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3 juin 2010 4 03 /06 /juin /2010 06:11

 

Pour qu’un personnage de tueur à gages s’avère intéressant, il convient de lui donner des caractéristiques très personnelles. Par exemple, c’est le cas dans le récent roman de Lawrence BlockKeller en cavale(Seuil). En voici un autre qui ne manque pas de singularité : Gerd Quinn, héros deTrois accidents et un suicide(Fayard Noir) de Seamus Smyth. À vrai dire, celui-ci n’est pas un simple exécutant, on va le voir…

L’homme qui règne sur tous les trafics à Dublin se nomme Paddy Toner. Depuis qu’il a évincé les clans O’Neill et Dunne, il est le caïd incontesté. Même si les autorités ou la journaliste Molly Murray le soupçonnent, personne n’a jamais pu produire de preuves contre Paddy Toner. Il pratique les plus sûres combines pour blanchir l’argent sale de ses trafics. Pourtant, le véritable cerveau de ses opérations frauduleuses, c’est quelqu’un que personne ne connaît, qu’il serait vain de suspecter. Natif de Belfast, fils d’un brave type ayant eu des ennuis à l’époque de l’IRA, Gerd Quinn s’est installé à Dublin, où il gagne confortablement sa vie. Nul ne penserait que c’est grâce à lui et à ses méthodes que Toner est devenu si puissant. Gerd ne laisse rien au hasard, prend conseil auprès d’experts et sait adapter sa stratégie. Il n’y a que son mariage avec Sinead, mère de leurs deux jeunes fils, qui n’est guère une réussite pour lui. Relation agitée qui, Gerd ayant trompé Sinead avec la belle Lou, risque de finir par un prochain divorce. S’il y a des fautives dans ce problème, ce sont Noreen Bawn (la meilleure amie de Sinead) et surtout la sœur de son épouse, la journaliste Molly Murray.

SMYTH-2010Jimmy Byrne propose à Paddy Toner une juteuse affaire. Ce petit flambeur a réussi à entrer dans la famille Hasset, en épousant la timide Carol. Tom Hasset est un honnête chef d’entreprise d’une soixantaine d’années. Il a fait fortune dans l’immobilier. Son épouse étant souffrante, il laisse les rênes de sa société à Jimmy Byrne. Sans doute est-il trop confiant dans son gendre, car Byrne voudrait la vendre en tirant un maximum de profit. Pour ça, il doit rester seul héritier. Il faut donc éliminer Tom Hasset, son épouse, et leur autre fille, Annie, puis faire croire au suicide de sa femme Carol. Tout un programme qui, pour être compliqué, ne rebute pas Gerd Quinn. Grâce à des moyens appropriés, il observe la famille Hasset, leur psychologie et leurs habitudes. De là, il peut imaginer plusieurs scénarios, pour qu’on pense qu’il s’agira d’un triple accident et d’un suicide. Même si le médecin légiste retraité qu’il consulte affirme que le crime parfait n’existe pas, Gerd est capable de démontrer le contraire. Certes, il y a le problème du divorce à venir, mais il existe des solutions à tout pour un esprit aussi pervers. Et ce n’est pas Molly Murray qui l’empêchera d’agir.

Avec l’aide de Kevin Maguire, l’exécuteur attitré de Paddy Toner, l’opération se met en place. Tom Hasset projetant un long voyage avec son épouse, il faut les éliminer avant. Très sophistiquée, la mise en scène prévue par Gerd permet de conclure à un tragique concours de circonstances conduisant au triple accident. Ensuite, faire pression sur Carol, déjà très affectée, n’est pas trop difficile. Malgré l’intense stress, la jeune femme ne se décide pourtant pas à voir un psy, condition sine qua non avant un suicide crédible. Très pressé maintenant, Byrne commence à agacer Gerd Quinn et Paddy Toner. Une modification du plan initial n’est pas à exclure. Du côté de Sinead, la manipulation orchestrée par Gerd fonctionne parfaitement. Gerd ayant récupéré ses fils, sa femme aura du mal à prouver son innocence. Quant à la guerre opposant Gerd à sa belle-sœur Molly, même l’intervention d’un détective privé ne servira pas la journaliste…

