Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
11 novembre 2009 3 11 /11 /novembre /2009 20:27
 

Le roman de Pierre Hanot “Les clous du fakir (Fayard) s’est vu décerner le Prix Erckmann-Chatrian 2009, parfois surnommé le Goncourt Lorrain. Le jury de cette institution créée en 1925 est composé de personnalités littéraires des quatre départements lorrains. Parmi les précédents lauréats de ce Prix, soulignons les noms de Pierre Pelot (C’est ainsi que les hommes vivent, 2003), de Philippe Claudel (Meuse l’oubli, 1999), ou Jean L’hôte (La communale).

Lire l'article sur ce roman de Pierre Hanot, cliquer ici.

Par ailleurs, Pierre Hanot nous présente déjà une partie des animations auxquelles il participera jusqu’au printemps 2010.

"Salon du livre" de Colmar, 21 et 22 novembre 2009 - "Roman noir en pays blanc" à La Bresse (Vosges), 28 et 29 novembre - Concert-lecture à la médiathèque de Pont-à-Mousson (54) le 12 décembre - Salon du livre lorrain à Lemainville (54) le 17 janvier 2010 - Rencontre à la brasserie du Grand-Comptoir à Metz (57) le 23 janvier - "Salon du livre de Provins (77)" les 13 et 14 février - "Festival Rue des Livres" de Rennes, les 13 et 14 mars - "Salon du Goëland masqué" à Penmarc’h, les 22, 23 et 24 mai - "L'été du livre" à Metz les 5 et 6 juin - "Polar à la plage" Le Havre (76) les 12 et 13 juin 2010.

Partager cet article
Repost0
11 novembre 2009 3 11 /11 /novembre /2009 07:22
 

La collection Noir 7.5 des Éditions Parigramme publie le nouveau roman de Lalie Walker, “Aux malheurs des dames”. Décor parisien, puisque tel est le principe. Mais l’auteur cultive surtout une atmosphère fort particulière, peuplée de personnages aussi singuliers que crédibles. Avec une intrigue solidement maîtrisée.

Rebecca Levasseur est une jeune sociologue aimant tester la vie réelle. Elle se fait engager comme intérimaire au Marché Saint-Pierre. Entre Montmartre et Barbès, ce temple du tissu à bon prix est une institution. Rebecca remplace Violette, la caissière habituelle. La disparition soudaine de Violette n’est pas le seul élément suspect autour du Marché Saint-Pierre. Une odeur de brûlé règne ponctuellement dans le magasin, obligeant à alerter les pompiers. Des poupées vaudou clouées aux portes feraient soupçonner les commerçants africains du secteur. Antoine Michel et son frère Jérôme ont reçu des lettres de menace, indiquant qu’ils sont bel et bien visés. La police du 18e arrondissement ne se préoccupe guère du problème. À l’exemple du séduisant Ange Pérez, les commerçants du quartier s’inquiètent de ces troubles. Si la clientèle fuit le Marché Saint-Pierre, elle désertera les magasins des alentours.

Antoine Michel est plus réaliste que son frère sur leur situation financière. Joueur de poker, Jérôme Michel est moins attaché que lui à ce commerce créé par leurs parents. Ces derniers sont décédés dans un accident de voiture, qui ne fut peut-être pas dû au hasard. Amoureux de Violette, le paranoïaque Léon Witz a autant de mal à surmonter la perte de son psy que la disparition de son amie de cœur. Une deuxième employée, Marianne, disparaît sans explication. Rebecca devient l’amante d’Ange Pérez, sans encore lui révéler sa vraie profession. Le policier Thomas Klein admet intérieurement ne pas être fait pour ce métier. Quand ses collègues expérimentés Mike et Éric sont chargés d’une autre affaire, c’est Klein qui hérite de celle du Marché Saint-Pierre. Fatigué des alertes dérangeant les pompiers et obligeant à fermer boutique, Antoine Michel est interrogé par Klein. S’il est vrai qu’on fait pression sur son frère et lui, il n’y a aucun chantage.

