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10 janvier 2010 7 10 /01 /janvier /2010 07:11
 

Paru en 2003, “Le chant des corbeaux” d’Erin Hart est réédité chez Pocket depuis 2005. Entre mystères parallèles et péripéties qui se succèdent, ce roman s'avère réellement captivant.

Erin_Hart-2003.jpgIl arrive qu’on retrouve des cadavres assez bien conservés dans les tourbières d’Irlande. Mais la tête décapitée d’une jeune femme, c’est très rare. L’archéologue Cormac Maguire et le Dr Nora Gavin se déplacent à Dunbeg pour examiner les restes de cette mystérieuse rousse. Puis elle sera autopsiée à Dublin… Une énigme plus récente agite le village. Mina Osborne et son fils en bas âge ont disparu depuis plus de deux ans. La rumeur désigne le mari, Hugh Osborne. C’est aussi ce que pense l’inspecteur Devaney, obsédé par ce dossier. Ici, on soupçonne Osborne d’être le père de la fille bâtarde d’Una McGann. Una vit avec ses frères, Fintan le musicien, et le taciturne Brendan.

Osborne propose à Cormac de pratiquer des fouilles archéologiques sur un terrain voisin du vieux prieuré en ruines. Nora accepte d’aider Cormac. Osborne les invite dans son manoir, à Bracklyn House. Là vivent aussi des cousins d’Osborne, Lucy et son fils un peu sauvage, Jeremy. Grâce à une bague trouvée dans la bouche de la rouquine, on situe son exécution après 1650. A cette époque, la famille O’Flaherty – qui possédait Bracklyn House – fut déportée. Une tour isolée porte encore leur nom. Sans doute est-ce Jeremy qui s’y réfugie souvent. Selon des documents, la rousse pourrait être Annie McCann, condamnée en 1654 pour infanticide.Erin Hart-Pocket2005

Tandis que le policier Devaney poursuit l’enquête autour d’Osborne, on cherche à impressionner Nora pour que Cormac et elle partent. La menace se précise. Brendan n’y est sûrement pas pour rien. Une nuit, Osborne tente de se suicider, puis Jeremy est sérieusement blessé suite à l’incendie de la tour. Avant de sombrer dans le coma, il laisse une indication. Les cadavres de Mina et de son fils sont découverts dans une proche salle souterraine. Dans le même souterrain, Cormac et Nora ont déterré un corps sans tête et un bébé. C’est bien le cadavre de la rousse. Quand ils reconstituent son histoire, ils prouvent qu’elle fut victime d’une fausse accusation…

Erin Hart a cherché une authenticité évitant d’évoquer l’Irlande rurale à la manière d’une carte postale. Traditionnel, le décor s’inspire de la réalité. Et la complexe Histoire irlandaise est utilisée à bon escient. Le vécu de Nora, Cormac, et Devaney, est un peu chargé mais reste plausible. La disparition de Mina Osborne donne une intrigue de bon niveau. Le cas de la cailín rua (la rouquine) est tout aussi intéressant. Un suspense à redécouvrir.

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9 janvier 2010 6 09 /01 /janvier /2010 07:21

 

Plusieurs auteurs ont accepté de répondre au “Portrait chinois” soumis par Action-Suspense.SYLVAIN-3.jpg Aujourd'hui : Dominique Sylvain ("La nuit de Geronimo", "Baka", "Passage du désir", "L'absence de l'ogre", "Manta corridor"…)

Si tu étais un assassin, quelle arme aurais-tu utilisée ?

Un pistolet. Rapide voire instantanée comme méthode, si l’on vise bien. Le pneu enflammé, la machette ou le couteau de para, c’est tout de même un peu négligé.
Si tu étais le cauchemar des cauchemars ?

Un androïde à la vie éternelle. C’est long l’éternité.

Si tu étais le rêve absolument inaccessible ?

Être une fille dotée du don d’ubiquité, et de celui de se rendre invisible pendant que j’y suis. J’ai quelques scénarios en tête… ça devrait permettre de vivre plusieurs vies mais sans passer par la case éternité.

Si tu étais le pire défaut humain ?

L’égocentrisme survolté. Rien de pire que de ne pouvoir communiquer avec personne, tout ça parce qu’on n’en a rien à faire. On doit se sentir aussi seul que l’androïde précité.