Croire que ce résumé couvre toute l’intrigue du roman de Seamus Smyth serait une erreur. En effet, cette histoire ne se limite pas à l’exécution d’une arnaque meurtrière. C’est un véritable “Manuel du parfait manipulateur criminel, version Irlande” que nous a concocté l’auteur. Pour Gerd, prévoyant jusqu’aux moindres détails, habile à utiliser toutes les ressources possibles, "le crime, c’est du business. Traitez-le autrement et vous pourrez fermer la boite." Le récit est donc diablement tortueux, avec quelques digressions savoureuses, ("Elles sont allées contre la Nature. Elles ont inventé la monogamie. Et les hommes ont été les perdants de l’histoire. C’est l'un des trucs que j’ai contre les femmes."). Le héros fait preuve d’une forme de cynisme qui amène une tonalité narrative souriante, complice. Ses manœuvres tous azimuts sont dirigées avec maestria. Certes, ses victimes ne méritent peut-être pas de mourir, mais puisque tel est son métier… Précisons encore que des dégâts collatéraux causent un peu plus de morts qu’annoncé dans le titre. On baigne ici dans la pure amoralité, et c’est vraiment agréable. Voilà sans doute la raison pour laquelle ce suspense très réussi est aussi captivant.

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2 juin 2010 3 02 /06 /juin /2010 06:30

Parmi les nouveautés de juin 2010, coup d’œil chez J’ai Lu. Au programme, deux solides thrillers. J'aiLu-FERRIGNOL’un nous entraîne dans un roman d’aventure placé dans un avenir proche, l’autre nous propose un suspense psychologique dans un décor vénitien. Deux titres à découvrir…

 

Robert Ferrigno : "Feddayin !"

2040. Après une attaque nucléaire et une guerre civile, les États-Unis sont devenus pour l’essentiel une république islamique, exceptés quelques États sous la coupe de fondamentalistes chrétiens. La paranoïa règne. Lorsque disparaît une jeune historienne engagée, l’ancien feddayin Rakkim est lancé sur ses traces. Rakkim comprend vite que la jeune femme est en possession de documents susceptibles de saper les fondations du nouvel ordre…

Robert Ferrigno est né en Floride en 1947.J'aiLu-WILSON Ancien joueur professionnel de poker, il est notamment l'auteur de Pas un pour sauver l'autre (Seuil, 2000) et de Faux pas à Los Angeles (Encre de nuit, 2006).

 

Andrew Wilson : "La langue du mensonge"

Adam Woods est un jeune diplômé en histoire de l'art. Gordon Crace, un vieillard excentrique et collectionneur, qui vit reclus depuis vingt ans dans un somptueux palais vénitien. Entré en son service comme secrétaire, Adam est fasciné par cet érudit capricieux et secret. Commence alors entre ces deux personnages un étrange jeu de confessions intimes d'où surgit le spectre de l'ancien amant de Crace, mort en 1967.

Corruption, séduction, atmosphère envoûtante... un thriller vénéneux et subtil dans la lignée de Patricia Highsmith, où Andrew Wilson excelle à faire vaciller toutes nos certitudes. Le premier roman de cet auteur.

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1 juin 2010 2 01 /06 /juin /2010 07:18

Méfions-nous, pauvres humains, car les chiens nous observent. En particulier un teckel marseillais à l’air placide, mais qui ne manque pas de mordant. L’animal se nomme Saucisse, c’est le chien du romancier Serge Scotto. Ceux qui suivent le programme télé Secret Story s’en souviennent peut-être, car la SPA de Marseille a gagné 10000 Euros grâce à ce couple. C’est bien le mot, couple, car le maître de Saucisse semble plus fidèle à son teckel qu’à ses compagnes. La vie de Serge Scotto nous intéresse moins que l’avis pertinent de son chien.