Séquestrée, humiliée, affamée et maltraité par un ravisseur, Violette garde assez de force et d’espoir pour tenir. Sa compagne de captivité, Marianne, est plus fragile. Le kidnappeur fou poursuit son délirant projet inconnu, n’hésitant pas à supprimer d’autres filles qu’il a attiré et droguées. Une mise en scène sordide à la porte du Marché entraîne une nouvelle fermeture. Les commerçants voisins montrent leur solidarité envers Antoine Michel. De son côté, Jérôme continue à s’endetter au poker, sans réaliser que Lucas Diaz et son complice le mènent à la ruine. Rebecca cherche toujours d’où vient la menace. Le policier Klein s’aperçoit qu’on a dérobé les plans cadastraux qui pouvaient l’aider. Après une alerte au feu, son collègue Mike reprend les rênes de l’enquête. Pour le ravisseur, le jour J approche, celui de sa spectaculaire vengeance…

Un grand magasin qui rappelle ceux du temps de Zola, locomotive d’un quartier de boutiquiers, des employés attachés à ce lieu autant que leur patron, un bistrot où Rebecca prend vite ses habitudes, et une affaire énigmatique. Dans la galerie de portraits, nous croisons de copieux déjantés, à commencer par un cruel ravisseur aux obscures motivations. Perturbé mais brave, Léon Witz va chercher sa belle Violette jusque dans les galeries sous le Cimetière du Nord. Pas moins égaré, Thomas Klein s’interroge sur son rôle en ce monde. Les caractéristiques des personnage sont affinés, ce qui les rend tous vivants. On aura compris qu’il ne s’agit pas d’un roman d’enquête, même si l’identité du kidnappeur doit être déterminée, ainsi que les raisons de ses actes. L’ambiance sombre et mystérieuse de cet excellent suspense psychologique est diaboliquement captivante.

Ce roman a été sélectionné pour le Prix SNCF du polar 2010. Sans aucun doute, "Aux malheurs des dames" mérite de figurer parmi la sélection finale.

Partager cet article
Repost0
10 novembre 2009 2 10 /11 /novembre /2009 07:18
 

Les éditions Pascal Galodé publient un roman de très belle qualité, qui nous offre un vrai plaisir de lecture : “La balade de l’escargot”, de Michel Baglin. Pas besoin de superlatifs, ni de commentaires élogieux, pour affirmer que ce suspense est impeccable.

Clément Faure est architecte, associé avec son collègue Diego. Marié à Élisabeth, ils ont une fille de vingt ans, Anna. Depuis que celle-ci a été violée, elle a fait une tentative de suicide, puis s’est enfermée dans un mutisme troublant. Ayant compris qu’Élisabeth le trompe avec Diego, Clément s’interroge sur sa vie. Une nuit, il traîne dans les quartiers mal famés du centre-ville, entre bars louches et putes de tous âges. Il est bientôt agressé par un jeune mec, qui lui dérobe sa sacoche. Cet élément déclencheur l’incite à changer d’existence, à s’éloigner de sa femme et de son associé, à s’installer dans son camping-car. Stationnant près du canal, au port de l’Embouchure, il ne tarde pas à avoir ses habitudes au bistrot de la serviable Marinette.

De retour dans le quartier où il a été agressé, Clément retrouve son voleur, qu’il renverse accidentellement avec le camping-car. Il ramène le jeune blessé, nommé Floréal, au squat où il loge avec Mamadou, Rachid et quelques autres. Ils y côtoient d’inquiétants punks, avec leurs chiens violents. Mal en point, Floréal finit par accepté d’être soigné par un médecin. Clément l’accompagne, avant de lui offrir un dîner et un vrai lit au bistrot du canal. Si la vie de Clément a sans doute basculé depuis le viol de sa fille, celle de Floréal n’est pas simple non plus. Dans le studio d’Anna, déserté depuis qu’elle est suivie médicalement, Clément découvre des photos de classe. Il finit par identifier un des élèves.

