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13 février 2010 6 13 /02 /février /2010 20:34
 

SAINT-VALENTINLa Saint-Valentin est la fête des amoureux. Autant dire qu’elle ne concerne guère les amateurs de polars. En effet, on se souvient que l’écrivain américain S.S.Van Dine (1888-1939), auteur des aventures de Philo Vance, fut le premier à établir des “règles du roman policier” dès 1928. Certes, elles étaient assez schématiques, et ont été maintes fois contournées. Néanmoins, retenons la règle numéro 3 :
“Le véritable roman policier ne doit pas comporter d'intrigue amoureuse. En introduire une reviendrait, en effet, à fausser un problème devant rester purement intellectuel.”
En observant les polars actuels, comme leurs prédécesseurs, on constate que la quasi-totalité des auteurs ont observé ce principe. Il n’est pas rare que le héros, enquêteur ou non, tombe amoureux d’une femme qui — soit va le trahir, soit sera une des prochaines victimes. Ce qui évite de tomber dans le banal mélodrame. Il arrive qu’un duo d’enquêteurs homme-femme soit mariés, amants, ou couple en devenir. Ce qui influe sur leur comportement, pas (ou peu) sur leurs enquêtes, donc sur la découverte de la vérité. La règle de S.S.Van Dine reste globalement valable.

Le livre illustrant ce clin d’œil à la Saint-Valentin étant publié par le label “Factice Policier”, il est inutile de le commander dans votre point de vente habituel.

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13 février 2010 6 13 /02 /février /2010 07:30

 

Plusieurs auteurs ont accepté de répondre au “Portrait chinois” soumis par Action-Suspense. Aujourd'hui : Christian Blanchard BLANCHARD-3(ses romans chez EDB-Editions du Barbu : "Le théorème du singe", "Urma", "La triade du bourreau" [sélection prix Cognac Intramuros 2009] ; ses pamphlets : "Que les gens sont laids", "On nous prend pour des c...", "Les vieux sont chiants", [mars 2010] "Et si le Christ avait été une femme ?")


Si tu étais un assassin, quelle arme aurais-tu utilisé ?

Le fusil à lunette longue portée (c’est mon côté voyeur)

Si tu étais le cauchemar des cauchemars ?

Un nid de serpents.

Si tu étais le rêve absolument inaccessible ?

Une cuite sans maux de tête.

Si tu étais le pire défaut humain ?

L’hypocrisie… (on s’y habitue et on ne croit plus la parole des autres).


Si tu étais un personnage historique (lequel), serais-tu pire ou meilleur ?

Darwin. Ni pire, ni meilleur… juste pour « niquer » les créationnistes.

BLANCHARD-1Si tu étais l’amant d’une star, vivante ou disparue, ce serait qui ?

J’aime bien l’anatomie de Monica Bellucci. Le problème serait le suivant : qu’en pense-t-elle ?

Si tu étais un animal 1/ sauvage, 2/ domestique ?

1) un ours, un gros.

2) un chien, un gros.

Si tu étais une ville 1/ de France, 2/ d’Europe ?

1) île de Batz

2) Marvao (village paumé au Portugal)

Si tu étais un jour de la semaine ou une heure de la journée ?

Lundi matin : parce que ma femme et mes gosses retournent au boulot !

Si tu étais un métier (autre qu’auteur), lequel et pourquoi ?

Pilote d’avion. Être conscient des 3 dimensions.

MARHIC-korrigans.jpgSi tu étais une catégorie musicale ?

Métal. Parce que Carla Bruni n’y est pas.

Si tu étais un sport ?

Gardien de hand. Arrêter des tirs reste exceptionnel alors qu’au foot, c’est une erreur de prendre un but.


Christian Blanchard n'est pas seulement auteur. Il est aussi l'éditeur (EDB-Editions du Barbu), dans la collection Polars & Grimoires, du roman "Korrigans Connection" de Renaud Marhic, et d'un livre de Camille Mondel (hors collection) "T'es belle comme une rose", livre sur un gamin autiste ayant une vie particulièrement difficile.
Lire aussi l'interview de Renaud Marhic, sur la collection "Polars&Grimoires", cliquez ici.

