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11 août 2014 1 11 /08 /août /2014 04:55

L'univers de M.Fernand, c'est le quartier Pigalle, de la rue des Martyrs à la place Clichy. On l'y voit passer dans sa Rolls Silver Shadow quelque peu défraîchie. On reconnaît sa haute silhouette, son manteau de poils, son chapeau sombre à larges bords. M.Fernand est toujours accompagné par sa chienne Jouvencelle et par son amant-garde du corps Karl, un Allemand à l'accent teuton prononcé. Toutes les nuits ou presque, on trouve M.Fernand au Favori, le club de Gérard Lambert. Pourtant, malgré son allure, il a beaucoup perdu de son prestige en 1978. Il n'est plus le flamboyant Fernand Legras, qui vendit des tableaux de maîtres aux plus riches Américains. En ce temps-là, il côtoyait les célébrités du cinéma dans les soirées mondaines, se sentant leur égal. La gloire est passée, la roue a tourné, d'autant plus logiquement que les toiles qu'il écoulait étaient des faux.

Aujourd'hui, M.Fernand végète avec Karl dans une chambre d'hôtel minable. S'il fréquente l'immeuble du 11 boulevard de Clichy, c'est parce qu'Annie – épouse de Jimmy Fallow – est généreuse avec lui, en argent et en alcool. Elle voudrait bien que M.Fernand aide son fils Fredo à percer dans la chanson. À cette même adresse, vivent aussi la baronne Lydie et son fils André, une belle paire de drogués. M.Fernand alimente leur vice. Et le couple Kowalski : Irène est prof, son mari est un peintre sans clientèle. Crédule, la jeune femme est sensible à l'aura de M.Fernand. Il a vécu une vie si aventureuse et connu tant de personnalités. Ça déplaît plutôt à Annie Fallows, cette admiration d'Irène. D'ailleurs, les crises colériques de M.Fernand agacent parfois ses hôtes de l'immeuble. Il reste capable de ruser, afin de ne pas perdre son crédit auprès de ces gens dont il abuse.

Un mafieux corse serait acheteur d'un faux Dufy. Hélas, M.Fernand a perdu l'essentiel de ses contacts chez les faussaires. Il y encore l'alcoolique Bronstein. Lui ne fait pas de copies, mais il espère que le peintre Patrice Benamou pourra produire un Dufy. Ce dernier se doute du nom du commanditaire, et pourrait se passer d'intermédiaire. M.Fernand sait où dénicher un authentique Dufy. La baronne en possède un, qu'elle n'a pas l'intention de lui vendre. Le mafieux Albertini invite M.Fernand pour des vacances au ski, afin de mettre un peu de pression sur lui car il le sait aux abois.

Venu de Périgueux, marié à une ex-prostituée dont il a éliminé le proxénète, Cabrillac est commissaire de police dans le secteur de Pigalle. Suite au meurtre d'une pute du quartier, le policier Le Guen des RG contacte Cabrillac. La faune mafieuse qui tourne autour du club Le Favori, il fait tout ce qu'il peut pour l'alpaguer. Albertini et Lambert, mais aussi Fernand Legras, qui est en attente d'un procès. Cabrillac a bientôt l'occasion d'enquêter aussi bien au 11 boulevard de Clichy que parmi les habitués du Favori…

Louis Sanders : La chute de M.Fernand (Éd.Seuil, 2014)

L'auteur s'inspire de Fernand Legros, marchand de tableau qui connut une belle notoriété dans les années 1960-70. Il n'était pas lui-même un faussaire, mais possédait un réseau de copieurs d'œuvres très pointus. Il avait sa technique pour faire authentifier les toiles, s'adressant aux veuves souvent ruinées des artistes peintres. Cultivant son personnage, il possédait une prestance indéniable qui lui permit de vendre des dizaines de faux tableaux.

Sa vie romancée par l'écrivain Roger Peyrefitte, et son autobiographie, ont contribué à sa légende. Pour comprendre le succès de cet escroc, sans doute faut-il le replacer dans son époque. Entre culot et habileté, non dénués de charisme, ces gens sans scrupule n'avaient pas peur de se lancer dans des arnaques énormes. Comme ils visaient les plus friqués, la population les trouvaient sympathiques, et s'amusait de leurs aventures.

S'agissant d'une fiction, c'est un clone de l'original que nous présente l'auteur. D'ailleurs, Fernand Legros est décédé à l'âge de cinquante-deux ans quelques années plus tard. Dans la misère, comme le héros de cette histoire. Louis Sanders réussit à restituer l'ambiance générale de cette époque, la fin de la décennie 1970.

