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31 mars 2010 3 31 /03 /mars /2010 06:05

 

L’évènement polar parisien du printemps 2010 aura lieu les 11, 12 et 13 juin. C’est le salon “Polar en plein coeur” qui se tiendra à l'espace d'animation des Blancs-Manteaux (800m² situé en plein coeur de Paris, dans le 4e). Voilà un rendez-vous à retenir dès à présent.

Au programme, débats et conférences : Histoire de Paris en polar - Millénium et le polar nordique - Le tango Apache, La danse et les mauvais garçons - Conan Doyle, Sherlock Holmes et au-delà - Pourquoi l'écologie n'inspire-t-elle pas davantage les auteurs de polars ? - Le polar, acte social. Et des animations, lectures, jeu de piste, quizz.

PolarEnPleinCoeurAfficheDe nombreux auteurs sont annoncés : Denis Alamercery, Jean-Luc et Didier Arlotti, Ingrid Astier, Claudine Aubrun, Daniel Auna, Michèle Barrière, Yves Baudrin, José Benjamin, Patrick Beguier, Marie Bertherat, Jean-Luc Blanchet, Antoine Blocier, Renée Bonneau, Xavier-Marie Bonnot, Henri Bontemps, Gilles Bornais, Bruno Bouchière, Bernard Boudeau, Charlotte Bousquet, Alain Bron, Pierre Bru, Jacques Bullot, Anne Calmels, Hélène Calvez, Pascal Carlier, Michel Chevron, Paul Colize, Lucienne Cluytens, Nicolas Cluzeau, François Darnaudet, Philippe Declerck, Joseph Danvers, Patrick Delattre, Catherine Diran, Hermann Djoumessi, Béatrice Egémar, Didier Fossey, Éric Fouassier, Nathalie Garance, Bob Garcia, Arnaud Gobin, Pierre Godard, Philippe Gourdin, Philippe Govart, Thomas Hédouin, Franck Hériot, Éric Hossan, Jean-Jacques Hubinois, José Jover, Léo Lapointe, Guillaume Lebeau, Valéry Le Bonnec, Thierry Lefèvre, Michel Leydier, Laurence Le Guen, Marco Libro, Franck Linol, Sandrine Locard, Laurent Luna, Marc Masse, Pierre Mazet, Pierre Mikaïloff, Johann Moulin, José Munoz, Cris Nerwiss, Béatrice Nicodème, John-Erich Nielsen, Miceal O'Grafia, Patricia Osganian, Joseph Ouakine, Gipsy Paladini, Jean Perney, Elena Piacentini, Aurélien Police, Isabelle Polin, Jean-Jacques Reboux, Christophe Roturier, Sébastien Rutes, Pierre Saha, Roland Sadaune, Hervé Sard, Jean-Louis Serrano, Caroline Sers, Marianne StjepanovicPauly, Gérard Streiff, Olivier Taquet, Marc Tardieu, Jean-Michel Thirieau, Danièle Thierry, Guy Tristan, Thanh-Van Tran-Nhut, Jean Trollet (illustrateur BD), Laurence et Nicolas Van Gysel, Patrick Vast, Yann Venner, Thierry Vieille, François Vinçotte, Bernad Vitiello, Elisa Vix, Alain Wagneur, Lalie Walker, Patrick Weber, Gilles Warembourg. Sans oublier les stands des éditeurs. (La liste n'est pas close).

À l’occasion de cet évènement, le Prix Polar en Plein Cœur récompense un roman policier publié entre le 1er janvier 2009 et fin février 2010, dans lequel Paris tient une place essentielle. Le Prix sera annoncé et remis lors du salon Polar en plein cœur, le samedi 12 juin à 14h30. La liste des sélectionnés : "Quai des Enfers", d’Ingrid Astier; "Morts thématiques", d’Éric Fouassier; "Les cagnards de l’enfer", de Jean-Jacques Hubinois; "La momie de la Butte-aux-Cailles", de Claude Izner; "Aux malheurs des dames", de Lalie Walker.