Quand il vient au commissariat récupérer sa sacoche retrouvée, Clément croise l’inspecteur Jauret. Celui-ci aurait voulu enquêter sur le viol d’Anna, mais la jeune fille refusait de porter plainte. Entre le policier et Clément, persiste une méfiance ambiguë. Clément passe la nuit avec une jeune prostituée, Sandrine, qu’il avait déjà remarquée. Entre son camping-car et le bistrot du canal, ce havre de paix ne déplait pas à Sandrine. Le lendemain, tous deux retournent au squat de Floréal. Deux types armés y sont passés, cherchant la jeune femme. Ils ont aussi terrorisé l’amie chez qui Sandrine a déposé ses affaires. Alors que Mamadou et Rachid ont disparu, Clément estime prudent de s’éloigner. Avec Floréal et Sandrine, ils vont s’installer dans son studio en bord de mer.

L’ambiance étant propice, Sandrine fait des confidences sur son père influent et son frère malsain. Clément évoque un accident de chantier dont il n’était pas responsable, mais qui s’inscrivait dans une combine douteuse. De retour en ville, Clément interroge un copain de classe de sa fille. Les précisions qu’il donne vont faciliter une explication avec Anna. Cependant, les deux costauds au service de Baronian, le père de Sandrine, restent menaçants…

La fluidité narrative est le meilleur atout du récit. La situation étant présentée avec clarté, on adhère immédiatement à l’état d’esprit de Clément. Il a besoin de prendre du recul, de comprendre les vicissitudes d’une vie qu’il n’a pas si bien maîtrisée. Il rencontre des marginaux qu’il ne juge pas, les habitués d’un bistrot qui forment une sorte de famille. Relations simplement humaines, qui ne font pas oublier d’autres actes criminels. Car l’intrigue est bien présente, avec des vérités à éclaircir. Soulignons le thème sous-jacent de cette histoire, le rapport au père. Floréal veut retrouver ce père qu’il a mal connu; Sandrine déteste le sien au point de lui causer du tort; Anna refuse longtemps de s’expliquer avec son père Clément.

Partager cet article
Repost0
9 novembre 2009 1 09 /11 /novembre /2009 07:22

Publié aux Éditions Sonatine, “Absente de Megan Abbott est basé sur une véritable affaire de disparition, qui fut largement médiatisée à l’époque. Comme pour le Dahlia Noir, elle ne fut jamais résolue. Dans la réalité, ce furent les proches de Jean Spangler qu’on suspecta, mais Megan Abbott choisit une version bien différente et fort convaincante.

1951. Après avoir été reporter pour le magazine Cinestar, Gil Hopkins (dit Hop) est attaché de presse pour un studio hollywoodien. Son rôle consiste autant à écrire des communiqués de presse optimistes qu’à résoudre des situations à problèmes. Par exemple, il fait preuve de diplomatie avec la capricieuse starlette Barbara Payton. L’épouse de Hop, Midge, l’a quitté après un mariage orageux. Elle a rejoint Jerry, journaliste confirmé et meilleur ami de Hop. L’attaché de presse est contacté par Iolene, une actrice métis. Celle-ci éprouve toujours des remords après la disparition de son amie Jean Spangler, deux ans plus tôt. Dans cette affaire très médiatisée, Hop n’avoua pas tout ce qu’il savait à la police.

