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8 avril 2010 4 08 /04 /avril /2010 06:12

 

Après un premier volume intituléLes Rois du Crime(2009) d’Alexandre Bonny, First Éditions nous propose un deuxième tome consacré au thèmeLes icônes du crime international(2010). Les portraits de quinze criminels sont présentés ici. La formule de ce genre d’ouvrage n’est sans doute pas nouvelle, mais elle reste de bon aloi. Le public a probablement déjà lu quelques textes et portraits sur les mafiosi Al Capone et Lucky Luciano, le mythique John Dillinger, Ronnie Biggs (le casse du train postal Glasgow-Londres) BONNY-2010ou le couple criminel Bonnie & Clyde, figurant au générique de ce livre. L’originalité consiste cette fois à montrer des personnages moins célèbre, ou moins traités.

Bien sûr, nous connaissons le nom de Pablo Escobar, un des patrons du cartel de la drogue de Medellín (Colombie). Son parcours est moins connu, Il commence par les braquages, escroqueries, vols de voitures et trafics divers. À 22 ans, il commet son premier enlèvement contre rançon. Bientôt, il trouve sa place dans le juteux trafic de la drogue… Inconnu du grand public mais très puissant, Viktor Bout est un de ces Russes qui a su construire sa fortune sur la chute du régime communiste. Il débute en rachetant quelques avions déglingués, fonde de petites compagnies aériennes. Il s’achète une respectabilité en contribuant à des actions humanitaires. En réalité, Viktor Bout est un trafiquant d’armes d’ampleur mondiale. Ce qui lui vaut quelques ennemis, prêts à l’abattre.

Jaime Gimenez Arbe est né à Madrid en 1956, dans une famille moyenne, plutôt hostile au régime franquiste. Dans les années 1970, la mythologie de la lutte armée type Brigades Rouges ou Bande à Baader inspire le jeune homme. La vie aventureuse, la clandestinité, les armes et la violence l’attirent. Celui qu’on va surnommer Le Solitaire multiplie les braquages de banque au fil des ans. On peut penser que le prétexte politique importe autant que son butin… Fils de riches commerçants, le belge Patrick Haemers connaît une jeunesse dorée, mais la vie bourgeoise finit vite par l’ennuyer. Après avoir expérimenté quelques sensations fortes, il est condamné à trois ans de prison. Le meilleur passeport pour entrer dans le monde de la criminalité. Il va devenir un des plus féroces braqueurs de banques de son pays. Au long des années 1980, avec sa bande, leurs coups se font de plus en plus audacieux.

Le parcours dans le banditisme de Frank Lucas est aussi fort intéressant. Ce Noir est né en Caroline du Nord, en 1930. “Son enfance et son adolescence ne sont qu’une suite ininterrompue de larcins, qui deviennent de plus en plus sérieux à meure qu’il grandit et acquiert cette confiance qui ne lui fera jamais défaut.” Mais c’est en 1946 que sa carrière prend son essor, lorsqu’il arrive à New York. Il a délibérément choisi de vivre au milieu des Noirs de Harlem. Après des petits succès dans le braquage, il sympathise avec l’ambassadeur de la Cosa Nostra dont il devient le protégé. Dans les années 1960, le trafic de drogue envahit le pays. Avec un ami militaire, Frank Lucas va profiter de la guerre du Vietnam pour élaborer un réseau d’importation inédit et fructueux… Dans les années 2000, naît un gang qui donne du souci à toutes les polices de la planète. On les surnomme les Pink Panthers. Plutôt que les banques, ils visent les lieux où luxe signifie argent. Ils s’attaquent aux établissements tels joailleries, casinos, etc. En France, à Monaco, mais partout en Europe et dans le monde, ils organisent des braquages aussi rapides qu’efficaces. Le noyau dur des Pink Panthers est composé d’anciens militaires de l’ex-Yougoslavie, bien rôdés aux opérations de commandos. Certes, les policiers rattrapent quelques-uns d’entre eux, mais leur solide réseau leur permet de rebondir, de continuer leurs activités.

