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6 juillet 2010 2 06 /07 /juillet /2010 06:13

 

SALON POLAR BRETONLe 1er salon du polar Breton donne rendez-vous à tous les passionnés du genre le dimanche 1er août à Sables d'Or les Pins, entre Erquy et le cap Fréhel dès 10h du matin. Pour les trouver, rien de plus simple. Ils seront basés derrière l'esplanade située en face du casino. Ils tiendront compagnie à leurs collègues de l'association des Plaisanciers, qui organise sa fête annuelle en faveur de la SNSM. Deux bonnes raison de venir les voir ...

Leur plateau devrait avoisiner une trentaine d'auteurs. Bretons pour la plupart, mais certains viennent des régions de Marseille, de Roubaix et d'Orléans. Fans de polars, d'intrigues policières et de romans noirs, rencontrez-les le 1er août, dans l’ambiance conviviale et estivale de Sable d’Or les Pins.

Les auteurs annoncés :

Gérard Delteil, Alain Emery, Christian Blanchard, Bruno Ségalotti, Renaud Marhic, Emmanuel Sys, Bernard Le Guével, Parick Bent, Bruno Bertin, Valérie Bettecourt, Eric Rondel, Chris Bourgault, Hervé Bourhis, Paskal Carlier, Jean-Noël Crézé, Claude Dayan, Philippe Delacotte, Michel Dozsa, Frédéric Jost, Solveig Le Coz, Laurence Levée, Liza Lo Bartolo-Bardin, Laurent Luna, Lionel Rioche, Bernard Thilie, Roger Ulrich et Bernard Vitiello.

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5 juillet 2010 1 05 /07 /juillet /2010 06:06

 

On n’a quasiment pas d’information sur l’auteur signant Georges Tiffany dans la collection Spécial Suspense du Fleuve Noir d’antan. Tout juste dit-on qu’il s’agissait d’une femme. Georges Tiffany figure parmi les auteurs injustement oubliés des ouvrages consacrés au polar. Car, si elle créa le personnage du policier Raymond Sorgues, ses intrigues finement psychologiques ne sont pas de banales enquêtes. Certes, ces histoires ne manquent ni de mystère, ni de suspects. Mais c’est bien la relation entre les protagonistes qui prime ici, on le constatera à travers les résumés. Au fil des livres, la psychologie évolue même vers toujours plus de subtilité. C’est aussi vrai pour les décors. En outre, l’auteur ne dédaigne pas les crimes saignants, les situations sanglantes, les scènes dures. L’ambiance est largement noire dans l’œuvre de Georges Tiffany. Avec une narration parfaitement fluide et captivante. Tout cela rend ces suspenses extrêmement moderne, dignes de ceux qui sont publiés aujourd’hui, une quarantaine d’années plus tard. C’est peut-être la raison pour laquelle cet auteur n’apparaît pas parmi les piliers de cette collection, étant sans doute trop en avance dans son style. Ceux qui redécouvriront les livres de Georges Tiffany s’en apercevront rapidement.

Voici cinq exemples de ses romans.

TIFFANY-1
"La main tranchée" (1965)

C’est un petit village de Lozère, une bourgade isolée où l’on n’aime pas beaucoup les étrangers. Même s’il s’agit de deux policiers venant enquêter sur une série de meurtres sanglants dont des jeunes femmes ont été les victimes. Même si la nouvelle institutrice, Georgia, est aimable et charmante. Le jeune médecin, installé depuis un certain temps et très compétent, n’est pas bien vu non plus (car natif de Bordeaux). Le commissaire Sorgues comprend qu’il doit immédiatement affirmer son autorité, quitte à se montrer dur. Il est accompagné de son adjoint, Demarien. Le brigadier Gibert les respecte sans doute. Mais s’opposerait-il à la population dont il est issu ? Il se montre très peu lors de l’enquête.

La châtelaine des lieux est un personnage qui impressionne les habitants. Pourtant, son manoir est plus sinistre qu’imposant. Une femme éprouvée par la vie, dit-on. Au fil des guerres, elle a perdu son père, puis son mari, et récemment son fils. C’est chez elle que logera la nouvelle institutrice, comme la précédente, faute de mieux. Les policiers s’inquiètent pour la jeune fille. Si Sorgues a vu en elle un appât, il ne veut pas qu’elle soit victime. Mais victime de qui ? D’un mystérieux animal, ainsi que le pense la population ? Une bête du Gévaudan moderne ?

