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21 octobre 2012 7 21 /10 /octobre /2012 05:11

 

Parmi les thèmes abordés par G.J.Arnaud dans ses suspenses, il faut souligner celui du cercle familial. Un groupe d’individus réunis dans leur propriété, rien de plus ordinaire. ARNAUD-1979Sauf quand l’ambiance tourne au mystère, devenant carrément menaçante. Par exemple, c’est ce que va ressentir l’étudiante Flore, dans La tribu des vieux enfants (1979). Les cinq enfants Vergèse sont des adultes entre vingt-trois et trente ans. Les trois hommes et les deux femmes se sont tous mariés, mais leurs conjoints sont successivement morts par accidents. Ils passent leurs vacances ensemble dans la bastide provençale appartenant à leur famille. Flore a récemment épousé Louis, l’aîné du groupe. Elle s’interroge sur ce curieux clan, et ces décès qui ne semblent pas les perturber. Pourtant, ce n’est peut-être pas la motivation financière qui explique cette série de morts autour des Vergèse.

Voici deux autres romans sur le même thème, proches quant au décor, mais avec des intrigues et des contextes différents. Si le premier est bien signé G.J.Arnaud, le second fut publié chez Eurédif sous le pseudo d’Ugo Solenza. Toutefois, on y reconnaît immédiatement la manière de cet auteur.

 

"Tendres termites" (1972, G.J.Arnaud)

ARNAUD-1972Clotilde Saint-Rémy est immobilisée dans son fauteuil roulant depuis un accident. Cet été-là, elle a décidé de réunir ses quatre enfants à La Musardière, sa propriété provençale. Elle n’y venait plus souvent, car elle vit dans une luxueuse maison de santé. Clotilde a engagé une jeune employée de maison, Valérie, chargée du ravitaillement et du ménage. Les enfants, ce sont Daniel, âgé de dix-huit ans; sa sœur Julie, à peine plus jeune; Jérôme, treize ans, et Serge, onze ans. Ils passent l’année dans des internats de divers pays européens. Même avant l’accident, ni Clotilde ni son mari Adrien ne se sont jamais occupés de l’éducation de leur progéniture, laissant ce soin à de coûteuses écoles. D’ordinaire, les enfants rejoignent leur père, pour de libres vacances estivales. D’ailleurs, ils ne se sentent guère à l’aise dans la belle propriété de leur mère. Même si Jérôme s’intéresse aux charmes de Valérie, il va s’essayer à un début de fugue avec son frère Serge. Daniel et Julie s’éclipsent également, pour passer huit jours chez des amis.

L’ambiance finit par apparaître plus saine dans la famille Saint-Rémy. L’idée de vivre ici ensemble toute l’année fait son chemin. D’autant que ça coûterait moins cher à Adrien. L’employée Valérie en serait ravie, elle aussi. Clotilde écrit à son mari pour lui proposer cette suggestion. L’arrivée d’Adrien risque d’alourdir le climat dans la maisonnée. Clotilde en vient à se demander ce que ses enfants ont derrière la tête, si ce sont des monstres. Son état physique et mental n’explique pas ses étranges moments de dépression. Une lettre anonyme vient encore troubler le jeu. Clotilde se sent en danger, paranoïa ou vraie menace ? La famille va bientôt toucher une très forte assurance-vie. Si ses enfants ont pris le pouvoir, Clotilde comprend de moins en moins quels secrets ils partagent.

 

"Il ne viendra plus personne" (1975, Ugo Solenza)

ARNAUD-Solenza-1975La famille Larroque habite une grande propriété provençale, dans le Var. Il y a Louis, le père; Muriel, la mère, un peu plus jeune que son mari; le fis David et la fille Elsa, une blonde aux yeux verts âgée de quinze ans. Parmi leurs amis, ils comptent une artiste des environs, Véronica Dalas, qui n’est pas insensible au charme de Louis Larroque. Ils ont à leur service Mme Mabel, une personne assez étrange. Vêtue de noir, elle n’avait pas quarante ans, mais s’habillait comme une vieille paysanne lorsqu’elle quittait la propriété. Parfaite dans son service, Mme Mabel observe un grand respect de la religion. Elle pense que la jeune Elsa n’est autre que sa propre fille Marie, disparue douze ans plus tôt. Elle montre un forme d’attachement maternel envers Elsa, ce que l’adolescente rejette. Pourtant, Mme Mabel pense avoir découvert la preuve absolue qu’elle est bien sa fille.

