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19 septembre 2018 3 19 /09 /septembre /2018 14:55

C’est en 1948 que le romancier et critique Maurice-Bernard Endrèbe créa le Grand Prix de Littérature Policière, récompensant les deux meilleurs romans policiers français et étrangers parus dans l’année. Voilà donc 70 ans qu’existe ce prix littéraire, les choix des jurys ayant évolué avec les époques et les styles de polars, mais la sélection restant toujours rigoureuse. Cette année encore, une vingtaine de roman d’excellent niveau, tant français qu’étrangers, étaient en lice. Le Grand Prix de Littérature Policière a été attribué le mercredi 19 septembre 2018, à la BILIPO. Les vainqueurs ont été chroniqués chez Action-Suspense.

Grand Prix de Littérature Policière 2018 : les lauréats

Prix roman français 2018 :

Marion BRUNET L’été circulaire (Albin Michel)

devant Marin Ledun “Ils ont voulu nous civiliser” (Flammarion)

Grand Prix de Littérature Policière 2018 : les lauréats

Prix roman étranger 2018 :

Jake HINKSON Sans lendemain (Gallmeister)

devant Peter Farris “Le diable en personne” (Gallmeister)

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20 septembre 2017 3 20 /09 /septembre /2017 17:30
Grand Prix de Littérature Policière 2017 : les lauréats

Les passionnés de polars et de romans noirs adeptes des acronymes l’appellent le GPLP. C’est un des prix littéraires les plus anciens dédiés à cet univers littéraire, et un des plus respectés par les lecteurs. Créé en 1948 par le critique et romancier Maurice-Bernard Endrèbe, le Grand Prix de Littérature Policière récompense chaque année les meilleurs romans policiers français et étrangers, publiés durant les mois précédents. Il suffit de consulter la liste des lauréats, récents ou plus lointains, pour reconnaître que les jurys de ce prix ont généralement visé juste. C’est vrai pour les auteurs français comme pour les auteurs étrangers, puisque ces deux distinctions sont attribuées.

Cette année, le Grand Prix de Littérature Policière a été attribué le mercredi 20 septembre 2017, à la BILIPO, aux deux romans suivants :

Prix roman français 2017:

- « La Daronne », d’Hannelore CAYRE, Métailié (Noire), mars 2017

devant :

- « Hôtel du Grand Cerf », de Franz Bartelt, Seuil (Cadre Noir), mai 2017

 

Prix roman étranger 2017:

- « Chacun sa vérité », de Sara LOVESTAM (Suède), Robert Laffont (La bête noire), nov. 2016

devant :

- « Les muselés », de Aro SAINT DE LA MAZA (Espagne), Actes Sud (Actes noirs), sept. 2016

Grand Prix de Littérature Policière 2017 : les lauréats
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10 juin 2017 6 10 /06 /juin /2017 04:55

Chaque année en septembre sont annoncés les lauréats du Grand Prix de Littérature Policière. C’est une des récompenses majeures pour les romans noirs et les polars. Un Prix est attribué à un auteur français ou francophone, un autre est décerné à un auteur étranger. La sélection 2017 se compose de 24 auteurs (onze Français, treize étrangers).

Grand Prix de Littérature Policière 2017 : les sélectionnés

Les auteurs français sélectionnés :

Claude AMOZ : La Découronnée – Ed.Rivages, avril 2017

Franz BARTELT : L’Hôtel du Grand Cerf – Ed.Seuil (Cadre noir), mai 2017

Grégoire HERVIER : Vintage – Au Diable Vauvert, sept. 2016

Hugo BORIS : Police – Ed.Grasset, août 2016

Hannelore CAYRE : La daronne – Ed.Métailié (Noir), mars 2017

Claude IZNER : La femme serpent – Ed.10/18, 1 juin 2017

Armel JOB : En son absence (Belgique) – Ed.R.Laffont, février 2017

Andrée MICHAUD : Bondrée (Canada) – Ed.Rivages, sept. 2016

Colin NIEL : Seules les bêtes – Ed.Rouergue (Rouergue noir), nov. 2016

Benoît PHILIPPON : Cabossé – Ed.Gallimard (Série noire), août 2016

Guillaume RICHEZ : Blackstone – Ed.Fleur sauvage, Pas-de-Calais, mai 2017

 

