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20 juin 2010 7 20 /06 /juin /2010 19:08

COSSU-INTRAMUROS

Le Prix Intramuros 2010 a été décerné le 19 juin au roman de Tony Cossu "Taxi pour un ange" (Éd .Plon). Tony Cossu est né en 1940 dans un quartier populaire de Marseille. Par deux fois, "Francis le Belge" l'aidera à s'évader de prison. Son talent pour se faire la belle fonde la légende de Tony Cossu : il est surnommé «Tony l’Anguille». Arrêté à Madrid en 1998, il devrait bientôt sortir de prison où il a écrit son premier roman.

As du braquage, Nando et ses frères d’armes sont connus dans toute l’Amérique du Sud. Mais Nando veut raccrocher et décide de partir pour l’Espagne. Le jour de son ultime hold-up, le hasard (ou le destin) met une adorable petite fille sur sa route. Dolorès a un regard irrésistible, elle déborde d’amour… et elle est orpheline. Comment Nando pourrait-il abandonner l’enfant, désormais livrée à elle-même ? Et que faire d’une fillette quand on est un gangster en fuite ? La vie parfois, plus que les hommes, vous met au pied du mur.

Mêlant aventures haletantes, humour et tendresse, Taxi pour un ange est l’histoire de la rencontre magique entre un bandit au grand cœur et un ange aux grands yeux, dans un road-movie plein d’émotion. (infos éditeur)

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18 juin 2010 5 18 /06 /juin /2010 06:13

 

Après Romain Slocombe, Caroline Sers et Lalie Walker, c’est Gilles Schlesser qui est aujourd’hui publié dans la collection Noir 7.5 des Éditions Parigramme. Petit résumé de son roman­Mortelles voyelles.

Oxymor Baulay est un journaliste parisien quinquagénaire, pigiste depuis deux décennies, perpétuellement fauché. Largué par son ex-épouse, il est l’amant de la pulpeuse et sophistiquée Louise, tout en étant proche de sa concierge, Mme Solidor. Spécialiste des questions de société avec enquête sur le terrain, Oxymor réalise un reportage en immersion parmi les SDF de la capitale. C’est ainsi qu’il sympathise avec Vaïda, qui se dit le fils du dernier roi des Gitans. Dans une valise mise au rebut, l’homme a trouvé un manuscrit qu’il veut échanger contre une cartouche de cigarettes. SCHLESSER-2010Par curiosité, Oxymor accepte la transaction. Intitulé “A noir”, il s’agit là d’une étonnante histoire. “Le roman est articulé autour de cinq meurtres, cinq femmes assassinées de la même manière. L’auteur a écrit à la première personne et insère de nombreux flash-back sur ses traumatismes d’enfance : nuits entières au cachot, fouet, viols familiaux. Oxymor frissonne. Ces meurtres sanglants et complaisants lui donnent la nausée…” Il remarque que la lettre Y n’est jamais utilisée dans le texte. Et que le titre s’inspire d’un poème de Rimbaud. Quelle sorte d’indices est-ce là ?

Selon Louise, “ce n’était peut-être pas destiné à être publié, ce n’est pas signé, il peut s’agir d’une forme de confession”, malgré la mention “roman”. Oxymor finit par réaliser ce qui le troublait dans ce texte. Tel un émule de Georges Perec, l’auteur n’utilise jamais le verbe “être”. Paul et Isabelle, couple d’amis bobos, présentent à Oxymor la belle Clara, marquée par un douloureux échec amoureux. Surtout, Paul est éditeur, et s’avoue bientôt très intéressé par la publication du manuscrit confié par Oxymor. Entre-temps, Vaïda a été assassiné dans le campement de gitans où il vivait à l’écart. Consultant des documents, Oxymor comprend que les meurtres du manuscrit ont été réellement commis en 1979. Il contacte l’ancien commissaire Blot, qui enquêta sur cette affaire. Surnommé Hamlet, le tueur ne fut jamais retrouvé. A première analyse, Blot ne pense pas que le manuscrit permette d’élucider cette vieille histoire. Quand le roman est publié au début de l’été suivant, il suscite des commentaires. Il est même en course pour un prestigieux prix littéraire. Faute de pouvoir présenter son auteur, Oxymor s’explique dans une émission culturelle à la télévision.