Pigalle conserve sa réputation sulfureuse, les Corses ont encore la haute main sur les boites de nuits parisiennes, et si les flics sont efficaces, ils ne se prennent pas encore pour des “experts”. Effectivement, de même que le grand banditisme évolue, le temps des grands arnaqueurs se termine. Certes, il y en aura d'autres, mais ils manqueront de brio. L'histoire est ici assortie d'une enquête criminelle, toutefois on retient en priorité le climat d'alors, et le délicieux portrait du fantasque M.Fernand. Un savoureux roman.

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10 août 2014 7 10 /08 /août /2014 04:55

La femme de lettres Zénaïde Fleuriot naquit à Saint-Brieuc en 1829. Décédée à Paris en 1890, elle repose au cimetière de Locmariaquer (Morbihan) où elle se fit construire une maison en 1873. Zénaïde Fleuriot écrivit quatre-vingt-trois romans destinés aux jeunes filles, dont beaucoup publiés dès 1884 chez Hachette. Son roman Aigles et colombes fut récompensé en 1873 par le Prix de l'Académie Française. Si cette auteure est sans doute oubliée désormais, ses livres étaient de véritables best-sellers : certains de ses romans ont été publiés jusqu'à 40 000 exemplaires et régulièrement réédités jusqu'en 1950. En son temps, Zénaïde Fleuriot fut largement aussi célèbre que la Comtesse de Ségur (1799-1874) à laquelle elle succéda chez Hachette.

À l'époque, la population française est peu instruite. C'est surtout la bourgeoisie catholique (dont elle est issue) qui achète et lit des romans. On apprécie les ouvrages édifiants, les histoires moralistes. D'autant plus, lorsqu'il s'agit de livres s'adressant aux jeunes filles d'alors. Mais, si elle appartient au beau monde, Zénaïde Fleuriot n'utilise pas une tonalité compassée ou condescendante. Ce fut souvent le cas des œuvres d'inspiration catholique ou aristocratiques de cette époque. Elle dessine une certaine réalité de son temps. Quant à la construction de ses intrigues, elle ne se borne pas à une forme simpliste. Elle implique ses personnages dans des aventures pleines de péripéties. À l'exemple de Papillonne, une jeune femme intelligente et au caractère affirmé.

Zénaïde Fleuriot : Papillonne (Hachette, 1892)

"Papillonne" (Hachette, 1892)

Urbain de Chaumontel et son épouse Marie ont deux filles : Sophie, âgée de trente ans, qui pense avoir un talent de peintre ; et Aliénor, vingt ans, dite Papillonne car elle paraît prendre la vie à la légère. Plaçant sa fortune sur les actions du Canal de Panama, M.de Chaumontel s'est illusionné sur ses capacités de boursicoteur. Naguère, son cousin Étienne de Ramicourt s'est enrichi grâce à celles du Canal de Suez. C'est ce dernier qui rachète le château de Chaumontel, que son propriétaire ruiné est obligé de vendre. Si son père est très en colère contre son vieux cousin, Papillonne conserve de bonnes relations avec lui. D'autant qu'elle est amoureuse de Guy de Ramicourt, le fils d'Étienne. En réalité, c'est la tante Alexandre, quatre-vingt-trois ans, qui finance l'acquisition du château. Chaumontel espère pour bientôt l'héritage cette aïeule.

Avec pour seule servante la vieille Manette, la famille de Chaumontel s'installe à Paris. Un appartement au 142 rue de Sèvres, pas exagérément coûteux, permet de les héberger. La mère de Papillonne reste fort inquiète sur leur avenir. Son mari se contente de balades dans Paris, rêvant encore d'être remboursé de ses Panama, tandis que Sophie s'exerce en copiant des tableaux au Louvre. Heureusement, Papillonne a la tête sur les épaules, surveillant de près leurs dépenses car “À Paris, tout se paye”. La jeune fille est douée pour la création de chapeaux. En secret, elle contacte la modiste Mme Carola, rue de la Paix. Commerçante aisée et avisée, cette dame l'engage, pas tant pour la confection mais pour inventer de nouveaux modèles. Ce qui assure un bon salaire à Papillonne, qu'elle met de côté avec prudence. Seules sa mère et Manette sont dans la confidence.

Au Louvre, Sophie s'éprend d'un hidalgo nommé Las Carimas. Ce gentilhomme espagnol a les faveurs de M.de Chaumontel, qui voit toujours grand. Papillonne ironise volontiers à son sujet. Très satisfaite de sa jeune recrue, Mme Carola souhaite associer Papillonne au commerce de chapeaux, mais en tant qu'épouse de son fils. Même si, de son côté, Guy de Ramicourt est épris d'une autre femme, Papillonne n'entend pas se marier avec un autre. Au décès de la tante Alexandre, on apprend qu'elle a déshérité la famille de Chaumontel, au profit des Ramicourt. Le choc cause de sérieux soucis de santé au père de Papillonne. Celle-ci en profitera pour le manipuler quelque peu. La jeune fille est toujours en très bons termes avec Étienne de Ramicourt. Elle sera capable de rétablir la situation, afin que leur situation familiale soit digne de leur rang…

Roman posthume publié deux ans après le décès de Zénaïde Fleuriot, c'est une histoire très agréable à lire. On sent une belle maturité dans l'écriture et dans le scénario. On sourit même, grâce à la personnalité “moderne et active” de la jeune Aliénor, tranchant avec ses proches. Loin d'être désuet, un ouvrage très plaisant.