Le boucher local, cousin du brigadier, n’est qu’un des hommes qui fréquentent Yvette, la prostituée du village. Vouloir ressembler à une fille de la ville, c’est un moyen d’attirer la clientèle. Mais çà peut donner de mauvaises idées à l’assassin… Pourquoi Georgia, rêvant comme tant d’autres à l’homme idéal, se déshabille-t-elle lascivement devant sa fenêtre sans rideaux ? Le docteur est-il impliqué dans ces affaires, ou a-t-il deviné quelque chose ? Quant à la châtelaine, sa manière de vivre est bien curieuse ! On l’imagine mal possédant des talents artistiques. Faudra-t-il traquer l’assassin comme une bête pour l’empêcher de nuire ?

TIFFANY-2
"La tragédie du Viking" (1966)

Le Viking est un petit navire de luxe transportant une trentaine de riches clients qui viennent de passer des vacances sur une île écossaise. Le voyage de retour va tourner au drame quand le bateau s’échoue sur un banc de sable proche d’un îlot. Peu avant, un meurtre avait été commis. Si une enquête est lancée en Grande-Bretagne, l’organisateur s’adresse aussi à la police française car plusieurs clients sont des français. Bientôt, on retrouvera la plupart des corps, sauf quelques uns… dont un nommé Wolf, chef d’entreprise connu des services de police, qui pourrait avoir volontairement disparu.

Les commissaires Sorgues et Demarien apprennent que Jean-Lou Carrier, adjoint et homme à tout faire de Wolf, est absent depuis que son patron est parti en vacances. Un indice capital donne à penser qu’il a été assassiné par Wolf. Ce dernier a fait le vide dans ses comptes en banques et dans sa vie, avant de s’enfuir. Sorgues et Demarien vont enquêter dans les îles Orcades en Ecosse. Le policier de Scotland Yard et le superintendant de la police locale sympathisent peu avec ces français. Quand ils demandent à rencontrer la capitaine survivant du Viking, on les y autorise pourtant. Ce dernier en sait plus qu’il n’en dit. La jeune Nathalie, qui fait du charme aux deux policiers, est certainement concernée. N’a-t-elle pas vécu au Congo Belge avant l’indépendance ? Wolf et Carrier ont également passé quelques temps là-bas. Est-il souhaitable de l’associer à une enquête qui la touche de très près ?

La trace de Wolf et du capitaine du Viking mène les policiers anglais et français sur l’île où les victimes du naufrage ont séjourné. Seul le gardien, handicapé mental, y réside encore. Wolf se cache-t-il dans une des grottes ? N’est-il pas dangereux pour Nathalie de les avoir rejoints ? Sorgues sera-t-il plus malin que ses collègues anglais ? 

TIFFANY-3

"Le masque nègre" (1969)

Ariane, une jeune et jolie voisine du commissaire Raymond Sorgues, se prétend en danger. Mais le curieux comportement de cette femme incite le policier à ne pas trop la prendre au sérieux. D’autant que les semaines suivantes, tout semble bien se passer. Elle paraît même accepter désormais un futur mariage qu’elle refusait jusqu’à là. Pourtant, une nuit, on trouve le cadavre d’Ariane dans un parc. Une surprenante mise en scène entoure cette mort : la jeune femme au visage vitriolé porte un masque nègre.

Sorgues s’intéresse aux proches de la victime. À commencer par Domenica, la sœur aînée d’Ariane. Une femme hautaine, qui se veut encore jeune et belle. C’est chez elle que vivait Ariane.

Domenica est divorcée. Le snob Eric est-il vraiment son amant ? Ou plutôt une sorte de chevalier servant, utile à son standing ? Elle souhaitait qu’Ariane épouse Eric, combinaison qui l’arrangeait sans doute. Elle suppose que c’est son ex-mari qui a assassiné Ariane, et fait tout pour mettre la police sur sa piste (créant peut-être même des faux indices).

