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22 mars 2013 5 22 /03 /mars /2013 05:37

Parmi les très bons auteurs trop éphémères, il faudrait se souvenir de Robert Harnum. Né en 1947, cet universitaire américain de l’État du Maine pratiqua le biculturalisme, aimant la France autant que son pays natal, parlant parfaitement le français. Il publia quelques titres chez Le Masque, avec le soutien de l'éditrice Hélène Amalric : "Le festin des lions" (1998), "La dernière sentinelle" (1999, réédition J'ai Lu 2002), "Poursuite" (2001), "Une ballade américaine" (2002, réédition J'ai Lu 2004). HARNUMEn réalité, il était apprécié en France et au Québec, mais inconnu aux États-Unis où il n'intéressait pas les éditeurs.

Dans le cas de "Poursuite", il fut inspiré par l'histoire de Lilith, première épouse d’Adam. Créée comme son égale, elle s’enfuit pour échapper à la domination de l’homme. Elle est considérée comme démon féminin. Avec ses narrations parallèles, l'écriture ne manque pas de style, même si le premier tiers du roman apparaît lent. Le personnage sympathique du Doc Gatchell permet au lecteur de le traverser malgré une mise en place longuette. L’histoire devient prenante à partir du deuxième tiers, le troisième confirmant l’intérêt. Les réactions humaines sonnent très juste. L’auteur n’oublie pas un brin d'humour, ironisant sur certains protagonistes. S'il y a ici une large part médicale, le contexte est beaucoup plus riche. Un suspense singulier, à redécouvrir.


Depuis son retour à Brewster (Nouvelle-Angleterre, États-Unis) Lilith Hastings n’est plus la même. Sa mère l’a remarqué. Jim, depuis longtemps le fiancé de Lillith, décide de faire hospitaliser la jeune femme en proie à une crise d’angoisse. On consulte le vieux Doc Gatchell, 82 ans, toujours actif. Il détecte une erreur de diagnostic du jeune Dr Weinbauer (qu’il surnomme Docteur Crétinus). Il voit dans les symptômes l’indication d’une maladie virale. Pourtant, le problème est-il plus physiologique ou psychologique ? N’est-ce pas une difficile réadaptation au milieu baptiste et puritain dont Lillith est issue ? La nuit suivante, elle subit une terrible crise. Heureusement, Doris Cunningham – compétente infirmière chef, – intervient avec l’aide d’un médecin-chercheur de passage à l’hôpital, le Dr Susan Thomas. Le vieux Doc est alerté. Bien que l’état de la patiente se soit stabilisé, il constate grâce aux analyses sanguines «une sorte d’infection tropicale». Mais comment expliquer cette apparente indifférence de Lillith ? Bientôt, Doc comprend qu’il s’agit de la rage – aujourd’hui extrêmement rare chez les humains. Il trouve même une trace de morsure.

En parallèle, retour sur le séjour en France de Lillith Hastings quelques mois plus tôt. Enseignante à Paris, elle raconte sa rencontre avec un homme insolite. Son puritanisme l’incite à refuser de s’avouer amoureuse. L'homme est si loin de sa vie ordinaire, de Jim, des codes américains ! Elle devait partir au début de l’été. Elle est restée. Enceinte, elle a interrompu sa grossesse à sa demande à lui. Leur aventure s’est poursuivie jusqu’au printemps. Histoire d’amour incertaine. Si Lllith est partie, elle n’est pas immédiatement revenue aux Etats Unis... Par ailleurs, un homme a entrepris un voyage en Afrique. Dans un pays en état de guerre (révolutionnaire ou inter-tribale) il remonte le fleuve sur une barge de voyageurs. Un guérisseur autochtone lui évite une infection causée par un insecte. L’homme approche du but, de ce village perdu.

Le Dr Arnold Pearlman, du centre de prévention des risques sanitaires, est un ami de Susan Thomas. Ce chercheur atypique (fan de Frank Zappa et de Johnny Mathis) définit rapidement la maladie : Rage type IV Bénin. Un virus mal identifié, car on l’a cru disparu. Cela nécessite la mise en quarantaine non seulement de la chambre 268, mais de toute la section G de l’hôpital. Ce qui déplaît fortement au chef du service, plus relations publiques que praticien. Un con, selon le vieux Doc et Susan Thomas. Sa gestion de la crise sera déplorable, laissant la porte ouverte à toutes les rumeurs. Lillith reste étonnement consciente malgré la progression du mal incurable, faiblissant physiquement quand même. C'est dans l'expérience africaine de la jeune femme que réside l'explication...

