Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
14 juin 2011 2 14 /06 /juin /2011 05:48

Le Prix du polar lycéen d'Aubusson 2011 est attribué au roman “Retour à la nuit”, d'Éric Maneval (Éditions Écorce). Cette récompense a été décernée à l'occasion de la 6e édition de ce prix, dans le cadre du 5e festival des Nuits noires d’Aubusson les 9, 10 et 11 juin 2011.
Le jury se composait de 250 lycéens venus de différents établissements du Limousin, entre autres Guéret, Limoges et Aubusson. Les votes de chacun, et leurs argumentations, ont été recueillis par les auteurs invités cette année au festival : Hafed Benotman, Laurence Biberfeld (qui présidait le festival), Sylvie Granotier, Cyril Herry, Marin Ledun, Jean-Hugues Oppel, Sébastien Rutés et Antonin Varenne.

Bravo à Éric, lecteur passionné et auteur talentueux, visiteur quasi-quotidien d'Action-Suspense, auquel j'adresse mes plus sincères félicitations pour ce Prix amplement mérité ! 

 

L'intrigue de “Retour à la nuit”, d'Éric Maneval :
MANEVAL-prix2011Âgé d’une trentaine d’année, Antoine Revin est veilleur de nuit dans un foyer de la région de Limoges. On y héberge des ados en difficulté sociale ou  psychologique. Maîtrisant sans trop de problème la situation, Antoine apprécie ce métier. N’étant pas éducateur, il n’a pas à s’intéresser au cas des pensionnaires. Pourtant, il discute souvent au milieu de la nuit avec la jeune Ouria. Parfois, il calme le petit Aymeric qui cauchemarde, croyant voir un moine templier. Une nuit, Antoine suit une émission de télé consacrée à l’affaire Firnbacher. Un jeune condamné est en prison depuis des années, accusé d’avoir tué et mutilé un enfant. Le portrait-robot d’un vague suspect jamais identifié frappe Antoine. Il connaît l’homme, lié à un épisode douloureux de sa propre vie.
Antoine avait huit ans. Il adorait plonger dans la Vézère, en aval du barrage de Treignac. Malgré les crues de la rivière, il ne craignait pas les risques. Ce jour-là, il fut heurté par un tronc d’arbre, et faillit mourir. Un inconnu se trouvant sur la rive le sauva des eaux. Ce blond barbu aux yeux bleus soigna ses multiples plaies, non sans lui faire un peu mal pour qu’il retienne la leçon, avant que l’enfant ne soit hospitalisé. Le corps d’Antoine est encore strié des cicatrices causées en cette occasion. Il les a montrées à Ouria, qui semble fascinée. Conscient que son témoignage sur le suspect du portrait-robot peut relancer l’affaire Firnbacher, Antoine s’adresse à un ami journaliste. Celui-ci le met en contact avec Teddy Romero, expert en tueurs pervers.
Après avoir photographié ses cicatrices, Romero et sa collaboratrice Mina, médium, interrogent en détail Antoine sous hypnose. Les faits sont proches de ceux du dossier Firnbacher. La méthode correspond à celle du “Découpeur”, qui a seize victimes à son actif. Sauf qu’Antoine est vivant et que l’inconnu l’a sauvé une révision du procès. Au foyer, une nuit suivante, le jeune frimeur Gaétan cause des troubles qu’Antoine parvient à réprimer avec l’aide d’Ouria. Après l’incident, un éducateur lui rappelle qu’il n’a pas à s’improviser psy. Un peu plus tard, Antoine soupçonne une présence suspecte autour du foyer…

 

Noire et psychologique, l’intrigue s’avère plus interrogative qu’oppressante, ce qui constitue un bel atout. Inutile de surcharger la tension quand l’histoire est bien pensée. Le format court (120 pages) permet au récit de garder une réelle densité. On sent le poids de son passé, chez le héros. Sans que ce soit un reproche, l’auteur aurait pu s’attarder sur la relativité des témoignages. Apporter une version disculpant un accusé, ce n’est pas anodin. On laisse au lecteur le soin de se poser lui-même les questions. Quant à la psycho des ados, on voit ici que certains éducateurs sociaux en ont une vision trop schématique. Prendre du recul, éviter l’affectif, c’est d’accord. Mais ces jeunes ont aussi un instinct, une sensibilité du vécu, qu’Antoine perçoit mieux que ses collègues. Un suspense qui se base sur de tels personnages, êtres humains donc imparfaits, ne peut que séduire…

 

Cliquez ici sur le site des Éditions Écorce.

Partager cet article
Repost0
10 juin 2011 5 10 /06 /juin /2011 06:58

 

Auteur de plusieurs livres sur le cinéma, Vincent Mirabel vient de publier chez First Éditions Hollywood crime stories. Selon une formule ayant fait ses preuves, cet ouvrage évoque une quinzaine de faits divers à scandale. Il est bon de préciser que le titre, fort attractif, est ne reflète pas exactement le contenu. En effet, l’auteur revient sur des affaires hollywoodiennes, mais pas seulement.

