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6 février 2014 4 06 /02 /février /2014 17:23

Félicitations aux lauréats du Prix Mystère de la Critique 2014, qui sont :

 

Romain SLOCOMBE, Prix Mystère de la Critique pour son roman Première station avant l’abattoir (Le Seuil)

 

Emily St. JOHN MANDEL , Prix Mystère 2014 du Meilleur Roman Étranger, pour son roman  On ne joue pas avec la Mort(Rivages / Thriller)

Prix Mystère de la Critique 2014 : les vainqueurs

Le jury de ce 43e Prix Mystère était constitué de Mmes Christine FERNIOT, Jeanne GUYON, Cécile LECOULTRE, Marie-Caroline AUBERT, Corinne NAIDET  et Alexandra SCHWARTZBROD, et MM. Jean-Claude ALIZET, Olivier ANCEL, Hubert ARTUS, Jean-Baptiste BARONIAN, Philippe BLANCHET, Bernard CHAPPUIS, Dominique CHOQUET, Bruno CORTY, Bernard DAGUERRE, Hervé DELOUCHE, Jean-Pierre DIONNET, Christophe DUPUIS, François GUERIF, Jean-Paul GUERY, Jean-Marc LAHERRERE, Pierre LEBEDEL, Claude LE NOCHER, Paul MAUGENDRE, Claude MESPLEDE, Gérard MEUDAL, Yann PLOUGASTEL, Alain REGNAULT, Georges RIEBEN, Samuel SCHWIEGELHOFER, Jean-Louis TOUCHANT et Julien VEDRENNE.

La remise officielle du prix se fera prochainement en fonction des disponibilités des lauréats.

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6 février 2014 4 06 /02 /février /2014 05:55

Paris, mai 1947. En cet après-guerre, c'est Saint-Germain-des-Prés qui est au centre de la vie culturelle de la capitale. S'inspirant de Jean-Paul Sartre, depuis un an et demi, tout est ici “existentialiste”. Sans doute est-ce plus simplement un vent de liberté qui souffle sur la jeunesse de l'époque. Paul Baulay est journaliste quasi-débutant à Paris-Matin. Il a choisi la même voie que sa défunte mère, Camille. Il reste proche de la concierge Malou, qui l'a elevé, et surtout du commissaire Gardel. Aujourd'hui septuagénaire, le policier est à la retraite, mais il garde un œil sur l'actualité criminelle, et sur son petit-fils, Paul. Celui-ci vit avec Charlotte, comédienne et chanteuse. Ami d'un artiste complet, le musicien et écrivain Boris Vian, le jeune reporter fréquente la cave du Tabou.

Installé sous le bistrot du couple Guyonnet, ce club de jazz attire une bande de joyeux drilles, mais des clients plus select commence à venir. Toutefois, la bruyante fréquentation du Tabou déplaît à une partie du voisinage, qui pourrait pétitionner pour sa fermeture. Le club des concierges initié par Malou (Mme Jean, M.Albert, et M.Ferdinand, trop souvent absent) est partagé sur cet “existentialisme” qui envahit leur quartier. Par Paul, Malou sait que le Tabou n'est pas ce lieu orgiaque dénigré par les médias. Quand Jean-Paul Sartre est agressé dans la rue, il s'en sort bien. S'il souhaite qu'on garde le silence sur l'incident, il serait bon que la police alpague l'agresseur. Les autorités ne seraient pas fâchées qu'il s'agisse d'un communiste. Possible, puisque Sartre connaît quelques démêlés avec eux.

Peu après, un meurtre sanglant est commis dans une rue voisine. C'est le concierge Albert Latour qui trouve le corps du comédien Olivier d'Harcourt. Il a été massacré à coups de marteau, même objet avec lequel on a attaqué Sartre. La victime a laissé un message posthume : “J'ai toujours prévu que j'aurais une mort comme celle-ci”. En l'absence de son rédacteur en chef, Paul Baulay suit l'affaire, espérant que ce sera bon pour sa carrière. Il peut compter sur le commissaire Bartholet, ami et ex-adjoint du policier Gardel, pour de bonnes infos. Dans son premier article sur le meurtre, Paul en profite pour faire un peu de publicité pour le Tabou. Le reporter est bientôt convoqué chez lui par Sartre, devenant un de ses proches. Simone de Beauvoir sera prochainement de retour de voyage.

La police a établi un dossier précis concernant Olivier d'Harcourt. On peut se demander si ses mœurs ont un lien avec le crime. Un habitué du Tabou, le Major, peut être suspecté. Ce Loustalot, qui se dit dessinateur sur cravates, est plutôt un olibrius amateur de fêtes qu'un assassin. Le commissaire Bartholet se rend au Tabou, afin d'en renifler l'ambiance, interrogeant Anne-Marie Cazalis et Juliette Gréco, tenancières du club. De son côté, Paul Baulay cherche ses propres pistes dans ce milieu où il est plus à l'aise que Bartholet. Ce qui n'est certainement pas sans danger. D'autant que le tueur frappera encore...