SYLVAIN-1Si tu étais un personnage historique (lequel), serais-tu pire ou meilleur ?

Leonardo Da Vinci. Difficile d’être meilleur. Ça doit être sympa de penser le monde avec un cerveau pareil.

Si tu étais l'amante d’une star, vivante ou disparue, ce serait qui ?

Steve McQueen. Mais Javier Bardem est très bien aussi.

Si tu étais un animal sauvage ?

Un babouin. D’ailleurs, il y a des moments où je fais le babouin. Ça détend.

Si tu étais une ville 1/ de France, 2/ d’Europe ?

Paris et Barcelone.

Si tu étais un jour de la semaine ou une heure de la journée ?

Le lundi, 6 heures du mat. On a du temps devant soi. Et la possibilité de trouver la solution pour ce fichu chapitre qui nous résiste tant…

Si tu étais un métier (autre qu’auteur), lequel et pourquoi ?

Musicienne voire chanteuse. Je crois que j’aurais aimé jouer de la guitare électrique et galvaniser les foules avec ma voix. La la laaaaaaaa….SYLVAIN-2

Si tu étais une catégorie musicale ?

Le funk, parce qu’il y en a des traces voire des hectolitres dans toutes les bonnes musiques, d’Alicia Keyes à Chic, Kool and the Gang, John Legend, Bobby Womack, R. Kelly et Red Hot Chili Pepper. C’est un courant qui a en a généré des tas d’autres, et notamment le R&B. Comment vivre sans le R&B ?

Si tu étais un sport ?

Un art martial. J’adore les galipettes, les petits cris et la plastique du grand Bruce Lee.

C'est Dominique Sylvain qui a, en quelque sorte, "inauguré" Action-Suspense mi-janvier 2008. En effet, le tout premier article publié lui était consacré. Déjà, elle répondait (en détails) à plusieurs questions. On peut relire cet article sur Dominique Sylvain en cliquant ici.

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9 janvier 2010 6 09 /01 /janvier /2010 07:16
 

Réédité à l’automne 2009 chez J’ai Lu, “Métal brûlant” de Sandra Brown montre la véritable maîtrise narrative de cette romancière. Elle sait mêler le suspense à une affaire plus sentimentale, sans négliger l’ambiance sombre qui règne ici.

Destiny est une petite ville de Louisiane. Sa seule industrie, c’est la fonderie des Hoyle. Elle est dirigée par l’autoritaire Huff Hoyle, avec ses fils Chris et Danny. Les conditions de travail y sont épouvantables. Mais Huff n’a nullement l’intention de sécuriser son usine. Encore moins d’y laisser entrer un syndicat. Vivant depuis dix ans en Californie, Jane Lynch est la fille de Huff. Elle déteste ce père qui lui a gâché sa jeunesse. BROWN_Metal_brulant.jpgSi elle revient à Destiny, c’est pour saluer la mémoire de son frère Danny, qui vient de se suicider. Dès son arrivée, elle est approchée par Beck Merchant. Cet ami de Chris est l’avocat des Hoyle.

Si le vieux shérif est à la solde de Huff Hoyle, son jeune adjoint doute que Danny se soit suicidé. Jane décide de rester quelques jours, afin d’éclaircir la question. Son père estime que Danny était un faible, et que son récent intérêt pour la religion n’a rien arrangé. Se suicider dans un cabanon de pêche, alors que Danny n’aimait pas la pêche, c’est curieux. Surtout, Jane apprend que son frère était heureux de bientôt se marier. La jeune femme réalise combien la fonderie paternelle est dangereuse pour les ouvriers. Elle est prête à soutenir Charles Nielson, un leader syndical qui lance l’idée d’une grève à l’usine.

Un nouvel accident grave donne du poids au combat de Nielson pour la sécurité. Si elle n’est pas insensible au charme de Beck Merchant, Jane n’oublie pas que l’avocat défend les Hoyle. Deux hommes sont suspects, concernant la mort de Danny. Son cynique frère Chris, qui tente d’obtenir un alibi auprès de sa maîtresse. Et Slap Watkins, voyou à peine sorti de prison, qui ne cache pas sa haine des Hoyle. Tous deux nient. Même si un procès truqué l’a blanchi, le rôle de Chris dans la disparition du militant ouvrier Iverson reste incertain. Déjà son père connut jadis un cas similaire avec un certain Sonnie Hallser. En fuite, Slap Watkins est recherché par la police après avoir agressé Jane. Pour perpétuer son nom, Huff Hoyle ne serait pas mécontent que Beck Merchant épouse sa fille Jane. Mais la grève qui prend bientôt un nette ampleur cause des incidents près de son usine...

