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7 février 2010 7 07 /02 /février /2010 07:18
 

Dans son précédent roman,Sansalina(Éd. Après la Lune, 2008), Nicolas Jaillet nous présentait des héros aussi durs que touchants, évoluant dans un climat âpre et violent. Il conserve une belle maturité d’écriture, mais change de registre avec cette intrigue romanesque située dans un contexte historique raffiné. Petit résumé des aventures de cetteIntruse(Hachette, 2010).

Palais de la Hofburg, à Vienne, en mars 1815. À l’initiative du comte de Waldaw et de son fils, le vicomte Frédéric, une réunion diplomatique rassemble les maîtres de l’Europe. Le tsar Alexandre 1er, Lord Wellington, le prince Metternich, et Talleyrand doivent signer le traité de paix post-napoléonien. Rien n’est encore décidé. Au même moment, Fanny est entrée clandestinement dans le château. Cette jeune corsetière vient y voir son amant Frédéric, qui prétend être un des valets du comte de Waldaw. À cause d’un malentendu, le tsar Alexandre croit qu’elle fait partie des invités. C’est ainsi qu'elle ouvre le bal avec lui. La valse du couple retient l’attention de toutes les personnalités présentes. JAILLET-2010.JPGFrédéric est catastrophé : “Fanny ne se rendait pas compte. Elle voyait sans doute la vie comme un rêve, à l’instant présent, avec tous ces beaux messieurs, toutes ces belles dames qui l’admiraient. Mais les belles dames crevaient de jalousie, et les hommes attendris la feraient pendre, s’ils savaient qu’elle avait usurpé son rang.” Le père de Frédéric, le comte de Waldaw, désapprouve sa liaison avec une corsetière, mais il n’a pas encore reconnu la jeune femme, divinement vêtue.

Le comte charge ses hommes de mains, les barons Erbis et Serbi, d’enquêter sur l’identité de cette invitée-surprise. Ayant avoué à Fanny qu’il est vicomte et non valet, Frédéric répand la rumeur qu’elle appartient à une famille de haut rang. Au dîner qui suit, “elle était la reine de la soirée. Une auréole de mystère l’entourait; tout le monde voulait l’approcher, comme s’il suffisait de respirer la même atmosphère qu’elle pour emporter un peu de son secret.” Tandis que Frédéric retrouve son amie d’enfance Elsa Krümm, devenue courtisane, Fanny affiche toute la dignité possible lors du dîner. L’ex-impératrice Marie-Louise, épouse de Napoléon, est fort intriguée par l’inconnue, mais pas hostile. Le comte de Waldaw finit par identifier la jeune femme, qu’il estime être “une petite rien-du-tout”. Pour la piéger, il organise un jeu, les invités devant deviner qui est la jeune femme. Hypothèses et questions perfides sont lancées. Mais Frédéric veille et l’intelligente Fanny sait rester évasive. Elle sent que l’impératrice Marie-Louise peut s’avérer une alliée. Pleine d’imagination, Fanny livre une version inventée de sa vie à son auditoire. Néanmoins, le comte projette toujours de la dénoncer.

Talleyrand s’amuse à enquêter sur Fanny, avec les barons Serbi et Erbis. Pour Frédéric, la jeune femme et lui doivent fuir au plus tôt. Courtisée à la fois par le tsar Alexandre et par Wellington, Fanny essaie de ruser avec chacun. Il lui faut résister au tsar, que Frédéric a l’imprudence de provoquer en duel. Quand le comte menace Fanny de la faire torturer par ses barons, elle le révèle une information secrète qui intéresse en priorité Talleyrand. Frédéric et Fanny vont devoir se montrer habiles pour se sortir d’une situation semblant inextricable…

Futée et débrouillarde, la jeune intruse ne manque pas de talent pour cacher ses origines modestes. Elle n’en est pas moins exposée à de multiples péripéties à risques. S’opposant à son malveillant père, le jeune vicomte Frédéric a bien des difficultés à maîtriser les évènements. Soulignons l’attitude complice de l’ex-impératrice Marie-Louise et le tempérament malicieux de Talleyrand, l’ensemble des portraits apparaissant plutôt crédibles. Un roman s’adressant à un public jeunesse, ainsi qu’aux lecteurs de tous âges. Sur fond de romantisme et d’Histoire, l’auteur nous présente un récit fluide et mouvementé, riche en suspense.
Cliquez sur ma chronique de "Sansalina", précédent titre de Nicolas Jaillet

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6 février 2010 6 06 /02 /février /2010 07:15
 

Que le grand détective rencontre Karl Marx ("Marx et Sherlock Holmes", d’Alexis Lecaye) ou Sigmund Freud ("La solution à 7%", de Nicholas Meyer), qu’il enquête sur une affaire d’espionnage en Écosse ("La vie privée de Sherlock Holmes", de Michael et Mollie Hardwicke) ou qu’il recherche Jack l’Éventreur ("Sherlock Holmes contre Jack l’Éventreur", d’Ellery Queen, ou "Duel en enfer", de Bob Garcia), le personnage créé par sir Arthur Conan Doyle a été maintes fois utilisé au cinéma ou dans des romans apocryphes. Maurice Leblanc a même imaginé une confrontation entre son gentleman cambrioleur et le plus grand détective du monde dans "Arsène Lupin contre Herlock Sholmes". En 2010, le film de Guy Ritchie avec Robert Downey Jr et Jude Law, sobrement intitulé "Sherlock Holmes", montre qu’il est une intarissable source d’inspiration.