Ce Lionel est effectivement un personnage étrange. Il vit dans une propriété au milieu de ses collections aussi bizarres que coûteuses. Entre autres, il possède des masques africains. Il les a achetés à un certain Jo Querada. Ce dernier est une vieille connaissance du policier. Si Jo n’a pas de casier judiciaire, c’est quand même un truand connu de ses services. Son petit trafic d’œuvres d’arts – dont il fait le commerce avec l’aide de sa mère – ne doit pas faire oublier ses autres activités illégales. Mais le meurtre de Mme Querada, lié évidemment au premier, le met hors de cause. Arrêter Lionel, suite aux soupçons de son ex-femme, n’est pas une si bonne idée. Tandis que beaucoup de questions se posent, Sorgues et son équipe espèrent-ils vraiment une conclusion logique de cette affaire ?

TIFFANY-4

 

"La dame aux corbeaux" (1970)

« Quel lien pouvait unir les deux meurtres, celui de Pussy Chamiraz dont la tête avait été découverte reposant sur une pile de boudins dans le frigo du boucher Vilmard, et celui du baronet Delamare aux restes partiels retrouvés dans un bois près de Soissons ? Et quels liens encore entre Vilmard et la « dame aux corbeaux » ? Quels liens toujours entre les six autres collégiens fortunés disparus, et Vilmard, et « la dame » ? Et puis Max Kyros, dans ce mic-mac ? » Telles sont les multiples interrogations qui intriguent Sorgues. L’enquête qu’il a entamée quand on trouva la tête du jeune Chamiraz dans un frigo ne pouvait être banale. Elle va le conduire en Suisse où, avant sa mort, étudiait la victime. Mais le trop discret directeur n’en dit pas assez. Et Reginald Delamare est lui aussi tombé sous le charme de la même femme plus très jeune qu’aimait Chamiraz. On aura déjà compris que cela ne lui porta pas chance. Ils auraient dû éviter de la revoir

On pourrait trop vite conclure que ce petit salopard d’Arthur, le commis renvoyé de la boucherie, serait mêlé à l’affaire. De même, l’étudiant grec Max Kyros connaît mieux la dame en question qu’il ne l’avoue. Tous deux sauraient découper un cadavre. Mais il est évident que c’est autour de la mûrissante, mais toujours séduisante, Marie-Hélène que tout se joue. Entourée de la pulpeuse employée de maison Clarissa, et du sinistre maître d’hôtel hongrois Mathias, cette femme dont la manie consiste à nourrir les corbeaux est plus qu’étrange. Reconnaît-elle avoir de jeunes amants ? Ni oui, ni non. A-t-elle quitté le beau Max, ou est-ce l’inverse ? Difficile à préciser. Qui est-elle réellement, la troublante Malène ? Sorgues ne mesure certainement pas les dangers qu’il court. La dernière étape de cette affaire sera sanguinaire, au seuil de la folie. Son adjoint Demarien parviendra-t-il à temps à le sauver ? Quand l’assassin devient monstre, reste-t-il un espoir ?

TIFFANY-5

 

"Le bouillon d’araignées" (1972)

Gladys, une jeune femme de vingt-cinq ans, belle mais triste, sans doute incapable d’être heureuse, d’origine modeste mais vivant dans un monde huppé, provocatrice et capricieuse. Nathalie, quarante ans, encore très séduisante, journaliste mondaine, connaissant une vie aisée, souvent déçue par les hommes, faible et forte à la fois. Entre ces deux femmes si différentes, une relation perverse, trouble, intellectuellement sado-masochiste. Chacune veut dominer l’autre. Elles y parviennent à tour de rôle, agissant sur le caractère de leur amie/ennemie. Un jeu ambigu, malsain, que ne comprennent pas les hommes qu’elles côtoient. Une relation dure d’apparence amicale.

Domino de Rèze, un grand reporter, mais avant tout un séducteur issu d’une famille aristocratique plus ou moins désargentée. Pas mal de femmes dans sa vie superficielle. Une mère aussi. Infirme, Ida de Rèze n’a qu’un plaisir : faire le mal autour d’elle, en donnant l’impression d’être généreuse. Serge Valley a, comme lui, autour de trente ans. Mais cette arriviste n’a pas les mêmes moyens. S’il est très beau aussi, il semble avoir un problème physique avec les femmes. Tous deux sont les amants (parmi d’autres) de Nathalie. Mais elle n’a pas les mêmes rapports avec chacun : Amoureuse de Serge (elle le pense), pas de Domino qu’elle traite en étalon.