Zénaïde Fleuriot : Papillonne (Hachette, 1892)
Le manoir de Zénaïde Fleuriot (septembre 2014)

Le manoir de Zénaïde Fleuriot (septembre 2014)

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9 août 2014 6 09 /08 /août /2014 04:55

Le tuard n'est pas hostile au tourisme. Que les grands sites français reçoivent quantité de visiteurs, que les endroits dédiés à la découverte fasse le plein, c'est assez normal. Mais le tuard estime que les guides touristiques vont désormais trop loin. Aux dépens de lieux qui n'ont pas à accueillir les foules. Vouloir tout exploiter ainsi, c'est glorifier un passé qui ne fut pas toujours brillant, ou détruire l'harmonie naturelle de ces endroits.

Le tuard est conscient que les friches industrielles témoignent de l'Histoire. “L'intérêt de la foule des blaireaux se porte sur les sites industriels du passé en milieu rural. Les usines désaffectées, dénaturées ou en ruine, car déclarées non rentables ou pourvues de techniques obsolètes, ont la cote, deviennent des objectifs prisés, à la mode… Une clientèle touristique apparaissait, capable de se ruer sur des vestiges roussis ou envahis par les herbes pour gober quelque chose de la splendeur de la grande bourgeoisie de l'époque… C'était se remettre sur les pas de la France grande puissance. Même les débris, les scories, toute l'entreprise de la décomposition, tous les emblèmes de la dégradation rencontrés en chemin, étaient recherchés à présent : au-delà d'un certain esthétisme de la pourriture, cela ressuscitait la valeur du travail et de l'obéissance.”

Accompagné de son complice Monty, qui adore jouer avec les explosifs (ce qu'il appelle “faire Kourou”), le tuard a déjà éliminé quelques journalistes qu'il considère comme des traîtres, des mouchards. Pour le moment, même s'ils ont pris quelques risques, ils n'ont toujours pas été inquiétés. Cette fois, c'est vers la Haute-Saône et la Lorraine – régions qui furent riches en industries – que leur mission les conduit.

Dans sa Twingo, le journaliste Victor Beaudemange explore quelques anciens sites industriels encore peu mis en valeur. De la verrerie de la Rochère jusqu'au musée de Clairey, les ex-locaux gardent l'empreinte du labeur des ouvriers du verre. Pas facile de supprimer ce plumitif de Beaudemange, comptant révéler au plus grand nombre les charmes de ces usines d'autrefois. À Breuches, une vieille dame vante les usines de filatures dont sa famille fut jadis propriétaire. Le duo doit trouver le moyen d'agir contre ce reporter avant qu'il ne dévoile tout cela…

Jacques Mondoloni : Le guide du tuard (Coll.Osaka, Oslo Éd. 2012)

Cette nouvelle d'une quarantaine de pages n'est pas un réquisitoire contre le tourisme. Elle peut permettre de s'interroger sur cette question : jusqu'où est-il logique d'exploiter certains endroits à des fins touristiques ? Tel lieu que, naguère, nous fréquentions pour sa tranquillité et son pittoresque, est aujourd'hui envahi par un public peu respectueux. Ou, en visitant telle usine, les touristes réalisent-ils que des centaines d'ouvrières et d'ouvriers trimèrent ici ? Et, pour alimenter ces visites, faut-il polluer au gas-oil des cars des endroits naturels préservés ? C'est là-dessus que Jacques Mondoloni nous invite à réfléchir.

Même les musées ne seraient pas la panacée : “Il avait pensé que les musées pouvaient servir à contenir, circonscrire la pulsion touristique de ses semblables. Le musée devenait une cage où le touriste s'enfermait lui-même et ne pouvait plus nuire au-dehors. Mais il s'était trompé… l'instruction, la culture qui s'en dégageaient poussaient parfois certains visiteurs à approfondir leur curiosité, leur connaissance...” Oui, le musée participe au cycle touristique, donnant envie de nouvelles découvertes. Étant personnellement amateur de friches industrielles, j'assume (avec le sourire) de faire partie de “blaireaux” appréciant ce genre de lieux.

Une usine abandonnée en Lorraine (photo perso).

Une usine abandonnée en Lorraine (photo perso).