HOLMES-Reouven.JPGQu’aimons-nous chez lui ? Le fait qu’il compte sur son intelligence et son sens déductif pour tout résoudre, ou les failles de son comportement largement dues aux hallucinogènes ? À moins que notre préféré soit le Dr Watson, confident et biographe de Holmes, partenaire jouant volontiers la surprise pour ne pas déstabiliser son ami. Et Mycroft, ce frère aîné de Sherlock, membre d’un prestigieux club de gentlemen, qui fait partie de l’élite (secrète ?) des dirigeants de l’Empire britannique. Sans oublier le méchant universel, Moriarty, dont on suggère parfois que ce peut-être quelqu’un appartenant à la famille de Holmes. Toutes ces aventures se déroulent dans l’Angleterre victorienne, qui semble si puissante face à cette Europe instable de la fin du 19e siècle. Héros et contexte se mélangent, expliquant notre plaisir de suivre les éternelles enquêtes de Sherlock Holmes. Le fait qu’il s’agisse d’un des premiers héros apparaissant dans une série de romans et nouvelles en fait, bien sûr, un personnage historique pour tout amateur de romans.

Né en 1925, René Réouven s'est vu décerner le Grand Prix de Littérature policière 1971 pour "L'assassin maladroit". Il est un des rares auteurs incontestés par les admirateurs de Sherlock Holmes. Avec astuce et subtilité, il respecte le “canon holmésien”, la Bible établie d’après les écrits de sir Arthur Conan Doyle. Relisons cet extrait du "Dictionnaire des Littératures Policières", de Claude Mesplède : “En 1982, il entame avec "Élémentaire, mon cher Holmes" (Prix Mystère de la critique) un cycle consacré à Sherlock Holmes, qu’il pastiche à merveille. Ainsi, "Le bestiaire de Sherlock Holmes" (1987) relate plusieurs enquêtes restées inédites du célèbre locataire de Baker Street (Le rat géant de Sumatra, Le cormoran des Orcades, etc.) "Le détective volé" (1988) propose quant à lui une singulière aventure : lassé d’entendre dire que son détective lui a été inspiré par le chevalier Dupin, Conan Doyle envoie Holmes et Watson enquêter sur Dupin et Poe en utilisant la machine à remonter le temps imaginée par H.G.Wells.” A Paris, les deux hommes rencontrent le fameux ex-bagnard devenu policier, Vidocq, qui inspira plusieurs écrivains.

La difficulté n’est pas de copier, d’imiter, de parodier, mais de conserver l’esprit des aventures de Sherlock Holmes. Le détective ne s’intéresse à un faits divers que s’il comporte suffisamment d’étrangeté énigmatique, comme on le voit par exemple dans "Le chien des Baskerville" où il envoie d'abord Watson vérifier si le cas est digne de lui. Un simple mystère, qu’il conclurait en une rapide démonstration, ne suffit pas à son génie disséquant les arcanes de la perfidie humaine. Conan Doyle a écrit des Sherlock Holmes jusqu’à ce que le jeu devienne trop pesant pour lui. D’autres y ont encore trouvé un certain amusement, comme René Reouven. L'introduction du roman "Le détective volé" montre bien comment tout est possible avec ces personnages.

Les “Histoires secrètes de Sherlock Holmes” (celles que Watson a évoquées sans les raconter, et celles qu’il n’a jamais osé évoquer) sont aujourd’hui diffusées dans la collection Folio policier (en plus de 1100 pages). Une bonne occasion de prolonger le plaisir de côtoyer le grand détective.

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5 février 2010 5 05 /02 /février /2010 07:12
 