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21 mars 2013 4 21 /03 /mars /2013 06:37

 

Les dernières élections présidentielles ont désigné Marine Le Pen. Depuis que la Présidente est à la tête du pays, le climat a évidemment changé. On a rétabli la peine de mort et les exécutions publiques, le service militaire obligatoire à l'ancienne, et autres initiatives qui ne font pas que des heureux. VILLARD-DEGAGEPar contre, on entend célébrer la vieille Europe, celle de la tradition occidentale. D'ailleurs, l'ouverture d'un musée à Neuilly lui étant consacré se fera avec faste. Le Ministère des Loisirs et sa section Affaires culturelles préparent ce grand événement. Il se peut même qu'un long poème soit lu pour l'inauguration. Il faut que ce soit un hymne à la glorieuse Europe. Sans fausse note, Janine Darcier-Schwitters y veille. Elle n'ignore pas que les conseillers de la Présidente sont susceptibles, dès qu'on évoque trop positivement les Juifs ou les Noirs. De la poésie lyrique, dans l'esprit de tolérance relative cher aux partisans de Mme Le Pen et aux fidèles de son père.

Le jeune Théo Fromentin, disciple du grand poète Maurice Delbecq, a proposé à Janine Darcier-Schwitters une œuvre correspondant selon lui à cette demande. Un peu d'argent supplémentaire pour cet employé à l'entretien du matériel public à Paris, ce ne serait pas un luxe. Restaurer les WC de la capitale pour appliquer la politique de ségrégation en cours, rien d'excitant. Se joindre aux amis poètes résistants de Maurice Delbecq reste une éventualité pour Théo Fromentin. Toutefois, depuis l'arrivée du régime Le Pen, il est vrai que les mouvements d'opposition se font rares, peu actifs car surveillés de près. Du côté de Pau, le fief béarnais de François Bayrou, des militants centristes organiseraient ce qui pourrait être un début de riposte. Quel que soit le sort du poème de Théo, la laide Janine Darcier-Schwitters en profite pour s'envoyer en l'air d'une façon insolite. La conscience politique du jeune poète commencera peut-être à s'éveiller du côté de Pau...

 

Le principe de cette collection de novellas consiste à utiliser une phrase ou une formule célèbre (par exemple : Si à 50 ans t'as pas ta Rolex, ou Yes we can!), et à imaginer un texte incluant un caractère social. C'est le "Dégage !" que le peuple tunisien adressa au président Ben Ali, qu'a choisi Marc Villard. Les lecteurs de polars savent que c'est un auteur qui excelle dans l'art de la nouvelle. Pour cette uchronie, récit se déroulant dans un univers où l'Histoire aurait dévié par rapport à la réalité, il choisit un contexte qui n'a rien d'anodin. Tant qu'on est en démocratie, l'humour reste la meilleure arme contre certaines idéologies, généralement passéistes. Savoir si un célèbre politicien béarnais serait le recours face à un tel gouvernement, restons dans la fiction. Cet épisode de la vie de Théo est riche en expériences, spirituelles et érotiques. L'auteur démontre encore qu'il peut suffire d'une bonne cinquantaine de pages pour construire un sujet propice aux péripéties. Avec une belle galerie de portraits, bien entendu. Un vrai plaisir à savourer.

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20 mars 2013 3 20 /03 /mars /2013 05:41
 