Saucisse regarde notre monde et s’interroge. Sur les aléas de ses prestations télévisuelles, sans doute. Le zoo de Secret Story n’est tout de même pas son seul centre d’intérêt. À Marseille, comme dans la France entière, on se passionne (ou pas) pour Plus belle la vie. À propos de télé, pourquoi méprise-t-on aujourd’hui un film visionnaire de Jean Yanne, parfois rediffusé ? Mais Saucisse se consacre à des sujets de société plus généraux. Aussi se demande-t-il : Pourquoi la mode est-elle aux gilets jaunes chez les humains ? Comment une frite provoque-t-elle un accident ? Pourquoi tant de scandale autour d’une poupée vaudou, figurant "votre président Sarkozy" ? Est-ce qu’une antenne de relais téléphonique trouve sa place près d’une école primaire ? Est-il parfois difficile de prouver son identité au Fisc ? Les plaisanteries via SMS tombent-elles sous le coup de la Loi ? Questions pas si futiles, dès qu’elles sont traitées à travers l’œil canin (et néanmoins amusé) de Saucisse.

SCOTTO-1Notre ami teckel suit de près les thèmes d’actualité, telle la taxe carbone. « S’il était sponsorisé par Total et Rhône Poulenc, et qu’il se déplaçait en hélicoptère comme Nicolas Hulot par exemple, mon maître serait d’ailleurs le premier à réclamer une taxe carbone. Mais emboîté dans sa vieille bagnole, il ne peut qu’enrager impuissant.» Saucisse estime que le réchauffement climatique n’a pas que de mauvais effets, mais il ne sait trop s’il faut légiférer au sujet du port de la burqa; il imagine donc quelques conséquences (plus ou moins) sérieuses.

Bien que n’étant pas chien policier, Saucisse ne peut ignorer que le rôle de la police est bien complexe dans notre société. D’abord, ils ne savent pas compter le nombre de manifestants (qu’il faut minorer), ensuite il faut appliquer une politique du chiffre de la délinquance (qu’il faut majorer). Retenons ses réflexions là-dessus : « Et le citoyen lambda se prend à avoir peur de sa police, même quand il n’a rien à se reprocher… soudain atteint de la tremblante du mouton au moindre contrôle. Alors si la police veut demain qu’on l’aime encore, moi qui suis tout bête, je vais donner aux policiers un truc simple : qu’ils soient surtout aimables.» Si l’évacuation musclée de la Jungle de Calais émeut Saucisse, des déclarations si intelligentes de cet esprit éclairé qu’est Nadine Morano le mettent en rage. Il ne manque pas de bon sens, ce teckel !

Parmi les stupidités de notre temps, Saucisse relève évidemment le cas des Rolex, symbolique de ceux qui croient avoir réussi socialement. Ce chien de plus de dix ans (soit soixante-dix en âge humain) s’autorise à formuler son opinion sur la retraite, c’est bien normal. Il rend aussi hommage à Fernand Buron (héros d’un certain Salon de l’Agriculture face à "votre président Sarkozy") rebelle qui, s’il a été inventé par J.J.Reboux, mérite de rester dans nos mémoires.

Par ces chroniques souriantes, pleines de fantaisie, Serge Scotto — euh, pardon, le chien Saucisse — nous offre un regard décalé sur l’époque où nous vivons. Bien sûr, "Saucisse face à la crise" n’est ni un roman, ni du polar, mais il n’est pas interdit de s’amuser avec d’autres lectures. Du moins, pour l’instant, on a encore un peu le droit de se divertir, tout en se demandant si ça va durer. Alors, profitons-en…

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31 mai 2010 1 31 /05 /mai /2010 06:20

 

Le nouveau roman de Jean-François Coatmeur,Une écharde au cœur(Albin Michel, 2010), vient de paraître dans la collection Spécial-Suspense. Inutile d’ajouter des superlatifs élogieux quand on évoque cet auteur magistral, "hors catégorie" puisque son talent est universellement reconnu. Voici un modeste résumé, pour une intrigue bien plus riche qu'on ne pourrait l'exprimer.