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8 août 2014 5 08 /08 /août /2014 04:55

En cet hiver 1930, la steppe enneigée isole plus que jamais le petit village de Vyriv, dans l'ouest de l'Ukraine. Ce qui convient aux habitants, car les envoyés de Staline sillonnent l'Union Soviétique afin d'installer le collectivisme. Être privés de leurs modestes biens, une échéance inéluctable que les paysans d'ici espèrent retarder, faute d'y échapper. Russe d'origine, Luka a longtemps été combattant, avant de s'installer dans le village natal de sa femme, Natalia. Ils élèvent leurs fils jumeaux de dix-sept ans, Viktor et Petro, et la petite Lara âgée de neuf ans. Leur nièce Dariya, fille de Dimitri Spektor et de la sœur de Natalia, est une gamine intrépide de huit ans, qui fréquente leur foyer.

Un jour, Luka et ses fils ramènent à la maison un inconnu quasi-mourant, dont le traîneau transporte les cadavres de deux enfants d'environ dix ans. La fillette morte a été mutilée, comme victime d'anthropophagie. Alors que Luka et les jumeaux enterrent discrètement les corps, Dimitri intervient. Malgré l'incompréhension, les premiers habitants arrivés sont assez raisonnables. Surexcité, Dimitri rameute les autres villageois, exigeant qu'on leur livre l'inconnu. Luka essaie de les calmer, mais ne peut éviter le lynchage. Les affaires du mourant indiquent qu'il s'agissait d'un soldat, d'un officier médaillé. Grâce à des photos, Luka réalise qu'il était le père des deux victimes. Sans doute traquait-il leur assassin.

La petite Dariya a disparu. Luka doit se bagarrer avec Dimitri, le père de la gamine, quand il accuse à tort et à travers. On remarque dans la neige les traces d'un homme botté, qui est certainement le voleur d'enfants. Il est préférable d'attendre le matin afin de tenter de le poursuivre. Luka, ses deux fils et Dimitri partent en chasse. Le coupable laisse quelques traces, volontairement. Quand le petit groupe se trouve à découvert, le criminel les prend pour cible. Luka comprend que c'est un tireur d'élite, assurément bien équipé, qui veut jouer avec eux. “Nous ne sommes plus seulement des chasseurs, nous sommes aussi des proies” constate Luka, qui envisage de continuer seul.

Plus loin, le kidnappeur a laissé comme indice dans la neige un scalp d'enfant. Quand Luka et ses fils rencontrent une jeune femme, Aleksandra, elle leur apprend que les émissaires de Staline sont arrivés dans les villages environnants. Les persécutions ont commencé, sous la direction d'un certain Lermentov. Bien qu'ayant envie autant que ses fils de rentrer à Vyriv, Luka ne peut renoncer à sa mission. Le périple dans la neige se poursuit. Même s'ils arrivent à retrouver le ravisseur et Dariya, les voyageurs risquent de devoir se frotter aux miliciens de Staline. Échapper aux griffes de Lermentov et de ses sbires ne garantit pas pour Luka un retour à une situation normale…

Dan Smith : Le village (Cherche Midi Éd., 2014)

Polar ou thriller ne sont probablement pas les qualificatifs qui conviennent. Un suspense dur, sombre et puissant, voilà ce qu'a concocté l'auteur. Tout est cruauté dans le contexte, et il faut une lucidité teintée d'humanisme pour que le héros résiste aux épreuves. “Tu n'as jamais été un fermier. Tu as toujours été un soldat. Un soldat qui joue au fermier, et je vois dans tes yeux que ce n'est pas ta vraie nature” constate son épouse. Il est vrai que Luka a combattu durant la guerre de Crimée, dans la confusion des camps en présence : “J'appartenais à l'Armée noire anarchiste de Nestor Makhno, qui avait affrontée seule l'Armée blanche du général Wrangel, avant de s'allier à l'Armée rouge.” Toutefois, il n'est pas simplement question d'un jeu de piste, entre un ancien baroudeur et un criminel.

Cette traque se passe à l'époque où débutent le méthodes staliniennes visant à accaparer les biens personnels de la population et à réduire les libertés individuelles, à développer la puissance de l’État russe y compris dans les moindres villages du pays. On sent la tension à Vyriv où, comme partout, la rumeur a précédé la venue des communistes destructeurs. Par contre, cela n'excuse nullement le lynchage initial causé par la haine et l'effet de groupe malsain. Qu'un criminel s'attaque à des enfants n'autorise pas à abolir les justes lois. On est là dans un épisode violent de l'Histoire ─ où plane une menace de plus en plus concrète, où résister est vain car ça ne fait qu'ajouter de la nervosité ─ ce qui influe fatalement sur les faits. Le froid et la neige ajoutent une âpreté aux aventures de ces personnages. Un roman de qualité supérieure.

