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26 novembre 2009 4 26 /11 /novembre /2009 07:19
 

Parmi les titres récents publiés par Pocket, voici ceux de trois auteurs britanniques qui savent faire frissonner leurs lecteurs. Natif du Yorkshire, David Hewson a déjà publié trois romans en France. Son premier thriller, "Une saison pour les morts", est désormais disponible chez Pocket.

Un coup de feu déchire la tranquillité de Rome, écrasée sous la chaleur. Un homme qui s’était introduit, armé, dans l’enceinte sacrée de la bibliothèque du Vatican, vient d’être abattu par les gardes suisses. Il avait en sa possession une peau humaine soigneusement écorchée. Bientôt, le véritable propriétaire de cette étrange découverte, spécialiste des premiers écrits de la chrétienté, est retrouvé assassiné à son tour dans une église. Près du cadavre, une phrase écrite en lettre de sang : « Le sang des martyrs est la semence de l’Église. » Le tueur a visiblement le goût de la mise en scène. Il a aussi, comme va vite s’en apercevoir le jeune inspecteur Nic Costa, quelques amis haut placés au Vatican…

Sara Farnese émit un cri étrange, étouffé presque immédiatement par la surprise: c’était la première fois qu’elle exprimait vraiment une émotion depuis le carnage de la bibliothèque du Vatican, une heure et demie auparavant.

Bordel de merde ! jura Costa, en gravissant les marches deux à deux.

Il la trouva effondrée, adossée à un mur, les mains sur la bouche, ses yeux verts écarquillés d’horreur et de surprise. Costa suivit son regard jusqu’aux cadavres que la lumière crue dévoilait, et il dut lutter contre une irrépressible envie de vomir. Deux corps, une femme et un homme. La femme, vêtue d’une jupe noire et d’un chemisier rouge, était suspendue à un nœud coulant à une poutre…”

Susan Hill est également née dans le Yorkshire, à Scarborough. Après "Meurtres à Lafferton" et "Où rôdent les hommes", voici le troisième titre de sa série ayant pour héros Simon Serrailler, enquêteur romantique passionné par les arts: "Au risque des ténèbres".

Lafferton frissonne encore des récents événements qui ont soulevé un vent de panique. Seule l’affaire du petit David Angus, littéralement volatilisé depuis huit mois, n’a pas encore été classée. Un véritable supplice pour l’inspecteur Simon Serrailler, résolu à donner des réponses à sa mère, dévorée par l’angoisse. Bientôt, un deuxième enfant, puis un troisième, disparaissent dans des conditions similaires. Pas de corps, pas de mobile, pas de profil, pas le moindre indice. Les agressions et les morts brutales se suivent sans se ressembler. À Lafferton, le diable semble insaisissable.

“Le bar était désert (…) Simon prit une bière. Il se satisfaisait toujours de sa propre compagnie, mais la laideur de cet environnement et la sensation d’être loin de tout ce qu’il connaissait, de tout ce qu’il aimait le vidèrent soudain de toute énergie, de toute vie. Dans deux mois, il aurait trente-sept ans. Il se sentait plus vieux. Il avait toujours aimé être policier, mais quelque chose dans son existence commençait à lui peser (…) Ce qui lui manquait, comprit-il tout à coup, c’était l’excitation, la poussée d’adrénaline, comme lorsqu’il était pourchassé par ce tueur en série deux ans plus tôt, et qu’il avait presque toujours connue, au début de sa carrière…”

Natif de Glasgow (Écosse), Campbell Armstrong a créé le personnage de Lou Perlman, policier juif opérant dans sa ville natale. On le retrouve dans "L’ombre d’un frère".

Il est des cadavres auxquels même un flic aguerri préférerait échapper. Ainsi celui du notaire Lindsay, retrouvé pendu au pont de la gare Centrale, ou celui du très tourmenté Artie Wexley dont le corps sans tête flotte dans une piscine. Dans la nuit couleur suie du vieux Glasgow, la cigarette du sergent Lou Perlman peine à faire passer l’odeur du sang. « Va me chercher ça, p’tit Louie » : ces hommes, ses aînés, il les connaît. Pour eux, comme pour son frère Colin, il était « p’tit Louie ». Leur mort, brutale, aveugle, dit le temps passé depuis les rues du quartier juif, les chemins différents, les liens distendus… Et Colin, le fils préféré, l’homme d’affaires louche pour la femme duquel Lou nourrit une passion d’adolescent, ne semble pas étranger à ces meurtres. Du flic ou du frère, Lou devra choisir quel rôle endosser.