Deux romancières confirmées de la Littérature policière, de vraies Reines du Crime, figurent parmi les récentes nouveautés chez Pocket. D’abord, une nouvelle enquête du policier londonien Richard Jury, le héros créé par Martha Grimes : Le paradoxe du menteur. GRIMES-2010-Pocket.jpgDans les pubs, on entend toutes sortes d’histoires. Comme celle de l’homme qui, du jour au lendemain, perdit sa femme, son enfant et son chien ? Sous l’œil du barman, le commissaire Richard Jury et son nouveau compagnon de zinc, le cordial Harry Johnson, dégustent un bon vin. À leur pied, le chien Mungo patiente. Cette histoire, il la connaît. Et pour cause, c’est la sienne. Car le chien est revenu, neuf à dix mois après. Improbable, pense Jury. “Les histoires d’animaux qui retrouvent miraculeusement leur maison alors qu’ils sont à des kilomètres sont légion” et toujours assez douteuses. Le policier n’en est pas moins curieux, écoutant attentivement Harry Johnson. L’épouse d’Hugh Gault, Glynn et leur fils Robbie, ont disparu (avec Mungo) alors que la femme se trouvait dans le Surrey, visitant des propriétés à vendre. “La police du Surrey, c’était à prévoir, ne découvrit rien. Mais comme il s’agissait de la disparition d’un enfant de neuf ans, elle fit un effort.” Universitaire aisé, le mari n’est pas suspect, selon son ami Harry. Et l’histoire continue, recommence, se contredit, en appelle une autre. Celle de Ben Torres, à qui appartient une des propriétés visitées par Glynn. La mère de celui-ci décéda en ces lieux, dans des conditions énigmatiques. PLAQUE1Harry poursuit son long récit, sa version de l’ensemble des faits. Toute vérité étant relative, peut-être l’histoire est-elle largement mensongère ? Le policier Richard Jury est de plus en plus perplexe. Quand il évoque l’affaire avec son ami Melrose Plant, le déroulement de la disparition entraîne moult hypothèses. C’est une véritable enquête qu’il doit mener, en cherchant d’autres témoignages (plus fiables ?) que celui d’Harry…

Suite de l’abécédaire criminel de Sue Grafton, avec “S comme Silence”. Le soir du 4 juillet 1953, jour de la fête nationale américaine, Violet Sullivan partit assister au feu d'artifice. Personne ne l'a jamais revue. GRAFTON-2010-Pocket.jpgTrente-quatre ans plus tard, dans la petite ville californienne de Serena Station, cette femme fait toujours parler d'elle. Pour beaucoup, elle aurait décidé de disparaître avec son amant : elle était très belle, sûre d'elle et régulièrement battue par son mari alcoolique. Pour sa fille, Daisy, l'explication n'est pas satisfaisante. Au risque de découvrir une mère qui, vivante ou morte, pourrait ne correspondre en rien à l'image qu'elle s'en est faite, elle engage la célèbre détective Kinsey Millhone. Avant d'enquêter sur le terrain, de rencontrer de nombreux témoins, Kinsey consulte les articles sur ce dossier, sélectionnés par Daisy. “Le pécule de Violet faisait l'objet de deux mentions, mais sans spécification du montant. Un directeur de banque de Santa Teresa avait appelé le bureau du shérif pour préciser que Violet Sullivan était arrivée à l'agence du saving and Loans de Santa Teresa en début d'après-midi le mercredi 1er juillet (...) Elle avait rendu le coffre quelques minutes après. Ni la caissière ni le directeur n'avaient la moindre idée du contenu dudit coffre; ils ignoraient également si Violet Sullivan l'avait vidé. Dans un troisième article paru le 15 juillet, le responsable de la communication au bureau du shérif déclarait que la police interrogeait Foley Sullivan, le mari de la disparue. Il n'était pas considéré comme suspect...” Enquêter dans une bourgade comme celle-là, même si longtemps après, pourrait causer de nouveaux faits criminels. C'est sans doute le récit, parallèle, des journées du début juillet 1953, qui aide à comprendre la réalité de l'affaire.

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4 février 2010 4 04 /02 /février /2010 07:16
 

Aux Éditions Métailié, le nouveau Luis Sepúlveda a pour titreL’ombre de ce que nous avons été. Entre sourires et évocations historiques, ce roman nous donne une nouvelle preuve du talent de cet excellent auteur.

Il pleut fort sur Santiago au soir du 15 juillet. Dans cet entrepôt, le garage qu’exploitait jadis sa famille, Lucio Arancibia accueille deux amis d’autrefois, d’avant la dictature qui obligea ces militants à s’exiler. Bien que Lucio n’ait plus la tête aussi solide, à cause des mauvais traitements qu’il a subi, il garde les idées assez claires. Les trois sexagénaires ont repris contact via Internet, se fixant rendez-vous ici. 10-SEPULVEDA-1.jpgAujourd’hui doté d’une barbe blanche, Cacho Salinas déteste toujours les poulets, même cuits, tels ceux qu’il doit apporter. Le souvenir tragi-comique d’une désastreuse expérience dans l’élevage de poulets l’a marqué à vie. Il a passé ses années d’exil en Europe, avec sa femme Matilde, qui y vit toujours. Leur ami Lolo Garmendia arrive un peu plus tard. Il est devenu chauve durant son séjour en Roumanie, dans la démocratie surveillée de Nicolae et Elena Ceausescu. Il a finalement réussi à s’enfuir en Yougoslavie, le pays de Tito étant légèrement plus vivable. Ils attendent un quatrième homme, le Spécialiste. Car il ne s’agit pas d’une simple réunion de nostalgiques d’Allende et du communisme à la Chilienne. Il vont mener une action concrète.

