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23 août 2012 4 23 /08 /août /2012 05:21

 

Par sa réputation maléfique, le corbeau est un oiseau souvent associé au polar. On peut recenser quantité de titres y faisant référence : La plume du corbeau de Patricia Wentworth (10-18), Le chant des corbeaux d’Erin Hart (Pocket), Pâté de corbeaux aux amandes amères de Christophe Chaplais (Bargain), Corbeau à Hollywood de Joseph Wambaugh (Points), Les ailes du corbeau d’Ellis Peters (10-18), Les corbeaux de la mi-automne de Tran-Nhut (Ph.Picquier, 2011), Mélancolie des corbeaux de Sébastien Rutès (Actes Noirs, 2011), La nuit des corbeaux de John Connoly (Presses de la Cité, 2012). Il en existe évidemment bien d'autres. Parue une première fois en noir et blanc, en 2004, la bédé de Jean-Christophe Pol Le chant du corbeau est rééditée en version colorisée depuis le printemps 2012 (chez La boîte à bulles).

BD-POL-1Si cette histoire est à la fois poétique et souriante, elle dégage aussi une certaine noirceur. Le héros en est un corbeau solitaire et mélancolique. Autrefois, il appartenait à la bande du dictatorial Rosetta. Heureux temps où les champs s’étendaient à perte de vue, où les corbeaux faisaient la razzia dans les terrains tout juste labourés. Aujourd’hui, il se délecte d’hérissons écrasés par les voitures, mais c’est moins joyeux qu’alors. Un jour, il tomba amoureux de la belle Su-Wan, qui s’intégra à leur bande. Certes, tous deux passaient de bons moments ensemble, mais Su-Wan était fascinée par le mûr corbeau Jack.

Tout ça est loin, Jack et Su-Wan sont morts. Pourtant, il continue à ressasser ses douloureux souvenirs. Les humains, il ne s’en approche guère. À part cette dame âgée qui vit dans une clairière, entourée de sa basse-cour, logeant dans une caravane délabrée. Elle traite le corbeau tel son fils Franck, qu’elle n’a plus vu depuis longtemps. Entre les chasseurs traquant un cerf, et les flics poursuivant un malfaiteur, les humains ne sont pas fréquentables, en effet. Quant à ses secrets, l’oiseau noir finira par les révéler le moment venu…

Le dessin et le cadrage sont relativement simplifiés, ce qui correspond à la tonalité d’une fable. Néanmoins, le scénario est bien pensé. Il y a bel et bien du mystère autour de ce corbeau, de la violence aussi. Voilà une bonne petite bédé destinée aux adultes, très sympa.

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22 août 2012 3 22 /08 /août /2012 05:55

 

Le grand public a surtout retenu de Michel Quint “Effroyables jardins”. Un roman remarquable qui ne doit pas occulter l’œuvre antérieure de cet écrivain. Car c’est bien le polar qui lui a permis de lancer sa carrière d’auteur. Avec déjà un beau succès, couronné par le Grand prix de Littérature policière 1989, pour “Billard à l’étage”. Ce titre fut publié à l’origine chez Calmann-Lévy, avant d’être réédité dès 1993 au catalogue Rivages/noir.QUINT-GPLP1989

 

C’est le printemps dans ce petit port, quelque part entre Marseille et Nice, autour de son bassin abritant quelques bateaux. On est dans une presqu’île, dont on ne peut repartir qu’en rebroussant chemin ou par la navette côtière. Tout près du port se trouve le Bar de la Marine, un bistrot d’habitués tenu par Zé. Si son chat Bertolt n’apprécie pas les nouveaux venus, il le fait savoir bien vite. Un panneau indique une salle de billard, à l’étage. Quand ce jour-là, se présente un inconnu, Bertolt ne réagit guère, et Zé sympathise bientôt. Puisque c’est la St Joseph, cet étranger adopte le prénom en question. Sa voiture est en panne, juste à côté du bar. Amical aux yeux de Zé, Joseph ne tarde pas à s’installer dans la salle de billard. Il fait la connaissance de la poignée de clients passant leurs soirées ici.

Il y a Bastien le retraité taciturne, Chef le brigadier de gendarmerie toujours vêtu d’un survêtement militaire, Violette la propriétaire d’une boutique de mode, et le garagiste Samson, qui cherche longuement le motif de sa panne. Que vient faire Joseph dans cette bourgade, sinon “tuer le temps”. Pourtant, Zé reste convaincu que c’est un tueur à gages, probablement venu le supprimer. Ce qui n’empêche pas la connivence entre eux. Zé accepte que Joseph passe la nuit dans la salle, dormant sur la table de billard. Au matin, il prétend avoir été témoin d’un meurtre, là-bas sur le bassin. Il est possible qu’il ait rêvé, qu’il ait fait erreur. La salle de billard est, c’est certain, un excellent poste d’observation. Surtout quand on utilise les jumelles de Zé. La victime, c’est probablement la jeune Ida.