“Perlman déverrouilla la porte et, aidant la fille à se révéler il l’entraîna à l’intérieur, refermant derrière lui avec son pied. Longtemps, il avait songer à faire placer son téléphone sur liste rouge, et s’il ne l’avait pas fait, c’est parce qu’il considérait que le numéro d’un policier devait être accessible à la communauté. Joignable et responsable. Il n’avait rien à cacher. Et il avait donc suffit à Sadie de chercher dans l’annuaire pour découvrir où il habitait. Elle était trempée (…) « Il faut que tu changes de vêtements, lui dit-il, reconnaissant le vieux manteau qu’il lui avait donné.

Je ne savais pas où aller.

Ça va bien, mon petit. » Il connut soudain la panique d’un vieux célibataire confronté à la nécessité de changer les couches d’un bébé. Que faire en premier ?

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25 novembre 2009 3 25 /11 /novembre /2009 08:03
 

On peut retenir les noms de Renée Bonneau et Gisèle Guillo, parmi les auteurs invités au Festival polar de La Ferté-sous-Jouarre, les 28 et 29 novembre 2009,. Voilà l’occasion d’évoquer un des romans de la première, et d’évoquer plusieurs titres de la seconde.

"Nature morte à Giverny", de Renée Bonneau (Editions du Valhermeil, 2006)

Été 1908, à Giverny. L’expert japonais Hakasuko et sa fille Ophélia sont les invités de Claude Monet. Si la vue du Maître âgé faiblit, son art reste intact. Il ne reçoit plus guère, ce que regrette le petit groupe logeant près de chez lui, à l’hôtel Baudy. Ces jeunes peintres américains admirent Monet. Stanley et son frère Linley ne manquent pas de talent. Accompagné de son épouse Elisabeth, Donald est peu créatif. Leur amie photographe Lilian espère quelques clichés du grand peintre. Le journaliste français Robert Fresnot, proche du défunt Lautrec, habite aussi l’hôtel. On y trouve encore un vieux théâtreux et sa compagne, ainsi que le commandant Chamançay (ami de Dreyfus) et sa femme.

Ophélia sympathise bientôt avec les jeunes américains. Elle joue au tennis et passe d’agréables moments en leur compagnie. Elle masque son attirance ambiguë pour Elisabeth. Parfois, Ophélia se montre un peu trop vive, provocant querelles et tension. Certains pourraient s’avérer rancuniers. Un jeune jardinier légèrement simplet est amoureux d’elle. Tout comme Linley qui a peint un portrait singulier d’Ophélia, toile qu’elle déteste. Le vieux comédien et l’officier ont également des raisons de lui en vouloir. En outre, une ombre rôde la nuit dans la propriété de Monet, mal protégée contre les voleurs. Un matin, le Maître découvre le cadavre de la jeune femme dans son "jardin d’eau", le fameux bassin aux nymphéas. La police interroge tout le monde, soupçonnant fort le jardinier. C’est le journaliste qui va remarquer l’indice capital dénonçant l’assassin…

Les "polars historiques" laissent parfois sceptiques. Soit ils donnent plus d’importance au contexte de l’époque qu’à l’intrigue. Soit l’étalage d’érudition nuit a l’intérêt du récit. Ici, au contraire, l’harmonie est parfaitement respectée. Un drame couve au sein de ce groupe d’amis, la mort d’Ophélia est inéluctable. Dans ce décor début du 20e siècle, entre insouciance et malaise, l’ambiance est absolument crédible. Comme ces jeunes gens, nous approchons avec plaisir et émotion le merveilleux Claude Monet. Voilà un roman de très belle qualité.

Tous les titres suivants de Gisèle Guillo sont publiés aux Éditions Alain Bargain.