Sont ici retracés le décès en 1920 à Paris de la jeune actrice américaine Olive Thomas, l’inévitable affaire Roscoe Fatty Arbuckle en 1921, la mort suspecte en 1922 du cinéaste William Desmond Taylor, le cas de l’acteur et réalisateur Max Linder dans les années 1920, l’étrange mort du producteur de cinéma Thomas Ince en 1924. Si le groupe de presse de Randolph Hearst s’est acharné sur Fatty Arbuckle, il donne au contraire une consigne de silence à ses journalistes pour l’affaire Thomas Ince.

MIRABEL-2011Sont aussi racontées le cruel meurtre d’Elisabeth Short en 1947, plus connue sous le nom d’affaire du Dahlia Noir, sur laquelle l’ancien détective Steve Hodel a peut-être fait la lumière; les dernières heures de Marilyn Monroe; Charles Manson et son clan criminel, qui assassinèrent entre autres l’actrice Sharon Tate, alors l’épouse de Roman Polanski; et la mort par noyade de la comédienne Natalie Wood, probablement accidentelle suite à un mauvais concours de circonstances. Voilà déjà de quoi intéresser les lecteurs voulant se remémorer ces faits divers anciens qui firent grand bruit.

Vincent Mirabel évoque encore un cas aux marges du cinéma et de la politique française, l’affaire Markovic. Si Alain Delon et le couple Pompidou furent cités dans le but de leur nuire, il s’agissait avant tout d’un méli-mélo entre truands et services secrets. Autre mort tragique, celle du cinéaste italien Pier Paolo Pasolini. Est-ce son goût pour la provocation qui entraîna la mortelle agression du réalisateur homosexuel par trois costauds, peut-être mafieux ? De son vivant, Pasolini avait subi 160 attaques en justice autour de ses films. On n’est toujours pas sûr de savoir qui l’a fait assassiner.

À divers titres, quatre autres cas sortent du lot dans ce livre. La destinée troublée de l’actrice Jean Seberg qui, après de brillants débuts, ne concrétisa jamais la vraie carrière qui lui était promise. Militante pour les droits des Noirs américains, elle fut longtemps sous la surveillance d’un service du FBI, ce qui la perturbait sérieusement. Ses divers mariages et relations masculines ne plaidaient pas non plus pour la stabilité. Elle finit par se suicider à Paris en septembre 1979.

Dans un premier temps, le parcours de John Holmes pourrait prêter à sourire. Extrêmement membré, il fut la star des films pornographiques de la décennie 1970. John Holmes goûtait à tous les excès, sexe, drogue et alcool. En 1981, il fut impliqué dans un règlement de comptes entre truands. Il vécut ensuite une longue période tourmentée entre sa jeune amante mineure, qu’il traitait presque en esclave, et son épouse en titre. Pourchassé, il finit par témoigner au procès concernant la tuerie de l’été 1981.

C’est dans un hôtel de Bangkok qu’en juin 2009 fut retrouvé mort l’acteur David Carradine. Carrière en dents de scie pour le héros de la série télé Kung-Fu, et des Kill Bill de Quentin Tarentino. Âgé de 72 ans, David Carradine s’est-il suicidé ? Le scénario était un peu plus compliqué que ça.

Un chapitre très intéressant est consacré à la mort du producteur de cinéma Gérard Lebovici. Cet homme, qui avait fait fortune en finançant les films des plus grandes stars françaises, fut assassiné dans un parking souterrain en mars 1984. Il comptait beaucoup d’amis, mais ne manquait pas d’ennemis non plus. Vincent Mirabel propose une dizaine de possibilités. Mais c’est surtout la personnalité très originale, voire ambiguë, de Lebovici qui reste ici passionnante.

Pour tous les cas cités dans ce livre très intéressant, il ne s’agit pas de fictions mais d’histoires vraies, devenues pour certaines légendaires.

 

Dans le même genre, j'ai aussi chroniqué "Hollywood Scènes de crime" de Philippe Margotin (cliquez sur ce lien).

Partager cet article
Repost0
9 juin 2011 4 09 /06 /juin /2011 07:11

 

Après Toulouse-Lautrec en rit encore, Jean-Pierre Alaux nous propose (chez 10-18) une deuxième aventure de Séraphin Cantarel Avis de tempête sur Cordouan.

Cette histoire débute le 2 avril 1974, au moment du décès du président Georges Pompidou. Originaire de Cahors, Séraphin Cantarel est conservateur en chef des Monuments français. Avec son épouse Hélène, archéologue de formation, ils séjournent du côté de Saint-Palais, sur la côte charentaise. Assisté de son jeune adjoint Théo, Séraphin Cantarel doit expertiser le phare de Cordouan. À l’entrée de l’estuaire de la Gironde, ce joyau architectural mériterait une restauration qui risque de s’avérer coûteuse. Théo étant en retard, Cantarel débarque seul sur le phare, après une traversée agitée. Il y fait la connaissance des gardiens, Bargain et Quéméret. Le fils de ce dernier doit se marier le lendemain ici-même, dans la chapelle du phare. Un bonheur pour Quéméret, que la vie n’a pas épargné.