Gilles Schlesser : Mortel Tabou (Éd.Parigramme, 2014)

C'est une remarquable reconstitution du climat d'après-guerre à Saint-Germain-des-Prés, que nous propose Gilles Schlesser. Pour lui, “l'existentialisme” étant le mot d'ordre de ces temps-là, il ne s'agit pas de juste citer quelques noms, mais bien de faire “exister” ces personnalités. Le Boris Vian du Tabou, bien sûr, mais aussi ses ennuis avec la justice en tant que traducteur de Vernon Sullivan. Même face à son ami Paul, il n'avoue toujours pas la paternité de “J'irai cracher sur vos tombes”. La rue Dauphine appartient à l'Histoire. On sait que, grâce à l'intendant de police M.de Sartine, elle fut la première rue parisienne à bénéficier de l'éclairage public. Bien que l'épopée du Tabou ait peu duré, c'est aussi un de ses repères historiques.

On retrouve la complexité de l’intelligentsia de ces années, en particulier autour de Sartre. Ce dernier résume en quelques mots les raisons pour lesquelles il est détesté par les communistes : “C'est très simple, Baulay, j'ai une clientèle, la jeunesse, des types comme vous. Et cette clientèle, ils veulent me la piquer. Le Parti a peur qu'elle se détourne du marxisme au profit de ma philosophie de la liberté. Alors, on me discrédite, on me calomnie...” On apprécie également le petit monde des concierges, si présent alors, qui fréquentent la loge de la sympathique Malou. Ce suspense s'inscrit dans la lignée du précédent titre de l'auteur, “La mort n'a pas d'amis” (2013), avec le fils de Camille Baulay et l'ombre protectrice de Gardel. Délicieusement rétro, et très vivant.

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4 février 2014 2 04 /02 /février /2014 05:55

Paris, au milieu des années 1990. Âgé de trente-cinq ans, Frédéric Léger a raté sa vie de couple avec Agnès. Une déprimante histoire de bébé. Elle et lui restent proches, mais avec une fêlure irréparable. Frédéric est correcteur pour une maison d'édition, la CTI. Sous la direction du quinquagénaire Vergegen, on y publie des livres illisibles sur les bienfaits du libéralisme décomplexé. Un jargon prétentieux au service d'idées fumeuses, dont le patron de la CTI se gargarise volontiers. Ce n'est pas l'agaçante secrétaire Mirabelle qui offrira un brin de culture supplémentaire à ces éditions. Frédéric compte parmi sa poignée d'amis Arnaud Straus, journaliste d'investigation. Celui-ci est un obsédé de la recrudescence des idées nazillonnes, qu'il traque au quotidien. Cinquante ans après la guerre, un microcosme passéiste les revendique de nouveau. Arnaud soupçonne les éditions CTI d'en faire partie.

Quelque peu immature, Frédéric n'a pas toujours les pieds sur terre. Quand l'éditeur lui confie les épreuves à corriger d'un manuscrit qu'il qualifie d'explosif, Frédéric n'y voit que du boulot fastidieux. Peu après, il remarque un drôle de duo dans son restaurant habituel. Il improvise une filature, qui va s'avérer malvenue. Frédéric est sévèrement cogné par les deux types. Après quelques soins, rentrant chez lui, il retrouve son appartement saccagé, et le dangereux duo. Ils ont l'air bien informés sur lui, Agnès et ses amis. Mieux vaut ne pas prendre à la légère leurs menaces, même un garçon aussi rêvasseur que Frédéric peut comprendre ça. Par hasard, restant discret, il va recroiser le chef du duo à la piscine, en compagnie d'une séduisante jeune femme que Frédéric a déjà précédemment aperçue.

Il apprend bientôt leur identité, car ils sont en contact avec les éditions CTI. Benoît Lagnaeg est informaticien. La jeune beauté se nomme Leïla Bassag. Frédéric n'ose avouer à M.Vergegen qu'il a égaré le manuscrit. Son patron lui donne les épreuves d'une nouvelle version du livre, nettement moins explosive, plus allusive. Frédéric se met au vert afin de faire les corrections de l'ouvrage, ainsi que d'un pavé d'Annette Balandrais qu'aurait dû corriger une copine. Bien qu'indigeste, un futur best-seller, ce roman-là (“Qui plus est, Annette Balandrais gérait son image de marque comme un coûteux parfum. Ce qui ne l'empêchait pas d'écrire comme une vache asthmatique”). Une fois la tâche terminée, le micmac n'étant pas résolu, Frédéric n'en a pas fini avec Lagnaeg et ses complices. Car il y a véritablement du complot dans l'air, autour des éditions CTI...

Claro : Les souffrances du jeune ver de terre (Babel Noir, 2014)

Notons d'abord qu'il s'agit du numéro 100 de la collection de poche Babel Noir. Symbole ou hasard, c'est un auteur français qui a été choisi. Romancier et traducteur d'écrivains prestigieux, actif dans le monde de l'édition, Claro publie depuis bon nombre d'années. Le titre initial de ce roman était “Éloge de la vache folle” (1996). Parodiant Goethe, “Les souffrances du jeune ver de terre” indique tout autant que l'histoire est habitée d'une bonne part d'humour.