La mort supposée accidentelle de leur amie Véronica Dalas accroît le malaise au sein de la famille Larroque. Mme Mabel ne l‘aimait pas beaucoup : Cette femme se montrait aguichante envers les deux mâles, tortillait un peu trop du popotin lorsqu’ils étaient là. Le Seigneur n’avait pas supporté plus longtemps ce manège-là et l’avait condamnée à mourir de façon assez atroce. On pouvait prier pour elle sans la regretter. Louis et Muriel ont évidemment remarqué l’attitude de plus en plus malsaine de Mme Mabel concernant Elsa. Cette femme est-elle folle ? C’est à craindre. Son obsession maternelle et la prétendue preuve, son goût trop absolu pour la religion, les questions que se posait Veronica peu avant sa mort, les petits troubles de santé de Muriel, cet énigmatique courrier en poste restante… Les indices inquiétants s’accumulent. Tandis que la tension monte chez les Larroque, qui mène réellement un pervers jeu criminel ?

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20 octobre 2012 6 20 /10 /octobre /2012 06:49

 

G.J.Arnaud fut un des auteurs majeurs de la collection Spécial-Police du Fleuve Noir des années 1960 à la décennie 1980. Tous ses suspenses méritent d’être redécouverts, pour leurs ambiances tendues dans des décors souvent simples, autour de personnages du quotidien. Le thème de la maison (ou du quartier) fut de ceux qu’il exploita à merveille. Parmi ses romans utilisant ce sujet, en voici deux qui se déroulent dans des immeubles du Sud de la France, ayant des jeunes femmes pour héroïnes. Des intrigues néanmoins fort différentes…

 

"Les gens de l’hiver" (1977)

ARNAUD-1977Marjorie Brun habite un immeuble en forme de pyramide, dans une station balnéaire du Languedoc. Elle est l’épouse d’un psychanalyste de Montpellier, le Dr Alexis Brun. L’hiver, ce complexe touristique est terriblement vide. Ils ne restent qu’un petit groupe d’amis à y vivre : Pauline Bosson et ses quatre affreux enfants, Vicky et son mari Michel qui est professeur, le peintre Arturo, et Marjorie. Ils se retrouvent régulièrement à L’Escale, le bar ouvert à l’année. Un jour, un inconnu se prétendant en danger téléphone à Marjorie, connue pour son esprit charitable. La jeune femme croit d’abord à un canular. Affirmant se cacher dans la pyramide, il lui réclame à manger.

Il s’agit probablement de l’un des trois récents évadés de la prison de Nîmes. Ce n’est pas le nommé Merkes, qui sera d’ailleurs vite repris. Un certain Jouillet, c’est possible ? Tout porte à croire que c’est plutôt Hondry, violeur et assassin d’une jeune fille. L’ancienne comédienne Sonia Breknov s’adresse à Marjorie, car elle est les sûre d’avoir vu un rôdeur dans l’immeuble. Si Marjorie calme froidement la vieille dame, elle ne doute pas que l’homme soit bien là. Jusqu’à quel point peut-il continuer à la harceler, et dans quel but ? Peu convaincu de la culpabilité de Hondry, le commissaire Feraud reprend l’enquête. Il demande à Alexis Brun, qui fut expert dans cette affaire, de réviser sa position. Le mari de Marjorie confirme son diagnostic. Alors qu’un meurtre est commis dans le secteur, la jeune femme observe son entourage, n’écartant aucune hypothèse.