Le jury est composé de : David Abiker, journaliste et auteur; Christophe Commères, DGA Cinéma Ciné-Frisson; Isabelle Cueille, libraire; Hervé Delouche, président de l’Association 813; Guillaume Lebeau, Auteur; Caroline Masson, libraire Terminus Polar; Gérard Meudal, Journaliste; Marianne Stjepanovic-Pauly, Auteur; Julien Védrenne, site K-Libre; Vanessa Chicout, étudiante en école de communication; Michèle Witta, bibliothécaire à la BILIPO, Bibliothèque des littératures policières.

Le public est invité à découvrir ces titres et à voter également. Les modalités de vote pour le public seront annoncées sur le site www.livreaile.fr ainsi que, pour tous renseignements, sur le blog : http://polarenpleincoeur.over-blog.com

Les horaires d'ouverture au public (entrée libre) : vendredi 11 juin: 14h à 21h; samedi 12 juin: 10h à 21h; dimanche 13 juin: 10h à 19h. Accès : 48 rue Vieille du Temple - 75004 Paris. Métros : Ligne1: Hôtel de Ville ou Saint-Paul - Ligne11: Rambuteau.

D’autres infos : Livre Ailé : 4, rue Valiton 92110 Clichy

polarenpleincoeur@orange.fr

Saad BOURI : 01 41 27 04 48 - 06 15 56 32 93

Fabienne COLAS : 01 48 89 41 08 - 06 16 84 90 64

Isabelle CUEILLE : 01 43 15 66 71 – 06 32 38 64 05

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30 mars 2010 2 30 /03 /mars /2010 06:32
 

Initiée par Jean-Bernard Pouy, la collection Suite Noire (aux Éditions La Branche) présente des romans courts et souriants, toujours d’une lecture très plaisante. À découvrir aujourd’hui,Pas d’argot pour Mister Richede Jacques Mondoloni.

Léon est âgé de quinze ans. Il préfère qu’on l’appelle Rodrigue. Ses parents sont divorcés. Son jeune frère vit avec leur mégère de mère. Léon habite à Orsay, avec son père Étienne. MONDOLONI-2010Ce dernier exerce le curieux métier de collecteur d’argot. Pour les dictionnaires spécialisés des Éditions du Hauban, son père traque le vocable original, l’authentique formulation argotique, l’expression imagée. Léon suit les travaux paternels, y trouvant comme lui un certain plaisir.
Cette passion, c’est aussi ce qui a accéléré le naufrage du mariage d’Étienne : pour un recueil consacré aux mots de la prostitution, il avait abusé des turpitudes sexuelles hors du couple. Aujourd’hui, l’éditeur fait pression sur Étienne pour qu’il termine le dernier ouvrage au plus vite, en trouvant un maximum de citations relatives à l’argot. Séparation, pression, deux raisons expliquant le drame qui se produit.

En effet, Léon intervient alors que son père est sur le point de se suicider. Sous le choc, même si sa blessure est légère, Étienne s’enferme dans un profond mutisme. Mesurant les conséquences, Léon estime qu’il doit prendre en charge la situation. Se barricadant dans leur maison, il interdit l’accès à sa mère. Son frère, il n’a rien contre lui, mais il ne peut se laisser attendrir. Même lorsque sa mère revient, bien décidée à forcer l’entrée, Léon résiste. Il y a aussi l’aspect scolaire du problème, depuis qu’il sèche les cours. On le prévient que l’assistante sociale va déclencher une procédure dès le lendemain. Il est temps de faire appel à un ami de son père, son mécène protecteur. Léon contacte ce Mister Riche, qui arrive bientôt. Dans l’urgence, l’homme décide d’un départ rapide. Ils voyagent de nuit, pour une destination qu’ignore encore Léon.

Leur équipée se termine dans le Sud, en bord de mer, du côté de Ramatuelle. Mister Riche les héberge au Centre. À vrai dire, l’adolescent se demande s’ils n’ont pas été piégés, s’ils ne sont pas plutôt séquestrés dans cette sorte de maison de repos. Entre ­“le Cagoulé”, pas très rassurant, et “le Tristounet”, un suicidaire qui se soigne avec du Fernand Raynaud à haute dose, l’ambiance n’est pas vraiment agréable pour un jeune de son âge. Tout de même, il vit une heureuse expérience avec Lisa. Par-dessus tout, Léon voudrait bien connaître le véritable lien entre son père et Mister Riche…

