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5 novembre 2014 3 05 /11 /novembre /2014 05:55

Les Jensen forment une famille genevoise aisée. Paul et Iris, les parents, ont quarante et trente-sept ans. La fille Lou et le fils Stanislas sont âgés de quatorze et neuf ans. Le père fait carrière dans la finance. La mère se remet oisivement de certains problèmes de santé. L'adolescente Lou entretient un esprit rebelle et possède déjà un corps de petite femme. Très intelligent, le jeune Stanislas apparaît assez malingre pour son âge, ainsi que plutôt craintif. Paul est un homme athlétique. Iris espère dégager encore le charme de la maturité. Ont-ils besoin de vacances exotiques tous quatre ensemble ? Iris estime que c'est le cas, et réserve un séjour dans l'île de Nomad Island, du côté de l'Océan Indien.

Après “vingt heures de carlingues, de salles d'attente, de lumières artificielles, de sons ouatés, d'air frelaté”, le long trajet s'achève sur le petit aéroport de l'île volcanique. Où un personnage unisexe arrive en retard pour les prendre en charge. Pour rejoindre le Resort, ils vivent un parcours quelque peu agité. Le résultat en vaut la peine : de leur bungalow au crépuscule, c'est un panorama magnifique qui s'offre aux Suisses. Le séduisant Mike explique à la famille Jensen quelques règles de la vie sur place. C'est à dire dans l'enceinte étendue du domaine dont les Résidents sont priés de ne pas sortir. Bien qu'un peu directif, Iris trouve ce beau Mike à son goût. Sa fille Lou se dévirginiserait volontiers avec lui.

Le premier jogging intensif de Paul le mène jusqu'à la clôture du domaine, avec un retour plus harassant. Stanislas et ses nouveaux copains Charlotte et Hugo ne se sentent guère d'affinités avec cette Denise qui leur enseigne la plongée de base. Au beach-volley, Lou se fait vaguement des amies parmi les filles de son âge. Iris suscite la curiosité des autres Résidentes en testant le Little Market du Resort. Le Centre de Bien-être lui conviendrait sans doute davantage. Les Jensen sont conviés par Mike à un pot de bienvenue au Club. Rien d'antipathique, mais l'ambiance reste peu excitante pour Paul, qui boit trop. Tous ces gens en blanc semblent conditionnés, oubliant qu'ils sont dans un décor paradisiaque.

Les Jensen ont, comme les autres, perdu la notion des jours, du temps qui passe. Seuls Stan et ses deux amis, se réfugiant dans un Éden secret, en sont conscients. Si sa femme et sa fille sont ensorcelées par cette vie enchanteresse, Paul et son fils conservent encore une lucidité. Malgré les drones survolant l'île, Paul se munit d'une combinaison néoprène et d'un fusil de chasse sous-marine pour explorer les possibilités de fuir. Au risque de croiser d'hostiles sauriens. Stan, Charlotte et Hugo tentent une voie souterraine. Alors que les forces invisibles de l'île se rapprochent, Paul et les enfants ne peuvent compter que sur eux-mêmes pour s'évader…

Joseph Incardona : Aller simple pour Nomad Island (Seuil, 2014)

C'est une histoire extrêmement troublante que nous raconte Joseph Incardona. Un sombre roman d'aventures, puisque les péripéties s'y succèdent sur un tempo soutenu. On se dit qu'on va sourire des déboires de cette petite famille en vacances. Pourtant non, même si pointe parfois une certaine drôlerie, on comprend très vite dans quel guêpier ils se sont fourrés. Dans la réalité déjà, les clubs de vacances exotiques prennent en main les loisirs des touristes, qui ensuite se déclareront ravis de n'avoir eu qu'à se laisser vivre. Ici, on peut craindre l'assujettissement de ceux qui posent le pied sur Nomad Island.

Face à l'envoûtement, les quatre membres de la famille réagissent différemment. Chacun sa psychologie personnelle (peut-être ambiguë) au gré des évènements : voilà ce qui fait la force du récit. Joseph Incardona fait partie de ces romanciers qui “écrivent”, peaufinant les nuances des intrigues. Sommes-nous tellement pressés d'aller au Paradis, d'y mener une existence idéalisée ? Qu'on ne cherche pas une stricte morale, l'auteur n'est pas un donneur de leçons. Il crée une ambiance qui fait penser aux séries télévisées d'antan, “L'Île fantastique” et “Le Prisonnier”. Laissons-nous séduire par ce bon scénario, à défaut d'apprécier le climat de cette île de malheur.