"Tempête à Quiberon" (2003)

Margot, 35 ans, chroniqueuse de mode, s’est installée à l’hôtel "Santez Anna" de Quiberon. Elle y fait la connaissance d’une diva qui fut célèbre, Francesca Verani-Gobi. Celle-ci est choyée par Stéphanopoulos (le directeur) comme par Edouard (le maître d’hôtel). La mort par noyade sur la Côte Sauvage d’un retraité semble être une erreur. C’est le grand chef d’orchestre Herman Sébastian qui était visé. Il est en cure et réside à l’hôtel, sans contact avec les autres clients. Impossible pour Margot d’obtenir une interview. Peu après la mort du retraité, Sébastian est tué par balle presque au même endroit. "Vous avez vu ! Cette fois, je ne l’ai pas raté !" confie Francesca à Margot. Difficile de savoir si la diva est mythomane ; mais elle détient effectivement un revolver prêté par un admirateur anonyme. Il peut s’agir d’une vengeance, Sébastian ayant interrompu la carrière de Francesca. Margot est rejointe par ses amis Vincent, Jean-Luc et Anne-Marie. Les deux hommes, reporters-télé, mènent leur propre enquête. La version de Francesca paraît peu crédible : elle est manipulée. Quand on découvre le vol des deux stradivarius de Sébastian, cela réduit le nombre des suspects. Membres du personnel et habitués de l’hôtel (comme les joueurs de poker venant la nuit) peuvent être soupçonnés. Alors que la diva craint désormais d’être impliquée dans ces meurtres, elle est agressée…

"Le saigneur de Quimper" (2005)

Vincent est à Quimper en vue d’un article sur l’artisanat traditionnel. Une nuit, il trouve le cadavre d’une femme assassinée dans la rue. Involontairement mêlé à l’enquête, il s’aperçoit qu’il y a déjà eu deux autres victimes. Peu après, un 4e meurtre se produit. A chaque fois, le criminel dérobe une des chaussures de la victime. Une criminologue de la gendarmerie est envoyée à Quimper pour étudier l’affaire. Elle se montre froide avec Vincent, qui loge dans le même hôtel. Elle accepte de l’associer à l’enquête, à condition qu’il soit discret. L’assassin fait une nouvelle victime, elle aussi mortellement blessée à la carotide. Pour son reportage, Vincent rencontre Justine Dervin. L’histoire de son père, artiste méconnu de la faïencerie, intéresse finalement peu le journaliste. Vincent et son collègue Jean-Luc, qui l’a rejoint, soupçonnent un fleuriste. La 6e femme tuée dans les mêmes circonstances est Claire Dervin, cousine de Justine. Les enquêteurs gardent le silence sur ce meurtre. Un point commun entre toutes les victimes les aide à démasquer le coupable probable…

"Vol de pigeons à Arradon" (2007)

Femme mûre et séduisante, Rosalie vit avec son fils Charlie. Tous deux apprécient les beaux jeunes hommes. Rosalie tient une boutique de luminaires dans un quartier huppé de Paris. Façade respectable, qui masque des trafics auxquels elle participe. Le camionneur Luciano la prévient qu’il y a des complications dans la livraison des colis. La maison leur servant de relais près du Golfe du Morbihan serait moins sûre. Le fournisseur envisage de livrer les paquets suivants par la mer. C’est ennuyeux car Ni Rosalie, ni Charlie ne savent manœuvrer un bateau. Actionnaire de diverses sociétés, Timothée Lepic en possède un. Ce naïf accepte d’aider Rosalie, sans savoir ce que ça cache. Luciano propose que son ami Joseph leur donne un coup de main. Charlie ne veut pas se séparer du charmant étudiant Jean-Maurice. Le petit groupe s’installe à Vannes. “Le Colombier”, la maison-relais du trafic, ne paraît pas surveillée. Il faut néanmoins se montrer prudent. Les colis qui attendent contiennent ce que Rosalie appelle des “reproductions” d’objets précieux. Luciano connaît un client prêt à racheter immédiatement le lot à bon prix. L’échange nocturne rend la transaction mystérieuse, mais l’affaire s’avère rentable. Alors qu’on attend confirmation de la prochaine livraison en mer, des suspicions naissent dans le groupe…

"Cash Cash au Crouesty" (2008)