Ida, dix-neuf ans, “une bannie battant la campagne, presque crue sorcière, folle il va sans dire, demeurée la pauvre, qui en eût douté. Ida. L’attardée, la muette de naissance, la fille unique des vieux pharmaciens du port, celle qu’on rencontrait partout à toute heure…” Malgré les rumeurs, “Ida n’était pas une pute d’occasion ou une nymphomane offerte, elle était la sirène de ces lieux. Elle choisissait ses enchantements.” La robe que Violette récupère dans le bassin, donnée à Ida ou peut-être dérobée par elle, confirme le témoignage de Joseph. D’ailleurs, Chef se souvient qu’un an plus tôt, elle fut impliquée dans un incident, affaire de mœurs possible. Manquant de cadavre, le gendarme va mener une enquête officieuse. Sur la mort d’Ida, et aussi sur cet énigmatique étranger prénommé Joseph.

Autour de vagues parties de billard dans la moiteur, à l’étage, chacun livre peu à peu sa vérité. Ce n’est pas pour la rentabilité que Zé tient son bistrot, lui qui fut ministre d’un chef de tribu africain. Il admet qu’Ida l’a envoûté, tout comme le garagiste Samson, dont l’épouse Colette n’est pas jalouse. Bastien n’a pas grand-chose à ajouter. Selon Chef, il parait qu’Ida est partie en voyage avec sa tante, dit son père pharmacien. Joseph ne sait trop si Mme Régnier est cette parenté, ou si c’est une autre figure de la bourgade. Il se souvient d’être passé dans ce bar, étant enfant, mais il se peut que ce soit ailleurs. Dans le bassin, le yacht du maire (le Dr Bessières) masque-t-il quelques partouzes ou autres projets magouilleux ? Si Joseph est bien le tueur à gages imaginé par Zé, sera-t-il assassin ou victime ? Un sombre dénouement s’annonce dans la salle de billard, et ailleurs…

 

Rien à voir avec des compétitions de billard pro, dans des locaux équipés crûment éclairés, où les rétros sont habiles, où rares sont les fausses queues. L’ambiance n’en est pas moins fiévreuse dans cet espace réservé à quelques amis, cette vigie surplombant ce petit port méditerranéen. Ce qui amène là le mystérieux Joseph, il le dit : “Ce que je cherche ? Rien. Moi, rien. Je suis là, c’est tout. Et je vois, et j’entends. Ida, je ne la cherche pas, elle vient, tout doucement, et tu verras que, même morte, je l’aimerai mieux que vous tous.” Explication floue, tel l’ensemble du récit. Non pas que nous manquions de détails sur chaque protagoniste, sur la vie de la disparue Ida, sur le contexte politico-économique de cette petite ville côtière. Au contraire, la narration nous renseigne amplement.

L’importance du chat Bertolt ou le comportement singulier de la jeune fille peut-être morte, nous avons droit à tous les détails. Pourtant ce quasi-huis clos est un chassé-croisé de faux-semblants. Par exemple, Zé est tendre avec Violette, mais pas amoureux. Ou le cas de la pièce moteur justifiant la panne de voiture de Joseph. Ou encore la méfiance du gendarme Chef envers cet étranger. Et, bien sûr, la troublante sympathie entre le mûr Zé et son cadet Joseph. Voilà ce qui fait la force de ce noir suspense, telle l’eau coulant entre nos doigts, la vérité de chacun est fuyante. L’écriture inspirée de M.Quint sert admirablement l’intrigue. “Alors Joseph partit à la poursuite de Violette qu’il rattrapa, grâce à ses jumelles de sept lieues…” et s’ensuit une scène de jeu entre gamins. Un vrai petit chef d’œuvre du polar, à savourer avec le même plaisir aujourd’hui qu’hier…

 

En 1995, “Billard à l’étage” a été adapté pour un téléfilm réalisé par Jean Marboeuf, sur un scénario de Nicolas de Spengler, Jean Marboeuf, Michel Quint, et François Guérif. Avec Jean-Marc Thibault (Ben, dans le roman : Zé), Clovis Cornillac (Joseph), Françoise Arnoul (Violette), Michel Fortin (Chef), Jean-Marie Denis (Samson), Jacques Chailleux (Bastien), Marie-Dominique Toussaint (Ida), André Penvern, Pierre Cognon, Violeta Ferrer. Le tournage a eu lieu à Cucq, Audinghen, Tarlinghen, Escalles, dans le Nord Pas de Calais, et non dans le Sud où se situe l’action du roman.