─ “Le village” de Dan Smith est disponible dès le 21 août 2014 –

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7 août 2014 4 07 /08 /août /2014 04:55

Hartley Howard (1908-1979, de son vrai nom Leopold Horace Ognall) écrivit entre 1951 et 1979 trente-huit romans dans la série Glenn Bowman. Sous le pseudo d'Harry Carmichael, il publia une autre série de trente-huit romans policiers. Treize des titres seulement des aventures de Bowman ont été traduits en français  : Dernier rendez-vous (Un Mystère, 1954) ; Mirage de mort (id.1954) ; Passeport pour l'enfer (id.1953) ; Cinq heures pour mourir (id.1957) ; Bowman frappe de nouveau (L'Aventure criminelle, 1957) ; Bowman à l'aventure (id.1957) ; Pas de repos pour Bowman (id.1958) ; Bowman révolutionne la police (id.1957) ; Des espions se frottent à Bowman (id.1959) ; Bowman, client de la morgue (id.1959) ; Qui prétend rouler Bowman ? (id.1958) ; La Belle Courtisane (Le Masque, 1967) ; Farandole mexicaine (id.1968).

Hartley Howard : Passeport pour l'enfer (Un Mystère, 1953)

Faisons la connaissance du héros grâce à Passeport pour l'enfer”.

Glenn Bowman est un détective privé new-yorkais de trente-sept ans. À l'approche de Noël, il reçoit deux vieilles dames originaires de Hopeville, en Caroline du Nord, Mary et Harriet Parsons. Leur nièce Cécile a été retrouvée morte dans son appartement de New York quelques temps plus tôt. La police a conclu à un suicide, ce que les tantes de la jeune femme – qui était enceinte – refusent de croire. Bowman vérifie le cas de Cécile Parsons auprès de son ami Eric Webster, district attorney. En effet, le policier Henderson est sûr que la victime s'est supprimée. Pourtant, la lettre inachevée qu'elle a laissée n'évoque pas un tel passage à l'acte. Cécile semblait être la petite amie de Martin Rowe, fils d'un milliardaire, John K.Rowe. En examinant l'appartement de Cécile, Bowman reconstitue l'ultime soirée de la victime. Se préparant à partir en voyage, elle attendait un visite.

Le détective rend visite à Lorna Hill, l'ex-colocataire de Cécile. Si elles étaient employées à la même boite de nuit, elles n'étaient pas exactement amies. Lorna suggère qu'elle était plutôt calculatrice, y compris concernant le fait d'être enceinte. “Cécile n'était pas une victime. Si je vous disais qu'il y a des mois, elle m'a demandé quelle était l'attitude des tribunaux dans les affaires de reconnaissance de paternité.” Tandis que Bowman sent une menace autour de lui, il poursuit son enquête au club le “Verre d'Or”. Il y croise Martin Rowe ivre et sa fiancée, Bérénice Taylor, qui paraît connaître Bowman. Après s'être frotté à des gardes du corps, le détective privé est reçu par le patron du club. Bowman refuse de se laisser corrompre par ce Kim Sorkin, mafieux notoire voulant lui faire clore l'enquête. Le détective s'est certainement fait un ennemi.

Bérénice Taylor joue les séductrices face à Bowman, peut-être pour protéger Martin Rowe. Après avoir découvert le meurtre d'une employée du club, le détective reçoit une visiteuse qui n'est autre que la sœur de Martin. Elle aussi veut le convaincre de cesser d'enquêter. Puis il est quasiment kidnappé par John K.Rowe. Celui-ci prétend avoir assisté au suicide de Cécile, ce qui dédouanerait son fils. La relation entre le policier Henderson et Bowman s'avère de plus en plus tendue. Le détective trouve Kim Sorkin mort chez lui, ficelé nu sur son balcon. Martin Rowe va bientôt sortir de l'ombre pour s'expliquer avec le détective. C'est plus tard, dans la salle d'attente d'un hôpital new-yorkais que se dénouera cette affaire criminelle compliquée…

Glenn Bowman est un “dur à cuire”, qui ne se laisse impressionner ni par les bagarreurs costauds parfois armés, ni par les séductrices : “Mais j'étais sur mes gardes. Du moment qu'elle me faisait du charme autrement que pour moi-même, elle se mettait le doigt dans l'œil.” Naturellement, il se retrouve dans des situations critiques ou face à des témoins peu coopératifs, dont il doit souvent se méfier. Enquête, suspense et action sont les piliers des romans mettant en scène des “privés”. La narration avance sur un tempo entraînant. Le récit est parfaitement construit, et les personnages sont bien typés.

Le titre original “Death of Cecilia” nous indique le vrai prénom de la victime, que le traducteur-adaptateur Igor B.Maslowski francise en Cécile. Pas sûr que Yvonne Jacques soit l'authentique nom américain d'un autre personnage. Pour le reste, cette version française ne semble pas spécialement trahir le roman d'origine. Aucun temps mort dans cette histoire riche en péripéties et en mystère. Un solide polar des années 1950.

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5 août 2014 2 05 /08 /août /2014 04:54
Les Hautes-Vosges, du côté de Bussang.

