Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
29 septembre 2015 2 29 /09 /septembre /2015 04:55

Qui est Ralph Exeter, correspondant à Paris du journal anglais de gauche Daily World, en ces années 1920 ? Né en 1894, il a servi dans l'état-major de la RAF durant la Première Guerre Mondiale. Il a épousé Evguénia, fille du général russe tsariste Ignatiev, mort lors de la débâcle de l'armée du général Wrangel. Il est proche de sa belle-sœur Fania et de sa belle-mère, résidant à Londres. À Paris où il habite avec sa femme, Ralph Exeter fréquente assidûment les endroits festifs, collectionnant les maîtresses. Evans, un des responsables de son journal, collabore avec les services secrets bolcheviques. Son agent parisien Exeter lui fournit des infos censées venir d'un contact dans les ministères. En fait, il a inventé ce personnage haut-placé, afin d'obtenir davantage d'argent d'Evans, en plus de son salaire, car il est fort dépensier. Se déplaçant à travers l'Europe, voilà quelques mois Exeter a même rencontré Mussolini, un dirigeant politique italien plein d'avenir.

Alors que Ralph Exeter vient d'être contraint de devenir agent de l'Intelligence Service, le Guépéou russe entend renforcer son organisation et son efficacité en Angleterre et dans le reste de l'Europe. Ils ont envoyé à Londres la jeune Zhenya Krasnova, ardente militante d'origine polonaise, épouse d'un diplomate communiste. La fermeté et l'élimination ne font pas peur à cette espionne déterminée. Exeter est bientôt fasciné : “Non seulement cette fille était extrêmement agréable à regarder, mais il sentait en elle un esprit proche du sien, doué d'une compréhension instinctive et sûre des questions de la politique…” Zhenya est également là pour confier à Exeter une mission particulière. Ça concerne le cosaque Igor Koliazine, aujourd'hui directeur d'une troupe folklorique. Il y a quelques années, il fit partie de l'armée Wrangel, qui fut obligée de fuir après sa déroute en Crimée. Comme ses congénères, il erra un certain temps dans les Balkans avant de se stabiliser.

Sous prétexte d'un article, Exeter gagne la sympathie d'Igor Koliazine. Lors d'une soirée arrosée, le Cosaque confirme au journaliste-espion la rumeur qui a excité la curiosité de Zhenya Krasnova. Le “trésor” de l'armée Wrangel existe bien : “De l'argent, étranger uniquement. Des kilos de diamants et d'émeraudes. Des actions de compagnies étrangères. Du platine. De l'or...” Koliazine reste le seul à savoir dans quel coin de Bulgarie cette fortune est enterrée. Sans pouvoir s'en emparer, il a récemment vérifié sur place, le “trésor” est encore là, intact. Les services secrets anglais surveillent de près leur nouvel agent, capables d'utiliser la torture contre un compatriote peu fiable tel que lui. “Ce qui m'ennuie, c'est que cela commence à faire beaucoup de monde sur la piste du trésor Wrangel” conclut l'espion qui l'a malmené, et a obtenu les confidences du journaliste. Igor Koliazine et Exeter se lancent dans un voyage aérien fatigant jusqu'à Constantinople.

À l'arrivée, leur guide ne serait pas indispensable, le Cosaque connaissant la ville. Mais il s'agit de l'envoyé de l'Intelligence Service, qui sert par ailleurs d'indic aux Turcs et aux Allemands. Si l'on croise ici d'anciennes princesses russes en exil, il est prudent d'être armé. De pistolets ou d'un kindjal, long poignard ancestral des cosaques. Exeter ne tarde pas à adresser un rapport circonstancié au chef de l'espionnage britannique. Ziya bey appartient à l'Emniyet, les services secrets de la nouvelle Turquie de Mustapha Kemal. Il se doute qu'Exeter n'est pas seulement dans cette ville pour visiter les musées et les sites de la Corne d'Or jusqu'à Stamboul. Ziya bey est bien informé aussi sur les précédents passages de Koliazine à Constantinople. Il prévient Exeter que le baron Otto von Braam, du parti d'Adolf Hitler, rôde en ce moment entre Turquie et Bulgarie. Jusqu'où cette mission conduira-t-elle Exeter ?…

