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23 mars 2010 2 23 /03 /mars /2010 07:12


ROUSSEAU-Polars en NordÂgée de 38 ans, Sandrine Rousseau est l'auteur de deux romans policiers atypiques : "Épluchures à la lilloise" (2007) et "Qu'est-ce qui fait pleurer les flics ?" (2009), deux polars à l’humour aigre-doux basés sur les relations dans le monde du travail et mettant en scène des personnages hauts en couleurs : ROUSSEAU-2009Jean Penan, policier incompétent qui résoud une enquête grâce à l'aide silencieuse d'un de ses collègues atterré par tant de gâchis; Charles Schwartz, flic amoureux devenu la tête de turc du commissaire Penan, qui lui doit pourtant sa réussite professionnelle…
Enseignante-chercheuse en économie, Sandrine Rousseau est vice-présidente de l'Université Lille I et militante écologiste. En 8e position sur la liste PS-Verts, elle vient d'être élue au Conseil régional du Nord-Pas-de-Calais. Sandrine Rousseau devrait s'occuper de l'enseignement et des universités au sein de l'exécutif régional.


Voici l'occasion de lire ou relire ma chronique sur "Épluchures à la lilloise" (Polars en Nord, 2007) :

ROUSSEAU-2007Jean Penan est “inspecteurdepolicecriminelle”, en un seul mot. Ni compétent, ni efficace, ce n’est pas un enquêteur brillant. Terne et auto-satisfait, «il pourrait être colorisé tellement il est ringard, ce type» dit-on de lui. Jean Penan doit s’occuper du meurtre de Sébastien Fromentin. Ce séduisant jeune homme (qui plait aux blondes) a été poignardé, et on a épluché sa peau. Le policier interroge l’entourage de la victime, omettant de leur demander un alibi, qu’aucun ne peut vraiment fournir. Ourida, l’étudiante qui observe ses méthodes absurdes, est perplexe. Collègue de Penan, Schwarz estime ne pas avoir à l’aider, malgré ce qu’il a compris.

Julie et Margot étaient des amies de Sébastien. Amoureuses de lui, bien sûr. Mais il était fiancé à Armelle. Même si la mère de celle-ci le détestait. Le père de Sébastien n’est pas causant. Sa sœur Nadia, non plus. La mère du jeune homme a quitté sa famille, sans perdre de vue ses enfants. Quand même, c’est le deuxième fils qu’elle perd, le premier s’étant (peut-être) suicidé. Julie imagine avoir tué Sébastien. Son copain Olivier et elle suivent l’affaire grâce à leur amie Ourida. Jean Penan n’est pas insensible au charme de Margot, bien plus jeune que lui. Elle élève seule le petit Gaspard, dont Sébastien n’était pas le père. Éclaircir tout çà ? Pas facile pour notre policier si peu doué…

A cause de l’incapacité du héros à (se) poser les bonnes questions, ce roman d’enquête progresse dans une grande confusion. Obsédé des tableaux-rapports, des After Eight et des shampoings, ce policier ridicule possède quelques aspects plus touchants. L’histoire est souriante, voire farfelue. On en oublierait presque qu’il y a un coupable à découvrir. Une intrigue pleine de fantaisie.

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22 mars 2010 1 22 /03 /mars /2010 07:27
 

Gérard Streiff publie son nouveau roman “Le trésor de Staline” chez Krakoen. Faisons connaissance avec les personnages et les lieux, qui se trouvent au cœur de cette comédie.

Non loin de Paris, le château de Caillet est devenu un hôtel de luxe depuis qu’il a été racheté par Robert Lesage. Une bonne manière pour ce truand de placer son argent. Il a choisi comme directeur de l’hôtel son ami Georges-Marc Benadur, qui a épousé l’ancienne propriétaire aristocrate. “­Depuis, Robert Lesage donnait volontiers du "Monsieur le comte" à GM Benadur. Métamorphosé, l’ancien porte-flingue acceptait le titre, plus flatté qu’agacé.” Ce week-end encore, les riches clients sont nombreux au château. Les grands patrons du BESEF sont réunis pour un colloque. STREIFF-2010À leur tête, Xavier Saint Flour est présent avec son assistante et maîtresse. Benadur espère que les sangliers qui rôdent autour de la propriété ne viendront pas abîmer les grosses cylindrées garées sur son parking.

Une délégation de Russes figure aussi parmi la clientèle. Robert Lesage ne tarde pas à reconnaître parmi ceux-ci d’anciens amis. Un épisode de sa vie agitée le mit naguère en contact avec Zagladine et Chapochnikov, pour des affaires pas très claires. Leur présence ici suppose qu’ils ont flairé un moyen suspect de se faire du fric. Traducteur de la délégation, le journaliste Kovaks est motivé par des raisons sentimentales. Son père participa à l’Expo Universelle de 1937 à Paris, au stand soviétique. Or, un archéologue français vient de retrouver des pièces ornementales restées en France, issues dudit stand de 1937. Elles furent longtemps oubliées dans la glacière du parc du château de Caillet. Sans doute est-ce lié à l’histoire de ce lieu, qui a appartenu jadis à des syndicats ouvriers.