L’obsession cinéphilique de Coco Aravena, qui préfère louer des films que de payer le loyer, agace terriblement sa compagne Concepción García. Elle regrette amèrement leur vie en Allemagne, loin de ce pays maudit, là où tout lui semblait plus facile. Furieuse, Concepción balance par la fenêtre le vieux tourne-disque de Coco Aravena. Dans sa chute, l’appareil “fut freiné par la tête d’un type qui, disposant de toute la ville pour se déplacer, avait choisi cette rue, cette nuit de pluie et cet instant de fatalité verticale.” Coco Araneva ne peut que constater la mort de cet individu âgé. Comme le défunt porte un revolver, il en déduit que ce peut être un policier. Avec sa compagne, il s’invente un alibi, se laissant quelque peu déborder par son imaginaire d’amateur de cinéma.

Cette affaire va concerner le vieil inspecteur Crespo et sa jeune adjointe Adelita Bobadilla, “fière d’appartenir à la première génération de policiers aux mains propres.” Quand le duo interroge Concepción sur le prétendu vol du tourne-disque, Coco Aravena est absent. Il compte ramener l’arme de la “victime” à l’adresse dont il dispose. C’est ainsi qu’il débarque à l’entrepôt, retrouvant les trois anciens militants avec lesquels il eût dans le passé de vives tensions. Celui qui devait les aider, le Spécialiste, fut naguère connu sous le nom de l’Ombre, auteur d’héroïques provocations. Cette arme, qu’il possédait de longue date, est elle-même historique. Tandis que Crespo et Adelita tentent de retrouver Coco Araneva, les quatre hommes ne renoncent pas à leur projet…

Qualifier de polar un roman de Luis Sepúlveda serait une pauvre définition. Au sens large, il reste toutefois très proche de ce genre littéraire. Une confidence de Crespo, flic humaniste, nous le démontre: “Ma culture, Adelita, est celle d’un lecteur de romans policiers où la loi gagne toujours, ou bien, s’il faut la violer, c’est dans l’intérêt des honnêtes gens.” S’il s’agit d’une histoire criminelle, les coupables sont les militaires dictateurs qui écrasèrent si longtemps le Chili. Le même Crespo ne croit guère en l’actuelle “normalité factice” qui ne résout pas les inégalités dans ce pays. L’intrigue mêle très habilement une bonne dose d’humour et de plus sombres épisodes de la vie chilienne. Pour l’auteur, les activistes de la lutte populaire se sont parfois trompés jusqu’à être caricaturaux, mais leur combat n’en fut pas moins utile.

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3 février 2010 3 03 /02 /février /2010 07:12
 

Dans la collectionFolio policier, voici la quatrième aventure de Célestin Louise, policier parisien, au cœur de la guerre de 14-18 :Les traîtres, de Thierry Bourcy. Ils ne seront pas trop de deux, avec son acolyte débrouillard Germain Béraud, ancien pickpocket, moins expérimenté mais plutôt efficace aussi, pour démêler cette affaire mouvementée et mystérieuse.

BOURCY-2010.JPGPrintemps 1917. Troupes françaises et allemandes se font face autour du lac des Soyeux, près de Chamblay. Ce matin-là, un fantassin nommé Blaise Pouyard est retrouvé poignardé sur la rive du lac. Ce pourrait être un coup des boches, comme le pense le colonel Tessier. Policier dans le civil, ayant déjà mené des enquêtes au front, Célestin Louise est convoqué par le général Vigneron. Il le charge de découvrir la vérité sur le meurtre. L’officier appartiendrait aux services de contre-espionnage, semble-t-il. Célestin Louise demande à être assisté par le jeune Germain Béraud, qui a déjà enquêté avec lui. Le duo interroge d’abord Mélanie Lepouy, une fille du village employée dans une usine de vêtements. Elle ne pense pas que Lannoy, son ex-soupirant, de passage en permission, ait assassiné le soldat. Selon elle, Pouyard était tracassé par quelque chose dont il ne lui a pas parlé. Des traces sur la rive du lac donnent à penser que la victime a pu être témoin d’un trafic, avant d’être éliminé. Peu après, Mélanie Lepouy est découverte égorgée. Pour le colonel Tessier, ça concerne la gendarmerie.

Célestin estime curieux que la 27e compagnie, qui était cantonnée près de là, ait été déplacée vers une nouvelle affectation. À Luxeuil, l’État-major lui confirme que c’est une décision normale. Ce qui ne l’est pas, c’est qu’un camion fonce sur l’enquêteur, puis qu’un contact avec qui il avait rendez-vous soit abattu. Le duo récupère l’appareil photo de Mélanie, avec sa pellicule, chez le père de la jeune fille. Peut-être contient-il des preuves d’un trafic. On ordonne à la compagnie de Célestin et Germain de mener un assaut par le lac contre l’ennemi. Décision absurde, à moins qu’on ne veuille se débarrasser de leurs sections. Évidemment, le résultat est désastreux. Entre massacre et noyades, les deux enquêteurs s’en tirent vivants. Simulant leur disparition dans le lac, ils comptent poursuivre leurs investigations. Rejoindre la Somme pour interroger l’artilleur Lannoy, l’ex-ami de Mélanie, s’avère un périple bien compliqué en ces temps de guerre.