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12 février 2010 5 12 /02 /février /2010 07:23

 

Un rendez-vous polar à noter dès à présent : le 10e Festival Le Goéland Masqué aura lieu les samedi 22, dimanche 23 et lundi 24 mai à Penmarch (29 - Finistère). Il réunira une soixantaine d'auteurs dans trois genres : le roman noir, la BD, et le livre pour enfants. Invité d’honneur, Didier Daeninckx ouvrira le salon en avant-première le vendredi 21 mai, en présentant au cinéma Eckmühl  "Memories of murder" de Bong Joon Ho. Pendant le salon (le samedi), il animera une discussion sur le thème: "Roman/Histoire". Autres conférences : Claude Mesplède sur le Roman Noir américain, et Christian Libens sur Simenon. Un débat est programmé le dimanche sur le thème "Justice et prison", avec A.H. Benotman, André Fortin et J J Reboux.

 D’ici là, le Goéland Masqué continue à recevoir des auteurs lors de "rencontres au bistrot", au bar "Chez Cathy" près du  port de St Guénolé. Voir les dates des soirée sur le site de l’association.

Les livres en compétition pour le Prix du Goéland Masqué 2010 étaient : La rouge de Yann Le Berre, Irish Confit de Jean-Noël Levavasseur, Traque en haute mer de François Ferbos, Les rustiques figulines de Suzanne Guerrot, La compagnie du crime de Frédéric Bargain, Cap Noir de Pierre Colin, Océano police de Thierry Daubrège, Le naufragé de la rade d’Anne-Yvonne Pasquier, Dernier concert à Vannes d’Hervé Huguen, L’héritier des pagans d’Anne-Laure Morata, Quimper sur le grill de Bernard Larhant.

Le prix du Goéland Masqué 2010 est attribué à "Noirs desseins en verte Erin", de Laurence Fontaine.GOELANDsalon2010

Les auteurs annncés : Lalie Walker, Yann Venner, Gérard Streiff, Benoît Séverac, Laurent Segalen, Maryse Rivière, Jean-Jacques Reboux, Patrick Raynal, Jean-Bernard Pouy, Patricia Parry, Juliette Manet, Nadine Monfils, Francis Mizio, Claude Mesplède, Renaud Marhic, Christian Libens, Bernard Larhant, Françoise Le Mer, Firmin Le Bourhis, Anne-Solenn Kerbrat-Personnic, Jean-Paul Jody, Hervé Huguen, Pierre Hanot, Gisèle Guillo, Gildas Girodeau, André Fortin, Jean Failler, Michel Dréan, Christian Denis, Gilles del Pappas, Thierry Daubrège, Didier Daeninckx, Thierry Crifo, Michel Courat, Yvon Coquil, Jean-François Coatmeur, Hervé Claude, Jérôme Bucy, Margot Bruyère, José-Louis Bocquet, Christian Blanchard, Maïté bernard, Claude Bathany, Abdel Hafed Benotman, Frédéric Bargain, Simone Ansquer, Isabelle Amonou, Gérard Alle. Les auteurs BD : Chantal Montellier, Jaime Martin, Kiel, Emmanuel Reuzé.

http://goelandmasque.free.fr

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12 février 2010 5 12 /02 /février /2010 07:19
 

La troisième édition du festival Rue des Livres aura lieu à Rennes, quartier Maurepas, site Guy Ropartz, les samedi 13 et dimanche 14 mars 2010. Ce salon généraliste accueille de nombreux auteurs. Voici les noms annoncés, dans chaque catégorie.

Polars : Claude Bathany, Nelly Boisnard, Chris Bourgault, Hervé Bourhis, Hugo Buan, Philippe Caresse, Raphaël Cardetti, Jean Chuberre, Hervé Commère, Alain Emery, Pierre Hanot, Eric Rondel, Jocelyne Sauvard, Tito Topin, Guénolé Troudet, RG Ulrich.

RUEdesLIVRES2010Romans : Philippe Ayraud, Michèle Astrud, Azouz Begag, Albert Bensoussan, Samir Bouadi, Omar Mokhtar Chaalal, Jean-Louis Coatrieux, Franck Darcel, Jean-François Dauven, Philippe Delacotte, Marilyn Degrenne, Ingrid Desjours, Vincent Dréano, Philippe Grimbert, Joseph Giudicianni, Yannick Guilbaud, Hervé Hamon, Bachir Hadjadj, Eddy Harris, Agathe Hochberg, Fabienne Juhel, Michel Kahn, Daniel Kay, Ami Kébir, Luc Lang, Nicole Laurent, Jean Noël Lewandowski, Charles Madezo, Lise Mathieu, Isabelle Ménétrier, Léonora Miano, Patrick Poivre d'Arvor, Gilles Plazy, Marcel Profichet, Pierre Tanguy, Armelle Thoraval.

