Paru en 2003, “Le chant des corbeaux” d’Erin Hart est réédité chez Pocket depuis 2005. Entre mystères parallèles et péripéties qui se succèdent, ce roman s'avère réellement captivant.
Il arrive qu’on retrouve des cadavres assez bien conservés dans les tourbières d’Irlande. Mais la tête décapitée d’une jeune femme, c’est très rare. L’archéologue Cormac Maguire et le
Dr Nora Gavin se déplacent à Dunbeg pour examiner les restes de cette mystérieuse rousse. Puis elle sera autopsiée à Dublin… Une énigme plus récente agite le village. Mina Osborne et son fils en
bas âge ont disparu depuis plus de deux ans. La rumeur désigne le mari, Hugh Osborne. C’est aussi ce que pense l’inspecteur Devaney, obsédé par ce dossier. Ici, on soupçonne Osborne d’être le
père de la fille bâtarde d’Una McGann. Una vit avec ses frères, Fintan le musicien, et le taciturne Brendan.
Osborne propose à Cormac de pratiquer des fouilles archéologiques sur un terrain voisin du vieux prieuré en ruines. Nora
accepte d’aider Cormac. Osborne les invite dans son manoir, à Bracklyn House. Là vivent aussi des cousins d’Osborne, Lucy et son fils un peu sauvage, Jeremy. Grâce à une bague trouvée dans la
bouche de la rouquine, on situe son exécution après 1650. A cette époque, la famille O’Flaherty – qui possédait Bracklyn House – fut déportée. Une tour isolée porte encore leur nom. Sans doute
est-ce Jeremy qui s’y réfugie souvent. Selon des documents, la rousse pourrait être Annie McCann, condamnée en 1654 pour infanticide.
Tandis que le policier Devaney poursuit l’enquête autour d’Osborne, on cherche à impressionner Nora pour que Cormac et elle partent. La menace se précise. Brendan n’y est sûrement pas pour rien. Une nuit, Osborne tente de se suicider, puis Jeremy est sérieusement blessé suite à l’incendie de la tour. Avant de sombrer dans le coma, il laisse une indication. Les cadavres de Mina et de son fils sont découverts dans une proche salle souterraine. Dans le même souterrain, Cormac et Nora ont déterré un corps sans tête et un bébé. C’est bien le cadavre de la rousse. Quand ils reconstituent son histoire, ils prouvent qu’elle fut victime d’une fausse accusation…
Erin Hart a cherché une authenticité évitant d’évoquer l’Irlande rurale à la manière d’une carte postale. Traditionnel, le décor s’inspire de la réalité. Et la complexe Histoire irlandaise est utilisée à bon escient. Le vécu de Nora, Cormac, et Devaney, est un peu chargé mais reste plausible. La disparition de Mina Osborne donne une intrigue de bon niveau. Le cas de la cailín rua (la rouquine) est tout aussi intéressant. Un suspense à redécouvrir.