Vincent Hermelin est averti en priorité du décès de Ghislain Brieuc. Ce célèbre financier a été trouvé mort dans sa voiture, à Saint-Gildas-de-Rhuys. Ça ressemble à un suicide. Vincent quitte Paris pour mener son enquête du côté du Crouesty, en Bretagne Sud. Il réalise vite que la propriété de Ghislain Brieuc est exagérément protégée. La rumeur prétend que le défunt y organisait des soirées sado-maso. Ghislain Brieuc était gaucher, indice démontrant qu’il ne s’agit pas d’un suicide. Vincent s’intéresse surtout au nommé Ludovic, l’homme de confiance de Brieuc, disparu depuis la mort de son patron. Ancien baroudeur, Ludovic est absent de ses deux domiciles. Il prend bientôt contact avec Vincent, pour une suite de rendez-vous discrets. Le factotum nie avoir assassiné Ghislain Brieuc. La confiance s’établit entre Vincent et Ludovic. Son patron était amateur de prostituées de luxe, mais l’aspect sado-maso n’était qu’un décor. L’épouse du défunt et le gardien de sa propriété bretonne cachent leurs origines russes. Vincent est conscient que le danger plane autour de ces rencontres avec Ludovic. Le duo projette une opération commando afin de visiter les caves de chez Brieuc. Mais Ludovic est supprimé par ses adversaires. Plusieurs messages sont adressés à Vincent : "Laissez tomber!". Le reporter reçoit un courrier posté par Ludovic avant sa mort. Il a dissimulé des documents dans l’église de Saint-Gildas. Il situe des caches d’armes, et témoigne de ce qu’il sait sur la mort de son patron. Peu après, Vincent est la cible d’un tireur…
Lire l'article sur son nouveau roman :
"Le diable noir de Saint-Cado" (2009)

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24 novembre 2009 2 24 /11 /novembre /2009 07:19
 

C’est un coup de pouce à un roman de Martina Moriss, “Une clef pour mourir” (PubliBook), qu’Action-Suspense donne aujourd’hui. Il s'agit d'une bonne enquête de police classique, on va le constater.

Brigitte Leroux se réveille au milieu de la nuit dans son appartement parisien, l’esprit embrumé. Somnolente, allongée sur le canapé du salon, elle ne se souvient plus clairement de sa soirée. Quand elle parvient à remettre ses idées en place, Brigitte découvre le cadavre de Jean-Yves Noblet, le directeur de l’agence de publicité où elle est comptable. Elle appelle immédiatement la police, qui arrive rapidement. Brigitte leur explique que la victime et elle étudiaient ensemble un dossier, avant qu’elle ne s’évanouisse. Ils étaient seuls dans cet appartement clos, dont elle est seule à posséder la clé. La serrure n’a pas été forcée, et aucune trace exploitable n’apparaît.

L’équipe du commissaire Renaud est chargée de l’enquête. C’est lui qui annonce le meurtre de Noblet à son épouse Anne. Délicate mission, car cette femme de 42 ans est souffrante. En réalité, Anne Noblet cache à ses proches qu’elle est atteinte d’un cancer du pancréas. Elle n’a plus que quelques mois à vivre, mais évoque de simples problèmes hépatiques. L’analyse de sang indique que Brigitte et Noblet ont ingurgité un sirop sédatif, apparemment à leur insu. Les policiers trouvent sur l’ordinateur de Brigitte un message qu’elle a du mal à expliquer. Elle finit par admettre qu’ils étaient amants depuis quelques mois, mais nie avoir assassiné Noblet. Selon l’enquête des policiers, il semble que le directeur ait été un séducteur, tentant parfois sa chance avec des employées. Seule la secrétaire Mlle Dumont, à l’allure ingrate, n’a jamais eu sa chance.

Le commissaire Renaud soupçonne sérieusement Brigitte. Mais Xavier Delarue, ex-amant de la jeune femme, figure aussi bientôt parmi les suspects. Ancien employé de l’agence, il est resté en contact avec Brigitte. Il n’est pas impossible qu’il ait fait fabriquer une autre clé de son appartement. L’enquête de voisinage apporte un troublant indice : Delarue utilise couramment un sirop antitussif, un sédatif. De retour de vacances, il est interrogé par la police. Il ne fournit pas d’alibi sérieux. Une vengeance de sa part, visant Brigitte, n’est pas exclue. Mais on peut aussi imaginer une complicité criminelle entre plusieurs personnes. De plus en plus fatiguée, Anne Noblet gère autant que possible le quotidien. C’est un vagabond qui va offrir une piste déterminante aux policiers…