Disculpé par un non-lieu, le quadragénaire Gwen Malinec est libre après deux ans et demi de prison. Il reste en contact avec sa compagne Nicole, qui s’occupe de leur fille Justine. Il est préférable que Gwen ne revoit pas Antoine, 17 ans, fils adoptif de Nicole, à cause de qui il fut incarcéré. C’est dans la maison de sa défunte mère, à Pouldavid près de Douarnenez, que Gwen va s’installer avec son chien Argo. Alors qu’il approche de sa destination, une ombre fantomatique surgit dans la nuit. Ayant été agressée alors qu’elle se baignait dans une crique voisine, une jeune femme cherche du secours. Gwen accepte d’héberger Mara, 28 ans. Sa première version des faits apparaît douteuse. En effet, elle oublie volontairement de préciser qu’elle se trouvait cette nuit-là avec son amant Yvan. Gendre d’un puissant élu local, celui-ci n’est pas intervenu. COATMEUR-2010Croyant que Mara s’est noyée, il laisse toutefois un ultime message sur son répondeur.

Ayant été averti qu’Antoine a fait une fugue, Gwen pousse Mara à lui confier la vraie version de sa mésaventure. Elle possède peu de renseignements sur Yvan, sauf qu’il est vaguement prof de dessin. Ce n’est pas lui qui l’a agressé dans l’eau, Mara en est certaine. Elle finit par admettre avoir été contactée par un inconnu, afin de piéger son amant. À la fois, elle fut contrainte d’accepter car on menaçait son fils hospitalisé, et elle ne pouvait refuser la jolie somme promise. Ce qui n’explique pas pourquoi c’est elle qui a été victime d’une agression. Par son ancien instituteur, Gwen envisage l’éventualité qu’Yvan soit un de ses ex-copains de classe. Mais il ne trouve aucune trace de lui dans les annuaires. Si Yvan n’apprécie guère ses beaux-parents, il s’entend bien avec sa belle-sœur. Celle-ci laisse entendre qu’Anne-Claire, l’épouse d’Yvan, pourrait être intime avec Ludo, le chauffeur de son beau-père. Un indice semble confirmer la chose.

Septuagénaire, Guillaume fut le voisin et l’ami de Gwen. Aujourd’hui en maison de retraite, il réclame avec insistance que Gwen et Nicole lui rendent visite. Son état frisant le délire inquiète le couple, qui ne comprend pas sa manière de les rejeter. On est toujours sans nouvelle du jeune Antoine. À l’occasion d’une fête familiale, Yvan marque sa différence avec l’état d’esprit bourgeois des parents de son épouse. De retour à Pouldavid, Gwen cherche à rencontrer le beau-père d’Yvan, absent à cause des élections qui approchent. Gwen renoue avec spn copain d’enfance Yvan, lui révélant tout ce qu’il sait au sujet de Mara. À l’abri chez Gwen, elle ne risque sans doute rien. Pourtant, Gwen sent une menace autour d’eux. Néanmoins, il ne se méfie pas assez quand, par un subterfuge, on l’éloigne de sa maison…

Il ne viendrait à l’idée de personne de contester la qualité supérieure d’un roman de Jean-François Coatmeur. Ses suspenses se savourent pour plusieurs raisons. La densité de l’intrigue constitue évidemment le premier atout. Il le démontre une fois de plus ici. Grâce à des personnages complexes aux secrets inexprimés, grâce à des situations gardant une large part d’ombre, le lecteur avance sur un chemin incertain. L’auteur est le seul maître du labyrinthe où il nous a entraînés. Toutefois, il ne suffit pas d’être bon scénariste, la littérature policière n’en manque pas. Ce qui envoûte chez Coatmeur, c’est la précision de l’écriture, la volupté du vocabulaire, la phrase qui décrit en quelques mots, le soin du détail essentiel ou furtif, le décor subtilement installé, la scène qui situe aisément tel protagoniste. Tout ceci, qui nous permet de visualiser l’histoire, ne comporte pas la moindre lourdeur. Au contraire, le récit intense reste fluide en permanence. C’est un réel bonheur de lecture, tout simplement. Soulignons que “Une écharde au cœur” se passe principalement à Pouldavid, où Coatmeur est né en 1925.

