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18 septembre 2012 2 18 /09 /septembre /2012 05:29

 

Du 9 au 12 novembre 2012, 9e édition de Paris Polar.Paris Polar 2012

Rencontre débat à l’hôpital Sainte-Anne – le vendredi 9 novembre

Lieu emblématique du festival depuis sa première édition en 2004, l’hôpital Sainte- Anne accueille les tables rondes sur la criminologie, la médecine légale, le "profiling", et ces faits divers qui fournissent leur matière aux romans policiers.

Le salon Polar – les samedi 10 et dimanche 11 novembre de 14h à 19h

Fort de son succès de l’année dernière le salon polar se déroulera pendant deux jours dans la salle des fêtes de la Mairie du 13e. Une trentaine d’auteurs polar en signature, des tables rondes, un stand bande dessinée. Vous pourrez également discuter de manière informelle avec vos auteurs préférés dans le "salon Noir" et découvrir l’exposition photographique Balade à L.A de Dominique Forma.

Le jeu de piste Polar – le dimanche 11 novembre à partir de 14H. Proposé par l’association Le Temps Presse, le parcours d’une durée d’une heure trente vous conduira sur les traces d’un joueur d’échecs enlevé dans le 13e. Vous devrez reconstituer sa dernière partie grâce aux indices disséminés dans l’arrondissement et le libérer. Conçu pour toute la famille.

Projection cinéma – le lundi 12 novembre à 20h30. Une projection gratuite au cinéma L’Escurial permettra de découvrir ou redécouvrir un chef d’œuvre du cinéma Noir. La projection sera suivie d’un débat avec François Guérif. "The Offence" de Syney Lumet (Avec Sean Connery et Trevor Howard). Réalisé en 1973 "The Offence" est resté inédit en France jusqu’en septembre 2007, le distributeur de l’époque considérant que la noirceur du film pourrait nuire à l’image de son acteur principal. Un violeur d’enfants terrorise une banlieue anglaise sordide. Un soir un homme éméché, Kenneth Baxter, est arrêté et conduit au commissariat. Convaincu qu’il s’agit du coupable, l’inspecteur Johnson mène un interrogatoire musclé …
Les expositions – du 5 au 16 novembre. Durant deux semaines, les galeries d’exposition de la mairie du 13e vous proposeront de découvrir les œuvres de Romain Slocombe, du duo The Blood Next Door et de Astrid Méry Sinivassin.

Quelques-uns des auteurs annoncés :Paris Polar 2012

Craig Johnson - Victor Del Arbol - Carlos Salem - Jean-Bernard Pouy - Caryl Férey - Marin Ledun - Romain Slocombe - Sébastien Gendron - Aurélien Molas - Hafed Benotman - Dominique Forma - Marc Villard - Anne Secret - Pierre Hanot - Karim Madani - Sébastien Rutès - Marie Neuser - Marie Vindy - Max Obione - Jeanne Desaubry - Paul Cabine - Myriam Congoste.

Tous les détails ici.

 

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18 septembre 2012 2 18 /09 /septembre /2012 05:23

 

Deux concours de nouvelles pour imaJn'ère 2013 (qui aura lieu du 6 au 9 juin aux salons Curnonsky à Angers). Cette association éditera deux recueils de nouvelles. Un lié à la science-fiction, le fantastique et la fantasy ayant pour thème : après l’apocalypse. L’autre lié au roman noir avec pour thème apocalypse sociétale.

