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24 décembre 2015 4 24 /12 /décembre /2015 05:55

Nous voici arrivés à Noël, aux fêtes de fin d'année. En 2015, quantité de polars ont encore été publiés. Ce qui a garanti cette diversité littéraire qui plaît à beaucoup de lecteurs. Des romanciers français ou étrangers, de nombreux pays, nous ont permis de savourer de très bonnes intrigues, souvent excellentes, et même quelques-unes remarquables. Qu'on aime le roman d'enquête, le mystère, la psychologie criminelle, le roman noir, le suspense façon thriller, on n'a eu que l'embarras du choix…

Ah, choisir en espérant ne jamais être déçu !

Certes, on peut uniquement miser sur les “valeurs sûres” du genre. Stephen King, Mary Higgins Clark, Harlan Coben, Val McDermid, ou Maxime Chattam ont été chroniqués ici cette année, par exemple. Ou alors avoir des préférences par nationalités : les Italiens, pourquoi pas ? Ont été évoqués les livres d'Andrea Camilleri, Mimmo Gangemi, Antonio Menna, Marco Malvaldi, Marco Vichi, Luca Poldelmengo. Sans oublier des auteurs de tant de pays : Grèce, Costa Rica, Roumanie, Gabon, Turquie, Belgique, Allemagne, Espagne, Suède, Suisse, Angleterre, Norvège, Danemark, Finlande, Russie, États-Unis, Israël, Equateur, Brésil, Japon.

Joyeux Noël 2015 aux lectrices et aux lecteurs de polars

Le critère peut aussi être de lire en priorité des romancières. Quarante-cinq auteures font partie des chroniques 2015, s'agissant généralement de nouveautés, mais également de classiques du polar. C'est avec un plaisir certain que je rappelle cette liste :

Dominique Sylvain, Marie Vindy, Sophie Hénaff, Elsa Marpeau, Megan Abbott, Ingrid Astier, Marie Neuser, Nadine Monfils, Marie van Moere, Barbara Abel, Claire Favan, Sara Gran, Karine Giébel, Jax Miller, Simone Buchholz, Valérie Saubade, Anna Matveeva, Ursula Poznanski, Viveca Sten, Inger Wolf, Amy Jo Albany, Brigitte Aubert, Kanae Minato, Kelly Braffet, Brigitte Gauthier, Mary Jane Clark, Anne Bourrel, Ann Granger, Isabelle Micaleff, Lucienne Cluytens, Johana Gustawsson, Martine Nougué, Natacha Calestrémé, Danièle Ohayon, Tina Seskis, Rosa Ribas et Sabine Hofmann, Bonnie Nadzam, Pia Petersen, Naomi Hirahara, Véronique Chalmet, Val McDermid, Mary Higgins Clark, Chantal Pelletier, Dorothy B.Hughes, Margaret Millar, Charlotte Armstrong…

On retrouve certains de ces noms dans le Top 15 des meilleurs polars 2015 :

Nombreuses ont donc été cette année encore les suggestions de lectures proposées par Action-Suspense. Avez-vous “trouvé votre bonheur” parmi tous ces titres qui m'ont paru de belle qualité, intéressants ou carrément passionnants ? Je le souhaite vraiment. Avez-vous, comme moi, fait de sympathiques découvertes d'auteurs ? C'est aussi mon vœu. Les bons vieux polars d'antan que j'évoque ponctuellement vous ont-ils attirés ? Ça me ferait grand plaisir, je ne vous le cache pas. L'univers du polar est plus que vaste et divers, alors profitons-en pour en lire toujours davantage.

 

Joyeux Noël 2015 aux lectrices et aux lecteurs de polars !

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22 décembre 2015 2 22 /12 /décembre /2015 06:30

Mme Moriguchi est enseignante depuis huit ans. Exigeante sur les principes, cette jeune femme n'est pas de celles copinant avec les élèves. Professeur de collège, Mme Moriguchi était la mère de la petite Manami, quatre ans. Elle s'en occupait seule, sans mari, le père étant atteint du Sida. Un mois avant la fin de l'année scolaire, Manami a été retrouvée noyée dans la piscine attenante à l'établissement. Tragique concours de circonstances, qui n'exonère pas sa mère d'une grande part de responsabilité. Elle démissionne de son poste dès la fin des cours, et a décidé de quitter l'enseignement. Ce n'est pas dû à un sentiment de culpabilité. Devant sa classe de 5eB, Mme Moriguchi accuse : “Manami n'est pas morte par accident. Quelqu'un de cette classe l'a tuée.” Elle ne nomme pas les deux élèves en question. Sachant que la Justice ne punirait pas vraiment un enfant de treize ans.