 

"Drôle de regard" (1985)

ARNAUD-1985Juliette Ferran est syndic d’un immeuble de luxe à Nice. Employée de bibliothèque à temps partiel, mariée à Martin qui est commercial, Juliette mérite largement sa petite rémunération de syndic. Les soucis ne manquent pas dans la gestion du quotidien. Il y a en particulier ce problème de chauffage, qui n’alimente pas correctement les appartements du dernier étage. Un des habitants, le journaliste Éric Merville est moins présent depuis le décès de son épouse. Par contre, le couple Mattan réclame à Juliette une solution rapide, efficace et peu coûteuse. La panne doit provenir d’un purgeur situé en un point haut de l’immeuble, qui ne fait pas son office. Mais où situer cet élément défectueux ? Dans l’appartement des dames Lafont, qui n’y habitent plus depuis des années ? L’énigmatique Denain, qui est censé s’occuper des lieux, adresse les clés à Juliette. Pas de trace du fameux purgeur dans cet appartement vide.

Martin Ferran est irritable, à cause du régime alimentaire qu’il suit de façon obsessionnelle. C’est sous ce prétexte que Juliette devient la maîtresse d’Éric Merville. La jeune femme a un autre sujet d’inquiétude : tous les précédents syndics ont eu de gros ennuis, virant parfois à la persécution. C’est ainsi que Maurin, peut-être pas si malhonnête qu’on l’a dit, puis Mme Benetton ont quitté cet immeuble. Rovelli, le dernier syndic avant Juliette, s’est même suicidé. Quant à l’épouse d’Éric, elle a été victime d’un accident qu’on pourrait juger suspect. De plus en plus, Juliette sent une sourde menace planer au-dessus d’elle...

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5 décembre 2010 7 05 /12 /décembre /2010 07:43

 

Dans la collection Noir Rétro (Éd.Plon), voici la réédition d’un titre de G.J.Arnaud datant de 1979. Très bon choix, car Noël au chaud fait parmi des plus savoureux romans de cet auteur prolifique…

10-ARNAUD-1Raymonde Mallet vit dans une petite commune dans la région de Toulon. Veuve âgée de 76 ans, sans enfant, elle habite seule dans sa grande maison bordée d’un vaste jardin. Pour que le projet immobilier du maire aboutisse, il faudrait que Raymonde vende d’abord sa propriété. Elle s’y refuse obstinément. Ce qui irrite le voisinage, tous étant prêts à vendre pour de belles sommes. La rumeur d’une pétition circule, concernant Raymonde, qu’ils prétendent incapable de se débrouiller seule. Elle est harcelée par Mme Hauser, l’assistante sociale. Aller en maison de retraite, c’est hors de question. Même avoir une aide-ménagère, ça ne l’intéresse guère. Après tout, elle reçoit de temps à autre la visite de son amie Augusta Pesenti. Elle loge chez son fils Laurent, sa belle-fille Claire et leur petite Léonie, dans une maison toute proche, de l’autre côté des cyprès.

Augusta se montre souvent envahissante et désagréable, voire blessante quand elle qualifie la maison de Raymonde de baraque froide comme un tombeau. Il est vrai qu’elle entretient peu les lieux, mais elle ne veut pas habiter ailleurs. La jalousie d’Augusta, qui se flatte d’être heureuse de vivre avec sa famille, crée des tensions entre elles. Une idée fait son chemin dans l’esprit de Raymonde. Elle se renseigne auprès du notaire local, au sujet de location et d’un viager. Il se trouve que, à près de quarante ans, Laurent Pesenti vient de perdre son emploi de mécanicien à Toulon. Pas bien facile de retrouver du boulot en été. Or, Raymonde dispose d’un grand espace où il pourrait sans trop de frais installer un garage automobile. Certes, il a peu de moyens financiers; mais en vendant leur villa actuelle, Raymonde se chargeant de les héberger, ce serait possible.

Ce qu’aimerait la vieille dame, c’est rester chez elle sans avoir à s’occuper de sa maison. Elle propose des conditions très favorables à Laurent Pesenti, quand il vient se renseigner soi-disant pour un ami. Elle le sent d’accord. Hélas, Augusta Pesenti ne tenant pas à renoncer à son confort, elle ne cache pas une hostilité féroce. La petite Léonie vient souvent jouer en cachette dans le jardin herbeux de Raymonde. Bien qu’elle n’aime pas tellement les enfants, la vieille dame tente d’amadouer la gamine. Malgré les friandises et les jouets, s’en faire une alliée s’avère encore difficile. Copiant son autoritaire grand-mère, Léonie dit détester la maison de Raymonde. Quand Mme Hauser insiste, il est temps d’agir. La querelleuse Augusta soupçonne les manigances de sa voisine, afin d’attirer Léonie. Éliminer cet obstacle sans être suspectée n’est pas si difficile finalement. Pourtant, d’autres problèmes contrarient encore le plan de Raymonde…10-ARNAUD-2

