Dans la collection "Les petits polars du Monde", chaque jeudi, nous avons déjà pu lire : Didier Daeninckx (Les négatifs de la Canebière), Jean-Bernard Pouy (Ce crétin de Stendhal), Marc Villard (Tessa) et Dominique Sylvain (Parfums d’été). Voici l’histoire proposée par Caryl Férey, “Famille nucléaire”.
Le manoir de Kerrangal se trouve quelque part en Bretagne, à une vingtaine de kilomètres de Montfort-sur-Meu. Dans la demeure ancestrale des Duguay-Morvan,
vivent encore le papy Édouard et son épouse, la mamie Ernestine. Il faut avouer qu’il ne reste plus rien de la splendeur passée du manoir familial, presque en ruines. Plusieurs générations de
Duguay-Morvan ont construit leur fortune, mais Édouard a eu la mauvaise idée de faire une donation-partage prématurée à ses enfants. Les deux vieux n’ont plus aujourd’hui à leur service qu’un
majordome, Nestor-le-domestique, ainsi qu’un palefrenier. Alors qu’ils vont fêter leurs noces d’or, les ancêtres ne sont plus très frais après cinquante ans de mariage. Quant à leurs descendants,
on ne peut pas dire que l’honnêteté soit leur grande qualité.
Il y a les deux filles Duguay-Morvan, la grosse Rosie et sa jumelle Annick. Rosie est mariée à Hercule, un ancien inspecteur de police qui claque désormais le fric de la famille avec des putes. La dernière en date, qui se prénomme Paméla, l’a suivi au manoir. De son côté, Annick est l’épouse de Michel. Un cas, ce Michel, question habillement féminin. Ils ont une fille, Myriam, qui a exactement dix-huit ans ce jour-là. Ce dont tout le monde se fiche éperdument. À l’heure du rassemblement au manoir, tous voudraient bien savoir ce qu’il reste à tirer de la fortune des Duguay-Morvan, et qui en sera l’unique légataire. C’est alors que les évènements vont se précipiter, suite à une explosion. Ils vont se trouver réunis dans la cave du manoir, où des meurtres seront bientôt commis…
Ceux qui ont lu les très noirs romans de Caryl Férey, tels “Haka”, “Utu”, “Zulu” ou le récent “Mapuche” ne doivent pas s’attendre à la même tonalité. On est plutôt dans l’esprit de ses romans courts, comme “L’âge de pierre” (Éd.Après la Lune, 2006) ou “Raclée de verts” (Éd.La Branche, 2007). Il s’agit bien d’une comédie délirante, qui développe le caractère grotesque des personnages et grossit le trait des situations. L’intrigue s’inspire des romans d’enquêtes façon Agatha Christie (pas de hasard, le limier se nomme Hercule). Si l’histoire est humoristique, ça n’empêche pas un vrai dénouement, forcément drôle. Très sympathique.
À suivre dans la collection "Les petits polars du Monde", dès le 16 août Alexandra Schwartzbrod (Momo), puis Chantal Pelletier (Crise de nerfs), Franck Thilliez (Le grand voyage), Michel Quint (Triste comme un enfant), Tito Topin (Un été 22), Marcus Malte (Les Indiens), Sylvie Granotier (Le temps égaré) et Pierre Pelot (Roman de gare).