L'un des jeunes coupables (Shūya) mène des expériences scientifiques, non dénuées d'une dose de cruauté. Rien d'alarmant, estimait-on au collège, où l'on voyait en lui un élève modèle. Pourtant, c'est une de ses inventions qui tua Manami, même indirectement. Le second responsable (Naoki) est un élève assidu. Malgré ses efforts, il eut des résultats en dents de scie. Mme Moriguchi pense qu'il était trop choyé par sa mère. La version de l'accident restant la seule pour tout le monde, les meurtriers mineurs bénéficient d'une impunité assurée. Mais la mère de Manami mûrit sa vengeance.

C'est ensuite Mizuki, la déléguée de classe, qui relate dans une lettre à Mme Moriguchi les faits se produisant après son départ du collège. La classe est désormais en 4eB. Pour leur professeur principal, "Werther", dont c'est le premier poste, il s'agit de se montrer cool avec les élèves. Mais l'affaire Manami a laissé des traces. Naoki est absent, restant auprès de sa mère. Le fier Shūya est bientôt harcelé par les autres élèves de la classe. Il finit par se rebeller, mais la déléguée Mizuki est quelque peu éclaboussée par cet épisode. Elle en veut à "Werther" de n'avoir pas réglé avec fermeté la situation.

Grâce à une des sœurs aînées de Naoki, on a connaissance des carnets intimes de leur mère. Suite à la mort de la fillette, elle se montra ultra-protectrice envers son fils, qu'elle victimisait. Elle rejetait toutes les fautes sur Mme Moriguchi. Elle se refusait à admettre que Naoki se comportait tel ces "hikikomori", jeunes reclus se plaçant volontairement hors de la société. Traumatisé, son fils l'était : il semblait obsédé par le nettoyage… Le récit de Naoki confirme le plan criminel de Shūya, et les ratages qui s'ensuivirent. Shūya était le seul que l'on devait blâmer. Les tourments de conscience de Naoki le poussaient de plus en plus vers la paranoïa.

Satisfait de sa supériorité, d'esprit scientifique hérité de sa brillante mère, Shūya regarde les faits avec un certain cynisme. Pourtant, n'est-il pas issu d'un milieu familial instable ? Ses certitudes, il les étalent sur son site Internet. Son comportement, il n'y voit aucune raison d'éprouver des remords. D'ailleurs, commettre encore un crime et en envisager d'autres, pourquoi pas ? Mais, depuis son départ du collège, Mme Moriguchi n'a jamais cessé d'observer cette classe, où sévirent deux jeunes assassins…

Kanae Minato : Les assassins de la 5eB (Éd.Seuil, 2015)

Le principe est ici celui des "pièces du dossier" : plusieurs intervenants impliqués donnent leur version des faits. Ce qui exige une parfaite construction de l'histoire, afin que l'on puisse relier sans difficulté ces témoignages. C'est avec une magnifique habileté que la romancière utilise cette structure, qu'elle nous raconte l'approche du crime selon chacun des protagonistes. Une intrigue psychologique d'autant plus forte quand on sait que les Japonais exprime peu publiquement leurs sentiments. Avec froideur ou pragmatisme, ils analysent et agissent en pensant adopter la meilleure solution. En oubliant probablement que chaque être humain est différent, avec son propre ressenti, son parcours personnel.

L’Éducation est au centre de ce roman. Pas seulement du point de vue scolaire. Surtout, c'est l'idée de responsabiliser les futurs adultes dès l'adolescence qui est développée. Ce n'est pas seulement une question de repères sociétaux ou familiaux (bien que les parents, les mères, apparaissent plutôt maladroits dans cette histoire). Définir sa place dans la société, où l'on dont simplement respecter des règles basiques, est-ce insurmontable ? Le problème ne se pose sans doute pas uniquement au Japon. L'idée d'impunité, quels que soient les méfaits, n'est-elle pas universelle ? Un suspense psychologique d'une grande subtilité, qui ne se contente pas d'un aspect criminel.