Romain Slocombe : Le secret d'Igor Koliazine (Éd.Seuil, 2015)

Romain Slocombe nous entraîne-t-il dans une sorte de “chasse au trésor” qui serait assez sympathique, mais peu novatrice ? Ce serait mal connaître le grand perfectionnisme de cet écrivain. Depuis “Première station avant l'abattoir” (2013), nous savons que le héros Ralph Exeter s'inspire d'un aïeul de l'auteur, qui grenouilla sous couvert de journalisme dans les services secrets de l'Entre-deux-guerres. Et que quelques-uns des personnages présents dans le récit sont issus de la réalité d'alors, en modifiant légèrement leurs noms. Telle Zhenya Krasnova, pétulante espionne bolchevique, dont on nous donne l'identité en exergue du roman. En effet, c'est en se basant sur une solide documentation que Romain Slocombe entreprend de nous raconter un épisode de ce temps-là. Qu'il s'agisse d'armes, de trajets périlleux, de soirées festives ou de l'ambiance glauque d'une ville, l'auteur reste immanquablement précis dans ses descriptions, fidèlement réaliste.

Alors que les séquelles de la Première Guerre Mondiale sont encore vivaces, l'Europe des années 1920 préfigure ce qui se passera bientôt : d'abord à l'état larvaire, les dictatures vont s'imposer après des campagnes d'espionnage tous azimuts. Les “Rouges” sont très actifs sur ce terrain, mais c'est autant le cas de toutes les nations, de l'Atlantique à l'Oural en passant les Balkans et le Caucase. Soulignons qu'on en est encore au bolchevisme, avec une part de sincérité naïve chez certains occidentaux, pas au communisme stalinien. Voilà le climat qui entoure et accompagne les tribulations de Ralph Exeter. Il ne s'agit pas d'une évocation académique à la manière d'un livre d'Histoire. Néanmoins, la fiction n'interdit pas d'approcher le passé dans des conditions réelles ou plausibles. Une fois de plus, avec “Le secret d'Igor Koliazine”, Romain Slocombe réussit à nous convaincre grâce à un roman brillant et riche en péripéties.

- Ce roman est disponible dès le 1er octobre 2015 -

Partager cet article
Repost0
29 septembre 2015 2 29 /09 /septembre /2015 04:30

L'association 813, les Amis des Littératures Policières, est en deuil. Françoise Poignant est décédée samedi 26 septembre 2015. Elle fut longtemps un élément majeur de 813, adhérente dès les années 1980. S'impliquant très tôt, Françoise Poignant fut surtout la rédactrice en chef de la revue 813, de 1986 à 2008. Grâce à elle, les "bulletins" d'origine devinrent une sympathique revue associative. C'est à l'occasion du renouvellement des dirigeants de l'association, après avoir œuvré dans l'équipe de Jean-Louis Touchant durant des années, que Françoise céda la place. Entre-temps, elle avait commencé à représenter 813 dans quelques festivals, initiative reprise par ses successeurs.

Françoise Poignant prenait son rôle à cœur. D'aucuns ont pu contester ses choix pour la revue, encore qu'elle ait appliqué une honorable diversité, mais assurément pas sa sincérité ou son dynamisme. Elle avait de l'humour. En témoigne cette scène, en marge de l'Assemblée Générale de 813 au Mans, en 2008. Après l'A.G., l'association organisait un buffet pour les membres présents. A la fin de la réunion, une récente adhérente s'inquiéta du fameux buffet (préparé près du Festival du Livre). Françoise répondit avec ironie : “Oh, il y a bien quelqu'un qui a dû y penser.”

Près de sept ans plus tard, elle quitte le cercle des passionnés de polars, de romans noirs. Il y a déjà cinq ans, le 28 septembre 2010, c'est Michèle Witta (autre élément très actif de 813) qui s'en allait trop vite, elle aussi. Adhérents actuels ou ex-membres de l'association 813, gardons en mémoire ces deux amies des littératures policières.