Au centre du récit, ballotté par les péripéties ondoyantes, se trouve le brave Frédéric. Qui exerce le métier de correcteur, ce qui fut le cas de l'auteur. Ce personnage (on n'ose dire le héros) se considère tel une simple mite, insecte insignifiant dont on se débarrasse aisément. Au restaurant, “les entrées, comme partout ailleurs, sont variées. C'est à dire qu'on a le choix entre l'eufmaillot et l'harenpomaluile. Je conseille le second, même si une séance épilatoire ne lui ferait pas de mal. Quant aux plats du jour, on ferait mieux de les baptiser plus franchement plats de la veille, ou plats d'autrefois, ou encore plats de jadis, voire plats d'antan.” Tant d'autres extraits mériteraient d'être cités.

La tonalité enjouée serait déjà fort sympathique. On peut même parler d'un style inspiré, d'une écriture virevoltante. Des scènes plus profondes ou des passages oniriques arrivent en contrepoint, le sourire reprenant bientôt ses droits. Toutefois, ce n'est pas uniquement une comédie polar, car une certaine noirceur va finalement apparaître dans ce roman. Si l'on situe à peu près l'adversaire, reste à évaluer le rôle de chacun dans cette intrigue. Un roman qui allie belle écriture et suspense agité de bon aloi, ça offre un très bon moment de plaisir.

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3 février 2014 1 03 /02 /février /2014 05:55

Sur la côte basque, un hôpital militaire se trouve au cap de Saint-Augustin. Le personnel soignant inclut des civils, en particulier des internes en médecine. Âgé de vingt-sept ans, issu d'une famille aisée, Jean-Christophe d'Orgeix est de service ce jour-là. Un accidenté de la route gravement atteint a été soigné dans la journée. Il décède le soir-même, une mort probablement suspecte. Durant la nuit, alors qu'une violente tempête orageuse sévit sur les lieux, Jean-Christophe disparaît brusquement sans laisser de trace. Son collègue interne Tom Castille s'interroge. Dans la chambre de Jean-Christophe, il découvre un polo avec des traces de sang, et une grosse somme en liquide. Les gendarmes de Bayonne ont été prévenus par quelqu'un de l'extérieur. Le lieutenant Marc Bost dirige l'enquête. Cette nuit-là, dans la tourmente météo, il semblait impossible de quitter l'hôpital.

Tom Castille retrouve la voiture de son collègue chez un garagiste véreux. Il s'agissait bien de réparer les pneus du véhicule, crevés par un poignard. Si la famille de Jean-Christophe alerta la gendarmerie, c'est après avoir reçu un énigmatique message et une photo floue. Une image où figure le disparu, alors que la scène n'a jamais eu lieu. Pierre Bellanger, le troisième interne, est de retour à l'hôpital. Lui aussi se pose des question sur leur ami. Peu après, alors qu'il faisait son jogging dans les environs, Bellanger est victime d'un incident cardiaque mortel. Ne pouvant croire à une simple fatalité, Tom Castille analyse le sang de la victime. Par ailleurs, il s'intéresse aux paroles du vieil Émile Listo, un patient en psychiatrie. Ces locaux, autrefois propriété de l'ordre des Augustins, ont une histoire. À la bibliothèque, Tom découvre qu'une sorte de malédiction est liée à cet endroit.

Tom est devenu intime avec une belle quadragénaire des environs, femme fascinante qui paraît vivre hors du temps. L'interne dispose d'un nom, Raphaël Lamb. Il remonte la piste jusqu'à une maison d'Etchécoa, dans la région. Il se cache là un laboratoire bien équipé. Raphaël Lamb s'avérant menaçant, Tom réussit à fuir la maison. De retour à l'hôpital, il est agressé. Après avoir prévenu le gendarme Bost, ils reviennent en force à Etchécoa. On ne tarde pas à retrouver mort Lamb, certainement abattu au moment de la fuite de Tom. L'homme était un ancien médecin au passé trouble, radié quelques années plus tôt. On ne sait trop ce qu'est cette molécule S12, sur laquelle il faisait des expériences. Le tireur a laissé une empreinte sur l'arme ayant tué Lamb. Curieux indice pour le lieutenant Bost, car cette trace évoque l'affaire Anna Duvall, un cas judiciaire classé...

David-James Kennedy : Ressacs (Fleuve Éditions, 2014)

D'abord, précisons que David-James Kennedy, bien que d'origine Irlandaise, est un auteur français. Il s'agit de son premier roman. L'éditeur opte pour l'étiquette thriller. Disons plus simplement que c'est un très bon suspense, avec les meilleurs ingrédients. Les bâtiments fantomatiques d'un hôpital militaire, des disparitions et des morts suspectes, un médecin opiniâtre et un gendarme consciencieux enquêtant tous deux, de vieilles légendes et des activités clandestines, voilà de quoi alimenter une intrigue très réussie. Évacuons un très léger défaut : Tom a tendance à multiplier les légitimes questions qu'il se pose, alors que les formuler ainsi n'est pas indispensable. Laissons les faits se dérouler, c'est mieux. Petite maladresse sans conséquence, car ça ne nuit pas à l'intérêt de l'histoire, ni à son rythme.

