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8 octobre 2009 4 08 /10 /octobre /2009 06:20
 

Olivier Cousin vient de publier chez Liv’Éditions son quatrième roman, un polar historique intitulé "Les enchaînés de Landouzan". Petit résumé de cette intrigue, avant l’interview que l’auteur a accordé à Action-Suspense.

Printemps 1583, en Bretagne. Né dans une modeste famille paysanne, le jeune Jacques Blanc est devenu barbier-chirurgien aux armées royales, avec le titre envié de docteur. Il a repris le nom de son noble maître à penser, se nommant désormais Jacques de Lottin. Alors qu’il se trouve à Saint-Brieuc, il est appelé par le sénéchal de la région de Lesneven. Jacques de Lottin effectue le trajet à pied entre les deux villes. Arrivé à Lesneven, les officiels du château lui expliquent la situation. Successivement, trois cadavres ayant la tête brûlée ont été découverts enchaînés près de la chapelle de Landouzan. Au Noël précédent, déjà, on avait trouvé un corps ainsi mutilé au même endroit. L’autopsie des trois corps révèle de minces indices concernant les brûlures.

Ici, on raconte encore la légende du dragon de saint Touzan, qui aurait été enchaîné à cet endroit. Si le clergé impressionne la population avec ces superstitions, Jacques de Lottin ne se laisse pas abuser. Le procureur et le curé de la paroisse ne cachent pas leur hostilité au médecin. Par contre, le chapelain du château lui offre un soutien, en la personne du jeune moine Thénénan. Jacques remarque que la route bordant la chapelle est assez fréquentée, ce qui suppose que l’assassin agit avec prudence. Aidés par la chance, Jacques et Thénénan repèrent près de la chapelle un trio de malandrins préparant quelque mauvais coup. Les trois brigands résistent à leur interpellation, blessant Thénénan, tandis qu’un des bandits est tué. Jacques doit soigner le moine dans un moulin proche, où il tombe sous le charme d’une belle jeune femme. Pendant ce temps, les voleurs rescapés sont arrêtés. Bien qu’ils ne soient pas des tueurs, le duo est vite jugé et condamné. Leur exécution ne met pas un terme à l’affaire, car il y a bientôt d’autres victimes…
Le sinueux parcours de vie du héros apparaît très crédible. Le contexte est reconstitué avec soin, sans inutile excès d’érudition. À l’aise dans ses descriptions, l’auteur nous offre une narration fluide, avec de nombreuses et palpitantes péripéties.

L’auteur répond maintenant à quelques questions.

Pour ton quatrième roman, un polar historique situé dans la Bretagne des années 1580, ton héros est Jacques Blanc de Lottin. Présente-nous ce héros?

Olivier Cousin : Un drôle de coco ! Attachant et agaçant à la fois, j’espère. Comme tout un chacun. C’est un fils de fermier de la région de Saint-Brieuc qui devient barbier-chirurgien parce qu’un jeune seigneur local, impressionné par sa dextérité, décide de le former. Lui-même est un émule d’Ambroise Paré. Grâce à ce maître et sa fréquentation des champs de bataille, il se spécialise dans les blessures par la poudre et le feu. Il a plusieurs passions : les vilaines blessures, les vers (les asticots qui servent à soigner et, évidemment, les vers poétiques), sans oublier les femmes… Physique quelconque et sagacité un peu au-dessus de la moyenne. Un chirurgien peut facilement être appelé sur des scènes de crime et lorsque celui-ci possède ce côté « humaniste qui veut tout savoir », facile de le pousser à enquêter…

On peut imaginer que tu t’es basé sur une solide documentation pour évoquer cette époque assez lointaine ?

O.C. : Pas spécialement dans le but d’écrire ce livre-là. J’ai toujours aimé la Renaissance. Je lis souvent des poètes du 16ème ou des textes qui ont trait à cette période et, au fur et à mesure, j’ai inconsciemment engrangé des informations et des idées qui ont fini par vouloir se mettre ensemble… Jacques de Lottin doit sa naissance à un faisceau de trucs disparates qui me sont passés par la tête à un moment ou à un autre. Mais bien sûr, une fois que l’intrigue est née, j’ai réactivé mes connaissances, comme on dit, et j’ai lu des choses nouvelles sur cette époque raffinée et brutale à la fois.