Ayant d’abord écrit des romans sentimentaux de bon niveau, Sandra Brown a ainsi appris à raconter une histoire, à la rendre captivante. Dans ce “Métal brûlant”, plusieurs contextes alimentent l’intrigue. Une part de romantisme, puisque l’auteur y excelle. L’aspect criminel est bien présent, avec un douteux suicide. Les secrets issus du passé des Hoyle constituent un autre élément capital. La situation sociale reste essentielle, autour de cette dangereuse usine jamais modernisée, où les accidents sont nombreux. Récit très détaillé, ce qui le rend d’autant plus passionnant. Quant aux personnages, présentés avec justesse, ils sont absolument crédibles. Le plus réussi étant, sans doute, le despotique Huff Hoyle. Ces deux semaines agitées à Destiny, en compagnie de la rousse Jane, sont un vrai plaisir de lecture.

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8 janvier 2010 5 08 /01 /janvier /2010 07:02

 

Plusieurs auteurs ont accepté de répondre au “Portrait chinois” soumis par Action-Suspense. Aujourd'hui : Joseph Incardona (“Banana Spleen”, “Remington”, “Taxidermie”)Incardona-2.JPG

Si tu étais un assassin, quelle arme aurais-tu utilisé ?

Un fusil avec lunette de précision. Pour ne pas me salir. Travail de pro, une seule balle dans le chargeur et tant pis pour le cliché.

Si tu étais le cauchemar des cauchemars ?

Au choix : a) dans une caisse en sapin, six pieds sous terre, vivant, avec Bic pour faire un peu de lumière, b) dans un satellite monoplace en orbite autour de la terre et voir celle-ci exploser.

Si tu étais le rêve absolument inaccessible ?

Un roman noir remportant le Prix Goncourt.

Si tu étais le pire défaut humain ?

L’arrogance, la vanité. Ce que j’exècre le plus car elle est à l’opposé de l’intelligence et de la magnanimité. Donc de la générosité.

Si tu étais un personnage historique, lequel, serais-tu pire ou meilleur ?

Berlusconi (si tant est qu’on peut le définir « historique »). Pour me suicider au plus vite et débarrasser le plancher.

Si tu étais l’amant d’une star, vivante ou disparue, ce serait qui ?

Pauline Laffont ou Karine Viard. J’aime les seins voluptueux et/ou les gros nez. Bien entendu, c’est réducteur, mais c’est le Chinois qui veut ça (le questionnaire, j’entends). Incardona-3Mais ce que j’apprécie le plus, c’est l’humour avec un gros nez. Avantage Karine.

Si tu étais un animal 1/ sauvage, 2/ domestique ?

La baleine (pour son intelligence et pour rester dans le ton Noire) et le chat pour son indépendance (on sera deux avec Jean-Hugues Oppel).

Si tu étais une ville 1/ de France, 2/ d’Europe ?

Le Havre pour son côté « table rase » et on recommence. Lisbonne pour sa nostalgie. (J’ajoute le monde : New York pour le mythe.)

Si tu étais un jour de la semaine ou une heure de la journée ?

Le dimanche, 10h. En espérant une matinée de printemps claire et vivifiante. Sous la couette avec ma femme, au marché avec mon fils ou sur un terrain de foot avec les copains.

Si tu étais un métier, lequel et pourquoi ?

Architecte pour sa proximité avec le métier d’écrivain.

En option : menuisier. Transformer la matière, la polir, la toucher.

Incardona-1Si tu étais une catégorie musicale ?

Le jazz manouche pour sa poésie, sa joie et sa dextérité.

Si tu étais un sport ?

La voile pour le courage, le contact avec les éléments et la confrontation avec soi-même.