L'auteur esquisse les portraits sans trop s'appesantir, une fois la place de chacun posée au sein du récit. Par exemple, la séduisante quadragénaire n'interviendra réellement qu'en son temps. Ou l'interne Pierre Bellanger, logiquement éliminé. Il a raison, puisque l'action donne bientôt le tempo du roman. Mystères et péripéties se succèdent sous les tempêtes côtières dans ces décors inquiétants, laissant présager de sombres secrets venus du passé. Une ambiance troublante fort justement restituée, pour un suspense très prenant. David-James Kennedy, un auteur à suivre.

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2 février 2014 7 02 /02 /février /2014 05:55

Il y a quarante ans, les éditions Eurédif publiaient une mémorable série d'aventures dans leur collection Diane, des romans signés Ugo Solenza. De 1974 à 1976, paraissent quinze épisodes de la vie mouvementée de Marion, une jeune Irlandaise du 18e siècle. Il s'agit d'intrigues riches en péripéties, à la fois historiques et érotiques. Le contexte conflictuel entre la Grande-Bretagne et l'Irlande sert de toile de fond à ces récits, avec la violence qui régnait en ces temps-là. Rebelles irlandais et aristocrates anglais s'opposent autant par des faits guerriers qu'en se tendant divers pièges sournois. Les révoltés sont souvent mis en prison, risquant l'exécution. Séduisante jeune femme, Marion est une bisexuelle avérée. Les scènes sexuelles sont évocatrices, comme celles où elle est maltraitée, celles-ci étant récurrentes. Romans d'action, avec leur part d'érotisme, ces livres constituent finalement une épopée entraînante, agitée à souhaits, très agréable à lire.

En réalité, nous savons qu'Ugo Solenza fut un des pseudonymes du grand romancier populaire Georges-Jean Arnaud. Des histoires plus solides qu'on pourrait l'imaginer. Pour le vérifier, survolons les quinze épisodes de cette série...

Ugo Solenza : les 15 aventures de Marion l'Irlandaise (G.J.Arnaud)

Née en 1740 dans une Irlande ravagée par la famine, Marion Galavay fut tôt orpheline. Elle a été recueillie par un jeune garçon, Stephen O'Coney. Il fut son compagnon durant de longues années, jusqu'à ce que la vie les sépare suite à un drame. Marion ayant été violée par un fils de lord, Stephen châtia ce dernier. Devenue la compagne forcée d'un bohémien nommé Murphy, Marion connaît la misère, la faim, le danger. Elle s'habite en garçon pour être moins en péril. Jusqu'au jour où, à Dublin, Murphy la vend à des lords débauchés qui la prennent pour un adolescent. Trompés par l'aspect de Marion, le trio de jeunes lords lui font subir d'odieux sévices. Elle s'échappe, non sans avoir défiguré lord Killin. Celui-ci va la poursuivre de sa vengeance avec une terrible obstination. (“Marion”).

Seule dans Dublin, elle va croiser Stephen, qui reste dans une certaine clandestinité, car il est devenu un chef rebelle catholique. Malgré ses précautions, il risque d'être démasqué, et condamné à mort. Marion n'a eu d'autre choix que le rôle de fille galante, entretenue par un bourgeois de la ville. Lord Killin et son intendant, Flamy, utilisent une servante d'auberge, June, pour tendre un piège à Marion. Les deux jeunes femmes sont obligées de participer à une orgie bestiale. Elle réussissent néanmoins à s'enfuir. Grâce au au cocher Primross, s'avérant un père de substitution pour Marion, elles peuvent se cacher. Marion se fait aider par Gussie, chef d'une bande d'adolescents miséreux, afin de faire évader Stephen. Mais rien ne va fonctionner comme prévu, Marion et Primross étant les seuls à s'en sortir par miracle. (“Marion de Dublin”).

Marion retrouve un des trois lords l'ayant si cruellement maltraitée naguère. Lord Sidmoun n'a rien d'un monstre. Il éprouve de tels remords qu'il accueille Marion son son toit, supporte ses caprices et ses frasques, toutes ces avanies car il est tombé amoureux d'elle. Lord Killin soudoie l'entourage de Marion, afin de l'attirer dans un nouveau piège vengeur. Lord Sidmoun et le cocher Primross la tirent des griffes de son tourmenteur, blessant lord Killin afin qu'il ne puisse plus tenir une épée (“Marion la proscrite”).