En ce temps-là, les légendes et croyances diverses sont vivaces ?

O.C. : J’imagine. Aujourd’hui l’irrationnel n’a pas disparu, alors qu’est-ce que ça devait être au 16e siècle ! Quoi qu’il en soit, j’aime beaucoup mêler une légende avérée (ou inventée mais dans le style de celles qu’on connaît) à une fiction. Je l’avais déjà un peu tenté dans "Les Muets de Trécorbier", qui n’a rien d’un polar historique, celui-là. Et puis la Bretagne est si riche en légendes que ça me paraît impossible de ne pas m’y référer, directement ou indirectement quand j’écris une intrigue qui s’y déroule…

C’est aussi une époque ou brigands et malandrins sont nombreux, où il est dangereux de voyager ?

O.C. : Je me demande s’il n’est pas plus dangereux de voyager de nos jours ! Même si je me sers de malfaisants qui attendent leur heure au bord des routes, il faut éviter de tomber dans les clichés faciles du "bandit des grands chemins". Au romancier de trouver mieux.

Ton héros est sensible à la poésie, ce qui le rapproche de toi ?

O.C. : Oui, bien sûr. C’était un de mes défis : inclure pas mal de petites choses sur la poésie – parce que j’aime beaucoup en lire aussi bien qu’en écrire – dans un roman qui soit tout de même une mécanique à suspense la mieux huilée possible. Et puis ça permet de montrer la richesse de la poésie de cette époque ; "Mignonne allons voir si la rose" et "Heureux, qui comme Ulysse…" c’est bien, mais la poésie de la Renaissance ne se réduit pas à Ronsard et Du Bellay, loin s’en faut ! Pour s’en rendre compte, il suffit de relire Papillon de Lasphrise par exemple, qui devient d’ailleurs un personnage du roman.

Il y aura de futures aventures de Jacques de Lottin ?

O.C. : La seconde est assez bien avancée. Une troisième germe déjà, assez loin au fond de ma caboche. Après on verra. Ce qui est certain, c’est que j’ai conçu le personnage avec l’idée de le réutiliser – et ça a été une première pour moi de créer avec cette arrière-pensée. Le personnage m’intéresse et je suis moi-même curieux de découvrir où il peut me conduire. Mais je travaille aussi parallèlement à un roman contemporain.

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7 octobre 2009 3 07 /10 /octobre /2009 06:20

C’est une intrigue d’excellent niveau que nous propose James Grippando dans “La prière des défunts”, aujourd’hui disponible chez Pocket. Commençons par un résumé de cette histoire sous haute tension.

À Miami, l’avocat Jack Swyteck doit assurer la défense d’un SDF qui se fait appeler Falcon. Ce marginal d’origine cubaine a menacé pour la troisième fois de sauter du haut d’un pont, exigeant de parler à la fille du maire. Celle-ci, Alicia Mendosa, est officier de police. Vincent Paulo, policier négociateur devenu aveugle, a plus ou moins calmé Falcon. Jack sait déjà que la Justice réclamera une forte caution pour libérer son client. Falcon possède un compte dans une banque de Nassau, aux Bahamas. Dix mille dollars sont négligeables, par rapport aux deux cent mille en billets contenus dans le coffre. Peu après que Falcon soit sorti de prison, le cadavre d’une femme est découvert dans le coffre de la voiture lui servant de logement. Falcon est en fuite.

Jack et Theo Knight, son meilleur ami, un colosse Noir jadis condamné à la peine de mort, sont braqués par Falcon dans leur voiture. En pleine parano, le marginal réclame le fric du coffre. Leur équipée se termine par un accident, la voiture défonçant un motel. Falcon prend en otage deux jeunes prostituées se trouvant dans une chambre, ainsi que Theo. Vincent Paulo est appelé pour négocier. Falcon ne lui fait pas confiance, préférant s’adresser à Jack. L’avocat se rend à Nassau pour récupérer l’argent du coffre. Les billets ne s’y trouvent plus. À la place, un message en espagnol : "Où sont les Disparus ?". De retour en Floride, Jack est prié par le maire Mendosa de ne pas mêler sa fille adorée à cette prise d’otages.