D’autres curieux clients sont ici pour le week-end. Tel ce Bassompierre, avec ses filles et un ami. D’aucun trouvent que Bassompierre a une tête d’officiel, mais sans connaître sa fonction. Il y a aussi Chloé, venue avec son ami Laurent. Chloé est aveugle, ce qui ne l’empêche pas d’être policière, son infirmité l’aidant à se concentrer sur les détails. C’est le cas de Robert Lesage qui l’intéresse, car il reste un truand fiché. Parmi les jeunes employés comme extras, il semble que certains soient des activistes de CRAC 40, pas vraiment des amis du BESEF.

Suite à la disparition de Chapochnikov, son compère Zagladine le cherche dans toute la propriété. Kléber, le gardien du château, a aussi disparu à cause des nommés Apache et Mike, mais ça n’inquiète pas grand monde. Sauf peut-être la vieille Gaby, qui vit en sauvageonne dans le parc. Pour éviter le problème des sangliers, G.M. Benadur organise une chasse qui distrait ses clients. Kovaks et l’archéologue évoquent ensemble le stand soviétique de 1937. Une improbable rumeur prétendit que ces décors cachaient un trésor…

S’il affiche une véritable originalité, le polar souriant entre vite dans la catégorie des inclassables. Il devient d’autant plus convaincant si on y ajoute quelques éléments historiques, échappant définitivement à tout étiquetage. Tel est le cas de cette comédie de Gérard Streiff, dont la base s’inspire de faits avérés. La tonalité légère n’empêche pas des retours documentés sur le passé. Il y est question d’une “glacière”, mot qui ne désigne pas un appareil moderne. Surtout, on suit avec plaisir les protagonistes de cette galerie de portraits. De l’un à l’autre, les scènes se succèdent sur un tempo alerte, soulignant l’aspect trouble ou caricatural de chacun. Qu’existe ou non ce “Trésor de Staline­”, il est probable qu’après tant d’agitation, le dénouement soit explosif. Très agréable roman.

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21 mars 2010 7 21 /03 /mars /2010 07:13
 

Le Prix Intramuros a été créé en 2005, dans le cadre du Salon "POLAR & CO" de Cognac. Les premiers lauréats ont été Bob Garcia (2005-"Le testament de Sherlock Holmes"), J.P.Delfino (2006-"Dans l’ombre du Condor"), Peter May (2007-"Cadavres chinois à Houston"), Karine Giebel (2008-"Les morsures de l’ombre"), et Pascal Martin (2009-"La traque des maîtres flamands"). Le jury est composé de détenus des six établissements pénitentiaires d'établissements pénitenciers du Poitou-Charentes (Bédenac, Niort, Rochefort, Saintes, Angoulême et St Martin de Ré). En cette année 2010, quarante-six femmes et hommes détenus dans de la Charente et de la Charente Maritime qui ont choisi les six livres suivants pour le Prix Intramuros 2010 :Intramuros2010


« Méfie-toi d'Assia » - Bernard BOUDEAU – Ed.In Octavo
« La balade de l'escargot » - Michel BAGLIN – Ed.Pascal Galodé - Chroniqué ici
« Le fruit du doute » - Alain BRON – Ed.Odin
« Taxi pour un ange » - Tony COSSU – Ed.Plon
« La route de Gakona » - Jean-Paul JODY – Ed.Seuil - Chroniqué ici
« Retour à la nuit » - Éric MANEVAL – Ed.Ecorce - Chroniqué ici

 

Les jurys ont jusqu'au 31 mai pour choisir le prochain lauréat du Prix Intramuros. Le vendredi 18 juin, les romanciers iront à la rencontre de leurs lecteurs en milieu carcéral, et le lendemain, le samedi 19 juin 2010, ils participeront à la 2e Journée Intramuros de Cognac avec débat, rencontre et séance de signatures en après-midi à la Maison de la Presse et à l'Hôtel Restaurant Héritage. La remise du Prix Intramuros, en présence d'anciens lauréats aura lieu en soirée ce même samedi 19 juin.


L'affiche du Prix Intramuros 2010 est signée Vincent Gravé, lauréat du Prix Cognac du Meilleur Album «One Shot» 2009 avec "Petites coupures" scénarisé par Joseph Incardona (ici, un article sur cet auteur) et édité par Les Enfants Rouges.

Le site de Polar & Co, et du Prix Intramuros :  http://www.cerclenoir.com/

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20 mars 2010 6 20 /03 /mars /2010 07:49

Sur un îlot ou sur la côte, le phare éclairé prévient les navigateurs des dangers, des récifs. Aujourd’hui automatisés, ces lieux particuliers furent longtemps habités par leurs gardiens. Ceux-ci étaient attachés à cette vie quasi-solitaire, veillant au bon fonctionnement et à l’entretien du phare. Pourtant, on peut imaginer des cohabitations difficiles, de sourdes rivalités entre gardiens. C’est là que nous entrons dans le domaine romanesque.