Matita de Ténériffe est une plantureuse strip-teaseuse, inconsciente de ce qu’elle provoque en parlant trop. Elle présente un ventriloque à Nathalie. Le grand Robert a participé à une méchante mise-en-scène, laquelle est à l’origine d’une série de meurtres. Nul ne peut sortir indemne de relations aussi étranges que celles vécues par chaque protagoniste de cette affaire. Le commissaire Sorgues et son adjoint Demarien ne sont finalement que des observateurs d’un jeu criminel dont tous les personnages sont trop cruels pour s’aimer vraiment…

 

 

Les autres romans de Georges Tiffany (coll. Spécial Suspense) : Le singe bleu - Un meurtre dans les yeux - La morte de la lagune - Êtes-vous Émilie ? - Le château du Margrave - La boutique aux pendules - Les papiers du mort - La cage de verre - La mort en chaîne - (Grands romans) Le nœud de Satan

 

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4 juillet 2010 7 04 /07 /juillet /2010 06:21

 

«  Maudite Maggie Paddington !

Sur la route de Portree, ville principale de l’île de Skye, le docteur Oliver McLaughlin ne cessait de pester. Enfin parvenu devant sa maison bleue, il plongea la main dans le vide-poches, s’empara de son bipper, et déclencha rageusement l’ouverture du portail automatique.

Vingt heures trente , songea le médecin, et il fait déjà nuit. Même en juin, les nuages s’accrochent sur les sommets des Cuillin Hills, comme pour mieux nous raccourcir les jours…Maudite Maggie ! tonna-t-il encore.

Mais puisque le portail tardait à s’ouvrir, le docteur trouva le temps de réfléchir : Cesse de te plaindre, Oliver… A cinquante ans passés, si tu as choisi l’isolement de Skye, avoue que c’est aussi parce que tu n’en pouvais plus de Glasgow… Ton idéal de médecine pour les plus démunis, ta "médecine sociale", ça ne t’a pas aidé à faire fortune. Tu t’y es même épuisé.

SWEENEY-2010Involontairement, McLaughlin émit un profond soupir, et il cessa de tapoter sur le volant de sa Volvo. Mais pour aussitôt s’énerver de plus belle : Maggie Paddington, cette sournoise ! Je me doutais bien que sa brusque fièvre n’était qu’un prétexte pour m’attirer dans ses filets. Me déranger en plein dîner avec mon épouse, pour me recevoir dans cette chemise de nuit indécente… Non, vraiment !

D’ailleurs, se souvint-il brusquement, j’espère que Priscilla m’aura gardé une part de son appétissant chranachan. Je raffole de ces sucreries. Le docteur s’aperçut alors que les voyants au-dessus du portail avaient cessé de clignoter, et que l’entrée était enfin dégagée.

Il engagea la première, puis relâcha doucement la pédale d’embrayage. Mais, au même instant, sa portière s’ouvrit d’un coup. Oliver eut à peine le temps de distinguer le visage encagoulé qui se jetait sur lui. L’homme lui passa le bras autour du cou, arracha sa ceinture, et le tira violemment hors du véhicule. La Volvo cala instantanément.

Affalé sur le trottoir, le bras droit remonté dans le dos, et la gorge étreinte par le biceps de son agresseur, McLaughlin entendit une voix sourde lui ordonner :

  – Prends ta sacoche !

Sans réfléchir, de sa main gauche encore libre, le médecin s’empara de la serviette tombée sur le plancher. Aussitôt, l’inconnu le força à se relever, puis il l’entraîna de l’autre côté de la rue. Le cerveau saturé par le souffle de l’homme dans ses oreilles, la seule pensée qui traversa l’esprit du docteur McLaughlin fut : Je crois que le cranachan attendra… »

 

Ainsi débute "Les démons de l’île de Skye", nouvelle enquête de l’inspecteur Sweeney, le héros créé par John-Erich Nielsen. Nul doute que cette nouvelle affaire, menée par le jeune policier à l'apparence indescriptible, soit aussi agitée que les précédentes.