BONNY-2010Ce livre nous présente encore Giuseppe Morello, né en 1867, un des premiers parrains de la mafia moderne, ou son “confrère” japonais Yoshio Kodama, né en 1910, créateur d’une gigantesque organisation mafieuse. Parmi les mafiosi siciliens, nous avons aussi le portrait de l’impitoyable Salvatore Riina (dit Totò Riina), le parrain qui commandita l’assassinat du juge Borsellino. Enfin, il y a le cas de Lefty Rosenthal, “le plus Sicilien des ashkénazes”. Natif de Chicago, il s’installe dans la délinquance, s’essayant à bon nombre de mauvais coups. C’est dans le Las Vegas des années 1970, dont le faste superficiel n’a pas encore atteint celui d’aujourd’hui, que Rosenthal va s’épanouir. Si la mafia tient cette ville où elle blanchit son argent, il envisage d’autres méthodes. Non sans causer quelques dégâts, sans exclure la trahison. La toute puissance est à ce prix.

Cette quinzaine de personnages véritablement insolite mérite peut-être, en effet, le qualificatif d’icônes du crime. Car derrière ces carrières criminelles, perce la volonté cynique de ces gens de devenir les maîtres en leur domaine. On discerne quelquefois une part de jeu dans leur comportement dominant ou cruel. Le moins antipathique reste certainement Ronnie Biggs.

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7 avril 2010 3 07 /04 /avril /2010 06:10

 

Comme pour son cousin Le Poulpe, les enquêtes de Léo Tanguy sont racontées par un nouvel auteur à chaque épisode.VAL sans retour(Éd. Coop Breizh) est l’œuvre d’Isabelle Amonou, Prix du Goéland Masqué pourMorts fines à Morlaix.

En Bretagne, dans un avenir proche. Grâce au succès de fréquentation du métro rennais, on a construit une seconde ligne. Les travaux se terminent. Le tunnelier Narval creuse les derniers mètres souterrains. Guidant la machine, Edmond n’est pas peu fier d’arriver à la fin de cette mission. Soudain, un cadavre est happé par le Narval, qui le mutile... Un informateur anonyme nommé Platon s’adresse au cyberjournaliste Léo Tanguy, l’incitant à s’intéresser à l’affaire. C’est ainsi que Léo s’installe à Rennes chez son ami Thomas. AMONOU-2010Officiellement, peu d’informations sont dévoilées au public. Grâce à Platon, Léo sait que la victime s’appelle David Gautier, prof d’anglais au lycée Joliot-Curie. Il possède un autre nom, Marina, sans doute élève du même établissement.

Enquêtant au lycée, il apprend qu’une jeune Tchétchène de dix-huit ans, Marina Mamedova, a été récemment expulsée de France. Elle fut la petite amie d’Antoine, fils de bonne famille — encore que cette famille soit depuis quelques temps “décomposée”. Quand Léo rencontre Antoine, celui-ci ne se montre pas coopératif. Au lycée, le proviseur n’offre guère de détails à Léo sur le prof David Gautier. Le cyberenquêteur remarque la jolie remplaçante du disparu, Véronique. En réalité, il s’avère que la jeune femme est une policière infiltrée au lycée. L’échange entre Léo et elle ne respire pas la pure cordialité, mais tous deux enquêtent sur le même terrain. Véronique surveille de près les activités et le site Internet de Léo.

Dans un immeuble voué à la destruction, Léo rencontre Michel Corbel, oncle par alliance de Marina. Il ne sait trop quel était le rôle de David Gautier. Peut-être a-t-il fourni de faux papiers à la jeune fille. Près du chantier du métro, Léo sympathise avec Edmond, le conducteur du Narval. Ce dernier lui indique que le corps se trouvait dans un puits rebouché, non loin du domicile de Gautier. Grâce à Edmond, Léo visite aussi la nouvelle ligne de métro. Tandis que des échauffourées opposent militants de l’aide aux sans-papiers et “breizhskins” fachos, Léo obtient l’aide de son amie Suzie. Un détour par Quimper et une nuit d’amour contre quelques renseignements. Marina a effectivement été dénoncée. La voisine âgée de David Gautier finit par donner un bon coup de main à Léo. Elle a pris en photo les visiteurs passés chez le prof le soir de sa disparition…

Sachant que ces aventures se placent dans les quelques années, Isabelle Amonou décrit une projection crédible de la réalité à venir, avec une vision qui apparaît pleine de justesse. Débonnaire et observateur, Léo Tanguy progresse à son rythme. Définir le lien énigmatique entre le prof victime et Marina permet d’alimenter un bon suspense. Si le jeune Antoine fait un bon suspect, reste à comprendre pourquoi on a éliminé un modeste prof. Le soutien aux sans-papiers désireux de s’intégrer constitue un des principaux thèmes de cette histoire. Soulignons la fluidité narrative et la qualité d’écriture de ce roman, un épisode très réussi de cette collection.