Âgé de cinquante-trois ans, Samuel Glockenspiel n'est pas le plus glorieux détective privé de Los Angeles. Ce qu'il admet, conscient d'avoir abusé des alcools forts, et autres plaisirs qui finissent par vous miner la santé. Ferdinand, son médecin traitant, qui se sent lui aussi usé, a prévenu Sam qu'il n'irait pas loin à ce rythme. INCARDONA-2013Le détective vit dans l'espoir que son ex-femme Molly, vivant désormais avec un vrai flic, lui reviendra. Un chien empaillé, un Bouddha en bronze, et quelques bricoles sans valeur, voilà tout ce qu'il reste à Sam. Avec sa Coccinelle bleue pourrie, quand même. Seuls quelques morceaux anthologiques de jazz lui remontent le moral. Sinon, loyers impayés et railleries de la profession, tel est le sort de Sam. De rares copains : son voisin peintre Jackson et sa compagne Lee ou l'ex-soldat Tito qui fut un héros, aujourd'hui patron gay d'un restaurant au Mexique. «Lorsqu'on fait appel à moi, c'est qu'on n'est pas heureux». Suffit juste qu'il y ait de la demande.
Un client qui lui donne rendez-vous dans le quartier rupin où il habite, ça ne se laisse pas passer. Arrivée dérangeante pour le voisinage, semble-t-il. Heureusement que Sam a une sorte d'ange gardien. En réalité, c'est une sculpturale cliente qui l'attend. Toute fortunée qu'elle soit, la souffrante Milady vit dans de l'aseptisé. La mission qu'elle propose à Sam, sur lequel elle est bien renseignée, consiste à récupérer une précieuse clé. Pas beaucoup de détails, mais un rémunération exceptionnelle. Cent mille dollars, le rêve du détective privé, qui voit là l'occasion de boucler une ultime affaire avant de se la couler douce. En commençant par rembourser ses dettes: «Donnez-moi de l'argent et je vous relance le commerce de proximité». Entre-temps, Sam a bien connu de légers soucis avec sa Coccinelle, et pour une affaire de mœurs à cause de la jeune Lillipop. Tout a été réglé suite à de mystérieuses interventions, lui apprend le gros inspecteur Frijoles.
Si Milady se prénomme Eva, il existe également sa sœur Ditta. Des jumelles, mis à part que la seconde n'a aucun problème de santé. Par contre, elle est du genre à mettre des bâtons dans les roues à Sam, puisqu'il refuse catégoriquement de travailler pour elle. Son voisin artiste va en faire les frais. Un détour s'impose par le restaurant mexicain de son camarade de combat Tito. Tandis que rôde le menaçant Hummer de Ditta, Sam sent monter la pression autour de lui. Renoncer à cette mission, et au reste du pactole, ce serait la solution la plus sage pour le détective. D'autant qu'il a compris que Ditta dispose d'une sacrée équipe de tueurs. Les trois délinquantes qui braquent le diner où il se trouve, sans doute pas un hasard. Sam continue, direction un cimetière au Mexique, où il devrait récupérer la fameuse clé. Ce qui n'est pas de tout repos quand, après avoir creusé et ouvert une tombe, il est visé par des tirs carrément hostiles...
 
Si la mythologie du détective américain vous est inconnue, vous risquez fort de passer à côté de cette histoire. L'alcoolo solitaire, le malchanceux largué, le cador de la poisse : telle est l'image traditionnelle. Toutefois, c'est une variante plus excentrique qu'a imaginé Joseph Incardona. Sam n'est pas ici un privé classique, aux mésaventures balisées et aux échecs permanents. Il y a bien plus de fantaisie dans ce monde intemporel qui l'entoure. Il y côtoie un peintre qui deviendra célèbre, croise un pianiste qui sera réputé, s'adresse à un animateur radio spécialiste du jazz nommé Vernon Sullivan. Mongo Le Magnifique ou Edward Bunker enfant sont aussi de la partie.
En tête de la play-list musicale, Erroll Garner interprète son mélodieux «Misty», qui donne son titre à ce roman (la version chantée d'Etta James n'est pas oubliée). Ce n'est pas pour autant un étalage de culture jazz, mais l'ambiance (brumeuse) dans laquelle évolue notre détective. Que seraient les déboires d'un privé sentimental sans un peu de sexe ? L'auteur n'abuse pas de ce piment, rassurons-nous. Après l'inoubliable " Trash Circus", l'écriture de Joseph Incardona fait mouche une fois de plus, grâce à ce suspense décalé.
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19 mars 2013 2 19 /03 /mars /2013 05:54

Le romancier gabonais Janis Otsiemi est un auteur qu'Action-Suspense a suivi depuis ses débuts dans le polar. Après "Peau de balle" (2007), il est repéré par l'éditeur Jigal, qui va publier ses titres suivants : OTSIEMI-2012"La vie est un sale boulot" (2009 – Prix du Roman gabonais 2010), "La bouche qui mange ne parle pas" (2010), "Le chasseur de lucioles" (2012). Ce dernier titre figure parmi la sélection des douze meilleurs polars de l'an passé, ce qui n'est nullement usurpé.