SF : Lionel Davoust, Thomas Geha, Luciano Mélis, Jean Milleman, Justine Niogret.

BD : Jean-Loïc Belhomme, Bruno Bertin, Erik Galesne, Norbert Galesne, Gwendal Lemercier, Laurent Lefeuvre, Marc Lizano, Dominique Mainguy, Mélanie Marty, Jean-Louis Pesch, Emmanuel Reuzé, Eric Scala, Luc Turlan, Zanapa, Zanzim.

Jeunesse : Christine Adam, Ange, Michel Boucher, Evelyne Brisou Pellen, Marie Diaz, Jean-Jacques Grief, Hélène Kérillis, Nathalie Legendre, Franck Le Melletier, Jean-Luc Le Pogam, Madissina, Anne Chevalier Maho, Ménéas Marphil, Adeline Méheut, Guillaume Néel, Frédérique Niobey, Christos Ortiz, Caroline Picard, Annie Pietri, Eric Simard, Claire Zebrowski.

http://www.festival-rue-des-livres.fr/

 

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11 février 2010 4 11 /02 /février /2010 07:50

C’est un scénario à l’intrigue sinueuse et tendue que nous propose Aurélien Molas, jeune auteur de vingt-quatre ans, dans son romanLa onzième plaie(Albin Michel) qui vient de paraître.

L’unité spéciale anti-pédophilie dirigée par le commissaire Kolbe est en difficulté à cause du procès disculpant “Le monstre de Jarnages”. L’accusé contre-attaque, avec la bénédiction de ceux qui n’ont jamais approuvé l’action du service en question. Adjoint de Kolbe, le capitaine Broissard sera probablement impliqué dans le dossier visant le commissaire. Pour l’heure, il enquête sur la découverte au Havre d’un container rempli de DVD pédophiles, des productions de haute qualité technique. Le lieutenant Léopold Apolline, troisième membre de l’unité spéciale, n’est pas sur la sellette. Mais la hiérarchie lui impose une partenaire, Zoé Hermon, signe de la fin du service anti-pédophilie. Léo étudie attentivement le contenu du DVD, et continue à explorer (sous le pseudo de Sérapion) les sites Internet favorables à la pédophilie. 10-MOLASIl poursuit l’enquête malgré le contexte ignoble, et de sérieux problèmes personnels de santé. Heureusement, le légiste Firsh est un ami de l’unité spéciale, et l’aide à se soigner. Sur Internet, Léo finit par trouver la piste d’une vidéo pédophile intitulée “Neverland”.

La policière Blandine Plothin est chargée d’enquêter sur la mort de deux jeunes filles dans le métro, station Porte des Lilas. Selon le commissaire Rilk, le double suicide apparaît peu douteux. En visionnant les images de la scène, Blandine n’est pas de cet avis. Le légiste Firsh admet qu’on a pu pousser les victimes. Bien que l’affaire soit vite classée, Blandine visite l’appartement d’Amandine, une des filles. Elle y déniche un cahier secret, où la jeune fille exprimait des obsessions morbides. Puis Blandine se rend chez la mère d’Amandine, cité des 4000, à La Courneuve. Un endroit à ne pas fréquenter pour des flics, en cette période où la France connaît de quotidiennes émeutes violentes. Elle trouve la mère d’Amandine, morte dans sa baignoire. L’initiative de la policière est sanctionnée par sa hiérarchie, mais Blandine peut compter sur son collègue et amant Paul Garcia pour poursuivre ensemble les investigations nécessaires.

Malgré les accusations pesant sur Kolbe et lui, le capitaine Broissard ne reste pas inactif. Relançant des indics, il apprend que l’un est décédé, mais obtient le nom d’un suspect : Montoya. Officiellement dirigeant de société, c’est un dangereux mafieux colombien. Zoé, l’équipière imposée à Léo, trouve le lieu de tournage du film “Neverland”. La police prend d’assaut cette maison de Marne-la-Vallée. La cave où se filmaient les orgies pédophiles a été saccagée, mais Léo décèle une trace évocatrice. Revenant à La Courneuve, Blandine et Paul trouvent un indice relatif à une vieille affaire pédophile. Chacun de son côté cherche à en savoir plus. Grâce aux archives d’un ex-journaliste d’investigation, Blandine détecte de nouveaux éléments. Comme Broissard, Léo imagine un rapport entre Uriel Corporation, la société de Montoya, et le réseau diffusant les films pédophiles. Plus les policiers se rapprochent du but, plus le jeu devient dangereux…