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21 décembre 2015 1 21 /12 /décembre /2015 07:30

Après un début de carrière dans les hautes sphères des assurances, Ralph Bakchine dirige sa propre agence à Versailles. Âgé de trente-huit ans, il est marié à Édith. Ils ont depuis peu des jumelles. S'il est expérimenté, Ralph est aussi stressé à cause de soucis récents. Il va déconnecter en allant seul pêcher à la mouche dans le Doubs. Il s'installe pour deux semaines dans une auberge de Lomont, tout près de la frontière suisse. Panel de clients variés, tous étant attirés là par la pêche en rivière. Ralph apprécie le vieux M.Bourgin, et sa femme. Mais il y a un autre couple qu'il remarque davantage : Alexandre Bloch, un industriel sexagénaire chauve fier de sa réussite, et sa jeune épouse Nina, aux cheveux acajous, aux yeux verts et à la flagrante sensualité. Outre la notable différence d'âge, avec leur Jaguar rouge et leur doberman, ils ne passe pas inaperçus.

Alexandre Bloch ne tarde pas à sympathiser avec Ralph. Sans doute partagent-ils un même dynamisme, et une certaine lucidité sur la vie. Bien que de santé faiblissante, Bloch est assez provocateur. Ce qui explique son mariage avec une jeune femme comme Nina. Celle-ci cherche à exciter Ralph, que cela agace : “J'étais venu pour pêcher la truite et l'ombre, pas la morue”. S'il s'interroge sur son avenir familial, Ralph n'a pas l'intention de tromper Édith. “Je n'étais ni prude, ni froussard, ni impuissant. Cependant cette fille me faisait peur.” Il lui faut éviter de succomber aux avances à peine masquées de Nina, alors qu'il est là pour se désembrouiller l'esprit. D'autant qu'il pratique “le coup du soir” en compagnie de Bloch, la pêche en soirée juste à côté dans le Doubs. Pourtant, lui sera-t-il possible de résister longtemps à une femme telle que Nina ?

En Suisse, le village voisin de Pierrelégier est tout proche. Il arrive à Ralph d'y faire un détour, avec une pause au Café de la Poste. Le bistrot est tenu par la blonde Jeanne, vingt ans, et sa sœur. Jeanne ressemble plus à la tendre Édith, qu'à la voluptueuse Nina. Ralph sent une complicité non formulée avec la Suissesse. Mais il n'oublie pas son épouse, avec laquelle il faudra sûrement envisager un nouveau départ, une stabilité sur des bases plus familiales. Céder aux avances de Nina, ce n'est qu'une torride expérience sexuelle pour Ralph, qui espère ainsi que ça permettra de clore leur relation. Nuit d'amour, qu'un client de l'auberge a remarquée, ce qui ne sera pas sans conséquences. Car il va survenir un drame, un accident mortel que Ralph n'a ni causé, ni pu empêcher. Même s'il retourne auprès d'Édith peu après, l'affaire est loin d'être terminée pour lui…

Hervé Jaouen : Histoire d'ombres (Éd.Denoël, 1986)

S'il s'agit bien d'un roman noir, cette intrigue offrait d'abord l'occasion à Hervé Jaouen d'évoquer sa passion pour la pêche (à la mouche). Il y décrit autant les ustensiles que vont utiliser les protagonistes, que les techniques et les moments fiévreux vécus par les pêcheurs, de truites ou d'ombres dans le cas présent : “L'ombre tirait toujours, et plus il s'éloignait, plus j'avais l'impression que sa force augmentait. Je lui avais donné toute ma soie, et j'attaquais le backing. Soudain, l'ombre a cessé de tirer. Il s'est collé au fond. Un instant, j'ai cru qu'il s'était décroché, ma soie s'étant détendue. J'ai repris du fil, sans résistance : l'ombre remontait vers moi.” Ceci contribue fortement à l'intérêt de l'histoire, même si l'on n'est pas soi-même expert dans cette activité.

À l'époque de la publication de ce livre (1986), d'aucuns ont fait le parallèle avec certains titres de James Hadley Chase. C'est assez exact. Un trio de personnages centraux, le mari, la femme, et le troisième larron, rien de plus classique. Mais ils sont, comme chez J.H.Chase, placés dans un univers piégeux, faussement facile ou tranquille. Les nuances sont très subtiles : par exemple, s'il existe une part de cynisme chez le vieux et riche mari, l'homme n'est pas désagréable. Quant au héros-narrateur, il a suffisamment de soucis personnels pour ne pas s'enliser dans un adultère sans avenir. Nina représente la “femme fatale” dans toute sa splendeur, bien entendu. La mort plane autour de Ralph, pas seulement dans les eaux du Doubs. Entre noirceur et nature, un suspense de haute qualité.