ALAUX-11Le commissaire Loïc Hervouette leur apprend une terrible nouvelle : le fils de Quéméret a été retrouvé mort, empalé nu, dans un carrelet de l’estuaire. Mort suspecte, qui reste encore sans explication et ajoute un nouveau drame dans la vie du gardien. Sans doute est-ce lui qui, ayant quitté les lieux, a conservé la clé de la cave du phare, que Cantarel voudrait ausculter. Théo s’est installé chez Marguerite Weber, actrice oubliée depuis longtemps, dont les riches souvenirs retracent une part de la vie d’antan. Aux obsèques du fils Quéméret, on remarque l’absence incongrue de sa fiancée, la belle Suzanne. Il est vrai qu’elle a réputation de fille volage, loin d‘un modèle de vertu. Peu après, le policier Hervouette arrive à Cordouan, confirmant la disparition de Suzanne. À cause de la tempête, Cantarel et le commissaire sont bloqués au phare pour la nuit.

Pendant ce temps, Mme Cantarel mène sa petite enquête autour de la propriété de sa défunte tante Léonie, qui fut en son temps spoliée par une femme qui finit à demi folle. Le propriétaire actuel ne tient pas à vendre cette maison, où il n’a jamais mis les pieds. En effet, le passif familial de cette famille est fort chargé. Un ex-voto a été dérobé dans l’église de Talmont, dont le curé est un vieil ami de Cantarel. Le vol de cette maquette de frégate agite les bigotes locales. Au phare, on finit par forcer la porte de la cave. Cantarel fait une curieuse découverte qui explique certains comportements de Quéméret. Comme on le craignait, le cadavre de Suzanne est bientôt retrouvé. Elle était enceinte, du fils Quéméret ou d’un autre homme. Alors que Théo perd sa vieille logeuse amicale, on approche de l’arrestation (mouvementée) d’un suspect…

 

Ayant consacré un livre au phare de Cordouan (chez Elitys), Jean-Pierre Alaux connaît bien le Versailles des mers. Au fil du récit, il nous offre bon nombre de détails anecdotiques ou historiques, sur ce splendide phare, la côte de Charente et sur l’estuaire girondin. Notons un sympathique clin d’œil à Émile Cousinet, le plus improbable producteur de cinéma de tous les temps. L’auteur restitue aussi l’ambiance de cette année-là, très politique suite au décès présidentiel. De tradition gaulliste, proche de Maurice Druon, Cantarel suit ces question puisqu’il dépend des ministères.

Si ces éléments participent et donnent de l’authenticité au contexte, l’intrigue criminelle n’est pas oubliée. Néanmoins, il ne s’agit pas d’un roman d’enquête, les héros étant davantage témoins des faits qu’acteurs d’investigations. Par exemple et sans rien dévoiler, le vol de l’ex-voto donne du sens au décès du jeune Quéméret. À divers degrés, le climat est mystérieux autant concernant le meurtre de la jeune Suzanne qu’au sujet de la maison de la tante Léonie. Une affaire très agréable à suivre.

Partager cet article
Repost0
6 juin 2011 1 06 /06 /juin /2011 05:46

 

Les Éditions Critic ont publié en 2010 Le projet Bleiberg de David S.Khara, qui a connu un succès énorme. C’est aujourd’hui un roman de Frédérick Rapilly Le Chant des Âmes qu’ils proposent aux lecteurs…

 

Marc Torkan vit désormais auprès du Golfe du Morbihan. Veuf encore jeune, il tient une boutique d’antiquités non loin de Vannes et s’adonne au surf sur la Côte Sauvage. Cinq ans plus tôt, il a quitté le magazine Paris Flash, pour lequel il fut un des reporters attitrés. Le rédacteur en chef le contacte pour une étrange affaire criminelle s’étant produite dans le Morbihan. Au Val-Sans-Retour, dans la Forêt de Brocéliande, on a découvert le cadavre mutilé d’une jeune femme. Le corps de Clara Riopelle était crucifié sur l’Arbre d’Or, œuvre d’art symbolique. On a arrêté des suspects, les Sons of Gaël, un groupe dans la mouvance gothique black metal. Leur culpabilité parait assez improbable. Sur place, Marc entre en contact avec Katie Jeckson. Cette photographe black originaire des Etats-Unis fut la première à prendre une série de clichés du cadavre. Elle suivait le Teknival organisé dans la région vannetaise quand le meurtre a été découvert.

