septembre 2012 6 08 /09 /septembre /2012 05:14

 

Dans la collection Petits polars du Monde, celui de Michel Quint est intitulé Triste comme un enfant.

Les romans historiques de Stanislas Carpentier se sont vendus de par le monde à plusieurs millions d’exemplaires. Les succès féminins vont de pair avec ceux de l’édition. À chaque conférence, quantité de femmes sont présentes afin d’admirer ce séduisant écrivain à l’allure désinvolte. QUINT-2012-ppmGagnant des fortunes, Carpentier s’est exilé en Belgique, à Tournai, ville de millionnaires. Toutefois, cet auteur est plutôt controversé. Les puristes, dont sa première éditrice, l’accusent de faire écrire ses livres par une équipe de collaborateurs. Ce qui est parfaitement exact. Isabelle Grenier, son amante, est bien la rédactrice finale de ses romans contés par un staff de spécialistes. Stanislas Carpentier se moque intégralement des critiques. Quand il s’adresse à son public charmé, comme ce soir-là à Paris, il fait son show, amusé par les perturbateurs qui tentent de le discréditer.

Sur son portable, il reçoit un message SMS qui ne lui est sûrement pas destiné. C’est signé d’une inconnue prénommée Iulia, qui fixe un rendez-vous pour le lendemain dans le train de Paris à Lille-Flandres. Carpentier contacte en retour l’Italienne mystérieuse. Elle dit avoir peur, sans plus de précision. Avant le départ du train, l’écrivain essaie de repérer la jeune femme dans la foule. Sans doute est-il guidé par des clichés concernant les Italiennes, car elle reste introuvable. Par SMS, il tente de prendre rendez-vous avec Iulia à Lille. C’est encore par téléphone qu’elle lui explique son problème. Divorcée, elle a la garde de son fils Pippo. Le père de l’enfant l’a enlevé, et se cache quelque part dans la région lilloise. Bien que disposant de vagues indices, la jeune femme a besoin d’aide. S’il se doute qu’il y a un piège, Carpentier se lance quand même dans l’aventure…

 

J’ai eu la chance que Michel Quint, rencontré dans un salon du livre, me raconte la genèse de ce texte. À table avec son épouse, ils dissertent sur la Rome antique, au sujet de la caste des Iulia, dont faisait partie Jules César. Michel Quint reçoit alors par erreur un SMS d’une inconnue nommée…Iulia. Énorme coïncidence. On venait de demander un texte inédit à l’heureux auteur de Effroyables jardins. Il n’en fallait pas plus pour inspirer Michel Quint. Pas de mystère dans le joli titre : il vient de Blaise Cendrars. Par contre, l’intrigue va bien plus loin qu’un simple message mal aiguillé par le hasard. L’histoire évoque même une certaine réalité sociologique des banlieues urbaines. Quant à l’écrivain Stanislas Carpentier, son cynisme affiché, est probablement tel un masque de théâtre antique. Scénario et écriture sont, évidemment, de belle qualité. 

Ma chronique ici sur "Billard à l'étage", Grand prix de Littérature policière.

Les treize titres de cette collection : Didier Daeninckx (Les négatifs de la Canebière), Jean-Bernard Pouy (Ce crétin de Stendhal), Marc Villard (Tessa), Dominique Sylvain (Parfums d’été), Caryl Férey (Famille nucléaire), Alexandra Schwartzbrod (Momo), Chantal Pelletier (Crise de nerfs), Franck Thilliez (Le grand voyage), Michel Quint (Triste comme un enfant), Tito Topin (Un été 22), Marcus Malte (Les Indiens), Sylvie Granotier (Le temps égaré) et Pierre Pelot (Roman de gare).

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7 septembre 2012 5 07 /09 /septembre /2012 05:09

 

Le premier roman de Géraldine Jaujou La guérisseuse est désormais disponible en format poche, chez J’ai Lu. Petit survol d’une intrigue savoureuse.