Marion accepte d'épouser lord Daniel Sidmoun, à condition que le mariage ne soit pas consommé. Entre-temps, Stephen O'Coney a été officiellement exécuté. En réalité, Flamy est intervenu, pour que le condamné entre au service de lord Killin. Pensant son ami mort, Marion finit par vivre une vie de couple normale avec son mari, même si elle n'est guère appréciée de la gentry irlandaise. Stephen ne tardera pas à reprendre sa vie de révolté. (“Lady Marion”).

Maintenant qu'elle est comtesse de Harrigan, lord Killin doit se montrer plus rusé encore pour atteindre Marion. Il utilise la servante June et le bohémien Murphy pour organiser un guet-apens. Des bandits s'emparent de Marion et de sa jeune chambrière Mary. Ils vont réclamer une rançon de cent mille livres. La fortune du mari n'y suffirait pas, et lord Simoun ne peut pas compter sur l'aide de son oncle. En effet, lord Justice déteste la jeune femme, et a toujours désapprouvé cette mésalliance. Lord Killin l'influence, faisant croire à un plan de Marion et Stephen pour ruiner leur famille. À la tête de sa troupe de rebelle, c'est Stephen O'Coney qui parvient à sauver son amie (“Une rançon pour Marion”).

Le jeune femme est maintenant prête à partager la vie aventureuse de Stephen. Celui-ci a accumulé un petit trésor, afin de mener de futures actions contre les occupants anglais. En attendant, le coupe s'installe dans une fermette au bord du Shannon. Une vie effacée et terne pour l'intrépide Marion. Le cocher Primross retrouvera la jeune femme, après de longues recherches. Elle ne tient pas à revenir auprès de son mari (“Marion l'infidèle”).

Stephen a décidé de s'emparer du trésor de guerre, un million de livres, que transporte l'Imperious, navire ancré devant le port de Limerick. Il charge Marion de séduire Cornélius Ripley, le capitaine du bateau. Bien qu'étant connu pour sa dureté, Ripley est séduit par la belle Marion. Il l'invite à son bord dans le plus grand secret. Les rebelles en ont profité pour s'introduire sur le navire, afin de s'en emparer. Marion et ses amis ignoraient que lord Sidmoun était troisième lieutenant sur ce bateau. La situation évoluera de façon plus compliquée que prévu (“Marion galante”).

Ugo Solenza : les 15 aventures de Marion l'Irlandaise (G.J.Arnaud)

Le mari de Marion est accusé d'avoir déserté, en quittant l'Imperious où il était officier. Sa femme s'acharne à le défendre, à lui éviter la potence. Devenue une personnalité de la haute société londonienne, elle obtient la protection du vieux duc d'Armagh. Manœuvrant avec audace et courage, Marion oblige le principal accusateur à se rétracter. Lord Sidmoun est heureusement disculpé. Mais déjà Marion souhaite retourner en Irlande, afin de retrouver la trace de son cher Stephen (“Marion des brumes”).

Sur le bateau vers l'Irlande, Marion fait la connaissance d'un Français, Lionel Degreves. Cet homme la suit depuis Londres. Il lui révèle qu'il est chargé d'une mission auprès de Stephen O'Coney, le Rebelle, par le roi de France. Marion et son nouvel amant Degreves recherchent leur ami. À la suite d'une défaite, Stephen s'est réfugié dans un village de naufrageurs, dont il partage les activités coupables. Plein d'amertume, il ne paraît plus croire aux espoirs du peuple irlandais. Il est accompagné de Cathy, ex-religieuse que des Protestants ont martyrisée. Stephen se laisse convaincre de reprendre la lutte, avec le soutien de prêtres clandestins et de volontaires. Il ne veut pas quitter son île afin d'aller plaider sa cause devant le roi de France. Par contre, Marion accepte d'être l'ambassadrice de cette cause (“Marion d'Irlande”).

Marion espère convaincre Louis XV d'intervenir militairement en Irlande, afin d'en chasser les Anglais. Le bohémien Murphy est désormais employé comme agent par l'Amirauté anglaise. Il est chargé de discréditer Marion, la faisant d'abord placer dans un lazaret sous prétexte de contamination. Comme elle déjoue tous ses pièges, Murphy finit par l'enlever avec la complicité d'un gitan, Zephaïre. Ayant enduré d'odieux sévices, Mario s'évade et trouve refuge auprès de son amie intime, la comtesse Mélanie de Serres. Ses exploits font grand bruit à Versailles (“Perverse Marion”).

Marion n'a pas tardé à séduire le roi de France. Qu'elle devienne la maîtresse de Louis XV ne peut que fortement déplaire à la Pompadour. Dom Rabast, un Jésuite équivoque et intriguant envoyé par Rome, se propose d'intervenir dans cette situation. Malgré tout, Marion est bientôt contrainte de fuir la France pour échapper aux manigances de Mme de Pompadour. Accompagnée de Degreves et de Dom Rabast, Marion est de retour en Irlande à une époque critique. Bon nombre de rebelles, dont Stephen, ont été emprisonnés ou tués. Profitant de la confusion, des bandes organisées de brigands (les Rapparees) ont mis le sud de l'Irlande à feu et à sang. Le domaine appartenant à Marion et à son mari a été attaqué, laissant lord Sidmoun mortellement blessé. Marion s'aperçoit qu'elle aurait dû davantage se méfier de Dom Rabast (“Complot pour Marion” et “Un roi pour Marion”).