Quand Célestin et Germain sont repérés comme déserteurs par des gendarmes, ils parviennent à s’enfuir en volant un camion de munitions. Au PC où Lannoy est affecté, celui-ci apparaît peu suspect. Le duo se fabrique un faux ordre de mission et quelques autres documents afin de continuer. Ils se dirigent vers le Chemin des Dames, afin de rejoindre la 27e Compagnie. À Soupir, ceux-ci sont en première ligne du front. Les enquêteurs interrogent mine de rien les soldats, avant de participer avec eux à une attaque. Le duo est enlevé par surprise, et convoyé jusqu’à Paris. Ils s’aperçoivent qu’une de leurs pistes ne désigne pas un lieu, mais une personne…

S’il s’agit bien d’un roman d’enquête, le contexte apporte au récit une ambiance très particulière, forcément sombre. Car Célestin est un soldat comme les autres, entraîné dans cette gigantesque boucherie. À cette époque, le général Nivelle ne connaît que l’offensive, fatalement sanglante. On partage l’esprit des troupes en survie, obéissant malgré la stupidité des ordres. Célestin ne croit pas au hasard, c’est bien pour protéger un secret qu’on les envoie se faire tuer. Quand ses investigations se font clandestines, au risque de passer avec Germain pour des déserteurs, l’histoire en devient d’autant plus captivante. Il ne suffit pas de situer l’adversaire, encore faut-il l’arrêter. Les péripéties agitées se succèdent à bon rythme dans ce roman fort réussi.

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2 février 2010 2 02 /02 /février /2010 07:11
 

Roman très singulier,La traquede Muriel et Patrick Spens (Le Cherche Midi, 2010) mérite d’être présenté avec quelques détails.

Paris, en 1942. Roger Fontenoy est inspecteur à la P.J. Issu de la bourgeoisie nationaliste, il est membre du PPF (Jacques Doriot est un ami de son père) dont il refuse la dérive raciste. Il considère communistes et anarchistes comme des ennemis. SPENS-2010.JPGDurant la Guerre d’Espagne, Fontenoy combattit parmi les Phalangistes fascistes, contre les Républicains. Aujourd’hui, il remplit au mieux sa fonction, entre son adjoint Berthommieux qui est un modéré, et d’autres policiers trop zélés. À l’occasion d’une expo mondaine de propagande organisée par le Dr Eberhardt, Fontenoy retrouve un ami officier allemand. Walter von Seelendorff et lui furent du même bord en Espagne. Semblant avoir quelque chose à lui confier, l’officier donne rendez-vous au policier le lendemain.

Walter von Seelendorff est abattu au cœur de Paris avant leurs retrouvailles. L’arme trouvée sur place est d’origine soviétique. Pour la Gestapo dirigée par le sinistre Knochen, c’est donc un attentat terroriste. Chargé de l’enquête, Fontenoy est loin de partager cet avis, car son ami arrivait juste à Paris, et était vêtu en civil. Et les armes sont trop rares pour les abandonner. Contacté par téléphone, Jacques Doriot émet les mêmes doutes. Fontenoy questionne le Dr Eberhardt, qui lui apprend que l’officier était un proche de Rudolf Hess. Plus qu’un assistant, car une relation père-fils existait entre eux. D’autant que le vrai père de Walter, fondateur d’un mouvement aryen, fit partie d’otages fusillés à Munich en 1919. Une perquisition au domicile de son ami n’apprend rien à Fontenoy. Mais le logeur de l’officier a un message à lui transmettre.

Depuis le début des années 1930, von Seelendorff rassemblait de nombreux renseignements sur B.H. ou Bret Hamrut. Cet ancien comédien fut très actif dans les sphères anarchistes et communistes, dès la fin du premier conflit mondial. Il s’est arrangé pour que l’on perde sa trace, mais le protégé de Rudolf Hess poursuit sa mission. Fontenoy ne tarde pas à identifier l’assassin de son ami Walter, agissant pour des commanditaires. Il l’élimine, mais se voit obligé de fuir. Il trouve refuge à Morestel, en Isère, en zone non-occupée, chez les parents de son amie Suzy. Un message posthume de l’officier va le mener en Suisse, dans une banque de Zurich…


Il s’agit d’un roman très intéressant, mais complexe. Sans doute est-ce logique, puisqu’il s’inscrit dans une époque compliquée. Dans la première partie du livre, sa construction apparaît un peu alambiquée. La période chaotique de la fin de la Première Guerre en Allemagne nous est quasiment inconnue, ce qui ne nous aide pas. Heureusement, la deuxième partie est plus aisée à lire, avec des récits parallèles. Le sentiment de complexité vient aussi du personnage “traqué”, B.H., qui joua de diverses identités. Il s’inspire de l’écrivain humaniste B.Traven (“Le trésor de la Sierra Madre”) qui dénonça la religion du profit, prônant le respect des individus. Un auteur qu’il serait bon de redécouvrir, assurément.

