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19 octobre 2009 1 19 /10 /octobre /2009 06:17

Dans son nouveau roman, “La route de Gakona”, Jean-Paul Jody s’intéresse aux effets des ondes électromagnétiques et à la manière discrète dont certains États les utilisent. S’appuyant sur une très riche documentation, assortie de détails d’autant plus angoissants qu’ils sont précis, l’auteur nous suggère des hypothèses qui ne relèvent (hélas) plus de la science-fiction. Mais il s’agit également d’un excellent roman d’action. Le couple de héros nous entraîne dans leurs trépidantes aventures, de la région nantaise jusque sur la glaciale et impraticable piste Chilkoot.

Pour occuper son temps en l’absence de sa compagne, le détective privé Kinscoff accepte d’enquêter sur le suicide suspect d’un retraité nantais. Bricoleur inventif, l’homme n’avait aucune raison de mettre fin à ses jours. Il était membre d’un réseau de passionnés des techniques électromagnétiques, lui-même testant des expériences curieuses. Kinscoff interroge son ami Babou, de la compagnie Royal de Luxe. Le retraité avait retrouvé un des multiples brevets du scientifique Tesla, un visionnaire du début du 20e siècle. Celui-ci imagina maîtriser les ondes afin de fournir à tous de l’électricité gratuite, projet que rejetèrent les industriels de son temps. Par contre, les militaires s’inspirèrent de ses travaux, exploitant l’idée d’un “rayon de la mort” permettant de contrôler le mental humain. Quand l’éléphant de Royal de Luxe est saboté, c’est Babou qu’on vise. Rejoint par sa stagiaire effacée Cathy, Kinscoff interroge un radioamateur, ami de Babou. S’il n’est pas parano, des expérimentations extrêmement dangereuses pour les êtres humains seraient en cours. Après avoir été attaqués en voiture, Kinscoff et Cathy rentrent à Paris. La stagiaire cherche des infos sur les brevets de Tesla, sur les expériences actuelles concernant le climat, et sur les “chemtrails”. Ses découvertes sont, pour le moins, fort inquiétantes. Kinscoff, son associé et Cathy se savent surveillés par un individu. Il vaudrait mieux cesser leur enquête.

Dans l’ombre, l’américain Schramm dirige une opération de grande envergure. Pour protéger un programme expérimental, il envoie à travers le monde ses deux tueurs, Doug et Daemon. Ceux-ci ont supprimé des radioamateurs en Pennsylvanie, dans le désert australien, le retraité nantais et un vieux savant japonais. Schramm a obtenu la collaboration des services secrets français. C’est ainsi que le maître agent Tiez a engagé son ami Melchior. C’est lui qui surveille les agissements de Kinscoff, cherchant à réduire au silence ceux qu’il contacte. Une spécialiste des “chemtrails” a été ainsi éliminée. Tandis que Kinscoff étudie la documentation du retraité nantais, Cathy s’informe sur le conditionnement humains et ses divers procédés. Certaines BD et autres récits de science-fiction ne sont peut-être pas si éloignés de réalités d’aujourd’hui. Une climatologue d’origine coréenne, experte du réchauffement climatique, expose à Kinscoff les théories controversées sur ces questions. Elle évoque une base expérimentale norvégienne, pouvant correspondre aux vieux projets de Tesla. Kinscoff et Cathy se rendent le plus discrètement possible en Norvège. Malgré les précautions, Schramm est avisé de leur destination. Après avoir éliminé l’Irlandais Mike à Bangkok, les tueurs Doug et Daemon sont envoyés en Norvège.

Le jeune scientifique Tobias est d’une aide précieuse pour Kinscoff. Cathy vit avec ce séduisant Noir sa première aventure amoureuse. La base norvégienne abrite un réchauffeur ionosphérique, mais sa puissance reste relative. Par contre, un centre d’expérimentation beaucoup plus secret existe en Alaska. Tandis que le duo de tueurs continue à semer la mort derrière eux, Kinscoff et Cathy se rendent au Canada, de Montréal au Yukon. Ils vont encore confrontés à de nombreux périls…