CONCOURS-APOCALYPSEDans la cadre de la 3e convention des littératures populaires et de l’imaginaire, imaJn’ère 2013, l’association imaJn’ère organise un concours de nouvelles gratuit, ouvert à toutes les personnes majeures résidant sur la planète Terre ou en orbite immédiate. Le thème SF retenu cette année est Post-apocalypse, la fin du monde? Même pas peur! Les nouvelles devront être inédites, libres de droit et relever des genres liés à la science-fiction, au fantastique ou à la fantasy (ou de tout mélange s’y rapportant). Il n’y a pas d’obligation à ce que le récit se place précisément le 22/12/12. Faites preuve d’imagination. Une référence ou un clin d’œil aux tapisseries d’Angers L’apocalypse ou Le chant du monde serait un plus mais c’est la qualité du texte qui primera avant tout (écriture, style, originalité…)

Le second concours, Noir, est intimement lié au roman noir et le thème retenu cette année est apocalypse sociétale. Notre société n’a jamais attendu les prévisions apocalyptiques des fin-du-mondistes de tous poils pour concocter les pires atteintes aux droits fondamentaux de l’Homme et l’imagination diabolique des hommes de pouvoir surprend chaque jour un peu plus le commun des mortels. La notion d’apocalypse ou de fin du monde se décline sous des formes les plus diverses selon sa propre perception du cataclysme ultime. Les nouvelles devront être inédites, libres de droit et relever des genres liés au roman noir, policier, à énigme, thriller, épouvante (ou de tout mélange s'y rapportant).

Vous souhaitez participer ? Tous les détails sont ici.

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17 septembre 2012 1 17 /09 /septembre /2012 05:07

 

Aux éditions Pascal Galodé, découvrons le nouveau roman de Frédéric Paulin Pour une dent, toute la gueule. Imaginons une famille française ordinaire. Les Mordefroid habitent dans la région rennaise. Le père, Loïc, sera bientôt sexagénaire. PAULIN-2012Après avoir été ouvrier d’usine chez Citroën, à La Janais, il est maintenant formateur pour un organisme. Son épouse Garance est enseignante. Ils sont propriétaires d’une petite maison en pierre dans le quartier Sainte-Thérèse. Anciens membres actifs du mouvement Drapeau Rouge, ces ex-gauchistes ont un peu galéré avant d’obtenir un certain confort de vie. D’autres compagnons de lutte d’autrefois se sont embourgeoisés de longue date. Tels François Gicquel et Jean-Pierre Gal, patrons de l’organisme de formation qui l’emploie, qui ont intégré le système bien plus vite que Loïc.

Par contre, s’il est devenu prof de fac, Christophe Leprestre a gardé intact son idéal d’antan. Lucide, il l’est aussi sur son état de santé, qui accentue sa rage. Garance Mordefroid s’agace des multiples interdictions puritaines qui contraignent chacun, et résiste comme elle peut. Elle trouve son mari ramolli, ce qui est sans doute injuste. Le couple Mordefroid a deux enfants, adultes. Leur fille Marianne est une littéraire, dont les lectures de jeunesse furent plutôt éclectiques. Elle est partie suivre des études de philo à Paris, et navigue dans les milieux audiovisuels. Elle ne donne plus souvent de nouvelles à ses parents. Après une ou deux bêtises étant jeune, leur fils Pierre est devenu policier. En poste à Rennes, il fait partie des enquêteurs sur l’affaire David Martinez. Ce jeune homme d’affaire d’origine juive a été bastonné à mort par une poignée de racailles, tandis qu’une explosion détruisait son appartement.

On ne tardera pas à identifier celui qui fait figure de chef de cette petite bande s’inspirant du Gang des Barbares. Le prétexte d’un djihad reste néanmoins fumeux. Et l’explosion de l’appartement ne peut être imputé à ces assassins. Pierre est surpris d’apprendre que son père Loïc risque des ennuis judiciaires, en lien avec ce crime. Avec Christophe Leprestre, son seul véritable ami, Loïc a effectivement entrepris de s’attaquer à un réseau diffusant des films X. Car sa fille Marianne est concernée. Ainsi que Lou Régnier, patron de Good Vibes, société qui produit ces films. Encore un ancien gauchiste converti au bizness, sans complexe. Éviter à son père et à Christophe d’aller trop loin semble une mission impossible pour Pierre Mordefroid…

 