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6 avril 2010 2 06 /04 /avril /2010 06:06

 

Grâce aux personnages comme aux ambiances à suspense, les polars de Gisèle Guillo sont plutôt réussis. Elle fait preuve d’une tonalité attrayante. Avec "Dans les ténèbres du Soleil" (Éditions du Pierregord, 2010), c’est une très belle reconstitution historique que nous présente Gisèle Guillo

1679, à Paris. En l’absence de son grand-père le duc, Pascaline de Lignol est un temps hébergée chez ses cousins, Jean Racine et son épouse. Cette blonde aux yeux bleus âgée de dix-huit ans attire fort le dramaturge, depuis peu élevé à la dignité d’historiographe du roi. La jeune fille aime les pièces jugées sulfureuses de Racine, tandis que l’auteur apprécie le charme et le caractère de Pascaline. Il est inévitable qu’ils deviennent amants, en cachette de l’épouse. Toutefois, Racine est contrarié par des lettres anonymes menaçantes reçues depuis peu. Il comprend qu’elles émanent d’un jaloux. En effet, il est détesté par un certain Valadon —auteur de théâtre, sans grand talent— qui le surveille de près. Espion du Père Labourdette, Valadon emploie le nommé Lescuyer, ancien militaire, pour des tâches subalternes. Dans ce royaume dirigé par Louvois et Colbert, les autorités ecclésiastiques complotent, veillant à conserver leur puissance.

GUILLO-1Lieutenant général de la police, Nicolas de la Reynie contrôle la sécurité de Paris, en ces temps où les malandrins de toutes sortes y sont très actifs. Il vient de découvrir des faits bien plus importants que cette basse délinquance. On a arrêté plusieurs empoisonneuses. Elles ont dénoncé leur clientèle, dont quelques proches de la Cour de Louis XIV. “L’affaire des poisons” exige du doigté, ce dont ne manque pas La Reynie. Celui-ci est avisé d’un autre dossier énigmatique. Un soir où il rejoignait la belle Pascaline, Racine a été impliqué dans un meurtre. Il n’a pas tué ce Lescuyer, qu’il ne connaît nullement. La Reynie dispose d’assez de détails pour supposer un coup monté. Il ne suspecte pas le célèbre dramaturge et historiographe. Néanmoins, Racine est interrogé au Châtelet, et risque d’être embastillé. Bientôt, on sème des rumeurs visant Racine et Pascaline, évoquant des méthodes utilisées par les protagonistes de “L’affaire des poisons”.

Le jeune Baptiste Capparelli revient secrètement à Paris. Peintre dans l’atelier de Mignard, il fut mêlé à une sombre histoire et banni de la ville. Dangereuse situation que la sienne, s’il est repris. Pourtant, il est décidé à revoir Pascaline de Lignol, dont il fit naguère le portrait. Baptiste compte sur l’amitié de Simon, lui aussi employé de Mignard, qui l’aide à se cacher. Marton, servante de Pascaline, peut servir d’intermédiaire. Simon ne lui fait pas confiance, avec raison. Car ceux qui complotent contre la famille de Lignol, produisant calomnies et lettres truquées, utilisent tous les moyens. Au besoin, ils font supprimer leurs informateurs encombrants. De graves soupçons pesent sur Pascaline, dont La Reynie est informé. Mais Baptiste et Racine font tout pour la protéger…