Les autorités américaines utilisent tous les moyens pour juguler la puissance de leur seul adversaire économique actuel, la Chine. Les services secrets continuent à fomenter des troubles, comme en Birmanie ou au Tibet, ou en soutenant les opposants Ouïgours. Ne peut-on pas imaginer que, s’inspirant des généreux travaux de Tesla, les Etats-Unis cherchent “scientifiquement” à affaiblir la Chine ? Ainsi certaines catastrophes seraient moins “naturelles” qu’on ne le dit… Les ondes sont utilisées dans notre quotidien, de la téléphonie aux pluies volontairement provoquées. Les faits sont éloquents, et aucun organisme n’a la possibilité de contrôler sérieusement (et de limiter, sans doute) les applications souvent secrètes de ces manipulations des ondes. Évidemment, sont traités de paranoïaques ceux qui posent des questions, qui formulent des suppositions pourtant plausibles. L’auteur ne ménage pas certains prétendus apôtre de l’écologie et de la paix, d’une sincérité un peu discutable. Une bonne dose de suspense complète idéalement les nombreuses informations délivrées ici. Car Kinscoff et Cathy traversent mille dangereuses péripéties, dans ce qui est aussi un remarquable roman d’aventures.

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18 octobre 2009 7 18 /10 /octobre /2009 14:55
 

Parmi les livres qu'Action-Suspense a évoqués en 2009, plusieurs ont obtenu des récompenses. Au printemps, les romans de Patricia Parry (“Cinq leçons sur le crime et l'hystérie”) et de Michel Dréan (“La lune dans le kenavo”) ont obtenu des prix Plume de Cristal, au Festival de Liège (Belgique). Et Pascal Martin a reçu le Prix Intramuros pour “La traque des maîtres flamands”. Ces auteurs les ont amplement mérités, leurs qualités étant évidentes. 
 

Parmi les plus récentes distinctions, citons le Prix Maurice Renault (attribué à une œuvre documentaire) décerné par l'association “813” à Une brève histoire du Roman noir (Éd. L’œil Neuf) de Jean-Bernard Pouy. Rappelons ce qu’il nous disait de ce livre à sa publication : « D’autres, et pas des moindres (dont Claude Mesplède), ayant déjà fait le boulot, l’objet de ce petit opuscule est de résumer tout ce que j’ai pu proférer, quelquefois en toute impunité (et depuis plus de vingt ans) lors des nombreux débats, rencontres et conférences auxquels j’ai été convié. Je sais être inexact, réducteur, et surtout oublieux. Je connais mes dadas, mes a priori et mes manques. Je les assume d’autant plus que c’est par passion pour cette littérature que je me suis permis d’en dresser une sorte de “carte de visite” perso. »

Action-Suspense a évoqué le roman de Benoît Séverac Rendez-vous au 10 avril, publié dans la collection Noire d’Histoire des Éditions TME. Bonne nouvelle, le prix Mémoire d'Oc 2009 a été décerné à cet ouvrage. Ce prix Midi-Pyrénéen récompense un travail historique mettant à l'honneur le patrimoine occitan. Dans ce roman, était largement évoquée l'école vétérinaire de Toulouse en 1921. C'est la première fois en seize ans qu'il revient à un polar.

À l'occasion du Festival Polar & Co de Cognac, le roman de Jeffrey Archer Seul contre tous (Éd.First Thrillers) vient à son tour d'être récompensé par le Prix POLAR International 2009. Ce roman s'inscrivant dans la grande tradition de la Littérature populaire méritait effectivement un tel Prix. Jeffrey Archer nous propose ici une version actuelle du Comte de Monte-Cristo, tout aussi passionnante que l'original.
- Pour en savoir plus sur chacun de ces romans, cliquez sur les titres en couleur -

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17 octobre 2009 6 17 /10 /octobre /2009 09:25
 

Ce week-end des 17 et 18 octobre, les passionnés de polars ont rendez-vous à Cognac, pour le festival Polar & Co.

Les Prix suivants ont été remis à Cognac, lors du 14e Salon « POLAR & CO » qui ouvre ses portes au public Samedi 17 et Dimanche 18 octobre au Palais des Congrès « La Salamandre » et au Couvent des Récollets (9h30-12h30 & 14h30-19h00). Au programme : Hommage à Georges Simenon, séances de signatures et de dédicaces, conférences, expositions, lectures, projections. 40 romanciers, 15 auteurs de BD, 15 acteurs, comédiens, dialoguiste, producteurs, réalisateurs et scénaristes. Entrée Gratuite. Tous les Lauréats seront présents pour signer et dédicacer leurs ouvrages primés.