PHARE-LeBrazUn des premiers romans à traiter le sujet fut certainement Le gardien du feu d’Anatole Le Braz (Liv’Editions, 2006) : En 1876, Goulven Dénès est gardien-chef au phare de Gorlébella, dans le Raz de Sein. Originaire du Léon, il suivit des études religieuses, avant de devenir marin. Puis il épousa la belle Adèle Lézurec, native du Trégor. Pour elle, il choisit d’être gardien de phare. Tant que Goulven occupa des postes à terre, le couple vécut heureux. Ensuite, il fut affecté au large de la Pointe du Raz. Restant seule les deux tiers du temps, Adèle s’adapta mal à la population capiste de la contrée. En mer, la séparation était aussi douloureuse pour Goulven. Son service irréprochable à Gorlébella lui permit de compenser cette épreuve. Malgré les efforts de Goulven, la situation conjugale se dégradait. L’ombre de la femme Chevanton contrariait Goulven. Epouse d’un collègue, cette îlienne de Sein lui semblait néfaste. Adèle sollicita un poste au phare pour son cousin Hervé Louarn. Celui-ci inspirait à tous la sympathie. Goulven appréciait l’amélioration du caractère de son épouse. Les légendaires «démons du Raz» assombrirent bientôt son naïf bonheur…

Œuvre du grand écrivain breton Anatole Le Braz (1859-1926), ce drame d’antan conserve toute sa force. On peut le lire comme un roman historique régional. L’auteur décrit en témoin la Bretagne de cette époque. Le décor sauvage proche de la fameuse Baie des Trépassés se prête idéalement à l’ambiance. Quant à la construction narrative, elle propose un vrai suspense astucieux. Nous disposons d’éléments nous rendant moins candides que Goulven. Mais quelle fut la progression jusqu’à l’issue probablement fatale ? Tel est le moteur de l’intrigue.
Dans le numéro 98 de la revue "813", Jean-Philippe Gury nous dit qu’un autre livre s’inspire largement du précédent : L’abbé Garrec, gardien de phare de René Madec (1956) : L’abbé Garrec, débarquant au phare imaginaire des Verrès, se trouve confronté à la disparition d’un des deux gardiens et la mort de l’autre. Seules les déductions logiques de l’ecclésiastique, que le lecteur peut suivre grâce au plan fourni page 21, permet de résoudre l’énigme (…) L’abbé Garrec et l’assassin du photographe (1959). Il s’agit encore d’un crime en îlot clos : un cadavre à moitié momifié enterré sous le sable est découvert à proximité du phare de l’Île aux Moutons, bien réelle celle-ci.»
Du Danois V.P.Jensen, Le phare de l'Atlantide (Métailié, 2003) se passe sur Eilean Mor, une petite île rocheuse perdue dans l’Atlantique, à la fin de l’année 1900. Quand arrive la relève, les trois gardiens du phare ont disparu. Chacun d’eux avait ses propres motifs pour s’isoler du monde. Mais la crise couvait entre eux, lorsque advint une tempête exceptionnelle. « Bâti comme une intrigue criminelle (c’) est un récit tendu et haletant dont le huis-clos central (…) est nourri par les thèmes de la solitude et de la folie.» (J.C.Alizet, L’Année de la Fiction, volume 13)

PHARE-NielsenDans L’étrange sourire de Pamela Dove de John-Erich Nielsen (Editions HoH, 2006) un couple s’est suicidé près du phare écossais de Cornewall, une nuit de tempête. Des incohérences incitent le policier Sweeney à interroger le propriétaire de l’hôtel du phare, qui découvrit les cadavres. Pour Pamela, la suicidée, cet endroit était lié au souvenir de son défunt mari. Nostalgie romantique désespérée ? Sentant que “la lumière vient du phare”, l’enquêteur à la barbe rousse retourbe sur les lieux, et trouve bientôt la bonne piste…

Parfois, seule un scène (forte) se déroule dans un phare. C’est le cas dans Amères désillusions de Jérôme Bucy (Liv’Editions, 2003) : « Face à moi se dressait une tour de pierre de section octogonale surmontée d’un dôme vitré, une tour qui me sembla magnifique… Je sus dès le premier regard que j’avais enfin trouvé le “Sémaphore des Chimères” ! » C’est dans ce phare étrange que le héros va découvrir les pires secrets de sa famille.

Voici quatre autres romans, où le thème des phares est abordé…

Jean-Jacques Antier : Tempête sur Armen (Presses de la Cité, Terres de France 2007)