Tout-puissant, Louis XIV avait plus d’ennemis que d’amis, y compris dans le clergé. On sait que les intrigues de Cour et divers complots étaient plus que fréquents. Quant à la vie quotidienne du peuple au temps du Roi-Soleil, elle s’avérait peu brillante, voire assez périlleuse. Racine, Pascaline et Baptiste, constituent le trio central de cette aventure. Plus encore, on doit s’intéresser à La Reynie. Contre criminels et délinquants, il utilisa sûrement les rudes procédés de l’époque. Malgré tout, son image n’est pas celle de la cruauté, mais de la saine justice. D’abord, il prit des mesures pour limiter la dangerosité des rues de Paris, pour le confort de tous. Surtout, c’est sans doute le premier enquêteur se basant sur des faits concrets, des éléments de culpabilité. L’auteur le montre tel un “homme de dossiers”, ce qu’il fut certainement, avec une efficacité rare. Il reste un des pivots de cette histoire, fort bien racontée. Un passionnant polar historique, tout simplement.

Le site des Editions du Pierregord, ici.

 

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5 avril 2010 1 05 /04 /avril /2010 06:18

 

STREIFF-02Plusieurs auteurs ont accepté de répondre au “Portrait chinois” soumis par Action-Suspense. Aujourd'hui : Gérard Streiff ("Le trésor de Staline", Éd.Krakoen – "Le cas GB", épisode du Poulpe – "Les yeux de Lénine", Éd.Le Passage – "Le Putsch", Éd.Le Toucan noir – "La collection", L'Écailler du sud)

 

Si vous étiez un assassin, quelle arme auriez-vous utilisé ?

Une hache.

Si vous étiez le cauchemar des cauchemars ?

Etre diplômé de HEC. Ou présentateur de JT.

Si vous étiez le rêve absolument inaccessible ?

Transformer Neuilly en cité populaire.

STREIFF-04

 

Si vous étiez le pire défaut humain ?

La bourgeoisie.

Si vous étiez un personnage historique (lequel), seriez-vous pire ou meilleur ?

Freud sans le cancer.

Si vous étiez l'amant d’une star, vivante ou disparue, ce serait qui ?

Le palefrenier de Jeanne d’Arc

Si vous étiez un animal 1/ sauvage, 2/ domestique ?

1) Un escargot 

2) ma chatte Zoé

Si vous étiez une ville 1/ de France, 2/ d’Europe ?

Paris... et Paris.STREIFF-2010

 

Si vous étiez un jour de la semaine ou une heure de la journée ?

Une heure de pointe, gare du Nord.

Si vous étiez un métier (autre qu’auteur), lequel et pourquoi ?

Archéologue ; traqueur de nazis ; cheminot sur le transsibérien..

Si vous étiez une catégorie musicale ?

Musique sacrée

Si vous étiez un sport ?

Billard ; pourquoi ? Mystère.

 

Cliquez ici pour lire ou relire ma chronique consacrée au nouveau roman de Gérard Steiff "Le trésor de Staline"

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4 avril 2010 7 04 /04 /avril /2010 06:01

 

Plusieurs auteurs ont accepté de répondre au “Portrait chinois” soumis par Action-Suspense. Aujourd'hui : Michel Baglin ("La balade de l'escargot", Ed.Pascal Galodé "Chemin d'encre", Ed.Rhubarbe "L'alcool des vents", Ed.Rhubarbe)


Si vous étiez un assassin, quelle arme auriez-vous utilisée ?

Le stylo, pardi ! Pour se mettre un peu de sang d’encre sur les mains…

Si vous étiez le cauchemar des cauchemars ?

BAGLIN-3J’infligerais aux oreilles des connards, jusqu’à plus soif, du Claude François, du commentaire de match de foot, de la pub non-stop, du prêche religieux intégriste (au choix, de l’islamiste au créationniste en passant par les évangélistes de la 25eheure), du papotage sur les fringues, sur la mode, les bagnoles et toute autre forme de vertigineuses passions existentielles. Sans oublier quelques heures de propos diarrhéiques d’un quelconque animateur télé et quelques autres douceurs de ce style… A ajouter selon ses propres goûts et nausées…

Mais ils se les infligent déjà, alors…

Si vous étiez le rêve absolument inaccessible ?

Je remonterais et descendrais les histoires à volonté, pour m’en aller butiner «l’or du temps».

Si vous étiez le pire défaut humain ?

Je serais démago-hypocrite, c’est la meilleure cause de désastres.