Anna Kaleban a trente-quatre ans. Ayant fui Reims dans sa jeunesse, elle a connu la prison six ans plus tôt, avant de se réinsérer comme masseuse à domicile grâce à un vieux juge, Lucien. Anna a de vagues projets d’avenir avec son compagnon, Serge. Rageuse et désargentée, elle est de retour dans sa ville natale, où habite sa grand-mère Yvonne Kaleban, qui l’éleva. Elles sont en froid depuis longtemps, ces deux caractérielles ayant toujours eu des relations conflictuelles. JAUJOU-2012

En arrivant dans le quartier rémois du Petit Béthény, Anna apprend que La Vieille vient de mourir d’empoisonnement. Autrefois herboriste, la guérisseuse Yvonne se soignait elle-même par un mélange de plantes. Probablement s’agit-il donc d’une erreur de dosage. Même si la légiste Florence Delacourt conclut en ce sens, elle ne peut exclure un crime. Faute d’autre éventualité sérieuse, le policier Cochin ne tardera pas à clore l’affaire. Yvonne s’est empoisonnée par un surdosage, voilà tout.

Anna est accueillie par la voisine âgée de sa grand-mère, Dorothée, et son mari invalide. Cette dame avoue sa grande admiration pour Yvonne. Elle loge Anna, avant que celle-ci ne puisse s’installer chez La Vieille. En effet, la jeune femme cultive en elle ses rancœurs contre celle qui ne lui exprima guère de tendresse. Aux obsèques, organisés par Dorothée, Anna se sent en décalage par rapport à toutes les opinions positives qui encensent la défunte. Les gens soignés par la guérisseuse témoignent des bienfaits qu’elle apporta. Chez le notaire, Anna se rend compte qu’elle va disposer d’un bel héritage. Encore qu’elle pense vendre très bientôt la maison d’Yvonne, une demeure qu’elle redécouvre non sans une part de nostalgie. Vous êtes la seule responsable de la mort de votre grand-mère. Quittez les lieux ou des révélations seront faites, tel est le texte de la première lettre anonyme reçue par Anna. La menace n’en restera pas là.

La légiste Florence Delacourt aimerait bien récupérer les cahiers où Yvonne notait ses recettes. Elle saurait en tirer parti, pour son propre prestige. Dorothée est également intéressée, davantage pour soigner son mari semble-t-il. Anna s’agace de cette foi aveugle que des visiteurs portent aux préparations d’Yvonne. Quand elle met KO un intrus, Anna s’aperçoit que c’est Frédéric, son cousin handicapé mental dont elle n’avait jamais entendu parler. Depuis peu, Yvonne l’avait pris sous sa protection. Frédéric s’est caché durant deux semaines dans le grenier, entre-temps. Anna est sûre de ne pouvoir gérer seule le cas de l’handicapé. Elle ne peut pas s’appuyer sur l’éducateur Mattéo, mais la thérapeute Léandra ne sera pas inutile. Anna n’en est pas encore à éprouver de l’affection pour Frédéric.

Dorothée présente à Anna la vieille confidente de sa grand-mère, Simone. L’hostilité éclate vite entre elles. Avec le jardinier Julien, vieil ami de sa famille, le contact est nettement meilleur. Même si Dorothée n’exclut pas un possible suicide d’Yvonne, la question du crime reste posée pour Anna. Car si sa grand-mère connaissait les secrets des plantes, peut-être en gardait-elle d’autres. Sur ses proches ou sur certains de ceux qu’elle soignait. Si Yvonne se montrait dure, c’est que la vie ne l’avait pas épargnée. Peut-être Frédéric et Anna sont-ils plus en danger que ne l’imagine la jeune femme au caractère trop vif…

 

Rien à voir avec un noir polar au contexte tendu ou violent, ni même avec un classique roman d’enquête bien balisé. Un authentique polar d’atmosphère, c’est ce que nous propose l’auteure : Elle avait eu tort de croire, en venant à Reims, que seuls les plus mauvais souvenirs remonteraient à la surface. Chaque coin de pièce, chaque détail de tapisserie était l’évocation d’une conversation avec La Vieille, d’un mot qu’elle avait eu. D’une fête ou d’un chagrin. D’un fou rire partagé, d’une prise de bec impitoyable.