Le 7 octobre 1949, la starlette Jean Spangler quitte ses proches, prétextant un tournage de nuit. On ne retrouvera d’elle que son sac à main dans un parc, et quelques mots écrits à la hâte. Sur ce billet, elle cite un Dr Scott et un nommé Kirk. L’acteur Kirk Douglas prouve vite qu’il n’est pas concerné. Divorcée, peut-être enceinte, elle était l’amie de Davy Ogul, mafieux membre du gang Cohen. En réalité, Gil Hopkins fut un des derniers à croiser Jean Spangler. Avec Iolene, ils faisaient partie d’un groupe de fêtards s’enivrant au club Eight Ball. Il y avait aussi le duo Merrel et Sutton, stars de comédies musicales patriotiques, adulés par un public populaire. Quand ils buvaient à l’excès, Gene Merrel et Marv Sutton s’avéraient violents et pervers avec les femmes. Leur agent Bix Noonan, présent ce soir-là, ne pouvait pas faire grand-chose pour les calmer. Séduit par une peu farouche Miss Hotcha, Hop partit avant la fin de la nuit.

Iolene, qui avait quitté les fêtards au miteux club Red Lily, se sent en danger et se cache. À l’issue d‘une nuit d’ivresse, Hop raconte ce qu’il sait de l’affaire Jean Spangler à la jeune reporter rousse Frannie Adair. Le lendemain, il est conscient d’avoir trop parlé, mais se sent capable d’arranger ça. Néanmoins, Frannie mène sa petite enquête. Ce n’est pas son épouse Midge qui aidera Frannie, dénigrant Hop, quand la journaliste lui téléphone. Tout en surveillant le jeune femme, Hop recueille des témoignages sur la fameuse soirée. Bix Noonan confirme que Merrel et Sutton sont allés avec la disparue au Red Lily. Barbara Payton cite un exemple de la perversité du duo.

Hop retourne au club Eight Ball, où traîne toujours Sutton. Son compère Merrel serait soigné pour une maladie vénérienne, apprend plus tard Hop. C’est au Red Lily qu’une petite prostituée témoigne de la fin de cette fameuse nuit. Jamais Frannie ne s’approchera de cette vérité-là. D’autres révélations encore plus surprenantes attendent Hop. Un ancien cabinet médical lui offre une piste inattendue. Iolene et Jean Spangler se livraient à un jeu dangereux…

Megan Abbott reconstitue à la perfection les coulisses hollywoodiennes de l’après-guerre. À l’opposé du mythe de l’usine à rêve, c’est la sordide face cachée de cet univers qu’elle nous présente. Les nuits orgiaques y étaient courantes, donnant parfois lieu à des scandales pas tous étouffés. Que certains comédiens célèbres aient été des salauds, sans doute. Néanmoins, l’auteur se refuse à une hypocrite candeur. Les starlettes d’alors se comportaient tout bonnement comme des putains, avides de fric et de relations dans le cinéma. Quand elles obtenaient une petite notoriété, telle Barbara Payton, leur vie chaotique amenait une dégringolade plus rapide que leur ascension. Rares étaient celles qui s’en sortaient à peu près indemne.

Gil Hopkins incarne un de ceux qui bâtirent la légende dorée d’Hollywood. Médiateur efficace, il sait atténuer les problèmes, s’assurer que rien ne ternira l’image des stars, inventer des versions positives. Ambitieux ou arriviste, il se donne à fond pour être respecté dans ce petit monde qui ne respecte pas grand-chose. À sa façon, même si la “vraie vie” n’a plus grand sens pour lui, il reste honnête. Deux ans après les faits, il a sincèrement envie de savoir ce qu’il est advenu de Jean Spangler. Un héros à la fois pitoyable, culpabilisant au sujet de cette sombre affaire, et touchant dans sa volonté maladroite de comprendre les faits… On s’installe avec délectation dans ce récit captivant. Un roman remarquable, un pur régal noir !

La couverture de ce roman en V.O.