Les Hautes-Vosges, du côté de Bussang.

Experte en informatique, la frêle Aglaé Cimonard appartient à l'équipe du commandant Pierre-Arsène Leoni, à la Brigade criminelle de Lille. Sans doute est-elle la plus discrète du groupe, qui ignore tout de sa vie. On la surnomme Fée. Victime d'un accident avec une voiture pendant son jogging, l'agente Cimonard a été hospitalisée. Elle est dans le coma. Doutant d'un simple choc accidentel, Leoni prend l'affaire au sérieux. Dans l'appartement de la victime, ordinateurs et matériel technique ont d'ailleurs disparu. Elle est mise sous protection policière à l'hôpital. Il s'avère que la jeune femme a changé d'identité. Fille métissée d'une Chinoise, elle s'appelait Feng Leveneur. Sa vie a basculé à cause d'un drame familial. Une bonne raison de tourner la page, en changeant de nom.

Pendant une récente semaine de congés, Aglaé-Feng a pris contact avec Sophie Delaunay à Wissemberg, bourgade de trois cent habitants dans les Hautes-Vosges. Une piste que Leoni va explorer avec sa compagne, la médecin légiste Éliane Ducatel. Ils louent un gîte dans la région, tandis que Mémé Angèle – la grand-mère de Leoni, qui s'occupe de sa fille Lisandra – va tenter d'aider la victime. Tous les jours, la vieille Corse se rend à l'hôpital pour veiller sur Aglaé-Feng, espérant susciter une réaction de sa part. À Wissemberg, si le couple est bien accueilli par le loueur Fredo, la population pratique une certaine omerta au sujet de Sophie Delaunay. Ou plutôt, concernant l'établissement de soins pour adolescents dépressifs, où est elle employée comme beaucoup de gens d'ici.

Peu d'infos non plus sur la disparition de Mathieu Perrin, Juliette Becquart et Lucas Simler, trois ados traités au Centre Anna-Demange. Trois semaines plus tôt, le trio s'est enfui en volant la voiture de la directrice et de l'argent. Ils étaient devenus très complices depuis leur arrivée au Centre. Alors qu'ils sont reçus par Évelyne Thouvenot, directrice de cet établissement depuis l'origine, Leoni et Éliane apprennent la mort de Sophie Delaunay. Sa chute dans le massif montagneux environnant n'est sûrement pas due au hasard. Leoni et les gendarmes intervenus sur place sympathisent, n'ayant pas de raisons d'être rivaux. À l'hôpital de Lille, Mémé Angèle repére ce qui semble être une fausse infirmière. Il faut renforcer la surveillance autour d'Aglaé-Feng, dont l'état s'améliore vaguement.

Le fondateur du Centre, c'est le médecin Élias Marchal. L'établissement porte le nom de sa défunte épouse Anna, décédée prématurément. Si Évelyne Thouvenot lui est fidèle, il n'a jamais voulu en faire son amante. Élias Marchal fut naguère l'inventeur d'un médicament sédatif aux effets secondaires dévastateurs, bien que le Zolopram n'a jamais été interdit. Aujourd'hui, avec le groupe pharmaceutique Akos dont il est un des directeurs, il lance un nouveau médicament, le Selenor. À cause d'une récente visite contrariante, menaçante pour sa réputation, Élias Marchal s'est isolé dans son chalet de Wissemberg. Il laisse au nommé Ferreira le soin de régler certains problèmes. D'autres morts violentes, passées ou à venir, risquent d'endeuiller ces décors forestiers…

Elena Piacentini : Des forêts et des âmes (Éd.Au-delà du raisonnable, 2014)

Après la belle réussite de son cinquième titre, “Le cimetière des chimères” (2013), Elena Piacentini n'avait pas le droit de décevoir son public. Elle est certainement consciente de cette exigence. Une manière de ne pas se répéter consiste à changer d'ambiances. On va donc s'éloigner de la métropole lilloise, non pas en direction de la Corse natale de Leoni, mais vers les Vosges. Dans ces paysages de vallées et de forêts, le climat serait apaisant si l'on n'y commettait aussi quelques crimes. Bien qu'elle nous décrive la réelle beauté des lieux, l'auteure ne s’appesantit pas sur de redondants clichés. Par exemple, on dessine une fois pour toutes le village ou le bâtiment du Centre de soins Anna-Demange. À noter au passage que ce nom de famille, Demange, et ses déclinaisons sont très courant dans ce département lorrain.

L'incontournable Mémé Angèle est heureusement présente, avec ses délicieux aphorismes en langue corse et sa tendresse naturelle. Soulignons le rôle actif de la médecin légiste Éliane au côté de son compagnon Leoni. Outre l'équipe de policiers, et le cas singulier d'Aglaé Cimonard, on rencontre ici des personnages possédant de vrais caractères. Tels le loueur de gîte et éleveur de canards Frédéric, et la directrice trop soumise Évelyne, ou encore le couple de gendarmes associés à l'affaire. L'écriture nuancée nous permet de capter la nature intime de ces protagonistes.