Avec ses complices Mary et Cathy, Marion s'est réfugiée dans le village de Galgo. Ici vivent d'anciens lépreux, des estropiés, des monstres. Lord Justice, le détestable oncle du mari de Marion, est retenu prisonnier à Galgo. Espérant le retrouver, lord Killin kidnappe et torture le cocher Primross, ami de Marion. Au village, les vieux décident qu'il faut se mettre sous la protection d'un trio de sorcières. Ce qui promet à Marion des aventures amoureuses particulières. De retour à la civilisation, Marion est encore la proie de lord Killin, mais le vieux duc d'Armagh intervient en sa faveur. De son côté, Stephen a obtenu de l'aide d'un certain Heran de Depardieu pour s'évader, et quitter l'Irlande. Le couple se retrouve, mais l'avenir s'annonce sombre pour eux (“Les démons de Marion”).

Stephen et Marion se sont installés dans une petite maison du port de Killorgin. Assisté par le mousse Olier, Stephen y mène une vie de pêcheur. Marion s'interroge sur ce que sont devenus les biens de son défunt mari : “Tout ce qu'elle savait, c'est que son beau domaine de Harrigan, confisqué par la justice, avait été vendu mais elle ignorait à qui. En retrouvant Stephen O'Coney, elle avait désormais tout perdu.” Pourtant, de nouvelles aventures périlleuses attendent encore le couple, toujours traqués par leurs ennemis. Cet épisode, “Marion des mers”, et le suivant, “La gloire de Marion”, concluent cette saga.

Ce survol est basé sur les résumés, ici revus et corrigés, figurant en préambule de chaque roman de la série Marion.

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1 février 2014 6 01 /02 /février /2014 05:55

Jérémie Guez fait partie de ces jeunes auteurs, dont la blogosphère a vite compris le talent. Il a rencontré le succès avec “Paris la nuit”, puis “Balancé dans les cordes” qui a reçu le prix SNCF du polar en 2013. Le troisième volet de son triptyque sur Paris et sa banlieue, “Du vide plein les yeux”, a été publié à l'automne 2013 aux Éditions La Tengo. Ses deux premiers romans sont en cours d’adaptation cinématographique.

Heureuse surprise, Jérémie Guez va figurer au catalogue des Éditions 10-18 Grands détectives, dès le 3 avril 2014, avec “Le dernier tigre rouge” :

« Mars 1946. L’acheminement des troupes françaises vers l’Indochine s’accélère. Tous les navires disponibles sont chargés d’amener les militaires français vers l’Asie du Sud-Est pour reprendre cette zone annexée par les Japonais pendant la Seconde Guerre mondiale. Parmi les premiers partants : les régiments de la Légion étrangère. Jamais, depuis la création de ce corps d’exception, la Légion n’a été composée d’un ensemble si hétérogène : anciens nazis, résistants de tous les pays d’Europe et mercenaires du monde entier. On y trouve aussi bien des blancs-becs formés à la hâte à Sidi Bel-Abbès que des vétérans, des professionnels de la guerre qui ont combattu aux quatre coins du monde…

Encore meurtri par la mort de sa femme enceinte et par son expérience de résistant, Charles Bareuil ne peut pas reconstruire sa vie en France. Il cherche le combat pour oublier sa lâcheté et son manque d’engagement des premières heures. Charles s’engage donc pour la guerre d’Indochine au sein du 3e Régiment étranger de la Légion. Mais cette guerre absurde va rapidement devenir une guerre personnelle pour Charles, lorsqu’il décide de mener son enquête sur un mystérieux tireur d’élite servant derrière les lignes ennemies… qu’il soupçonne d’être un ancien camarade passé du côté Viêt-minh...»

Jérémie Guez publie chez 10-18 “Le dernier tigre rouge” (avril 2014)

Jérémie Guez répond aux questions d'Hannah Assouline, pour 10-18 :

Après trois romans noirs sur Paris et sa banlieue, vous vous lancez dans le polar historique. Pouvez-vous nous dire pourquoi avoir choisi l’Indochine ?

Parce que c’est un formidable théâtre dramatique, un conflit qui brasse énormément de choses. Tout d’abord la grande Histoire, en étant une des premières guerres de décolonisation, un affrontement d’une complexité inouïe avec une dimension presque fraternelle entre ceux qui s’opposent. Derrière ça, il y a évidemment le destin d’hommes, emportés par ce souffle, qui débarquent à l’autre bout de la planète, dans un pays qui ne ressemble à rien de ce qu’ils connaissent, pour faire la guerre. Une terre dont ils vont souvent tomber amoureux... Je me suis intéressé en particulier au sort des légionnaires qui se sont retrouvés là-bas et qui ont combattu pour la France.

Charles Bareuil, le personnage central de votre roman, est un légionnaire. Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur lui ?