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20 décembre 2015 7 20 /12 /décembre /2015 06:30

Joseph Britton est un Américain blanc de trente-deux ans séjournant en Europe : “Son trait physique le plus caractéristique était encore ses yeux, qu'il avait d'un bleu près pâle, presque incolore, et ronds comme des billes. Bien qu'ils fussent d'une belle couleur, il n'émanait d'eaux aucune sensibilité. Son teint pâle mais légèrement hâlé de blond à la peau transparente et parsemée de tâches de son avait une coloration verdâtre. Sa barbe blonde se voyait à peine.” Désargenté, Joe loue une chambre chez l'habitant à Palma de Majorque. Venant de Paris, il végète là depuis cinq mois, ne parlant pas un mot d'Espagnol. Il vit aux crochets de son amante du moment, Pamela Grabs, arrivée ici de son côté. Elle est originaire de Boston, comme quelques Américains louant des villas à Majorque. Dont Roger et Douglas, chez lesquels Joe et Pam ont passé la soirée, la veille.

Buveur de gin invétéré, Joe apprécie de pouvoir en absorber des quantités à peu de frais, dans ce pays. Moroses lendemains d'ivresse pour lui : “Sa gueule de bois se traduisait par quelques grimaces en guise de remords… C'était toujours la même chose après une cuite : on ne se rappelait de rien. Si on y parvenait, les quelques souvenirs qui venaient titiller votre cerveau ne vous procuraient que du désespoir. C'était insupportable. À la moindre réminiscence, on n'avait qu'une envie : se trancher la gorge.” Le gros problème de Joe, c'est qu'il ne sait plus trop ce qu'il fait s'il est en état éthylique : “D'habitude, quand je suis pété, je continue à me déplacer, à parler et à agir normalement. Seulement, je ne me rends compte de rien. J'ai des trous de mémoire. C'est l'absence totale.”

Lorsque le policier Sabater (des services secrets espagnols) interroge Joe, il ne peut lui raconter que des bribes anecdotiques de la journée précédente, très arrosée. N'ayant pas les moyens financiers de quitter l'île, la priorité serait de retrouver Pam. Joe croise Ramon, qui se dit avocat. C'est ce dernier qui l'aurait raccompagné à son logement quand Joe est revenu à Palma. Ramon lui offre un bon repas dans une auberge, avant que Joe ait affaire à une bohémienne de mauvais augure.

Joe retourne à Puerto de Pollensa, chez Roger et Douglas, espérant retrouver Pam et éclaircir ses souvenirs disparus. Susie et Nookie, couple qu'il a rencontré la veille lui apprennent qu'il y a eu meurtre. Et qu'il pourrait être suspect, ayant eu une vive altercation avec la victime. Le couple a peut-être un plan de fuite pour Joe, grâce à des contrebandiers pouvant l'amener à Tanger. Volant une voiture de touristes, l'Américain préfère retourner à Palma. Retrouvant Ramon, il doit d'abord démêler un problème marital avec deux prostituées bohémiennes. Faute d'argent, sans nouvelle de Pam, Joe doit-il compter sur Ramon, Susie et Nookie pour s'en sortir ?

Chester Himes : Un joli coup de lune (Points, 1989)

Ce roman de Chester Himes (1909-1984) fut publié en 1988 aux éditions Lieu Commun, puis réédité en poche chez Points l'année suivante. L'action se déroule en Espagne (encore franquiste), où l'auteur s'installa dès 1965 jusqu'à son décès. Si Chester Himes évoqua surtout les Noirs dans ses livres, ce sont ici des Américains blancs qui en sont les héros. Des gens de la bonne société de Boston, claquant leur argent sous le soleil espagnol. Un milieu auquel n'appartient pas Joe Britton, gigolo sans fortune ni grand avenir. Il est plongé dans une cascade de mésaventures, dues à sa mémoire défaillante (à cause de l'abus de gin). Une histoire agitée à souhaits.