Ce court roman comporte deux thèmes. D’abord, l’amour du langage, du mot, à travers la quête érudite d’Étienne. “…Il juge plaisant, et salubre, de pratiquer la collecte des mots hors d’usage, de les peser au retour de la cueillette, de se les mettre en bouche en guise d’apéritif avant le dîner […] Plus que tout, il préférait arpenter le terrain, boire le sirop de la rue, camper devant le zinc, trinquer avec quelques trognes au parler imagé dans un tripot, son oreille à l’affût du vocable.” Saine passion que d’aimer le vocabulaire, fut-il désuet ou d’un argot vieillot.
L’autre sujet, c’est l’histoire initiatique de l’adolescent face à ses responsabilités. Le moment de la prise de conscience, qu’il doit se comporter “en adulte” ou, plus exactement, protéger ses proches, défendre son entourage. Devenir “le père ou la mère de ses parents” reste sans doute l’acte le plus difficile d’une vie. L’auteur traite ces thèmes avec une grande part d’humour.

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29 mars 2010 1 29 /03 /mars /2010 06:11
 

AprèsErquy sous les cendres,Le Bourreau des landes, etLe clan des ogres, voici l’ultime suspense de la tétralogie d’Alain Emery consacrée au capitaine Fabre,Rue de l’Enfer. Tous ces titres sont publiés dans la collection Breizh Noir, chez Astoure Édition. Il est encore temps de découvrir cette série très convaincante. Voici un résumé des évènements survenusRue de l’Enferet dans ses alentours.

En 1952, le capitaine de gendarmerie Henri Fabre et ses adjoints font respecter la loi dans la région d’Erquy. Début octobre, le juge Ravel se place sous la protection de Fabre. Sa maison a été cambriolé, puis un chauffard a cherché à le renverser en voiture. Il ignore qui lui en veut, mais il estime la menace bien réelle. Ravel n’est pas de la même trempe que le capitaine Fabre : “J’avais passé toute ma vie à avoir peur. Du faux-pas, du tableau d’avancements, des incidents, de la fameuse erreur judiciaire […] À l’évidence, l’homme qui me tournait le dos et lustrait ses bottes en silence, possédait sur moi — et sur le monde qui l’entourait — un immense avantage. Lui (Fabre) ne craignait rien, ni personne.” EMERY-2010-1Celui qui vise le juge ne tarde pas à comprendre qu’il s’est installé dans la villa, bien défendue, du capitaine de gendarmerie.

Par ailleurs, une série d’agressions meurtrières sur des femmes se produit dans le secteur. La première à être attaquée et tuée, peut-être par un animal affamé, c’est la sensuelle Janine Neveu, qui sortait de chez le boulanger. Bien que Fabre ait effectué une surveillance nocturne à cheval, il n’a pu empêcher la mort d’une autre femme, Nicole. Là encore, l’assassin a volé de la nourriture. Le brigadier Craspin pense qu’il s’agit d’un monstre, “entre l’homme et l’animal”.
Suivi de ses commères d’église, l’abbé Faure signale un incident s’étant produit dans la Rue de l’Enfer. La maison du père Boudard, récemment décédé, serait hantée. Voilà le genre d’affirmation qui fait sortir Fabre de ses gonds. Le capitaine demande un coup de main à un de ses amis de la Résistance, le truand Orsini. Il s’agit de déterminer qui veut éliminer le juge Ravel.

Le capitaine Fabre obtient des renforts pour traquer le tueur de femmes. Malgré tout, l’épouse d’un cordonnier disparaît sans laisser de traces. Et l’on retrouve le cadavre d’une gamine, Gisèle Robin, jeune fille ayant une réputation de délurée. Toutefois, il est probable qu’il ne s’agisse pas du même assassin. Après avoir raconté des bobards aux journalistes, le capitaine Fabre organise une battue nocturne avec les soixante gendarmes dont il dispose. Repéré, le fuyard court se réfugier Rue de l’Enfer, dans la maison Boudard. Peu après, le monstre périt dans l’incendie détruisant la demeure. Son cadavre oblige Fabre à se poser des questions, à s’informer sur l’histoire locale, notamment sur les règlements de compte de la fin de la guerre. Il organise même une autopsie clandestine dans un cimetière pour être sûr de son raisonnement. Fabre persévère jusqu’à ce que tous les coupables soient identifiés…