RAPILLY-2011Même si le reportage de Marc provoque quelques remous à la rédaction de Paris Flash, Katie Jeckson et lui poursuivent l’enquête. Le petit ami de la victime a un bon alibi. Sandra, la jumelle de Clara Riopelle, admet qu’elles ont participé en cachette au Teknival. Mark et Katie recherchent d’autres faits divers similaires à travers le monde. Détail important, la victime doit avoir eu la langue tranchée, comme Clara. Certes, des cas mortels de mutilations sur des jeunes femmes, on en repère dans de nombreux pays. Mais l’affaire concernant une Israélienne tuée en Thaïlande semble quasiment identique à celle de la Forêt de Brocéliande. Le couple se rend sur l’île thaïlandaise où s’est déroulé le meurtre. Contre un peu d’argent, un policier local leur offre des détails et leur montre le lieu du crime. Les grandes soirées techno ne sont pas rares ici, telle cette Sexy Beach Party à laquelle assistent Marc et Katie. Ils n’y glanent guère d’indices.

Médecin légiste retraité, Michel de Ray analyse le rapport d’autopsie de Clara. On a trouvé des traces de GHB, drogue du viol. Néanmoins, il pense que l’assassin a laissé une certaine lucidité à sa victime, pour l’entendre crier. Les Sons of Gaël innocentés, on arrête un druide qui ne supporte bientôt pas d’être soupçonné. Tandis que le tueur moustachu à la voix rauque, voyage de Dubaï à Los Angeles, Marc et Katie contactent Lady J., une DJette prénommée Jillian. Dans un premier temps, elle ne tient pas à s’impliquer. Elle finit par initier le duo de journalistes à l’univers de la Techno. La piste des IkonoKlastes, discrets organisateurs de free-parties, en vaut d’autres. Quand un troisième meurtre identique se produit en Espagne, Jillian et Katie sont un temps suspectées par le lieutenant Rebotini. Marc va sans tarder pouvoir identifier l’assassin. La stéganographie, décryptage d’images, lui donne des éléments concrets sur celui qu’il traque…

 

Il s’agit bien d’une variation sur le thème du serial killer, ce que l’auteur assume sans nul doute. C’est par son contexte que l’histoire devient fort intéressante. L’univers de la musique techno, du son apprécié par les amateurs de rave-parties, des nuits festives animées partout dans le monde par de prestigieux DJs, tout cela n’est probablement pas si familier pour la plupart des lecteurs. Ce type d’ambiances étant propice aux excès, on peut imaginer des dérapages criminels.

Il faut souligner la parfaite description des divers lieux évoqués par Frédérick Rappily, en particulier en Bretagne. Grâce à cette précision, le tempo du récit avance à son rythme, sans précipitation mais sans temps mort. Comparable au toom-toom-toom lancinant craché par la sonorisation d’une techno-party. Les chapitres sont introduits par les Murder ballads de Nick Cave. Climat musical, on l’a bien compris. Pour autant, l’auteur n’oublie pas le vécu des personnages, leur état d'esprit, lors de cette chasse au psychopathe qui les transporte de Thaïlande à Bali en passant par l’Ukraine et l’Espagne. Un thriller de belle qualité.

Partager cet article
Repost0
2 juin 2011 4 02 /06 /juin /2011 06:08

 

Les éditions Points rééditent le roman de Pascal Garnier Lune captive dans un œil mort. Dans cette édition, Jean-Bernard Pouy signe une préface-souvenirs, en hommage à l’auteur décédé en mars 2010. Pour un téléfilm, Laurent Jaoui a adapté ce roman sous le titre La Résidence (avec Michel Jonasz, Hélène Vincent, Guy Marchand, Nicole Calfan). Il a été diffusé sur France3 le 24 mai 2011...

La résidence Les Conviviales, c’est le paradis des seniors. Un hameau clôturé et sécurisé, des maisonnettes fonctionnelles de plain-pied, un club-house et une piscine, le soleil du Sud toute l’année, voilà ce que promet le programme. Venus de Suresnes, Odette et Martial Sudre en sont les tout premiers habitants. Couple harmonieux sans enfants, ils se sentent ici comme en vacances. Odette déborde d’idées pour s’occuper, c’est une enthousiaste. Martial s’ennuie un peu plus, lui qui fut habitué à une certaine routine. D’autant qu’il pleut presque chaque jour, la réputation du Sud apparaissant exagérée. Et que le couple passe l’hiver sans aucun voisinage. Avec son air sournois, le gardien M.Flesh n’est guère loquace, ni tellement aimable.

GARNIER-2011C’est le 23 mars qu’arrivent enfin des voisins, Maxime et Marlène Node. Malgré des sourires étincelants et un aspect physique entretenu, ils ne sont pas aussi frais qu’ils l’affichent. Marlène Node évoque sans cesse son brillant fils Régis dans les conversations. On devine que Maxime, ex-commercial vendeur de serres, fut un bon vivant. Ils apportent un brin de fantaisie dans l’existence de Martial et Odette. Un peu plus tard, arrive une nouvelle résidente, Léa. Cette très belle femme se montre courtoise avec les deux couples. Elle ne tarde pas à les voir tels qu’ils sont : le boute-en-train Maxime, le timide Martial, la coquette Marlène, la studieuse Odette. Des gens tels qu’elle en a rencontré souvent. Léa masque ses failles, ce décalage qu’elle a connu toute sa vie durant.