Prix POLAR Jeunesse / 2009

« Rouge crime » de Mary HOFFMAN, éditions Flammarion

Prix POLAR International / 2009

« Seul contre tous » de Jeffrey ARCHER, éditions First

Prix POLAR / 2009

« Un automne à Rivers Falls » d’Alexis AUBENQUE, éditions Calmann-Lévy

Prix COGNAC du Meilleur Album BD « One Shot » 2009

« Petites coupures » de V. GRAVE & J. INCARDONA, édité par Les Enfants Rouges
Prix COGNAC du Meilleur Album BD « Série » / 2009

« Taxi Molloy - Cycle 1 - Tome 1/1» de CHABERT & DIMBERTON, édité par Bamboo
Pour tous renseignements, cliquez sur cet article 

 

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15 octobre 2009 4 15 /10 /octobre /2009 06:11
 

L’inspecteur Pendergast, du FBI, est le héros d’une série de suspenses écrits par Douglas Preston et Lincoln Child. Cinq aventures de Pendergast sont désormais disponible en version poche, chez J’ai Lu (d’autres suivront). Voilà l’occasion de revenir sur les intrigues de ces romans.

"Les croassements de la nuit". Au milieu d'un champ de maïs, le shérif Hazen fait une macabre découverte : le corps mutilé d'une femme. Non seulement le cadavre a été scalpé, mais une vingtaine de corbeaux morts ont été empalés sur des flèches indiennes, et disposés en cercle tout autour. Quelques heures plus tard, l'inspecteur Pendergast, pose ses valises dans cette bourgade du Kansas, persuadé qu'un tueur en série vient de frapper. De fait, les crimes se succèdent, paralysant les habitants de Medicine Creek. Pourtant, si les mises en scène macabres sont toujours aussi élaborées, le mode opératoire diffère chaque fois, laissant augurer un scénario évolutif. Un tueur en série d'un nouveau genre, sans doute. Quel crédit accorder à la Légende des 45, selon laquelle le fantôme de Harry Beaumont, mort en 1865, hanterait encore les tumulus indiens pour se venger ?

"La chambre des curiosités". Le premier serial killer de l'histoire sévissait à Manhattan. En creusant les fondations d'un immeuble, les bulldozers d'une entreprise de construction mettent au jour les restes de trente-six adolescents, savamment mutilés. L’œuvre d'un certain Dr Enoch Leng, un tueur en série des années 1880. Peu après la découverte de ce charnier, de nouveaux meurtres surviennent, qui plongent New York dans l'angoisse. Pas de doute : le mode opératoire est bien celui du Dr Leng. L'assassin a-t-il découvert le secret de la jouvence éternelle ou, plutôt, a-t-il fait des émules ? C'est cette énigme que doivent résoudre l'inspecteur Pendergast, du FBI, l'archéologue Nora Kelly et le journaliste William Smithback. Rapidement. À moins qu'ils n'aient, à leur tour, envie de servir de cobayes.

"Danse de mort". Quand le chauffeur de l'inspecteur Pendergast du FBI, prie le sergent Vincent d'Agosta de le suivre, celui-ci s'attend à enfin retrouver son ami, dont il est sans nouvelles depuis leur aventure précédente (Le Violon du diable). Mais d'Agosta se voit remettre une lettre, dont les premiers mots le font frémir : « Mon cher Vincent, si vous lisez ces lignes, cela signifie que je n'ai pas survécu ». La suite le fait pâlir. Pendergast lui confie la mission d'empêcher Diogène, son propre frère, de commettre un forfait dont il planifie l'exécution depuis des années : un crime parfait qui marquera l'apothéose de sa carrière criminelle.
Comment d'Agosta pourrait-il seul, et en sept jours seulement, déjouer un meurtre dont il ignore tout ? Et comment lutter contre un tel adversaire, supérieurement intelligent mais dépourvu de toute conscience morale et vouant à l'humanité un profond mépris ? Heureusement, l'inspecteur Pendergast est prêt à revenir du pays des morts pour prêter main forte à son ami. Débute alors une valse effrénée entre Abel et Caïn, qui pourrait se révéler mortelle.