Narrateur de cette histoire, le juge Ravel résume ainsi la situation : “Que se passait-il donc dans ce pays ? Quel vent de folie soufflait sur la baie ? Les femmes tombaient sous les coups et les crocs d’un monstre, on entendait hurler dans la nuit des fantômes, un tueur essayait de m’épingler à son tableau de chasse, et pour couronner le tout on jouait un western sur une de nos plages… Au fond, mon seul refuge restait Fabre, aussi droit dans la tempête que par temps calme.” En effet, le capitaine de gendarmerie est le seul à disposer de cette autorité naturelle qui en impose à tous, et permet de faire avancer les investigations. Néanmoins, ce n’est pas strictement un roman d’enquête. Situé historiquement, le sombre contexte relève autant du roman noir. L’ambiance du récit avec ses mystères, ses pistes et ses traques, captive très vite. Soulignons la précision narrative, belle qualité habituelle de l’auteur. Outre l’intrépide Fabre, tous les personnages apparaissent fort crédibles grâce aux descriptions pointues. Avec ce suspense passionnant, Alain Emery confirme encore son talent.
Cliquez ici sur le "Portrait chinois" de cet auteur. 

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28 mars 2010 7 28 /03 /mars /2010 06:23
 

Bonne nouvelle : les éditions Après La Lune sont de retour ! Pour marquer ce nouveau départ, il fallait un roman particulièrement réussi. C'est bien le cas de celui de Michel Chevron,Icône.

Ayant fait le bilan de sa vie calamiteuse, Richard Lenoir a tout bazardé avant de se suicider. Cette nuit-là, il a décidé d’aller se faire exploser en voiture contre les locaux de sa banque, qui ne l’a jamais aidé. Alors qu’il roule à pleine vitesse, un 4x4 vient le percuter violemment. Inconscient après l’accident, il est hospitalisé. Richard Lenoir reçoit à l’hôpital la visite d’un certain Conteur, qui se présente comme l’émissaire de M.Solonik. Ivan, le fils Solonik, a été gravement blessé dans l’accident causé par Lenoir. Conteur exige que Lenoir donne les organes nécessaires à une greffe. En cas de refus, il menace de s’en prendre à son ex-femme, Jeanne Sévère, ou à leur fille Léontine, également compatible pour une greffe. Lenoir a peu de choix et peu de temps pour donner sa réponse. CHEVRON-2010

Il contacte au plus tôt son ex-épouse, afin que toutes deux aillent se réfugier en province chez la mère de Jeanne. Puis, Lenoir fuit l’hôpital aussi discrètement que possible. C’est ainsi qu’il fait la connaissance du chauffeur de taxi chinois Kim Lee qui, moyennant finances, peut s’avérer un garde du corps efficace. À son propre domicile, Lenoir s’aperçoit qu’on lui a volé son seul bien de valeur, une précieuse icône. Il soupçonne Conteur, qui a visité les lieux. Lenoir se met à l’abri chez son seul ami, Santiago. Celui-ci lui trouve des renseignements sur le mafieux Solonik. La rencontre avec le Russe laisse Lenoir sceptique. Solonik n’est pas agressif, simplement habitué à obtenir ce qu’il demande. En parallèle, il engage un couple de tueurs, Eloïse et Abélard (par ailleurs producteurs et acteurs de films X), afin qu’ils retrouvent Jeanne Sévère et Léontine.

Le cadavre d’une jeune femme massacrée par le fils Solonik le soir de l’accident ne suffit pas pour que Lenoir puisse faire pression sur son père. Eloïse et Abélard ne tardent pas à s’emparer de la petite Léontine. Nanah, l’épouse de Solonik, a connu un parcours chaotique et aventureux. Grâce à d’étranges affinités, elle est prête à aider Lenoir. Le duo repère l’immeuble où ils supposent qu’on séquestre Léontine, dans les studios où Eloïse et Abélard tournent leurs films. Après une périlleuse escalade, ils sont bientôt repérés. Heureusement, Kim Lee intervient. Par la suite, Abélard voudra se venger de ceux qui ont abîmé sa compagne. Pour les évènements concernant sa fille, Lenoir est convoqué par la police. Lenoir finit par confier la vérité des faits au flic obèse Argobast, qui peut devenir un bon allié. Toutefois, Solonik et Conteur restent des adversaires redoutables…