Mars 1914. Natif d’Audierne, Gildas a 22 ans. Après des postes moins difficiles, le jeune gardien de phare est nommé à celui d’Ar-Men. L’enfer, dit-on. Pourtant, Gildas en rêve depuis toujours. Son défunt père y fut Maître de phare. Il se suicida, quand on l’accusa d’une faute de service qui causa un drame. L’affaire reste mal éclaircie. Gildas remplace le gardien Morvan, qui s’est noyé au phare lors d’une terrible tempête. Il va seconder Maître Tréboul. N’ayant pu être débarqué, ce dernier est sur Ar-Men depuis cent jours. Il ne paraît pas pressé de retourner à terre. Gildas pense souvent à sa fiancée Oanig, 17 ans, dont le père l’a prévenu : “Le phare ou ma fille”. Pour l’instant, sa passion pour Ar-Men prime tout. Maître Tréboul apprécie Gildas. Il lui révèle la vérité sur la mort du gardien Morvan. Celui-ci confessa qu’il s’était montré déloyal avec le père de Gildas, qu’il jalousait. Gildas s’interroge sur l’aveu et le comportement de Maître Tréboul : “Il n’est pas fou de façon continue, mais par éclipse, comme un phare”. Une nuit, Gildas chute et se blesse au pied. Peut-être a-t-il été poussé. Evacué, il est hospitalisé à Douarnenez. Ce n’est qu’une foulure. Le jeune homme n’est pas insensible au charme de la libre Gwendoline, la fille d’un armateur. Il ne veut pas trahir Oanig.

« Tempête sur Armen » appartient à la belle tradition romanesque populaire. Comme dans « Le gardien du feu » d’Anatole Le Braz, l’univers des phares est singulier. Ce qui offre une ambiance propice aux sombres secrets et aux issues dramatiques. S’il est question d’amours contrariées, des faits non élucidés hantent ce récit en filigrane. PHARE-JamesL’auteur souligne la vie particulière des gardiens, que leur métier passionne jusqu’au mysticisme. Il décrit la Bretagne côtière de l’époque, sa population, ses puissantes tempêtes, ses phares parfois fragiles, ses inévitables légendes. Le sujet exigeait une certaine force, ce qu’exprime cet écrivain confirmé qu’est Jean-Jacques Antier.

P.D.James : Le phare (Fayard)

Au large de la Cornouailles anglaise, Combe Island abrite une Fondation permettant à des personnalités de jouir de la quiétude d’un lieu coupé du monde et se ressourcer à l’iode marin. Outre les résidents permanents - Emily Holcombe, dernière héritière des propriétaires de l’île, Rupert Maycroft, l’administrateur de la Fondation, Adrian Boyde, le comptable, Dan Padgett, le factotum, etc. -, Nathan Oliver, un écrivain de réputation mondiale, y séjourne régulièrement, accompagné de sa fille et de son secrétaire. Alors que l’île accueille deux nouveaux visiteurs, l’un de ses habitants est retrouvé mort dans des conditions très suspectes. Chargé de mener une enquête aussi rapide que discrète, car Combe Island doit prochainement servir de cadre à un sommet international, le policier Dalgliesh a très vite la certitude qu’il s’agit d’un crime. Mais l’île est soudain la proie d’une autre menace, beaucoup plus insidieuse.
(d’après www.polardefemme.info
)

PHARE-MartinPascal Martin : La malédicition de Tévennec (Presses de la Cité, Terres de France, 2007) Pour sa mystérieuse organisation L’Oeuvre, Foch envoie un de ses “coureurs de nuits”, le saxophoniste Saint-Sauveur, sur la piste d’un trésor. Villepreux, ami de Foch vivant à Lorient, a trouvé un lingot d’or. C’est une infime partie de la fortune disparue d’un armateur nantais, Morandais Le Queffélec. Fin 18e siècle, il s’était enrichi dans le commerce triangulaire négrier. Selon le conservateur du musée de Port-Louis, son navire “Marie-Océane” sombra avec sa cargaison de lingots. L’avare Morandais voulait ainsi berner le cruel révolutionnaire tyrannisant Nantes. Il s’agissait d’un stratagème, car les lingots n’étaient qu’en plomb. Villepreux espérait une part du vrai trésor, pour être aussi riche que sa compagne, l’artiste Duchesse. Il est victime d’un “accident” en mer. Le conservateur du musée décède également peu après. A Nantes, Saint-Sauveur sympathise avec le bohème Olaf, ultime descendant de Morandais. Olaf lui confie le carnet de son aïeul. Si c’est la clé du trésor, les messages de Morandais sont énigmatiques. Les recherches de Saint-Sauveur intriguent l’inspecteur Le Meur. Il alerte à la fois ses anciens amis indépendantistes bretons, et ses supérieurs au Ministère. Le trésor serait caché dans une grotte, non loin de l’île de Sein. D’inquiétantes légendes sont encore vivaces autour du phare de Tévennec…

Pascal Martin nous propose une fois encore un véritable feu d’artifice. L’action et le suspense sont les moteurs de cette trépidante aventure. Les péripéties se multiplient sur un tempo vif. Le décryptage des messages (et des fausses pistes) aide Saint-Sauveur à progresser vers le trésor. Si le saxophoniste est au centre du récit, chaque personnage est – autant que lui – héros de l’affaire. De la jeune Léocadie au cambodgien Lon, du ministre Vidocq à l’autonomiste Erwan, sans oublier La Carotte ou Le Penec’h, tous les protagonistes jouent ici un vrai rôle. Le foisonnant scénario est plein d’inventivité et d’humour : Olaf M. le Q., ou le nouveau Faria attendant “l’élu” digne de Dantès, en sont de bons exemples. Cette réjouissante histoire confirme les indéniables qualités d’un auteur inspiré.