Partager cet article
Repost0
8 novembre 2009 7 08 /11 /novembre /2009 08:05
 

Nos amis de l'association "Fondu au Noir 44" viennent de publier le quatrième numéro de leur revue "L'indic". Peut-être ce magazine consacré au roman noir laisse-t-il ici une trop large place à la science-fiction. Que nous proposent-ils cette fois ? Une grande interview de R.J.Ellory (auteur de Seul le silence et de Vendetta, ce nouveau roman fait aussi l’objet d‘une chronique), et une autre de Stéphane Beauverger, romancier SF. Le thème principal, c’est donc le sport dans le polar. L’occasion d’évoquer Renegade Boxing Club de Thierry Marignac, Football Factory de John King, Carton jaune de Nick Hornby, Marche ou crève de Stephen King, et quelques autres romans approchant le sujet. Bien sûr, le cinéma n’est pas oublié, avec des films tels Plus dure sera la chute ou Nous avons gagné ce soir.

Par ailleurs, remarquons encore une belle photo du regretté Thierry Jonquet, et une nouvelle très réussie qui nous révèle le sens de la formule “L’inconnu me dévore”. Bien d’autres infos à découvrir dans ce numéro de L’Indic. Il ne coûte que 4 Euros. On peut le trouver dans quelques librairies, ou on le commande à cette adresse :

Fondu au Noir - 27 rue Anatole Le Braz - 44000 Nantes

Ou sur le site de l’association :

http://fonduaunoir44.blogspot.com

Partager cet article
Repost0
7 novembre 2009 6 07 /11 /novembre /2009 07:28
 

Les admirateurs de sœur Fidelma, l’héroïne créée par Peter Tremayne, peuvent actuellement la retrouve dans deux inédits, le roman "La cloche du lépreux", et un recueil de nouvelles, "De la ciguë pour les vêpres". La nouvelle aventure racontée dans "La cloche du lépreux" constitue une pénible épreuve pour sœur Fidelma et frère Eadulf. En ce mois de novembre 667, de retour dans le château familial de Cashel, on leur annonce que le corps mutilé de Sárait (la nourrice du petit Alchú) a été retrouvé dans les bois. Personne ne sait où se trouve leur bébé. Rongée par la culpabilité, Fidelma se sent pour la première fois de sa vie incapable d’enquêter. Elle s’en remet complètement au sang-froid de son époux. À mesure que les indices s’amenuisent, l’angoisse augmente. C’est le mariage même du couple qui est remis en question. Sur la piste d’une troupe de baladins nains et d’un mystérieux lépreux Eadulf est persuadé que leur fils est vivant. Mais le temps presse…

Dans son introduction du recueil "De la ciguë pour les vêpres", également inédit, Peter Tremayne précise : « Ceux qui ont suivi les aventures de sœur Fidelma dans mes romans ignorent sûrement qu’elle a vu le jour dans des nouvelles. Quatre histoires différentes où [elle] figure ont paru séparées en octobre 1993, et c’est la réponse très positive qu’elles ont rencontrée auprès du public qui m’a poussé à poursuivre avec des romans et d’autres nouvelles. » Ce recueille rassemble quinze nouvelles qui, comme les romans de l’auteur, suivent une chronologie précise. La rousse et intrépide sœur Fidelma a su donner la preuve de ses talents d’enquêtrice dans des textes ici réunis. Chacune de ces histoires révèlent des aspects inconnus du passé et de la personnalité de la plus éclairée des avocates irlandaises du VIIe siècle. Ni la peste jaune, ni la protection d’un haut roi ou encore les tensions entre l’Eglise romaine et celtique ne peuvent empêcher Fidelma de lutter contre la noirceur de l’âme humaine et de rétablir la justice dès qu’elle le peut.