Frédéric Paulin a publié en 2011 Rappelez-vous ce qui est arrivé aux dinosaures chez le même éditeur, Pascal Galodé. C’est un roman dans un similaire esprit caustique qu’il signe avec ce Pour une dent, toute la gueule. Titre qui rappelle les slogans maoïstes ou trotskystes de la décennie 1970. Logique, puisque la vie des Mordefroid à été marquée par cette époque militante. D’une honnêteté naïve, Loïc n’ignore pas qu’il a trop longtemps gobé des préceptes qui ne furent guère suivis par ses camarades. À travers lui, l’auteur illustre l’historique du combat d’alors, et de ses désillusions.

Toutefois, il ne s’agit pas ici d’alimenter nostalgie ou rancœurs, car c’est principalement dans le contexte actuel que l’intrigue trouve sa tonalité noire. Moins ironique en abordant un sujet sensible, Frédéric Paulin réussit à trouver ce fragile équilibre entre bons sentiments et haine aveugle. À part Madame le Maire dans cette histoire, bien rares sont ceux qui font encore preuve d’angélisme face à une délinquance virant vite à la violence criminelle. Un polar n’est pas destiné à donner des réponses, mais parfois à faire le constat d’une réalité, sombre et dure. Et tant mieux si le résultat n’est pas consensuel. Un noir suspense d’une belle singularité.

 

En novembre 2011, Frédéric Paulin avait répondu à mes questions. Ses réponses éclairent également son état d’esprit quant à ce nouveau titre.

PAULIN-2011L’ambiance de vos romans, c’est plutôt : Soleil bruineux sur jungle urbaine, ou Grisaille radieuse sur cambrousse pittoresque ?

Si je me laissais aller, l’ambiance de mes romans serait grisaille bruineuse sur jungle urbaine. Disons qu’à mon avis, le polar est un genre littéraire qui nécessite une mise en condition : le fond est largement influencé par la forme. C’est parce que les hommes vivent dans des lieux anonymes, sordides ou violents qu’ils développent une propension à la corruption, au crime ou à la lâcheté.

Vos héros sont plutôt : Beaujolais de comptoir, ou Double whisky sec ?

Les héros positifs apprécieraient plus un Beaujolais de comptoir, les salauds, eux, donneraient plus dans le whisky single malt 14 ans d’âge. Mais c’est finalement plus compliqué que cela : mes héros sont parfois bien plus tordus que les salauds, ils aiment aussi les alcools forts et virils que l’on déguste en fumant des cigares hors de prix dans les salons des hôtels de luxe et en tenant des propos borderline.

Vos héros sont du genre : J’aime personne, ou Je me déteste ?

A bien y réfléchir, mes héros ont fréquemment un problème avec leur père. Ils ont souvent du mal à s’aimer et, d’ailleurs, à détester les autres. Ils naviguent dans cet entre-deux psychanalytique qui voudrait qu’on tue le père mais sans le faire disparaître. Alors forcément, la misanthropie et la dévalorisation personnelle sont souvent deux compagnes des personnages principaux de mes romans.

Vos intrigues, c’est : J’ai tout inventé, ou Y a sûrement du vrai ?

Le polar est devenu un genre littéraire qui englobe de nombreuses écoles et certaines louchent franchement vers la littérature « blanche » très consensuelle. Moi, je dois faire partie d’une école que l’on pourrait appeler « polar-social » à la suite du « néo-polar » de Jean-Patrick Manchette, ADG, puis aussi de Didier Daeninckx, Thierry Jonquet ou Jean-Bernard Pouy. Alors forcément, je me situe plus dans le « Y’a sûrement du vrai ». Considérant que la société est fondée sur des rapports de forces et une pression économique et culturelle qui écrasent un nombre toujours plus important de citoyens, je suis de ceux qui voient le polar comme un instrument de critique sociale - et pourquoi pas, politique ?