Il faut aussi évoquer l’histoire antique, que l’auteur nous relate ponctuellement en marge du récit principal. Il s’agit du voyage de La Juvénile, une esclave de seize ans, que le preux centurion Dachirr Neroli conduit à destination, et dont il tombe inévitablement amoureux. Cette traversée du désert s’avère un périple mouvementé, qui n’est pas sans points communs avec les mésaventures de Richard Lenoir.
Nous sommes ici dans une intrigue éloignée de toute norme. La description précise des lieux et des péripéties apportent de la crédibilité à des situations qui échappent au pur réalisme. Sans doute est-ce cette dualité entre possible et impensable, voulue et maîtrisée, qui rend passionnant ce roman. Les portraits des personnages suffisent à comprendre qu’ils se situent à la frontière de la réalité, comme dans les contes et légendes de jadis. Que le nommé Conteur vive une relation perverse avec une vipère nous en donne un exemple éloquent. Une histoire non dénuée d'humour, voire de drôlerie, dont la tonalité est véritablement singulière.

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27 mars 2010 6 27 /03 /mars /2010 07:12

 

Plusieurs auteurs ont accepté de répondre au “Portrait chinois” soumis par Action-Suspense. Aujourd'hui : Elena Piacentini (aux éditions Ravet-Anceau : “Un Corse à Lille” et “Art brut”)


Si vous étiez un assassin, quelle arme auriez-vous utilisée ?

Pour un crime passionnel, le stylet. Pour un meurtre avec préméditation, une patiente et perverse manipulation.

Si vous étiez le cauchemar des cauchemars ?

Me retrouver prisonnière au milieu d’une foule en transe. La foule, c’est l’anéantissement de l’intelligence et la dissolution du libre arbitre. Ni meeting politique ni concert en ce qui me concerne. L’horreur absolue ? Me retrouver en plein cœur du stade de France pour un show Johnny-Sarko !

PIACENTINI-Art BrutSi vous étiez le rêve absolument inaccessible ?

Le temps. Pouvoir le compresser, le dilater, y voyager. Je commencerais par un saut en arrière pour serrer ma grand-mère dans mes bras pendant une éternité. Pour la suite, j’aimerais au moins essayer d’infléchir le cours de certains évènements.

Si vous étiez le pire défaut humain ?

L’avidité ? La bêtise ? La lâcheté ? Franchement, l’homme a ceci d’extraordinaire qu’il peut tuer des millions de personnes de bonne foi. Finalement, le défaut importe peu, ce qui compte, c’est l’intensité et la détermination qu’on y met. Personnellement, je déteste les radins.

Si vous étiez un personnage historique (lequel), seriez-vous pire ou meilleur ?

Einstein, juste pour l’ivresse d’avoir un moteur de Ferrarri à la place du cerveau. Pire, meilleur ??? Il me semble qu’il a donné naissance aux deux.

Si vous étiez l'amante d’une star, vivante ou disparue, ce serait qui ?

Caruso. J’ai un très mauvais enregistrement de lui chantant "E lucevane e stelle". Malgré les crachotements et la prise de son approximative, sa voix possède une présence physique troublante, envoûtante, enivrante… Et ses soupirs ! J’imagine "la bête" en chair et en os, ne chantant que pour moi… Wouhaouh !!!

PIACENTINI-CorseLilleSi vous étiez un animal 1/ sauvage, 2/ domestique ?

Pour le côté sauvage, j’aimerais assez être une panthère, noire de préférence. Mais si je tiens compte du principe de réalité et de la forte probabilité d’extinction de l’espèce, la raison me soufflerait plutôt le caelacanthe, un poisson pépère qui a fait FOMBEC pendant des millions d’années et qui a dansé la java avec les mégalodons dans sa folle jeunesse. Pour l’animal domestique, c’est la chèvre sans hésitation, corse, cela va de soi.

Si vous étiez une ville 1/ de France, 2/ d’Europe ?

Le village de Corse où j’ai grandi. Depuis ses collines jusqu’à la mer, le paysage est encore indemne de ces verrues que l’on nomme "Resorts" ou "Clubs de vacances". Mais pour combien de temps encore ? Franchement, les "invasions barbares" modernes sont bien plus destructrices que celles que mes ancêtres ont connues.