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21 août 2012 2 21 /08 /août /2012 05:13

 

C’est aux éditions Lokomodo-Asgard que Nicolas Bouchard publie son nouveau roman d’aventures, Ceux qui règnent dans l’ombre.

BOUCHARD-2012-OmbreHabitant ici depuis plus de quinze ans, Marek Hanfik a dans les trente-cinq ans. Ces six derniers mois, il a divorcé après avoir perdu son boulot. Se réfugiant dans une sombre solitude, Marek a néanmoins trouvé une fenêtre sur le monde. Grâce à Internet, il a navigué de sites pornos en forums de discussion. Puis il a transféré jusqu’à soixante-dix sept messages alarmistes qu’on lui adressait. Tous suggèrent diverses formes de théories du complot. Au point que les infos sur les sociétés secrètes ont fini par devenir une obsession pour Marek. Ces groupes occultes ne sont-ils pas la cause de tous nos maux. Inspirée par les écrits de l’abbé Augustin Barruel, la philosophie du barruelisme n’a-t-elle pas été novatrice en dénonçant le nouvel ordre mondial sévissant de nos jours ? Marek est bientôt contacté par un homme se faisant appeler Barruel. Utilisant un langage imagé, celui-ci explique en détail pourquoi la démocratie n’est qu’un leurre, bien utile aux puissants.

S’il y voit un peu plus clair sur ces maîtres du monde, qui règnent dans l’ombre, Marek n’est pas encore pleinement impliqué. Pourtant, des forces de l’ordre paramilitaires viennent l’agresser chez lui. Il est vite mis en état d’arrestation, comme conspirateur. Il est torturé au commissariat, avant qu’une intervention sanglante permette de le tirer des griffes de cette brigade sans pitié. C’est chez Barruel qu’il reprend quelques forces, avant d’intégrer le groupe qu’il est en train de former. Avec Abdur, Mutsuo et la jeune Gure, il vont suivre un entraînement sévère, ainsi qu’une éducation destinée à leur faire comprendre le sens de leur combat. Car la finalité du barruelisme est bien de s’attaquer aux intérêts de ceux qui règnent dans l’ombre. Quand il vivait dans son village du désert, anéanti par ces gens-là, Abdur a pu les approcher, ces tout-puissants. Un véritable esprit guerrier, c’est ce qu’inculque Barruel à son groupe d’élite.

Leur première mission consiste à prendre d’assaut une entreprise, avant d’enlever le nommé Sirius et de l’interroger. Il finit par avouer être un serviteur de ceux de l’ombre, payé pour surveiller et contrôler les utilisateurs d’Internet. Maintenant, le groupe Barruel est prêt à l’action. Marek et Gure vont s’installer dans une ville de la région, sous le pseudonyme de M.et Mme Shark. Dans un premier temps, ils doivent apparaître tel un couple ordinaire. Gure devient caissière, tandis que Marek bricole au noir comme mécanicien dans un garage. Le couple va trouver une manière plutôt singulière de se procurer des armes, anciennes mais efficaces, ainsi qu’un lieu discret pour les tester. Barruel leur fixe un nouvel objectif, un laboratoire à détruire avec tout son personnel. Au retour de cette mission, les choses se compliquent pour le couple de baroudeurs…

 

Publiant depuis 1997 (en science-fiction, fantasy, et romans-jeunesse), Nicolas Bouchard est déjà un auteur confirmé. De la trilogie consacrée à Augustine Lourdeix, à celle ayant pour héroïne Marie-Adélaïde Lenormand, ce sont surtout ses polars historiques qui l’ont fait connaître et apprécier du grand public. Il concocte des intrigues mouvementées, riches en mystères, suggérant souvent le paranormal, tout en restant dans un réalisme noir. S’inscrivant dans notre monde actuel, cette aventure évoque une fois encore ses thèmes favoris, les sociétés occultes et l’action secrète pour les contrecarrer.

Le Bien contre le Mal ? Sans doute, mais Nicolas Bouchard est nettement plus subtil et complexe. La violence est inévitable, puisque notre héros entame une sorte de guerre. Par ailleurs, et c’est évidemment là que le récit trouve toute sa saveur, il existe une part de schizophrénie, et une autre de mégalomanie, dans cette histoire. S’il y a ici un message, peut-être concerne-t-il le web. Il est certain qu’Internet offre un moyen de recruter des gens borderline, avec toute la manipulation que cela suppose. On le vérifie déjà avec ceux qui relaient diverses propagandes nauséeuses. Marek ira beaucoup plus loin vers le chaos.

Un remarquable suspense, diaboliquement passionnant.

La trilogie Marie-Adélaïde Lenormand : "La Sibylle de la Révolution", "Le traité des supplices", "La Sibylle et le Marquis". Disponibles chez 10-18 et aux Ed.Belfond.