Les auteurs étrangers sélectionnés :

Eydr AUGUSTO (Brésil) : Pssica – Ed.Asphalte (Fictions), février 2017

Alex BERG (Allemagne) : La fille de la peur – Ed.J.Chambon (Noir), mai 2017

Andrea CAMILLERI (Italie) : Une lame de lumière – Fleuve Ed., sept. 2016

Christian KIEFER (Etats-Unis) : Les animaux – Ed.Albin Michel (Terres d’Amérique), déc. 2016

Arun KRISHNAN (Inde) : Indian psycho – Ed.Asphalte, mai 2017

Clayton LINDEMUTH (Etats-Unis) : En mémoire de Fred – Ed.Seuil (Cadre noir), mars 2017

Sara LOVESTAM (Suède) : Chacun sa vérité – Ed.R.Laffont, nov. 2016

Zygmunt MILOSZEWSKI (Pologne) : La rage – Fleuve Ed., sept. 2016

Bradford MORROW (Etats-Unis) : Duel de faussaires – Ed.Seuil (policiers), janv. 2017

J.J.MURPHY (Etats-Unis) : L’affaire de la belle évaporée – Ed.Baker Street, nov. 2016

Aro SAINT DE LA MAZA (Espagne) : Les muselés – Ed.Actes Noirs, sept. 2016

Roger SMITH (Afrique du Sud) : Au milieu de nulle part – Ed.Calmann-Lévy, mai 2017

Alex TAYLOR (Etats-Unis) : Le verger de marbre – Ed.Gallmeister, août 2016

 

Les résultats seront annoncés le mercredi 20 septembre 2017.

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9 février 2017 4 09 /02 /février /2017 05:55

Ce roman a été récompensé par le Grand Prix de Littérature Policière 2015. Ceux qui ont suivi depuis quelques années l’œuvre de Joseph Incardona n’ont pas été tellement surpris par cette consécration. Heureux que cette prestigieuse distinction lui soit attribué, c’est certain. Car c’est un écrivain qui ne se contente pas d’exploiter de noirs sujets, d’aborder des thématiques souvent sombres. On retient en priorité son écriture, ce titre montrant à que point elle peut s’avérer puissante, percutante. Électrochoc qui va troubler une partie des lecteurs, en effet. Perfectionniste, Joseph Incardona peut ainsi revendiquer son propre style, sa tonalité.

Dans son roman “Autoroute” (1977, Rivages/Noir n°165), Michel Lebrun nous montra déjà quel enfer pouvait devenir ces grands axes routiers. Incardona nous invite à revisiter la question. Autour de ce qui, dans la fiction comme dans la vraie vie, attire un mélange de sentiments, l'enlèvement d'enfants. Avec sa dose de curiosité : “Pierre se faufile jusqu'au bar. Derrière lui, d'autres gens affluent. Les curieux. Ceux qui passent par là et ont su par la radio que c'est à l'aire des Lilas que se trouve le "spot". Au cœur de l'événement. Le centre du monde. Surfer sur le pli de la vague. L'attrait du morbide. Peut-être quelques bonnes âmes parmi eux. Des sincères, des généreux, des Mère Térésa. Ou alors ni l'un, ni l'autre. Une exception. Un exalté…”

Un polar métaphysique, dans le sens où il interroge sur les comportements humains, sur les réactions en lien ou sans rapport avec un drame ? Sans doute, oui. Si le récit apparaît saccadé, c'est en partie pour extérioriser ce que chacun des protagonistes garde en soi-même. Ce qui se transformerait en hurlements, dans certains cas, si nous n'étions pas civilisés. Telle semble être l'ambition de l'auteur, montrer une noirceur intime. Nous connaissons le criminel, mais saurons-nous discerner son état d'esprit ? En suivant Pierre dans ses investigations, ou la gendarme Julie Martinez, plus quelques autres personnages, comprendrons-nous les tourments qui les agitent ? Tout cela dans un décor contradictoire, vivant et artificiel. Loin du simple cas de kidnapping, une intrigue singulière…

Joseph Incardona : Derrière les panneaux il y a des hommes (Pocket, 2017)