La collection Grands détectives dés éditions 10-18 propose encore deux autres inédits. D’abord, la suite des aventures de la mystérieuse Sarah Tanner, dans "L'ange de Leather Lane", de Lee Jackson. En ce milieu de XIXe siècle, une bande de jeune voyous vient troubler la tranquillité des commerçants du quartier londonien de Leather Lane : scandales à répétition, rumeurs infondées, menaces physiques. La jeune propriétaire des Dining and Coffee Rooms, Sarah Tanner, ne met pas longtemps à découvrir que ces intimidations visent en réalité le boucher Sanders. Alors qu’elle commence à enquêter sur cette dangereuse «Brass Band», un des fantômes de son passé refait surface. Son ancien amant, le vicomte Arthur DeSalle, sollicite son aide pour soustraire ses parents à l’emprise néfaste de deux praticiens du mesmérisme, nouvelle science basée sur l’hypnose et le magnétisme. Déguisements, tours de passe-passe et mensonges, Sarah va faire preuve d’ingéniosité et de courage pour démasquer ces charlatans, dont les agissements semblent étrangement liés aux incidents de Leather Lane…

Le suspense historique de R.N. Morris, "L’âme détournée", est également inédit. Un an et demi après l'affaire Raskolnikov, Porphiri Pétrovitch, le juge d'instruction qui a mené l'enquête du double meurtre de Crime et Châtiment, plonge à nouveau dans une mystérieuse affaire criminelle. Durant l'hiver 1866, on fait une étrange découverte sous la neige du Parc Pétrovski. Il s’agit d'un homme pendu, au pied duquel gît un nain au crâne ouvert, dissimulé dans une valise. Ce qui provoque la perplexité de la police de Saint-Petersbourg. Suicide dicté par le remords ou mise en scène macabre ? Obstiné, placide et perspicace, l'enquêteur plonge au cœur des sombres secrets de la cité impériale. Une ville moderne, mais où règne la misère pour toute une population.

Partager cet article
Repost0
6 novembre 2009 5 06 /11 /novembre /2009 07:25
 

Après “Un chien du Diable”, Fabienne Ferrère nous présente la deuxième aventure du chevau-léger Gilles Bayonne, “Car voici que le Jour vient” (Denoël, 2009). Remontons le temps jusqu’en 1595, sous le règne d’Henri IV.

Âgé de 23 ans, le chevau-léger Gilles Bayonne vit à Paris avec sa famille. De retour d’une mission qui l’a profondément marqué, il n’est pas pressé de répondre à la convocation du chancelier Cheverny. Celui-ci envoie quatre de ses sbires le rosser, pour rappeler à Gilles Bayonne qu’il lui doit obéissance. Cheverny le charge d’enquêter dans le quartier de la Grande Boucherie. Des vols chez des notables y ont été commis et, surtout, le curé Vuillard a été assassiné de façon horrible. Enfermé dans un tonneau, il a été tué par d’énormes rats. Le jeune Pique-Lune, 12 ans, déjà formé à toutes les ruses et autres rapines, va accompagner Gilles Bayonne. Le quartier dans la juridiction des commissaires du Châtelet, que le chevau-léger évite de trop vite rencontrer. S’installant dans une auberge, il commence à interroger la population.

Le bedeau Romain Mesnil n’est guère honnête, mais il est fier de ses pratiques, puisqu’il s’agit de nourrir sa famille. Le curé Vuillard avait changé depuis un certain temps, transformant son presbytère en forteresse. Il avait engagé comme guetteur de nuit le nommé Gerbault, un paria logeant sur l’Île aux Vaches. Dans la Bible du prêtre, Gilles Bayonne note qu’un passage ayant trait à la colère divine a été souvent lu par Vuillard. Le chevau-léger assiste en cachette au conseil paroissial, observant les chicaneries entre ces dignes habitants de la Grande Boucherie. Après avoir interrogé le peu loquace Gerbault, qui confirme que Vuillard vivait dans la peur, Gilles Bayonne contacte les commissaires du Châtelet. Si trois d’entre eux lui sont sournoisement hostiles, il peut accorder sa confiance à Lhorme, commissaire plus coopératif.