Est-ce que comptable rime avec coupable ? Tel pourrait être l’argument de ce roman. On est immédiatement plongé dans les faits, avec la découverte du meurtre. Proche de la réalité, la procédure est respectée, sans détails inutiles qui alourdiraient le récit. Les hypothèses sur une poignée de suspects entretiennent le suspense, dans la tradition du genre. Les portraits des protagonistes sont bien dessinés, y compris à travers des témoignages. Il s’agit d’une histoire assez courte (115 pages), format adéquat pour ce type d’intrigue. Voilà donc un roman très plaisant à lire, fort convaincant, conforme à la tradition.

On se procure ce roman sur www.publibook.com et autres sites diffusant des livres.

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23 novembre 2009 1 23 /11 /novembre /2009 07:17
 

Voici la sixième aventure du shérif Carl Houseman, le héros de Donald Harstad, depuis ses premiers exploits dansOnze jours. On le retrouve cette fois en voyage en Grande-Bretagne, dans6 heures plus tard(Le Cherche Midi, 2009).

Londres, automne 2003. Un comité de militants pour la libération de prisonniers politiques regroupe le professeur Northwood, la jeune avocate Hanadi Tamish, et l’ingénieur Imad. Le premier est un idéaliste naïf; la seconde obéit à une recherche d’identité personnelle; mais Imad est proche du fanatisme d’Al Qaida. Sous l’impulsion d’un quatrième membre, l’inquiétant M.Kazan, ils organisent un kidnapping revendicatif. La visite en Grande-Bretagne du président Bush étant proche, ils enlèvent une américaine. Étudiante d’une petite trentaine d’années, Emma est bientôt séquestrée, sous la garde de deux sbires engagés par Kazan. On l’oblige à figurer sur une vidéo propagandiste. Northwood pensait la relâcher ensuite, mais Kazan estime qu’il faut la supprimer. Toutefois, pas avant la visite de Bush. Ça laisse à Northwood du temps pour trouver une autre solution.

Carl Houseman est shérif adjoint de Maitland, petite ville de l’Iowa. Étudiantes à Londres, sa fille Jane et son amie Vicky ont signalé la disparition d’Emma, leur colocataire. Toutes trois viennent du comté de Nation. Les autorités locales envoient Carl Houseman sur place, afin de s’informer auprès de Scotland Yard. Il est accompagné du jeune avocat général Carson Hilgenberg, qui voit là une occasion d’aller se balader à Londres. Dix jours après les faits, peu de chances d’obtenir des éléments nouveaux. Carl craint qu’Emma soit déjà morte, mais affiche un optimisme de façade. La police londonienne accueille avec sympathie le shérif. Leur rapport sur la dernière soirée connue d’Emma n’apporte guère d’indices, pas plus que le témoignage de la serveuse du pub où elle a été vue. La police reçoit la vidéo tournée avec Emma, ce qui indique qu’elle est vivante.

Selon la police, les ravisseurs seraient des terroristes à l’amateurisme flagrant. Quand on découvre le cadavre congelé d’une femme, Carl ne tarde pas à identifier Emma. En effet, elle est décédée accidentellement, à cause des deux sbires qui la gardaient. L’inspecteur Blyth, du MI5, est aussi chevronné que Carl, ce qui les rapproche. Il exige le silence total sur la mort d’Emma. La journaliste Sarah Mitchell tente d’en savoir plus auprès du shérif. Les infos qu’elle possède sur Northwood, Hanadi et Imad, ne sont pas probantes. Blyth charge sa collègue Alice d’assister Carl. Elle se fait passer pour son avocate avec la journaliste. Sa fille Jane et Vicky ayant envie de visiter une station désaffectée du métro, Carl et Alice les accompagnent. Le groupe est attaqué par les deux sbires en fuite, qui se cachaient là. La police trouve de puissants explosifs sur les lieux. Indice sérieux, mais l’affaire est encore loin d’être réglée…