Le policier Fontenoy symbolise toute l’ambiguïté du nationalisme exacerbé de ces années-là. Nourris de propagande malsaine ou simpliste, ces milieux ont participé aux massacres de la Guerre d’Espagne et soutenu Franco, tout en le méprisant. Opportunistes accaparant le pouvoir, ils crurent en une ère nouvelle, sous l’aile de l’Allemagne hitlérienne. Certains, tel Fontenoy, ne partageaient pas l’opinion anti-Juive du PPF, mais ne s’y opposaient pas. Lâcheté et compromission, attitudes habituelles de cette bourgeoisie mesquine. Ne voyons pas dans cette histoire de complaisance pronazie. Ce serait faux, car les deux “héros” représentent l’erreur, le mal et la mort. Même quand ils en prennent conscience, leur destin les entraîne sans rémission. Tout en soulignant ses aspects un peu ardus, c’est un suspense riche et dense, à découvrir.

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31 janvier 2010 7 31 /01 /janvier /2010 07:06
 

Dans Oscar Wilde et le cadavre souriant (Ed.10-18), c’est avec minutie et respect que Gyles Brandreth reconstitue à la perfection les périples et aventures d’Oscar Wilde, ainsi que l’ambiance du Paris artistique de la fin du 19e siècle. Petit résumé de cette troisième aventure du dandy irlandais si attachant.

En 1882, la notoriété grandissante d’Oscar Wilde à Londres l’amène à donner une série de conférences aux Etats-Unis. Ce voyage d’une année lui permet de rencontrer des personnes avec lesquelles il sympathise. C’est le cas d’Eddie Garstrang, joueur professionnel de poker et bon tireur, ou du valet Washington Traquair, un Noir fort compétent. Surtout, Oscar Wilde rencontre Edmond La Grange, comédien et directeur d’une compagnie théâtrale parisienne. À l’époque, sa notoriété égale celle de la grande Sarah Bernhardt, avec laquelle il est ami. Issu d’une famille de comédiens, Edmond La Grange est entouré de sa mère Liselotte, de ses enfants jumeaux Bernard et Agnès, de sa maîtresse Gabrielle de La Tourbillon, et de son vieil ami acteur Carlos Branco. BRANDRETH-2010.JPGLa Grange a pour projet de réaliser prochainement avec Oscar Wilde une brillante adaptation de Hamlet, dans son théâtre du Boulevard du Temple.

Avant leur retour, Edmond La Grange engage Traquair comme habilleur et Eddie Garstrang pour secrétaire et partenaire aux cartes. Sur le navire vers l’Europe, le caniche de Maman La Grange est retrouvé mort dans une malle appartenant à Oscar Wilde. Ce qui vaut à celui-ci quelques tracas à l’arrivée dans le port de Liverpool. Quelques semaines plus tard, Oscar Wilde rejoint Edmond La Grange et sa troupe à Paris, dans leur théâtre totalement rénové. En parallèle des répétitions d’Hamlet, la compagnie La Grange joue avec succès des classiques du répertoire. C’est à cette époque qu’Oscar Wilde fait la connaissance de Robert Sherard, qui devient son meilleur ami et son biographe, narrateur de cet épisode de sa vie. Tandis que Robert Sherard tombe amoureux de l’actrice Gabrielle de La Tourbillon, Oscar Wilde apprécie les soirées chez Sarah Bernhardt. Il y côtoie de grands artistes français, dont Maurice Rollinat ou Jacques-Émile Blanche.

Cachotteries, drames et mystères entourent la troupe de La Grange. Le suicide au gaz de Washington Traquair peut aussi bien être un meurtre. Avec le Dr Ferrand, médecin ami de La Grange, Oscar Wilde s’arrange pour ne pas troubler la représentation, avant de s’occuper des cendres de Traquair. Les crises de la fragile Agnès sont certainement inquiétantes. L’esprit macabre et décadent de Bernard La Grange l’incite à fréquenter les misérables de la Salle des morts. La Grange est grugé par son comptable, Marais, mais s’en accommode. Eddie Garstrang et Robert Sherard s’opposent dans un duel au pistolet, au sujet de Gabrielle de La Tourbillon. Edmond La Grange intervient à sa manière : malgré trois tirs, aucun sang n’est versé. Oscar Wilde est visé par un incident dans les coulisses du théâtre. Peu après, suite à une soirée chez Sarah Bernhardt, il est encore sévèrement agressé dans la rue. Il s’éloigne un temps de Paris.

La première d’Hamlet est un triomphe. Perturbée, Agnès La Grange disparaît. De retour en France, Oscar Wilde (et son ami Robert Sherard) retrouve sa trace. L’affaire prend bientôt une tournure criminelle, avec plusieurs meurtres. Le policier Félix Malthus mène l’enquête. Toutefois, les secrets qui planent autour d’Edmond La Grange et de ses proches sont fort complexes. La vérité ne sera dévoilée qu’en 1891 par Oscar Wilde à son ami le docteur Arthur Conan Doyle…