 

En décembre 2009, “Banana spleen” de Joseph Incardona a été réédité chez Pocket. Voici la présentation de ce roman : « Ça s'est passé sur une route près de Genève. Peut-être un chauffard, peut-être l'alcool. Peu importe. Gina est morte. Avec elle, André avait enfin trouvé un peu de stabilité. Un boulot, du temps pour écrire, moins de vodka et plus de tennis... Et puis le monde s'est effondré. De comportements irrationnels en plaisanteries douteuses, André a perdu son emploi, ses amis, ses repères. Mais entre une crise mystique carabinée et ses tribulations avec un encombrant monument funéraire, une improbable rencontre va l'aider à remonter la pente. Judith, la sévère formatrice d'un stage de réinsertion, se révèle tout aussi portée sur la bouteille et le sexe que lui. Et ça, c'est un bon point de départ...»

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7 janvier 2010 4 07 /01 /janvier /2010 07:54
 

Le prochain roman de Jérôme Bucy, “La colonie des ténèbres” (Éd.Belfond), est annoncé pour la mi-février 2010. Ceux qui ne connaissent pas encore cet auteur vont pouvoir goûter à son talent dès le 14 janvier. En effet, son précédent suspense “La chambre d'ambre (2008) est réédité chez Pocket.

Ludovic Lardennois arrive à Gdansk, en Pologne, où il est chargé d’enquêter sur le cas de Lorelei Krusberg, 20 ans. Izabela Polinska, la psy qui s’occupe de la jeune femme, retrace les traumatismes de sa patiente. Lorelei fut très proche de son père, le Professeur Krusberg, universitaire spécialiste de l’ambre. BUCY-Pocket.jpgDix ans plus tôt, un incendie détruisit la maison de Krusberg, qui périt. Lorelei fut sauvée des décombres par miracle. Depuis quelques temps, elle est sujette à des cauchemars. Elle évoque un puits et une femme mutilée, sur le cadavre de laquelle s’agglutinent des sauterelles. Imaginant l’avoir tuée, Lorelei porte de sanglantes traces d’automutilation.

Lardennois s’informe auprès du Professeur Abiansky de l’université Copernic. Celui-ci souligne l’importance de l’ambre dans l’histoire polonaise. Plutôt qu’aux mythes, celui de l’Atlantide ou des dix plaies d’Égypte, Krusberg s’intéressa à la chambre d’ambre, œuvre d’art disparue. Il en aurait retrouvé la trace, mais toute documentation a sans doute brûlé dans l’incendie de sa maison. Ayant lui aussi un lourd vécu, Lardennois tente de saisir les pensées de Lorelei lorsqu’il la rencontre. Sur le site de l’ancienne demeure de Kruger, il cherche vainement ce puits dont parle Lorelei. Mais il découvre un cadavre, mutilé tel que l’a décrit la jeune femme.

Teresa Mirnowska, la victime, collabora avec le Professeur Krusberg. De même qu’Andrzej Zlot, vieil universitaire vivant désormais dans une maison isolée. Quand Lardennois le trouve, Zlot a été torturé, et ne survivra pas longtemps. On a repéré l’enquêteur à proximité des lieux, dans ces deux affaires. Recherché par la police, il est abrité par la psy dans une chambre de l’hôpital. Il apprend que Mirnowska et Zlot étaient présents au moment de l’incendie chez Krusberg, et que Lorelei porta plainte deux ans plus tôt contre eux. Lardennois est perplexe sur les prémonitions de Lorelei. Bientôt, la police bloque les accès de l’hôpital, suite à la découverte de deux cadavres. Izabela Polinska a été tuée et mutilée. Lorelei semble s’être suicidée. Grâce à un aliéné surnommé Jésus, Lardennois parvient à fuir. Tabassé par des Asiatiques, il poursuit son enquête, jusqu’au chalet de la grand-mère de Lorelei. Le Professeur Abiansky et son garde du corps l’ont suivi. C’est dans un livre de contes pour enfants que sont cachés les documents de Krusberg, indiquant où se trouve remisée la chambre d’ambre…

Avec ses trois précédents titres (chez Liv’Editions), Jérôme Bucy a déjà prouvé qu’il excellait dans le suspense psychologique. Il entretient ici un climat aussi cotonneux que les neiges polonaises. Le héros en apprend beaucoup sur cette résine précieuse qu’est l’ambre et les fantasmes qu’elle suscite. Surtout, il se met en danger pour découvrir la vérité sur des crimes d’hier et d’aujourd’hui. Hypothèses et action vont de pair. Méfions-nous des faux-semblants, avec lesquels l’auteur joue habilement ! On sait qu’il aime peaufiner ses intrigues complexes. Ce voyage en Pologne est fort excitant.