Françoise Poignant, Boris Lamot, Max Obione (au premier C.A.du nouveau bureau de 2007)

Françoise Poignant, Boris Lamot, Max Obione (au premier C.A.du nouveau bureau de 2007)

Merci à l'amie Véronique M. qui nous transmet deux images de sa collection personnelle, en hommage à la regrettée Françoise Poignant. Des photos qui nous procurent une grande émotion.

Françoise Poignant, en avril 2014

Françoise Poignant, en avril 2014

Françoise Poignant, au sein du Bureau de 813 autour de J.L.Touchant.

Françoise Poignant, au sein du Bureau de 813 autour de J.L.Touchant.

Partager cet article
Repost0
28 septembre 2015 1 28 /09 /septembre /2015 04:55

La tauromachie, certains y vouent un culte particulier. Pour eux, ce n'est ni un amusement pour touristes, ni un art de vivre pour aficionados. C'est bien davantage, une religion dédiée non pas à l'homme mais au taureau : le puissant animal traité telle une divinité, la corrida comparable à un rite sacrificiel. Autour d'une Épée hautement symbolique, se réunit en secret une étrange confrérie composée de sept membres, restant anonymes. Le directeur d'une revue taurine est le premier d'entre eux à être exécuté, de façon cruelle et spectaculaire, non sans connotation sexuelle. Après ce crime à Bayonne, c'est à l'occasion des corridas de Pampelune qu'un impresario de toreros, adepte du même groupuscule, est mortellement touché à son tour. La mise en scène est identique.

Âgée de trente-et-un ans, célibataire, la brune Amaia Aguerre est policière à Lille. Elle est originaire du Pays Basque, où se parents tiennent une auberge. Elle y revient en vacances dès qu'elle le peut, retrouvant sa sœur cadette Lucie, vingt-trois ans. Par contre, Amaia ne cherche guère à renouer avec une ancienne amie, Marie-Christine. Si Lucie est amatrice de tauromachie, Amaia n'a jamais aimé cette activité. Un juge d'instruction la contacte, afin qu'elle se joigne aux policiers locaux enquêtant sur le double meurtre. Car Amaia a une spécialité, elle est profileuse. “Certains préfèrent parler d'analyste comportemental ou de psycho-criminologie, mais ce sont des termes trop barbares pour les journalistes et le commun des mortels” précise-t-elle. Elle est vite acceptée par ses collègues basques.

La part sexuelle de la mise en scène criminelle peut suggérer une vengeance après un viol. Lors des fêtes de Bayonne, les agressions de femmes sont nombreuses, par exemple. Les policiers interrogent l'organisateur de ces festivités, Samuel Laroux. Celui-ci désigne les anti-corridas dont il redoute les actions, comme probables coupables. Mme Lipiensky, la plus virulente d'entre eux, à la tête d'une association opposée à ces spectacles taurins, ne paraît pas en cause : “Nous ne voulons pas la mort du taureau, alors comment pouvez-vous croire que nous puissions tuer des hommes pour nos idées ?” Amaia reconnaît le bien-fondé de cet argument. La piste d'un ex-matador alcoolique ne donne rien. C'est à Saint-Jean-de-Luz qu'une troisième victime est bientôt découverte.

Philippe Ward : Danse avec le taureau (Éditions Wartberg, 2015)

Ce surfeur de vingt-cinq ans prénommé Quentin faisait partie du groupe d'amis de Lucie. Ceux-ci savent de lui que c'était un gigolo pour dames mûres. Les meurtres seraient-ils commis par une secte concurrente à celle de l’Épée, manipulant ses propres initiés pour une vendetta cultuelle ? Un entraîneur de rugby de Cambo-les-Bains et un ex-artificier de la branche armée d'ETA sont les victimes suivantes parmi les adorateurs du Taureau. Si Amaia et ses collègues progressent, leur intervention au siège de l’Épée va s'avérer explosive. Toutefois, la série n'est peut-être pas close, il reste une victime à occire…

 

Passionné de littératures populaires, Philippe Ward est bien connu des lecteurs de romans dans la catégorie Fantastique. Pour ce “Danse avec le taureau”, c'est la forme de l'enquête policière qu'il emprunte. D'une certaine façon, c'est aussi une mise en valeur de l'Euskadi, le Pays Basque, puisqu'il nous promène de Bayonne à Biarritz en passant par Pampelune (de l'autre côté de la frontière), Cambo-les-Bains (village cher à Edmond Rostand), Saint-Jean-de-Luz ou Itxassou. C'est surtout dans le petit monde de la tauromachie qu'il nous entraîne. Passion et polémique vont de pair lorsqu'on évoque ces spectacles.