Pour la ville d’Europe, Florence, un régal aussi bien pour les yeux que pour les papilles.

Si vous étiez un jour de la semaine ou une heure de la journée ?

Tous les jours et excepté le dimanche soir à partir de 6 heures. C’est là que je me retrouve avec tout un tas de papiers à signer pour l’école, de livres à retrouver, de crayons à tailler, de chaussures et de fringues… bref, le dimanche soir c’est le bazar. Pour l’heure de la journée, surtout l’été, rien ne vaut celle de la sieste. Tant pis pour tous ceux qui ricaneront en mâchonnant leurs clichés ! Se sentir partir dans la chaleur d’une après-midi d’août, dans le roulis d’un petit verre de blanc du cap, portée par un vent de cigales, je ne connais rien de plus divin.

Si vous étiez un métier (autre qu’auteur), lequel et pourquoi ?

Vétérinaire, les animaux ça console des hommes. Ou alors viticultrice. Le vin, ça console de tout surtout lorsqu’on le partage en bonne compagnie.

Si vous étiez une catégorie musicale ?

Un chœur de voix d’hommes. J’assume pleinement le paradoxe, moi qui me méfie comme de la peste des groupes qui communient. Double paradoxe pour l’athée que je suis : je trouve que c’est encore meilleur dans une église. Et si en plus ils chantent en corse, j’ai le cœur au bord des yeux.

Si vous étiez un sport ?

Nager au large. Pour abandonner le bruit de la côte et après deux ou trois vrilles dans l’eau, perdre tous mes points de repère.

Cliquez ici pour une autre interview d'Elena Piacentini

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26 mars 2010 5 26 /03 /mars /2010 07:12
 

En ce début 2010, les éditions L’Archipel ont publié trois excitants suspenses. Coup d’œil sur ces nouveautés. Le premier titre oscille entre document et version romancée, mais entre bien dans la catégorie du suspense.

ARCHIPEL-1Douglas Preston & Mario Spezi : "Le monstre de Florence". Partenaire de Lincoln Child pour la série Pendergast, Douglas Preston a co-écrit ce livre avec un journaliste italien de La Nazione, Mario Spezi. Ce dernier a consacré une large partie de sa carrière a essayer de comprendre l’affaire du Monstre de Florence, qui s’étire sur de longues années. En août 2000, Douglas Preston s'installe non loin de Florence dans l'intention d'écrire un roman policier. Afin de tout savoir des méthodes et des techniques d'enquête de la police italienne, il rencontre Spezi, journaliste spécialiste des affaires criminelles. Celui-ci lui raconte l'histoire du Jack l'éventreur florentin, l'une des affaires criminelles les plus énigmatiques de tous les temps, toujours pas élucidée.

Entre 1974 et 1985, sept couples ont été assassinés alors qu'ils faisaient l'amour dans leur voiture au milieu des collines entourant la ville. Quatorze crimes, un nombre incalculable de suspects, des dénonciations, des folles rumeurs, des fausses accusations, plusieurs procès mais le coupable court toujours. Les ratages monumentaux de la justice sont ici mis en exergue. Les deux hommes décident alors de reprendre l'enquête et de démasquer le Monstre. Une enquête qui dérange en haut lieu, au point que Preston est accusé de complicité de meurtre, de détournement de preuves, de faux témoignage et d'entrave à la justice. On le menace d'arrestation s'il remet les pieds en Italie. Les choses vont plus loin encore pour Mario Spezi, que l’on accuse d'être lui-même le Monstre.

PLAQUE1Il est à noter que Preston et Spezi s’opposent au commissaire Michele Giuttari, dont ils critiquent vivement l’action dans cette affaire. Rappelons que ce même Michele Giuttari est l’auteur de deux excellents romans publiés en France : “Souviens-toi que tu dois mourir” et “La loge des innocents”.