Une association dans l’esprit de l’Oulipo pourra peut-être offrir de nouvelles pistes à Oxymor. L’ex-commissaire Blot finit par admettre qu’il y a sûrement de nouveaux éléments à glaner. Émissaire du tueur-auteur, le motard Maurice reste encore dans l’ombre. Parmi les amies d’Oxymor, quelqu’un court un danger mortel. Et le policier Cathala n’aidera guère le journaliste qu’il suspecte…

Sans doute, certains lecteurs pourraient s’agacer de l’étalage d’une “érudition culturelle germanopratine” servant de base à l’histoire. Le très parisien Oxymor connaît les meilleurs coins de la capitale, les temps de trajets, et tant de détails GPS qui importent assez peu. Il est bien plus intéressant quand il se remémore des anecdotes de la vie littéraire passée, plus amusant quand il glisse des exemples de figures de rhétorique dans son propos, plus déroutant dans ses rapports avec les femmes. Effectivement, on n’est pas dans un roman observant strictement le déroulement d’un scénario à suspense. Cet exercice de style s’inspire un peu des pratiques de l’Oulipo, recherchant les astuces, pratiquant les textes avec contraintes. En somme, il s’agit de jeux de l’esprit (mais Je est un autre), dont le lecteur doit accepter le postulat. Ceci n’empêche nullement l’énigme entraînant des déductions, le mystère amenant des hypothèses. Notre héros est donc, bel et bien, plongé dans une intrigue criminelle aux multiples péripéties.

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16 juin 2010 3 16 /06 /juin /2010 09:59

 

Dès aujourd’hui, Action-Suspense élargit ses murs, en vous proposant une adresse complémentaire. ABC POLAR regroupe uniquement les chroniques de polars, diffusées ici.

Sur ce site annexe, deux moyens de lire ou relire les chroniques. Traditionnel : vous suivez les pages, et découvrez la diversité des articles. Organisé : vous consultez “ l’index des auteurs de A à Z” afin de retrouver les romanciers choisis.

Déjà plus de 300 chroniques disponibles, sur des romans récents (de 2007 à 2010). Beaucoup d’autres seront ajoutées dans les semaines à venir.

Bonne visite sur

http://abcpolar.over-blog.com 

ABC-POLAR-OK

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14 juin 2010 1 14 /06 /juin /2010 06:11

 

Coup de cœur pour le roman de MudroorooChat sauvage en chute libre, publié par un nouvel éditeur, Asphalte.

Ça se passe au début des années 1960 à Fremantle, ville portuaire d’Australie. C’est un métis, anonyme comme le sont à l’époque tous les aborigènes, même de sang-mêlé. Âgé de dix-neuf ans, il vient de passer dix-huit mois en prison. Une peine méritée pour un délinquant récidiviste comme lui. Élevé par sa mère, veuve d’un Blanc, il fut jugé pour la première fois alors qu’il n’avait que neuf ans.

Débute un parcours, qu’il évoque d’un ton sarcastique : “[à l’école] c’est là que j’ai appris à survivre seul contre tous. Puis je me suis fait piquer pour vol et on m’a envoyé dans un foyer pour jeunes garçons, où j’ai été formé aux techniques criminelles de base contre la rudesse de la charité chrétienne. Dans le camp des Noongar [aborigènes], j’ai suivi une spécialisation pour devenir totalement inexploitable et saboter les efforts illusoires pour améliorer le sort des indigènes. J’ai également appris l’art de boire comme un trou et coucher comme un sauvage. En prison, j’ai reçu mon diplôme du vice et abandonné mes dernières illusions sur la vie. Je sais maintenant qu’espoir et désespoir sont aussi absurdes l’un que l’autre.”