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30 mai 2010 7 30 /05 /mai /2010 06:19

 

Marhic-Imaginales2010Organisé par la Ville d'Épinal, le Festival Imaginales 2010 avait lieu cette année du 27 au 30 mai. Salon du livre spécialisé dans les domaines de l'imaginaire (fantasy, thriller d'anticipation, fantastique, contes et légendes, roman historique), les Imaginales célèbrent la littérature d'aventure, dans la lignée de Tolkien… et la grande tradition d'Alexandre Dumas ! Festival des mondes imaginaires, les Imaginales sont aussi un salon de l'illustration : à Epinal, cité de l'image, nul n'aurait compris que les artistes qui participent à l'attrait des ouvrages publiés ne figurent pas en bonne place parmi les invités !

Des folkloristes, chercheurs et écrivains français, belges et suisses, ont été sensibles au fait qu'aucun prix ne récompense une œuvre relative au folklore, alors que tous les autres genres sont largement représentés. Le Bourguignon Charles Labry, folkloriste et archéologue, et le Wallon Albert Doppagne, folkloriste et philologue, ont créé un prix destiné à récompenser un livre relatif à un aspect du folklore de l'ensemble des territoires européens de langue française.

Le jury a décidé de donner à ce prix le nom de Claude Seignolle, du nom de ce folkloriste rigoureux. Auteur de multiples ouvrages, en particulier de recueils sur les contes et légendes des provinces de France sans cesse réédités, il a su utiliser sa parfaite connaissance de notre folklore pour créer une œuvre littéraire originale. Le premier prix a été attribué en 2004 lors des Imaginales à Roger Maudhuy. Depuis cette date, le Prix Claude-Seignolle est toujours remis à Épinal, lors du Festival des Imaginales.

Source : www.imaginales.fr

Marhic-KorrigansCette année 2010, c'est la collection Polars&Grimoires qui a recu le Prix special du jury Claude-Seignolle. Le dernier titre en date dans cette collection est "Korrigans Connection" (EdB Éditions) de Renaud Marhic.

« Les Korrigans sont les lutins des légendes bretonnes. Mais pourquoi reviennent-ils ? Et pourquoi ont-ils choisi de réapparaître dans la commune natale de Jacquelin de Pontreau, ministre de l’Intérieur ? Tandis que sur le terrain, les apparitions se multiplient, Place Beauvau on tente de comprendre. Phénomène de psychose collective engendrée par quelques singes savants, comme l’évoque la presse locale ? Manipulation terroriste, en en croire les services de contre-espionnage ? Voilà qu’entre en scène un étrange personnage, chercheur et maître spirituel, affirmant avoir réussi à extraire l’ADN des restes fossilisés d’un korrigan - pour mieux en cloner la descendance. Au milieu de cette cacophonie, le ministre de l’Intérieur doit aussi écouter une autre voix. Celles de ce discret conseilleur particulier, ami de quarante ans, le ramenant à l’enfance et au pensionnat Notre-Dame-des-Glaïeuls.»

Cliquez ici sur l'interview de Renaud Marhic présentant la collection Polars & Grimoires

 

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29 mai 2010 6 29 /05 /mai /2010 06:23

 

Frédérique Molay a obtenu le Prix du Quai des Orfèvres 2007 pour "La 7e femme", un roman sans réelle originalité. Le commissaire Nico Sirsky est chef de la P.J. parisienne. Divorcé d’une épouse dépressive, Nico est amoureux d’une jeune femme médecin, Caroline. Nico et ses policiers sont sur une affaire difficile. Un tueur en série s’attaque à des brunes d’environ 35 ans, enceintes depuis peu. Le sadique les flagelle de trente coups de fouet, avant de les poignarder et de leur découper les seins. Il en tue une par jour selon la même méthode. On peut disculper l’entourage de chaque victime. MOLAY-2L’assassin écrit des messages à connotation biblique destinés à provoquer Nico, mais laisse peu d’autres indices. Il utilise des gants chirurgicaux, et attache ses victimes avec un cordage de marine. Amie de Nico, la directrice de l’Institut Médico-Légal cherche le moindre signe lors des autopsies. Médecin, le beau-frère de Nico pourrait être soupçonné. MOLAY-1Nouvel élément : un extrait de presse qui relate un faits-divers datant de trente ans, où un enfant de 7 ans tua sa mère. Bien qu’il ait changé d’identité, on ne tarde pas à identifier le jeune matricide. La cinquième victime est une jeune policière sous les ordres de Nico. L’assassin le nargue, visant l’affrontement