Lire aussi la chronique de l'Oncle Paul sur "Ceux qui règnent dans l'ombre", ici. 

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20 août 2012 1 20 /08 /août /2012 05:09

 

Voilà cinquante ans, le Grand prix de Littérature policière fut décerné à Pierre Forquin pour Le procès du Diable, en 1962. De son vrai nom Pierre Basson, cet auteur publia pour l’essentiel (six titres sur sept) chez Denoël, en particulier dans la collection Crime-Club. Sorti en 1961, Le procès du Diable était son quatrième roman. Il s’agit d’un suspense judiciaire, l’histoire étant racontée par l’accusé.FORQUIN-62-1

 

Âgé de quarante-cinq ans, Jacques Marennes est industriel en tissage, une grosse entreprise d’une ville de province. Marié, père de deux enfants, il vient de passer treize mois en prison. Il est aujourd’hui jugé pour le meurtre de Juliette Leroy, sa maîtresse de trente-deux ans, traductrice dans l’édition. Ils étaient amants depuis six années. Le 9 mars de l’année précédente vers 20h40, elle a été abattue de deux balles d’un revolver appartenant à l’accusé, portant ses empreintes, trouvé sur le lieu du crime. Marennes ne possède pas d’alibi car, au même moment, il faisait une promenade vespérale, sans témoin. L’homme qui partageait la vie de Juliette Leroy à Paris, un voyou prénommé Henri, avait retrouvé sa trace. Voilà pourquoi Marennes avait confié à son amante quelques jours plus tôt. Il nie avoir assassiné la jeune femme, bien que tout l’accable.

Le Président du tribunal semble équitable, l’avocat joue correctement son rôle, et les jurés sont attentifs. En particulier le Premier Juré, un ancien commandant dans toute sa rigueur militaire. Le commissaire chargé de l’enquête vient exposer les faits. Il n’y a eu ni effraction, ni agression, et la victime était d’une moralité sans problème. Gardien de l’entreprise de Marennes, Gaston Bridel prétend avoir compris que son patron avait rendez-vous avec la victime. Mais il est quelque peu dur d’oreille. Une ancienne employée, au caractère offensif, affirme que Marennes la menaça un jour avec son revolver. Ce qui confirme la réputation colérique de l’accusé, et qui contrarie fortement celui-ci car c’est exagéré.

Mlle Delpestre, amie de Juliette, Marennes s’en est toujours méfié, la trouvant plus sournoise que timorée. Afin d’établir que l’amant était un jaloux, elle cite un incident s’étant produit entre Juliette et lui, sur la route de Marseille à Cassis. Au deuxième jour du procès, les premiers témoignages restent défavorables à l’accusé. Puis vient le tour de son épouse, Germaine Marennes. Elle savait qu’il avait une maîtresse, mais dit qu’il n’a jamais été question de divorce entre eux. Ce qui n’est pas vraiment exact, mais elle a ses raisons. La défense présente enfin un témoin-clé qui peut, ou non, faire basculer le jury d’Assises. Il dit avoir plusieurs fois remarqué un homme suspect autour de chez la victime…

On peut se souvenir de ces grands procès de l’après-guerre (affaires Dominici ou Marie Besnard), que le public suivait alors avec passion à la radio ou dans les journaux. Les romanciers utilisèrent également cet engouement pour le judiciaire. Déroulement classique d’un procès, plus quelques retours en arrière pour fixer les détails de la vie privée de l’accusé, la construction du récit apparaît peu novatrice, mais très solide. Même si Marennes ne nous est pas antipathique, on ne peut jamais exclure sa culpabilité. Sa position de patron apporte certains inconvénients à sa défense, de même que sa relation adultérine. Le défilé des témoins illustre l’ambiance provinciale de l’époque, sans la caricaturer. Si la tonalité est plutôt feutrée, comme il sied dans ces débats, les faits se dessinent progressivement. Le suspense concerne le verdict, bien sûr, mais aussi la vérité du dénouement. Un roman de belle qualité, méritant sans doute ce prix littéraire.