Bien que les aficionados soient encore très nombreux, on organise moins de corridas prestigieuses de nos jours, semble-t-il. Ce qui convient à ceux qui plaident la barbarie de ces prestations. Si la jeune enquêtrice connaît toutes ces traditions et sa région natale, elle doit explorer diverses pistes avant de finalement trouver la bonne. Il est vrai qu'en matière de serial killer, la motivation profonde est généralement difficile à définir. Notons une belle fluidité narrative, qui rend fort agréable la lecture de ce noir suspense.

Partager cet article
Repost0
27 septembre 2015 7 27 /09 /septembre /2015 15:45
11e Festival polar de Villeneuve Les Avignon, du 2 au 4 octobre 2015

Le 11e Festival polar de Villeneuve Les Avignon, les 2, 3 et 4 octobre 2015, c'est l'occasion pour les lecteurs d'aller à la rencontre des auteurs. Dédicaces à la chartreuse, samedi 3 octobre de 10h à 12h et de 14h à 19h, dimanche 4 octobre de 10h à 12h30 et de 14h à 18h.

Les auteurs annoncés : Thomas H. Cook, Craig Johnson, Joseph Incardona, Naïri Nahapétian, Elena Piacentini, Romain Slocombe, Dominique Sylvain, Franck Bouysse, Zolma, Olivier Barde-Cabuçon, Jérôme Leroy, Patrick Bard, Roselyne Bertin, Laurence Biberfeld, Parker Bilal, Hervé Claude, Jeanne Desaubry, DOA, Caryl Ferey, Karine Giebel, Fanny Joly, Laurent Guillaume, Ernesto Mallo, Ian Manook, Dominique Manotti, Claude Mesplède, Christophe Miraucourt, Jean-Hugues Oppel, Luca Poldelmengo, Christian Roux, Jeanine Teisson, Olivier Truc, Antonin Varenne.

Les auteurs de BD annoncés : Brüno, Olivier Cinna, Guillaume Delacour, Pierre-Henry Gomont, Vincent Gravé, Laurent Sieurac, Olivier Thomas.

Pour les animations, consultez leur site (cliquez ci-dessous) : 

Partager cet article
Repost0
27 septembre 2015 7 27 /09 /septembre /2015 10:20

Rendez-vous est pris à Cognac pour le 20e Festival du Polar, qui s'adresse autant aux amateurs de romans, de bandes-dessinées, de télévision, de cinéma et de théâtre.

Hommage à Jean-Pierre Mocky, côté cinéma, pour les 55 ans de la carrière de ce cinéaste atypique avec la projection, en sa présence, de quelques-uns de ses nombreux films policiers et en Avant-première son dernier opus “Monsieur Cauchemar” adapté du roman de Pierre Siniac. Il sera organisé une Rencontre avec Jean-Pierre Mocky et le public. Exposition d'Affiches de Films de Mocky.

Hommage à James Hadley Chase, coté littérature et cinéma. Disparu il y a trente ans, le romancier sera évoqué à travers une Rencontre animée par Gérard Lapagesse et la projection d'un film tiré d'un de ses romans noirs les plus importants : “Eva” réalisé par Joseph Losey. A cela s'ajoutera une Exposition d'Affiches de Films, tous tirés de ses romans.

Clin d’œil à Frédéric Dard, décédé en juin 2000, avec une Carte Noire “De Frédéric Dard à San Antonio” animée par Jean-François Merle, directeur de collection chez Omnibus qui réédite cette année “Y a-t-il un français dans la salle ?” et “Les clefs du pouvoir sont dans la boîte à gants” en un volume.  