À venir, du même Jérôme Bucy : La colonie des ténèbres” (Éd.Belfond). Des colonies de chauves-souris installées dans les souterrains du RER sont mystérieusement décimées. Andersen est un biologique travaillant pour Naturalis, fleuron de l'industrie chimique. Il étudie l'influence d'un nouvel insecticide sur le comportement de ces animaux. En parallèle, Éphémère a piraté le site internet de Naturalis. Vivant près d'un site de production, cette jeune femme s'intéresse au cas de son voisin. Ce dernier, employé de l'usine, est tombé gravement malade après avoir respiré des gaz toxiques. Dans leurs quêtes respectives, Andersen et Éphémère vont remonter jusqu'à une série de crimes atroces perpétrés à Berlin-Est dans les années 1960. Bientôt, leur apparaît la vérité, plus terrifiante encore que ce qu'ils imaginaient.

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6 janvier 2010 3 06 /01 /janvier /2010 07:16
 

Tous ceux qui apprécient les romans d’action et de suspense peuvent embarquer sans hésiter à bord du nouveau roman de James Patterson,Dernière escale(Éd. L’Archipel, 2010).

Âgée de 45 ans, le Dr Katherine Dunne est chirurgien cardiologue à Manhattan. Son mari est décédé quatre ans plus tôt dans un accident de plongée, laissant une belle fortune à ses proches. Sa fille Carrie, 18 ans, est étudiante et dépressive. Son fils Mark, 16 ans, ne pense qu’à fumer des joints. Le petit Ernie, 10 ans, est le plus stable des enfants de Katherine. Elle s’est remariée à Peter Carlyle, brillant avocat new-yorkais. Cet été, elle espère ressouder l’esprit familial, grâce à une croisière de deux mois sur leur voilier. Peter Carlyle ne les accompagne pas. C’est l’oncle Jake, frère du défunt mari de Katherine, qui assure le rôle de skipper. 10-PATTERSON-1.JPGCe marin confirmé impose quelques règles aux enfants trop gâtés de sa belle-sœur. Dès le début, Jake interdit à Mark de fumer son herbe, et doit intervenir quand Carrie tente de se noyer. Puis, le bateau menaçant de couler, Jake doit colmater une voie d’eau.

Pendant ce temps, l’avocat Peter Carlyle prend du bon temps avec sa jeune maîtresse, Bailey. Ancien des services secrets, un certain Devoux surveille de loin la croisière de la famille Dunne. C’est Carlyle qui lui a confié une mission, contre une forte récompense. Après une semaine de croisière morose, une tempête secoue le voilier, qui se retrouve bientôt sans radio de bord. À peine Jake et les Dunne ont-ils constaté des dégâts importants sur le voilier, que celui-ci est détruit par une explosion. Flottant dans leurs combinaisons de survie, ses enfants vont bien, Katherine est blessée à la jambe, mais Jake est salement touché. Approchés par un requin, ils récupèrent heureusement le coffre abritant le radeau de sauvetage. Leur disparition a été signalée, les secours sont en alerte. Mais on les cherche à une mauvaise position, trafiquée par Devoux. Peter Carlyle apprend la “mauvaise nouvelle”, et profite pour faire sa promo à la télé.

Agent des services anti-drogues, Ellen Pierce éprouve une nette rancœur contre l’avocat qui défendit un trafiquant. Le comportement de Peter Carlyle l’intrigue, ne lui semblant guère peiné. Toutefois, son supérieur refuse qu’elle enquête à son sujet. Même quand elle produit une photo très intime de Carlyle avec Bailey. Les naufragés subissent un choc au décès de Jake, mais bientôt une île déserte est en vue. Ernie envoie un message de détresse dans une bouteille. De leur côté, les garde-côtes cessent leurs recherches quand un gilet de sauvetage brûlé indique que le voilier a explosé. L’avocat s’imagine déjà héritant de la fortune de Katherine. Par miracle, le message envoyé par Ernie est découvert. L’officier Tatem ne tarde pas à relancer les secours. Avisés de ce fait nouveau, Peter Carlyle et Devoux doivent repérer les survivants avant les garde-côtes. L’avocat se rend aux Bahamas, non loin de la zone où ils doivent se trouver…