 

FORQUIN-62-2Le livre suivant de Pierre Forquin, publié en 1962, s’intitulait Le printemps fait toujours un peu mal. Une intrigue fort mystérieuse, dans un décor simple. Un village de la vallée du Rhône, où l’hôtel local reçoit des clients attitrés. Il y a M.et Mme Martel, dont l’épouse est fort désagréable; Mlle Dumaine, jeune femme d’allure maladive; Binaze, un bonhomme quasi-transparent; Jordille, le marchand de grains qui ne loge pas là mais y prend ses repas; l’instituteur Vincent, qui a sympathisé avec Jordille et se sent attiré par Mme Dumaine. Un soir, il dérobe l’écharpe rouge de la jeune femme, afin de trouver un prétexte pour engager la conversation. Mais le train-train de ces gens va dérailler. La pulpeuse patronne de l’hôtel est retrouvée étranglée. Elle revenait de la gare d’une ville voisine, tandis que son mari allait à sa rencontre. Étranglée avec l’écharpe rouge de Mlle Dumaine. Impossible, se dit Vincent, puisque c’est lui qui possède encore cet accessoire. Il ne peut pas affirmer au commissaire qu’il existe deux écharpes identiques sans être suspecté. Selon la rumeur, Vincent passe pour l’amant de la victime. Les élèves comme leurs parents soupçonnent l’instituteur. Même Jordille n’épargne pas Vincent. Il existe bien d’autres pistes que le policier devrait exploiter…

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18 août 2012 6 18 /08 /août /2012 05:31

 

Le sixième titre de la collection Petits polars du Monde est Momo d’Alexandra Schwartzbrod, lauréate du Prix SNCF du polar en 2004, récompensée par le Grand prix de Littérature policière en 2011. Le festival polar de Bon-Encontre (Agen) lui a également décerné en 2011 le Prix Calibre 47.

SCHWARTZBROD-2012-ppmLarissa est employée depuis huit mois à Paris, un bon poste dans une chaîne de parfumeries. Âgée de vingt-sept ans, elle n’a pas ménagé ses efforts pour extraire sa famille et elle-même des quartiers nord de Marseille. Sa mère et son jeune frère Momo habitent toujours là-bas, logeant non loin de la gare Saint-Charles. Depuis le décès de son père, c’est Larissa qui fait figure de chef de famille. Même si, depuis Paris, elle ne peut consacrer beaucoup de temps aux siens, elle reste en contact. Toutefois, il n’est pas facile de surveiller ainsi un petit frère de dix-sept ans comme Momo. Elle l’a longtemps choyé, se privant pour lui offrir le meilleur, le protégeant autant qu’elle pouvait. Mais comment les choses ont-elles tourné pour lui ces huit derniers mois ? Peut-être a-t-il rejoint le monde des gangs, le bizness lucratif et facile de la drogue étant notoirement l’activité des jeunes de ces cités. Ce serait si simple pour lui de cacher la vérité à leur mère.

Quand Larissa reçoit un message alarmant de Momo, ça ressemble fort à un appel au secours. Pas d’autre solution que de retourner d’urgence à Marseille. Elle ne trouve personne dans l’appartement de sa mère et de son frère. Malgré sa vive inquiétude, c’est un lieu où elle revient avec un plaisir nostalgique. Quand des types malintentionnés cherchent à s’introduire ici, Larissa utilise un stratagème pour les éloigner. Néanmoins, cet incident attise ses craintes, autant au sujet de sa mère que de Momo. Dans la chambre de son frère, règne un désordre n’ayant rien d’habituel. Sur le bureau, elle remarque une liasse de papiers froissés qu’elle lisse entre ses mains. Et découvre, surprise, une écriture malhabile, des pattes de mouches sautillant sur les lignes. Pas dans les habitudes de Momo de griffonner quoi que ce soit, pourtant. Un inconnu fixe un rendez-vous à Larissa, dans une librairie du Cours Julien. Peut-être une piste sérieuse pour retrouver Momo…

Dans cette histoire, Alexandra Schwartzbrod nous présente deux portraits. Celui de Larissa, avec sa famille franco-marocaine. Les gens ordinaires doivent faire preuve d’un caractère volontaire pour avancer, à l’exemple de Larissa. Idem pour résoudre les problèmes, on le verra. Le second portrait, c’est celui du Marseille actuel. Pas plus invivable qu’une autre métropole, sans doute. Mais on ne peut ignorer la délinquance et la criminalité, les trafics et les règlements de comptes. Quelle que soit son origine, il parait si facile pour un jeune de rejoindre les rangs des malfaiteurs, où l’argent est trop vite gagné. Un texte court riche en images réalistes et en péripéties à suspense.

 

Chaque jeudi, la collection Petits polars du Monde nous propose un nouveau titre. Après Didier Daeninckx (Les négatifs de la Canebière), Jean-Bernard Pouy (Ce crétin de Stendhal), Marc Villard (Tessa), Dominique Sylvain (Parfums d’été), Caryl Férey (Famille nucléaire), et Alexandra Schwartzbrod, viendront Chantal Pelletier (Crise de nerfs), Franck Thilliez (Le grand voyage), Michel Quint (Triste comme un enfant), Tito Topin (Un été 22), Marcus Malte (Les Indiens), Sylvie Granotier (Le temps égaré) et Pierre Pelot (Roman de gare).