Falcon refuse de laisser sortir une de ses prisonnières, gravement blessée. Il reste obsédé par une sorte de fantôme, l’image d’une vieille femme, réclamant son collier rituel pour s’en protéger. Theo réussit à avertir Jack et Vincent que Falcon a des explosifs sous son manteau. Il semble exister un lien entre le garde du corps de Mendosa et Falcon. Selon la nounou hispanique (l’abuela) de Jack, Falcon n’est pas Cubain. La préfète a décidé de faire intervenir les tireurs d’élite, ce qui ressemble à une exécution préparée. Jack et Vincent se sentent manipulés, sans être sûrs de savoir par qui. Née en Argentine, Alicia Mendosa s’interroge sur son passé. Jack avoue enfin à Falcon que l’argent n’était plus dans le coffre. Il parait soulagé de le savoir. Cette veille dame venue d’Argentine qui tente d’approcher Alicia a récupéré le pactole. Elle a autrefois connu Falcon, sous le nom d’El Oso…

Jack Swyteck a été le héros de plusieurs romans à succès de James Grippando. Son meilleur ami risquant sa vie, l’avocat est très impliqué dans cette prise d’otages. Malgré une situation sous tension, l’auteur parvient à nous faire un peu sourire (grâce à un quatrième otage ridicule). Les personnages sont plus nuancés qu’il y parait. Falcon n’est pas ce marginal déjanté qu’on imagine au départ, et la dame âgée qui rôde n’est pas exactement une menace. Par ailleurs, tous les ingrédients d’une solide intrigue à suspense sont réunis ici. Soulignons les références à un régime dictatorial d’Amérique Latine soutenu par les Etats-Unis (ce que la population américaine ignorante légitime, invoquant une rébellion terroriste). Excellent suspense !

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6 octobre 2009 2 06 /10 /octobre /2009 06:20
 

Basées à Fouesnant (29), les Éditions Yoran Embanner publient en 2009 deux suspenses. Petite présentation de ces romans.

"Noir dessein en verte Erinn", de Laurence Fontaine

À la suite d'une petite annonce, une jeune anglaise se rend en Irlande afin d'inventorier la bibliothèque d'un vieil excentrique décédé. Elle découvre que cet homme fut un scientifique raté, détesté des villageois. Peu à peu au coeur de la verte Irlande, le passé ressurgit, sous les traits d'un jeune homme, ancien employé du manoir. Il pourrait bien être  à l'origine de crimes et d'accidents inexpliqués, perpétrés dans la région. La musique semble être le lien entre passé et présent, entre instinct et érudition, seule échappatoire à la folie, seul langage capable d'exprimer l'inexplicable. Les paysages, la culture et l'histoire de l'Irlande servent de toile de fond à ce sombre roman. Née à Lille, Laurence Fontaine est passionnée de culture anglo-saxonne. Elle a souvent séjourné en Irlande et aux Etats-Unis. Après un premier roman, Bleu Eldorado (2002), évoquant une Amérique musicale et légendaire, voici son deuxième titre – où la verte Erinn côtoie les spectres d'un passé tourmenté.

"Ne m'appelle pas Lola", de Pierre-Emmanuel Marais

Nantes. Sud Bretagne. Un attentat terroriste. Une femme saute sur une bombe. Pour le lieutenant Moan l’enquête semble facile : une connection entre les activistes bretons d’Askolenn et des nationalistes basques. Commence alors pour Malo, l’étudiant nantais, une longue fuite pour échapper à l’implacable Jakez Moan. Mais que fuit vraiment Malo ? Qui cherche-t-il ? Quel jeu joue Youenn, son frère d’armes ? Et Lola qui ne répond pas… Rythme vif et écriture efficace, pour raconter les mésaventures d’un jeune breton perdu entre violence politique et manipulations policières. Le Nantais Pierre-Emmanuel Marais fait partie d’une nouvelle génération d’auteurs bretons qui écrivent aussi bien en breton qu’en français.