Si vous étiez un personnage historique (lequel), seriez-vous pire ou meilleur ? BAGLIN-2

A me réincarner, je choisirais plutôt les personnages de romans, en passant des uns aux autres.

Si vous étiez l'amant d’une star, vivante ou disparue, ce serait qui ?

Pourquoi une star ? A tout prendre, j’opterais plutôt pour un harem, une galaxie en somme… c’est possible ?

Si vous étiez un animal 1/ sauvage, 2/ domestique ?

Un lion, pour bouffer du chasseur.

Un chat, pour ignorer superbement les emmerdeurs.

Si vous étiez une ville 1/ de France, 2/ d’Europe ?

Paris, pour la Seine et pour la nostalgie.

Un port du Nord ou du Sud, pour regarder la mer.

Si vous étiez un jour de la semaine ou une heure de la journée ?

Samedi. Pas de boulot, mais c’est moins triste qu’un dimanche : c’est vivant et libre…

Si vous étiez un métier (autre qu’auteur), lequel et pourquoi ?

Conducteur de train, pour percer les horizons.

Si vous étiez une catégorie musicale ?

Le silence. Pour me reposer des avalanches de décibels chaotiques qu’on nous inflige un peu partout. Sinon, un peu de ce vent dans les fils télégraphiques pour faire chanter une route d’automne.

Si vous étiez un sport ?

Une partie de pétanque. Pour le pastaga.


Pour mémoire, petit résumé du suspense de Michel Baglin "La balade de l'escargot" :

Clément Faure est architecte, associé avec son collègue Diego. Marié à Élisabeth, ils ont une fille de vingt ans, Anna. Depuis que celle-ci a été violée, elle a fait une tentative de suicide, puis s’est enfermée dans un mutisme troublant. Ayant compris qu’Élisabeth le trompe avec Diego, Clément s’interroge sur sa vie. Une nuit, il traîne dans les quartiers mal famés du centre-ville, entre bars louches et putes de tous âges. Il est bientôt agressé par un jeune mec, qui lui dérobe sa sacoche. BAGLIN-1Cet élément déclencheur l’incite à changer d’existence, à s’éloigner de sa femme et de son associé, à s’installer dans son camping-car. Stationnant près du canal, au port de l’Embouchure, il ne tarde pas à avoir ses habitudes au bistrot de la serviable Marinette. De retour dans le quartier où il a été agressé, Clément retrouve son voleur, qu’il renverse accidentellement avec le camping-car. Il ramène le jeune blessé, nommé Floréal, au squat où il loge avec Mamadou, Rachid et quelques autres. Ils y côtoient d’inquiétants punks, avec leurs chiens violents. Mal en point, Floréal finit par accepter d’être soigné par un médecin. Clément l’accompagne, avant de lui offrir un dîner et un vrai lit au bistrot du canal. Si la vie de Clément a sans doute basculé depuis le viol de sa fille, celle de Floréal n’est pas simple non plus. Dans le studio d’Anna, déserté depuis qu’elle est suivie médicalement, Clément découvre des photos de classe. Il finit par identifier un des élèves. Quand il vient au commissariat récupérer sa sacoche retrouvée, Clément croise l’inspecteur Jauret. Celui-ci aurait voulu enquêter sur le viol d’Anna, mais la jeune fille refusait de porter plainte. Entre le policier et Clément, persiste une méfiance ambiguë. Clément passe la nuit avec une jeune prostituée, Sandrine, qu’il avait déjà remarquée. Entre son camping-car et le bistrot du canal, ce havre de paix ne déplait pas à Sandrine. Le lendemain, tous deux retournent au squat de Floréal...

Cliquez ici pour ma chronique complète sur ce roman

 

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3 avril 2010 6 03 /04 /avril /2010 06:12

 

Plusieurs auteurs ont accepté de répondre au “Portrait chinois” soumis par Action-Suspense. Aujourd'hui :Levavasseur-2 Jean-Noël Levavasseur ("Irish Confit", une aventure de Léo Tanguy, éd.Coop Breizh – "London Calling", recueil collectif, éd.Buchet-Chastel)

 

Si tu étais un assassin, quelle arme aurais-tu utilisé ?

Le temps parce qu'à la fin, c'est toujours lui qui gagne.

Si tu étais le cauchemars des cauchemars ?

