Pour une fois, ce “coup de cœur” ne concerne pas un premier roman ou un auteur peu médiatisé. C’est d’un best-seller annoncé dont il est question : “Seul contre tous” (First Thrilller, 2009) de Jeffrey Archer. L’auteur utilise ici un des grands thèmes de la Littérature populaire, la vengeance. Il revendique l’influence d’Alexandre Dumas, et la parenté avec “Le Comte de Monte-Cristo”. On trouve ici le même esprit, la même force, que dans les meilleurs romans de Dumas. Le héros accusé n’est pas de ceux qui se résignent. Il va trouver la capacité de se transformer pour gagner contre ses adversaires. Non sans traverser de nombreuses difficultés, qui sont autant de captivantes péripéties. Le style narratif est souple, entraînant. On adhère tout de suite à cette histoire, qui se lit en continu et avec un immense plaisir. Ce passionnant suspense serait impossible à résumer en quelques phrases. Tentons simplement un survol du scénario.
Accusé d’avoir poignardé son ami Bernie, Danny Cartwright est jugé pour meurtre à Londres. Le jeune homme venant des quartiers modestes de l’East End est innocent. Ce soir-là dans un pub, Danny, Bernie et Beth (sœur de Bernie et fiancée de Danny) furent pris à partie par quatre gentlemen ivres. À la sortie du pub, dans une ruelle, une rixe opposa les provocateurs aux deux amis, causant la mort de Bernie. Au procès, le témoin principal n’est autre que l’assassin, Spencer Craig. Lui-même brillant avocat, Craig est soutenu par ses trois complices. Acteur d’une série télé, Lawrence Davenport, s’avère aussi convaincant que Gerald Payne, jeune associé d’un groupe immobilier important. Aristocrate oisif dépendant de la drogue, Toby Mortimer est trop mal en point pour témoigner. Le procureur est habile, l’alibi de Spencer Craig mal vérifiable. Le jeune avocat de la défense Alex Redmayne est aussi efficace que possible. Mais le témoignage favorable de Beth, capable de belles réparties face à l’accusation, ne suffit pas. Danny est condamné à passer 22 ans en prison.
Danny va partager la cellule de Nick Moncrieff et de Big Al. Si le second parait manquer de finesse, Nick est un ancien officier issu d’une famille d’aristocrates écossais. Devinant l’intelligence de ce garçon illettré, Nick lui apporte l’éducation dont Danny n’a jamais bénéficié. Au fil des mois, le jeune homme se métamorphose. Malgré la bienveillance du gardien Pascoe, la prison n’est pas sans danger. De leur côté, Lawrence Davenport est bientôt exclu de la série télé et vivote au théâtre, tandis que Toby Mortimer est inculpé pour usage de drogue. Spencer Craig fait en sorte de maîtriser la situation pour ses amis. Grâce à Big Al et Nick, Danny possède un atout capital pour son procès en appel. Hélas, sa condamnation est confirmée. Malgré tout, Danny parvient à s’échapper de la prison de Belmarsh. Avant d’assouvir sa vengeance, il doit affronter Hugo Moncrieff. L’oncle de Nick a spolié son neveu de l’héritage familial. Danny va y mettre bon ordre, aidé en cela par l’homme de loi écossais des Moncrieff. Ensuite, il peut commencer à s’en prendre aux amis de Spencer Craig. Son plan est en marche, mais il va encore rencontrer bien des obstacles avant de se venger, et d’établir son innocence…