Les enquêtes parallèles et séparées de Broissard, de Léo, de Blandine et Paul, leur permettent d’avancer à petits pas. Chacun collecte de minces indices qui, recoupés, aident à comprendre la vérité sur des affaires passées et présentes. Investigations compliquées par les émeutes qui, en toile de fond, agitent le pays. Selon le légiste Firsh, ces émeutes sont un symptôme, non pas celui d’une jeunesse à la dérive ou d’un ras-le-bol collectif, mais la manifestation visible d’une maladie, celle du déclinUn déclin économique, artistique, politique et social. Notre pays est entré dans une phase d’apathie intellectuelle.” Un diagnostic à étudier, en effet. L’abject monde de la pédophilie, illégal et souterrain, réserve de nombreux secrets et des mauvaises surprises. Car le procès qui plane sur l’unité spéciale n’est peut-être pas injustifié. À vouloir infiltrer cet univers de la pornographie malsaine, certaines croisades dépassent certes l’écœurement, mais risquent de ne plus préserver les victimes. Suspense et tension, pour un roman de belle qualité. 

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10 février 2010 3 10 /02 /février /2010 07:16

 

Dans son nouveau roman,Bien connu des services de police(Série Noire), Dominique Manotti dresse un sombre portrait d’une police gangrenée par des flics ripoux et par la politique sécuritaire. D’abord, un petit résumé de l’intrigue.

Dans la banlieue nord de Paris, la ville de Panteuil constitue un secteur sensible en matière de délinquance et de criminalité. Solidaire des efforts du ministère de l’Intérieur pour une meilleure sécurité, la commissaire Le Muir est bien décidée à trouver des solutions. MANOTTI-2010.JPGIl faut commencer par les squats, générateurs de tous les trafics. Elle peut compter sur son chauffeur, le brigadier major Pasquini, dont les relations dans les milieux mi-truands, mi-fachos sont bien utiles. Au sein du commissariat de Panteuil, les policiers partisans de la méthode forte sont légion, pour servir les objectifs de Le Muir.

Le plus excité d’entre eux est Paturel, chef d’une brigade de la BAC. Avec son équipe, il rançonne un groupe de prostituées réfugiées dans un parking, proxénétisme ignoré de sa hiérarchie. Ivan fait partie des collègues de Paturel, mais sans partager leur enthousiasme. Deux problèmes le tracassent. Son ami africain Balou, qui vit de divers bizness, exige qu’Ivan l’aide à obtenir de faux-papiers, en échange des services qu’il lui a rendus. Par ailleurs, il y a ce procès dont le jugement sera bientôt prononcé. Bien que ce ne soit pas l’exacte vérité, Ivan y apparaît comme victime, mais il a déjà décidé de quitter la police sitôt après. Si possible en évitant d’aider l’insistant Balou.

Deux jeunes policiers viennent d’arriver au commissariat de Panteuil. La blonde Isabelle Lefèvre, Adjoint De Sécurité, doit calmer les ardeurs sexuelles de certains collègues. Elle est affectée à une brigade de Police-Secours. Suite à un banal vol de portable, un contrôle d’identité dérape, causant une fusillade entre flics, entraînant l’arrestation massive de femmes du quartier. Il est préférable de ne pas trop faire d’écho à ratage exemplaire. Sébastien Doche, l’autre nouveau, a intégré le Bureau des plaintes. Entre cynisme et fausse compassion, le vieux brigadier en poste gère les situations en fonction de critères discutables. Les cas insolubles, qui n’améliorent pas les chiffres de la sécurité, il les écarte.

L’honnête Doche entreprend une enquête sur les vols de voitures de luxe. Il ne tarde pas à repérer le garage Vertu, curieusement fréquenté par Pasquini, le chauffeur de la commissaire, qui y rencontre des types à l’allure suspecte. Noria Ghozali appartient aux R.G. Avec le soutien de Macquart, un ancien du service encore influent, elle espère faire tomber l’ambitieuse Le Muir. Le proxénétisme version Paturel et l’appartenance de Pasquini à l’extrême-droite ne suffisent pas. Quant un incendie ravage un squat peuplé de Maliens, causant quinze morts, Noria sent que Le Muir n’est pas étrangère à ce sinistre. Entre le témoignage d’un travelo violenté par Paturel et la piste du garage Vertu, elle possède déjà quelques éléments. À condition que l’IGS ne se laisse pas berner par une version préparée de l’équipe Paturel. Et que la Justice ne soit pas manipulée concernant l’incendie du squat. Pour l’heure, Le Muir est très appréciée du Ministère…