"Le violon du diable". Après avoir mis fin aux agissements d'un savant fou (La Chambre des curiosités), et un séjour dans une petite bourgade du Kansas afin de démasquer un étrange serial killer (Les Croassements de la nuit), Pendergast est de retour à New York. Il doit aussitôt enquêter sur quatre crimes aussi horribles qu'inexplicables, laissant supposer l'intervention du diable en personne. Pour comprendre l'origine de ces meurtres, et tenter d'y trouver une explication rationnelle, Pendergast, épaulé par le sergent d'Agosta, devra remonter quelque vingt ans en arrière. En 1974, au cours d'un voyage en Italie, quatre étudiants mettaient la main sur un Stradivarius rarissime que l'on croyait disparu. On sait que ces violons possèdent des propriétés aiguisant certains appétits. De New York à Florence, Pendergast et d'Agosta se lancent dans une aventure mêlant surnaturel, enquête policière et complot scientifique.

"Le livre des trépassés". Au Muséum d'Histoire naturelle de New York, Nora Kelly se prépare à présenter au public le sarcophage de la momie égyptienne Senef. C’est oublier la malédiction qui semble lui être attachée. En effet, plusieurs employés sombrent dans la folie et assassinent leurs collègues. Pendant ce temps, avec l'aide de ses amis D'Agosta et Constance, Pendergast parvient à s'échapper de prison. Très vite, il comprend que le responsable des meurtres n'est autre que Diogène, son propre frère. Le soir de l'ouverture de la tombe de Senef, Diogène réussit à enfermer les personnalités présentes dans la salle de la momie. Grâce à un stratagème technologique diabolique, il les oblige à s'entretuer. Pendergast parvient à déjouer son plan et à délivrer les prisonniers. Diogène prend la fuite. Débute alors une course-poursuite qui mène les deux frères en Italie, au sommet d'un volcan en éruption. Pendergast gagnera-t-il son combat contre son frère diabolique, et réussira-t-il à prouver son innocence ?

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14 octobre 2009 3 14 /10 /octobre /2009 16:34
 

Parmi les rendez-vous des passionnés de polars, le Festival "Sang d’Encre" de Vienne est incontournable. A cette occasion, sont décernés plusieurs récompenses importantes (Prix "Sang d’encre", Prix des lycéens Sang d’encre, Prix des lecteurs "Gouttes de Sang d’encre" et Prix BD "Bulles d’encre"). Animations, débats et expos sont programmées. Cet évènement aura lieu les 21 et 22 novembre 2009.

Voici la liste des auteurs annoncés pour ce 15e Salon du livre (salle des fêtes, place de Miremont).

Brigitte AUBERT - Laurence BIBERFELD - Nadine MONFILS - Jeanne DESAUBRY - Sylvie DESHORS - Roselyne BERTIN - Romain SLOCOMBE - Laurent BONZON - Jean-Bernard POUY - Denis BRETIN - Michel BUSSI - José Emanuel FAJARDO - Sebastian CHARLES - Paul COLIZE - Michel DE PRACONTAL - Raphaël CARDETTI - François JOLY - Grégoire HERVIER - Jean-Pierre LARMINIER - Philip LE ROY - Marin LEDUN - Pierre LEMAITRE - Roger MARTIN - Karim NEDJARI - Max OBIONE - Jean-Hugues OPPEL - José OVEJERO - Gilda PIERSANTI - Philippe BOUIN - Florian ROCHAT - Gérard STREIFF - THIEBLEMOND - Antonin VARENNE - Francis ZAMPONI - Bernard FORAY ROUX - Philippe DEBLAISE - Xavier-Marie BONNOT...

Tout le programme : http://www.sangdencre.org/

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14 octobre 2009 3 14 /10 /octobre /2009 06:32

 

Le Prix SNCF du polar 2008 a été attribué à Karine Giebel pour “Les morsures de l’ombre”. Retour sur cette angoissante intrigue. Ce matin de décembre, lorsque le commandant Benoît Lorand se réveille, il ignore où il se trouve. Il découvre ce qui l’entoure. Des murs et des odeurs qu’il ne connaît pas. Une cave. Et surtout des barreaux. Il est prisonnier. Une femme, magnifique, lui rend visite. Sa tortionnaire. Les souvenirs reviennent : elle était en panne, il l’a aidée, l’a raccompagnée chez elle. Il avait envie de lui plaire. Et puis… le trou noir.