MUDROOROO-2010Ce jour-là, il sort de prison, déjà certain d’y revenir sans tarder, de replonger aussitôt dans la délinquance. “Les lois sont faites de telle façon qu’un type comme moi ne peut pas s’empêcher de les violer, quoiqu’il fasse […] Le seul endroit où nous pouvons nous faire des amis, c’est en taule, mais s’ils nous prennent en train de leur parler une fois libérés, ils nous coffrent pour association de malfaiteurs.” Ce solitaire ne voit pas de bonnes raisons de quitter la prison. Même s’il rejoint sa bande du milk-bar, ce séjour en taule ne le fera pas davantage accepter parmi les bodgies, petits voyous type “blousons noirs”.

La liberté ne calme pas ses réminiscences d’enfance, tel le souvenir (entre religion et punition) du foyer de Swanview, dont il tenta vainement de fuguer. Il pense à sa pauvre mère, perdue de vue, ou aux moments plus heureux avec Monsieur Willy. Sur une plage, il rencontre l’étudiante June, à laquelle il ne cache rien. Elle l’invite à l’Université de Perth. Par curiosité, il accepte de faire connaissance avec les amis de la jeune fille.

Sans doute ces gosses de riches se montrent-il ouverts et cordiaux. Pourtant, ils en restent à la rhétorique des Blancs vis-à-vis des Aborigènes, trop de clichés encombrant leur compréhension de ce peuple. Même cette autre étudiante aux idées larges n’a aucune chance de comprendre que, pour lui qui ne croit en rien, le monde n’est qu’une vaste illusion, qu’il refuse l’esprit de compétition, que c’est son état de métis qui l’a conduit à cette vision de la vie. Seul peut-être “En attendant Godot” pourrait allumer une lueur chez lui.

Puisque cette bande d’étudiants sont aussi bidons, autant rejoindre celle de bodgies, et son ami de prison Jeff pour préparer un casse dans sa ville natale. “Jeff se montre optimiste et confiant. Il est assez bête pour croire en moi.” L’avenir est déjà écrit, et ce n’est pas un vieillard installé dans le bush qui pourra le sauver de lui-même…

Cet authentique roman noir, le tout premier roman publié par un Aborigène en 1965, est une référence dans la littérature anglophone. Sans cesse réédité, il est étudié dans les collèges et les universités. Sans doute contribua-t-il à faire admettre aux Australiens non seulement la culture aborigène, mais l’existence de ce peuple alors marginalisé. Car si le héros métis n’a pas de nom, c’est que lui et ses semblables n’ont aucune place dans la société qui les entoure. Le récit prend l’aspect d’une autofiction, pour mieux nous interpeller. Le contexte est présenté sans apitoiement ni agressivité, bien qu’on perçoive la sourde haine intérieure du personnage. Elle nous est expliquée par les nombreux flash-back, retraçant ses rapports avec sa mère, la justice des Blancs, les autres aborigènes.

Bien qu’intelligent et curieux d’apprendre, l’inévitable destin du jeune homme est de continuer dans la délinquance, de s’abriter derrière les murs de la prison. Un univers dont il parle avec une certaine forme d’humour : “De l’extérieur, on peut imaginer que les matons sont des types ordinaires, accomplissant une tâche utile pour la société, mais à nos yeux ce n’est q’une bande d’esclaves salariés avec un goût prononcé pour la violence gratuite. Entre nous, qui leur donne du travail ? Sans nous, les voyous, ils ne seraient rien.”

Ce n’est pas un monstre froid, pas un vrai cynique, admettant d’ailleurs être peu convaincant lorsqu’il tente de jouer au petit caïd. Faute de reconnaissance, de respect, il s’affiche insensible au reste du monde, et suit l’unique chemin qui lui semble le sien. Voilà un roman puissant, riche de vérité, fort bien servi par la traduction où se devine une légitime empathie.