On peut contacter les Éditions Yoran Embanner ici : yoran.embanner@gmail.com

Ou leur diffuseur : Rando Diffusion 65420 IBOS - 05.62.90.09.96

 

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5 octobre 2009 1 05 /10 /octobre /2009 06:25
 

On avait aimé “Dolla”, le précédent roman de Françoise Laurent, déjà publié chez Krakoen. Voici son tout nouveau suspense : “L’hiver continue au fond du magasin (2009).

À Nice, au début de l’été. C’est un petit immeuble, dont Lisianne a hérité au récent décès de son aïeule Charlotte. Lisianne a toujours habité ici. Elle est mariée depuis vingt-cinq ans avec Baudouin, médecin, actuellement en cure. Elle a élevé leurs deux fils, aujourd’hui indépendants. Bonne mère et épouse sans histoire, Lisianne est un parfait exemple de femme au foyer solitaire. Sa locataire Magali, 23 ans, est une névrosée de la propreté. Dans son appartement comme dans sa boutique un peu désuète, elle fait sans cesse le ménage. Depuis que son ami Xavier l’a quittée, cette manie maladive ne s’est pas arrangée.

Les autres locataires sont un couple, Jean-Robert et Angèle. Gras et défiguré par un incendie accidentel, l’homme se montre désagréable, cultivant ses rancœurs. Il ne voulait pas rester employé au garage tenu par son frère Étienne. Il se sentait un talent d’artiste peintre. Son unique rendez-vous avez la gloire fut manqué, à cause de deux jeunes garces qui brisèrent cet élan. Par ailleurs, il ne peut oublier Geneviève, la seule femme qu’il ait aimée. Elle est morte dans des conditions imprécises, peut-être de sa faute. Avec le soutien d’Étienne, Angèle supporte malgré tout le pénible caractère de Jean-Robert.

En cet été brûlant, un incendie de forêt a causé la mort de Sophie, la meilleure amie de Magali. Depuis l’enfance, toutes deux ont toujours été très différentes. La rayonnante Sophie dominait la terne Magali. Gamines, elles vécurent une scène marquante, qui entraîna la mort de leur cochon d’inde, et peut-être celle d’une femme. À peine majeures, elles s’installèrent un temps ensemble. Elles jouèrent un mauvais tour à un artiste peintre en devenir, qu’elles avaient pris pour un monstre. Puis Magali s’installa seule dans cet immeuble, s’occupant de la vieille boutique passée de mode, venant de sa mère. Depuis quelques temps, Sophie habitait avec Xavier, l’ex-ami de Magali, y trouvant un certain équilibre. Un amant la rejoignait en cachette dans la propriété de Xavier.

Magali s’interroge sur le décès de Sophie, s’étonnant qu’elle ait fuit au cœur de l’incendie. Jean-Robert a retrouvé Magali puis Sophie, trois ans après l’affaire qui mit fin à ses aspirations artistiques, à cause d’elles. Depuis, il surveillait Sophie. Le trouvant de plus en plus irritable, sa compagne Angèle éprouve le besoin de se confier à Étienne. Une violente altercation s’ensuit entre les deux frères, au sujet de la mort de Geneviève. Par leur silence, Étienne et Angèle seraient complices d’un meurtre, si Jean-Robert l’avait tuée. Xavier est venu prendre des nouvelles. Magali est absente. Il se confie à Lisianne. Dépassée par la situation, regrettant que son mari Baudouin ne soit pas là, Lisianne trouve enfin le moyen de se rendre utile. Tandis que Xavier et elle la cherchent, Magali vient d’être enlevée dans sa boutique…

Il est amusant de penser que cette intrigue est probablement plus proche de la réalité qu’on pourrait le croire. Ces personnages peu équilibrés, masquant des épisodes sombres ou mal vécus de leur passé, intériorisant d’amers souvenirs, images déplaisantes ou malsaines, ne sont-ils pas issus du quotidien ? Leur complexité, sans qu’elle soit liée à un crime, on a pu en croiser de comparables chez des relations, des voisins, des amis. Crédibles et humains, les portraits sont probablement l’atout principal de cette histoire. Nous voilà un brin voyeurs, prenant plaisir à observer ce petit monde. Bien sûr, il y a aussi de possibles meurtres, même si le récit reste longtemps volontairement flou là-dessus. Et d’éventuelles culpabilités, pas plus claires. La narration joue sur les incertitudes, avec une indiscutable habileté. Vérités ou manipulations, les nuances peuvent s’avérer subtiles.
Lire l'article consacré à "Dolla", son précédent roman.