Depuis magazines et quotidiens (Alibi, Libération, L'Express, Marianne, etc.) ont publié d'élogieux articles sur Janis Otsiemi. Enthousiaste, Marie Colmant a parlé de ses qualités à la télé, en particulier de son vocabulaire imagé. Nombreux sont les sites et blogs qui ont souligné la noire saveur polardeuse de ses romans. On l'interviewe dans divers médias (dont Canal+), des programmes ensuite souvent disponibles sur Internet. Une notoriété grandissante pour cet auteur de Libreville, qui fait plaisir à ceux qui aiment ses livres.

 

 

Janis Otsiemi a fait partie des invités du Festival Étonnants Voyageurs, de Saint-Malo, de Bamako, et de Brazzaville (mi-février 2013). Il est d'ailleurs à nouveau invité cette année, du 18 au 20 mai, à la prochaine édition d'Étonnants Voyageurs à Saint-Malo. D'ici là, les lecteurs vont avoir une autre occasion de découvrir ses romans, d'échanger avec lui. En effet, Janis Otsiemi est invité au Salon du Livre de Paris du 22 au 25 mars 2013. Belle occasion de le rencontrer, il sera sur le stand H 65 de l'association «Livres et auteurs du bassin du Congo». Il a véritablement trouvé sa place parmi les auteurs africains. Avec des polars personnels, preuve d'une rare originalité. En France, au Salon du Livre de Paris ou à Étonnants Voyageurs, Janis Otsiemi vous attend !

 

Mise à jour – 21 mars 2013

L'éditeur Jigal nous annonce une très mauvaise nouvelle :

« Janis Otsiemi qui était invité officiellement au Salon du Livre de Paris s'est vu refuser son visa de court séjour. Il ne pourra donc malheureusement pas être présent ce week-end comme prévu, Porte de Versailles, stand H65. Le motif…? Entre autres "sa volonté de quitter le territoire des États membres avant l'expiration du visa n'a pas pu être établie". Désolé pour les rencontres prévues, désolé pour les interviews prévues, désolé pour les tables rondes prévues, désolé pour ses lecteurs…»

La scandaleuse politique d'ostracisme anti-culturel se poursuit en France, avec la bénédiction des autorités. On glorifie officiellement la francophonie, mais on refuse un visa à un romancier francophone gabonais. Écœurement, voilà le mot qui vient à l'esprit devant une telle stupidité de nos dirigeants depuis de longues années.

 

 

Mise à jour – 29 mars 2013

L'éditeur Jigal nous transmet (enfin) de bonnes nouvelles :

« Suite de la mésaventure du visa refusé à Janis Otsiemi, invité la semaine passée au Salon du Livre de Paris. Après une large mobilisation et notamment de la presse face à cet invraisemblable refus, le Consul de France en personne, à Libreville, a hier souhaité rencontrer Janis Otsiemi.

Après explications (et semble t-il excuses) pour ce fâcheux contretemps, le Consul a accepté de délivrer à Janis Otsiemi un visa d'un an pour ses futurs déplacements en Europe. Vous aurez donc en principe la possibilité de le rencontrer du 18 au 20 mai prochain au Festival Étonnants Voyageurs à St Malo. Que tous ceux – fort nombreux – qui nous ont spontanément soutenus, ont relayé l'information, ou ont été tout simplement choqués et indignés, soient ici sincèrement remerciés. La place est maintenant à la littérature…»    

 

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19 mars 2013 2 19 /03 /mars /2013 05:41

 

Sans doute, Patrick Redmond est-il un auteur qui aura trop peu marqué les esprits. Outre "Méchants garçons" (Le Masque, 2003), "Le manipulateur" (Pocket, 2003) et "Tout ce qu'elle a toujours désiré" (Plon, 2007) sont les seuls titres qu'on connaisse de lui. Pourtant, si l'on en juge par "Méchants garçons", voilà un romancier qui possédait une belle maîtrise du suspense troublant. REDMOND-2003Car tout est perfection dans cette histoire de qualité supérieure : la vie dans une public school (école privée) des années 1950 à l’ambiance si particulière, la structure et la progression du récit, la subtile psychologie des personnages. Dès le début, on sait qu’il y a eu tuerie, mais on espère un impossible miracle. Le charisme de l'élève Richard, qui masque sa haine et son égoïsme monstrueux, séduit avant de devenir effrayant. Les mystères ésotériques du dénouement nous semblent acceptables après avoir lu cette intrigue. Un roman méritant les plus sincères superlatifs, à redécouvrir.