Dans ce troisième roman, on retrouve avec bonheur le dandy plein d’esprit : “J’ai découvert que, pour rester jeune, le secret était d’entretenir une passion excessive pour le plaisir.” Il illustre son mode de réflexion et son sens déductif à sa manière : “Je suis un rêveur […] Un rêveur, Robert, c’est une personne qui ne peut trouver son chemin qu’à la lumière de la lune. Sa punition est de découvrir l’aube avant tout le monde.” Âgé de moins de trente ans, il en est au début de cette période flamboyante de sa vie, avant la chute prématurée. À ce propos, Wilde a l’occasion de visiter la prison de Reading, qu’il trouve déjà angoissante. Énigmes et sourires sont ici au rendez-vous. L’auteur en fait le devancier de Proust, quand Wilde déclare : “Quand on goûte une madeleine, on ne l’oublie jamais.” Les milieux qu’il fréquente à Paris oscillent entre réprobation bourgeoise contre les artistes et excentriques plaisirs épicuriens, effectivement symboliques de ce monde-là. On savoure la présence de la talentueuse Sarah Bernhard, presque maternelle avec ses amis. Ce voyage dans le temps et dans l’univers d’Oscar Wilde est un pur plaisir.
Cliquez ici pour ma chronique sur la précédente aventure : "Oscar Wilde et le jeu de la mort"

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30 janvier 2010 6 30 /01 /janvier /2010 07:27

Kââ fut assurément un écrivain singulier et libre qui mérite d’être réédité, lu et apprécié par les lecteurs actuels. Pourquoi ne fut-il pas reconnu comme un grand maître du roman noir ? Peut-être parce que ses histoires sont plus cyniques que réalistes, parce que son jeu avec la mort est souvent dérangeant ? C’est pourtant bien cette ironie mordante dans des cascades de scènes noires qui fait tout l’intérêt de ce défunt auteur (1945-2002). En ce sens, il fut nettement plus novateur que certains auteurs de la veine “néo-polar” des années 1980 (qui ont aussi leurs qualités). Nous vivons dans un monde cynique, poussons cette idée jusqu’à l’outrance, tel pourrait être le message de Kââ. En guise d’hommage, évoquons ici ses premiers titres.

KAA-1.JPGSilhouettes de mort sous la lune blanche”(Fleuve Noir 1984; Le Masque 2001; Pocket 2003). Avec Straub et les trois frères Vila, le héros a attaqué un convoi de fonds à Saint-Cloud. Le jeune Vila paniquait, il a dû l’abattre. Straub est gravement blessé. Il le ramène et le soigne dans sa maison isolée, en Auvergne. Alfred Vila et son deuxième frère les cherchent, pour les tuer et récupérer le butin. Il prépare leur défense. Il élimine Detwiller, un ami trop peu sûr. Il équipe une Land Rover, pour leur fuite. Il amasse des armes de précision. Straub va mieux. Corinne, la veuve de Detwiller, les rejoint. Le premier affrontement avec les Vila vire au carnage. Alfred s’en tire. ’autre frère est tué, ainsi qu’un gendarme trop curieux. Le trio se cache durant trois jours dans la Land Rover, évitant ou éliminant les gêneurs. Straub propose une halte chez un ami anar, dans une ferme. Quand l’anar et ses copains envient le butin, ça tourne au massacre. Corinne maîtrise bien son arme et y prend goût. Notre héros se procure des faux papiers à Carcassonne, sans laisser de témoin.

Le trio s’installe aux Saintes-Maries-de-la-Mer où, en cette saison, on les repèrera moins aisément. Il apprend que son fournisseur d’armes a été tué par Alfred Vila. Ce dernier est soupçonné par la police pour toute cette hécatombe. Notre homme officialise sa nouvelle identité andorrane, puis s’arrange pour obliger Vila à se découvrir. Aux Baux-de-Provence, le trio tue les comparses, mais Alfred s’échappe encore. L’hôtel de luxe de l’anglais Johnston accueille le trio. Le fourbe Johnston contacte le truand Genovesi, allié de Vila. La belle King les accompagne, quand le trio est contraint à un départ précipité. Ils se planquent en Italie, dans la maison de Straub. Après un détour par la Suisse, notre héros revient à temps pour affronter l’Anglais et ses sbires. Il découvre que Vila, à bout d’argent, prépare un braquage à Gérardmer, dans les Vosges…

« Lorsque j’ai expédié mon premier manus’ [ce roman] au Fleuve Noir en 1984, je devais avoir le sentiment confus d’une liberté que je ne trouverais pas ailleurs » disait Kââ dans Fleuve Noir, 50 ans d’édition populaire de J.Raabe (Bilipo, 1999). Car c’est bien en toute liberté que l’auteur nous raconte cette tumultueuse aventure de desperados sillonnant les routes françaises, trahis par tous, laissant de sanglantes traces de leur passage. C’est du pur roman noir, ironique et violent. De la Littérature Criminelle destinée au plus large public, tel était le but de Kââ.