En toile de fond, c'est du bizness des médicaments (et ses faramineux profits) dont il est question. À la suite du roman, Elena Piacentini explique sa réflexion à ce sujet. Pour élargir le marché, on “crée” de nouvelles maladies ou des problèmes psychologiques pas si avérés. Si la population mondiale est visée commercialement, les enfants sont une cible prioritaire : “Votre enfant se montre agressif ? Il est hyperactif. Il est victime de sautes d'humeur ? Il est bipolaire. Il a du mal à se concentrer pour faire ses devoirs ? Il fait preuve d'un grave déficit d'attention. Les prescriptions de psychotropes s'envolent, alors que les effets à long terme de ces molécules, notamment sur le développement du cerveau, sont mal connus.” Il semble que les méfaits annexes de certains traitements n'entament pas la bonne conscience des industriels de la pharmacie, ni de quelques médecins complices. L'affaire du Mediator en a témoigné. On pourrait qualifier ces milieux de mafias, pour leurs pratiques souvent occultes, ou du moins opaques.

Avec “Des forêts et des âmes”, un suspense d'enquête aussi réussi que les précédents, Elena Piacentini confirme ses qualités de romancière. Récompensée par le Prix Calibre 47 et par le Prix Soleil Noir en 2014, c'est une auteure dont il faut lire tous les livres.

Les Hautes-Vosges, du côté de Plainfaing-Habaurupt.

Les Hautes-Vosges, du côté de Plainfaing-Habaurupt.

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3 août 2014 7 03 /08 /août /2014 04:55

Ivan est un jeune flic diplômé. C'est en Seine-Saint-Denis qu'il débute dans le métier. Ses collègues sont “des types volontaires pour vadrouiller dans le 9-3 et pour affronter des situations bien scabreuses.” C'est le cas de son coéquipier Franck, pas vraiment adepte de la finesse. “Le boss les avait associés au nom de la complémentarité. Un fonceur et un cérébral. Souvent efficace mais toujours pénible.” S'il est vrai que le 9-3 est synonyme de racaille et de délinquance, grâce à l'interpellation d'un proxénète, Ivan a déniché une affaire bien différente. Un dossier ayant entraîné de longues semaines d'enquête, de la surveillance et des filatures, avec l'aval du son supérieur, le capitaine Martel. Pas le genre qui intéresse Franck, mais il est bien obligé d'y participer.

Dans leur ligne de mire, la société REDI, acronyme de Recyclage de Déchets Industriels. Leur activité semblait saine : “Une usine du coin collectait des merdes de toutes origines et les dispatchaient officiellement vers des lieux de traitement certifié. Sauf que, au lieu d'envoyer les scories dans des décharges contrôlée, l'exploitant se débarrassait des saletés n'importe où, sans se soucier de leur dangerosité.” Ce qui expliquait un service moins coûteux, donc très rentable. “Du liquide en provenance de la pétrochimie, du solide en provenance de nombreux secteurs” que les camionneurs partaient vider dans la nature, dans des décharges sauvages, pensa d'abord Ivan. Mais les filatures montrèrent qu'il s'agissait d'un réseau plus complexe. Les déchets étaient expédiés en Afrique.

Cette fois, c'est le flagrant délit qu'ils visent. Le coup de filet, qui ne touchera pas que les exécutants, mais aussi les hauts responsables. Ils vont suivre un camion suspect jusqu'à Marseille, Ivan et Franck dans une voiture, leurs collègues Paul et Serge dans une autre. Avec la puce électronique GPS planquée sous le poids-lourd, c'est moins compliqué de ne pas se rapprocher trop près. Il suffit de ne pas le perdre quand il fait des pauses-repas, lorsqu'il prend à bord un auto-stoppeur, quand il va aux putes. Les précédant à Marseille, Paul et Serge pensent avoir repéré le lieu d'embarquement des conteneurs à déchets. En arrivant dans le Sud, le bahut accélère, paraissant vouloir respecter les délais. La suite ne se passera pas comme l'ont prévu Ivan, Franck et leur supérieur…

Jérôme Zolma : Les poubelles de Babylone (coll.Osaka, Éd.Oslo 2014)

C'est une novella, une longue nouvelle d'une cinquantaine de pages. Une fiction militante, destinée à attirer l'attention sur un sérieux sujet. À la suite de ce texte, un entretien avec Jérôme Zolma en explique l'origine. L'Europe, le mode de vie des Occidentaux, produisent une quantité astronomique de déchets que nous sommes loin de retraiter en intégralité. S'il existe des traités internationaux interdisant les trafics de ces produits dangereux pour la santé, ça n'empêche nullement des cargos-poubelles de les déverser à travers le monde dans des pays pauvres. Beaucoup d'entre nous raisonnent comme le flic Franck, pensant que ça crée une activité économique dans ces pays. C'est ignorer que la toxicité de ces déchets cause la mort de nombreuses personnes, dont des enfants.