Automne 1954. Kirkston Abbey est une public school anglaise près de Norwich. Jonathan Palmer, 14 ans, y est pensionnaire. Il a pour ami Nicholas Scott, et les jumeaux Stephen et Michael Perriman. S’il éprouve des difficultés à s’intégrer, c’est à cause de James Wheatley. Avec deux complices, ils font peur à beaucoup d’élèves, leur imposant de violentes brimades. Le prof de latin est aussi très sévère avec Jonathan. Alan Stewart, prof d’histoire, se montre plus chaleureux. C’est à l’insolent et solitaire Richard Rokeby que Jonathan aimerait ressembler. Il s’efforce de devenir l’ami de cet élève distant, que les profs et le principal Clive Howard considèrent comme une source d’ennuis.

Richard et Jonathan deviennent inséparables, ce qui attriste Nicholas Scott. Il tente de lutter contre l’emprise de Richard, mais Jonathan s’éloigne de lui et des jumeaux. Richard protège son ami de ceux qui le tourmentent. Resté seul après que ses deux complices aient eu des problèmes, James Wheatley refuse de dormir. Il est victime d’un accident. On affirme qu’il était somnambule.

Alan Stewart s’inquiète de la mauvaise influence de Richard sur Jonathan. Ce prof fut l’ami intime d’un étudiant qui s’est suicidé quelques semaines plus tôt. Ayant compris la nature de leur relation, Richard le menace anonymement. Il s’attaque aussi au principal Howard, qui a voulu les séparer, jugeant Richard destructeur. Jonathan réalise enfin combien son haineux ami est néfaste. Il ne sait pas comment se libérer de lui. Nicholas veut l’aider. Le 9 décembre, plusieurs faits dramatiques se produisent en peu de temps. Avec Michael Perriman, Nicholas décide d’affronter Richard. La réaction de celui-ci est plus violente que jamais...

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18 mars 2013 1 18 /03 /mars /2013 05:49

En 1930, malgré un passé chaotique, le Dr Everett Seeley a décroché un poste pour une société basée au Mexique. Il a installé son épouse, plus jeune que lui, dans un meublé à Phoenix (Arizona). Marion Seeley est engagée comme secrétaire dans une clinique. ABBOTT-2013La fringante infirmière Louise Mercer ne tarde pas à sympathiser avec la nouvelle employée. Elle l'invite dans le petit logement qu'elle occupe avec la blonde Virginia Hoyt, dite Ginny. Tuberculeuse, celle-ci a besoin de traitements. C'est coûteux, mais Louise ne semble pas embarrassée pour trouver l'argent. D'ailleurs, Marion est bientôt invitée aux fêtes que le duo de femmes organisent chez elles. On y côtoie du beau monde, généreux avec Louise et Ginny. De gros consommateurs d'alcool, malgré la Prohibition. Marion meuble sa solitude en devenant une habituée de ces soirées, finissant par boire aussi de l'alcool.

Le soir du réveillon, c'est les bras chargés de cadeaux que Joe Lanigan se joint à ses amis fêtards. Homme d'affaires possédant plusieurs pharmacies, marié à une épouse malade, père de famille allant à la messe, membre de la Chambre de Commerce et autres clubs locaux, Gentleman Joe est un notable de Phoenix. Charismatique, ce séducteur remarque très rapidement la belle Marion. Bien difficile pour la jeune femme vivant en solitaire de résister, quand Joe l'invite au restaurant et se montre attentionné. Son docteur de mari se montre plutôt paternel, protecteur. Alors que Lanigan exprime la légèreté et la sensualité, la réussite et l'aisance financière. Bien que Marion se traite de pécheresse, sa fiévreuse attirance pour Joe Lanigan est de plus en plus intense. Ils finissent par devenir amants. La jeune femme se teint en blonde platine, chevelure plus conforme à sa vie actuelle.