Qui est-elle ? Pourquoi l’a-t-elle enfermé ? Il pense à son fils. À sa femme. Les reverra-t-il ? Car peu à peu, une réalité terrifiante s’impose à lui. Elle lui parle de sa sœur, violée et tuée des années plus tôt… par lui… Pour qu’il avoue ce crime, elle est prête à tout. À l’affamer, à le laisser dormir dans le froid, à lui faire mal.

Comment pourra-t-il la convaincre qu’il n’a rien à voir avec ce meurtre ?

Au commissariat, tous les hommes de Lorand sont mobilisés pour retrouver leur collègue, mystérieusement disparu. Mais après plusieurs jours, ils n’ont toujours aucune piste si ce n’est l’hypothèse de l’épouse ayant voulu se venger d’un mari infidèle…

Autre récompense, le Prix des Lecteurs «Goutte de Sang d’Encre» pour le roman “Le Magicien” de Jean-Marc Souvira.

Emprisonné depuis onze ans suite à la violente agression d'une vieille dame, Arnaud Lécuyer est un détenu modèle. Personne ne sait qu'il a tué trois de ses codétenus. Personne ne sait qu'il est le Magicien, ce tueur d'enfants qui, des années plus tôt, avait semé la terreur dans Paris en attirant ses proies par des tours de magie. Libéré pour bonne conduite, le petit homme reste discret. Jusqu'à ce que ses démons reviennent lui parler, jusqu'à ce que sa "collection" revienne le hanter. Jusqu'à ce que des enfants croisent sa route... L'agression d'un jeune garçon relance la piste du Magicien.

Le commissaire Ludovic Mistral, de retour des États-Unis où il a rencontré des profilers du FBI, est chargé de l'affaire. Avec des techniques psychologiques bien différentes de celles utilisées lors de la première enquête, il n'hésitera pas à s'exposer personnellement pour faire sortir le monstre de sa tanière, sans se douter un seul instant qu'il met en danger ce qu'il a de plus cher... Une immersion dans l'univers de la police criminelle qui nous fait vivre les deux versions de l'histoire - une plongée dans la tête du policier, mais aussi dans celle du prédateur.

Nouveauté majeure chez Pocket, “L’anneau de Moebius”. Pour se mettre dans l’ambiance d’un roman de Franck Thilliez, rien ne vaut un petit extrait.

« – Ce n’est qu’un rêve, Stéphane. Un stupide rêve comme tu en as déjà fait des milliers, sauf qu’avant, tu ne te souvenais jamais. Alors forcément, celui-là te paraît bizarre. C’est comme… comme une première fois.

– Non ! Dans les rêves, les décors autour de soi changent instantanément, on est incapable de se concentrer, de lire, d’écrire, de calculer. Les études le prouvent. Moi, je lisais les étiquettes, j’écrivais, tout était cohérent.

– À condition de considérer que hurler devant des bouteilles de vin puisse être cohérent. Bon, j’y vais. Et n’oublie pas tes cachets.

Stéphane se redressa.

– Je n’en prendrai plus, ça va mieux.

– Ça va mieux ? Tu trouves ? Ça n’a jamais été mieux. Je ne veux pas revivre l’enfer. Pas cette fois.

Stéphane se coiffa d’une reproduction du masque en latex de The Mask, se faufila devant sa femme et se mit à glousser, en imitant Jim Carrey :

– Ce soir, je te promets, on fera l’amour, ma poule ! L’Amoooour, avec plein de ho, de hi, de ha !

Puis il ôta son déguisement.

– J’ai l’air de ne pas aller bien ?

– Vachement, si.

Elle l’écarta du bras.

– Avant, tu m’aurais fait rire, parce que avant, tu ne te forçais pas, c’était naturel, tout le temps. Là, on dirait plutôt un acteur raté qui essaie de rattraper un coup foireux. À ce soir.