Le shérif Carl Houseman s’adapte vite aux particularités de Londres, un monde bien éloigné de ses habitudes. N’étant pas sur son territoire, il ne mène pas vraiment l’enquête. Pourtant, il ne se contente pas de rester un observateur réaliste, il est au cœur de l’action. Dans tous les cas, il garde son sang-froid, même quand il est touché de près. Utilisant le contexte du fanatisme islamique, l’auteur décrit un groupuscule à la fois caricatural et dangereux, inexpérimenté et manipulé. Un tel comité apparaît assez plausible, il faut l’avouer. Quant au professionnalisme de police anglaise, il est un peu débordé par des situations difficiles à analyser. Grâce à tout cela, Harstad nous offre un captivant récit, riche en péripéties, mouvementé à souhait. Une bonne dose de tension et de suspense, mais aussi une part d’humour bienvenue. Un polar de belle qualité, dans la meilleure tradition, qui ne décevra pas les lecteurs.

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22 novembre 2009 7 22 /11 /novembre /2009 07:21
 

Située près de La Baule, Guérande est bien connue pour son fameux Sel de Guérande. Mais cette petite ville de Loire-Atlantique (44) organise aussi chaque année un Festival du livre en Bretagne. Samedi 21 et dimanche 22 novembre 2009, la 6e édition de ce salon du livre généraliste a accueilli les lecteurs. On y trouvait sans doute assez peu d’auteurs de polars. Néanmoins, Christian Blanchard, Jean Failler, Firmin Le Bourhis, Jean-Pierre Bathany, Jean-Luc Le Pogam, Martina Moriss et quelques autres étaient bien présents. Petit reportage photo (le 21 novembre) sur plusieurs de ces auteurs.



 


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21 novembre 2009 6 21 /11 /novembre /2009 07:54
 

Les 28 et 29 novembre 2009, La Ferté-sous-Jouarre (77, Seine et Marne) organise son 2e salon des Littératures policières. Intitulé La Ferté sous Polar, l’évènement se déroule à la médiathèque Samuel Beckett (24 rue du Port aux Meules). L’invité d’honneur est le cinéaste Jean-Pierre Mocky.

Samedi 28 novembre

Autour d’Arsène Lupin - Exposition d’affiches cinéma et de photos d'exploitations en provenance du monde entier depuis le cinéma muet jusqu’à nos jours - Exposition sur la vie et l’oeuvre de Maurice Leblanc et d’objets de l'univers d’Arsène Lupin avec Arsène Lupin, «lui-même » pour vous guider dans votre visite - Editions rares et documents autographes de Maurice Leblanc

10h-15h : dédicaces par les auteurs - 15h: table ronde "Actualité de Maurice Leblanc" en présence de Marc Boulanger, spécialiste de l'univers de Leblanc, Thierry Gillibert, spécialiste de la littérature policière, et Florence Boespflug Leblanc, petite-fille de Maurice Leblanc - 16h30: remise des prix du concours de nouvelles policières, prix jeunes (8 nouvelles reçues) et prix adultes (20 nouvelles). Jean Pierre Mocky et Jocelyne Sauvard remettront les prix aux gagnants - 17h: remise du prix du public de la photo d'atmosphère - 20h: conférence-débat sur l'affaire Seznec par Denis Seznec, petit-fils de Guillaume Seznec et président de l'association “France Justice”. Salle de conférence du Lycée Samuel-Beckett, entrée gratuite.

Dimanche 29 novembre

Le salon ouvre ses portes à 10h30.

14h : table ronde "actualité de Maurice Leblanc" pour ceux qui n'ont pu être présents le samedi - 15h : des lycéens du Lycée Samuel Beckett ayant lu et analysé des romans des auteurs présents avec leur professeur de français remettront le Prix des lycéens "la Meulière Noire" à l'un des 6 auteurs sélectionnés - 16h : Clôture de la résidence d'auteur de Jocelyne Sauvard. A la Ferté depuis 10 mois, elle a proposé de nombreuses cartes blanches à la bibliothèque, en invitant des écrivains, poètes, journalistes, comédiens.