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17 août 2012 5 17 /08 /août /2012 05:26

 

Trois titres de Ron Rash sont traduits en France. Deux ont été publiés chez Le Masque, disponibles au Livre de Poche, Un pied au paradis et Serena (dès le 5 septembre pour Serena). Le troisième parait chez Seuil en août 2012, Le monde à l’endroit. Il n’est donc pas trop tard pour découvrir ce romancier, d’une qualité exceptionnelle. RASH-Poche1Retour sur Un pied au paradis

En Caroline du Sud, le comté rural d’Oconee, autour de la petite ville de Seneca, au début des années 1950. Le shérif Alexander et son adjoint Bobby Murphree représentent la loi dans la région. D’ici quelques temps, la compagnie d’électricité Carolina Power a prévu d’inonder la vallée de Jocassee, pour en faire un réservoir. Les modestes fermiers, tel Billy Holcombe, poursuivent leur labeur jusqu’à là, en cet été caniculaire. Héros de la guerre de Corée, Holland Winchester est revenu vivre chez sa mère, voisine du couple Holcombe. Le shérif Alexander tient à l’œil ce bagarreur qu’est Holland. Un jour, Mme Winchester contacte la police, certaine que son fils a été tué. Ayant entendu un coup de feu chez ses voisins, elle est sûre que Billy Holcombe a abattu Holland. Une relation amoureuse entre son fils et Amy Holcombe, l’épouse du fermier, pourrait expliquer le meurtre, selon elle.

Le shérif Alexander n’ignore pas que la malchance a souvent poursuivi la famille Holcombe. Enfant, Billy eut de graves problèmes de santé. Le fermier sera bientôt exproprié par Carolina Power. Celui-ci explique aisément le coup de feu : il a été obligé de supprimer son vieux cheval, qui s’était blessé. Peu convaincu, le shérif s’étonne autant de la réaction passive d’Amy Holcombe. Pourtant, les hommes engagés pour explorer la rivière et les alentours ne trouvent pas trace d’Holland. Une perquisition dans la ferme ne donne rien. Peu heureux dans son couple avec Janice, Alexander s’entend mal avec son frère Travis. Ce dernier s’occupe de leur vieux père. Sans le formuler, il reproche à son frère d’avoir quitté leur ferme. Le shérif interroge même la veuve Glendower, effrayante sorcière vivant à l’écart de la vallée. Elle affirme n’être au courrant de rien, ce dont on peut douter.

Le shérif Alexander pense avoir compris le scénario du crime, mais le cadavre de Holland n’est pas caché là où il croyait. Faute de preuves, quel que soit sont destin futur, Billy s’en tire à bon compte, estime Alexander. Le couple Holcombe va prochainement avoir un bébé, bien que la stérilité de Billy ait été avérée. C’est la veuve Glendower qui suggéra à la belle Amy de trouver un autre homme pour lui faire ce bébé. La jeune femme ne voyait pas d’autre solution, et puis Holland était vigoureux. Sûre d’être enceinte, elle rompit avec son voisin. Il eut grand tort d’insister. Si Billy a admis le géniteur, il ne veut pas d’un rival.

Abattre Holland est une chose, cacher le cadavre et faire face au shérif en est une autre. Une épreuve bien lourde pour un homme chétif tel que Billy. Après la naissance du bébé Isaac, il souffrira d’une longue pneumonie, peut-être le prix à payer pour son crime. Puis, les années vont passer. En grandissant, le jeune Isaac se sent attiré par la vieille Mme Winchester, comme s’il existait un lien entre eux. Elle est la seule à ne pas oublier la mort obscure de son fils Holland. On évacue la population avant d’inonder définitivement la vallée de Jocassee. Dernière chance pour que la vérité soit rétablie, même partiellement…

 

Les romans remarquables comme celui-ci n’ont aucun besoin d’étiquettes. Roman noir, polar, ou œuvre classique, ça n’a franchement pas d’importance. Ici, pas de cascade de meurtres commis par un tueur en série. Il n’y a qu’un seul décès, acte criminel qui justifie l’enquête du shérif local. Ce sont les circonstances qui créent le véritable suspense, autour des lieux où fut dissimulé le cadavre. Pourtant, ce qui prime, c’est la vie dans cette vallée promise à la destruction par les eaux. Ce sont les personnages, taiseux tel Billy Holcombe, inquiétants comme la grinçante veuve Glendower, ou un peu fataliste tel le tourmenté shérif Alexander. Ce sont ces paysages authentiques, ces familles habitant la région depuis toujours. En ces années d’après-guerre où la modernité arrive, on y est attaché aux traditions.