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3 novembre 2014 1 03 /11 /novembre /2014 05:55

Quand se tient le procès de Jean Chardin, il est âgé de trente-neuf ans. Homme costaud, obèse et mollasson, il est accusé de viol sur mineure commis trois ans plus tôt. Isabelle Delcourt, sa victime, avait seize ans. Il ne l'a pas tuée, ce qui apparaît assez surprenant. L'étudiante indemne assiste au procès, prenant quantité de notes, au côté de son avocate. La famille Chardin a été durablement marquée par la déveine, en particulier à cause des déboires du père, boucher. Sa femme, sa fille, son fils, et lui ont vécu dans un trop petit logement, dans une promiscuité dérangeante. Enfant et ado, Jean Chardin n'était pas de ceux qui se font beaucoup de copains, ni qui plaisent illico aux filles. Sympa et serviable, il l'était pourtant. Il était plutôt gros, mais jamais agressif envers quiconque.

Outre le confinement familial, la solitude lui convenait aussi parfaitement. La preuve, c'est que quand il s'installa seul dans son studio à l'âge de vingt-sept ans, son ambition restait de vivre “peinard”. Bon mécanicien apprécié de son patron, il avait un job dans un garage. Jean Chardin donnait volontiers un coup de main à des copains ou à la famille pour des petits travaux de maçonnerie. Ayant acquis une camionnette blanche d'allure banale, il en prenait grand soin. À l'intérieur, un panneau équipé pour la pêche et un autre pour tout le bricolage, aménagés par lui-même. Plus un matelas pouvant lui servir de lit. Car, libre de ses loisirs puisque sans compagne, Jean Chardin aimait s'offrir de temps à autres un petit séjour en bord de mer. Un plaisir sans doute moins anodin qu'il ne semblait.

À l'âge de dix-neuf ans, Jean Chardin fit deux ans de prison pour attouchements sexuels sur mineure. Une accusation certainement exagérée. Il promit à son entourage de ne plus faire de bêtise. Néanmoins, au bord de la mer, les gamines largement dénudées sont fort attirantes sur leurs vélos. Paré de ses lunettes de soleil ocres, il ne les effraie pas malgré sa stature. Irène (fuguant avant son mariage), Mélusine (bientôt seize ans), Jeanne (dix-sept ans) l'ont croisé, pour leur malheur. Il y eut un précédent en Espagne, à San Sebastian, en 1998. Sa sexualité étant basée sur des films X, c'est la domination qui guide à chaque fois Jean Chardin. Ruses grossières pour les attirer, suivies de violences sexuelles.

La dernière fut donc Isabelle Delcourt. Dès l'enfance, elle se méfia des adultes, garda ses secrets. La séparation de ses parents, quand elle avait quatorze ans, affermit encore son caractère, elle qui se montrait déjà peu liante. Quand son amie Cécilia l'initia au théâtre, Isabelle s'ouvrit un peu plus. Elle adopta quand même Yann, le nouveau compagnon de sa mère. Il sera un allié, le moment venu. L'agression, sauvée par les mots qu'elle prononce. Le procès, qu'elle affronte avec une sérénité quelque peu étonnante. Si le père de Chardin est intransigeant, les témoignages de la défense plaident plutôt en faveur de l'accusé. Ce dernier voit en Isabelle “un petit sphinx” dont il convient de se méfier…

Sylvie Granotier : Personne n'en saura rien (Albin Michel, 2014)

Sylvie Granotier est une des romancières les plus douées pour concocter des suspenses psychologiques. Avec “Personne n'en saura rien”, elle le démontre une fois de plus. Nous raconter in-extenso le procès d'un pervers pourrait être intéressant, mais n'aurait rien de novateur. Évoquer les crimes pédophiles, les disparitions d'enfants, c'est se souvenir des cas d'Estelle Mouzin, de Natascha Kampusch, ou même du procès fait à Michaël Jackson. Autant d'affaires complexes : voilà ce que Sylvie Granotier souligne à travers les portraits de l'accusé et de sa victime. La vérité ne suit pas un chemin linéaire dans ces dossiers-là.