Stéphane resta là, plombé, le masque au bout des doigts. Derrière une fenêtre grise de crasse, il aperçut les jambes fuselées de sa femme, devant l’Audi. Alors que la portière claquait, il réalisa qu’il ne les regardait plus. Qu’il ne la regardait plus.

Dans cette semi-obscurité, ce calme de grotte, il balança le faciès vert sur des planches. Il alluma de puissants halogènes, déclencha la ventilation et caressa quelques-unes de ses œuvres funèbres.

– Ça va toi ? Et toi ? Et toi ?

Il parlait à Peperbrain, à Mabouloff, à Hauntedmouth. Ce dernier monstre, mi-humain, mi-bête, à la mâchoire démesurée – cent quatre-vingts dents acérées, une broutille –, avait servi pour le tournage d’un film de série B, Neuronal Attack. Bon nombre de ses moulages agonisaient dans des brouettes. Ainsi finissaient les créatures de cinéma, à l’identique de leurs créateurs : dans des caves anonymes.

Parmi ces mannequins, il y en avait un dont Stéphane prenait particulièrement soin. Une présence charismatique, exactement de sa taille : 1 m 79. Pour le fabriquer, il avait moulé son propre visage, seul, des pailles dans les narines pour respirer alors que le latex dégoulinait sur les bandes de plâtre. Le crâne ouvert du monstre laissait apparaître, à la place du cerveau, une autre reproduction réduite de lui-même. Un personnage jamais utilisé en tournage.

Il l’avait appelé Darkness. L’obscurité.

Son obscurité. » © Éditions Le Passage

Depuis toujours, Stéphane Kismet a des visions prémonitoires. Jusqu’à présent, ce n’étaient que de vagues sensations de déjà-vu. Néanmoins, elles avaient fait de sa vie un enfer, entre drames inexplicables et traitements psychiatriques. Aujourd’hui, ses rêves sont précis et s’enchaînent avec une indéchiffrable logique. Il possède une arme, il est recherché par la police. Une petite fille qu’il ne connaît pas est morte… Fraîchement diplômé de l’école de police, Vic Marchal débute à la Criminelle. L’assassinat d’Annabelle Leroy, ex-star du porno, torturée à mort dans une mise en scène macabre, est sa première affaire. Les trajectoires de Stéphane et de Vic vont bientôt se percuter…

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10 octobre 2009 6 10 /10 /octobre /2009 06:23
 

C’est un livre qui, à la fois, concerne tous les citoyens français, et qui n’est pas si éloigné du thème d’Action-Suspense.Les 100 mots de la police et du crimea été publié dans la collectionQue sais-je ?(P.U.F.) en mai 2009. C’est dire que les auteurs, Alain Bauer et Émile Pérez, traitent le sujet au plus près de notre époque. Les définitions de ces100 motssont classées en quatre parties : les concepts et principes, les acteurs, les moyens, les crimes et délits. Ce n’est qu’au début de la deuxième partie qu’on nous présente un historique de l’organisation policière en France. Il n’est pas inutile de rappeler le rôle du lieutenant de police La Reynie, le premier à mener de vraies enquêtes (l’Affaire des poisons). Car la police actuelle est héritière de nombreuses mutations. La féminisation de la police et de la gendarmerie (depuis 1983) n’est pas la moindre des évolutions constatées. Les auteurs évoquent cette question.

Pour que les règles soient claires, on commence donc par souligner les principes qui permettent le respect des droits et de la loi, de la sécurité publique. Cette première partie est intéressante à plusieurs titres. D’abord, on joue un peu trop souvent avec les peurs des populations : “Individuel ou collectif, le sentiment d’insécurité combine le danger réel ou imaginé et la perception de sa gravité (…) Dans certains cas, des autorités ou des organisations sectaires peuvent d’ailleurs jouer sur les peurs collectives (terrorisme, agressions, drogues…) pour renforcer leur emprise sur des populations sensibles. Ainsi le recours systématique à des termes comme «guerre contre» le terrorisme ou la drogue par exemple ne fait que renforcer une certaine psychose en évitant de se prononcer sur les causes réelles de phénomènes criminels.”