Charles Bareuil est un ancien résistant qui culpabilise de ne pas avoir lutté plus tôt contre les Allemands. Il a quitté la France pour la Yougoslavie en suivant la femme qu’il aimait. Mais elle a été tuée là-bas par les oustachis. Bareuil a donc été rattrapé par la barbarie nazie et, depuis, porte en lui la responsabilité de la mort de cette femme. La guerre est devenue son métier. Aussi, pour fuir ses démons, il décide de s’engager pour l’Indochine plutôt que de reprendre une vie normale après la Libération. Il entre dans la Légion ; s’il y trouve d’anciens résistants, il doit aussi apprendre à pardonner puisqu’il est amené à se battre aux côtés de ceux qui étaient ses ennemis hier...

Vous rejoignez la famille des « Grands Détectives ». Est-ce un choix de votre part ? Une envie ?

« Grands Détectives », j’ai grandi avec. J’admire beaucoup d’auteurs du catalogue, leur sens de la narration, le plaisir de découvrir des personnages dans un contexte historique très particulier... Pour moi, Akounine, c’est un conteur de génie, un auteur qui joue avec vos nerfs comme personne et possède en plus de ça une formidable puissance poétique. Ça rejoint complètement la conception que je me fais de la littérature populaire, accessible à tous et de grande qualité. Rejoindre cette équipe, c’est d’abord un honneur, ensuite l’accomplissement d’un rêve de gosse !

© Hannah Assouline – Ed.10/18.

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31 janvier 2014 5 31 /01 /janvier /2014 05:55
Lyon - Quais du Polar - rendez-vous du 4 au 6 avril 2014

10e édition du festival Quais du Polar, rendez-vous du 4 au 6 avril 2014. Sont annoncés plus de 70 auteurs de treize nationalités, des auteurs de romans, jeunesse, bande dessinée. Aux côtés des célèbres James Ellroy (USA), Camilla Läckberg (Suède) et George Pelecanos (USA), le festival reviendra sur dix ans de littérature avec ceux qui ont marqué le genre et les dernières éditions de l’évènement : R.J. Ellory (GB), Deon Meyer (Afrique du Sud), Craig Johnson (USA), Tim Willocks (GB), Victor Del Arbol (Espagne), Thomas H. Cook (USA), Donato Carrisi (Italie), etc. Ces dernières années, le polar s'est ouvert à des pays nouveaux, avec des auteurs tels que : Liad Shoham (Israël), Alfredo Noriega (Équateur), Zygmunt Miłoszewski (Pologne), Heinrich Steinfest (Autriche), Stuart Neville (Irlande), Paul Colize (Belgique), Rafael Reig (Espagne), Lauren Beukes (Afrique du Sud), Asa Larsson (Suède), Cathi Unsworth (GB), Bruce Holbert (USA), Warren Ellis (GB), Ace Atkins (USA)…

Quais du Polar mettra également en avant les auteurs français avec un panel riche et éclectique, écrivains confirmés et nouveaux talents :

Franck Thilliez, Caryl Férey, Antonin Varenne, Marin Ledun, Marcus Malte, DOA, Didier Daeninckx, Hervé Le Corre, Jean-Bernard Pouy, Dominique Sylvain, Serge Quadruppani, Olivier Truc, Romain Slocombe, Patrick Raynal, Karine Giebel, Sandrine Collette, Jérémie Guez, Ian Manook, Alexis Ragougneau, Emmanuel Grand, Laurent Guillaume...

(Pour les noms en bleu, cliquez sur le lien avec mes chroniques)

Ces auteurs participeront aux nombreuses conférences et tables rondes au Palais du Commerce, à l’Hôtel de Ville, à l’Opéra et dans de nombreux lieux associés de la Ville. Plus de quarante-cinq rendez-vous et séances de dédicaces pour favoriser les moments de rencontres et de partage avec le public tout au long du week-end. Les Éditions Points (Le Seuil) publieront un recueil de nouvelles inédites des neuf lauréats du Prix Quais du polar-20 minutes (DOA, Franck Thilliez, François Boulay, Marcus Malte, Caryl Férey, Antoine Chainas, Serge Quadruppani, Antonin Varenne, Olivier Truc).

Lyon - Quais du Polar - rendez-vous du 4 au 6 avril 2014

La série TV est intimement liée au genre polar. De nombreuses séries à succès sont policières et jouent avec le suspense et les rebondissements, de nombreux scénaristes de séries TV sont auteurs de romans noirs. Aujourd’hui certains jeunes auteurs n’hésitent plus à dire qu’elles les influencent dans leur écriture. En association avec ARTE et la SCELF, Quais du Polar développe cette année une programmation sur ce thème. L’occasion de mettre à l’honneur certains invités, comme George Pelecanos, scénariste de séries cultes «The Wire» et «Treme», et également de diffuser de séries inédites, d'inviter des scénaristes et de programmer des tables rondes spécifiques…

Les dix meilleurs films des dix dernières années. En collaboration avec les cinémas Pathé et Comœdia, la semaine en amont du festival, Quais du Polar propose une sélection des dix meilleurs polars de la dernière décennie. En partenariat avec un support média national, le programme est parrainé et présenté par une personnalité du monde du cinéma. Week-end de films noirs à l’Institut Lumière : Quais du Polar poursuit sa collaboration avec l’Institut Lumière par une carte blanche donnée aux auteurs invités du festival qui programment et commentent leur film noir fétiche, que ce soit un film adapté d’un de leurs livres ou un film qui a compté dans leur carrière d’écrivain.