Le regard de Pierre se pose sur les deux gendarmes que le grouillement de personnes semble agacer. L’attroupement se fend d’un passage au fur et à mesure qu’ils traversent la cafétéria. Une femme et un homme. Ils passent si près de lui qu’il peut sentir leur odeur de sueur mélangée à un léger parfum, déodorant, eau de Cologne. Leurs insignes disent capitaine et lieutenant. Trois et deux bandes sur les épaulettes. Il a eu le temps d’apprendre. Il entend la femme appeler son collègue "Gaspard".
Gaspard, putain.
Pierre les suit, voit les fesses musclées et le bassin un peu trop large du capitaine, ses jambes épaisses qu’il devine solides sous le treillis. La crosse du pistolet dépasse du baudrier, côté gauche de sa hanche. Juste le flingue et le téléphone portable. Rien d’autre du fatras habituel qu’ils trimballent à leur ceinture. Un minimaliste.

Une autoroute longue de quelques dizaines de kilomètres, dans le Sud-Ouest de la France. Un axe routier avec son bitume, son béton, ses ponts appelés “ouvrages d'art”, ses aires de repos et ses aires de service, ses restaurants, ses parkings. Ce ne sont pas seulement des milliers de véhicules qui transitent par l'autoroute, ce sont des quantités de personnes qui passent ou qui y sont employées. Malgré tout, un ressenti d'anonymat, où des drames se produisent quelquefois, en plus des accidents de la circulation. Des gens disparaissent, des jeunes filles. Comme Catherine Mangin, en septembre dernier. Comme Lucie Castan, en janvier. Comme aujourd'hui, en ce week-end du 15 août, la petite Marie Mercier, âgée de douze ans, qui s'était éloignée de ses parents ayant une discussion d'adultes.

Pierre Castan, la cinquantaine, a été médecin légiste pendant dix-sept ans. Si la mort de sa fille est probable, ça ne lui fait pas peur. Voilà plusieurs mois qu'il erre, d'aire en aire, allant et venant sur ce ruban bitumé, à la recherche d'un indice, du prédateur. Pendant ce temps, son épouse Ingrid se morfond chez elle, confinée dans la solitude, mélangeant une flopée de sentiments. Pierre observe ceux qui passent, ceux qui restent. Une pute trans telle que Lola, car le sexe a toute sa place autour de l'autoroute. Une femme étrange, Tía Sonora, plus ou moins devineresse. Des tas de couples tous différents, bien sûr, dont un voyageant en side-car. Les gens qu'il remarque le moins, c'est le personnel de restaurants, évidemment. Il croit davantage en son instinct que dans un soutien psychologique.

Alerte-enlèvement pour Marie Mercier. C'est la capitaine de gendarmerie Julie Martinez qui est chargée de l'enquête. Avec son collègue Thierry Gaspard. Les parents, Sylvie et Marc Mercier, ils sont déboussolés, ils culpabilisent à mort. Déjà que leur couple battait de l'aile. Le duo de gendarmes n'obtient que peu de collaboration de Gérard Lucino, le directeur des restaurants de l'autoroute. Il a d'autres chats à fouetter, un peu de coulage dans le stock, et surtout un chiffre d'affaire en berne. Il y a un moment où Lucino risque de réaliser qu'il n'est qu'un rouage, pas à la hauteur, qui ferait aussi bien de foutre le camp. Les vidéos de surveillance, ça n'aidera pas vraiment les deux gendarmes. Il s'aperçoivent qu'il y a des caméras factices, et des angles morts permettant au ravisseur de sévir impunément.

Tandis que le journaliste Chacal bénit ce fait divers, la gendarme Julie Martinez fatigue de ne pas venir à bout de l'enquête. Quelqu'un qui connaît les leurres des caméras, c'est qu'il travaille ici, mais qui ? Pierre poursuit sa traque d'indices, sous la chaleur, et malgré une grève créant des embouteillages…

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19 juin 2016 7 19 /06 /juin /2016 04:55

Fondé en 1948 par le critique et romancier Maurice-Bernard Endrèbe, le Grand Prix de Littérature Policière est une institution dans l'univers du polar et du roman noir. Il suffit de consulter la liste des lauréats pour admettre que de nombreux auteurs majeurs ont été honorés par ce prix. Il récompense les deux meilleurs romans policiers, français et étrangers, publiés durant l'année. Actuellement, la sélection se fait en juin, par le jury composé de dix personnes. La liste officielle du Grand Prix de Littérature Policière 2016 présente ses 35 titres (15 Français, 20 Étrangers). Les vainqueurs dans les deux catégories seront désignés en septembre 2016.