ARCHIPEL-2Espionnage et terrorisme international sont au cœur du cinquième roman de Daniel Silva publié en France : "Le messager". Les faits se déroulent vers 2015. Gabriel Allon n'est-il qu'un paisible restaurateur d'oeuvres d'art spécialiste des maîtres italiens de la Renaissance ayant un faible pour Le Titien ? Derrière cette couverture se cache l'un des plus redoutables agents des services secrets israéliens. Ses domaines d'expertise : enquêtes très spéciales, kidnappings, interrogatoires, éliminations... Un agent dormant que sa hiérarchie réveille pour lui confier une mission de la plus haute importance : déjouer un attentat contre le pape fomenté par un groupe islamiste proche d'Al-Qaida. Gabriel découvre bientôt que ce groupe est financé par al-Bakari, un milliardaire saoudien. C'est donc lui que Gabriel décide d'éliminer pour priver les terroristes de tout financement. Pour percer la forteresse d'al-Bakari, Gabriel est aidé par Sarah Bancroft, jeune experte américaine de l'impressionnisme qui appâtera le milliardaire grâce à la découverte d'un Van Gogh jusque-là ignoré des marchands d'art. Mais Sarah est insuffisamment entraînée et naïve et son double jeu sera découvert...


ARCHPEL-3C’est un roman d’action riche en péripéties mouvementées que présente le Canadien Carsten Stoud avec "Black Water Transit". Propriétaire d'une grosse compagnie de transport international, la Black Water Transit, Jack Vermillon accepte la requête d'Earl Pike, ancien marine et psychopathe, qui lui demande de transporter illégalement au Mexique sa collection d'armes anciennes. Afin d'aider son fils Danny, un ex-junkie incarcéré pour trafic de drogue et vol à main armée, Jack dénonce Pike aux fédéraux. Mauvais choix, car l'arrestation tourne mal. Earl Pike abat quatre hommes avant de prendre la fuite. Peu de temps après, il contacte Jack pour lui dire qu'il sait qu'il a été vendu, par qui, et qu'il compte bien se venger... De leur côté, les fédéraux pensent que Jack les a doublés et l'arrêtent pour complicité. Mais Pike abat les agents chargés d'assurer son transfert. Jack se retrouve en liberté, mais avec toutes les forces de police à ses trousses. Son unique issue pour échapper à la vengeance de Pike consiste à prouver son innocence. Pour Jack, c’est le début d'une cavale sanglante... Avec tous ces ingrédients, voilà un roman "de poursuite" dans une tradition cinématographique, qui pourrait donner un film d'une belle intensité.

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25 mars 2010 4 25 /03 /mars /2010 07:17

Suspense et mystère ne sont pas les seuls éléments du nouveau polar de Yann Venner, “Cocktail cruel” (Éd. Le Cormoran, 2010). L’auteur situe l’action entre la Bourgogne et la Bretagne, deux régions pouvant avoir des points communs. Petit aperçu de cette intrigue…

Quadragénaire, Antoine de la Clairgerie est à la fois producteur de vins et de cinéma. Il possède un domaine vinicole dans la région de Beaune, dont les crus sont fort appréciés. Il fut un temps l’amant de la parisienne Pénélope, femme volontaire, spécialiste en management et coaching d’entreprise, intelligente mais plutôt glaçante. VENNER-2010-1Jusqu’au jour où il rencontre la femme de sa vie, la comédienne Isabella Elgé. Antoine lance avec succès le projet d’un film consacré à Marguerite de Bourgogne, incarnée par la jeune femme. Le jeune couple est désormais fiancé. Ils ont fait ensemble un délicieux voyage en Italie.
Le monde n’étant pas si grand, Isabella a un lien indirect avec Antoine. Celui-ci fut élevé par Jacinthe, étudiante en pharmacie qui avait épousé un vigneron local. De son vrai nom Isabella Le Gonidec, la comédienne est la nièce de Jacinthe. Surnommées “les vignoleuses”, sa tante Jacinthe et sa mère Philippine, pharmacienne retraitée, ont expérimenté en Bretagne divers produits à base d’algues. Aujourd’hui, elles commercialisent ces préparations argumentant sur leurs bienfaits curatifs.

À Beaune, le commissaire Létourneau et son jeune assistant Benoît sont chargés d’enquêter sur un meurtre. Une femme a été abattue par trois balles de pistolet 9mm dans une cave saccagée. Les policiers ne peuvent guère compter sur le témoignage du vieux vigneron à demi sénile chez qui on a tué la victime. Cet Ambroise Durelier n’est autre que le mari de Jacinthe, actuellement absente. Affaibli, il ne tarde pas à succomber. Il est normal qu’il ait subi un choc : la jeune femme assassinée n’est autre que sa nièce Isabelle Le Gonidec.
Pourtant, le commissaire Létourneau estime que le traumatisme n’explique pas tout. Il demande une autopsie précise de la victime et de son oncle. Averti du drame, Antoine est lui aussi choqué, se remémorant les heureux moments avec sa compagne. Il se souvient d’une fête réunissant bourguignons et bretons, où quelques invités furent pris de délires hallucinatoires. Létourneau envoie son adjoint Benoît en Bretagne, dans le Trégor, auprès du commissaire Le Tellier. Peut-être y glanera-t-il d’utiles renseignements.