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30 janvier 2014 4 30 /01 /janvier /2014 05:55

Eddie Grist est natif de Stroma, une île au large de la côte nord de l’Écosse, dans le détroit du Pentland Firth. Il est le fils de Roy Grist, contremaître de la distillerie locale et maire de l'île. Eddie fut employé dans l'entreprise de son père, avant de quitter la région. Pendant treize ans, il a été policier à Inverness, poste qu'il a quitté depuis un mois. Ses relations sont restées difficiles avec son père, qui s'est toujours montré dur avec ses trois enfants. Le frère et la sœur d'Eddie n'ont plus guère de contacts non plus avec leurs parents. Roy est de plus en plus amer. Il sait qu'on ne le respecte plus tellement en tant que maire. D'autant qu'un projet qu'il approuve est plutôt contesté ici. Et si son épouse Sarah fait preuve de froideur depuis longtemps, ça ne s'arrange pas depuis le retour annoncé d'Eddie. Le seul qui reste fidèle à Roy Grist, c'est son ami le prêtre Graham Linley.

C'est afin de reprendre la boutique de souvenirs de son oncle Charlie O'Keefe, qu'Eddie a accepté de revenir à Stroma. Il a encore deux amis d'enfance sur l'île, Dan et Harry. Il peut aussi compter sur le nonagénaire Samuel Docherty, autrefois maire de Stroma. Bien qu'âgé, il reste lucide et vaillant. Parmi les amis d'Eddie, il y a surtout Jack Irvine, ancien instituteur et adversaire de son père pour la mairie. C'est chez Jack et son épouse Mallory que logera Eddie, non pas au pub comme a pu le penser Roy. Dès le soir de son arrivée, l'ex-policier est confronté à un incident. Des ouvriers ont découvert un squelette sur un chantier. Si la Dr Ellen Pleskie se charge des ossements, il faut prévenir les flics de Wick, sur le continent. Eddie, Roy et les témoins débarquent en pleine nuit au commissariat.

C'est l'ancien supérieur d'Eddie qui dirige depuis peu la police locale. L'enquête est menée par l'inspectrice Moira Holm. Originaire de Stroma, elle fut l'amour de jeunesse d'Eddie. Avec la bénédiction de Roy et du père Linley, elle quitta l'île il y a vingt ans pour épouser un autre homme. Divorcée, elle est mère de deux enfants. La police scientifique trouve peu d'indice sur le site où reposait le squelette, à part une croix religieuse. Une affaire qui intéresse le journaliste Gus Grimby, que Roy Grist connaît. Une semaine plus tard, le mort est identifié. Ce Murdoch Durhan fut autrefois prêtre à Wick, durant les années soixante. Moira ne trouve guère de renseignements dans les archives du diocèse. C'est sur l'île qu'elle pourrait en dénicher. Le père Linley, Roy et Sarah ne voient pas d'un bon œil le retour de Moira. Eddie n'est pas censé suivre l'enquête. Mais ça le rapproche de Moira, qui aura probablement besoin de son aide...

Guillaume Audru : L'île des hommes déchus (Éd.du Caïman, 2013)

Énigmes en forme de huis-clos sur des terres assez isolées, les ambiances insulaires sont propices aux romans de mystère, comme en témoignent de multiples histoires policières situées dans des îles. Entre population locale, la plupart se connaissent, et un événement ne passe jamais inaperçu. L'attachement des îliens à leur sol natal n'est pas un vain mot. Encore faut-il éviter de tomber dans la mauvaise caricature, restituer un climat crédible, traduire ce genre de réalités. Guillaume Audru y parvient de belle manière. En présentant les antagonismes existant fatalement dans un groupe d'habitants, pas tous amicaux. En suggérant d'anciens secrets, dont l'ombre plane longtemps après sur ces lieux.

Bien sûr, Eddie Grist figure au centre de l'intrigue. Mais l'auteur choisit de faire raconter les faits par plusieurs témoins, chacun s'exprimant à la première personne. Si le procédé n'est pas neuf, il permet d'ajouter une importante part psychologique au récit. L'amertume inquiète des uns, l'obstination d'autres à démasquer la vérité, ça transparaît d'autant plus fortement grâce à cette approche incluant les sentiments intimes. Autre atout, même si le sujet reste sombre, cette polyphonie narrative apporte une fluidité certaine à l'histoire. Le lecteur partage donc ainsi le vécu des protagonistes. Voilà un premier roman convaincant, qui mérite d'être apprécié par un large public.

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