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13 juin 2010 7 13 /06 /juin /2010 06:25

 

Chrysostome Gourio est l’auteur d’une nouvelle aventure du Poulpe, Le dolmen des dieux (Éd.Baleine), qui se lit vraiment avec grand plaisir. Si le résumé qui suit donne quelques éléments, comme toujours il en révèle peu.

Aujourd’hui quinquagénaire, Gabriel Lecouvreur s’accorde un peu de vacances en solitaire. Reposante villégiature en Bretagne, une région qu’il a souvent visitée. C’est vers le cap Fréhel, du côté de Fort La Latte, entre Saint-Cast-Le-Guildo et Erquy, que le Poulpe profite de la tranquillité autant que de la beauté des sites. Sur le sentier des douaniers, il s’est fait un nouvel ami, qui partage son banc face à la mer et le petit-déj’ en plein air. Un peu plus âgé que le Poulpe, ce Niçois ayant choisi les Côtes d’Armor se nomme lui aussi Gabriel. Ses opinions libertaires rejoignent celles du Poulpe. Celui-ci a également sympathisé avec un patron de bistrot, Stanley. S’il n’oublie pas ses rites culturels et chamanistes, cet aborigène a trouvé son paradis à l’autre bout du monde, par rapport à son Australie natale. GOURIO-PoulpeEmployée chez lui comme crêpière, la jeune Korydwen est une célébrité locale. Elle écrit des bouquins romantiques connaissant un réel succès.

Lors d’une nuit de tempête, deux hommes périssent, peut-être en chutant d’une falaise. Il s’agit de Loïc et Dilek, gardes de la réserve naturelle et ornithologique du cap Fréhel. On les surnommait ici les Siamois. Grandes gueules, ils étaient connus pour leur engagement actif en faveur de l’écologie. Loïc était le petit ami de Korydwen. Celle-ci l’avait préféré à Erwan, cet ex devenu trop agité depuis qu’il picole à l’excès et fréquente des hooligans locaux. Même si les enquêteurs privilégient les thèses du suicide ou de l’accident, le Poulpe s’interroge. Gabriel le Breton niçois, et Stanley l’aborigène costarmoricain, ne sont guère loquaces. Une visite clandestine au domicile du duo permet au Poulpe de récupérer un intriguant dossier, de lire des mails menaçant à l’encontre de Loïc, et de trouver quelques armes cachées avec un paquet de fric. Le lendemain, au bar de Stanley, une altercation oppose Gabriel à Erwan et à son ami hooligan Gaël.

Les Malgorn, un couple de retraités, trouve la mort dans un accident de voiture probablement provoqué. En effet, ces personnes gênaient des gens haut-placés. Habitant un paisible hameau à la pointe de Pléven, ils étaient en conflit avec la belle-famille présidentielle pour des questions d’assainissement. Loïc et Dilek soutenaient la population locale dans cette lutte. Un rapport du policier Vergeat, qui les surveillait de près, désignait les défunts gardes comme de dangereux activistes d’ultragauche. Grâce au vieil anar Pedro, le Poulpe pourrait avoir une piste du côté d’un ancien du FLB, surnommé Diogène. Mais c’est aux obsèques de Loïc que Gabriel trouve son meilleur allié. Policier d’Interpol, Dragulescu lui révèle que le rapport d’autopsie au sujet des deux gardes a été faussé. Avec ses amis Gabriel et Stanley, le Poulpe va prendre quelques risques, entre exécutants et commanditaires, pour approcher la vérité...

Pourquoi cet épisode est-il très réussi ? Peut-être parce que l’auteur appartient à la jeune génération poulpesque. Celle qui, s’étant nourrie de ses précédentes aventures, a assimilé son état d’esprit. Non seulement la ­bible est respectée, sans s’encombrer de trop de détails, mais on note de fines allusions à quelques bons titres de la série. Arrosée à la bière plutôt qu’au crachin, cette histoire ne manque ni de personnages originaux, ni de situations animées (ou explosives). Une large part d’humour n’empêche pas d’exploiter une solide intrigue, avec un bel hommage aux décors sauvages de cette région. Quant à cette ombre rôdant avec des vêtements en lambeaux, un chapeau rond où flottait un ruban noir cramoisi, un bâton ou une faux à la main, des sabots aux pieds, et (qui) traînait une charrette défoncée tirée par un cheval si maigre (que Gabriel) se demandait comment il pouvait avancer, c’est une légendaire silhouette bien connue en Bretagne.