Ce roman abuse de tous les clichés, sur une intrigue usée. Par contre Frédérique Molay se montra nettement plus convaincante en 2008, avec "Bienvenue à Murderland" (Albin Michel).

Professeur à Harvard, Nathan habite une belle propriété de Boston. Il y vit seul depuis sa séparation, accueillant une semaine sur deux sa fille adorée. Sur le site internet Island.com, heureux monde virtuel où chacun évolue à sa guise, Nathan a choisi le pseudo de Nat. Un soir, il y est impliqué dans un mortel accident de voiture. Nétant pas responsable, laffaire est vite classée par lagent Tommy et son chef, le commissaire Orson. Pourtant, Nat reçoit un message laccusant du meurtre dune nommée Bonnie — alors que la victime se prénommait Terry. Dans la réalité de Boston, on vient effectivement de retrouver le cadavre dune certaine Bonnie, qui fut séquestrée et maltraitée.

Nathan consulte son ami Christopher, professeur à Harvard, qui lui conseille dêtre prudent avec internet. Policier confirmé, le lieutenant Rhys confie lenquête sur Bonnie à son jeune collègue Marini. Peu après, cest le cadavre dEliot qui est découvert dans le Fleuve. Cet étudiant avait aussi été enlevé. Dans le monde virtuel dIsland, Nat est à nouveau accusé par message anonyme du meurtre dun avatar appelé LÉtudiant. Nathan contacte lagent de police Tommy, qui partage ses soupçons. En réalité, Tommy est une jeune femme artiste peintre, Kelley. Ayant aussi compris le rapport entre Island et la vraie vie, Marini se fait aider par un ami, expert en internet.

Le jeune policier ne tarde pas à faire figurer Nat parmi ses suspects. Dans le même temps, Nathan et Kelley ont décidé de faire part de leurs doutes au lieutenant Rhys. Dautant quun inconnu nommé John a rendu à Nat une visite menaçante. Et quun nouveau crime est commis sur Island, correspondant à un vrai meurtre à Boston. Interrogé par la police, Nathan dit être visé par une machination. Quand John le contacte encore, il est sûr que Kelley est la prochaine victime désignée. Celle-ci est placée sous protection. Marini poursuit lenquête à Boston, et sur Island, avec son avatar Paul…

Frédérique Molay exploite ici une excellente idée. Island sinspire du monde virtuel Second Life. Un univers où de tels dérapages sont improbables, mais risquant de créer une évidente dépendance. Et, peut-être, troubler lesprit de certains. Lauteur parvient à rendre très crédible cette histoire criminelle. Si lécriture reste classique, le chassé-croisé entre les scènes est plutôt astucieux. Lenquête se joue sur deux terrains, en quelque sorte. Frédérique Molay entretient ainsi une ambiance de mystère, pas absolument noire, mais où le suspense est bien présent. Cette fois, on se laisse volontiers convaincre par ce jeu de miroirs à lintrigue maîtrisée.

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28 mai 2010 5 28 /05 /mai /2010 06:18

 

Le polar présenté aujourd’hui n’est pas une nouveauté, puisque publié en 2007 aux Éditions L’Aube Noire. C’est une occasion de saluer nos amis auteurs corses, en évoquant “Plongeon à Bonifacio” de Jean-Louis Andreani.