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3 octobre 2009 6 03 /10 /octobre /2009 06:23
 

À Cognac, l’édition 2009 de Polar & Co se tiendra les 16, 17 & 18 octobre. On y rendra « Hommage à Georges Simenon » disparu il y a vingt ans, à travers plusieurs animations. Comme chaque année, le salon aura lieu à La Salamandre (*) et au Couvent des Récollets (**). Entrée gratuite. Au programme:

Du lundi 12 au dimanche 18 octobre - Expositions (**) - Bernard L'hostis «Peintures Australiennes»… Cet artiste peintre français s'exile chaque année en Australie et en ramène des tableaux colorés et lumineux - Jean-Daniel Guillou «Un jour sans lune»… Ce photographe suit depuis quelques années deux familles manouches françaises du Limousin qui résistent encore au modernisme et au sédentarisme, mais pour combien de temps ?

Vendredi 16 octobre - Théâtre : « Des étés de sauterelles » avec Frédéric Chopin et George Sand à Nohant de et avec la comédienne Cécile Auclert , Mélanie Gadenne au piano et Xavier Chatillon au violoncelle (* 19h30).

Samedi 17 octobre - Carte Noire à Pierre Assouline autour de G. Simenon et de son «Autodictionnaire Simenon» tout juste sorti (* 10h00) suivie de la projection de «Panique de Julien Duvivier de 1946 avec Michel Simon, Viviane Romance - Débat : «Polars, la Fiction au secours de la Réalité ?» L'écriture d'un roman, d'un film ou d'un docu-fiction peut-elle être un détonateur par rapport à une affaire, avoir un impact sur le suivi judiciaire de celle-ci, aller au-delà de l'investigation journalistique ? Avec Xavier-Marie Bonnot (journaliste et réalisateur), Benoît Collombat (journaliste), Paul Lefèvre (Journaliste), Jean-Pierre Larminier (romancier) et Denis Seznec (petit-fils de J.M.G. Seznec) (* 14h30)… Ce débat sera suivi de la projection de « Un juge est mort » un film documentaire, signé Xavier-Marie Bonnot, sur l'assassinat du juge Michel.

Théâtre : « Lettre à mon juge » de et avec Robert Benoit d'après le roman éponyme de Georges Simenon. (* 19h30). Si l'autorisation d'adaptation donnée par Simenon date de 1989, il aura fallu au comédien Robert Benoit quinze années de gestation pour en faire ce monologue. L'âge venant, il s'est sentit prêt pour interpréter le personnage du docteur Alavoine qui a commis l'irréparable par amour et qui raconte dans une longue lettre adressée au juge d'instruction, quelques temps après avoir été jugé, les différentes raisons qui l'on conduit au meurtre. Il est à noter que Georges Simenon a écrit ce roman aux Etats-Unis lorsqu'il vivait une passion dévorante avec Denyse, celle qui allait devenir sa deuxième épouse. Il a expliqué dans une lettre à André Gide « qu'il avait porté ce texte durant douze mois… pour se débarrasser de ses fantômes et pour ne pas faire le geste de son héros »

Dimanche 18 octobre - Rencontre avec Paul Mercier l'auteur de «Les chemins charentais de Simenon» paru aux éditions Le croît vif et de «Maigret : Mode d'emploi» paru aux éditions du Céfal (* 10h00) - Rencontre avec John Simenon ou «Simenon raconte Simenon»… De Tucson, en Arizona, où il naquit en 1949 au dernier jour de son père, le 4 septembre 1989, de l'enfant grandissant en Amérique et en Suisse auprès du romancier à l'adulte d'aujourd'hui gérant l'ensemble de son oeuvre, John Simenon a été et est encore un témoin privilégié de la vie de Georges Simenon (11h00). Cette rencontre sera suivie de la projection d'une interview de Georges Simenon signée Thierry Masselot et diffusée le 07/09/1978 sur la Télévision Suisse Romande dans le cadre de l'émission « A témoin »