Maxime tente de la draguer sans finesse : Léa le sentait chercher une piste, comme un chien de chasse, en jouant avec la chevalière en or qui lui alourdissait le petit doigt. Elle le prie de ne pas insister. Nadine, l’animatrice du club-house, ne fait ce job que pour glaner un peu d’argent. Il suffit de laisser Odette et les autres imaginer leurs loisirs, finalement.

De menus incident troublent parfois le quotidien des cinq résidents. M.Flesh supprime un chat. Odette est obsédée par une mouche qui la harcèle. Quand Maxime veut initier Martial au golf, le voilà qui se blesse et doit s’installer en fauteuil roulant. Léa est victime d’une crise hypnotique. Quand un petit camp de gitans s’installe dans les environs, ça excite la paranoïa de Maxime. Les habitants d’ici bientôt victimes d’une malfaisante horde de gitans, imagine-t-il déjà. Il est armé, Maxime. Au risque de tirer par erreur sur le voisinage. Inquiétude absurde, selon Léa. Mais la chaleur étouffante qui règne désormais échauffe les esprits…


Il n’est pas indispensable de multiplier les scènes morbides ou violentes, ni les effets spectaculaires ou sanglants, pour raconter une histoire passionnante. Il suffit de réunir un petit groupe de personnages dans un espace clos. Fatalement, chacun possède ses petits secrets ou ses douleurs intimes. C’est sans doute d’autant plus le cas lorsqu’il s’agit de seniors. Par nature, ils ont un long vécu et des manies profondes. Ce ne sont nullement des monstres : Curieusement, très vite, [Léa] avait eu l’impression de les connaître, ou plutôt de les reconnaître comme des gens qu’on a croisés il y a très longtemps, des collègues, des camarades de classe… Transplantés dans une ambiance aseptisée, le moindre problème peut faire déraper ces résidents lambda. Telle est l’idée qu’exploite ici Pascal Garnier. Par ailleurs artiste peintre, il dessine un portrait nuancé de ce groupe, bientôt plongé dans la noirceur. Court roman impeccable, captivant à souhait.

 

Cliquez ici sur la chronique de l'Oncle Paul concernant ce roman.

Partager cet article
Repost0
1 juin 2011 3 01 /06 /juin /2011 05:34

 

En juin 2011, Colin Farrell et Keira Knigthley sont à l’affiche du film London Boulevard, adapté du roman de Ken Bruen. Ce livre étant réédité chez Points, bonne occasion de savourer une intrigue noire très excitante…

Mitch sort après trois ans de prison. On l’a condamné pour une bagarre dont il ne garde qu’un souvenir confus. Son ami Billy Norton l’attend à sa sortie, avant de l’installer dans un appartement luxueux de Clapham Junction. Mitch y trouve des vêtements de grande classe et un max de livres. Norton a organisé une fête pour le retour de Mitch. Lors de cette soirée, on lui propose un emploi régulier chez Lillian Palmer, comédienne de théâtre. J’ai un toit, des fringues, des offres de boulot, alors que ça fait à peine vingt-quatre heures que je suis sorti. Ils ont tout faux, les taulards. La vie dehors, c’est du gâteau. Mitch assiste Norton, qui va racketter les locataires endettés d’immeubles sous contrôle d’un gang, avant de prendre ses fonctions au manoir de la comédienne. Bien qu’un peu mûre, Lillian Palmer reste diablement attirante. Le majordome Jordan veille sur elle. Mitch est aussi séduit par la Rolls-Royce Silver Shadow, dans le garage.

BRUEN-2011Joe était un copain SDF pour lequel Mitch avait de l’affection. Il a été cogné à mort par deux jeunes voyous. Se chargeant de l’inhumation de Joe, Mitch ne compte pas laisser tranquille ses agresseurs. Sa sœur Briony est une jeune femme complètement givrée, kleptomane perdue dans ses délires. Aux obsèques de Joe, Mitch lui présente Sanji Patel, récemment rencontré à l’hosto. Briony flashe illico sur ce médecin d’origine indienne. Le docteur est sous le charme, lui aussi. Vu le manque de stabilité de Briony, pas sûr qu’il s’agisse d’une relation de longue durée, mais qui sait ? Par ailleurs, Mitch a rendez-vous avec Gant, le boss du gang employant Norton. N’ayant pas envie de fraterniser avec ce requin, ni de participer à ses rackets puisqu’il a un boulot légal, Mitch gagne du temps avant de décliner son offre. Le majordome Jordan lui propose un studio, dans la propriété de Lillian Palmer dont Mitch est devenu l’amant.