Vos intrigues sont : Des torrents imprévisibles, ou Des fleuves canalisés?

Mes intrigues sont des excuses pour dresser des tableaux et raconter des « gueules ». Là encore, mais ça reste un raccourci très rapide, je suis plutôt dans le hard-boiled que dans le whodunnit. Les intrigues à la Agatha Christie ne m’ont jamais vraiment passionné alors que celles de Chandler ou de Hammett m’ont fasciné quand j’étais plus jeune.

Quel est votre propre état d’esprit : C’était mieux demain, ou Le futur c’est maintenant ?

Un petit peu pessimiste en ce moment. La gueule des vainqueurs d’aujourd’hui, de ceux qui détiennent le pouvoir politique, économique ou culturel, qui ont dans l’idée de donner un sens à la chose publique, ne me plaît pas beaucoup. Mais ce n’était pas forcément mieux avant. Pour tout dire, j’ai un problème avec le pouvoir, que ce soit celui de la République, celui d’un petit chef de bureau, ou celui d’un individu sur un autre, le soir, au fond d’une ruelle sombre. Mes romans s’en font sans aucun doute l’écho.

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15 septembre 2012 6 15 /09 /septembre /2012 05:11

 

Désormais disponible chez Folio, La preuve de sang nous permet de continuer à explorer les remarquables romans de Thomas H.Cook.

Kinley est auteur de livres sur des cas criminels réels, ouvrages documentés sur les contextes d’affaires singulières, basés sur les dossiers et les témoignages qu’il recueille. Sans doute cette passion lui a-t-elle été transmise par sa grand-mère Grannie Dollar, décédée deux mois plus tôt. COOK-2012-FolioQuand il était enfant à Sequoyah, elle lui lisait des récits de La Gazette de la Police évoquant de monstrueux crimes. Il y eut aussi, dans sa jeunesse, plusieurs cas de disparitions inexpliquées dans cette ville de Georgie où ils habitaient. Ce quadragénaire solitaire vit à New York, dans un petit appartement avec vue sur les hauteurs de Broadway. Quand il apprend la mort soudaine de son seul véritable ami, Ray Tindall, Kinley retourne à Sequoyah. Serena, la fille de Ray, est contente de sa présence. Lois, l’ex-épouse du défunt, se montre quant à elle franchement désagréable.

Serena pense que le décès de son père peut s’avérer suspect. Pour s’en assurer, Kinley consulte les rapports officiels, avant de s’adresser au vieux docteur Stark, médecin et coroner. Ray étant cardiaque, rien de surprenant à ce qu’une longue marche dans le canyon ait provoqué cette crise fatale, selon Stark. Si Lois est furieuse que Kinley ait entrepris une enquête, c’est qu’elle a dérobé certains des dossiers de son ex-mari. Ceux pouvant concerner Dora Overton, l’amante de Ray. Kinley rencontre bientôt cette femme, qui lui révèle que son ami cherchait de nouveaux indices sur une vieille affaire touchant le propre père de Dora. Trente-sept années plus tôt, le modeste ouvrier Charles Overton fut condamné à mort à l’issue d’un procès de cinq jours. On l’accusait du meurtre de la jeune Ellie Dinker, seize ans, dont le corps ne fut jamais retrouvé.

Se plongeant dans les minutes du procès, Kinley vérifie que la procédure fut bien respectée. Overton fut arrêté sans opposer de résistance. On découvrit dans son camion la robe ensanglantée de la victime et ses chaussures. Pièces à conviction capitales durant le procès, faute de cadavre. Cacher le corps, mais garder ces vêtements d’Ellie Dinker, l’avocat de Charles Overton souligna cette contradiction. Aujourd’hui, il confie à Kinley que son client devait être coupable, sans qu’on puisse comprendre ses motivations. Dans les dossiers du procès, les témoignages sont clairs et, en effet, plutôt accablants. Pourtant, on oublia de noter qu’Overton était souffrant le jour de la disparition. Le réquisitoire du procureur Warfield fut brillant, autant que fut solide la plaidoirie de la défense. Kinley rencontre encore Ben Wade, enquêteur de l’époque. C’est dans le canyon où est mort Ray et, pour partie, dans son propre passé, que Kinley retrouvera les clés de cette affaire…