LES GAGNANTS 2016 DU GRAND PRIX DE LITTERATURE POLICIERE SONT ICI :

Grand Prix de Littérature Policière 2016 – les sélectionnés

Les auteurs et romans français :

Frédéric Andréi : BadLand – Albin Michel, mars 2016

Morgan Audic : Trop de morts au pays des merveilles – Rouergue Noir, 2016

Jacques Bablon : Rouge écarlate – Jigal, janvier 2016

Franck Bouysse : Plateau – La Manufacture de livres, déc. 2015

Luc Chomarat : Un trou dans la toile – Rivages/Noir, mars 2016

Marc Fernandez : Mala Vida – Prélude Ed., octobre 2015

Emmanuel Grand : Les salauds devront payer – Liana Lévi, 2016

Pierric Guittaut : D'ombres et de flammes – Série Noire, mai 2016

Louise Mey : Les ravagées – Fleuve Editions, mai 2016

Alexis Ragougneau : Evangile pour les gueux – Viviane Hamy, janvier 2016

Sébastier Raizer : Sagitarius – Série noire, fév. 2016

Louis Sanders : Auprès de l'assassin – Rivages/Noir, mai 2016

Jean-Marc Souvira : Les sirènes noires - Fleuve Editions, novembre 2015

Elisa Vix : Ubac (Rouergue Noir, janvier 2016) 

Ahmed Tiab : Le Français de Roseville - Ed.L'Aube noire, janvier 2016

( http://www.action-suspense.com/2016/06/ahmed-tiab-le-francais-de-roseville-ed-l-aube-noire-2016.html )

 

 

Les auteurs et romans étrangers :

Jon Bassoff : Corrosion – Gallmeister, 2016

Alex Berg : Ta fille morte – Ed.J.Chambon, janvier 2016

William Boyle : Gravesend – Rivages/Noir, mars 2016

Gordon Ferris : Les justiciers de Glasgow – Seuil, Mars 2016

Castel Freeman : Viens avec moi – Sonatine, janvier 2016

John Harvey : Ténèbres, ténèbres – Rivages/Thrillers, novembre 2015

Joseph Kanon : Berlin 49 – Seuil, février 2016

Un-Su Kim : Les planificateurs – L'Aube noire, févier 2016

Iain Levinson : Ils savent tout de vous – Liana Levi, octobre 2015

Jo Nesbo : Soleil de minuit – Série Noire, mars 2016

Jo Nesbo : Le fils – Série Noire, octobre 2015

Nele Neuhaus : Des vivants et des morts – Actes Noirs, février 2016

Leif G.W.Persson : Celui qui terrasse le dragon – Rivages/Thrillers, 2016

Marisha Pessl : Intérieur nuit – Gallimard, juin 2015

Boris Quercia : Tant de chiens – Asphalte, novembre 2015

Dolores Redondo : Une offrande à la tempête – Mercure noir, mars 2016

Markus Sakey : Un monde meilleur (2 tomes) – Série Noire 2015-2016

Mark Haskell Smith : Ceci n'est pas une histoire d'amour – Rivages, juin 2016

Jan Costin Wagner : Le premier mai tomba la dernière neige – Ed.J.Chambon, octobre 2015

Carlos Zanon : J'ai été Johnny Thunders – Asphalte, mars 2016

- Cliquez sur les titres en caractères bleus pour accéder à mes chroniques sur ces livres -

N'ayant pas lu la totalité de ces 35 titres, je ne peux recommander que les romans chroniqués chez Action-Suspense, dans l'ordre de mes préférences :

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23 septembre 2015 3 23 /09 /septembre /2015 15:00

Le Grand Prix de Littérature Policière est un prix littéraire fondé en 1948 par le critique et romancier Maurice-Bernard Endrèbe, afin de récompenser les meilleurs romans policiers français et étrangers publiés dans l'année. C'est un jury d'experts qui se réunit pour déterminer les vainqueurs. En cette année 2015, ils avaient retenu 28 titres (11 français, 17 étrangers) pour leur sélection finale.