Se sachant dans le collimateur du boss Gant, Mitch ne tarde pas à accepter de loger dans le studio. Chauffeur de maître au volant de la Silver Shadow, Mitch accompagne Lillian et la conforte dans ses vagues projets théâtraux. Même s’il est prêt à affronter Gant, il n’ignore pas que c’est un dangereux adversaire. Et puis, il y a aussi un certain Kerrkovian qui rôde autour de Mitch. Le genre de types qui réservent des surprises, généralement mauvaises. Entre-temps, Mitch accepte de participer à un hold-up organisé par son complice Jeff. Il n’aime pas beaucoup le jeune punk, nouveau dans la bande et peu fiable, mais ce n’est pas lui qui décide. Son idylle débutante avec la belle Aisling, Mitch veut y croire. L’hécatombe qui s’annonce risque de contrarier la suite. Toutefois, avec l’aide de Jordan, Mitch va sévèrement répliquer…

 

Ken Bruen est sans pitié, pour notre plus grand plaisir.

Sympathiser avec tel ou tel protagoniste serait une erreur, car le jeu de massacre n’épargnera personne. On n’évolue pas ici dans un monde de braves gens. Profiter de chaque instant de chance, et se débarrasser de tout obstacle gênant, voilà la seule morale de Mitch. S’il prend des coups, il se soigne au mélange de médicaments et d’alcool, la meilleure recette pour se requinquer. Être le plus fort, voire le plus habile, son séjour en taule lui a confirmé qu’il n’existe pas d’autre alternative pour survivre. Cynisme, peut-être, ou plutôt s’agit-il d’un défi permanent. Quant aux femmes qui l’entourent, sœur ou amantes, il n’a guère de vraie tendresse à leur offrir. En outre, il réalise qu’on ne doit pas faire confiance à ceux qui méprisent les polars.

Un régal d’humour mordant et d’action fracassante !

Partager cet article
Repost0
31 mai 2011 2 31 /05 /mai /2011 05:43

 

Le 17 novembre 2010, grâce à l’ami Richard qui m’avait adressé ce livre paru au Québec, Action-Suspense était le premier blog français présentant une chronique sur le roman de Louise Penny En plein cœur. Précisons qu’il a été récompensé par plusieurs Prix littéraires au Canada, en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis. On ignorait s’il serait un jour présenté aux lecteurs de France, ou s’il n’échouerait pas chez nous dans une obscure collection. Fort heureusement, c’est Actes Noirs qui, en ce début juin 2011, publie ce suspense de Louise Penny, rebaptisé Nature morte.

Profitons-en pour rappeler le contexte de cette intrigue québécoise : Loin des routes principales, Three Pines est un paisible village campagnard dans les Cantons-de-l’Est. Quand le corps de Jane Neal est retrouvé dans les bois ce matin-là, la police est bientôt sur les lieux. Âgée de 76 ans, cette enseignante retraitée a éduqué bon nombre d’habitants de la bourgade. Selon les premières constatations, il pourrait s’agir d’un accident de chasse. Pilotée par une jeune recrue, l’agente Yvette Nichol, l’inspecteur-chef Armand Gamache rejoint sur les lieux son équipe de la Sûreté du Québec. PENNY-2011Son adjoint Beauvoir confirme que la vieille dame a pu être transpercée par une flèche, mais on n’a rien découvert autour. Le témoin qui a trouvé le corps est très marqué, car Jane Neal était une amie de sa mère, décédée de maladie voilà quelques semaines.

Épouse du peintre Peter Morrow, elle-même artiste, Clara est sans doute la plus choquée. Elle partageait avec Jane Neal une amitié telle mère et fille. Son mari a des difficultés à la réconforter. Le cercle des proches de la victime réagit diversement. Poétesse réputée, Ruth Zardo ne masque pas son caractère vif. Olivier Brûlé, qui tient le bistrot local, et son compagnon Gabriel sont peinés, mais ne le montrent pas trop. Ex-psy à Montréal, la bouquiniste Myrna est la seule Noire de Three Pines. Armand Gamache rencontre l’héritière de Jane Neal, la fière Yolande, agent immobilier. Pas de tendresse à attendre de cette femme, qui interdit à la police de pénétrer chez sa tante. Du vivant de celle-ci, personne n’entrait chez elle, d’ailleurs. Sans être vraiment à suspecter, le mari et le fils de Yolande sont connus pour leurs actes délictueux.