Croire que tout est dit dans ces quelques lignes, ce serait mal connaître les histoires de James Patterson. Comme dans chacun de ses romans, c’est un feu d’artifice de péripéties mouvementées et de fréquents rebondissements qui attend les lecteurs. Précisons que l’auteur évite, dans ces mésaventures d’une riche famille de Manhattan, de parodier Robinson Crusoé. La première grande qualité de ce romancier, c’est la fluidité de sa narration. Il ne cherche pas à noircir le mystère, à imposer une inutile lourdeur tortueuse. Quelles soient périlleuses, criminelles ou drolatiques, les situations sont claires, la position de chaque personnage étant bien établie. Un “méchant” se doit d’être cynique, par exemple. Ce qui n’empêche pas de nous offrir des surprises. Patterson est un orfèvre en matière de tragicomédie à suspense. Il le prouve une fois encore avec ce savoureux récit.

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5 janvier 2010 2 05 /01 /janvier /2010 07:16

 

Il n’est jamais trop tôt pour noter les grands rendez-vous polars à venir. Le 5e Salon “Polar’Encontre” de Bon-Encontre est annoncé, pour les samedi 13 et dimanche 14 mars 2010. BON-ENCONTRE-2010Cet évènement se déroule au Centre Jacques Prévert de Bon-Encontre (47, Lot-et-Garonne, tout près d’Agen). Chaque année, ce salon réunit le gratin de l’édition polar et de la BD, tous venus à la rencontre du public. C’est aussi l’occasion de primer un des meilleurs livres du moment, avec le "Prix Calibre 47".

Les auteurs de polars invités sont cette année : Laurence Biberfeld, Jeanne Desaubry, Catherine Diran, Naïri Nahapetian, Anne Secret, Lalie Walker, Marin Ledun, Michel Leydier, Marcus Malte, Claude Mesplède, Benoît Séverac, Marc Villard. (Sous réserve : Doug Headline)

Ce salon est aussi celui des auteurs de BD, avec : Will Argunas, Laurent Astier, Max Cabanes, Jean-Christophe Chauzy, Chetville, Youssef Daoudi, Olivier Grenson, Gunt, Alexis Laumaillie, Gilles Mezzomo, Jean-Philippe Peyraud

Le "Prix Calibre 47" 2010 sera remis lors de cette 5e édition de “Polar’Encontre”. Les quatre auteurs et romans sélectionnés sont : Jeanne Desaubry (Dunes froides, éditions Krakoen); Naïri Nahapétian (Qui a tué l'Ayatollah Kanuni ?, éditions Liana Levi ); Anne Secret (Les Villas rouges, éditions Seuil); Lalie Walker (Aux malheurs des Dames, éditions Parigramme-Noir 7.5). Saluons ces choix judicieux du Jury, car il s’agit effectivement d’excellents romans.

  

Deux infos de dernière minute :

- Jean-Bernard Pouy a été contraint, pour raison de santé, d'annuler sa participation au Polar'Encontre 2010. (Marcus Malte a eu la gentillesse d'accepter d'animer à sa place la soirée cinéma du vendredi 12 mars)

- Ingrid Astier vient de faire une entrée remarquée à la Série Noire chez Gallimard avec "Quais des enfers". Elle dédicacera son roman le samedi 13 mars (14 heures à 19 heures) et le dimanche 14 mars (toute la journée; pause déjeuner). Elle fera, à l'occasion, ses premiers pas sur un Salon Polar.

BON-ENCONTRE-FLORIDA


En prélude à Polar'Encontre, un premier rendez-vous à ne pas manquer le vendredi 5 février 2010 à 21H. Le Florida d'Agen présente le spectacle "Crevasses" de Caryl Férey. Le sujet : “Suite au génocide perpétré par les Hommes, deux crevasses, filles de la Terre, se vengent sur les derniers humains rescapés de leur propre folie : ils ne sont à présent plus que trois. Dans le froid du Grand Nord, les crevasses évoquent le passé, l’assassinat de leur mère, quand enfin un homme tombe dans leur faille. Le malheureux a beau clamer son innocence, expliquer les ambiguïtés de l’humanité, les crevasses l’enserrent dans leurs bras de glace, et l’écrasent. Ne reste plus désormais qu’un couple d’humains, dont l’histoire est celle de tous les hommes…”

En première partie, une variation libre et musicale illustrera le roman multi-primé de Caryl Férey "Zulu". Avec la participation des comédiennes Alice Varenne, Anne Azoulay et Garance Clavel, de la rappeuse Casey, du slameur D’, des musiciens Marc Sens et Emmanuel Léonard, du romancier Jean-Bernard Pouy et, bien sûr, de Caryl Férey.