Le Grand Prix de Littérature Policière 2015, domaine français et domaine étranger, a été attribué officiellement ce mercredi 23 septembre 2015 aux romans suivants :

Prix roman français : “Derrière les panneaux il y a des hommes”, de Joseph Incardona, Éditions Finitude [Le Bouscat, Gironde], 2015 – devant : “Une valse pour rien”, de Catherine Bessonart, Ed. de L'Aube (coll.L'Aube noire), 2015.

Prix roman étranger : “Toutes les vagues de l'océan”, de Victor del Arbol, Actes Sud (Actes noirs), 2015 – devant : “Le moineau rouge”, de Jason Matthews, Le Cherche Midi (Thrillers), 2015.

Félicitations aux gagnants de ce Grand Prix de Littérature Policière 2015.

Grand Prix de Littérature Policière 2015 : les vainqueurs
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22 juillet 2015 3 22 /07 /juillet /2015 04:55

Chrétien est un homme d'environ soixante ans, gravement malade, tenant le coup grâce à de forts médicaments. Il continue d'exercer son métier, tueur à gages. On le contacte par Internet, quand on a besoin de ses services. Vendeur de poupées de collection, c'est sous ce subterfuge qu'il est joignable. Chrétien a choisi cette activité de couverture, car “il avait toujours trouvé les poupées effrayantes”. Cette fois, sa mission l'a conduit à Phoenix, en Arizona. Il s'agit d'éliminer un nommé John Rankin. Il le surveille depuis plusieurs jours, quand une autre personne tire sur la cible en question. À l'hôpital, Chrétien parvient à obtenir des renseignements et à approcher Rankin. Il n'est que blessé, il s'en sortira vite. Chrétien croise près de la chambre du patient un type qui pourrait être le tireur. Mais il ne le situe pas, peut-être fatigué par son propre état de santé.

Dale Sayles est un policier chevronné de Phoenix. Avec son jeune collègue Graves, il mène sans passion des enquêtes routinières, comme à contrecœur. Même si bien des cas sont insolites, ça le touche peu. Il a lui-même des soucis avec sa compagne Josie. Dépressive, elle a choisi de partir, sans lui préciser où elle allait. La tentative de meurtre visant Rankin, ce n'est qu'une affaire parmi d'autres, d'autant que cet homme est bientôt rentré chez lui. On peut juste imaginer que le tireur est un pro, capable de ne pas se faire remarquer. Chrétien s'est introduit chez Sayles en son absence, lui laissant un message, ou plutôt un mot de passe pour un contact par Internet. Le policier reste sceptique sur cet inconnu : “Et quel était son intérêt dans cette affaire ? Les chances qu'il ait quoi que ce soit d'utile à lui proposer étaient quasiment nulles, évidemment.”

Jimmie est un jeune garçon qui vit seul chez lui depuis un an. Subsistant en vendant ce qu'il peut via Internet, il ignore ce que sont devenus ses parents. Il a compris avoir “d'une façon ou d'une autre, glissé entre les mailles de la société.” Personne ne se préoccupe de lui, tant mieux, sauf sa voisine latino Mme Flores qui a saisi la situation mais sait se taire. Il fait la lecture aux personnes âgées d'une résidence, un jour par semaine. Jimmie passe du temps sur le web, consultant des sites zarbis, entre infos farfelues et confessions douteuses. Ça explique probablement que l'adolescent fasse chaque nuit des cauchemars extravagants. Sa mère est passée, un jour, mais le contact ne sera pas renoué.

Chrétien est désorienté par la tournure prise par cette mission. Il s'interroge toujours sur le tireur anonyme. Alors qu'il recommence à surveiller Rankin, il doit être hospitalisé pour un sérieux malaise. Ce qui, même s'il donne une fausse identité, laissera une trace. Sayles est rassuré de savoir où se trouve Josie. Dans l'affaire Rankin, Graves a le sentiment que “ce type [Chrétien] est un fantôme”. Sayles lui répond : “Eh bien, les fantômes veulent aussi quelque chose… Sinon ils ne traîneraient pas toujours autour de nous”…

James Sallis : Le tueur se meurt (Rivages/Noir, 2015)