À Three Pines, il y a un club de tir à l’arc, dont le siège se situe dans l’ancienne école du village. Coïncidence, peut-être. Ici, beaucoup de gens pratiquent la chasse à l’arc, avec du matériel plus ou moins récent. La policière Isabelle Lacoste a retrouvé une pièce de la flèche mortelle. Le trio de jeunes perturbateurs du village a-t-il un lien avec la mort de Jane Neal ? Le testament de la défunte parait incontestable, laissant quasiment tout à sa nièce. Le policier Gamache a repéré un vieil affût et un sentier d’animaux, peut-être en rapport avec le crime. Matthew Croft, son épouse et leur fils adolescent sont des tireurs à l’arc confirmés, donc les principaux suspects…

 

Ce roman d’enquête de la Québécoise anglophone Louise Penny joue sur les ambiances et la psychologie des protagonistes. C’est ce qui explique un tempo narratif plutôt lent, mais riche en précisions. Axée sur le décor villageois, l’histoire rappelle un peu certaines affaires de l’inspecteur Barnaby, le héros de Caroline Graham. Louise Penny souligne moins les hypocrisies inhérentes à une communauté comme celle-là. Elle décrit plutôt l’aveuglement du groupe, qui ne soupçonne jamais un des siens. Grâce à l’harmonie qui règne dans la bourgade, anglo- et francophones, ruraux et ex-citadins, hétéros et homos, se côtoient sans problème. Pourtant, cet équilibre n’est pas exempt de zones d’ombre.

Policier expérimenté humaniste, Armand Gamache trouve progressivement sa place dans cette bulle paradisiaque. Au risque d’être provisoirement suspendu de ses fonctions, à cause de son empathie pour la population. Pendant ce temps, son équipe n’est pas inactive. Il faut donc accepter le doux rythme campagnard automnal pour pleinement apprécier cette intrigue très réussie.

Partager cet article
Repost0
30 mai 2011 1 30 /05 /mai /2011 05:44

 

BROSSEAU-2008

La collection Polars&Grimoires (Prix spécial du jury Claude Seignolle 2010) est désormais publiée par les éditions Terre de Brume. “La dame blanche était en noir” de Michel Brosseau et “Korrigans connection” de Renaud Marhic sont d’ores et déjà réédités sous ce nouveau label.

 

Polars&Grimoires présente aussi un roman inédit : “Folie d’Ys” de Michel Brosseau…

Thomas Le Gall est, avec son collègue Yann, un des deux journalistes de Douarn’ Hebdo, magazine culturel publié à Douarnenez. L’évènement du moment, c’est la future création d’un parc d’attraction sur l’Île Tristan, en face du port. Le projet CelticLand s’inspirera des légendes autour de la Ville d’Ys. L’opulente cité du roi Gradlon, qui fut jadis ensevelie sous les eaux à cause de sa fille Dahut, se situait dans les parages. Thomas note les réactions mitigées d’une population n’aimant guère que l’on récupère ainsi ses mythes. En outre, deux hommes liés au projet ont trouvé la mort ces derniers jours. Après un architecte décédé d’un malaise cardiaque, un des financeurs est mort sur la plage en sortant d’une boite de nuit voisine. Ces morts peut-être suspectes n’empêchent pas le lancement officiel du projet CelticLand, auquel assiste Thomas. Le maire s’abrite derrière les réalités économiques pour justifier ce parc d’attraction qui détruira le site.

Les opposants de la Coordination pour la Sauvegarde de la Baie sont sérieux. “Finie l’écologie des chevelus en sandales. Les pulls tricotés main avaient cédé la place à des vestes de bonne coupe. Hors son environnement militant, rien n’aurait distingué le représentant de la coordination d’un employé de banque.” Les questions qu’ils se posent sur la société initiant le projet méritent d’être creusées. Ils sont plus crédibles que le délirant Bazlaven, adepte d’une vision passéiste de la région. Étrange, cette promenade nocturne en costume de ville sur la plage, pour la deuxième victime ? Selon le commissaire Aubain, l’affaire est claire, abus d’alcool et imprudence expliquant l’accident. Un témoin, pas moins fiable qu’un autre, affirme qu’une sirène blonde accompagnait l’homme cette nuit-là. Ce qui n’est pas sans rappeler le maléfique personnage légendaire de Marie-Morgane, issu des mêmes traditions que la Ville d’Ys.

BROSSEAU-1La vocation de Douarn’ Hebdo étant culturelle, Yann souhaite éviter que Thomas déclenche un scandale en enquêtant. Tandis que le rockeur Jimmy Shaw invoque la malédiction d’Ys, les opposants proposent un projet alternatif respectueux de la vie locale. Quand un troisième homme apparenté à CelticLand fait une chute mortelle d’une falaise, on remarque la présence d’une blonde cavalière. Sous le prétexte de troubles causés par des groupuscules d’ultragauche, la DCRI mène des opérations dans le secteur. Il est vrai qu’une manif du Collectif d’opposants dégénère en castagne, à cause de quelques agités. Thomas prépare un article complet décryptant les aspects historiques et légendaires, reliant la Ville d’Ys et le projet CelticLand. S’intéresser au volet politico-financier du dossier ne serait pas une mauvaise idée. Journaliste et ancien flic, Martinon possède aussi des infos qui compléteraient l’analyse de la situation…

 