Jean Chardin, un “prédateur sexuel” ? La formule est médiatique, trop floue. D'une bonne intelligence moyenne, possédant du sens pratique, se laissant rarement entraîner par ses pulsions, il n'est pas vraiment conscient de sa monstruosité. Il copie sa vie sexuelle d'après les films X par facilité, sans y réfléchir. Il récidive, juste parce que l'occasion s'en présente. Quant à Isabelle, victime plus “chanceuse” ? Pas exactement. Il faut observer l'évolution de sa vie si l'on veut comprendre son caractère. L'entourage mi-protecteur mi-distant de l'ogre, celui plus perturbé de la jeune fille : au final, ces univers ont un sens.

C'est avec une belle maestria que Sylvie Granotier dépasse l'intrigue classique, pour nous proposer un suspense remarquable.

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2 novembre 2014 7 02 /11 /novembre /2014 05:55

En ce 11 novembre 1968, New York commémore le cinquantenaire de l'Armistice de 1918, dans la joie. “Altman lui-même avait du mal à croire que cette date était arrivée pour de bon. Cinquante années avaient passé depuis la fin de la Grande Guerre, et les prédictions improbables de quelques optimistes à tout crin s'étaient avérées justes.” Âgé de soixante-quinze ans, Franklin Altman est un bibliophile érudit. Ce marchand de livres anciens s'est spécialisé dans les ouvrages et manuscrits datant d'après la guerre de 1914-1918, époque où son pays d'origine était au bord de l'effondrement économique et social.

Prénommé à sa naissance Ziegfried, Altman appartenait à une famille berlinoise aisée. Il fit de brillantes études, avant de participer au conflit mondial. Il ne fut pas un combattant, ayant été affecté aux services de renseignement à Berlin, où sa maîtrise de l'anglais était sûrement utile. Malgré la défaite, les agents furent décorés par le Kaiser. Altman quitta sa famille fortunée installée en Autriche peu après, direction l'Angleterre puis les États-Unis. En expert, il collectionna les livres publiés en cette période trouble d'après-guerre. Il lui arrive, comme en ce jour symbolique, de donner des conférences en public.

Parmi les lecteurs venus écouter son exposé dans cette librairie, il y a un petit homme qui semble vouloir le rencontrer ensuite. Âgé de soixante-dix-neuf ans, l'individu à l'air d'un pauvre diable, à “la silhouette spectrale, pâle comme un fantôme”, vêtu modestement et peu à l'aise pour s'adresser à Altman. Il s'agit d'un ancien condisciple, qui fréquenta la Realschule de Linz en ce temps-là. L'individu falot, usé par la vie, n'en garde pas d'aussi bons souvenirs que ceux d'Altman, dont un oncle enseignait l'anglais dans l'établissement. Le bibliophile l'invite à dîner dans un snack voisin, où il a ses habitudes.

L'homme fut soldat sur le terrain durant le conflit. Il en conserve une certaine amertume. Il vit mourir des amis, des fermiers bavarois comme lui. Son après-guerre fut nettement moins doré que celui de Franklin Altman. Outre le sentiment de trahison, il vécut dans la misère, avant de quitter l'Allemagne. Il fut docker, sur les quais de Brooklyn. Rien d'aussi prestigieux que le métier de son ex-condisciple. Néanmoins, il a écrit un livre, une sorte d'autobiographie sur son expérience de l'époque, contenant un épisode marquant pour lui. Un manuscrit qui est resté inédit depuis bientôt cinquante ans…

Thomas H.Cook : Le secret des tranchées (Ombres Noires, 2014)

Thomas H.Cook s'est imposé parmi les meilleurs écrivains américains grâce aux suspenses très personnels dont il est l'auteur. La construction des intrigues et la psychologie y sont toujours d'une finesse exceptionnelle. Ici, c'est une nouvelle de soixante-dix pages qu'il propose aux lecteurs. Elle s'inscrit dans un contexte historique, sur fond de guerre. “C'est surtout l'histoire de deux hommes, dont aucun ne comprend l'Histoire avec un grand H, et à la fin du récit, aucun des deux ne la perçoit mieux qu'au début” explique Thomas H.Cook dans l'interview qui suit le texte.