Récompensé par le Grand Prix de Littérature Policière en 2013, “Le tueur se meurt” est disponible désormais en format poche. Si James Sallis est un excellent écrivain, un grand auteur de romans noirs, ce titre n'est pas le plus facile à aborder parmi son œuvre. Il ne s'agit pas strictement d'un polar, plutôt d'une illustration du mal-être. Les personnages centraux (le tueur malade Chrétien, le policier Sayles, et le jeune Jimmie) partagent, sans se rencontrer vraiment et pour des causes différentes, un décalage avec la société. Dans leur esprit, la mort n'est jamais loin. Leur vague à l'âme s'associe à des images morbides ou inquiétantes. Ce qui donne une tonalité sombre et singulière au récit.

Chez James Sallis, on retrouve deux points forts. L'évocation du quotidien : “Tout autour de lui, les gens poursuivaient leur vie et, jour après jour, c'était à peu près toujours la même chose… Ce n'était certes pas la première fois que cette pensée lui venait. Mais il lui semblait que, ces temps-ci, elle lui venait de plus en plus souvent.” Et puis des souvenirs d'épisodes ayant forgé la vie de ses héros. Tel Chrétien qui, ayant été agressé lors de son seul séjour en prison, se vengea cruellement. On creuse l'intime de chacun, par exemple l'obsession de Jimmie envers une énigmatique internaute, la Visiteuse. Cet assemblage de détails nullement anecdotiques forme un tout, et c'est ce qui (malgré la morosité du sujet) séduit dans ce roman de James Sallis.

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25 juin 2015 4 25 /06 /juin /2015 17:10

Le Grand Prix de Littérature policière sera attribué le mercredi 23 septembre 2015. Les membres du jury ont retenu 28 titres (11 français, 17 étrangers) pour leur sélection finale. Autant de romans à découvrir, avant qu'ils se prononcent sur le meilleur titre de chaque catégorie.

Les titres français sélectionnés :

Trait bleu, de Jacques Bablon (Jigal) - Une valse pour rien, de Catherine Bessonart (Ed.de l'Aube) - Les initiés, de Thomas Bronnec (Série Noire) - Personne n'en saura rien, de Sylvie Granotier (Albin Michel) - Derrière les panneaux il y a des hommes, de Joseph Incardona (Ed.Finitude) - Hors la nuit, de Sylvain Kermici (Série Noire) - Au fer rouge, de Marin Ledun (Ombres Noires) - Trabadja, de Jean-Paul Nozière (Rivages/Noir) - L'alignement des équinoxes, de Sébastien Raizer (Série Noire) - Adieu Lili Marleen, de Christian Roux (Rivages/Thrillers) - Des forêts et des âmes, d'Elena Piacentini (Ed. Au-delà du Raisonnable).

Grand Prix de Littérature Policière 2015 : les sélectionnés

Les titres étrangers sélectionnés :

La vérité et autres mensonges, de Sascha Arango (Albin Michel) – Toutes les vagues de l'océan, de Victor del Arbol (Actes Noirs) – A mains nues, de Paola Barbato (Denoël Sueurs Froides) – Trame de sang, de William Bayer (Rivages/Thrillers) – Perfidia, de James Ellroy (Rivages/Thrillers) – Jackpot, de George Dawes Green (Le Livre de Poche) – L'enfer de Church Street, de Jake Hinkson (Gallmeister) – Ne reste que la violence, de Malcolm Mackay (Ed.Liana Levi) – Le moineau rouge, de Jason Matthews (Le Cherche-Midi Ed.) - Les assassins de la 5eB, de Kanae Minato (Seuil Policiers) – Ratlines, de Stuart Neville (Rivages/Thrillers) – Linda, de Leif GW.Persson (Rivages/Thrillers) – Le bourreau de Gaudi, d'Aro Sainz de la Maza (Actes Noirs) – Finsterau, d'Andrea Maria Schenkel (Actes Noirs) – Retour à Watersbridge, de James Scott (Seuil Policiers) – Missing : New York, de Don Winslow (Seuil Policiers) – Dernier meurtre avant la fin du monde, de Ben H.Winters (Super8 Ed.)

 

Ci-dessous, vous pouvez cliquer sur les liens avec quelques-unes

de mes chroniques concernant certains de ces titres.

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