Clin d’œil à Michel Gourdon, le célèbre dessinateur du Fleuve Noir de 1950 à 1978, né le 20 novembre 1925 et décédé en juin 2011, avec une exposition de dessins originaux, d'affiches et de livres avec l'association Les amis de Michel Gourdon et la succession du dessinateur.

Carte Noire aux vrais policiers. Depuis que le genre policier existe, et même avant, les passerelles entre les vrais faits divers et la littérature sont de véritables viaducs. A coups d'exemples, de rappels parfois méconnus, Matthieu Frachon tentera de répondre à ces questions d'inspirations, assénera la véritable histoire du commissaire Maigret et démontrera comment le monde policier fascine et inspire. Il y a des modes en romans noirs, qui suivent l'évolution de la police ; le super flic a laissé la place au salaud de poulet répressif, lui même détrôné par le dépressif, sans parler de l'excessif ! Affaires noires à suivre…

Vingt romanciers sont annoncés pour les Rencontres et Dédicaces : Odile BARSKI, Philippe BILGER, Christian BLANCHARD, Xavier Marie BONNOT, Jacques-Olivier BOSCO, Claude CANCES, Christian DRILLAUD, Claire FAVAN, Sylvain FORGE, Matthieu FRACHON, René MANZOR, Pascal MARTIN, Olivier MAUREL, Peter MAY, Bernard MINIER, Michel MOATTI, Joseph OUAKNINE, Frédéric PAULIN, Bertrand PUARD, Jacques SAUSSEY, Laurent SCALESE, Gérard STREIFF, Niko TACKIAN, Élisa VIX.

Ainsi que dix auteurs de BD : AMAZING AMEZIANE, Max CABANES, Olivier JOLIVET, Jean-Louis LE HIR, Chantal MONTELLIER, Alain PAILLOU, Alain QUEIREIX, Pascal REGNAULD, Stéphane SERVAIN…

20e Festival Polar à Cognac les 16, 17 et 18 octobre 2015

La sélection du Prix « POLAR » 2015 du MEILLEUR ROMAN INTERNATIONAL : « La collectionneuse de boules à neige » Maurizio de GIOVANNI – Fleuve Noir ; « Révélée » Renee KNIGHT – Fleuve Noir ; « La première blessure » Ali KNIGHT – JC Lattès ; « Les disparues du marais » Elly GRIFFITHS – Presses de la Cité ; « Fin d'été » Johan THEORIN – Albin Michel ; « La fille du train » Paula HAWKINS – Sonatine.

La sélection du « POLAR » 2015 du MEILLEUR ROMAN FRANCOPHONE : « Quand les anges tombent » Jacques-Olivier BOSCO – Jigal ; « 600 coups par minute » Frédéric PAULIN – Ed.Goater ; « Pulsions salines » Christian BLANCHARD – Ed.du Palémon ; « Quelque part avant l'enfer » Niko TACKIAN – Scrineo ; « Un parfum de soufre » Sylvain FORGE – Ed.du Toucan ; « Le massacre des faux-bourdons » Élisa VIX – Ed.du Rouergue ; « La voie des âmes » Laurent SCALESE – Belfond ; « La pieuvre » Jacques SAUSSEY – Ed.du Toucan ; « Une putain d'histoire » Bernard MINIER – Ed.XO ; « 72 heures » Philippe BILGER – Ed.Lajouanie ; « Maman a tort » Michel BUSSI – Presses de la Cité ; « Le bal des ardentes » Ghislain GILBERTI – Anne Carrière.

La sélection du PRIX 2015 des Bibliothèques et des Médiathèques de GRAND COGNAC : « Quand les anges tombent » Jacques-Olivier BOSCO – Ed.Jigal ; « Le manteau réversible » Odile BARSKI – La grande ourse ; « Du danger de perdre patience en faisant son plein d'essence » Pascal MARTIN – Robert Laffont ; « Miettes de sang » Claire FAVAN – Ed.du Toucan ; « Blackout baby » Michel MOATTI – HC ; « Quelque part avant l'enfer » Niko TACKIAN – Scrineo.