Passer sa vie à essayer de répondre de façon à la fois intelligente, drôle et spirituelle à cette question.

Si tu étais le rêve absolument inaccessible ?

Me souvenir d'un itinéraire une fois qu'on me l'a expliqué.

Si tu étais le pire défaut humain ?

Le carriérisme parce qu'il condense des tonnes de défauts humains… et inhumains.

Si tu étais un personnage historique (lequel), serais-tu pire ou meilleur ?

Stakhanov… sans tricher.

Si tu étais l’amant d’une star, vivante ou disparue, ce serait qui ?

Lauren Bacall.

Si tu étais un animal 1/ sauvage, 2/ domestique ?

Le dahut parce qu'il est capable d'atteindre des sommets sans qu'on l'ait jamais vu.

Le rat de laboratoire pour multiplier les expériences.

Si tu étais une ville 1/ de France, 2/ d’Europe ?

Granville, un jour de tempête et de festival des Visiteurs du Noir.

Belfast pour la chanson de Boney M bien sûr…

Si tu étais un jour de la semaine ou une heure de la journée ?

Le réveil parce que c'est le seul instant de la journée où j'ai la naïveté de croire que je peux vaincre le poids du quotidien.

Si tu étais un métier (autre qu’auteur), lequel et pourquoi ?

Routier pour être on the road again and again… ou pompeur d'air.

Levavasseur-2009Si tu étais une catégorie musicale ?

Le punk pour la révolte et le ska pour garder la foi.

Si tu étais un sport ?

Le tennis, un duel sans merci et sans arme offensive, et la course de fond.

 

 

Rock et polar appartiennent à la même famille. Publié aux éditions Buchet-Chastel, "London Calling" rend hommage au célèbre album (de 1979) du groupe The Clash. Trente ans plus tard, Jean-Noël Levavasseur a réuni ici les textes inédits de dix-neuf auteurs de polars. Ces nouvelles sont inspirées, non pas par le contenu des chansons, mais par chaque titre de l’album. Ensuite, chacun illustre à sa manière : de l'autofiction version Caryl Férey, au conflit de générations rocks selon Thierry Crifo, en passant par le drôle de couple imaginé par Jan Thirion, et bien d'autres inspirations.

Belle affiche pour ce recueil, avec des textes de : Jean-Hugues Oppel, Thierry Crifo, Pierre Mikaïloff, Max Obione, Olivier Mau, Annelise Roux, Jan Thirion, Marc Villard, José-Louis Bocquet, Mouloud Akkouche, Michel Leydier, Jean-Noël Levavasseur, Thierry Gatinet, Sylvie Rouch, Jean-Bernard Pouy, Frédéric Prilleux, Christian Roux, Caryl Férey, Jean-Luc Manet. Outre des nouvelles noires et variées, ce recueil est préfacé par Antoine de Caunes, avec une chronologie de la carrière des Clash. Les illustrations sont de Serge Clerc.

 

Cliquez sur ma chronique sur le roman de Jean-Noël Levavasseur, "Irish confit".

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2 avril 2010 5 02 /04 /avril /2010 06:28

 

Nos coups de cœurs sont parfois des évidences. C’est le cas du nouveau roman de Ken Bruen publié chez Fayard Noir, "Brooklyn Requiem".

Être garda, agent de la police irlandaise, beaucoup estimeraient que c’est un bon job. Bien sûr, il se commet des crimes à Galway. Tels ces meurtres de femmes, étranglées avec un chapelet vert. Néanmoins, la vie est plutôt tranquille pour un jeune flic. Peut-être trop paisible, selon Matt O’Shea. Il a d’autres ambitions. À l’heure où l’Irlande attire de plus en plus de gens, Matt rêve d’Amérique, de Green Card. Un échange entre polices des deux pays, c’est l’occasion idéale. En exerçant un petit chantage sur un politicien pas très net, Matt obtient d’être affecté pour un an au NYPD. Quittant sans regret Galway, il s’installe à Brooklyn, n’oubliant pas d’emporter avec lui quelques chapelets. Verts, en souvenir du Père Brennan, épisode de son enfance. Car quelquefois, Matt extravague. Il se réfugie dans un recoin glacial, quelque part à l’intérieur de sa tête, et focalise sur le cou des femmes. Jouissif pour lui, un cou féminin cerné d’un chapelet. BRUEN-2010-2