Eric Rondel : Le phare au pendu (Astoure Editions, collection Breizh Noir, 2002) Une terrible nuit d’ouragan cause de graves dégâts sur la côte nord de la Bretagne. Deux faits concomitants se produisent cette nuit-là. Georges Souhatier, propriétaire de restaurant, un homme au passé mouvementé, est victime d’un mortel accident de la route. Mme Fernandez se suicide au sommet du phare du Cap Fréhel. Mario, son fils macho et brutal, gardien du phare, la trouve pendue le matin suivant. Il ne croit pas au suicide. Il pense que sa femme, la pauvre Maria, a tué sa mère. Le soir même, une violente altercation oppose Mario (fou furieux et armé) à son épouse. Pedro, un de leurs fils, homo, s’interpose et finit par sauver Maria. Le gardien fait une chute mortelle d’une falaise. Le journaliste Victor Tarin, de "La Chronique de l’Ouest", participa de près à l’enquête sur ces dramatiques faits divers. Quelques années ont passé, mais il y pense à nouveau le jour où il remonte en haut du phare. Un détail prouve qu’il ne s’agissait pas d’un suicide.

Cet épisode des aventures du journaliste Victor Tarin est très réussi.
(Cet article fut initialement diffusé sur www.bibliopoche.com)

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19 mars 2010 5 19 /03 /mars /2010 07:12
 

Dans l’actualité chez Le Livre de Poche, plusieurs nouveautés et titres à venir sont dignes d’intérêt. Commençons par un suspense à paraître en avril 2010,Danse pour moide Mary Jane Clark, une intrigue maîtrisée s’adressant à un large public. L’auteur décrit avec une aisance convaincante les conditions d’un reportage, puisqu’elle connaît bien cet univers médiatique. Le pittoresque et tranquille décor à l’ancienne d’Ocean Grove, avec son camp de tentes fondé par des pèlerins méthodistes, contraste avec les faits criminels. En filigrane, est abordé le thème du mal-être des adolescentes: anorexie, automutilation, méthodes psy parfois discutables, manque de réponse parentale. Tout ce contexte alimente un solide suspense, avec son panel de personnages soupçonnables...

MJ-CLARK-PocheOcean Grove est une station balnéaire traditionnelle sur la côte Atlantique des États-Unis. Leslie Patterson, 22 ans, vient d’être séquestrée pendant trois jours, par un ravisseur qui l’aurait obligée à danser pour lui. Beaucoup émettent aujourd’hui des doutes sur la version de Leslie. On la sait peu équilibrée, soignée par un psy, le Dr Messinger. Diane Mayfield est reporter pour la chaîne Key News. Son mari étant en prison, elle s’occupe seule de ses deux enfants. Diane est contrainte d’annuler les vacances prévues, pour enquêter sur le cas de Leslie. Avec le renfort de sa sœur, elle amène sa famille en séjour à Ocean Grove, où elle retrouve son équipe technique. L’hypothèse d’une simulation de Leslie apparaît vite plausible.
Mais une deuxième jeune femme de 20 ans, Carly, est enlevée. Ce qui confirmerait que Leslie n’a pas menti. L’étudiant Shawn risque d’être soupçonné. Il fut le petit ami de Leslie, mais n’a pas participé aux recherches quand elle a disparu. Et Carly est sa nouvelle copine. Agent immobilier local, Larry est l’employeur de Leslie. Il a de douloureuses raisons d’accuser le Dr Messinger d’être un charlatan. Comme Leslie, Carly est une patiente du psy. Dans le camp de tente où elle passe des vacances en famille, Hélène s’interroge sur son mari Jonathan. Celui-ci a menti à la police. Il a été vu, suivant Carly le soir de sa disparition. Diane et ses collègues poursuivent leurs reportages, questionnant Leslie et divers témoins. Quand Carly est retrouvée morte, étouffée par son bâillon, au même endroit que Leslie, la police trouve bientôt un coupable. Mais une autre jeune femme, Anna, est à son tour kidnappée…

ARCHER-PocheOn a déjà largement parlé deSeul contre tous de Jeffrey Archer, lauréat du Prix Polar international de Cognac. Un roman aussi publié en avril 2010 au Livre de Poche. À Londres, Danny Cartwright est jugé pour meurtre. On l’accuse d’avoir poignardé son ami Bernie, le frère de sa fiancée Beth qui était présente. En réalité, le trio a été provoqué par quatre hommes éméchés dans le pub voisin. Lors de la bagarre qui suivit à l’extérieur, Danny fut blessé et Bernie tué par l’un des provocateurs. Le témoin principal au procès est Spencer Craig, avocat promis à un bel avenir, qui est le vrai assassin de Bernie. Son témoignage est confirmé par ses amis: Lawrence Davenport, séduisant acteur d’une série télé; Gerald Payne, associé dans la plus importante société d’immobilier londonienne; et Toby Mortimer, un aristocrate oisif masquant sa dépendance de la drogue. Malgré les efforts du brillant avocat de la défense Alex Redmayne et le témoignage favorable de Beth, Danny est condamné à 22 ans de prison.
À la prison de Belmarsh, Danny partage la cellule de Nick Moncrieff et de Big Al. D’une vieille famille de gentlemen écossais, Nick est un ex-officier cultivé. Plus rustre, Big Al sympathise aussi avec Danny. Ce dernier est illettré, mais Nick le devine intelligent. Les mois s’écoulent. Danny apprend à lire et écrire, passe avec succès des examens, essaie d’imiter l’allure distinguée de Nick, devenant quasiment son alter ego. Dehors, certains amis de Spencer Craig ont des problèmes. Davenport est viré de la série télé, et Toby Mortimer est envoyé à Belmarsh pour usage de drogue. Big Al réussit à enregistrer des aveux de Mortimer accusant Craig. Pourtant, en appel, la condamnation de Danny est confirmée. Le jeune homme ne renonce pas à sa vengeance, inspirée de celle du comte de Monte-Cristo…