La jeune, belle et blonde avocate parisienne Delphine Mailly revient en Corse, où elle a vécu de précédentes aventures. Cette fois, ses amies militantes Mado et Blanche veulent qu’on arrête les pyromanes sévissant dans la région de Quenza. Certains feux seraient causés par des bergers, ou dus à l’imprudence. Mais la plupart sont volontaires, et leurs conséquences risquent d’être dramatiques. Un commando de la police anti-terroriste arrête Dominique, nationaliste pacifique. On trouve chez lui du matériel incendiaire. Les amies de Delphine ne le croient pas pyromane. Le technicien de la télé qui a filmé l’opération policière émet aussi des doutes.

Maximilien Trèfaccie, nouvel homme fort de la cause nationaliste, a des ambitions politiques. ANDREANI-2007Par hasard, Delphine s’aperçoit que celui-ci (qu’elle surnomme “Triple Face”) est un indic des policiers. Dominique était plutôt hostile à Trèfaccie. Un vieux dragueur pathétique, qui pensait séduire Delphine, est racketté par un trio de Corses. L’agent d’une réserve naturelle a reçu une lettre anonyme, menaçant son parc aux cerfs. Il tire sur le même trio, qui s’enfuit. Delphine est certaine de savoir qui dirige ce racket. Les indices ADN obtenus peu régulièrement sont insuffisants. Chez le juge anti-terroriste, elle ne peut établir l’innocence de Dominique. Delphine fait appel à son ami le commandant de gendarmerie Philippe Maréchal. Il met en œuvre de gros moyens pour piéger le suspect. Malgré une intervention rapide, celui-ci parvient à fuir. Alors qu’elle séjourne à Bonifacio, Delphine est agressée, frôlant un plongeon mortel. Elle va servir d’appât pour coincer le coupable…

Nationalisme, racket, incendies : les questions sensibles concernant l’Île de Beauté servent de base à l’intrigue. Ces sujets sont abordés avec plus de légèreté que de sérieux, le but n’étant sans doute pas de dénoncer une situation compliquée. L’auteur admet qu’il ne s’agit pas des “Mystères de la Corse”, façon Eugène Sue. Le tempo du récit est fort entraînant, la tonalité souvent souriante. Le personnage du “communicant” Jérôme de Bonconseil est savoureux, ainsi que les rapports de la belle Delphine avec les hommes. Ce petit voyage mouvementé en Corse est très plaisant.

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26 mai 2010 3 26 /05 /mai /2010 22:01

 

Les « Nuits noires d'Aubusson » se dérouleront les 3, 4 et 5 juin 2010. Ces rencontres annuelles consistent en l'attribution d'un prix à un roman policier (pas nécessairement récent) par des lycéens qui, au cours de leur programme, auront lu quatre romans sélectionnés. Les votes seront recueillis autour de huit tables rondes, le vendredi 4 juin, à Aubusson, par les huit auteurs invités à cette manifestation.

Les auteurs annoncés : Maurice Attia, Laurence Biberfeld, Gilles Del Pappas, Cyril Herry, Eric Maneval, Jean-Hugues Oppel, Jean-Bernard Pouy, Antonin Varenne.

Aubusson EponimmPendant la durée du festival, projection de films de genre au Cinéma Le Colbert: "Les Enchaînés", d'Alfred Hitchcock — "Les Gardiens de l'ordre", de Nicolas Boukhrief — "Dans ses yeux", de Juan José Campanella

Le vendredi 4 juin

15h30: Élection du Prix du Polar Lycéen à l'ENSA

18h: Apéro littéraire au "Fabuleux Destin" (débat auteurs-lycéens)

21h: Les Presque Papous dans la Tête: Café littéraire autour de jeux d'écritures par les auteurs du festival et le public, à "l'Avant-Scène". Les auteurs se livreront à des lectures de textes préparés pour l'occasion, sur des thèmes imposés, mais aussi à des improvisations diverses. Cette soirée est ouverte au public. Les auteurs y dédicaceront également leurs romans.

Le samedi 5 juin

10h30: Interview croisée de Jean-Bernard Pouy et Eric Maneval sur le genre noir à la Médiathèque de Felletin (10 km d’Aubusson).

13h30: Dédicaces et lectures ouvertes de polars par les auteurs et le public, Place Tabart, terrasse du "Volup'Té".

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