 

Thomas H.Cook utilise ici le même schéma scénaristique dont il se servira dans un autre roman quelques années plus tard, Les instruments de la nuit. Un écrivain enquête sur un cas ancien, où une jeune fille a disparu et où un ouvrier fut le suspect principal, afin de rétablir la vérité. Avec des bases similaires, on peut aboutir à des romans assez différents, comme le démontra autrefois William Irish en développant diverses histoires de vengeances.

La toile de fond est une petite ville paisible, et même endormie. En près de quarante ans, les mentalités n’y ont pas changé. Une condamnation évidente, un dossier classé, mais surtout pas mal de non-dits, qui prouvent progressivement que l’ambiance locale n’était pas si sereine. Si la transcription du procès sert beaucoup, témoignages et images personnelles du héros complètent les investigations.

L’intrigue serait touffue sans l’habileté de l’auteur à construire un récit limpide, parfaitement fluide. Caractéristique de la manière dont Cook captive ses lecteurs : présent et passé ne font qu’un, subtilement entrelacés, d’autant que des témoins d’alors ou leurs descendants vivent toujours à Sequoyah. C’est avec un luxe de détails factuels et psychologiques que cet excellent suspense apparaît d’une belle intensité.

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14 septembre 2012 5 14 /09 /septembre /2012 05:45

 

Qu’est-ce qu’un détective-généalogiste ? Un généalogiste est chargé par un client de découvrir ses lointains ancêtres, dans l’espoir d’y trouver un personnage riche et célèbre dont il peut s’honorer. Un détective a pour mission de chercher la noire facette et les éventuels actes criminels que cet aïeul a pu commettre. Un mélange des deux, telle est la profession copieusement rémunérée de notre héros. TOPIN-2012-ppmCharity, c'est le nom de sa nouvelle cliente. Elle est belle et sensuelle, façon vamp pas farouche, ce qui est la moindre des choses puisqu’elle exerce le métier d’escort-girl. Charity est une lointaine descendante du grand poète anglais Percy Bysshe Shelley. Comme chacun sait, il naquit en 1792 dans le Sussex, et mourut en mer dans les eaux méditerranéennes en juillet 1822. Ce sont les conditions de ce décès que la jeune, belle et pas farouche Charity souhaite éclaircir. Car, quand même, il y a bien un peu de mystère dans ce naufrage de l’immense poète.

Shelley se démarque très tôt des conventions sociales de son époque. Non sans panache, ce qui lui offre autant d’admirateurs que d’adversaires. Notoriété par le scandale, peut-être au point d’agacer la reine Victoria qui n’était franchement pas une rigolote. Un premier mariage avec la jeune Harriet pour le révolutionnaire Shelley, mais il n’est pas homme à se contenter d’une seule compagne. Bientôt, il courtise la blonde Mary Godwin, fille d’un éminent philosophe. Après le suicide d’Harriet, Shelley épouse Mary. Le couple séjourne à Nice, fréquente d’autres originaux de l’époque tel Lord Byron, s’installe finalement du côté de Viareggio. Charmante villégiature avec huit kilomètres de plages, bordées de grands hôtels et de casinos, que fréquentaient alors hauts-de-forme et crinolines. La poésie et le sexe, les deux seules occupations de Shelley, finissent par lasser la riche Mary. Elle va rejoindre un obscur chirurgien alsacien…

 