Ensuite, l’idée d’une police ayant tous les droits est évidemment fausse. “Les policiers sont tenus de n’employer la force qu’à des fins légitimes ou pour faire exécuter des ordres légaux, et ce proportionnellement au danger encouru ou à la force qu’on leur oppose (…) L’exercice du pouvoir de police doit s’opérer en conciliant le respect des textes garantissant les libertés fondamentales et le devoir qui incombe aux autorités de maintenir l’ordre public.” Il est toujours important de se souvenir que l’usage de la force (y compris en légitime défense) ne doit répondre qu’à un danger avéré. Dans la définition de la “Violence”, on nous précise que “L’usage légitime de la force par le policier est strictement encadré et les abus sévèrement punis.” Souhaitons-le, en effet.

Au passage, il est question de la “Police communautaire”, telle que la conçoive les britanniques, très efficace puisqu’elle limite les infractions mineures et les incivilités. Prévenir plutôt que réprimer, dans le respect des populations, c’est une idée que les politiques ont refusé d’adapter en France. Pourtant, la défunte Police de proximité répondait tant soit peu à cette ambition.

Quand nous lisons des histoires de détectives privés “à la française”, nous restons souvent sceptiques sur l’existence de ces officines. Sans doute n’ont-elles rien à voir avec celles des romans de Dashiell Hammett, Raymond Chandler et des pionniers du roman noir. Toutefois “depuis 1980, les détectives et autres enquêteurs privés sont devenus des agents privés de recherche (APR).” On nous précise qu’il existe plus de 3200 agences de recherches privées en France.

C’est par ce biais que nous allons revenir à notre thème, le polar. Car on ne saurait trop recommander aux romanciers de consulter ce livre, s’ils veulent coller aux réalités policières. Ceci s’adresse d’abord à des auteurs débutants, assez éloignés de la procédure effective. Ils trouveront ici des détails sur les grades des policiers ou des gendarmes (qui ne sont pas tous lieutenants ou brigadiers). Ils verront que l’armement de dotation ne se borne pas au Sig-Sauer SP2022, au Glock17, ou au tonfa. Qu’une opération de surveillance (ah, les fameux sous-marins!) ou d’infiltration est nettement plus encadrée juridiquement qu’ils ne le pensent. Idem pour les écoutes téléphoniques. Ces auteurs néophytes verront qu’une enquête ne peut se contenter d’indices pas toujours probants, ni (surtout) d’aveux décisifs. “Autrefois qualifiée de «reine des preuves», l’aveu est aujourd’hui considéré comme une preuve comme une autre, un élément de preuve laissé à l’appréciation du juge, sans lier celui-ci. La sortie progressive de «la culture de l’aveu» est un des indices de la modernisation des services de police.”

Toujours pour les romanciers, il n’est pas inutile non plus de parler du vocabulaire : si le crime est un terme généraliste, les qualifications de meurtre ou d’assassinat n’ont pas le même sens. Et la légitime défense ne doit être invoquée que si elle est proportionnelle. Un homicide n’inclut pas forcément la préméditation, il peut même être involontaire. Autre confusion à éviter : le mandat de perquisition n’existe pas en France, mais la commission rogatoire (décidée par le juge de l’instruction) est bien un outil à la disposition des enquêteurs. Toutefois, on peut recommander aux mêmes auteurs de ne pas abuser des noms de fichiers (SALVAC, STIC, JUDEX, etc.) ou des abréviations et sigles (OPJ, ADS, PSIG, IGPN, etc.) qui n’ajoutent rien à la crédibilité des intrigues. Si un ADS est un Adjoint de Sécurité, si l’IGPN est l’Inspection Générale de la Police Nationale, autant l’écrire. Il est naturel qu’un roman puise une part de son contexte dans la réalité. Ce livre peut y aider. Néanmoins, une fiction ne doit pas devenir un “Guide de la procédure policière”, bien sûr.

On a pu vérifier que “Les 100 mots de la police et du crime” est un ouvrage documentaire qui mérite d’être lu par nous tous, simples citoyens. Et que nos amis romanciers y trouveront des éléments pouvant augmenter la véracité de leurs histoires.

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9 octobre 2009 5 09 /10 /octobre /2009 06:43
 

Une histoire de détective privé se doit d’être riche en péripéties tumultueuses. Pour que le récit apparaisse crédible, il faut de l’action et des surprises, des adversaires violents ou pervers, des rebondissements successifs. C’est bien le cas du roman de Jacqueline Remy “L’éternité ne suffit pas”, nouveauté de la collection Seuil Thrillers.