Rencontre entre deux expatriés allemands, où l'un affiche une arrogance élitiste, où l'autre garde en lui une sourde rancune. Le temps qui passe peut aveugler ceux qui se pensent supérieurs, il n'efface rien quand on se sait victime. Un texte plus court que d'ordinaire, qui se lit avec autant de plaisir que les autres œuvres de Thomas H.Cook.

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31 octobre 2014 5 31 /10 /octobre /2014 05:55

Manchester est une des grosses agglomérations anglaises, à trois-cent-vingt kilomètres au nord de Londres. Âgé de trente-trois ans, Joe Parker y est avocat pénaliste. Pour traiter les affaires en cours, il est assisté de la quinquagénaire Gina Ross, ex-policière, et de la jeune Monica Taylor, étudiante en formation. Frère aîné de Joe, Sam Parker est inspecteur de police, à Brigade Financière. Marié à Alice, il est père de famille. Bien des années plus tôt, les Parker ont été frappés par un drame. Leur sœur Eleanor (Ellie) n'avait que dix-huit ans quand elle a été assassinée. Le criminel n'a jamais été retrouvé, malgré une enquête sérieuse à laquelle participa Gina Ross. Veuve, la mère de Sam et Joe Parker élève vaille que vaille leur sœur Ruby, âgée de treize ans. Joe reste marqué par ce meurtre.

Si l'avocat ne choisit pas toujours ses clients, c'est cette fois Ronnie Bagley qui fait appel à Joe, après avoir rejeté un cabinet concurrent. Carrie, la compagne de l'accusé, et leur bébé Grace, ont disparu après que Ronnie ait frappé la jeune femme de trente ans lors d'une dispute. Il a tardé plusieurs jours avant d'avertir la police, puis il s'accusa dans un premier temps d'avoir tué Carrie, revenant ensuite sur ses aveux. Au tribunal, Joe plaide l'absence de cadavres, afin d'obtenir la libération conditionnelle de Ronnie Bagley. Joe s'étonne un peu que la procureure, son ambitieuse amie Kim Reader, ne se montre pas plus combative. Bientôt libéré, Ronnie Bagley sera hébergé chez sa brave mère. Pendant ce temps, à l'insu de Joe, la police n'est pas inactive.

Sam Parker est contacté par la Brigade Criminelle, car le cas de Bagley leur pose question. Mais c'est surtout l'affaire Ben Grant, emprisonné depuis déjà longtemps, qui semble rebondir. Flic débutant, Sam procéda un peu par hasard à l'arrestation de ce tueur en série de jeunes filles. Ces derniers temps, quatre adolescentes ont disparu, ayant toutes un rapport direct avec des gens concernés par le procès de Ben Grant. Et il existe un lien avec Ronnie Bagley : sa compagne Carrie fut, avant leur rencontre, celle de Ben Grant. On va bientôt recenser une cinquième disparition. Julie McGovern ne sera peut-être pas la dernière. Joe, Gina et Monica se consacrent à la préparation de la défense de Bagley : “On ne le sent pas dangereux, mais on dirait qu'il cache quelque chose. Rien n'assure que les jurés le trouveront sympathique.” L'idéal serait de retrouver vivantes Cassie et Grace…

Neil White : Les prochaines sur la liste (Éd.Philippe Rey, 2014)

Ayant à son actif huit suspenses, Neil White n'est pas un débutant, mais c'est le premier titre de cet auteur traduit en français. Il a publié une série de romans ayant pour héros la sergent-détective Laura McGanity et le reporter Jack Garrett. Avec “Les prochaines sur la liste”, Neil White entame les enquêtes des frères Parker (qui se poursuivront avec “The death Collector”). Le rôle de Joe l'avocat peut apparaître prioritaire, puisqu'il s'agit de la défense d'un suspect. Les séances au tribunal et le milieu carcéral sont décrits avec grand soin. Toutefois, la fonction de Sam le policier a tout autant d'importance. Il n'est pas fâché, lui qui végète à la Financière, de revenir au cœur du terrain.