OPALE-PocheTerminons cette sélection par celui qui a obtenu le Prix VSD du Polar 2009:Opale” de Stéphane Lefebvre. Un roman disponible dès maintenant. C’est l’histoire de Robin Mésange, journaliste pour un petit hebdo de la Côte d’Opale. Par hasard, ilphotographie un suicidé chutant de la falaise au Cap Blanc-Nez. Quand il analyse les clichés, il remarque une tâche jaune anormale, supposant une présence suspecte. Lorsqu’il s’adresse à la police, Robin est reçu par la lieutenant Léa Gauthier, dont il tombe aussitôt amoureux. Autant pour un futur article que pour Léa, Robin entreprend de trouver des indices concrets. Il s’introduit par ruse chez Hochart, le présumé suicidé. Il comprend que son matériel informatique a disparu.
Le journaliste s’aperçoit qu’il est pisté par un skater. Le jeune Tony veut seulement l’informer d’une affaire sordide. Élève au lycée Charlemagne, la séduisante Leïla s’est suicidée après été victime d’un viol collectif. Tony pense que Hochart, employé au labo du lycée, fut l’un des violeurs. Avec l’accord de Jib, son rédacteur en chef, Robin va poursuivre l’enquête, en suivant cette piste du lycée. Quand se produit un autre décès violent, le journaliste est longuement interrogé par le collègue de Léa. Delplace, un prof de Charlemagne, a été découvert égorgé. Toutefois, selon la police, un suicide n’est pas exclu. Ou, peut-être, justicier s’est-il chargé de venger Leila ?

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18 mars 2010 4 18 /03 /mars /2010 07:12
 

Le nouveau thriller de Michael MarshallLes vents mauvais(Éd.Michel Lafon, 2010) bénéficie d’un scénario solide et envoûtant, idéalement construit pour captiver en permanence le lecteur. D’abord, un survol de l’intrigue.

John Henderson, 35 ans, est aujourd’hui serveur dans un restaurant de l’Oregon, en bord de mer. Cet ancien avocat a divorcé de son épouse Carol, et changé de vie, suite à un drame. Alors qu’ils séjournaient dans leur maison de Black Ridge (état de Washington), leur fils Scott âgé de quatre ans est décédé de façon inexplicable. Il est mort subitement, avant de tomber dans le lac bordant la propriété. Le policier Corliss a brièvement suspecté le couple, puis a classé le dossier. Carol élève seule leur second fils, Tyler. Après une période alcoolisée, John s’est installé dans l’Oregon. Le fils du patron du restaurant et sa petite amie étant mêlés à un médiocre trafic de drogue, John s’efforce de leur éviter de graves ennuis. MARSHALL-2010Quand il est contacté par une nommée Ellen Robertson au sujet de la mort de son fils Scott, John pense d’abord à une sinistre plaisanterie.

Ellen ayant de véritables révélations à lui offrir, John retourne pour la première fois depuis trois ans à Back Ridge. Il ne peut s’empêcher d’aller revoir son ex-propriété, vendue depuis, laissée en friche. Ellen Robertson était la seconde épouse d’un notable de la contrée, dont la famille fut une des fondatrices de Black Ridge. Leur domaine se situe un peu à l’écart de la ville. Son mari est décédé brutalement, comme pour le petit Scott. Le défunt sembla lui aussi soudainement halluciné, terrorisé. On a conclu à une attaque cardiaque, mais ce n’était pas le cas. Ellen est désormais harcelée par les héritiers de son mari, sa fille Brooke et son fils Cory. Surveillance et menace concrète, car John lui-même reçoit un appel téléphonique anonyme lui demandant de ne pas croire Ellen.

Quand Ellen est victime d’un accident de voiture dont elle sort indemne, le shérif Pierce émet de sévères doutes sur l’état mental de la jeune femme. Ce n’est pas ce policier qui aidera John à y voir clair : ­“J’appartiens à cette communauté, ainsi que les Robertson et des tas d’autres familles, dont beaucoup vivent ici depuis de nombreuses générations. Ainsi la voie juste consiste-t-elle parfois à préserver le statu quo, surtout lorsque celui-ci perdure depuis des temps immémoriaux.” La meilleure solution pour Ellen consiste à fuir au plus tôt.