Marion n'éprouve aucun remords à tromper son mari. Elle regrette que Joe ne soit pas entièrement à elle, qu'il soit pris par ses affaires, son épouse souffrante. Par d'autres femmes, aussi. Pas seulement Louise et Ginny. La nouvelle infirmière de dix-neuf ans, Elsie Nettle, est une proie toute désignée pour Joe. C'est lui qui possède Marion, et pas l'inverse. L'ombre de la jalousie commence à planer sur la jeune femme. Le duo Louise-Ginny a un urgent besoin d'argent, depuis qu'elles sont délaissées par Joe Lanigan. Elles ont vendu, ou mis en dépôt, bon nombre d'objets pour quelques sous. Les fêtards viennent moins chez elles, également. La tension monte entre Louise et Marion, avant que Ginny ne s'en mêle. Après des faits quasiment inévitables, Joe promet d'aider son amante. Marion réalise vite qu'elle doit se sortir seule de cette situation hautement dangereuse...

 

Après «Red Room Lounge», «Adieu Gloria», «Absente», «La fin de l'innocence» et «Envoûtée», une conclusion s'impose : aucun titre mineur dans l'œuvre de Megan Abbott. Cette fois encore, les portraits sont d'une admirable subtilité, la psychologie de chacun des personnages apparaît parfaitement juste, et l'intrigue est calibrée avec précision. Par exemple, la troisième partie du récit (consacrée à Elsie) n'est pas là que pour confirmer l'emprise séductrice de Joe. De même, l'exilé Dr Everett Seeley ne fait pas uniquement de la figuration dans cette affaire. Pas plus qu'Abner Worth, patron des abattoirs Worth Brothers, un des fêtards de chez Louise et Ginny. Tout est ici maîtrisé, sans faute.

Quant au contexte, l'Amérique de 1930, on n'a pas de mal à l'imaginer. L'auteure nous la décrit par des détails significatifs, sans s'appesantir inutilement. À nous de nous souvenir qu'on est en pleine Prohibition, que les traditions religieuses restent fortes, qu'un notable d'alors est rarement inquiété longtemps, ou que le poids des journaux influe sur l'opinion publique. S'il y a effectivement une enquête criminelle, on nous fait comprendre pourquoi les policiers sont peu à la hauteur. Pourtant, ils ne manquent ni de témoins, ni de preuves. L'histoire s'inspirant d'un faits divers réel, la romancière nous explique ensuite comment elle a procédé. La fiction est plus excitante que le cas d'origine, même si la vraie coupable fut singulière. Envoûtés, nous le sommes par ce noir suspense de qualité supérieure.

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17 mars 2013 7 17 /03 /mars /2013 20:02

G.J.Arnaud publia dans les années 1998-2000 une série d'excellents romans populaires dans la lignée de Paul Féval ou peut-être de Balzac. "Hyacinthe et Narcisse Roquebère enquêtent", ce sont six romans publiés chez l'Atalante : L'homme au fiacre – Le rat de la Conciergerie - La congrégation des assassins – Le Prince des Ténèbres – Le voleur de tête – La mort en guenilles. Ces titre sont disponibles en deux volumes, depuis 2006. "L'homme au fiacre" est un petit chef d’œuvre du roman policier historique. Outre l'ambiance restituant l'époque, une intrigue complexe, autant que passionnante...

ARNAUD-1998Paris, hiver 1829-1830. Les bébés abandonnés sont confiés à un homme qui court les rues pour les recueillir, puis va les livrer aux Enfants Assistés où on les prend en charge. Sombre besogne dans le Paris des miséreux. Mais, cette nuit-là, l’enfant que lui donne un cocher de fiacre n’appartient sûrement pas à la même catégorie. Sa layette est trop luxueuse pour qu’il soit le bébé caché d’une pauvre fille. L’homme se dit qu’il peut gagner un peu d’argent s’il découvre l’origine de bébé. Bientôt, il comprendra qu’il s’est attaqué à des gens beaucoup trop forts pour lui. Il est trop tard pour avoir peur.

Hyacinthe et Narcisse Roquebère sont avoués rue Vivienne. Bien que jumeaux, ils sont très différents dans leurs goûts. Narcisse est un jouisseur aimant le jeu et les bons repas. Hyacinthe est un dandy qui fréquente les soirées mondaines. Il est secrètement amoureux d’une de leurs clientes, la marquise de Listerac, qui ne l’encourage guère. C’est en étudiant des dossiers concernant la marquise qu’il craint un danger pour celle-ci. Par le jeu de plusieurs héritages, et après plusieurs décès plus que suspects, elle serait le dernier maillon avant qu’une vraie fortune n’échoie à un certain Pierre Malaquin vivant en Espagne. Un terrible complot dont la demie-sœur du jeune homme – Adriana Ramirez – serait une des exécutantes.