James Callahan, le plus célèbre acteur écossais, coule des jours heureux dans son château de Havengear, en compagnie de son épouse l'actrice américaine Shauna Powers et de sa fille adoptive Lucy. Jusqu'à ce qu'une nuit de juin, toute la famille disparaisse. Les traces de sang dans le hall d'entrée ne présagent rien de bon. Et qui se trouve à bord du voilier de Callahan ? Huit jours d'enquête, peut-être huit jours d'enfer, avec pour seul objectif de retrouver les disparus. Tel est le programme pour l'inspecteur Sweeney, qui va être confronté aux démons de l'Île de Skye...

PLAQUE1Nous en saurons plus début août 2010, à la sortie de ce roman. Il sera présenté à l'occasion du Festival Interceltique de Lorient.

En attendant, on peut toujours contacter le site de l’éditeur :

www.headoverhills.com.fr

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4 juillet 2010 7 04 /07 /juillet /2010 06:13

 

Généraliste ou policière, la littérature possède une riche histoire. Des érudits tels Régis Messac (1893-1945) ont contribué à donner une force, une puissance à la culture littéraire. Non pas en défendant l’élite reconnue des Lettres, mais en cherchant d’autres voies, d’autres talents. On le constate une fois encore dans le 10e numéro de "QUINZINZINZILI", la revue consacrée à l’univers messacquien. Cette publication est proposée par la Société des Amis de Régis Messac (71 rue de Tolbiac, Paris 13e).

QUINZINZINZILI-juin2010Messac s’est intéressé à la science-fiction, ainsi qu’à une extrapolation des idées d’apparence farfelues. Ainsi, ce numéro nous présente un article intitulé “Comment construire un mécanozoaire”, issu d’un roman de Régis Messac ayant pour titre “Le miroir flexible”. Peut-être suffit-il d’un peu de fantaisie et de capacité d’imagination pour créer des machines basées sur l’intelligence artificielle. Messac s’intéressa encore à l’œuvre de Sydney Fowler Wright, auteur de SF entre Jules Verne et H.G.Wells.

Le dossier principal de ce n°10 de "QUINZINZINZILI" est consacré aux écrits de Régis Messac sur l’Union Soviétique. Nous sommes dans les années 1930. La révolution bolchevique est installée. Son but est-il de convaincre le monde d’une supériorité démocratique ? Selon Maxime Gorki, mal traduit - affirme Messac - la Liberté n’est pas encore pleinement à l’ordre du jour. Si l’expérience reste prometteuse, la perfection est improbable. Toutefois, c’est plutôt à un autre écrivain russe que s’intéressa Régis Messac. Nourri de ses observations du monde, Panaït Israti est aujourd’hui un écrivain totalement oublié (sauf de rares intellectuels). C’est sans doute fort dommage, car ce fut visiblement un témoin de son temps, de l’évolution d’une époque. Un auteur à redécouvrir.

On lira aussi avec amusement un discours préparé en 1923 par Régis Messac, à l’occasion d’une remise de prix scolaire. “La manière de comprendre les sports” nous éclaire sur les psychodrames liés à l’actualité sportive de notre époque. “Si l’on voulait examiner de près ces fameux champions, ne trouverait-on pas à leur supériorité quelque chose de bien artificiel ?” dit avec justesse Régis Messac. La compétition est-elle, somme toute, une victoire ? Cet auteur et pédagogue, depuis longtemps disparu, avait déjà saisi quelques tares de notre temps.

Rappelons que tous les romans et autres écrits de Régis Messac sont progressivement réédités par les éditions Ex Nihilo, 42bis rue Poliveau, Paris 5e.

On peut se renseigner ici sur les publications des Amis de Régis Messac :

www.regis-messac.fr

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3 juillet 2010 6 03 /07 /juillet /2010 06:09

Juillet 2010 : Crimes culinaires au menu du Chien Jaune !