Pour tous renseignements : ADEM FLORIDA, 95 bd Carnot, 47005 AGEN Cedex – 05.53.47.59.54 - Le programme de la soirée est à l'adresse suivante :

www.le-florida.org/polarinfo/polarinfo.html

 

 

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4 janvier 2010 1 04 /01 /janvier /2010 07:13
 

THOMAS-3bPetit hommage à l'auteur de très astucieux suspenses sous tension, Louis C.Thomas (1921-2003). Sans doute semble-t-il un peu vite oublié, il reste pourtant un excellent romancier. Ses intrigues criminelles sont habilement menées et passionnantes. Avant de découvrir trois de ses subtiles histoires, commençons par un titre quasiment introuvable. Certes, le policier est ici héritier de Maigret. Néanmoins, l’ambiance et l’énigme sont très réussies. Après avoir obtenu le "Prix du Quai des Orfèvres" en 1957 ("Poison d'avril"), le style de Louis C.Thomas s'affine, devenant plus psychologique.

THOMAS-1.JPG"Le mal est fait" (1955). Il fait très chaud cet été-là à Lyon. Le commissaire Paron enquête sur la mort d’Henriette Pellegrin, retrouvée noyée dans le Rhône. Dans l’immeuble où vivait la jeune femme, le policier rencontre Mlle Conchet (concierge et tireuse de cartes) et Mado, entraîneuse de boite de nuit. Paron convoque Étienne Joulian, l’employeur d’Henriette, papetier en demi-gros et détail. Ex-employeur, plutôt, car il venait de la licencier le samedi précédent. Une piste mène le policier à Saint-Menet, où la jeune femme avait des attaches. Mais Jules et Augusta, les patrons du Relais, ne l’aident guère. Chez Joulian, le commissaire fait la connaissance de son épouse Paulette, de sa belle-mère, Mme Hacquier, et de Jojo, l’employé de la papeterie. Plus tard, il rencontre Arthur Bresson, comptable de l’entreprise, frère de Mme Hacquier. C’est grâce à lui qu’Henriette a quitté son village pour s’installer à Lyon. Le jeune Robert Gallec, voisin de la défunte, n’est pas totalement naïf. Il sait qu’Henriette avait un amant, mais qu’il ne s’agit pas d’Arthur Bresson. Ce n’était donc pas la pure jeune fille qu’on imaginait. D’ailleurs, elle était enceinte au moment de sa mort. En outre, elle avait depuis longtemps économisé de belles sommes d’argent. Le commissaire Paron ne manque pas de suspects, s’il s’agit bien d’un meurtre…

THOMAS-2"La mort au cœur" (1961). Propriétaire d’une agence immobilière à Melun, Étienne Sanvic est un alcoolique violent. Marié à Hélène, il a déjà fait plusieurs crises et dépressions nerveuses. Son épouse ne le supporte plus, mais ne veut pas le quitter à cause de leur fils placé en nourrice. Étienne menace de le garder si elle part. Quant il la blesse légèrement lors d’une dispute, Hélène est à bout de patience. Principal employé de l’agence immobilière, Marc Legrand s’occupe de la faire tourner. Il est l’amant d’Hélène, son consolateur. Sanvic projette de vendre sa maison et son agence, de partir avec son épouse. Marc doit rapidement réagir. Il improvise un plan les mettant hors de cause Hélène et lui, tandis qu’il supprime Sanvic.