Sans doute s’agit-il d’une fiction, dans laquelle peu de policiers admettront se reconnaître. Néanmoins, cette “ambiance commissariat”, ce microcosme décrit par Dominique Manotti est plus que plausible. On trouve ici beaucoup de flics ripoux, d’autres pas, un policier tourmenté, une opiniâtre enquêtrice des RG. “Sur le terrain, on n’a jamais fait la police avec les Droits de l’Homme” dit-on pour motiver les forces de l’ordre. La guerre contre délinquants et criminels n’exclut pas, pourtant, le respect des règles, ni celui des présumés innocents. Adepte de la “comédie sécuritaire” au bénéfice des politiciens, l’arriviste commissaire fait dégénérer une situation précaire et tendue en prétendant nettoyer Panteuil. Possible reflet de la réalité, non ? Notons que l’auteur n’édulcore pas le quotidien violent des banlieues, entre petits trafics juteux, squats insalubres, mortelles brutalités conjugales. Un roman militant, visant les noires facettes d’une police qui n’est pas irréprochable, parfois trop proche des ambitions politiques de nos dirigeants. Illustration par l’exemple, autant que matière à réflexion pour les lecteurs.

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9 février 2010 2 09 /02 /février /2010 07:22
 

Le Livre de Poche réédite “Sleeping Beauty” de Phillip Margolin, un suspense machiavélique, comme on les aime.

Excellente joueuse de football féminin, Ashley est une adolescente habitant Portland, dans l’Oregon. Elle vit un premier drame quand, une nuit, sa meilleure amie et son propre père sont assassinés chez elle. Ashley échappe au tueur. Pour qu’elle cesse de culpabiliser, sa mère Terri la fait entrer à l’Oregon Academy. En plus des études, Ashley pourra se perfectionner en foot. Terri et Ashley y rencontrent Casey van Meter, la directrice issue d’une riche famille, et l’écrivain Joshua Maxfield qui fut l’auteur d’un best-seller.

MARGOLIN-2010.JPGUn double crime a pour décor le hangar à bateaux de l’Academy : Terri est assassinée, Casey van Meter sombre dans le coma après avoir été violemment frappée. Ashley a vu le coupable, un couteau sanglant à la main : c’est Joshua Maxfield, qui est en fuite. Le manuscrit de son futur roman l’accable. Il y est question de meurtres monstrueux. La famille van Meter se montre protectrice avec Ashley, désormais seule. Bientôt arrêté, Joshua Maxfield nie tout. Il profite de l’audience préliminaire au tribunal pour disparaître. Peu après, c’est évidemment lui qui tente d’assassiner Ashley. Malgré les conseils de son avocat Jerry, la jeune fille quitte le pays. En Europe, elle sera en sécurité.

Cinq ans plus tard, Ashley doit rentrer à Portland. Jerry lui apprend que Casey, toujours dans le coma, est sa vraie mère. Miles van Meter, frère de Casey, et Randy Coleman, son ex-mari, s’opposent pour devenir tuteur légal de celle-ci – dont la fortune s’élève à 40 millions. Tous deux veulent la “débrancher”, Ashley est contre. Quand Ashley est agressée, Coleman et Maxfield sont arrêtés en flagrant délit. Coleman affirme avoir défendu Ashley. On s’interroge sur ce dernier au procès de Maxfield. Sortie du coma, Casey a retrouvé ses facultés : elle désigne le criminel. Les doutes d’Ashley lui permettront de finalement désigner le vrai coupable…

La construction du récit s’avère particulièrement habile. La narration fluide est entraînante, et les rebondissements captivants. Bien sûr, on devine que la vérité est brouillée par des faux-semblants dans cette affaire pas si limpide. L’incertitude quant au rôle de chacun fait la force de l’histoire. Les portraits nuancés des divers protagonistes sont très réussis, pas trop manichéens. Peut-être Casey se rétablit-elle un peu vite, mais on admet son caractère volontaire. L’auteur nous livre aussi quelques réflexions sur le métier d’écrivain, de la création à la promotion. Un suspense réellement passionnant.