Le cocktail bande dessinée, polar et gastronomie est à l'affiche du Festival du polar qui se tiendra sur le quai d'Aiguillon à Concarneau, du 23 au 25 juillet 2010. Comme l'an passé, l'association Le Chien jaune dressera son chapiteau tout près de l'office du tourisme. Régionaux ou venus de l'extérieur, une trentaine d'auteurs de bandes dessinées ou de romans noirs sont attendus pour cette 16e édition qui fera une large place à la gastronomie, façon polar.

CONCARNEAU-2010Les auteurs annoncés : Isabelle Amonou, Chantal Pelletier, Michèle Barrière, Catherine Fradier, Annie Goetzinger, Sandra Martineau, Anne-Yvonne Pasquier, Esterelle Payany, Thanh-Van Tran Nhut, Jake Lamarr, Jean-Paul Birrien, Gérard Alle, Stéphane Jaffrézic, Michel Courat, Carlospop, Briac, Stéphane Douay, Marek Charlier, Joe G.Pinelli, Jean-Jacques Egron, Alan Jégou, Firmin Le Bourhis, Serge Le Gall, Jean-François Kierszkowski, Bruno Le Floch, Arnaud Le Gouefflec, Claude-Youenn Roussel, Erwan Le Saec, Gérard Teschner, Geronimo Stilton.

En collaboration avec l'association Grand écran, le Chien jaune proposera le film culinaire de Pascal Thomas "Le crime est notre affaire" au cinéma le Celtic du Poteau-Vert, jeudi 22 juillet à 20 h.

La bibliothèque municipale exposera, à compter du 2 juillet, des planches originales d'une des rares femmes de la BD, Annie Goetzinger, dessinatrice de l'Agence Hardy chez Dargaud, publiée par les plus grands magazines de bande dessinée, de Métal hurlant à L'écho des savanes en passant par Fluide glacial et Pilote.

Pas de festival sans référence à Georges Simenon. Le service de la Maison du patrimoine proposera une visite guidée sur les traces de l'auteur du Chien jaune, samedi 24 juillet à 14h30. Rendez-vous à la Tour du Gouverneur.

Animée par des auteurs versés dans le crime culinaire, une conférence-débat autour de la gastronomie sera servie à la bibliothèque, samedi 24 à 11h.
En clin d'oeil aux recettes des auteurs et aux spécialités anglaises, un brunch noir «déjeunatoire» sera servi, à partir de 11h, le dimanche matin sous le chapiteau.

16e édition du Festival du polar de l'association le Chien jaune, Concarneau, quai d'Aiguillon, du 23 au 25 juillet. Entrée libre.

Contact@chienjaune.fr - source: www.lechienjaune.fr

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2 juillet 2010 5 02 /07 /juillet /2010 06:17

Yann Venner a récemment publié "Cocktail cruel" (Ed.Le Cormoran), un suspense situé en Bourgogne et en Bretagne. Il y est autant question du vin que des algues. Quadragénaire, Antoine de la Clairgerie est à la fois producteur de vins et de cinéma. Il possède un domaine dans la région de Beaune. Il a rencontré la femme de sa vie, la comédienne Isabella Elgé. Antoine lance avec succès le projet d’un film consacré à Marguerite de Bourgogne, incarnée par la jeune femme. Le monde n’étant pas si grand, Isabella a un lien indirect avec Antoine. Celui-ci fut élevé par Jacinthe, étudiante en pharmacie qui avait épousé un vigneron local. De son vrai nom Isabella Le Gonidec, la comédienne est la nièce de Jacinthe. Surnommées “les vignoleuses”, sa tante Jacinthe et sa mère Philippine, ont expérimenté en Bretagne divers produits à base d’algues... À Beaune, le commissaire Létourneau et son jeune assistant Benoît sont chargés d’enquêter sur un meurtre. Une femme a été abattue par trois balles de pistolet 9mm dans une cave saccagée. Les policiers ne peuvent guère compter sur le témoignage du vieux vigneron à demi sénile chez qui on a tué la victime...

Voici l'interview de Yann Venner par Olivier Caillebaud, au sujet de ce roman.

 

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1 juillet 2010 4 01 /07 /juillet /2010 06:08

 

Prix mystère de la critique, "Attention les fauves" (Éd.Plon, coll. Noir Rétro 2010) date de 1981, et méritait cette réédition. Comme la quasi-totalité des titres du regretté Brice Pelman. Il serait inutile de vanter les qualités de cette intrigue. L’histoire d’une fluidité exemplaire, le suspense permanent autour du sort des deux enfants, les facettes souriantes grâce au commérage de quartier, tout est ici impeccable.