L’autopsie révèle des traces d’empoisonnement chez Isabella et Ambroise. Près de Beaune, le village de Jobigny La Ronce connaît de curieuses perturbations. Le médecin du secteur les signale au commissaire Létourneau, sans pouvoir y apporter d’explication. Il faudra pourtant éclaircir toute cette affaire…

Le chassé-croisé des personnages ainsi que des scènes passées et présentes donnent à cette histoire la tonalité énigmatique recherchée. Toutefois, il ne faut sans doute pas l’aborder comme un strict roman d’enquête policière. D’abord, parce que c’est avant tout le plaisir d’écrire qui guide l’auteur, avec “un sens aigu des mots”. Aussi mêle-t-il des passages souriants ou tendres à d’autres, bien plus sombres ou denses. Et puis, sont abordés deux thèmes concernant, l’un les Côtes de Beaune, l’autre les algues en Bretagne. La fabrication du vin passe par le respect de la nature, même pour améliorer une production. Par ailleurs, on sait que les algues saines sont exploitables, mais il ne faut pas mésestimer le danger quand elles sont en putréfaction. On nous livre ici des précisions fort intéressantes. Yann Venner cultive son style personnel, nous proposant un suspense non formaté. Un auteur (et des romans) à découvrir.
Pour revoir l'interview de Yann Venner au sujet de son précédent titre : "Lumière pour les oubliés", cliquez ici. 

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24 mars 2010 3 24 /03 /mars /2010 07:13

 

Jaillet-Mauves-2009Plusieurs auteurs ont accepté de répondre au “Portrait chinois” soumis par Action-Suspense. Aujourd'hui : Nicolas Jaillet ("Intruse", Hachette 2010 – "Sansalina", Ed.Après La Lune, 2007)

Nicolas Jaillet donne des titres courts à ses romans. On ne s'étonnera donc pas que plusieurs de ses réponses soient brèves.


Si tu étais un assassin, quelle arme aurais-tu utilisée ?

- La télévision.

Si tu étais le cauchemars des cauchemars ?

- Le rêve.


Si tu étais le rêve absolument inaccessible ?

- Etre une femme.

Si tu étais le pire défaut humain ?

- Je ne sais pas. Mon pire défaut, à moi, c'est l'égocentrisme morbide. Les défauts des autres, ils me font plutôt du bien. Ils me rassurent.

JAILLET-2010Si tu étais un personnage historique (lequel), serais-tu pire ou meilleur ?

- Félix Faure, et je ne serais ni meilleur ni pire.

Si tu étais l’amant d’une star, vivante ou disparue, ce serait qui ?

- Vivante : ma femme, la meilleure actrice du monde : Olivia Machon. Morte : Suzie Delair.

Si tu étais un animal 1/ sauvage, 2/ domestique ?

- Un animal sauvage : un chat.

- Un animal domestique : un chat.

Si tu étais une ville 1/ de France, 2/ d’Europe ?

- Une ville de France : Meyzieu (69 300 Rhône Alpes)

- Une ville d'Europe : Cesseins (01 090 Rhône Alpes)

Parce qu'entre Meyzieu et Cesseins, il y a quarante six kilomètres environ. Ce n'est pas infranchissable.

Si tu étais un jour de la semaine ou une heure de la journée ?

- Lundi, six heures. Tout est encore permis.

JAILLET-2007Si tu étais un métier (autre qu’auteur), lequel et pourquoi ?

- Président de la république. C'est bien payé.

Si tu étais une catégorie musicale ?

- Le Bumb-dop, une catégorie qui n'existe pas.

Si tu étais un sport ?

- Le curling, sur la Wii. Ou la pétanque olympique. Des sports qui sont en même temps des blagues. Des oxymores.


Le blog de l'auteur :
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