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12 juin 2010 6 12 /06 /juin /2010 06:17

 

Tous les romans de Donna Leon sont initialement publiés chez Calmann-Levy, et réédités aux éditions Points (*). Donna LeonUn exemple des enquêtes du commissaire Brunetti, le héros créé par Donna Leon, avec Une question d’honneur (Éd.Points).

Venise. Le commissaire Brunetti reçoit une élève de son épouse Paola. Étudiante sérieuse, Claudia voudrait réhabiliter son grand-père. Luca Guzzardi fut condamné à la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Il mourut peu après dans un sinistre asile psychiatrique. La seule vraie proche de Claudia est la signora Jacobs, sa grand-mère adoptive qui fut l’amie de Guzzardi. Guido Brunetti interroge des témoins de cette époque : son vieil ami peintre Lele Bortoluzzi, et l’actif père de Paola, le comte Falier. Ils se souviennent des Guzzardi, militants liés de près au parti de Mussolini. Antiquaire, le père de Lele se montra honnête avec ceux qui vendaient leurs œuvres d’art pour fuir le pays. Ce ne fut pas le cas des Guzzardi, spoliant ces gens pour en tirer profit. On les soupçonna d’extorsion et de trafics.

L’étudiante Claudia est assassinée. Brunetti se rend chez la signora Jacobs. Il remarque les nombreuses œuvres de valeur, en ces lieux où aucun visiteur n’est admis. Selon la vieille dame, restée fidèle à la mémoire de son amant, tout fut acquis légalement par Luca Guzzardi. Le compte bancaire de Claudia étonne le policier. Il y passait de fortes sommes, transmises à des organismes caritatifs. Le nom d’un vieux notaire véreux, Filipetto, apparaît bientôt. Claudia fut employée bénévole à la Biblioteca della Patria, repaire de ces admirateurs du fascisme que Brunetti déteste

L’ambiance est primordiale dans les excellents romans de Donna Leon. Plus que le dénouement qui, souvent, s’avère frustrant. Partisans de valeurs humanistes, le couple Brunetti constate et déplore l’état d’esprit malsain régnant en Italie. Tant que ce pays n’aura pas évacué ses nostalgies fascistes, il sera gangrené (corruption, magouilles, escroqueries). L’ambiguïté autour d’un aïeul maudit exprime ce climat troublant. Par la voix de Paola, l’auteur ne cache pas son pessimisme face à un avenir guidé par l’argent-roi. Cette histoire crédible et juste illustre l’imperfection de notre monde.

(*) Mort à la Fenice, Mort en terre étrangère, Un Vénitien anonyme, Le Prix de la chair, Entre deux eaux, Péchés mortels, Noblesse oblige, L'affaire Paola, Des amis haut placés, Mortes-eaux, Une question d'honneur, Le Meilleur de nos fils, Dissimulation de preuves, De sang et d'ébène, Requiem pour une cité de verre, Le Cantique des innocents.

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11 juin 2010 5 11 /06 /juin /2010 06:30

 

Coup d’œil sur l’actualité de la collection Seuil Policiers. Ce sont trois romanciers confirmés qu’on nous propose en cette fin de printemps 2010. ASEUIL-CONNELLY-1uteur, entre autres, de Créance de sang, L’Oiseau des Ténèbres, Deuil interdit, Echo Park et Le Verdict du plomb, on ne présente plus Michael Connelly. Sa qualité n’est plus à démontrer, puisqu’il a été récompensé par tous les Prix Littéraires américains de sa catégorie. Michael Connelly nous revient avec "L’épouvantail".