Au NYPD, on lui a choisi un partenaire pas facile. Surnommé Barka, Kurt est un de ces flics qui écrasent le monde, y compris les collègues policiers. Au premier contact, Barka teste Matt en cherchant à l’humilier. Celui-ci réagit correctement, selon les critères de Barka. Manière de montrer qu’ils sont à égalité, question caractère et détermination, pour Matt. Pourtant, le flic du NYPD n’est pas du tout exemplaire. À cause de sa sœur Lucia, attardée mentale dont le séjour dans une clinique confortable coûte cher, Barka a accepté de se laisser corrompre par le truand Morronni et son gang. Pour les “Affaires internes”, la police des polices, Barka est sur la sellette. Pas si évident de coincer un type comme lui. Matt va aussi être confronté à ces casseurs de flics des “Affaires internes”. Pour protéger Barka, il a dû buter un malfaiteur, et doit se justifier. Après tout, il a prouvé son efficacité. Et montré à Barka qu’ils faisaient définitivement jeu égal.

Pour une fois qu’il a un ami, Barka présente sa sœur Lucia à Matt. Dommage que cette belle adulte ait un esprit de fillette. Après avoir sympathisé avec Nora, serveuse dans un pub, Matt ne tarde pas à devenir intime avec cette dernière. Mais il a un problème. Morronni l’a piégé avec une photo. Il le menace, faisant saccager son logement. Matt se venge à coups de hurley sur Gino, un des sbires du truand. Toutefois, le danger n’est pas écarté. Quand Lucia est agressée, tombant dans le coma, Barka mène son enquête perso pour trouver le coupable. La piste du nommé Fernandez est plausible. Toujours à l’affût, les types des “Affaires internes” poussent Matt à trahir Barka. Un indic de celui-ci vient d’être éliminé par la bande de Morronni, ce qui peut le pousser à la faute. Matt joue son propre jeu, prêt à faire tomber les dominos en cascade. S’il n’est pour rien dans la mort de Nora, ce décès aura pourtant des conséquences…

Selon un ex-flic, Matt est un produit de la nouvelle Irlande : arrogance, aplomb et compétence zéro. Sans doute a-t-il tort, n’ayant pas assez observé son sujet. La froideur de Matt est bien plus profonde encore. Celle d’un cynique, capable de limiter les provocations. Celle d’un psychopathe, celle qui permet à un monstre de manipuler tout le monde, peut-être même de passer pour un héros. Comment détester un personnage central qui assume ainsi ses actes ? Ken Bruen développe ici ses thèmes de prédilection, avec sa tonalité narrative fluide (voire même aérée) et cette distance souriante, qualités qu’on apprécie chez lui. Le récit est plutôt nuancé et subtil, à condition d’attraper au vol les détails qu’il nous offre. Expliciter le style très personnel de cet auteur est inutile, puisqu’on le savoure. Et seul compte le résultat, très réussi, passionnant.

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1 avril 2010 4 01 /04 /avril /2010 06:13

 

Le 4ème Festival International du Film Policier de Liège aura lieu du 14 au 18 avril 2010. Voici quelques-unes des animations de cet évènement belge. En commençant par l'aspect littéraire de cette manifestation culturelle.

Grand Prix du roman policier "La Plume de Cristal"

Remise du Prix le samedi 17 avril, à 16h au Cinéma Palace, grande salle (sur invitation)

À côté du cinéma, le festival tient également à couronner les auteurs de polars en décernant pour la 2e année le prix "la Plume de Cristal" au meilleur roman noir édité dans l’année précédant la manifestation. FEST-LIEGELe jury littéraire est composé de six personnalités du milieu professionnel, spécialisés dans le genre policier. Le prix est offert par Belgique Loisirs, qui offre 1000 € pour l’auteur, et qui s’engage à acheter 1000 tirages du roman. Ce sont soixante romans noirs qui leur sont parvenus pour ce concours. Des auteurs de tous horizons ont participé: français, belges, et québécois. Un premier comité de lecture a été chargé de sélectionner les dix meilleurs livres. Le jury littéraire sélectionnera le grand gagnant de "la Plume de Cristal".