Personnages en opposition, les deux frères étant dans des camps opposés ? Certes, mais la mort de leur sœur Ellie reste un lien puissant entre eux, y compris avec leur mère et la jeune Ruby. Au départ, l'ambiance est professionnelle, aussi bien pour l'avocat que du côté des flics. Puis, avec des intermèdes évoquant l'assassin, et le duo Parker (et l'équipe de Joe) s'impliquant toujours plus, on va glisser vers davantage de froideur, de dureté. Le crime est sale et impitoyable, d'autant plus quand il comporte une forme vengeresse. Neil White fait monter la pression, dessinant ses personnages, ciselant à la perfection son intrigue, jouant avec un scénario qui “tient son lecteur”. Un nouvel auteur à découvrir, oui. On espère d'autres traductions de ses polars.

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29 octobre 2014 3 29 /10 /octobre /2014 05:55

Célibataire, M.Berger est un insignifiant employé administratif britannique. Âgé de trente-six ans, c'est un lecteur passionné et vorace pour qui le livre n'est pas un objet anodin. À l'automne 1968, il profite de certaines circonstances pour cesser d'exercer son métier. Il s'installe dans le cottage qu'il vient d'hériter de sa mère, aux abords de la petite ville de Glossom. C'est une bourgade du Devon, au sud-ouest de l'Angleterre, entre Plymouth et Exteter. Solitaire par nature, M.Berger ne fraternise guère avec la population locale. Ce grand lecteur se croit doté d'un talent d'écrivain. Ses tentatives s'avérant bientôt vaines, M.Berger admet son échec. Mais sa passion pour les meilleurs romans reste intacte.

Un jour, il est le seul témoin direct d'un accident entre un train et une jeune femme brune. Il essaie d'intervenir : “M.Berger se mit à courir tout en continuant à l'appeler, alors même que le grondement s'amplifiait derrière lui jusqu'à ce que l'express file à sa hauteur en une fulgurance de bruit, de lumière et de vapeur de diesel. Il eut juste le temps de voir la femme jeter son sac rouge, rentrer la tête dans les épaules, tendre les bras en avant et se jeter à genoux sur les rails.” Sans doute s'agit-il d'un suicide. Pourtant, la police ne trouve aucune trace aux alentours, ni le moindre impact sur la locomotive. L'inspecteur chargé de l'affaire conseille à cet hurluberlu de ne plus les déranger pour rien.

M.Berger est troublé : la scène à laquelle il a assisté présente de fortes similitudes avec le dénouement du roman “Anna Karénine”. Il vérifie la fin du roman : “Les derniers gestes de la femme avaient également reproduit à l'identique ceux de l'héroïne de Tolstoï...” Trop de lectures l'ont-elles conduit à confondre la fiction et la réalité ? “Il avait toujours vécu à distance du monde qui l'entourait, et il en payait maintenant le prix : la folie le gagnait.” Néanmoins, en février suivant, M.Berger est à nouveau témoin de la même scène avec la même jeune femme. Il s'interpose encore, empêchant celle-ci de se suicider. Puis il prend en filature cette personne, ce qui l'amène près d'un bâtiment insolite de Glossom.

Ni ici, ni dans la ville voisine, personne ne semble connaître cette “Bibliothèque privée Caxton, prêt et dépôt de livres”. Certes, situé dans un quartier peu fréquenté, l'immeuble est vieillot et paraît sans vie. S'agissant d'une bibliothèque, ça ne peut laisser indifférent le grand lecteur qu'est M.Berger. Il entreprend de surveiller l'endroit. Patient, il finit par prendre contact avec le vieux monsieur qui s'occupe des lieux. “Il s'appelait M.Gedeon et exerçait la profession de bibliothécaire de la Caxton depuis plus de quarante ans. Son métier, expliqua-t-il à M.Berger, consistait "à enrichir et à préserver la collection, à restaurer les volumes qui en ont besoin et, bien sûr, à prendre soin des personnages"…

John Connolly : Prière d'achever (Ombres Noires, 2014)