Mode de vie incluant une forme de complicité entre villageois, comme le montre Tom Watson à Billy : J’t’en garderai pas rancune si tu l’as tué pour de bon cet enfant de cochon, a dit Tom du coin de la bouche. J’aurais bien pu faire pareil si j’avais rien eu que la moitié d’une chance. Un mot sur la narration à cinq voix. Le shérif, Amy Holcombe, Billy Holcombe, leur fils Isaac, et l’adjoint Bobby Murphree se succèdent pour raconter l’histoire, sans que le récit apparaisse jamais répétitif. Une belle construction, permettant d’encore mieux approcher la psychologie de chacun et le détail des faits. Empreint d’humanisme, un roman supérieur.

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16 août 2012 4 16 /08 /août /2012 05:24

 

Il est fort possible que certains lecteurs aient raté en 2010 Saturne de Serge Quadruppani publié chez Le Masque. Un roman disponible chez Folio dès la mi-septembre 2012. Bref résumé de l’intrigue…

SATURNE-15-09-12Saturnia est une localité au sud de la Toscane, où se trouve un établissement thermal réputé pour ses sources chaudes et soufrées. Ce week-end, il est fréquenté par beaucoup de monde. Un attentat y est commis. “Le tueur était un spécialiste en mission, il avait abattu précisément trois personnes prises au hasard mais pas une de plus, puis tiré pour semer la panique, au-dessus des têtes.” La commissaire Simona Tavianello est chargée de l’enquête. Grassouillette quinquagénaire à la crinière blanche, policière à l’Anti-Mafia, Simona a le soutien du procureur Bianchi. Par contre, dans ce dossier pourri, elle doit se méfier d’autres officiels plutôt fachos. On ne peut exclure la piste d’Al-Quaeda ou l’ombre de la Mafia planant sur ce carnage. En réalité, le tueur est un Français nommé Jean Kopa, en mission pour la Défense Dubien. Les activités secrètes de cette société sont liées à des enjeux internationaux. Le détective Cédric Rottheimer est embauché par les proches des trois victimes de Saturnia…

Ce foisonnant roman comporte plusieurs niveaux de lecture, chaque approche étant intéressante. D’abord, une histoire aux multiples péripéties riche en secrets occultes, cultivant le suspense. Quadruppani s’inscrit dans la meilleure tradition de la Littérature populaire, relançant en permanence l’attention du lecteur, détaillant portraits et descriptions tout en gardant une admirable souplesse narrative…

Il avait répondu qu’il n’était pas écrivain mais qu’il le regrettait, car la littérature disposait de plus de moyens que le journalisme ou l’enquête policière pour dire la vérité d’une époque.C’est le monde actuel qui est évoqué par cette deuxième entrée. Dans nos systèmes, il n’existe plus vraiment de fossé entre argent sale et fortune honnête. Multinationales et Mafias sont synonymes, utilisant des méthodes identiques, non sans violence. Saturne dévora ses enfants, comme notre société cannibalise les siens…

Troisième aspect, l’humour. Car c’est aussi une intrigue pleine d’ironie et de dérision. Quand, par exemple, il fait un clin d’œil au célèbre village de Tarnac, ou lorsque la commissaire Simona adopte les animaux de son défunt ami, on sourit évidemment. Bien d’autres passages nous offrent une tonalité enjouée. Quand les proches des victimes rencontrent le Maestro, immense écrivain Sicilien, cela nous donne une scène savoureuse. Serge Quadruppani est véritablement un romancier inspiré.

Dès le 15 septembre, dans la collection Folio Policier. La commissaire Simona Tavianello est de retour dans "La disparition soudaine des ouvrières", ici.

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15 août 2012 3 15 /08 /août /2012 05:31

 

C’est en 1984 que Michel Quint débute sa carrière d’auteur. Plusieurs titres sont publiés dans la collection Spécial-Police, parrainés par Patrick Mosconi. Après Le testament inavouable et Mauvaise conscience, le talent de Michel Quint se confirme avec La dernière récré (1984).

QUINT-1984Marié à Martine, Roger Garnier est instituteur à Sorgues-les-Vignes, une bourgade 3750 habitants, non loin d’Avignon. Son beau-frère est le brigadier-chef Paul Griselin, de la gendarmerie locale. En cette fin juin, un terrible accident se produit au cœur de Sorgues, quasiment sous les yeux d’Ambroise Baron, devant son Café des Platanes. Une Daimler 1958 a mortellement heurté Martine Garnier et son bébé. Plus tard, le docteur Faber ne pourra que constater leurs décès. On pense que le chauffard s’est enfui à bord d’un autre véhicule, une BMW. Des barrages ont été dressés à l’entour. La police va être alertée, mais aussi la DST. En ces temps où les attentats politiques sont nombreux, on ne peut rien négliger. Le gendarme Griselin soupçonne le GALP, Groupe Armé de Libération de la Provence.