Viré du L.A. Times, le journaliste Jack McEvoy hésite entre le dégoût et la rage. Mais c’est la fierté qui finalement l’emporte : dans les quinze jours qu’il lui reste, il compte mener une enquête qui lui vaudra, telle est son ambition, le prix Pulitzer. Et les pontes de la direction n’auront plus que leurs yeux pour pleurer. Son temps est compté. À priori, l’histoire d’Alonzo Winslow, un dealer meurtrier de 16 ans, n’a rien de prometteur: le gamin a avoué. Dans des conditions pour le moins douteuses, toutefois. Embarqué dans une aventure qui le dépasse, convaincu que la police a triché, Jack lance un S.O.S. à Rachel Walling, l’agent du FBI qu’il aime depuis toujours. Sans se douter que dans le même mouvement, il enclenche le piège machiavélique tendu par un tueur d’une intelligence et d’une cruauté ahurissantes.

 

SEUIL-PERRY-1Né en 1947, Thomas Perry a remporté l’Edgar en 1983. Il s’est fait connaître grâce à la série Jane Whitefield. Après "Blonde de Nuit", voici le nouveau suspense de Thomas Perry : "Silence".

Un soir, Wendy Harper, la propriétaire d’un restaurant très en vogue de Los Angeles, est sauvagement agressée par un inconnu qui, c’est clair pour elle, veut la tuer. Heureusement, des voitures arrivant sur le parking où elle est rossée, le tueur doit s’enfuir. Apeurée, elle contacte le détective privé et ancien flic Jack Till, qui l’aide à disparaître de la circulation. Six ans plus tard, Eric Fuller, son ancien amant, est accusé de son assassinat. Qu’il n’a évidemment pas commis. La seule solution consiste à retrouver Wendy, afin de la présenter au District Attorney qui prononcera un non lieu. Jack Till se lance à sa recherche. Dans l’ombre, quelqu’un engage aussitôt un couple de tueurs à gages pour achever le travail interrompu six ans plus tôt. Et accessoirement, pour supprimer Jack Till.

 

SEUIL-CHILD-1Auteur de nombreux romans depuis 1997, dont Liste mortelle, Folie furieuse et Les Caves de la Maison Blanche, Lee Child est devenu une référence du roman d’action, avec son super héros Jack Reacher. Après "Sans douceur excessive", où celui-ci enquêtait sur un étrange kidnapping assorti d’une forte rançon, une mission à haut risque, ce personnage revient dans "La faute à pas de chance".

L’hélicoptère, un Bell 222, survole le désert californien quelque part à l’est de Los Angeles. L’homme, Franz Calvin est allongé sur une civière à même le sol, à 1500 mètres d’altitude. Il a les deux jambes cassées. Quand un des pilotes ouvre la porte latérale, tranche son harnais, et soulève le brancard à la verticale, Franz fait un pas instinctif en avant. Hurle de douleur, tente de se rétablir sur l’autre jambe, tombe et bascule dans la nuit. Dix-sept jours plus tard, Jack Reacher se tient devant un distributeur de billets à Portland, Oregon. Fauché, incognito, en cavale. PLAQUE11030 dollars ont été versés sur son compte. 1030, c’est le code d’alerte de son ancienne unité d’élite de la CIA. L’un d’eux serait-il en danger de mort ? Un seul moyen pour le savoir : les retrouver.

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10 juin 2010 4 10 /06 /juin /2010 06:22

 

Le cinquième roman de Lucienne Cluytens est intituléLes bagnoles ne tombent pas du ciel. Il vient de paraître dans la collection Polars en Nord (Éd.Ravet-Anceau). D’abord, un petit résumé de cette histoire…