À la base, juste un crime incertain n’entraînant pas de lourdes suspicions. Au cœur de l’histoire, une héroïne devant assumer une expérience de vie inattendue. Entre force personnelle et doutes sur sa capacité à traverser l’épreuve, elle baigne dans un climat assurément moins paisible qu’il y parait. Épisodes du passé, sourde menace et hypocrisie s’ajoutent à cette subtile ambiance psychologique. Raconté sans précipitation, un suspense d’une belle finesse, de plus en plus captivant au fil du récit.

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5 septembre 2012 3 05 /09 /septembre /2012 05:11

 

La collection Zone d’Ombres des éditions Lokomodo nous propose un suspense d’Hervé Mestron Crocodile blues. Dans ce chassé-croisé de personnages, tous sont plus singuliers les uns que les autres. Peut-être faut-il d’abord présenter ce professeur largué, délirant. Il pense capter l’attention des ados ramollis avec sa pédagogie musicale. Il est très fier de sa méthode, pourtant illusoire. On ne brisera pas ses rêves de gloires, même s’il se fait piéger par ses élèves. Lorsqu’il est viré de l’établissement scolaire, il ouvre une officine de musicothérapie. La jeune Nina sera-t-elle réceptive à son immense talent de pédagogue ?

Iris fut la petite amie du prof. Alfred, le père veuf d’Iris, est employé chez un éditeur de musique. C’est un homme mélancolique par nature. MESTRON-2Un jour, il renoue avec un vieil ami, Maxime de Winter, compositeur de musique classique. Invité chez lui, Alfred le retrouve mort assassiné, mais n’alerte pas la police. Une situation qui va entraîner divers tracas pour Alfred, qui s’est senti obligé d’inventer une prétendue agression. Pas simple de se justifier pour une personne aussi effacée qu’Alfred. Déprimé, il prend du repos, mais il est bientôt harcelé par des appels téléphoniques menaçants. Pourtant, la mort de Maxime de Winter semble ignorée de tout le monde.

Parmi ces personnages, nous avons aussi Aziz. C’est un policier approchant de la cinquantaine. Marié à Lan, un peu absente ces temps-ci, il ne se console pas qu’avec leur poisson rouge. Aziz est l’amant de Julie, qui vient de lui annoncer qu’est est enceinte de lui. Curieuse coïncidence à l’heure où Aziz enquête sur des disparitions de bébés volés. Son équipe et lui ont bien un suspect, photographe qui explique mal son job. Mais l’affaire est certainement plus compliquée qu’il y parait. Aziz enquête aussi sur des meurtres d’interprètes musicaux, classique et jazz. Le policier reçoit une lettre personnelle de la part du criminel, qui se dit offensé qu’on comprenne mal sa légitime croisade meurtrière.

Enfin, parlons du docteur généraliste Reinhardt Voos. À la fois, un passionné de grande musique et de cuisine gastronomique, qu’il prépare avec soin. Il vit avec le crocodile Jean-Sébastien, qu’il a recueilli et qui a le droit chez lui à un grand confort. L’animal s’apitoie parfois sur la nervosité affichée de son maître. Si Caroline, la secrétaire médicale de Reinhardt Voos, est amoureuse de son employeur, elle a également remarqué son comportement tendu…

Musique et bébés semblent bien le point commun entre tous les protagonistes, dont les vies s’avèrent assez perturbées. Chacun voit son quotidien parsemé de contrariétés et problèmes en tous genres, illustrés par de courts chapitres. Hervé Mestron choisit ici une construction narrative façon patchwork. Ce qui accentue le côté comédie de l’histoire. En particulier grâce à ce prof déjanté, se croyant génial et respecté, inconscient de son ridicule espoir pédagogique. À l’opposé du brave et tourmenté Alfred. Une très belle galerie de portraits, au service d’une intrigue volontairement surréaliste, riche en péripéties. Un roman fort original.