De son côté, Pique-Lune enquête sur les cambriolages. Ils ont été commis par un voleur astucieux ou fort bien renseigné. Gilles Bayonne s’interroge sur la provenance des énormes rats qui tuèrent le curé. Une autre victime vient d’être, lui, tué par des vipères. Le nommé Rivière était régisseur à l’hospice d’orphelins des Enfants-Rouges. Chez lui, le chevau-léger trouve cinq pièces d’une monnaie inconnue. Le bedeau Mesnil ne tarde pas à avouer qu’il en vola cinq identiques au presbytère. Autre indice, la corde qui ligotait les victimes est nouée d’une étrange façon. L’enquêteur n’apprendra que tardivement qu’il s’agit d’un nœud pratiqué à la chiourme, aux galères. Il ignore être observé par “Le Goupil”, qui fut quinze ans plus tôt chef d’un groupe de malandrins. Gilles Bayonne risque de figurer aussi au nombre des victimes, quand on veut l’empoisonner. Mais il va au bout de sa mission, faisant avouer au Goupil des crimes passés…

Le titre suggère évidemment une affaire de vengeance, frappanttous ceux qui ont fait le mal”. Gilles Bayonne doit donc comprendre les motifs de cette série de meurtres, avant d’identifier le cruel justicier. Bien entendu, c’est le contexte qui prime dans ce roman historique. Fabienne Ferrère reconstitue avec précision la vie quotidienne de l’époque. Dans un Paris plutôt sale et peu sûr, plusieurs villages devenus quartiers forment une agglomération. L’auteur dresse le portrait de personnages typiques, artisans ou commerçants, et autres pauvres bougres grappillant leur survie dans cette Vallée de Misère. Outre le chevau-léger à l’esprit tourmenté, on aime le débrouillard Pique-Lune, sorte de Gavroche éduqué à la Cour des Miracles. Ils évoluent dans un monde dur et brutal, sombre et sanglant, où la Justice n’a pas encore gagné une vraie place. Quand plane un mystère, difficile dans ces conditions de savoir à qui se fier. Ce suspense documenté est très agréable, grâce à la description cette lointaine période.

Partager cet article
Repost0
5 novembre 2009 4 05 /11 /novembre /2009 07:22
 

Si l’Histoire de France est riche en périodes troublées, celle de la Révolution est particulièrement propice aux aventures épiques. C’est dans ce contexte que Nicolas Bouchard place son nouveau roman, “La Sibylle de la Révolution (Ed.Belfond).

1794. Sous prétexte de punir des ennemis, les autorités ont instauré la Terreur partout en France. Avec le titre de secrétaire rédacteur, Gabriel-Jérôme Sénart relate dans ses rapports les atrocités commises au nom de la Révolution. Fidèle serviteur du Comité de Sûreté Générale, il reste prudent face à son supérieur, le puissant conventionnel Vadier. Ce dernier le charge d’enquêter sur un meurtre sanglant. La victime est un ancien militaire noble et franc-maçon, mutilé, ou plutôt démembré par son assassin. L’homme appartenait à l’organisation secrète du Philosophe inconnu. Vadier pense qu’une femme peut aider Sénart, Marie-Adélaïde Lenormand. Cette voyante aux dons avérés est actuellement enfermée à la prison de la Petite Force. Peut-être lui reproche-t-on moins ses opinions royalistes que d’avoir eu pour client Danton et Robespierre.

Sénart rencontre à la prison l’enjôleuse Marie-Adélaïde. La jeune femme connaît bien le secret univers des francs-maçons, ainsi que quelques autres illuminés qui gravitent dans ces sphères. Elle sait qu’existe aussi une inquiétante “Loge Noire”, sur laquelle plane l’ombre du Diable. Sans doute est-ce dans ce groupe-là qu’il faut chercher le criminel. Le grand Inquisiteur Vadier donne son accord pour que Marie-Adélaïde sorte provisoirement de prison. Grâce à elle, Sénart est vite contacté et auditionné par les Francs-maçons. Ceux-ci affirment ne pas être hostiles à la Révolution, et accusent également la Loge Noire. Marie-Adélaïde entraîne Sénart à Ermenonville, dans la propriété d’un vieux noble libertin, qui abrite la tombe de Jean-Jacques Rousseau. L’enquête croise là des adeptes de théories philosophiques fumeuses, lors d’une soirée qui finit en bacchanales.