Sur les treize textes de la collection Petits polars du Monde, il fallait s’attendre à risquer au moins une petite déception. Hélas, elle nous vient de Tito Topin avec Un été 22 . C’est un auteur reconnu, qui s’est souvent montré très convaincant. Ici, il tente une biographie décalée de Percy Shelley et de son épouse Mary, qui se veut pleine de fantaisie et d’humour. Même présentés ainsi, les multiples libertinages du poète sous la grisaille anglaise ou sous le soleil de Méditerranée restent assez insipides. L’histoire d’un héritage suite à une chute de cheval est d’ailleurs fausse, puisque l’intéressé est décédé en 1836. Quant à l’idée de Mary Shelley vers laquelle se dirige le récit, elle n’a rien de tellement surprenante. L’auteur s’amuse avec son sujet, mais n’offre pas une complicité permettant d’y adhérer. Déception donc, bien qu’il soit toujours agaçant de devoir dénigrer un texte de quelquun qui a écrit de très bons livres ("Des rats et des hommes").

Les treize titres de cette collection : Didier Daeninckx (Les négatifs de la Canebière), Jean-Bernard Pouy (Ce crétin de Stendhal), Marc Villard (Tessa), Dominique Sylvain (Parfums d’été), Caryl Férey (Famille nucléaire), Alexandra Schwartzbrod (Momo), Chantal Pelletier (Crise de nerfs), Franck Thilliez (Le grand voyage), Michel Quint (Triste comme un enfant), Tito Topin (Un été 22), Marcus Malte (Les Indiens), Sylvie Granotier (Le temps égaré) et Pierre Pelot (Roman de gare).

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12 septembre 2012 3 12 /09 /septembre /2012 05:12

 

Le dernier polar en date de Brigitte Aubert, La ville des serpents d’eau, est publié aux Éditions Seuil. Régalons-nous avec cette sympathique intrigue.

AUBERT-2012-SeuilEnnatown est une petite ville d’Amérique du Nord au cœur d’un hiver neigeux, à la veille de Noël. Treize ans plus tôt, cette localité fut secoué par une affaire qui n’a jamais été éclaircie. Six fillettes âgées de cinq à sept ans furent kidnappées. On retrouva les corps éventrés de cinq d’entres elles dans un étang de la région, victimes de celui qu’on surnomma Le Noyeur. Vera Miles n’est jamais réapparue. Déjà buveur à l’époque, son père ne s’en est jamais remis, se réfugiant toujours plus dans l’alcoolisme. C’est avec la mort de Susan Lawson que se termina cette série de disparition. L’ancien shérif Blankett n’identifia jamais ce Nautonier des Enfers. En réalité, Susan n’est pas morte. Depuis treize ans, elle est prisonnière, esclave de celui qu’elle doit appeler Daddy. Aucun espoir pour elle qu’on détecte jamais cet endroit où Susan est enfermée. Le monstre lui a fait un enfant, Amy, gamine muette qui a maintenant cinq ans.

Vince Limonta, trente-neuf ans, est un ancien flic de New York, exclu de la police à cause d’une bavure. Il s’est réfugié depuis six mois à Ennatown, sa ville natale. Le prêtre Roland O’Brien lui a offert un job de jardinier. Vince a retrouvé ici un autre malchanceux ami, Michael McDaniel. Ce Noir de vingt-six ans fut un rappeur renommé sous le pseudo de Snake T., avant qu’un accident ne l’handicape définitivement. Le jeune et ambitieux journaliste Luke Bradford ayant ressorti l’histoire des fillettes enlevées, Snake T. incite Vince à s’y intéresser, à décrypter ce qu’il appelle la criminographie de l’affaire. Tandis que la bonne société multiconfessionnelle de la ville commence à célébrer les festivités de Noël, le père Roland est victime d’une crise cardiaque. On venait de lui apprendre qu’une des gamines mortes treize ans plus tôt était sa fille. Dans le même temps, un grand Noir accompagné d’une fillette rôde en ville, en quête de nourriture.

