Quand on parle polar ou SF, "l'homme noir" ne va pas désigner le mâle africain, mais plus sûrement la noirceur de l'âme, des actes ou des tenues, du personnage-titre. En 1939, un certain André Sans publia aux Éditions de la Librairie de L'Arc (Brive La Gaillarde) un roman de 126 pages (en tirage limité et numéroté, illustré de 36 gravures sur bois de Jean Margerit) intitulé "L'homme noir". On peut supposer qu'il s'agit d'un conte à suspense car Edgar Allan Poe est cité en exergue, via un extrait de Le puits et la pendule, "Oh ! Une voix… une voix pour crier !"
G.J.Arnaud utilisa le même titre pour un roman publié dans la collection Spécial-Police du Fleuve Noir en 1975. L'histoire se passe à Lyon, dans le quartier de la Croix-Rousse. C'est là que Roger Courson, qui vit aujourd'hui à Nice, passa son enfance. Dans certains couloirs de cet immeuble désormais lézardé, les mômes d'autrefois avaient peur du légendaire "homme noir" hantant les lieux. “Lorsqu'il n'était qu'un enfant, il ne s'y hasardait qu'en compagnie des autres, un bout de bougie à la main. Outre les chausse-trappes, il y avait l'Homme Noir. Tous les enfants l'avaient vu. Lui aussi. Une ombre en grande cape et chapeau pointu qui se glissait d'étage en étage, silencieux et sinistre… On disait qu'un trésor y avait été caché par un riche soyeux au moment de la révolte des Canuts en 1831 et que l'Homme Noir n'était autre que le fantôme du soyeux recherchant son bien.” S'il est de retour chez ses parents, c'est que Roger vient d'assassiner sa compagne Gisèle. Voilà le seul endroit qu'il ait trouvé pour se cacher. Auprès de ses parents, qui sont décédés de mort naturelle, dont les corps sont toujours dans l'appartement. Un refuge pas si sûr, car des attentats visent ce pâté de maison habité surtout par des familles arabes venues d'Algérie. C'est l'œuvre d'un comité dirigé par l'étudiant Pascal Lacaze et son amie Hélène Ferni, afin d'obtenir le relogement de ceux qui vivent dans ce trou-à-rats. Ce qui risque de trop attirer l'attention des autorités sur cet immeuble, augmentant l'angoisse de Roger.
"L'homme noir" fut réédité en 1995 chez le même éditeur, dans un recueil de quatre titres. Les autres sont trois succès de cet auteur : "Enfantasmes" (Prix Mystère de la Critique 1977), "L'enfer du décor", "Les jeudis de Julie". En début d'année 2015, les éditions Rivages/Noir ont aussi publié un roman de Luca Poldelmengo intitulé "L'homme noir".
En science-fiction, on trouve également ce titre. "L'homme noir" est un recueil de huit nouvelles signées Robert E.Howard, qui fut successivement publié par Le Masque fantastique en 1976, chez NéO en 1982, au Fleuve Noir en 1991. Il existe encore un roman de fantasy de Robin Hobb publié par Pygmalion en 2005, sous ce titre.
Légères variantes dans les romans destinés à la jeunesse. Avec le livre d'Alix Clémence "Ninon et l'homme en noir" publié par Syros, dans la collection Souris Noire, en 1999. Chez PKJ (Pocket Jeunesse), "L'homme en noir" de Catherine MacPhail est le tome 3 de sa série Némésis, publié en 2010.
Côté bédé, on peut citer des titres très approchants. Tel "Mandy Riley – L'homme en noir" (tome 1) de Ray Collins et Ernesto Garcia Seijas, aux Éd. du Lombard, 1988. Plus ancien, une bédé sans doute parue dans le Journal de Tintin, puis en album : "L'homme noir de Ripaton" de Mitteï (série L'indésirable Désiré, Dargaud 1970).
Luca Poldelmengo : L'homme noir (Éd.Rivages/Noir, 2015) - Le blog de Claude LE NOCHER
À Rome, Filippo Puglia est marié avec Anastazia, étrangère venue des Balkans. Ils ont une petite fille, Elisa. En tant que chauffeur, Filippo est au service de Gabriele Gagliardi, patron d'hôt...
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