Ces pratiques sont connues, en témoignent les articles relevés par Jérôme Zolma sur la question. Un récit fictif assez percutant, et quelque peu didactique, illustre souvent les faits avec davantage de réalisme qu'un document, fut-il précis. Peu de moyens sont mis en œuvre, finalement, pour traquer ces trafics-là, moins spectaculaires aux yeux de la population que lorsqu'il s'agit de drogue. Pourtant, ces “passeurs de déchets” sont-ils plus passifs, moins violents que ceux qui trafiquent les stupéfiants ? On connaît le talent d'auteur de Zolma, il le met ici au service d'un thème qui devrait nous mobiliser.

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2 août 2014 6 02 /08 /août /2014 04:55

Vlad est SDF à Moscou. “Le nombre de sans-abris en Russie est compris entre 150.000 et 350.000, selon le Ministère de l'Intérieur, mais des experts estiment qu'ils sont de 1,5 à 4,2 millions sur une population totale de 141,2 millions d'habitants.” Il est aujourd'hui âgé de quarante-deux ans. Dans la froidure hivernale moscovite, Vlad squatte avec un ami de la rue, Alex. Il a même récemment retrouvé un bon copain d'autrefois, Ponche. Celui-ci a monté une entreprise, mais il a fait faillite. Parce que, même si personne ne s'en soucie, tous les sans-abris ont une histoire.

Le parcours personnel de Vlad débuta à Lioubertsy, une ville plutôt pauvre de la grande agglomération de Moscou, à vingt kilomètres du centre. En 1980, âgé de huit ans, Vlad vit à Lioubertsy avec son père Mikhaïl, sa mère d'origine française Anne, et son frère Nikolaï. C'est une famille où l'on s'accommode des rigueurs de l'Union Soviétique, où l'on écoute un peu de chansons étrangères, où l'on discute du présent et de l'avenir. Écolier rêveur assez solitaire, Vlad aime ses parents et son frère. Il peut compter sur la solide main de son père, sur sa rassurante présence.

À l'âge de douze, c'est à la gare de Lioubertsy que Vlad perd brutalement ce père, capital pour lui. “Vlad s'est enfermé dans d'autres mondes, des mondes de solitude : les jeux vidéos, la lecture, la réflexion intérieure l'écriture... À l'école, les choses ne se passent pas trop bien non plus : Vlad se recroqueville sur lui-même, s'adresse peu à ses camarades, ne joue pas pendant la récréation...” Il est bientôt envoyé dans un internat pour cinq ans, tandis que sa mère Anne se débrouille comme elle peut, occupant un emploi de caissière dans un magasin. Tant qu'on veut bien d'elle.

Dans la vie de Vlad, il y eut aussi le mariage de son frère Nikolaï avec Milena. Évènement heureux pourtant assorti d'un drame. Puis Vlad devint bibliothécaire, un petit poste qui convenait à cet amoureux des livres. Mais cela ne dura pas, même s'il n'y était pour rien. Alors, Vlad finit par choisir la rue, comme tellement d'autres qui se sont heurtés à tant de murs, qui ont traversé trop de drames. Il a sympathisé avec le sans-abri Alex. Son ancien ami Ponche l'a rejoint. Il est tombé amoureux de la jeune rebelle Varya. Il fréquente les cybercafés. Et risque sa vie, dans cette ville impitoyable…

Antoine Léger : Le 6 coups de minuit (Éditions Paul & Mike, 2014)

Il y a mille manières de raconter une histoire. Quelques pages suffisent pour une nouvelle, ou il en faut quelques centaines pour écrire un pavé. La longueur d'un texte n'a jamais été un critère. Avec ce roman court, Antoine Léger nous dessine le portrait d'un homme. Qu'il soit “sans-abri” et Russe, c'est un fait. Pourtant il aurait pu avoir le même destin dans un autre pays, ou une autre vie moins marquée par la mort dans le sien. En réalité, Vlad est un personnage universel. Pas de ceux que les imbéciles bourrés de certitudes traiteraient de “perdant”, de “loser”. Non, c'est la profonde sensibilité que l'on sent en lui qui octroie à Vlad cette universalité. Les gens fragiles ont aussi leur place dans la société.

Il est à noter que la narration n'est pas linéaire, loin s'en faut. Car ce sont des images du passé – les échecs ou les dures expériences – qui construisent le parcours de chacun. Et puis, intervient une deuxième voix, qui détermine l'étape actuelle de Vlad. Ce qui apporte la preuve qu'un court roman, bien écrit, peut aussi posséder une densité.

Ce livre est préfacé par Claude Mesplède, expert en littératures policières.

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