La petite Amy est parvenue à s’enfuir de chez Daddy. Elle a trouvé protection auprès de Black Dog, un SDF Noir qui campe dans la forêt. Ce géant illettré est bien incapable de lire le message de Susan que la gamine muette lui montre. Débile léger, un peu kleptomane, Black Dog veille à ce que la petite n’ait pas froid et puisse manger. Quand un trio d’alcoolos vient le provoquer à son campement, Back Dog se défend, causant une victime avant de déguerpir avec Amy. La police locale est rapidement sur les lieux, ainsi que Vince Limonta. Le shérif Friedman se pense à la hauteur pour résoudre le problème, assisté de l’agent Patterson et du ranger Wayne Moore, Iroquois d’origine. Ce n’est pas du côté de Summit Camp, camping devenu bidonville pour marginaux, qu’on trouvera des réponses. Alors que le shérif organise une battue pour traquer Black Dog, Le Noyeur y participe. Se méfiant de Vince, il compte bien retrouver et éliminer Amy…

 

Voilà vingt ans que Brigitte Aubert a publié son premier roman, Les quatre fils du Dr March. C’est La mort des bois en 1996, Grand prix de Littérature policière, qui lui apporta une belle consécration. Depuis, elle a écrit bon nombre de noirs polars et de romans-jeunesse. Par ailleurs, elle est l’auteure (chez 10-18) d’une série de suspenses historiques ayant pour héros le reporter Louis Denfert, des romans dans l’esprit feuilletoniste de l’époque évoquée. Début 2012, elle a publié le jubilatoire Freaky friday dans la collection Vendredi 13, Éditions La Branche.

Ce petit aperçu de son œuvre est destiné à souligner que c’est une romancière chevronnée, et même plutôt inspirée. Elle a concocté ici un conte de Noël d’une délicieuse tonalité caustique. Une brochette de personnage tous affligés de tares ou de défauts marqués, dont un criminel possédant une facette obscure et une autre moins antipathique. L’establishment local s’avère caricatural à souhaits, ce qui introduit une forme d’humour décalé. Les scènes avec Black Dog et la fragile Amy sont, naturellement, les plus savoureuses. Enquête et chasse à l’homme s’entremêlent habilement. Un récit qui respecte une certaine unité de temps, dans un décor neigeux où l’on ne distingue plus vraiment la nuit du jour. Péripéties à foison, pour un excitant suspense. Encore un roman très réussi de Brigitte Aubert.

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11 septembre 2012 2 11 /09 /septembre /2012 07:30

 

L’association des Habits noirs a été fondée en 2008 par Stéfanie Delestré (directrice de la collection Le Poulpe), Jean-Bernard Pouy (écrivain), Clémentine Thiebault (libraire), et Marc Villard (écrivain). L’association a pour objet de promouvoir la littérature populaire et le roman noir sous toutes ses formes, de toutes les manières. Les Habits Noirs ont déjà organisé une exposition d’oeuvres picturales d’auteurs du Noir, un Marché Noir, deux festivals, un cycle de rencontres au musée du Quai Branly, publié une revue, des nouvelles, enregistré des podcasts littéraires décalés, occupé le Point Ephémère par deux fois…

FestivalLHN

22 septembre 2012, 3e festival des Habits Noirs au Point Éphémère - Le programme :

14h / Lecture musicale de Des vies d’oiseaux par Véronique Ovaldé, accompagnée de Philippe Pigeard qui compose une B.O. faite de thèmes inspirés par les personnages, de scores vivant au rythme du récit et d’ambiances sonores intimement reliées aux territoires imaginaires de Véronique Ovaldé.

15h / Oratorio en marge de Mapuche, le nouveau roman de Caryl Férey. Interprétation libre du premier chapitre, sombre et aérien puisqu’il s’agit des Disparus de la dictature argentine, jetés vivants des avions… Guitare très électrique, sons divers et synthétiseur, quinze minutes en apnée.

16h / Lecture musicale dessinée. Marc Villard et Alice Varenne lisent Petite mort sortie Rambuteau, Jean-Christophe Chauzy illustre le texte en direct et le musicien Dominique Delahaye les accompagne.