Pharmacien quinquagénaire, Joseph Gallois habite à Lambersart avec son épouse Marie-Cécile, mère de leur sept enfants. C’est une famille bourgeoise catholique, qui participe aux œuvres de l’Église. Le couple a encore la charge de Gaby, leur dernier fils attardé mental. C’est quand elle reçoit l’appel téléphonique de l’étudiante Naëlle, que Marie-Cécile découvre que son mari la trompe. Elle ne tarde pas à avoir confirmation de ses infidélités conjugales, idée insupportable pour cette migraineuse aux principes religieux affirmés. Quelques jours plus tard, le 23 décembre, Marie-Cécile est retrouvée morte à son domicile. Difficile d’imaginer un suicide, pour une femme si pieuse. Sachant qu’un cambrioleur a déjà tenté de les voler, son mari pense à un crime de rôdeur. CLUYTENS-2010D’ailleurs, une forte somme destinées à leur association paroissiale, a été dérobée. Le pistolet utilisé appartenait à la victime. Notant l’indifférence contrite affichée par Gallois, la policière Olga Zaiev relève quelques incohérences dans le scénario de la soirée. Le pharmacien n’a pas d’alibi sérieux, ce qui conduit à l’inculper.

Mis provisoirement sur la touche, le policier Marc Flahaut s’ennuie ferme chez le détective qui l’a engagé durant cette période. La jeune pédicure Valentine veut prouver l’innocence de Gallois, qu’elle admire car il l’a paternellement aidée. Tandis que Marc se renseigne d’abord sur l’affaire auprès de ses collègues, dont Olga Zaiev, Valentine tient sa mère Sophie (grabataire) informée de son projet. La jeune femme s’agace de voir sa mère si tolérante avec son frère d’adoption Michael, petit voyou parti vivre à Nice. La suggestion de Marc, de passer une annonce dans la presse, porte ses fruits. Valentine est contactée par un témoin, ayant vu Gallois le soir du crime. Sans doute ses activités nocturnes sont-elles peu glorieuses, mais l’alibi satisfait les enquêteurs. Pour autant, Gallois n’est pas vraiment blanchi. Dans quelle direction chercher, pour Marc et Valentine ? Peut-être dans la sphère religieuse, car Marie-Cécile s’était entichée d’un prédicateur, le père Gabriel. La laide assistante du pharmacien parait hors sujet. Par contre, à la Fac, Marc n’est pas long à repérer la jeune maîtresse de Gallois, Naëlle.

Une confrontation chez les policiers confirme la relation entre l’étudiante et le pharmacien. “Exaspérant ! La gamine ne faisait que pleurer en douce. Et lui ! Ce type m’énerve au plus haut point. Il excuse tout le monde, il pardonne, il comprend, et tout est de sa faute” confie Olga Zaiev à son ami Marc. Celui-ci espère dénicher d’autres indices en fouillant, avec Valentine, chez Gallois. Des livres de philo sur la sexualité expliquent l’attitude du pharmacien. “Pauvre Joseph qui découvre à cinquante ans qu’il a perdu les plus belles années de sa vie sexuelle. Ça ne devait pas être une marrante, la Marie-Cécile” songe Marc. Sous le prie-dieu de la défunte, il y a une cachette recelant des éléments très importants. Dont l’un risque de causer des ennuis à un proche de Valentine. La jeune femme et Gallois disparaissent durant quelques jours…

Lucienne Cluytens fait partie des auteurs sans complaisance vis-à-vis de leurs personnages. Elle garde une distance envers eux, n’hésitant pas à présenter les aspects moins favorables de leurs vies, de leurs caractères. La sympathique Valentine est quand même un peu aveuglée par son admiration. Sa mère malade et l’amie commère de celui-ci jouent un rôle trouble. La cupidité de Naëlle est plus forte que son attachement à Gallois. Les défauts de celui-ci sont masqués derrière un conformisme irritant. Quant à la victime, comment plaindre cette bigote mère de famille nombreuse, se réfugiant dans ses migraines, fantasmant sur un prédicateur de passage, méritant sûrement d’être cocufiée. Marc Flahaut reste lui aussi dans une position incertaine, ni policier en service, ni détective appointé. Roman d’enquête maîtrisé, ce nouveau titre de Lucienne Cluytens nous entraîne dans un chassé-croisé entre les protagonistes, au cœur d’une intrigue au suspense fort convaincant.

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