Le moteur de l’histoire est effectivement une affaire criminelle, les circonstances des trois morts s’avérant suspectes. Le journaliste trouvera finalement la piste décisive, après avoir enquêté dans diverses directions. L’atout majeur du roman reste son thème, l’exploitation du mythe de la Ville d’Ys. En bétonnant les lieux, les investisseurs n’auront aucun scrupule à se faire du fric au nom de la légende. “Au-delà de sa portée économique, le projet vise également à la valorisation du site dans ses composantes culturelles et environnementales”, discours admirable d’hypocrisie de la part des financiers. L’auteur souligne qu’ils ne sont pas les seuls à exploiter lesdites légendes, qui se sont construites au fil des siècles. La religion catholique a développé cette version d’un Sodome et Gomorrhe breton, afin d’impressionner les populations. Le renouveau culturel régional en abuse également souvent, confondant légende, folklore et réalité d’autrefois. Ici, le contexte évoque aussi les “féroces extrémistes” (tels ceux de Tarnac), prétexte à alimenter les peurs des citoyens et à justifier une sévère répression. Grâce à tous ces éléments, Michel Brosseau nous offre un roman riche et fort excitant.

 

Réédité dans la même collection, “La dame blanche était en noir” :

Sylvain Leroy est journaliste à Cholet. Il cherche des témoins concernant une troublante rumeur, qui court depuis quelques semaines. Une auto-stoppeuse vêtue d’une robe blanche hanterait certaines nuits les routes du bocage vendéen. Cette apparition fantomatique monte en voiture, d’abord silencieuse, puis prononce une formule sibylline avant de s’évaporer. Des automobilistes supposés sérieux attestent avoir vu cette Dame Blanche. Le pompiste loquace que rencontre Sylvain n‘est pas un témoin direct. Pourtant, il décrit une jeune femme blonde habillée de blanc, couverte d’un long manteau noir, portant un masque. Selon les archives du siège rennais de son journal, les précédents ne sont pas rares. On cite même le cas d’un moine mystérieux apparaissant ainsi.

BROSSEAU-2Les principaux témoins, qui convoquèrent même la télé pour parler de leur mésaventure, sont des jeunes de Tiffauges. Tout un symbole, ce village abritant les ruines du château de Gilles de Rais, au cœur du secteur géographique où ont lieu ces apparitions. Florian, le conducteur, est absent car toujours sous le choc. Ses amis, garçons et filles, savourent cette éphémère notoriété, avouant avoir été impressionnés par l’étrange rencontre. Dans la population, la psychose enfle.

Sylvain est conscient de la part folklorique de ces spectres évanescents. Yann Le Floch est un érudit ayant étudié beaucoup d’aspects sur la question. L’apparition lui rappelle la celtique Banshee, ainsi que tous les symboles liés à la Camarde. Lui-même a croisé la nouvelle Dame Blanche. Dans les archives, on recense le suicide d’une jeune fille originaire de Tiffauges, Morgane, au château d’Angers, près duquel un témoin a vu la Dame Blanche. Un photographe a vécu la même expérience que Le Floch et Florian…

 

Pour certains, la mythologie de l’étrange et les légendes féeriques “recouvrent de leur voile un quotidien trop terne”. Avec un risque de dérapage vers le style gothique, qui exprime souvent davantage de mal-être que de provocation. Le titre peut faire allusion à un roman de William Irish. On retrouve une semblable motivation vengeresse, moins criminelle ici. Sans oublier l’autre thème central, la rumeur. Le héros cherche à démontrer l’explication cartésienne des faits. On l’aurait aimé un brin plus caustique, que l’auteur soit encore plus sévère avec les effets du phénomène de rumeur. Michel Brosseau s’affirme comme un romancier inspiré. Il réussit à rapidement nous captiver grâce à cette histoire forte en mystère.

Partager cet article
Repost0

Action-Suspense Contact

  • : Le blog de Claude LE NOCHER
  • : Chaque jour des infos sur la Littérature Policière dans toute sa diversité : polar, suspense, thriller, romans noirs et d'enquête, auteurs français et étrangers. Abonnez-vous, c'est gratuit !
  • Contact

Toutes mes chroniques

Plusieurs centaines de mes chroniques sur le polar sont chez ABC Polar (mon blog annexe) http://abcpolar.over-blog.com/

Mes chroniques polars sont toujours chez Rayon Polar http://www.rayonpolar.com/

Action-Suspense Ce Sont Des Centaines De Chroniques. Cherchez Ici Par Nom D'auteur Ou Par Titre.

Action-Suspense via Twitter

Pour suivre l'actualité d'Action-Suspense via Twitter. Il suffit de s'abonner ici

http://twitter.com/ClaudeLeNocher  Twitter-Logo 

ACTION-SUSPENSE EXISTE DEPUIS 2008

Toutes mes chroniques, résumés et commentaires, sont des créations issues de lectures intégrales des romans analysés ici, choisis librement, sans influence des éditeurs. Le seul but est de partager nos plaisirs entre lecteurs.

Spécial Roland Sadaune

Roland Sadaune est romancier, peintre de talent, et un ami fidèle.

http://www.polaroland-sadaune.com/

ClaudeBySadauneClaude Le Nocher, by R.Sadaune

 http://www.polaroland-sadaune.com/