Âgée de 31 ans, Laura Cairn est détective privé à Paris, assistée par le jeune et efficace Odilon. Son vrai nom est Alice Cazeneuve. Vivant une relation complexe avec son mari et leur fillette, Laura envisage aujourd’hui d’entrer dans la police. Quand Malvina Duval-Klein l’engage, pour une énième affaire d’adultère en vue d’un divorce, Laura commence par refuser. Toutefois, le charismatique Hubert Duval-Klein, 63 ans, grand spécialiste affirmant augmenter la longévité de l’être humain, intrigue la détective. Un court séjour dans sa clinique permet à Laura d’observer la clientèle d’Hubert Duval-Klein, petit monde surveillé par un costaud nommé Anselme, et d’approcher le maître des lieux. Laura fait aussi la connaissance du fils d’un premier mariage, Nicolas Duval-Klein, qui semble un peu paumé. Rien de probant pour l’enquêtrice, si ce n’est que la magnétisme séducteur d’HDK lui inspire autant d’attirance que de méfiance.

Quand Malvina demande à Laura de clore le dossier, elle explique ce qui la rend nerveuse. Son mari et elle ont été récemment victimes de cambrioleurs. Ce gang de “saucissonneurs” revendique une action politique, se nommant Les Vengeurs de la génération cocue. Un policier ami de Laura confirme leur existence. Anonymement, on attire l’attention de la détective sur le douteux suicide d’Élise Bonneval, voisine et amie de Malvina. Cette dernière a brusquement disparu. Même sa sœur Anaïs ignore où elle se trouve, et ne réussit pas à en savoir plus auprès d’HDK. Odilon obtient des éléments sur le suicide d’Élise, qui pourrait impliquer Nicolas Duval-Klein, mais aussi sur le cas d’un ex-associé d’HDK qui affirmait avoir été spolié par celui-ci. Du côte du gang, c’est par les proches de la secrétaire d’HDK que Laura et Odilon dénichent une piste. Cette Jessica, de Drancy, vient d’accoucher d’un bébé, dont son patron semble être le père.

Il reste plutôt dangereux d’enquêter à Drancy, où les petits caïds de la bande de Danyk font la loi. Odilon est victime d’un accident de scooter provoqué, et Laura reçoit ici un accueil agité. Seul le jeune Big Mac accepte de l’aider en secret. Elle s’interroge sur Gregory Martinet, que quelques indices rendent suspect. La détective repère Malvina, enfermée dans un monastère des Alpes, avant que son mari ne la transfère (toujours sous sédatifs) dans une maison de santé de Haute-Savoie. Il prétend qu’elle fait des crises de paranoïa.

Laura prend contact avec la mère de Nicolas, pédiatre, première épouse d’HDK. Sans doute est-ce le décès mal expliqué d’une des amies de celle-ci qui l’encouragea à divorcer, à s’éloigner d’HDK. Laura ne devrait pas se rendre seule à un rendez-vous avec la bande de Danyk. Odilon est blessé en se portant à son secours. Quand Nicolas est arrêté pour la mort d’Élise, HDK le défend vivement. Laura parvient à faire sortir Malvina de clinique, grâce à un ami psy et à Anaïs. Pourtant, même si le cas du gang des “saucissonneurs” est bientôt réglé, bien d’autres points (aussi dangereux) restent à éclaircir pour Laura…

Personnages énigmatiques et situations périlleuses foisonnent tout au long de cette aventure. L’enquêtrice et son assistant sont copieusement agressés chacun leur tour. Et il ne leur est pas aisé de sortir Malvina des griffes de son mari. D’autant que l’intrigue se complique avec le cas du gang des Vengeurs, pas si éloignée de l’affaire originelle. L’auteur n’oublie pas d’évoquer la vie privée, elle aussi fort particulière, de la blonde Laura. Même si elle prévoit d’entrer dans la police, son existence (depuis une enfance perturbée) semble marquée par l’instabilité. S’il exprime peu ses sentiments, le jeune Odilon s’avère efficace, tout en apportant une note plus légère, sans doute. Un roman diablement agité, donc réjouissant pour les lecteurs.

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