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4 septembre 2012 2 04 /09 /septembre /2012 05:05

 

Dominique Inchauspé est avocat au barreau de Paris depuis 1984. Il a traité toutes sortes de dossiers pénaux en France et à l’étranger. Auteur de plusieurs livres, il publie en ce mois de septembre 2012 L’innocence judiciaire (aux PUF). À l’occasion d’une rencontre dédicaces, il présentera ce nouveau titre le jeudi 27 septembre à partir de 17h, à la librairie Litec, 27 place Dauphine, Paris 1er.

 

INCHAUSPE-2012« L’ouvrage se veut une leçon d’anatomie pénale. Il présente, thème par thème, tous les rouages de la justice : présomption d’innocence, intime conviction, juge d’instruction, prison, avocats, etc. Des perspectives historiques sont données (le droit pénal de l’Ancien Régime, Maximum Severity au Royame-Uni) et, avec elles, des analyses comparatistes entre le droit français et le pénal des Anglo-Saxons.

En effet, si le pénal est omniprésent dans les médias, si les audiences sont publiques, ses rouages sont difficiles à comprendre. Comment admettre que l’on enferme avant le procès des présumés innocents ? Pourquoi les accusés nient-ils toujours, parfois même devant l’évidence ? Comment les avocats font-ils pour défendre malgré tout ? Se côtoient ici règles de droit fondamentales et descriptions d’affaires traitées par l’auteur (dont certaines ont défrayé la chronique). Le sujet profond est un va-et-vient entre des idées reçues et quelques vérités assurées. Le dernier chapitre du livre analyse l’affaire Strauss-Kahn à New York.» (disponible le 19 septembre, 504 pages, 29 Euros)

 

En 2009, Dominique Inchauspé a déjà publié aux PUF L’erreur judiciaire.INCHAUSPE-2009

« L’erreur judiciaire est, au pénal, une tragédie épouvantable. Elle déshonore tous les personnels qui y concourent : les juges qui ont commis l’irréparable les avocats incapables de la prévenir les enquêteurs désignant un innocent à l’opprobre de la justice. Fondé sur l’étude de dizaines de décisions anglo-saxonnes et sur l’accès direct aux dossiers d’instruction français, cet ouvrage tente de comprendre les mécanismes d’une telle catastrophe par une comparaison entre les erreurs judiciaires des pays d’outre-Manche et d’outre-Atlantique et celles, réelles ou supposées, de la France.

Les premières (par exemple, pour la Grande-Bretagne, les Birmingham Six; pour les États-Unis, Randall Adams; pour le Canada, Donald Marshall Jr, etc.) prouvent que la conception même de la procédure porte une responsabilité terrible dans les désastres judiciaires. L’étude des affaires françaises définitives (Seznec, Deshays, Dils, Omar Raddad, Outreau) et l’évocation de celles qui surviennent maintenant (Marc Machin, Dany Leprince) montrent ce que la vérité a d’insaisissable. Ce livre illustre aussi –et surtout– l’incroyable faiblesse humaine, celle des juges, des avocats, des enquêteurs et –on le découvre– celle des accusés.»

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3 septembre 2012 1 03 /09 /septembre /2012 05:07

 

En ce mois de septembre, la Série Noire nous entraîne en Islande avec Les anges noirs d’Ævar Örn Jósepsson. Dans ce commissariat, on s’occupe aussi bien de vandalisme sur voitures que de trafics d’ordinateurs et consoles de jeu. C’est plus souvent qu’à son tour le jeune Árni qui en est chargé. Chef du service, Stefán commence à songer à ses vacances. Même si ça déplait à des collègues chevronnés, Katrín, mère de famille et flic efficace, le remplacera.