John sympathise avec Kristina, une barmaid qui connaît chacun dans sa ville natale où elle est revenue depuis quelques temps. Kristina sait aussi que certains phénomènes ne s’expliquent pas de manière rationnelle. Des pannes de voiture ponctuelles, des actes de vandalisme visant la propriété Robertson, ce ne sont que de troublants incidents. John assiste au brusque décès de la serveuse Jassie. Juste avant sa mort, son regard effrayé était le même que celui de Scott ou du mari d’Ellen. Outre son vieil ami Bill, John va avoir besoin de renforts pour affronter les responsables des mystérieux évènements de Black Ridge…

Voilà ce que l’on peut appeler un thriller ensorcelant ! Si les habitants de Black Ridge n’affichent pas d’hostilité, c’est toute l’ambiance de cet endroit qui est inamicale, chargée d’esprit négatif. D’ailleurs, au final, on n’est pas certain que les réponses seront toutes cartésiennes. Elles correspondent à la logique particulière des lieux. À l’opposé du loser désabusé, John Henderson est combatif, examinant sans préjugés les faits, aussi énigmatiques soient-ils. Il s’implique à ses risques et périls dans la recherche d’une vérité fuyante. Avec une intrigue parallèle, celle des ennuis de ses jeunes amis de l’Oregon. Car la totalité des personnages ont leur importance dans cette histoire, même ceux paraissant secondaires. Un fascinant suspense, étrange et pourtant convaincant.

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17 mars 2010 3 17 /03 /mars /2010 07:18
 

Le livre d’Albert LaotContrebande et surveillance des côtes bretonnespublié en 2009 chez Coop Breizh n’est pas un suspense, ni même un roman. Il s’agit d’un ouvrage historique fort bien documenté, qui peut néanmoins intéresser les lecteurs de polars. Car, s’agissant de contrebande ou de fraudes, l’auteur ne manque pas de citer bon nombre d’anecdotes ou d’épisodes avérés.

La première partie, “De l’origine à la Révolution”, commence par l’évocation de la surveillance de la frontière maritime du duché de Bretagne. Longtemps contrée indépendante, la région connut quelques tentatives d’invasion, et autres conflits. Maintes querelles de succession compliquaient la sécurité du littoral breton. C’est à partir du 18e siècle que s’organise un service du guet, avec de véritables garde-côtes. Il sera supprimé en mars 1791, quand les douaniers seront chargés de toute surveillance maritime. Le sel et l’impôt qui y est associé, la gabelle, supposent des trafics, que les autorités royales traquent et répriment. “La vigilance comme les contrôles sévères de gabelous, s’ils limitaient quelque peu l’importance de la contrebande, ne parvenaient cependant pas à l’éradiquer, tant le gain escompté était élevé, et cela malgré la sévérité particulièrement lourde des sanctions.”

LAOT-2009La deuxième partie traite “De la Révolution à a fin du 19e siècle”. Les Douanes existent désormais en tant qu’organisation nationale, jouant autant un rôle militaire qu’économique. En effet, même si la France révolutionnaire est isolée, le négoce se poursuit, enjeu important notamment vis-à-vis de l’ennemi anglais. Les moyens techniques de douaniers sont dérisoires, mais ils s’acquittent aussi bien que possible de leurs missions. L’Empire ayant rétablit l’impôt sur le sel, les gabelous retrouvent les mêmes fonctions fiscales qu’au temps de la royauté. Ils doivent parfois s’attaquer aux pilleurs de salines, comme ce fut le cas dans les marais de Séné. Le commerce du tabac aussi est sérieusement réglementé. La contrebande du tabac fait partie des compétences douanières. La douane contrôlait également “journaux et ouvrages en provenance de l’étranger”, censure politique contre les publications hostiles au régime en place.

Un chapitre est consacré aux “Naufrages et sauvetages­”. On peut ne pas être d’accord avec Albert Laot quand il affirme que les cas de naufrageurs, causant la perte des navires dans la tempête, furent juste un fantasme d’écrivains romantiques du 19e siècle. Il admet que la population pouvait récupérer des marchandises perdues sur la côte, mais ne provoquait pas ces naufrages. Les témoignages directs, émanant souvent d’anciens marins, quant à ces actes sont pourtant bien connus. Et les côtiers de jadis n’ont pas inventé les faits qu’ils racontaient à leurs descendants, parfois en s’en flattant. Mais il y eut aussi quantité de sauvetages, quand il n’était pas trop tard.

La troisième partie concerne “L’époque contemporaine”. Ayant passé toute sa carrière aux Douanes, l’auteur est cette fois témoin direct. Le 20e siècle voit la modernisation des moyens, face à la multiplication des trafics et fraudes. Dans les années 1950 et 1960, c’est contre le trafic de cigarettes que luttent les douaniers. Plus tard, vient le trafic de la drogue. Pour l’un comme pour l’autre, on utilise fréquemment des bateaux, abordant illégalement nos côtes. Ou, si tout parait en ordre, il vaut mieux vérifier les cargaisons de certains navires. On ne peut occulter la pollution pétrolière, suite aux naufrages qui depuis 1967 jusqu’à 2002 ont souillé les rivages bretons. Albert Laot évoque aussi un cas exemplaire de trafic d’arme. Il termine en faisant le point sur la situation actuelle des missions confiées à la Douane, et des dispositions légales européennes qui existent à ce jour. La mondialisation élargit, hélas, la diversité des trafics.