17h / Duo critique. Du Noir et de la Blanche. Deux auteurs, un de la littérature noire et un de la littérature Blanche, échangent sur une nouveauté du roman noir, confrontent leur vision du genre : Véronique Ovaldé et Jean-Bernard Pouy.

18h / Dans la Lumière de Patrick Bouvet, installation vidéo d’après Pulsion Lumière. Patrick Bouvet se penche sur le cinéma, principal pourvoyeur en images de notre univers contemporain, dont le cinéma américain des années 70 & 80, qui puise son inspiration dans les romans noirs et policiers. Son travail relève du sampling et de l'installation poétique.

19h / Duo critique. Du Noir et de la Blanche. Deux auteurs, un de la littérature Noire et un de la littérature Blanche, échangent sur une nouveauté du roman noir, confrontent leur vision du genre : Yves Pagès et Caryl Férey.

19h30 / Le son du noir. Performance musicale pour détecteur de métaux et livres, avec Marc Sens et Féromil qui utilisent les objets, trafiquent, transforment, magnifient.

22h / La Chute du cosmonaute - oratorio de l'espace de Jean-Bernard Pouy accompagné de Pablo Cueco et Xavier Legasa. Une "space-opérette" impromptue pour un lecteur, un chanteur et un zarbiste sur le thème du huis clos, de la solitude, de l’amour et du cosmos… Mise en scène de Dominique Trichet.

23h30 / Projection du film d'Eric Deup (Chicken’s Chicots Productions) réalisé et monté dans la journée sur la manifestation elle-même.

Tout au long de la manifestation : La Librairie sauvage de L’Humeur Vagabonde (44 rue du Poteau, Paris 18e), des expos, l'indispensable bar…

POINT ÉPHÉMÈRE 200 Quai de Valmy • 75010 Paris • Accès : Métro Jaurès (lignes 5, 2 et 7 bis) • Louis Blanc (ligne 7) - Bus 26/46/48

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11 septembre 2012 2 11 /09 /septembre /2012 05:31

 

Les 12, 13 et 14 octobre 2012, la 4e édition du festival Toulouse Polar du Sud présente de multiples animations, pour un grand rendez-vous des amateurs de romans noirs et de polars.FestivalTPS

Les auteurs annoncés

Maurice Attia - Odile Barski - Lakhdar Belaïd - Abel Hafed Benotman - Olivier Bordaçarre - Jérôme Bucy - Jérôme Camut et Nathalie Hug - Sire Cédric - Hervé Claude - Dominique Delpiroux - Sylvie Deshors - Jean-Marie Dumarquez - Caryl Férey - Philippe Georget - Karine Giebel - Chrysostome Gourio - François Guérif - Marin Ledun - Jérôme Leroy - Karim Madani - Marcus Malte - Bernard Minier - Aurélien Molas - Jean-Paul Nozière - Jean-Hugues Oppel - Patricia Parry - Francis Pornon - Jean-Bernard Pouy - Serge Quadruppani - Nicolas Rouillé - Barouk Salamé - Romain Slocombe - Danielle Thiéry - Jan Thirion - Francis Zamponi - Maurice Zytnicki

Les auteurs de BD

Laurent Astier - Frédéric Bézian - Annie Goetzinger

Les auteurs étrangers

Véronique Bessens (Québec) - Maurizio De Giovanni (Italie) - Ramon Diaz-Eterovic (Chili) - Alfonso Mateo-Sagasta (Espagne) - José Carlos Somoza (Espagne) - Ignacio Del Valle (Espagne) - Elvin Post (Pays-Bas) - Ernesto Mallo (Argentine) - Arni Thorarinsson (Islande) - Carlos Salem (Espagne/Argentine) - Victor Del Arbol (Espagne) - Tim Willocks (Angleterre).

Toutes les infos ici.

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