KAA-2.JPGIl publie ensuite “La Princesse de Crève”, puis “Mental” (Fleuve Noir, 1984 et 1998). Il s’appelle Hugues Cinquante. C’est un artiste peintre de nationalité suisse résidant à Belle-Île, au port de Sauzon. Ce n’est pas sa véritable identité : “Un nom ridicule soulève paradoxalement moins l’attention qu’un nom quelconque. On s’étonne d’un nom aussi bizarre sans se demander le moins du monde s’il est vrai ou faux. Il ne vient pas évidemment à l’esprit des services de police que quelque un ait pu choisir comme pseudonyme un nom aussi grotesque.” En réalité, il est tueur à gages. Il est contacté par une visiteuse allemande, Renata. Il accepte de l’accompagner en voiture outre-Rhin, tout en remarquant qu’ils sont suivis durant tout le voyage. Le couple arrive à Neuenbürg, où Cinquante rencontre ses nouveaux employeurs chez un aristocrate. Ces gens représentent la société Intro AG, un groupe industriel aux méthodes troubles. Sa mission sera d’éliminer un certain “Mental”, qui fait planer une menace sur une douteuse transaction en cours. Cinquante ne dispose d’aucune information sur ce personnage fantomatique, mais il est obligé d’accepter ce qu’il devine déjà être un jeu de dupes. “Je ne me demandais même pas comment commencer une enquête sur un individu dont tout le monde ignorait tout: c’était absurde. Dans ce petit jeu, l’important n’était évidemment pas là, et ce que j’avais à découvrir c’était indiscutablement le rôle que je devais y jouer, et dont j’ignorais tout.” Karola, la fille de l’aristocrate, demande à Cinquante de préserver son père dans toutes ces magouilles. KAA-4.JPGPour la protéger, il l’envoie se cacher chez lui à Belle-Île.

À Munich, Hugues Cinquante contacte son ami Patrick Brabant, qui lui fournit une arme neuve et puissante. Des agresseurs prennent Cinquante pour cible, avant de s’attaquer à Brabant et à sa jeune compagne Amanda. Il intervient pour aider le couple, mais doit aussi abattre Patrick Brabant qui cherchait à fuir seul. Amanda et Cinquante se mettent à l’abri. “Je gère la catastrophe paisiblement, répondis-je à mon Surmoi lequel, comme on sait, a parmi ses nombreuses tâches, celle de protéger le sujet.” Cinquante s’invite chez Renata, mais celle-ci vient d’être éliminée dans son bain par Mental. Les deux hommes se font face, et se reconnaissent. Quelques jours plus tôt, ils ont joué ensemble au bridge, partageant une bonne soirée. Bien qu’ils soient adversaires, Cinquante éprouve une sympathie certaine pour Mental. D’ailleurs, son principal ennemi est plutôt le citoyen suisse Paul Gruber. De retour à Paris, Cinquante interroge sévèrement son contact Sergueï au sujet de ce Suisse. C’est probablement en faisant alliance avec Mental que Cinquante dénouera l’imbroglio de la situation, et dévoilera les secrets des membres de la société Intro AG…

KAA-3.JPGSon quatrième roman : “Il ne faut pas déclencher les puissances nocturnes (et bestiales)” (Fleuve Noir 1985, Le Masque 2003). Puisqu'il en possède une, appelons-le Jaguar. Bruno, un de ses copains devenu flic, se fait buter peu après leurs retrouvailles. Le commissaire Tourouvre des R.G., beau-père de la victime, le savait en danger. Deux types à moto abattent le flic partenaire de Bruno. Jaguar rattrape le tueur. Ce qui le met sur la piste d'Ahmed, celui qui a éliminé Bruno. Le commanditaire d'Ahmed est un nommé Vuidos, qui fait des photos pornos homos. Celui-ci est en contact avec Le Villain, connu de la justice, qui semble être son patron. Les deux tueurs sont bientôt supprimés. Valentin "le Toulousain", un truand pas net, apprend à Jaguar ce qu'organise Le Villain : des combats mortels de gladiateurs, sur lesquels on parie. Avec sa complice Karen, il fait ensuite chanter les riches parieurs. Trahi par Valentin, Jaguar espère que le commissaire sera son allié. Les mêmes personnes lui font du chantage pour une autre histoire, avoue-t-il. Plusieurs témoins sont successivement exécutés. Jaguar hésite à continuer.

Lâché par le policier, Jaguar entraîne sa jeune maîtresse Danielle dans sa sanglante aventure. Ayant éliminé Valentin, le couple se réfugie chez Sam Perez. Ce viticulteur bourguignon reste leur seul ami sûr. Mais la bande dirigée par le nommé Carvallo est déjà sur leurs traces. Jaguar, Danielle et Sam peuvent se replier dans un mas de Clermont-L'Hérault. Ils savent que les truands ne tarderont pas à les y cerner. Ils se préparent à affronter leurs adversaires, pour un inévitable carnage…

D’autres romans noirs de Kââ, au Fleuve Noir (sauf *) : "Respiration de la haine" (1986), "On commence à tuer dans une heure" (1986), "La fiancée du vieux renard" (1987), "Rendez-vous à Forbach" (1988), "Trois chiens morts" (1992), "Le marteau" (1994), "Petit Renard" (*1995 et 2002, Le Masque), "Criant de vérité" (1995), "Vingt-quatre mille années" (1996), "On a rempli les cercueils avec des abstractions" (1998), "Et puis les chiens parlaient" (1998). Dans les collections Gore, Kââ signait sous le pseudonyme de Corsélien et de Behemoth.

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