Partager cet article
Repost0
27 septembre 2015 7 27 /09 /septembre /2015 04:55
Festival Écrits de femmes 10 et 11 octobre 2015, à Saint-Sauveur-en-Puisaye (89, Yonne)

Aujourd’hui, les femmes ont investi tout le champ de la littérature policière, notamment celui du roman noir, longtemps resté exclusivement masculin. Elles remportent partout un immense succès : elles battent des records de vente, raflent les prix littéraires, sont adaptées à l’écran… Encore faudrait-il rappeler qu’elles étaient là dès l’origine. Au commencement, les pionniers du genre policier étaient aussi des pionnières ! Ainsi le premier auteur important après Edgard Poe fut l’américaine Anna Katharine Greene…

Le temps d’un week-end à Saint-Sauveur-en-Puisaye (dans l'Yonne, ville natale de l'écrivaine Colette, à une quarantaine de kilomètres d'Auxerre) le festival international des Écrits de femmes vous propose de redécouvrir celles qui ont fait et qui font aujourd’hui, en France et dans le monde, l’histoire et la richesse du roman policier, d’Agatha Christie à Donna Leon et à Fred Vargas, en passant par Dorothy Sayers, Patricia Wentworth et Patricia Highsmith : "Les Reines du crime".

Avec la participation de : Hélène Amalric, Ingrid Astier, Brigitte Aubert, Jacques Baudou, Chantal Bigot, Suzanne Bray, Violette Cabesos, Isabelle Casta, Catherine Chauchard, Hélène Couturier, Jean-Pierre Croquet, Nicole Decuré, Bénédicte Desforges, Pascale Fonteneau, Sophie Hannah, Isabelle Laffont, Elisabeth Legros-Chapuis, Valentine Leÿs, Elsa Marpeau, Jean-François Miniac, Nadine Monfils, Ruth Morse, Claire Nadeau, Nicolas Perge, Gilda Piersanti, François Rivière, Josyane Savigneau, Alexandra Schwartzbrod, Dominique Sylvain, Danielle Thiéry, Pascal Thomas.

Lectures par la compagnie "Les comptoirs du noir" avec Hélène Babu, Sabine Haudepin, Claire Nadeau...

Partager cet article
Repost0
26 septembre 2015 6 26 /09 /septembre /2015 05:10

Solène Decourbey, la fille du préfet de Lille, âgée de bientôt dix-huit ans, a encore fugué. Cette fois ça semble différent, peut-être plus définitif, selon la directrice de cabinet Carole Guillon. De retour de vacances, le policier Marc Flahaut est invité à la retrouver. On le sait discret, or il est souhaitable d'éviter tout scandale. Ça n'emballe pas Flahaut, qui débute son enquête sans conviction. Solène s'est-elle entichée d'un marginal, ou d'un artiste ? La donzelle a besoin de son petit confort douillet, on l'imagine mal errante au hasard. Le message qu'elle a laissé à son père est violent, accusateur. Ce qui est injustifié, affirme la dircab Carole Guillon. C'est son amie Esther qui offre à Flahaut la bonne piste, celle d'un supposé SDF traînant tout près de chez le policier.

Solène est maquée avec ce beau gosse aux allures de Jésus-Christ, dealer à ses heures. Bien qu'ayant changé de look, la fille du préfet reste reconnaissable. Son enquête mène Flahaut vers un canal souterrain lillois, théoriquement clos. Il y découvre une réserve de drogue, des cachets faisant penser à des stupéfiants de synthèse, type amphétamines. Ça mérite analyse : ces pilules roses sont-elles du yaabaa, ou bien un nouveau produit qui commence à être diffusé ? Stéphane Grangeux, le Jésus de Solène, simple rouage d'un réseau ? Flahaut piste un de ses comparses, petit nerveux se masquant sous sa capuche. Ce qui l'entraîne dans des caves désaffectées du Vieux-Lille. Le policier est alors agressé sévèrement, poignardé à la cuisse et au bras.