Hormis l'intrigue, il faut souligner l'écriture de Chester Himes. Percutante, dans les scènes d'action ; impeccable, quant aux dialogues ; précise dans les descriptions. Exemple avec cette auberge où débarque Joe : “Près de l'entrée, des tonneaux de vin à robinets de bois s'entassaient jusqu'au plafond. Plus loin se trouvait le comptoir, devant des étagères remplies de bouteilles souillées de chiures de mouches. Au fond de la salle, des tables étaient occupées par des hommes au masque grave qui buvaient à longs traits solennels leur vin blanc. Il n'y avait aucune femme. La fumée des cigarettes conférait à l'air une certaine épaisseur. L'endroit paraissait incroyablement sale, la nourriture peu appétissante.” En quelques lignes, on est immédiatement dans l'ambiance du lieu.

Un roman bien moins connu que sa série avec Ed Cercueil et Fossoyeur Jones, mais qui mérite d'être lu ou relu.

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19 décembre 2015 6 19 /12 /décembre /2015 05:55

Quel célèbre personnage de fiction croise ces animaux lors de ses enquêtes : un rat géant de Sumatra (Le Vampire du Sussex), un chien terrier airedale (La crinière du lion), des chevaux (Flamme d'Argent), une mangouste (Le tordu), une sangsue (Le pince-nez en or), une vipère des marais, un babouin et un guépard (La bande tachetée), un bouledogue (Une étude en rouge), et plusieurs chiens au cours de ses investigations (Le chien des Baskerville). Bravo, il s'agit évidemment de Sherlock Holmes. (Merci au "Dictionnaire Sherlock Holmes" de Lucien-Jean Bord, Éd.Néo-Le Cherche Midi, 2008).

De nombreux titres de romans comportent des noms d’animaux. Mais ceux-ci ne figurent pas forcément dans l'histoire. Par exemple : "Soupe aux poulets" d’Ed McBain (1959, Un Mystère). Les flics du 87e sont menacés par une dingue voulant les faire sauter avec de la nitroglycérine. "Des collets pour les souris" de François Baincy (1972, Fleuve Noir) où de jolies infirmières sont étranglées en série. "La dame aux corbeaux" de Georges Tiffany (1970, Fleuve Noir) où une femme mûrissante a deux plaisirs dans la vie : séduire de jeunes étudiants étrangers, et nourrir les corbeaux près de chez elle. "Attention au barracuda" de Michel Lebrun (1963, Un Mystère) avec un requin des affaires qui se croit irrésistible auprès des femmes. "Les chiens sont lâchés" d’Adam Saint-Moore (1980, Fleuve Noir). Où de féroces dobermans assurent la sécurité nocturne d’un jeune héritier menacé, pendant que le flic privé saute sa sœur. "Attention au cheval bleu" de Ben Benson (1953, Un Mystère). Ici pas de mustang, mais une statuette de l’époque T’ang qu'un jeune brocanteur fauché propose à un milliardaire.

Citons encore : "Chiens écorchés" de G.J.Arnaud (1974, Fleuve Noir) où un voleur de chien alimente un trafic destiné aux laboratoires, et un vieillard gênant va s’égarer dans la nature. Du même auteur : "Un coup de chien" (1963, Fleuve Noir). Une enquête d'un flic besogneux sur des chiens empoisonnés dans un quartier. "La puce à l'oreille" de Michel Cousin (1963, Un Mystère). Le héros se sent si bien dans cette propriété, auprès de la femme qu’il aime, mais l’arrivée de la famille et d’amis va gâcher son plaisir. "Un chat pour client" d’Erle Stanley Gardner (1964, Un Mystère). Un matou s’adresse-t-il à l’avocat Perry Mason pour le défendre ? L’auteur évoqua souvent les animaux dans ses titres : "Le canari boiteux", "Le perroquet faux-témoin", "Le canard qui se noie", "Gare au gorille", "Les singes subtils", "L’hirondelle éplorée".

Le noir magazine L'INDIC n°23 est disponible (Bestiaire du polar)

Tant et tant de polars ont évoqué les animaux : Le chien jaune (G.Simenon), La rançon du chien (P.Highsmith), Le chien de Don Quichotte (Pia Petersen), Le chien de Montargis (Jean Amila), L’os et le chien (Jean Stuart), Les quatre vipères (P.Véry), Le singe et le tigre (R.Van Gulik), Le singe et le vampire (Rex Stout), L’oiseau de Quesada (M.J.Leygnac), Les ailes du corbeau (Ellis Peters), Le faucon va mourir (Harry Crews), Le tigre bleu (Claude Joste), Les dents du tigre (M.Leblanc), Sous l’œil des vautours (R.Vilard), Le voleur de poules(J.Carter), Le mystère de l’éléphant (Ellery Queen), Le renard et la digitale (Ellery Queen), La nuit du chat (Adam Saint-Moore), Le piège aux serpents (Adam Saint-Moore), Le loup de Matamoros (M.G.Braun), Des chevaux et des femmes (M.G.Braun), Les rats de Montsouris (Léo Malet), Halte aux crabes (Jean Mazarin) , Le chat, le bouleau et le petit Martin (Pierre-Martin Perreaut), La biche (Geneviève Manceron), Les cafards (Brice Pelman), Le pavé de l'ours (Roger Faller), Le mammouth a la peau dure (P.Salva), Isabelle et la bête (Dominique Arly)…