Sénart ne tarde pas à démasquer celui qui se présente comme l’immortel Comte de Saint-Germain, célèbre depuis Louis XV, mais mort dix ans plus tôt. Proche de la Loge Noire, il évoque les “listes de sang” obligeant les adeptes à commettre des meurtres. Par son intermédiaire, Sénart espère infiltrer cette loge satanique. Son supérieur Vadier parait satisfait de l’évolution de l’enquête, mais il ne “couvre” pas Sénart. Celui-ci est d’abord testé par les amis de dom Gerle, maître de la Loge Noire, avant un début d’initiation. Menacé, Sénart doit supprimer un homme, chez qui il fait une curieuse découverte. Grâce aux dons de Marie-Adélaïde, Sénart et elle retrouve le pronaos des Francs-maçons. Bon nombre d’entre eux y ont été sauvagement assassinés. Doivent-ils croire au retour d’Abaddon, le Cavalier de l’Apocalypse ?

Les luttes au sommet du pouvoir engendrent maints coups bas et manipulations. Ainsi, après la délirante Fête de l’Être suprême, la chute de Robespierre s’annonce. La philosophie révolutionnaire des Francs-maçons ne correspond guère avec la tragique réalité. Période incertaine, où l’on croise des personnages insolites, tels ces prétendus penseurs qui sont plus sûrement des débauchés. Encore un peu naïf malgré les faits dont il est témoin, Sénart fait évoluer son enquête dans ce monde perturbé. Honnête et opiniâtre, il approche pas à pas de la vérité. Quant à Marie-Adélaïde, quelques flash-backs nous permettent de la situer. Ses dons offrent un statut singulier à cette Sibylle de la Révolution, au caractère à la fois joueur et sensible. Le couple traverse de périlleuses situations, face à des adversaires impitoyables ou d’autres, plus fourbes. Nicolas Bouchard nous propose là un passionnant voyage dans le temps.

Partager cet article
Repost0

Action-Suspense Contact

  • : Le blog de Claude LE NOCHER
  • : Chaque jour des infos sur la Littérature Policière dans toute sa diversité : polar, suspense, thriller, romans noirs et d'enquête, auteurs français et étrangers. Abonnez-vous, c'est gratuit !
  • Contact

Toutes mes chroniques

Plusieurs centaines de mes chroniques sur le polar sont chez ABC Polar (mon blog annexe) http://abcpolar.over-blog.com/

Mes chroniques polars sont toujours chez Rayon Polar http://www.rayonpolar.com/

Action-Suspense Ce Sont Des Centaines De Chroniques. Cherchez Ici Par Nom D'auteur Ou Par Titre.

Action-Suspense via Twitter

Pour suivre l'actualité d'Action-Suspense via Twitter. Il suffit de s'abonner ici

http://twitter.com/ClaudeLeNocher  Twitter-Logo 

ACTION-SUSPENSE EXISTE DEPUIS 2008

Toutes mes chroniques, résumés et commentaires, sont des créations issues de lectures intégrales des romans analysés ici, choisis librement, sans influence des éditeurs. Le seul but est de partager nos plaisirs entre lecteurs.

Spécial Roland Sadaune

Roland Sadaune est romancier, peintre de talent, et un ami fidèle.

http://www.polaroland-sadaune.com/

ClaudeBySadauneClaude Le Nocher, by R.Sadaune

 http://www.polaroland-sadaune.com/