JOSEPSSON-2012Ce lundi-là, une affaire prioritaire vient agiter le commissariat. Birgitta, informaticienne âgée de trente-sept ans, mère de deux enfants, divorcée, a disparu dans la nuit du samedi au dimanche. C’est dans la boite de nuit le Broadway qu’on l’a vue pour la dernière fois. Le premier rapport sur cette disparition est étonnamment très complet. Et le supérieur de Stefán ne parait pas savoir pourquoi l’enquête est si cruciale pour les autorités.

Stefán et Katrín interrogent la mère de Birgitta. Il ne s’agit ni d’un suicide, ni de frasques sexuelles. Les deux enfants et l’ex-mari, Kristján, confirment au couple d’enquêteurs que Birgitta avait un emploi du temps chargé. Tout le contenu de son ordinateur PC a été détruit par un virus. Il semble qu’un faux policier soit déjà venu plus tôt voir les mêmes témoins, et qu’il s’intéressait à l’ordinateur portable de la disparue. À moins que cet inconnu ne soit flic dans un autre service, ce qui est même très probable. Ásta, amie kiné Noire de Birgitta, l’accompagnait en boite de nuit ce samedi soir. Chargé de recueillir son témoignage, le solitaire Árni se sent immédiatement attiré par la jeune femme. C’est aussi lui qui enquête sur le véhicule vandalisé d’un PDG, Steinar Ísfeld Arnarson.

Nouvellement marié à la jeune et belle Maria après avoir quitté sa femme, Steinar n’est pas un si brillant chef d’entreprise. Il n’est guère apprécié de son voisin le garagiste Oskar, qui tarde à décrire ce qu’il a vu la nuit où la voiture fut abîmée. Steinar était aussi en conflit avec Birgitta, qu’il avait un temps employée, pour des salaires impayés. Leurs relations ne furent pas uniquement professionnelles, ce que confirme l’ex-mari de Birgitta. La voiture de la disparue est finalement découverte non loin du Broadway. Beaucoup de traces ont été effacées, mais de la suie et des cheveux sont trouvés à l’intérieur. Les policiers tentent de définir quels trajets fit Birgitta la nuit en question.

Si l’info sur cette disparition a été rendue publique, ce n’est pas à cause de l’équipe de Stefán, ni de son supérieur. On peut se demander par qui et pourquoi Brigitta recevait une forte somme mensuelle. Fantasmant toujours sur Ásta, Árni questionne la sensuelle épouse du PDG Steinar. Le jeune policier a bien compris que l’homme était un magouilleur. Le couple passait aussi la soirée dans la même boite de nuit. Tant qu’on ignore si Birgitta est encore en vie, Stefán et Katrín désespèrent de trouver une piste sérieuse…

 

Les polars nordiques comptent beaucoup d’admirateurs inconditionnels. Certains lecteurs adhèrent moins. Non pas que les décors glacials manquent de charme. Ni qu’on soit rebuté par les noms gutturaux. Peut-être les ambiances apparaissent-elles plus déroutantes. Néanmoins, des auteurs séduisent même les sceptiques. Ce sera probablement le cas de Ævar Örn Jósepsson. Certes, il nous raconte une enquête plutôt énigmatique. Pourtant, à l’image du 87e district d’Ed McBain, c’est la vie du commissariat qui retient d’abord l’intérêt. Ambition des uns, méthodes des autres, soucis au quotidien, désirs réfrénés, le cas de chacun des policiers est fort différent dans ce microcosme. Bien sûr, Stefán, Árni et Katrín sont les plus impliqués dans l’affaire en cours, qui met à l’épreuve leurs capacités de pros. Une intrigue solide et maîtrisée, non sans quelques sourires, entre mystère et psychologie.

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