 

Le noir magazine L'Indic consacre son principal thème du n°23 à un "Bestiaire du polar" où l'on retrouvera bien d'autres romans autour des animaux. En vrac, on y rencontre Craig Johnson, un hommage à Jean-François Vilar, un excellent article de Jérôme Jukal sur Harry Crews, une flopée de rats, les corbeaux de Sébastien Rutès et le rouge-gorge de Laurence Biberfeld, ainsi que quelques titres choisis par des libraires. Sans oublier une rétrospective de Catherine Dô-Duc (Velda) sur les productions de Louis Feuillade, le Verdict des lecteurs de l'Indic sur des titres récents, quelques références musicales, et bien d'autres choses…

Pour rester en contact avec L'Indic, abonnez-vous ! En 2015, L'Indic est passé de 6€ à 7€, et de 40 à 48 pages (ce n'est pas de trop pour vous informer sur tout ce qui se passe dans l'univers polar). La périodicité a augmenté de 3 à 4 numéros par an.

Abonnement annuel : 4 numéros, 28 Euros (Frais de port offerts).

Paiement par chèque à l'ordre de : Fondu Au Noir - 2 rue Marcel Sembat - 44100 NANTES (n'oubliez pas de préciser votre adresse postale). On peut toujours commander d'anciens numéros.

Pour toute question : fonduaunoir44@gmail.com

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18 décembre 2015 5 18 /12 /décembre /2015 05:55

En Belgique, Léopold Develde est un artiste peintre bénéficiant d'une certaine notoriété. Il prépare une nouvelle exposition pour la galerie bruxelloise Pascal Berg, sur le thème des tarots. Ses sujets s'avèrent plutôt sinistres, proches du Fantastique, genre H.P.Lovecraft. Ce matin-là, Léopold est agressé chez lui par un inconnu masqué, qui massacre sa dernière série de toiles. Même s'il apprécie sa voisine du dessus, la veuve Jeanne Bogaert, pas question pour Léopold de lui faire des confidences sur ce fâcheux incident. Convoqué par la police, le peintre est reçu par Verhaeren, un drôle d'enquêteur. Un nommé Alexis Brigard a été assassiné à son domicile. Léopold ignore totalement qui est la victime.

Avec Verhaeren, ils se rendent sur le lieu du crime. Surprise : Alexis Brigard était un collectionneur possédant vingt-trois tableaux de Léopold. Comme chez l'artiste, toutes les toiles ont été saccagées par le criminel qui lui a tranché la gorge avec un couteau. Léopold évite de révéler à Verhaeren ce qui s'est passé dans son atelier. Mais le policier ne tarde pas à relancer le peintre, chez lui. Léopold sera obligé de montrer à l'enquêteur les dégâts sur ses toiles. Si Pascal Berg ne connaît pas non plus Brigard, son amie Élisabeth Goldberg semble avoir disparu depuis trois jours. Léopold se sait surveillé par Maréchal, l'adjoint de Verhaeren, mais aussi par une jeune homme inquiétant rôdant autour de lui.

Le peintre interroge Pascal Berg sur le cas Brigard. Pour lui, l'assassin est un fou : “Il n'a pas nécessairement détruit tes œuvres, il a détruit ces tableaux comme il l'aurait sans doute fait s'il y en avait eu d'autres.” Léopold n'en est franchement pas certain. Deux noms de clients attitrés, passionnés de ses tableaux, apparaissent : James Vandeputte et Fabrice Delrock. Le second semble absent de Bruxelles depuis quelques jours. Léopold prend contact avec James Vandeputte. Le soir même, il se rend sous une pluie battante à Rixenart. La demeure de son client, dans le genre manoir anglais hanté, lui apparaît aussi sinistre que ses propres tableaux. Ceux que possédaient Vandeputte ont été tailladés, et lui-même a été égorgé. Léopold fuit les lieux sans prévenir la police.