Lucienne Cluytens : Pink Konnexion (L'Atelier Mosesu, 2015)

Carole Guillon arrive à la rescousse, et conduit Flahaut chez une amie infirmière. La tendre Elsa va bien soigner le policier. Celui-ci s'interroge sur la confiance qu'il peut accorder à la dircab. Elle s'affiche vertueuse à tous niveaux, mais il n'est pas exclu qu'elle cache son jeu. Entre-temps, Solène a été récupérée par son père le préfet, qui l'a expédiée chez des proches en Suisse. C'est là-bas que vit la mère de la jeune fille. Qu'il y ait eu des fuites, Flahaut en est convaincu, mais qui ? Le dossier est entre les mains de la Sûreté Urbaine et des Stups, ce qui n'interdit pas de creuser. La drogue rose est de fabrication artisanale, et sa vente n'a encore que peu d'ampleur. Pourtant, on commence à éliminer les dealers.

Flahaut et Carole Guillon se rendent à Genève, afin de rencontrer la mère de Solène, en résidence médicalisée. Le policier est autorisé à interroger la jeune fille : elle n'est plus si mordante envers son père, nie avoir participé au réseau, et ignore qui en est le chef. Néanmoins, Solène est probablement en danger. Après un détour par le Jura, arrosé de vin jaune, Flahaut et la dircab rentrent à Lille. D'autres services de police s'occupent de la suite, pour les pilules roses. La piste belge paraît plus qu'incertaine à Flahaut. L'intuition ne suffit pas dans une affaire aussi tortueuse : il faut des preuves. Qui se trouvent peut-être dans les sous-sols lillois. Ou dans le passé rock'n'roll de quelques protagonistes…

 

Il s'agit d'un solide roman d'enquête, bien évidemment. Marc Flahaut a été le héros de plusieurs précédents titres de Lucienne Cluytens. C'est dire qu'elle "tient" ce personnage, amateur de bières et de jazz, ainsi que son entourage avec son ex-amante complice Esther. Flahaut ne manque pas de ténacité, ce qui est le plus sûr moyen de prendre des coups, mais permet également de dénicher la vérité. Par ailleurs, l'auteure utilise les décors lillois qui lui sont familiers. Voilà ce qui explique son agréable aisance narrative, entraînante à souhaits. Outre les "apartés" dédiés à la réflexion du policier, il n'est pas inutile de souligner en plus la justesse des dialogues, qui crédibilisent l'histoire. Nous n'avons plus qu'à suivre les sinueuses investigations officieuses de Flahaut. Un bon polar traditionnel : ce neuvième roman de Lucienne Cluytens se lit avec grand plaisir.

Ma chronique sur un précédent titre de Lucienne Cluytens :

http://www.action-suspense.com/2014/09/lucienne-cluytens-la-panthere-sort-ses-griffes-l-atelier-mosesu-2014-coup-de-coeur.html

"La Panthère sort ses griffes"

Partager cet article
Repost0
25 septembre 2015 5 25 /09 /septembre /2015 05:15

Olek Volchek est un truand russe installé à New York depuis vingt ans, avec son adjoint Arturas. Bien qu'en liberté provisoire, Volchek est accusé dans un procès pour meurtre, en tant que commanditaire d'un assassinat. Little Benny, le témoin-clé protégé par le FBI, doit mourir avant 16h le lendemain, pour que le caïd puisse espérer s'en sortir. Volchek et Arturas comptaient sur l'avocat Jack Halloran pour résoudre le problème. Mais il a eu trop peur, car il s'agissait d'introduire un engin explosif au tribunal. Jack éliminé, les Russes s'adressent à son ex-associé, Eddie Flynn. Avocat pendant neuf ans, après avoir eu une vie aventureuse – tradition familiale oblige, Flynn soigne actuellement son addiction à l'alcool. Il réalise rapidement qu'il n'a pas le choix : les truands menacent de maltraiter et de tuer Amy, sa fille adorée de dix ans, issue de son mariage avec Christine.

Eddie Flynn est conscient de ne pas pouvoir accorder la moindre confiance à ses clients russes. La Bratva, la mafia russe, a toujours basé son action sur la violence. À son entrée au Palais de Justice de Chambers Street, Flynn n'a que trente-et-une heures pour éviter le pire, pour échapper à ce guêpier. Avec des explosifs sur le corps, pas facile de réfléchir, ni de paraître naturel. Eddie Flynn connaît bien le vieux tribunal, ainsi que Miriam Sullivan, la féroce procureure. L'écriture de Volchek sur un billet de banque, désignant la victime, est le premier atout de l'accusation. Trouver la parade n'a rien d'impossible pour Flynn, qui piège à la fois Miriam Sullivan et l'expert venu témoigner. L'avocat repère dans le public Arnold Novoselic, collaborant avec la procureure. Il est probable qu'il ait compris le plan de Volchek, concernant la bombe.

