André Picot fait partie de la grande famille des auteurs oubliés, bien qu’ayant publié une bonne quinzaine de romans policiers. Instituteur né en 1923, il commença à écrire des nouvelles dans les années 1950, avant de publier un premier roman en 1955, Le don de mort (Éd. Ciel du Nord). Avec son deuxième titre, In-Extremis, André Picot entre dans la collection Crime Parfait des Éditions Arabesque. De très bons auteurs populaires, tels Fred Kassak ou Georges-Jean Arnaud (sous le pseudo de Saint-Gilles) contribuèrent à cette collection. André Picot y produit huit titres (dont le dernier est signé Marc Noël). Puis il va publier six romans dans la collection Le Masque, certains co-écrits avec M.Roland. Sous le pseudo d’André Berger, il a encore écrit Ordonnance de non-lieu paru en 1977 au Fleuve Noir, dans la collection Spécial-Police. Retour sur deux titres de cet auteur.
In-Extremis (Éd. Arabesque, coll. Crime Parfait, 1957)
Joëlle est une institutrice âgée de 22 ans. Une nuit, elle est abordée à un arrêt de bus par un inconnu. Sans explication, il la conduit à l’hôpital le plus
proche, à Créteil. Le banquier Pierre Rival est mourant, suite à un accident de voiture sans doute provoqué. Il demande à Joëlle de l’épouser, afin que son frère Jacques Rival n’hérite rien.
Troublée, la jeune femme accepte. La voilà future héritière d’au moins un milliard. Ce qui n’est pas pour déplaire à tante Gertrude, qui l’a élevée et avec laquelle elle vit. Mais le détective
Maurice Didier la met en garde. Probable assassin de son frère, Jacques Rival cherchera à lui emprunter de l’argent, par la menace ou en abusant de sa candeur.
Au lendemain d’une visite chez elles de Jacques Rival, la tante Gertrude est assassinée, étranglée. Le choc psychologique est pénible pour Joëlle, qui va s’installer dans l’hôtel particulier du défunt Pierre Rival, à Neuilly. Tout le monde se montre protecteur avec elle, surtout le vieux maître d’hôtel Joseph. Néanmoins, sa place est-elle là ? Elle a besoin d’un petit séjour de repos en clinique. Heureusement, Maurice Didier veille sur Joëlle. La culpabilité de Jacques Rival est bientôt prouvée. Ainsi, Joëlle peut épouser le détective. Maurice et Joëlle partent au soleil. Ce qu’ignore la jeune femme, c’est que son cynique mari est animé de mauvaises intentions. Les incidents qui jalonnent la suite risquent de rendre Joëlle à demi-folle, tandis que Maurice profite de sa fortune. L’inspecteur Truelle y mettra bon ordre…
Il faut mourir à point (Le Masque, Grand prix du Roman d’Aventures 1965)
Une petite ville de banlieue parisienne. Aujourd’hui retraité, l’ancien commissaire Rousseau
observe ses concitoyens avec curiosité. Manière de passer le temps. Et de relever des comportements insolites. Par exemple, cet adolescent qui attend à la sortie de l’école. Que fait-il là, un
appareil photo à la main ? Il semble suivre un des professeurs dans le bus, puis le métro, jusqu’à Paris. Intrigué, Rousseau parvient à les filer, lui aussi. Le professeur rencontre une jeune
femme dans un hôtel. L’adolescent essaie de le prendre en photo, avant de rentrer en banlieue. Il se rend chez un certain Moutel. Renseignement pris, ce Moutel n’inspire guère la sympathie.
Ancien inspecteur d’académie, il s’avéra sans pitié envers les enseignants, y compris concernant son fils Pascal. Il brisa la carrière de plusieurs personnes. En outre, c’est un féroce militant
politique. Depuis vingt ans, au nom des valeurs morales, il prétend dénoncer ce qu’il estime être des combines. Possédant des dossiers sur tout le monde, il a détruit des gens, les poussant
parfois au suicide.
Lorsqu’on retrouve Moutel assassiné chez lui, sa mort ne peine personne, pas même son épouse. Son fils Pascal a naguère subi ses excès de rigueur. Aurait-il, lors d’une explication violente, tué son père ? Le meurtrier peut aussi bien être Dubois, le professeur (marié) que l’adolescent Toni a pris en filature. Dubois est l’amant de la jeune enseignante Nelly. Celle-ci pourrait aussi figurer parmi les suspects. Vengeance politique, crime passionnel, meurtre pour éviter un scandale ? L’ancien policier mène une enquête parallèle auprès des relations de Moutel, investigations qui risquent de bientôt s’enliser. Sans doute la police soupçonne-t-elle en priorité Pascal Moutel, mais il faut retrouver l’arme du crime pour faire avancer l’affaire.