PELMAN-2010Jeune veuve, Doria Deslandes vit seule et heureuse dans la villa Paprika avec ses jumeaux âgés de 11 ans, corniche des Oliviers, sur les hauteurs de Nice. Lors d’une visite tardive, son voisin Jourdain, frustré sexuellement, la viole et l’étouffe. Dormant à l’étage, Patrick et Marieke n’ont rien entendu. Quand ils découvrent le corps de leur mère, les deux enfants mesurent la catastrophe. Qui prévenir ? M.Fink, leur sévère instituteur ? La mort de leur mère signifie qu’on va les mettre en pension, les séparer. Ils décident de ne rien dire, de vivre comme si rien ne s’était passé. Une journée ordinaire commence par l’école. Ils ont aussi besoin de provisions, quelques courses. Non seulement cette vieille bigote qu’est Mme Josepha leur pose des questions, mais elle promet de passer voir leur mère. Patrick et Marieke vont devoir ruser, écarter le danger. D’autant que leur tante Françoise, une véritable casse-pieds qui prétend faire sa loi, vient aussi en visite. Doria n’étant pas là, elle veut s’installer à la villa pour s’occuper des jumeaux. Et puis, il y a ce curieux voisin, que les enfants connaissent à peine, Jourdain.

Celui-ci n’en mène pas large depuis le crime. Déjà que sa vie n’a rien de drôle, avec son épouse Marie-Louise en mauvaise santé. Et il ne sait plus ce qu’il a fait de la culotte de Dora. Il rôde près de chez elle. Aux abords de la villa, Jourdain réduit encore sa vitesse. Il est presque déçu de voir que tout est calme alentour. Il s’attendait au moins à ce qu’une voiture de police stationne devant l’escalier. Même si on le considère comme un honnête citoyen, chef d’entreprise respectable, Jourdain n’a pas la conscience tranquille. Il se prépare à répondre aux policiers, s’étonnant qu’il n’y ait pas plus rapidement d’enquête. S’agit-il d’un subterfuge, d’une manœuvre le visant ? Ou bien la jeune femme en a-t-elle finalement réchappé ? Il approche donc les enfants, qui déclarent que leur mère est en voyage. Aurait-elle abandonné ses mômes, à cause du choc peut-être ?

Cette sale bique de tante Françoise finit par exaspérer les deux enfants. Un lourd cendrier permet à Patrick de protéger sa sœur de la violente tante. Elle ne parlera plus, ne les enverra pas en pension. Un jour ou l’autre, c’est forcé, oncle Paul qui est polytechnicien se mettra en quête de sa femme mais il est éloigné pour le moment. Néanmoins, Patrick et Marieke risquent qu’on s’aperçoive de la mort de Doria. À cause de son absence, d’un carreau cassé, de l’odeur aussi. Mme Josepha et Jourdain rôdent toujours autour de la villa Paprika. L’éditeur, pour lequel Doria est traductrice, voudrait aussi la joindre. Le gendarme Bonnechaux et son chef ne sont guère convaincus par le témoignage abstrait de Mme Josepha. S’en tenir à une vague enquête préliminaire risque d’être insuffisant. Combien de temps cacheront-ils la vérité ? Si l’oncle Paul y met son grain de sel, ça va compliquer encore les choses. Dépassé par l’affaire, Jourdain échappera-t-il à la Justice ?

Voilà l’occasion de redécouvrir ce grand romancier populaire que fut Brice Pelman, un des ténors de la collection Spécial-Police du Fleuve Noir d’antan.

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30 juin 2010 3 30 /06 /juin /2010 06:08

 

Après "Tournée de campagne", "Arrête ton cinéma", et "Le secret d’Amélie", voici le quatrième épisode de la série de romans Énigmes à Bourvillec, "Le magot de Mado" (Éditions du Palémon, 2010). Cette comédie policière de Jean-Paul Birrien comporte certains aspects plus grinçants, issus de la réalité de l’époque.