Avant-première d'un film de la série de France 2 « Nicolas Le Floch » adaptée par Hugues Pagan d'après les romans de Jean-François Parrot avec Jérôme Robard dans le rôle de Nicolas Le Floch(14h30) ;

Les samedi 17 & dimanche 18 octobre :

En plus de la présence de 40 romanciers, de 20 auteurs de BD (*):
Exposition des «Couvertures du Livre de Poche» signées du peintre Marc Taraskoff (*) - Exposition de planches originales de «Sherlock – Tome 1» signées LE HIR (Glénat - Le Hir – Convard - Adam). Ce même dessinateur a réalisé l'affiche de ce 14e POLAR & CO de Cognac. Et Remise du Prix POLAR, du Prix POLAR International , du Prix POLAR Jeunesse, du Prix COGNAC du Meilleur Album Série, du Prix COGNAC du Meilleur Album One Shot.

Les auteurs annoncés - Romans : Pierre ASSOULINE, Sébastien BAILLY, Nicole BARDOU, Christian BLANCHARD, Xavier-Marie BONNOT, François BOULAY, Benoît COLLOMBAT, Genèv DUMAINE, Luc FIVET, André FORTIN, Karine GIEBEL, Pierre HANOT, Paul-François HUSSON, Hervé JOURDAIN, Jean-Michel LAMBERT, Gérard LAPAGESSE, Jean-Pierre LARMINIER, Paul LEFEVRE, Pascal MARTIN, Peter MAY, Paul MERCIER, Pierre-Alain MESPLEDE, Nadine MONFILS, Jacques PRADEL, Laurent SCALESE, Benoît SEVERAC, Denis SEZNEC, SIRE CEDRIC, Gérard STREIFF, Jan THIRION, Jean-Louis TOUCHANT, ZOLMA…

Bande Dessinée - Jean-François BERGERON, Lounis CHABANE, Jean-Blaise DJIAN, Nicolas DUCHÊNE, Vincent GRAVE, André LE BRAS, Jean-Louis LE HIR, Laurent MAFFRE, Chantal MONTELLIER, Catherine MOREAU, Alain PAILLOU, Jeanne PUCHOL, RICA, Cyrille TERNON… Cinéma / Télévision / Théâtre - Cécile AUCLERT , Natalia BENOIT , Robert BENOIT , Julien CHATELET, Xavier CHATILLON, Mélanie GADENNE, Jean-Daniel GUILLOU , Bernard L'HOSTIS, Hugues PAGAN, Rémy ROUBAKHA, John SIMENON , Marc TARASKOFF…

(Source : http://www.cerclenoir.com/)

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2 octobre 2009 5 02 /10 /octobre /2009 06:25
 

Le roman de Serge Yves Ruquet “Marseille sur maire” est désormais disponible en version poche, chez Jigal. Dans la lutte contre les corrompus et prédateurs de tout poil, si rien n’est gagné, rien n’est perdu. Tant que certains gardent au cœur un idéal de justice, un monde honnête reste possible. Mieux vaut un éternel combat que la victoire définitive des crapules puissantes. Telle est en substance la morale de cette aventure agitée. L’intrépide Yann et son compère Théo sont entraînés dans une tourbillonnante succession de péripéties. Ces purs et durs, chasseurs de manipulations, quêteurs de vérité, sont vraiment sympathiques. Un réjouissant roman d’action.

Jeune slameur black, Théo suit un stage d’insertion au SRPJ de Marseille. Son premier contact avec le policier Yann Rannou est assez brutal. Pourtant, une bonne entente s’installe vite entre eux. Âgé de 33 ans, Yann (dit Le Breton) est chargé d’enquêter sur “le fada de Toulouse”, un tueur laissant des liasses de billets en francs sur ses cadavres. Le dossier lui est confié sur ordre de Raymonde Charles, maire de Marseille, sa tante qui a élevé Yann. Quand celui-ci se rend avec Théo à la mairie, ils croisent l’ambitieuse Aurore, principale adjointe. C’est l’ex du policier. Raymonde Charles exige que Yann s’occupe d’un promoteur immobilier, Patrick Alfon, sans préciser pourquoi.