Les auteurs annoncés durant ces deux jours :

Abdel Hafed BENOTMAN - Renée BONNEAU - Gilles BORNAIS - Luc BOSSI - Catherine BEIGEL (auteur jeunesse) - Pierre CHERRUAU - Marc FERNANDEZ - André FORTIN - Armand GAUTRON - Christophe GROS DUBOIS - Giselle GUILLO - Karine HURY - Frédéric JOST - Sylvain LARUE - Michel LEYDIER - Jacques MONDOLONI - Jean-Pierre ORSI - Joseph OUAKNINE - Evelyne Pelerin NGO MAA (auteur jeunesse) - Hubert PROLONGEAU - Patrick RAYNAL - Jean-Christophe RAMPAL - Maryse RIVIERE - Jean-Jacques REBOUX - Denis SEZNEC - Guillaume SECALATI - Gisèle MEUNIER - Gilles DEL PAPAS - Christian EPANYA (illustrateur)

Médiathèque Samuel Beckett

24 rue du Port aux Meules, 77260 la Ferté sous Jouarre

Téléphone : 01.60.22.74.91

e-mail : bibliotheque@la-ferte-sous-jouarre.fr

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20 novembre 2009 5 20 /11 /novembre /2009 07:21
 

Tous ceux qui aiment les recueils de nouvelles vont être comblés en cet automne 2009. On a déjà évoqué ici l’excellent recueil d’Alain Emery "Divines antilopes". En voici cinq autres, qui démontrent la diversité de ces ouvrages.

Sept nouvelles sont au programme de "L’empreinte sanglante" (Éd.Fleuve Noir). Tous ces textes prennent pour base une formulation de Nathaniel Hawthorne, qui fut un des grand maîtres de la littérature américaine: “L’empreinte sanglante d’un pied nu, la suivre au long d’une rue.” Le sujet a inspiré les meilleurs auteurs français de purs thrillers : Raphaël Cardetti (Ma plus belle histoire d’amour), Maxime Chattam (Le fracas de la viande chaude), Olivier Descosse (Le raid), Eric Giacometti et Jacques Ravenne (Délocalisation), Karine Giébel (J’aime votre peur), Laurent Scalese (Dernier contrat), Franck Thilliez (Ouroboros). Nul doute que, chacun à sa manière, ils sauront faire frissonner les lecteurs. C’est aussi une autre approche de ces romanciers qui, d’ordinaire, publie des ouvrages denses bien plus longs.

Pour rester parmi les auteurs célèbres de suspenses, Pocket réédite un recueil de nouvelles paru en 2006, "Les morsures du doute" de Nicci French. Voici la présentation des trois nouvelles composant ce recueil : Joey a “huit ans et quart”. Un papa plein d’affection et une jolie maison. Joey avait également deux chats. Mais Minnie, la plus petite, s’est enfuie. Evaporée comme Cathy, la jeune fille au pair qui vivait avec eux. Comme Alison, sa grande sœur. Les gens s’en vont et on ne les revoit plus. Mais ne demandez pas à Joey, elle ne sait rien… Rory avait cinq ans. Sa mère prend sur elle de vider sa chambre. Son père, depuis le drame, perd un peu les pédales. Qui aurait pu se douter qu’une simple piscine détruirait toute la famille ? Et, Max, l’aîné, le survivant, de garder son chagrin secret. Si secret. Trop secret… Et les secrets sont si lourds à porter : cette femme, parfaite mère au foyer, le sait bien, elle qui ne peut oublier ni faire taire sa conscience… On connaît les qualités du couple Nicci French, que l’on retrouve ici avec plaisir sous une forme différente.

Chez Archipoche, on ne peut que recommander "Le goût de la mort", recueil de nouvelles d’Ed McBain. Il s’agit de textes publiés au tout début de la carrière de ce grand auteur, de 1952 à 1957, dans le magazine Manhunt. Elles n’ont été publiées qu’en 2008 en France, et sont aujourd’hui rééditées en format poche. Inutile de rappeler qu’Ed McBain fut un romancier qui maîtrisait à la perfection ses intrigues, ses dialogues et ses ambiances. Dans un avant-propos à lire absolument pour son aspect documentaire, l’auteur nous raconte ses premiers pas dans l’écriture. Engagé par l’agent littéraire Scott Meredith, il eut l’opportunité de lui proposer ses nouvelles. Voilà comment il a “appris à écrire”, selon ses propres termes. Puis, pour chacun des neuf textes, Ed McBain ajoute une petite présentation du contexte de publication. Un recueil qui met en scène avec sobriété et justesse de très jeunes gens en perdition, déjà marqués par la vie. Il suffit de lire, dès le premier texte, l’histoire de Stevie (17 ans) qui a été interpellé pour un braquage minable. “Première infraction” dont on suit la procédure d’identification du jeune délinquant… Et encore ce “Meurtre de gamin” où deux flics compatissants enquêtent sur un coup de feu accidentel qui a causé la mort d’un enfant, l’aîné ayant tué son jeune frère… Bien que débutant, Ed McBain possédait déjà un remarquable sens narratif.