BIRRIEN-2010Mars 1972. Max est un médiocre truand presque quadragénaire, vivant grâce à l’argent de sa compagne Mado, coiffeuse âgée de 21 ans, et de magouilles autour du turf. Il est engagé comme chauffeur pour le braquage d’une petite agence bancaire de Neuilly-sur-Seine. L’affaire tourne mal, car le banquier Lafond abat le complice de Max. Néanmoins, le voleur a eu le temps de jeter une valise dans le fourgon. Elle contient une somme conséquente, trois millions de francs. Pourtant, d’après les journaux qui soulignent l’héroïsme de Lafond, tout le butin du hold-up a été récupéré. Puisqu’il en est ainsi, Max décide de tout garder pour lui, sans rien dire à celui organisa le braquage. Il cache la valise chez Mado.

Hospitalisé, le banquier Lafond joue les héros, mais n’oublie pas qu’il a des comptes à rendre. Cette “valise fantôme” placée dans son coffre-fort contenait une somme destinée au financement du parti politique majoritaire, l’UNR. Maury, son trésorier, gaulliste historique, doit impérativement retrouver ce pactole. Les jeunes dirigeants du parti ne le rateront pas si le fric est perdu. Comme il est aussi un membre éminent du Service d’Action Civique (le SAC), Maury demande un coup de main à cette organisation secrète controversée. Mariani et Garcia, deux voyous marseillais au service du SAC, vont mener leur enquête parallèle. Celle de l’inspecteur de police Lavelanet n’avance guère, puisque tout l’argent est censé avoir été retrouvé. Malgré tout, il creuse davantage cette affaire.

Entre-temps, Max a été arrêté dans une affaire de paris truqués. Ne comprenant pas vraiment ce qui se passe, la jeune Mado suit les instructions de Max. Elle s’équipe de valises élégantes pour transporter l’argent, et déménage en direction de la Bretagne. En effet, elle a hérité de la maison de sa tante à Bourvillec, une bourgade endormie de 1275 âmes. C’est tout un périple pour y parvenir. Déception, la grande bâtisse de la tante Blanckart est inhabitable. Mado s’installe chez Marius, à l’Hôtel du Midi, et fait connaissance avec les figures locales. Le banquier Lafond réalise que, malgré ses ambitions, la politique risque d’être un monde trop malsain pour lui. Peut-être est-il déjà trop tard, car il en sait beaucoup. Dès que Max est libéré, les deux sbires du SAC l’interrogent avec leurs arguments. Sa tentative de fuite signe sa perte.

Le policier Lavelanet suit son idée, trouve une Miss Marple qui a noté le numéro du fourgon de Max, remonte tranquillement la piste. Le duo du SAC fait la même chose, quitte à causer des victimes supplémentaires. À Bourvillec, Mado sort ses billets de 500 Francs, comme s’il en pleuvait. Elle s’aperçoit que cette commune, où sa famille fut recueillie autrefois, aurait besoin d’une solide aide financière…

Jean-Paul Birrien nous propose une fois encore une histoire très bien construite, avec des personnages singuliers et des situations mouvementées. Mado, jeune femme un peu godiche, est une brave fille au grand cœur, assez attachante. On ne peut pas dire qu’elle faire de Bourvillec un paradis, mais elle va y contribuer comme dans un conte de fées. Villageois et autres protagonistes sont présentés avec le sourire, caricaturaux mais avec une indéniable justesse. Il s’agit donc d’une excellente comédie policière, pleine de péripéties.

Toutefois, les éléments authentiques utilisés par l’auteur vont au-delà de l’humour. En ces années 1970, les agences bancaires étaient effectivement peu sécurisées, une énorme affaire de paris truqués toucha le monde des courses hippiques, et le financement des partis politiques de façon occulte et malhonnête était florissant, les pots-de-vin et les attributions de marchés faussant les règles. Et puis, on nous rappelle le rôle obscur du SAC, officine de soutien au Général de Gaulle comptant fort peu de militants sincères, plutôt peuplée de voyous et de magouilleurs. Cette police politique gaulliste a longtemps gangrené les services policiers, en particulier les RG. Ce second niveau de lecture n’est pas moins intéressant, car il nous montre le contexte un peu oublié de ces années-là.

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