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8 février 2010 1 08 /02 /février /2010 07:16
 

Selon les épisodes et les auteurs, Le Poulpe traverse parfois des aventures agitées jusqu’à en être assez délirantes. Marin Ledun choisit de nous présenter un Gabriel moins dépressif, très offensif, dansUn singe en Isère(Éd.Baleine). Une très bonne version poulpesque, solide et sérieuse, parmi les meilleures de la série.

Cette fois, c’est à Grenoble que Gabriel Lecouvreur est appelé par de vieux amis. Non pas pour soutenir les éco-citoyens qui campent dans les arbres du Parc Paul Mistral. Ceux-ci s’opposent depuis plusieurs années au chantier, déjà avancé, d’un futur stade de football au centre de Grenoble. Quelques décisions de justice leur ont été favorables, mais la municipalité n’est pas loin d’envoyer les forces de l’ordre contre ces militants. Un meurtre vient d’être commis aux abords de ce chantier controversé. Alors qu’elle cherchait son amie disparue Mathilde, SDF comme elle, Judith a été violée et tuée. Les enquêteurs ont arrêté José, ami de cœur de la jeune femme. Ils ont trouvé quelques affaires appartenant à Judith dans l’appartement de José, ce qui suffit à les convaincre de sa culpabilité.

LEDUN-2010-1.jpgPour Alain, le père du suspect, et leur copain Michel, Gabriel cherche des indices de l’innocence de José. Le refuge de la victime a été saccagé. Le Poulpe apprend que Judith était amoureuse de Mathilde, et non de son soupirant. À première analyse, rien de probant en faveur de José. Pourtant, Gabriel ne renonce pas à sa promesse : ­“Refaire le boulot, fouiller, fouiller jusqu’à ce que José sorte de taule, et qu’Alain cesse de pleurer.” Il interroge l’étudiant Jean-Baptiste, qui soutien les éco-citoyens, puis le jeune ouvrier Simon, employé sur le chantier. Tous deux amis de José, ils manquent de franchise dans leurs réponses. Gabriel s’introduit dans le bureau du chef de chantier, dérobant un document important. Mais celui-ci, un colosse nommé Vincent, l’intercepte. Gabriel parvient à fuir.

L’étudiant Jean-Baptiste semble être le maillon faible de l’affaire. Gabriel le prend en filature jusqu’à la Fac. C’est ainsi que Le Poulpe se laisse charmer par la belle Sophie. Ayant vu Vincent en contact avec Jean-Baptiste, Gabriel intervient juste à temps pour sauver l’étudiant d’une fatale overdose. C’est bien Vincent qui a voulu le supprimer. La colère lui donnant des ailes, Gabriel tente une visite nocturne sur le chantier du stade. Le colosse s’interpose avec violence. Suite au pugilat, Le Poulpe est déjà heureux de s’en sortir vivant.

Le “nettoyage” annoncé du parc Paul Mistral, sur ordre de la mairie, entraîne une manifestation militante. Gabriel préfère s’intéresser au jeune ouvrier Simon. Dans l’appart vide de celui, il repère des traces de Mathilde, l’amie disparue de Judith. Aux archives des services de l’urbanisme, Le Poulpe consulte le dossier concernant le futur stade. Les embrouilles autour de sa construction comportent un début de réponse. Si Mathilde et Simon sont encore en vie, s’il existe une possibilité de disculper José, Le Poulpe doit maintenant agir au plus tôt…

Comme il ne se tracasse pas au sujet de sa relation avec la blonde Chéryl, ici totalement absente, Le Poulpe garde les idées claires lors de son enquête de terrain. Investigations mouvementées, durant lesquelles il reçoit d’inévitables mauvais coups. Autant de chocs lui donnant l’énergie nécessaire pour résoudre l’affaire. Le Poulpe reste fidèle à ses principes, même s’il n’est guère amateur de manifs : “Personne ne le convaincra jamais de marcher au pas (…) On a la liberté qu’on peut et la fierté déplacée qui va avec. Ce qui n’empêche pas Gabriel de porter un respect sans borne à ceux qui s’y collent, parce que merde, tous ces gens prêts à sacrifier le repas dominical ou une journée de travail sont des héros, au même titre que ceux qui se lèvent le matin pour aller au turbin.” Il admet aussi que les anars évoluent : “Après tout, les temps changent. Même les anarchistes mangent bio et trient leurs déchets.”
Cliquez ici sur "Marin Ledun répond au Portrait chinois"

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