Bien vite informé, Verhaeren est en droit de considérer Léopold comme très suspect. Il juge malfaisante son œuvre : “Lorsque je dis que votre peinture est malfaisante, c'est que j'en suis convaincu… Vous savez parfaitement que vous êtes au centre de quelque chose qui vous dépasse, et qui dépasse aussi la police. Vous savez que vos tableaux jouent un rôle capital dans cette lamentable affaire...” L'exposition doit être annulée, ce qui est une catastrophe pour Pascal Berg. Dans les albums d'archives de celui-ci, Léopold découvre une piste. Parmi les photos, figurent celles d'un nommé Hervé Boon, passionné de l'univers pictural de Léopold. L'homme s'est suicidé voilà quinze mois…

Jean-Baptiste Baronian : Tableaux noirs (Éd.Clancier-Guénaud, 1984)

Ce roman fut initialement publié en 1984 aux Éd.Clancier-Guénaud sous le pseudonyme d'Alexandre Lous. En 2004, il est réédité avec la signature de Jean-Baptiste Baronian, Éd.Paperview "Collection Noire". Il se compose de quatre-vingt-une séquences, scènes courtes et intenses formant autant de chapitres.

Puisqu'on baigne dans une ambiance déjà assez troublante – voire morbide – l'intelligence de l'auteur consiste à ne pas rajouter de noirceur pesante. À l'inverse, on trouve ici une narration fluide et précise. Gros fumeur (de cigarettes Saint-Michel), Léopold est d'un naturel anxieux, tourmenté, ce qui explique ses toiles. Il sera réellement soupçonné par le policier Verhaeren (sans rapport avec le poète homonyme). De son côté, se sentant cible, il cherche qui et pourquoi on s'en prend à son œuvre, et à ses admirateurs. Probablement, il ne faut pas s'attendre à un “happy-end”, qui ferait contre-sens à l'histoire. Un captivant suspense, à redécouvrir.

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17 décembre 2015 4 17 /12 /décembre /2015 05:55

Natif de Clermont-Ferrand, âgé de trente-huit ans, le commissaire Patrick Furnon a mené une carrière de terrain. Il est depuis peu le patron de la PJ de Lyon, assisté de Patrick Etchevarry et d'une équipe expérimentée. Mis à part Christophe Écusson, jeune lieutenant de vingt-six ans, promu au poste de négociateur. En ce samedi 20 avril, Furnon est alerté du matin, quand se produit une prise d'otages sous le tunnel de Fourvière. En se faisant passer pour des flics, les membres d'un gang ont bloqué deux cent automobilistes, des bombes étant placées à l'entrée et à la sortie du tunnel. Quelques minutes plus tôt, une explosion dans un parking lyonnais était destinée à faire comprendre aux policiers que la bande en question ne plaisantait nullement. L'opération apparaît parfaitement préparée.

Le chef du gang se fait appeler "1", et ses complices sont aussi numérotés. Ils exigent une forte rançon, issue de la Banque de France. Une somme précise en billets usagés, preuve qu'ils sont bien renseignés. Le commissaire Furnon n'a pas tardé à réunir son groupe. Le préfet souhaite que son protégé Écusson soit chargé des négociations avec le gang. "1" se montre intraitable : il fixe des règles à impérativement respecter. Le lieutenant Écusson est rapidement dépassé par la situation. D'autant que "1" abat un otage, une vieille dame, pour que sa détermination ne fasse aucun doute. Furnon ne peut se permettre un assaut visant l'intérieur du tunnel. Un premier témoin lui offre une piste importante. La rançon réunie dans un court laps de temps, comme exigé, les sacs sont livrés au gang.

Le butin est évacué par un duo de comparses dans un hors-bord sur le fleuve, tandis que des véhicules sont prévus pour le gang du tunnel. Les policiers réalisent bien vite que le hors-bord était un leurre imaginé par "1". Journaliste à Lyon, assistée par le chevronné reporter Kamel, Chloé Jacquet a suivi les débuts de l'affaire. La formulation des ordres du chef de ce gang lui rappellent de mauvais souvenirs personnels. La jeune femme est sûre de l'identité de "1", et en avise le commissaire Furnon. En échange de son aide, elle aura l'exclusivité des infos. Un probable complice des braqueurs du tunnel est repéré, arrêté. Il existe une autre piste, du côté de joueurs de poker. Pour "1", l'opération est "presque" terminée. Furnon se demande ce que masque ce "presque", de la part du chef de gang. Même si la bande est en fuite, le commissaire n'a pas dit son dernier mot…

Éric Courtial : Tunnel (Éd.du Caïman, 2015)

L'essentiel du récit se concentre sur cette fatidique journée du samedi. Nous suivons donc heure par heure les développements de l'affaire. Ce qui, par des chapitres courts pour la plupart, donne un bon tempo à l'histoire. Quant à la structure de l'intrigue, elle est propre et correctement maîtrisée. L'idée de numérotation des membres du gang n'apporte pas tant d'innovation, mais pourquoi pas ?