Les dix romans finalistes : "Fatal ressac" de Alain Jégou et Joëlle Quatresous, "Echo" de Ingrid Desjours, "Fractures" de Franck Thilliez, "La femme que j'aimais" de Franck Hériot, "La forêt des manes" de Jean-Christophe Grangé , "La sybille de la Révolution" de Nicolas Bouchard, "Les survivantes" de Lalie Walker, "Le sang des tourterelles" de Pauline Delpech, "Sang d'encre au 36" de Hervé Jourdain, "Souvenir funeste" de Elsa Ferini.

 

Le prix "La Plume de Cristal 2010" est attribué au roman de Franck Hériot

( Cliquez pour mes chroniques sur "La femme que j'aimais", de Franck Hériot et sur "La sybille de la Révolution", de Nicolas Bouchard )

Présidé par l’écrivain Jean Baptiste Baronian, le jury littéraire se compose de Nadia Delhaye (critique littéraire, journaliste et réalisatrice), Irène Stecyk (écrivain),Jacques Decaluwé (écrivain),Jacques De Decker (écrivain),Bernard Swysen (dessinateur, auteur de Bande Dessinée),et Jean-Claude Vantroyen (journaliste).

Le Séminaire littéraire : "Du roman au cinéma policier"

Le samedi 17 avril, de 13h à 19h, Cour Saint-Paul, Place Saint-Paul à Liège (5€). Sur inscription. Programme : colloque, film et débats : 13h : "In between". Portraits croisés du héros de polar (du roman noir aux films noirs et neo-noirs). De Raymond Chandler à James Ellroy, de Dashiell Hammet à Michael Connely, mais aussi de "Murder My Sweet" (Edward Dmytryck) à "No Country for Old Men" (Joel et Ethan Coen) ou à la série "The Shield" (Shawn Ryan), un même archétype est au cœur de la fiction noire, qu’elle soit littéraire ou cinématographique : un héros masculin louvoyant entre le bien et le mal au fil des circonstances, réduisant le monde à sa propre morale. Cynisme, violence, impassibilité, crise de la masculinité, le héros du noir draine un grand nombre de stéréotypes qui sont pour partie constitutifs du genre même et apparaissent comme des traits définitoires. Cette conférence, richement illustrée (nombreux extraits de films) retournera aux origines littéraires du héros noir et évoquera quelques-unes des principales figures de ses innombrables avatars. Animé par Dick Tomasovic, qui enseigne à l’Université de Liège.

16h : Projection du film "L'homme de Londres" de Bela Tarr adapté du roman homonyme de Georges Simenon Salle 4 | Cinéma Palace 17h30 : "Simenon : de la pellicule au papier bible". FEST-LIEGEConférencier : Jacques Dubois | Cinéma Palace Après un rappel des grandes lignes de la vie et de la carrière de Georges Simenon, Jacques Dubois s'intéressera à l'extrême adaptabilité des Maigret et des romans durs de Simenon, qui a pour preuve le nombre exemplaire de romans adaptés tant au cinéma qu'à la télévision. Ensuite, il s'interrogera sur la reconnaissance qu'a représentée pour l'écrivain l'entrée d'une sélection de ses romans en bibliothèque de la Pléiade. Pour conclure, Jacques Dubois proposera une définition de ce qui fait l'universalité du romancier liégeois. Docteur de l'Université de Liège en philosophie et lettres (1961), Jacques Dubois, désormais professeur émérite, a enseigné la littérature française des 19e et 20e siècles ainsi que la sociologie des institutions culturelles. Inscription souhaitée Réservation : auprès du Centre Stanislas-André Steeman, de la commune de Chaudfontaine, paralitteratures@chaudfontaine.be  et au 04/351.72.26

Samedi, 44 dédicaces BD - Le samedi 17 avril de 14h à 16h, au QG du Festival. Accès libre, pour une rencontre avec vos scénaristes et dessinateurs favoris. Ils seront tous là offrir une dédicace aux allures du Festival ! A cette occasion, les albums présentés par les finalistes du concours B.D. seront disponibles à l’achat ainsi que certains grands classiques. En collaboration avec la librairie Libris Agora.

Un évènement à suivre sur le site http://www.festivaliege.be/

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