En réalité, le coupable est un apprenti garagiste et prostitué homosexuel âgé de dix-neuf ans, Étienne Ribot. Paniqué, il a erré puis s’est réfugié dans une maison de Sorgues, celle de la famille Garnier. Roger ne tarde pas à rentrer chez lui, et maîtrise vite le jeune homme. Il veut comprendre ce qui s’est passé. À partir de maintenant, ta vie et ton sort dépendent de moi. Tu vas faire tes devoirs et les rendre. Jamais un de mes élèves ne s’est plaint d’avoir été puni injustement. D’abord, la rédac : ta vie, ton œuvre… menace Garnier. En découvrant certains documents, l’instituteur réalise que le passé de Martine n’était pas si clair. Marie-Josée, l’amie fleuriste de son épouse, est prête à lui apporter du réconfort, mais le nouveau veuf n’éprouve guère d’attirance envers elle.

Tandis que Griselin associe le maire de Sorgues à ses combines pour masquer la vérité, deux flics du SRPJ d’Avignon débarquent pour enquêter. Louis Guillemin et Dante Guarducci émettent de forts doutes sur la version meurtrière imaginée par Griselin. Le mobile ? Rancœurs de village, intérêts financiers, histoires de cul… Possible. On nous laisse dans la merde, eh bien, mon vieux, on va la remuer. J’ai pas envie d’être cocu. Le duo interroge l’instituteur dans l’école, vide pendant les vacances qui débutent. Par ailleurs, on leur parle d’un projet de camping, abandonné à cause de Roger Garnier et Martine. Outre le bistrotier Ambroise et Marie-Josée, les deux flics questionnent à Nyons la propriétaire de la Daimler. Avant de s’intéresser au garagiste Bérard, qui leur donne le nom d’Étienne. Ce dernier reste protégé par l’instit. L’affaire évolue quand, le jour de l’enterrement de Martine et du bébé, le docteur Faber est abattu par une femme…

Sur une intrigue très bien construite, la narration est rythmée, nous offrant une belle suite de péripéties. On comprend aisément que cette petite ville provençale cache quelques secrets inavouables. Le duo de policiers mène une habile enquête, tandis que la vie des protagonistes reste perturbée par les suites de l’accident, qui a ouvert la boite de Pandore. Notons un petit hommage à Charles Humez, nordiste comme l’auteur. Un polar déjà très maîtrisé, hélas jamais réédité, qui ne manque pas de noirceur.

 

QUINT-1986Publié en 1986, Hôtel des deux Rose de Michel Quint est aussi un de ses très bons titres noirs. Deux employés de banque lillois, Eddy et Marcel, viennent passer quelques jours de vacances dans cet hôtel de Wimereux (au nord de Boulogne-sur-Mer). Le duo oisif sympathise avec Geneviève, 19 ans, la fille du commerçant voisin. À l'issue d'une soirée en boite de nuit, une altercation se produit. Protégeant Geneviève, Eddy et Marcel blessent leurs menaçants adversaires. Le lendemain à l’hôtel, on fête les fiançailles de Rosy, la fille de la maison. Ambiance alcoolisée et bonne humeur au programme, même si le fiancé Gérard n'est guère l’homme idéal. Le matin suivant, on découvre le cadavre de Geneviève flottant en bord de mer, près de l'hôtel. Peut-être bien la vengeance des types de la boite de nuit. La situation va bientôt dégénérer. La disparition momentanée de Pascal, le fils de Rose, n’arrange rien. Les policiers Deryckère et Véron sont bien incapables d’empêcher le carnage.

S’il s’agit d’un noir polar, l’auteur ne néglige nullement l’écriture. En témoigne cet extrait : Au Cap Gris-Nez, même par beau temps, la falaise à suicidés doit agir sur les gens et les obliger à faire grise mine. Le long tapis d’herbes jaunes qui vient s’effilocher dans le vide est tout plissé, comme si les désespérés le repoussaient sans arrêt du pied avant de sauter, et on a l’impression qu’en s’approchant trop près du bord, on va soudain le faire dangereusement glisser jusqu’à la grève, en contrebas. Plus loin, la mer vert-de-gris sommeille sous le vol des mouettes, et des convois de cargos surveillent l’horizon.

En 1989, Michel Quint sera récompensé par le Grand prix de Littérature policière pour Billard à l’étage, un titre dont j’aurai certainement l’occasion de parler un jour. C’est en 2000 que son nom sera finalement connu d’un large public, grâce à Effroyables jardins. Mes chroniques sur des titres récents de Michel Quint : Le comédien malgré lui, Close-up, Les amants de Francfort, La folie Verdier.

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