A partir de là, Yann s’enfonce dans les pires ennuis. L’aide de Théo lui est plus qu’utile en diverses occasions. Yann doit buter son supérieur, qui menaçait de le supprimer. Raymonde est abattue par des tueurs à moto. C’est Aurore qui assure l’intérim à la mairie. En cavale, Yann a besoin de sa protection. La DST débarque en nombre à Marseille, ce qui irrite les flics locaux. Yann veut comprendre pourquoi sa tante refusa le centre culturel, projet d’Alfon à l’origine de cette engatse meurtrière. Avec Théo, ils interrogent l’architecte et Alfon. La version finale du programme immobilier est moins culturelle qu’annoncé. L’armée co-financerait, et un vaste étage serait consacré au jeu. L’affaire était trop puante pour l’honnête Raymonde Charles. Restant en contact avec Aurore, Yann envisage de cesser sa cavale. Mais il est la cible des tueurs à moto, employés par des mafieux. Quand la DST s’en mêle, la bagarre avec les flics locaux est sévère

Puisque nous évoquons un roman publié aux Editions Jigal, profitons-en pour citer les nouveautés qu'il nous propose cet automne :
"Le royaume des sables", de Pierre Boussel - "Qui a peur de Baby Love ?" de Maurice Gouiran - "La vie est un sale boulot", de Janis Otsiémi - "L'été tous les chats s'ennuient", de Philippe Georget.
A découvrir sur le site de l'éditeur
http://polar.jigal.com

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1 octobre 2009 4 01 /10 /octobre /2009 06:32

Samedi 26 septembre, Templemars (au sud de Lille) invitait les lecteurs à son 2e Salon du Polar. Une réussite, car le public est venu nombreux. Jean-Marc Demetz, romancier et co-organisateur de l'évènement, nous propose un reportage photo. D'autres images de cette grande fête sur son site :
 
http://jeanmarcdemetz.canalblog.com/archives/2009/09/29/15255209.html
























D'autres photos sur
http://jeanmarcdemetz.canalblog.com/archives/2009/09/29/15255209.html
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30 septembre 2009 3 30 /09 /septembre /2009 06:18

 

Le deuxième roman de Michel Vigneron, “Boulogne K”, vient de paraître dans la collection Polars en Nord (dont c’est le cinquantième titre). Voilà l’occasion de revenir sur les deux titres, percutants et très sombres, de cet auteur.

Boulogne K” (2009) : Intervenant sur un incendie dans une cave d’immeuble, les pompiers ont découvert un corps calciné. Policier à Boulogne-sur-Mer, Xavier Pasquier est appelé sur les lieux. Avec le légiste, il constate vite qu’il s’agit d’un meurtre. Après avoir interrogé le vieux témoin qui a donné l’alerte, on identifie bientôt le cadavre. Ce Jimmy Grangé était un brutal dealer, fiché. Sa mort n’est peut-être pas une grosse perte, mais mérite une enquête. On soupçonne La Hyène, mi-prostituée, mi-dealeuse. Elle résiste avec violence quand Xavier et son collègue Stéphane viennent l’interpeller. Certes, Jimmy causait du tort à La Hyène, mais celle-ci possède un solide alibi : au moment des faits, elle couchait avec un flic. Peu après avoir été libérée, on retrouve La Hyène assassinée chez elle, véritablement massacrée. Sanglante scène d’horreur, qui impressionne les policiers.

Membre de la confrérie Harley-Davidson, Bruce est un biker qui vient s’installer à Boulogne, quartier du Chemin-Vert. Il achète un immeuble où, avec ses amis Max et Vicious, il crée un club destiné aux adeptes des Harley. Ces bikers racistes n’aiment que la moto, l’alcool, la fumette, et les femmes. En réalité, Bruce et ses complices sont en train d’implanter dans le secteur leur bizness, prostitution et trafic de drogue. Pour éliminer la concurrence, Max n’hésite pas à tuer deux jeunes en les écrasant avec une voiture volée. Ce qui, à cause de la maladresse d’un policier, entraîne une rébellion de la population. Quant aux putes blacks, le gang les torturent, avant de les remplacer par de blondes prostituées. Les affaires des bikers s’organisent au mieux de leurs intérêts.