La jeune Séraphine, étonnante saute-ruisseau (apprentie clerc) des frères Roquebère est une petite débrouillarde au passé aventureux. Elle ne craint pas de se mettre en danger dans une auberge sinistre pour renseigner ses patrons, ni de forcer quelques serrures si cela peut être utile… Si François Vidocq n’est plus policier, sa reconversion dans les affaires n’est pas tellement réussie. Ayant gardé des relations dans la police, il peut aider les deux frères. Mais son ombre reste inquiétante. Y compris pour le policier Partruron qui sait monnayer ses services. Quand Hyacinthe frôlera la vérité, il risquera la mort. Narcisse et Séraphine le sauveront-ils ? Qui sont ces Richelet, oncle et neveu, dont le fiacre de louage est si suspect ? Surtout, qui dirige cette funeste et monstrueuse opération ? …

L'Oncle Paul a évoqué cette série, ici. 

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17 mars 2013 7 17 /03 /mars /2013 05:30

Du 5 au 7 avril 2013, le festival «Les 48h du Polar» ouvre les portes des univers du crime et des grands justiciers, un rendez-vous unique en Auvergne. Depuis 2010, l’association L’Amiral Flottant sévit à Clermont-Ferrand CLERMONT-2013en organisant le premier événement entièrement consacré au genre polar en Auvergne. 48h de méfaits divers (rencontres, dédicaces, conférences, projections, concerts et autres rebondissements) qui ont attiré en 2012 plus de 1500 visiteurs. Convivialité et proximité avec le public et les invités sont la marque de fabrique de ces festivités au succès grandissant, portées par une équipe de véritables passionnés.

Pour cette 3e édition, quinze talentueux auteurs sont présents. Côté romans : Catherine Bessonart, Jacques-Olivier Bosco, Claude Cancès, Charles Diaz, Patrice Pelissier, Bob Garcia, Nicole Gonthier, Yves Hughes, François Kuss, Kent Meyers, Jean-Hugues Oppel, , Gilles Schlesser et Jean-Marc Souvira. Côté BD : Florent Chavouet et Michaël Ribaltchenko. Ainsi que trois conférenciers : Cynthia Liebow, fondatrice des Editions Baker Street; Thierry Saint-Joanis, responsable des Editions Mycroft’s brother; et Cécile Mièle, psycho-criminologue. Par ailleurs, le réalisateur Franck Mancuso viendra présenter son film «Contre-Enquête».

Vendredi 5 avril : Journée dédiée aux scolaires à la médiathèque Amélie Murat de Chamalières et concert d’ouverture au Baraka avec le groupe rock Télégénix.

Samedi 6 avril : Rencontres et dédicaces d’auteurs à la Fnac et à la librairie Horizons de Riom; conférences de Cécile Mièle, Cynthia Liebow et Thierry Saint-Joanis, Bob Garcia à la Jetée et au lycée Virlogeux de Riom ; projection de «Contre-Enquête» à la Jetée en présence du réalisateur Franck Mancuso.

Le dimanche 7 : Table ronde au Pavillon Lamartine, «Flics : entre réalité et fiction» avec J.-M. Souvira, C. Cancès, C. Diaz face à des membres de la police nationale.

L’association L’Amiral Flottant accueille un auteur polar en résidence dans la région. Après Craig Johnson en 2012, l’Américain Kent Meyers prend la relève durant cinq semaines. Originaire du Dakota du Sud, il est professeur à l’université de Spearfish, où il enseigne l’anglais, la littérature de l’Ouest américain, l’écriture de fiction, le rapport entre la littérature et la nature. L’intérêt qu’il porte à l’environnement et aux grands espaces se retrouve dans son dernier ouvrage, «Twisted Tree», publié aux éditions Gallmeister. Tout en se consacrant à l’écriture, il rencontrera des élèves des collèges et lycées de la région participant au projet fédérateur de L’Amiral Flottant et échangera avec eux sur son œuvre et le métier d’écrivain.

Pour plus d’informations, cliquez ici.

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