Grâce au témoignage de Fressard, médecin qui est son meilleur ami, Marc est vite disculpé. Hélène aussi, car elle est censée avoir fui avant la mort de son mari. Malgré quelques émotions fortes, le couple constate que la police admet un suicide. Le policier Alici est réticent, mais insiste peu. Antoine Sanvic, le frère du défunt, espérait glaner une bonne partie de l’héritage. Jeté dehors par Marc, Antoine répand des rumeurs en ville. Marc et Hélène reçoivent des lettres anonymes menaçantes. Plusieurs suspects sont possibles : Antoine Savic, mais aussi la petite Dizot, secrétaire de l’agence, ou Simone, la femme de Fressard. Peut-être même Mme de Saint-Servin, la logeuse de Marc. Ce dernier commence à s’alcooliser plus qu’il ne faudrait, à cause de la tension causée par la situation. On veut faire craquer le couple, mais qui ?

THOMAS-3"Manie de la persécution" (1962). Sur la Côte d’Azur. Georges a été victime d’un grave accident de voiture. Le docteur Mars l’a pris en charge dès qu’on l’a découvert. Selon le médecin, c’est un véritable miracle que Georges soit encore en vie. Son bras cassé et son bandeau sur les yeux, qu’on lui enlève bientôt, c’est un moindre mal. Ce qui est plus inquiétant, ce sont les troubles de la mémoire dont souffre Georges. Le choc de l’accident l’a rendu amnésique. La convalescence dans sa villa du Cap Bénat devrait lui remettre les idées en place. Il y sera entouré de sa femme, de son serviteur indochinois, et de son ami Frédéric.

Georges ne parvient pas à admettre qu’il se nomme Romery. Malgré de confus souvenirs qui lui reviennent et des évidences qu’il ne peut contester, il refuse cette identité. Un nom le hante, Georges Campo. On lui parle de son passé en Indochine, alors que des images du Brésil flottent dans sa mémoire. Ce sont bien ses lunettes, son étui à cigarettes. Mais ces photos dans des plantations d’hévéas n’évoquent rien. Georges se souvient du visage de Fred, mais l’associe à Marseille, pas à Saigon. Christiane serait la femme de Georges, alors qu’il n’a pas le sentiment d’avoir jamais été marié. Il ne reconnaît pas Kiem, le serviteur fidèle. Le chien Mikado ne lui semble pas familier non plus. Georges se sent en danger, comme prisonnier dans cette propriété isolée et cadenassée. Quand il essaie de fuir, il est entraîné sur un sentier où il risque sa vie. Georges a la conviction que le docteur Mars veut l’enfermer en hôpital psychiatrique. En effet, cette manie de la persécution peut le faire tomber dans la folie…

THOMAS-4"Les trente deniers" (1968). À Grenoble, Jacques Melleray est marié depuis bientôt dix ans à Hélène Charolles. Cet ancien moniteur de ski l’a épousée pour sa fortune. La ganterie qu’elle dirige est une grosse entreprise. Jacques se sent de plus en plus prisonnier de son épouse et de la ganterie. C’est pourquoi il a une maîtresse. Jeannine Toussy est une ravissante jeune femme, qu’il entretient depuis plusieurs mois en détournant discrètement de l’argent. Elle se dit manucure, se prétend amoureuse de Jacques. Il est possible que celui-ci lui accorde trop de confiance.

Alors qu’il se rend secrètement chez Jeannine, Jacques s’aperçoit qu’un homme l’a pris en filature. L’homme a des manières de détective privé, ce qu’il confirme en prenant contact avec Jacques. Il se fait appeler Roger, affirme ne pas vouloir nuire au bonheur des amants. Que Jacques lui verse une somme de trente mille francs, et il se charge de rédiger des rapports rassurants pour sa cliente, Hélène Melleray-Charolles. Sortir de petites sommes, pas de problème, mais où Jacques trouverait-il trente mille francs ? D’autant que, dans le même temps, Hélène a prévu d’investir dans une mégisserie. Organiser un vol, dérober l’argent servant à payer certaines ouvrières, ça lui semble beaucoup trop dangereux. Roger peut se charger d’une alternative plus radicale, visant Hélène. Cherchant la meilleure solution, Jacques ignore que Jeannine et Roger sont complices, qu’ils se sont organisés pour lui soutirer le plus d’argent possible…

(Soulignons deux allusions souriantes. Un personnage annexe s’appelle Michel Cade, ce qui était le vrai nom de Michel Lebrun. L’officier de police s’appelle Humblot, qui était le patronyme du romancier Fred Kassak.)

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