 

La maison (ou le quartier) fut un thème souvent traité par Georges-J.Arnaud, un des meilleurs romanciers populaires du 20e siècle. Il excella dans la description de ces microcosmes, révélateurs de toutes les tares de la nature humaine. Contexte propice aussi à diverses machinations, cruelles et perverses. Ici, c’est le portrait intemporel d’une vieille dame indigne qu’il nous dessine. Car Raymonde n’est pas une gentille mamie, un ange de douceur. Elle a un but, et s’y tiendra sans faillir. La despotique Augusta n’est pas plus agréable, d’ailleurs. Elle domine son fils trop indécis et sa belle-fille taiseuse. Des protagonistes dont les défauts sont soulignés avec une ironie malicieuse, comme le fit souvent cet auteur. Dans cette histoire, on retrouve avec plaisir les grandes qualités de tous les romans d’Arnaud. Sans oublier la fluidité narrative. La clarté du récit n’empêche pas de tisser une sombre intrigue criminelle. Un pur régal !

 

Cliquez pour ma chronique sur Le Poulpe version G.J.Arnaud - ou pour l'animation-vidéo consacrée à l'auteur.

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29 juillet 2009 3 29 /07 /juillet /2009 06:43

 

Publié en 1998 dans la collection Le Poulpe, “L’antizyklon des atroces est toujours diffusé chez Librio. Cet épisode écrit par Georges-J.Arnaud parmi les plus réussis de la série. Sur un thème déjà largement traité, ce grand écrivain populaire qu’est G.J.Arnaud a été capable de renouveler le sujet. Il s’est approprié le personnage de Gabriel, lui faisant vivre une aventure particulièrement agitée. Sans oublier de nous rappeler que les nostalgiques de l’ordre nazi existent toujours. Un roman à redécouvrir !

Gabriel Lecouvreur est contacté par un vieux monsieur, Samuel Carinas. Survivant des camps de concentration, il voudrait savoir la vérité sur le Zyklon B, le gaz mortel utilisé pour l’élimination des Juifs dans l’Allemagne nazie. Il semble qu’on produisit ce gaz dans une usine française, à l’époque. Il n’est pas impossible qu’une partie du stock ait été détournée. S’il y en a encore quelque part, celui qui dispose de ce gaz peut devenir extrêmement dangereux. Joseph Marchand possédait de la documentation à ce sujet. Quand Le Poulpe arrive dans l’Oise, Marchand vient d’être victime d’un accident. Gabriel est guidé par Jules, vieux militant de gauche, saturé de nicotine. La famille de Marchand refuse de donner à Gabriel et Jules l’enveloppe que le défunt avait préparée pour eux. Ils ont flairé une bonne affaire, sauf qu’ils récolteront plus sûrement une balle dans la peau que le fric demandé.

Gabriel parvient à récupérer l’enveloppe. En consultant les documents, il retient le nom d’Alphonse Brichet. Pendant la Guerre, il se comporta en parfait salaud. Brichet fit partie de toutes les organisations pro-nazies, admirait le détestable Doriot, s’engagea dans la Division Charlemagne de la Waffen SS. C’est Brichet qui dénonça Jules vers la fin de la Guerre. Il est décédé en 1960, mais son fils Philippe semble avoir repris le flambeau. Dans la propriété hyper-protégée de Brichet-fils, Jules et Gabriel découvrent une véritable chambre à gaz. Philippe Brichet envisage même de créer ici un véritable camp d’extermination, quand ses amis politiques seront au pouvoir. Même si un dirigeant de leur mouvement venu chez Brichet parait sceptique. Mettre hors d’état de nuire ce facho illuminé s’avère une mission périlleuse pour Jules et Le Poulpe. Quant à retrouver le gaz mortel, pas si simple non plus.

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