Dès que l'on aborde ce roman, on comprend que l'auteur a traité son sujet à la manière d'un téléfilm ou d'un épisode de série-télé. C'est une méthode qui peut séduire, se voulant "visuelle". On imagine le commissaire Furnon, professionnel fiévreux dans son bureau, en contact avec toute l'armada gendarmesque et policière déployée, ainsi qu'avec le préfet. Si ce principe oblige à réduire la psychologie des personnages, les portraits restent clairs et suffisamment dessinés. Un sympathique petit polar, divertissant et rythmé.

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15 décembre 2015 2 15 /12 /décembre /2015 05:55
Sélection : les 15 meilleurs polars 2015

Chaque fin d'année, Action-Suspense essaie de faire la synthèse des meilleurs titres lus et chroniqués ici. Ce qui ne prétend absolument pas englober l'ensemble de la production polar de l'année. La diversité du suspense, du roman noir, et de toutes les intrigues du genre, est d'une grande richesse. On s'en réjouit. Quand on lit à peu près un roman tous les deux jours, soit plus de 180 nouveautés par an (y compris en format poche), n'en retenir que quinze pour une sélection sérieuse apparaît une mission impossible. Alors, on se remémore ceux qui vous ont les plus marqué par leurs qualités.

Faire des choix, c'est laisser de côté bon nombre de romanciers qui possèdent également un véritable talent. Aucun favoritisme, ce serait absurde. Quelques-uns ont, à juste titre, été récompensés par des Prix littéraires cette année, ou le seront assurément dans un proche avenir. C'est encore ne pas mettre en valeur des éditeurs actifs et inventifs qu'on aime. Peut-on affirmer sans se tromper que ces quinze titres-là seront appréciés de la totalité des lectrices et des lecteurs ? Non, probablement pas.

Ne retenir que des Coups de Cœur ? Certes, il y en aura cette fois huit : Ray Celestin, John Gregory Dunne, Simone Buchholz, Adam Langer, Kelly Braffet, Antonio Menna, Rosa Ribas & Sabine Hofmann, Marco Vichi. Pourtant, il y a des auteurs (sept autres) dont on se dit qu'ils méritent autant de figurer dans un “Top 15” des tout-meilleurs : Sara Gran, Clayton Lindemuth, Anne Bourrel, Alper Canigüz, Jacques Bablon, Barbara Abel, Gilles Schlesser. Quinze titres qui ont dominé parmi mes lectures de 2015.

Pour lire mes chroniques sur chacun, il suffira de cliquer sur la case correspondant à ces livres et auteurs.

En résumé, mes 15 meilleurs polars 2015 sont :

 

Ray Celestin : Carnaval (Le Cherche Midi)

Sara Gran : La ville des morts (Éd.Le Masque)

John Gregory Dunne : True confessions (Éd.Seuil)

Simone Buchholz : Quartier rouge (Black Piranha)

Adam Langer : Le contrat Salinger (Super 8 Éd.)

Kelly Braffet : Sauve-toi ! (Ed.Rouergue Noir)

Clayton Lindemuth : Une contrée paisible et froide (Éd.Seuil)

Anne Bourrel : Gran Madam's (La Manufacture de Livres)

Alper Canigüz : Une fleur en enfer (Mirobole Éditions)

Jacques Bablon : Trait bleu (Ed.Jigal)

Barbara Abel : L'innocence des bourreaux (Éd.Belfond)

Antonio Menna : L'étrange histoire de l'ours brun abattu dans les quartiers espagnols de Naples (Ed.Liana Levi)

Gilles Schlesser : Sale époque (Ed.Parigramme)

Rosa Ribas – Sabine Hofmann : La mort entre les lignes (Éd.Seuil)

Marco Vichi : Le commissaire Bordelli (Éd.Philippe Rey)

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