Un cahier central propose une iconographie, complétant utilement l’évocation historique : cabanes et abris de douaniers d’autrefois, corps de gardes plus habitables, gravures et photographies illustrant la vie au 19e et début 20e siècle, images plus récentes avec les navires et avions de gardes-côtes dont disposent les Douanes depuis quelques décennies, photos autour de naufrages de pétroliers et de saisies lors de trafics…

Un ouvrage historique fort intéressant, qui ne nous éloigne pas trop de notre thème puisqu’il y est question de délits et de crimes.

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16 mars 2010 2 16 /03 /mars /2010 07:12
 

Une nouveauté à découvrir dans la collection Grands Détectives, chez 10-18 : “Toulouse-Lautrec en rit encore”, de Jean-Pierre Alaux. D’abord, quelques détails sur cette intrigue.

Avril 1975. Conservateur en chef du Musée des Monuments français passionné par son métier, Séraphin Cantarel est appelé à l’aide par Dorléac, responsable du musée d’Albi. Bien que le Palais de la Berbie ait semblé inviolable dans sa forteresse du Moyen-Âge, deux toiles de Toulouse-Lautrec viennent d’y être dérobées. Il s’agit du premier autoportrait du peintre, réalisé à l’âge de dix-huit ans, et d’une autre œuvre de jeunesse, le portrait du garçon de ferme Routy. Des tableaux majeurs, même si leur cote est plus faible que celle des toiles parisiennes de Toulouse-Lautrec. Le commissaire Coustot (de la police toulousaine) a débuté son enquête. Les voleurs semblent avoir neutralisé le système d’alarme, mais on ne peut exclure des complicités sur place. Le veilleur de nuit Paul Dupuy a justement disparu. ALAUX-2010.1Puis c’est l’honnête concierge Labatut qu’on retrouve pendu dans les caves, ce qui parait être un inexplicable suicide.

Séraphin Cantarel est rejoint à Albi par le jeune Théo, son fils spirituel, afin qu’il mène une enquête parallèle. Pourquoi avoir volé ces tableaux-là, telle est la première question qui se pose. On pourrait s’interroger sur la sensuelle épouse du concierge et leurs deux fainéants de fils. Mais c’est d’abord au cas de Dupuy, homosexuel avéré, que s’intéresse le policier Coustot. Le disparu avait reçu une lettre de menaces anonyme. Dorval, un des gardiens du musée, a un passé peu flatteur. Il fut l’amant de Dupuy, même s’il prétend avoir tourné la page. Dorval révèle que, à cause d’envahissantes chauves-souris, l’alarme n’était pas toujours branchée par le défunt concierge. Tandis que Dorléac a des problèmes pour organiser sa future exposition consacrée à Monet, Séraphin Cantarel et Théo pensent que la lettre de menaces émanent des fils du concierge. La veuve de celui-ci est questionnée en finesse par Théo, pas insensible à son charme.

Du côté d’Andorre, on retrouve trois cadres des toiles de Toulouse-Lautrec, alors que seulement deux tableaux ont été volés. Le troisième est pourtant encore dans le musée albigeois. La police s’intéresse à la personnalité de Paul Dupuy. Le gardien disparu admirait Toulouse-Lautrec. Jusqu’à s’identifier au peintre, avec lequel il avait des points communs ? Niant toute complicité dans les vols, le gardien Dorval affirme que Dupuy était endetté, peut-être à cause d’un chantage. Hélène, l’épouse de Séraphin Cantarel, est arrivée à Albi. Les trésors de la cathédrale Sainte-Cécile la passionnent plus que cette affaire. Dans un hangar puant de La Gravière, les enquêteurs découvrent un bien curieux cadavre de femme. Le commissaire Coustot met la pression sur les fils du concierge. Ils ne sont toutefois pas les seuls à cacher des secrets…

L’ombre de Toulouse-Lautrec plane sur ce roman inédit de Jean-Pierre Alaux. Si le peintre nous est présenté à travers des anecdotes précises, on n’a aucun mal à imaginer son contexte familial, son parcours artistique, et ses excentricités au cœur des nuits parisiennes. Attachant personnage difforme à l’indéniable talent, il reste une figure de l’Histoire de la peinture. Amateur de bons repas arrosés de vin de Gaillac, Séraphin Cantarel est un membre de cette bourgeoisie cultivée qui se situe bien dans l’époque, le milieu des années 1970. Avec son jeune ami Théo, plus intrépide et attiré par toutes les femmes, ils observent autant qu’ils enquêtent. Il est vrai que les suspects ne manquent évidemment pas. Les rares indices finissent par offrir des pistes utiles. La fluidité de ce roman fort agréable nous invite à une balade en pays albigeois, entre mystère et culture.

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