Tous ceux qui apprécient les romans d’action et de suspense peuvent embarquer sans hésiter à bord du nouveau roman de James Patterson, “Dernière escale” (Éd. L’Archipel, 2010).
Âgée de 45 ans, le Dr Katherine Dunne est chirurgien cardiologue à Manhattan. Son mari est décédé quatre ans plus tôt dans un accident de plongée, laissant une belle fortune à ses proches. Sa fille Carrie, 18 ans, est étudiante et dépressive. Son fils Mark, 16 ans, ne pense qu’à fumer des joints. Le petit Ernie, 10 ans, est le plus stable des enfants de Katherine. Elle s’est remariée à Peter Carlyle, brillant avocat new-yorkais. Cet été, elle espère ressouder l’esprit familial, grâce à une croisière de deux mois sur leur voilier. Peter Carlyle ne les accompagne pas. C’est l’oncle Jake, frère du défunt mari de Katherine, qui assure le rôle de skipper. Ce marin confirmé impose quelques règles aux enfants trop gâtés de sa belle-sœur. Dès le début, Jake interdit à Mark de fumer son herbe, et doit intervenir quand Carrie tente de se noyer. Puis, le bateau menaçant de couler, Jake doit colmater une voie d’eau.
Pendant ce temps, l’avocat Peter Carlyle prend du bon temps avec sa jeune maîtresse, Bailey. Ancien des services secrets, un certain Devoux surveille de loin la croisière de la famille Dunne. C’est Carlyle qui lui a confié une mission, contre une forte récompense. Après une semaine de croisière morose, une tempête secoue le voilier, qui se retrouve bientôt sans radio de bord. À peine Jake et les Dunne ont-ils constaté des dégâts importants sur le voilier, que celui-ci est détruit par une explosion. Flottant dans leurs combinaisons de survie, ses enfants vont bien, Katherine est blessée à la jambe, mais Jake est salement touché. Approchés par un requin, ils récupèrent heureusement le coffre abritant le radeau de sauvetage. Leur disparition a été signalée, les secours sont en alerte. Mais on les cherche à une mauvaise position, trafiquée par Devoux. Peter Carlyle apprend la “mauvaise nouvelle”, et profite pour faire sa promo à la télé.
Agent des services anti-drogues, Ellen Pierce éprouve une nette rancœur contre l’avocat qui défendit un trafiquant. Le comportement de Peter Carlyle l’intrigue, ne lui semblant guère peiné. Toutefois, son supérieur refuse qu’elle enquête à son sujet. Même quand elle produit une photo très intime de Carlyle avec Bailey. Les naufragés subissent un choc au décès de Jake, mais bientôt une île déserte est en vue. Ernie envoie un message de détresse dans une bouteille. De leur côté, les garde-côtes cessent leurs recherches quand un gilet de sauvetage brûlé indique que le voilier a explosé. L’avocat s’imagine déjà héritant de la fortune de Katherine. Par miracle, le message envoyé par Ernie est découvert. L’officier Tatem ne tarde pas à relancer les secours. Avisés de ce fait nouveau, Peter Carlyle et Devoux doivent repérer les survivants avant les garde-côtes. L’avocat se rend aux Bahamas, non loin de la zone où ils doivent se trouver…
Croire que tout est dit dans ces quelques lignes, ce serait mal connaître les histoires de James Patterson. Comme dans chacun de ses romans, c’est un feu d’artifice de péripéties mouvementées et de fréquents rebondissements qui attend les lecteurs. Précisons que l’auteur évite, dans ces mésaventures d’une riche famille de Manhattan, de parodier Robinson Crusoé. La première grande qualité de ce romancier, c’est la fluidité de sa narration. Il ne cherche pas à noircir le mystère, à imposer une inutile lourdeur tortueuse. Quelles soient périlleuses, criminelles ou drolatiques, les situations sont claires, la position de chaque personnage étant bien établie. Un “méchant” se doit d’être cynique, par exemple. Ce qui n’empêche pas de nous offrir des surprises. Patterson est un orfèvre en matière de tragicomédie à suspense. Il le prouve une fois encore avec ce savoureux récit.