Sous la direction de la juge Gabriella Pike, la bataille juridique est acharnée entre Flynn et la procureure. L'avocat essaie de mettre à profit les interruptions de séances. Mais Arturas et ses sbires, Victor et Gregor, surveillent afin que Flynn ne se permette aucun écart. S'il découvre où est revenue la petite Amy, l'avocat a-t-il une chance de la mettre à l'abri ? Après l'audition des témoins, dont Tony Geraldo, frère de la victime, Little Benny sera le dernier pion de l'accusation. Quand l'agent Bill Kennedy, du FBI, vient mettre son grain de sel dans l'affaire, c'est Flynn lui-même qui risque de se retrouver en mauvaise posture. Toutefois, l'avocat ne se contente pas de plaider : s'appuyant sur la fidélité de ses amis Jimmy et Harry, Eddie Flynn reste un fonceur. Malgré ses efforts, le danger reste explosif jusqu'au bout…

Steve Cavanagh : La défense (Éd.Bragelonne Thrillers, 2015)

Traditionnellement, lorsqu'une intrigue se déroule lors d'un procès, on appelle ça un "roman de prétoire". Ce n'est pas une formule qui s'applique strictement dans le cas de “La défense” de Steve Cavanagh. Assimiler au plus tôt l'ensemble des éléments du dossier, déjouer les attaques de l'accusation, ce ne sera pas l'unique mission de l'avocat. Avant tout, l'auteur nous a concocté un roman d'action.

Comment en douter, puisque dès les premières pages, on entre dans le vif du sujet, sans fioriture. On tient la fille de l'avocat : même s'il n'y a aucune chance légale de faire libérer l'accusé, il doit obtempérer. Les aptitudes du héros sont hors norme, sa débrouillardise lui venant de l'époque où il appartenait à la confrérie des arnaqueurs. D'ailleurs, il lui arrive durant cette aventure d'avoir une pensée pour son passé, n'oubliant jamais la vie de sa fille. De sourdes menaces planent en permanence sur le procès, la tension augmente. Le narrateur n'est autre qu'Eddie Flynn, ce qui donne du rythme au récit. Un tempo bien dosé avec sa succession de péripéties, c'est le meilleur moyen d'alimenter le suspense. Ce dont ne se prive pas ce fort sympathique roman.

Partager cet article
Repost0

Action-Suspense Contact

  • : Le blog de Claude LE NOCHER
  • : Chaque jour des infos sur la Littérature Policière dans toute sa diversité : polar, suspense, thriller, romans noirs et d'enquête, auteurs français et étrangers. Abonnez-vous, c'est gratuit !
  • Contact

Toutes mes chroniques

Plusieurs centaines de mes chroniques sur le polar sont chez ABC Polar (mon blog annexe) http://abcpolar.over-blog.com/

Mes chroniques polars sont toujours chez Rayon Polar http://www.rayonpolar.com/

Action-Suspense Ce Sont Des Centaines De Chroniques. Cherchez Ici Par Nom D'auteur Ou Par Titre.

Action-Suspense via Twitter

Pour suivre l'actualité d'Action-Suspense via Twitter. Il suffit de s'abonner ici

http://twitter.com/ClaudeLeNocher  Twitter-Logo 

ACTION-SUSPENSE EXISTE DEPUIS 2008

Toutes mes chroniques, résumés et commentaires, sont des créations issues de lectures intégrales des romans analysés ici, choisis librement, sans influence des éditeurs. Le seul but est de partager nos plaisirs entre lecteurs.

Spécial Roland Sadaune

Roland Sadaune est romancier, peintre de talent, et un ami fidèle.

http://www.polaroland-sadaune.com/

ClaudeBySadauneClaude Le Nocher, by R.Sadaune

 http://www.polaroland-sadaune.com/