Dans un premier temps, le substitut du procureur croyait à un conflit entre bandes rivales locales, version reprise par les médias. Après la mort des jeunes, Xavier sent que le problème est plus grave. L’arrestation du jeune dealer Kevin, un minus, attire vaguement son attention sur le club des bikers. Puis un fidèle indic de Xavier est, à son tour, victime du gang. À cause de la puissante drogue qu’on lui a vendu, un certain Gabriel meurt d’overdose. Pour faire avancer son enquête, il lui faut raisonner autrement. Dans l’affrontement contre les bikers qui s’annonce, Xavier ne devrait pas trop compter sur ses amis…

Une immersion dans la vraie vie des flics, c’est un peu ce que nous présente Michel Vigneron, lui-même policier. Côté privé, la profession influe sur les problèmes familiaux. Tensions de couple chez Xavier, ou risque de virer au drame, comme dans le cas de son collègue Gérard. Côté métier, chacun le choisit pour des motifs différents, et vit son stress professionnel à sa façon. On peut être fier de sa mission, et reconnaître les fautes de certains policiers, peu compétents ou devenus ripoux. Ici, on comprend aussi que les enquêteurs habitués à de la banale délinquance sont confrontés à de dures actions criminelles. Avec un froid réalisme noir, l’auteur n’est pas avare de scènes-choc. N’y voyons sans doute pas de cynisme. C’est plutôt le reflet de la manière dont les flics perçoivent des situations critiques (dès le réveil, tomber sur un cadavre carbonisé, écœurement assuré). Pas d’angélisme par rapport à un quotidien souvent sordide, pas trop de propagande non plus. Le scénario est mis en valeur par un récit vif et maîtrisé.

"Maryline de Boulogne" (2008) : Lieutenant de police au commissariat de Boulogne-sur-Mer, Sylvie élève seule sa fille Sofia, handicapée mentale. Elle est stressée par son métier comme par les contraintes liées à son enfant. C’est une policière efficace et une mère attentive, mais elle a tendance à abuser de l’alcool. Ce qui entraîne parfois chez elle des idées sombres, voire suicidaires. Entre petits voleurs, rixe entre jeunes, et autres affaires minables, une certaine routine s’est installée. La mère de Marilyne Beauvois vient une nouvelle fois signaler la disparition de sa fille majeure. La police connaît bien les frasques de la jeune femme.

Marilyne est une exhibitionniste affamée de sexe, prête à copuler avec n’importe qui. Les collègues de Sylvie estiment son cas sans intérêt. Sans doute a-t-elle une fois encore suivi quelque beau mâle. Sylvie s‘interroge. Elle rencontre son dernier compagnon en date, dans la maison pouilleuse où ce Bernard Couvelard vivait avec Marilyne. Il dit ignorer où elle est partie depuis deux mois, regrettant simplement leurs délires sexuels. L’arrestation d’un médiocre trafiquant de drogue offre une piste à Sylvie. Marilyne tournait dans des vidéos X amateurs, des films tournés par Couvelard, puant la vulgarité. Sylvie se demande si, en effet, elle ne perd pas son temps : « À quoi bon gaspiller son énergie pour cette vicieuse…? » Un cas de fraude à la carte bancaire relance l’affaire : Couvelard a utilisé celle de Marilyne. Dans le désordre de sa masure, on retrouve une nuisette tâchée de sang. Ses antécédents, les traumatismes d’une enfance dans la violence, font de Couvelard un bon suspect, habité du goût de la mort…

C’est avec un réalisme noir, et même glauque, que l’auteur nous raconte le quotidien de Sylvie. Avec elle, on découvre l’univers nauséeux de la disparue.

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Toutes mes chroniques, résumés et commentaires, sont des créations issues de lectures intégrales des romans analysés ici, choisis librement, sans influence des éditeurs. Le seul but est de partager nos plaisirs entre lecteurs.

Spécial Roland Sadaune

Roland Sadaune est romancier, peintre de talent, et un ami fidèle.

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