Rock et polar appartiennent à la même famille. Publié aux éditions Buchet-Chastel, "London Calling" rend hommage au célèbre album (de 1979) du groupe The Clash. Trente ans plus tard, Jean-Noël Levavasseur a réuni ici les textes de dix-neuf auteurs de polars. Ces nouvelles inédites sont inspirées, non pas par le contenu des chansons, mais par chaque titre de l’album. Ensuite, chacun illustre à sa manière. Belle affiche pour ce recueil, avec des textes de: Jean-Hugues Oppel, Thierry Crifo, Pierre Mikaïloff, Max Obione, Olivier Mau, Annelise Roux, Jan Thirion, Marc Villard, José-Louis Bocquet, Mouloud Akkouche, Michel Leydier, J.N.Levavasseur, Thierry Gatinet, Sylvie Rouch, Jean-Bernard Pouy, Frédéric Prilleux, Christian Roux, Caryl Férey, Jean-Luc Manet. Outre des nouvelles noires et variées, ce recueil est préfacé par Antoine de Caunes, avec une chronologie de la carrière des Clash. Les illustrations sont de Serge Clerc.

Le festival de Lamballe Noir sur la Ville est, chaque année, associé à un concours de nouvelles donnant lieu à la publication d’un recueil. C’est le classique thème du monde ferroviaire qui a été choisi cette fois pour "Tout le monde descend" (Éd.Terre de Brume). Sujet toujours bienvenu qui a inspiré cinq auteurs pros (et non des moindres): Abdel-Hafed Benotman, Laurent Martin, Pascal Millet, Jean-Paul Nozière, et Lalie Walker. Les auteurs (semi)amateurs lauréats du concours sont publiés à leurs côtés: Dominique Chappey, Martine Chesnel, Joël Hamm, Axel Sénéquier, et Serge Reynaud. Avec, en prime, un texte de Patrick Pommier. Comme il se doit, chacun cultive son propre style, exploite le thème à sa façon. Mais toujours dans la veine du roman noir.

Cinq recueils exprimant la diversité du choix. Qui dira que l’on ne publie plus assez de nouvelles en France ? Aux lecteurs d’apprécier maintenant ces recueils.

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19 novembre 2009 4 19 /11 /novembre /2009 18:21
 

Alain Bron nous présente son dernier roman : "Le Fruit du doute" (ODIN éditions)

Par un matin d’été, le commissaire Berthier est appelé pour enquêter sur la mort d’une fillette étranglée au bois de Vincennes. Acte d'un prédateur ou amour malade ? Le même jour, il trouve un carton dans le hall de son immeuble. Dans le carton, un bébé abandonné. Enfant sacrifié ou acte d'amour ?

Deux enquêtes sur le fil. Celle du meurtre, affaire officielle et médiatisée. Celle de l’abandon, affaire personnelle et clandestine. Berthier pourrait se contenter des apparences, d’autant que tout désigne un coupable. Il pourrait par ailleurs renoncer à l’énigme du bébé, d’autant que les pressions s’accumulent sur sa vie de flic et sa vie conjugale. Mais voilà…

L’auteur interroge le désir d’enfant avec un regard qui épingle la société bien droit, mais avec humour et tendresse. Il pourrait juger et faire la morale. Il pourrait se complaire dans la noirceur du monde. Mais voilà…

Pour les Parisiens, la première dédicace se fera le lundi 30 novembre au Théâtre Lucernaire (53 rue Notre-Dame des Champs - 75006), de 18h à 20h30

Plus de détails sur : http://alainbron.ublog.com/

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Toutes mes chroniques, résumés et commentaires, sont des créations issues de lectures intégrales des romans analysés ici, choisis librement, sans influence des éditeurs. Le seul but est de partager nos plaisirs entre lecteurs.

Spécial Roland Sadaune

Roland Sadaune est romancier, peintre de talent, et un ami fidèle.

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