Cette histoire a été récompensée par le Prix Edgar Allan Poe du roman court 2014. Dans l'interview qui complète le récit, John Connoly explique : “Enfant, j'ai toujours vu le monde à travers les livres… Je pense que nous autres amateurs de livres, qu'on soit lecteur ou auteur (ou les deux !), les utilisons comme un prisme qui permet de mettre en lumière une expérience, mais aussi un moyen d'appréhender et de mieux comprendre le monde qui nous entoure.” En effet, ce suspense raconte la relation entre les lecteurs et les livres. Nous parlions ici de livres-papier, de cet objet qui n'a rien de virtuel, dont on aime tourner les pages, qu'on veut tenir en main afin d'en apprécier les couvertures ou pour lire quelques lignes, quelques chapitres. “M.Berger symbolise ceux qui ont compris le rôle du livre dans le continuum” dit encore John Connoly dans l'entretien final.

Ce n'est rien dévoiler de dire que la “Bibliothèque privée Caxton, prêt et dépôt de livres” recèle des originaux et des manuscrits. L'auteur ne se contente pas de décrire la passion du livre, c'est une véritable intrigue qu'il a concoctée. Avec une part de sourire, en particulier quand M.Berger passe de la consommation de thé à celle de brandy. Mais aussi – comme dans ses plus gros romans – avec une petite dose de Fantastique. À plus d'un titre, ce sont cent-quarante pages de plaisir que nous propose ici John Connoly. Comment ne pas être séduit par cette histoire s'adressant aux lecteurs passionnés ?

– “Prière d'achever” de John Connoly est disponible dès le 5 novembre 2014 –

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28 octobre 2014 2 28 /10 /octobre /2014 05:55

Ancien grand reporter, Clovis Narigou s'est retiré dans ses paisibles collines de La Varune, non loin de Marseille. Pourtant, certains crimes le replongent dans la sombre réalité. Son amante Emma Govgaline, policière marseillaise à l'allure assez androgyne, lui soumet une nouvelle affaire pour laquelle elle a besoin d'un sérieux coup de main. Un cadavre calciné a été découvert sur la plage, dans la calanque des Pierres Tombées. Le coupable, aux airs de Fantomas, a adressé une vidéo à la police, montrant les tortures infligées à la victime. Clovis y remarque un drapeau pouvant rappeler celui de la Serbie. Le lieu où l'on a trouvé le corps n'est pas loin du Fort Caffagne, devenu propriété privée après que l'Armée l'ait vendu. Clovis connaît ceux qui y vivent, l'artiste-peintre JAD et l'employé russe Micha.

À l'Argus des peintres, Jean-Antoine Dieudonné (dit JAD) possède maintenant une certaine cote. Une de ses toiles vient d'être vendue fort cher à New York. Dans un lot comprenant surtout quatre tableaux de Derain, il est vrai. Propriétaire d'une galerie d'art parisienne, la comtesse hongroise Zoltána Báthory serait une descendante d'Erzsébet Báthory, célèbre figure historique du crime. Son habileté pour présenter dans les salles d'enchères réputées des tableaux rares, certifiés par leurs propriétaires, en fait une reine de ce négoce. Le cas de JAD est différent, toutefois. Le Fort Caffagne où il vit et peint appartient à M.Sacha, un homme d'affaires russe qui trempe dans bon nombre de malversations. On suppose que c'est M.Sacha qui achète discrètement les tableaux de JAD pour faire monter sa cote.

Absent du Fort Caffagne, Micha séjournerait en ce moment à Moscou. Un galeriste cannois aristocratique révèle à Clovis que ce Micha n'est pas Russe, mais Serbe. C'est un artiste et non un simple employé. On pense qu'au temps de la guerre en ex-Yougoslavie, ce copiste de tableaux très doué aurait produit de la fausse monnaie, pour la cause Serbe. Comme le pensait Clovis, il n'y a bientôt plus de doute sur l'identité du cadavre immolé. JAD étant le fils du défunt Nando Fratigacci, truand ayant eu son heure de gloire et premier acheteur du Fort Caffagne, Clovis s'interroge aussi à ce sujet. Tandis que ses amours avec Emma sont au beau fixe, il se renseigne sur les faussaires actuels, héritiers de Fernand Legros. C'est probablement du côté de l'ex-milice serbe au service de Milošević, les Scorpions, que Clovis trouverait la meilleure piste…

Maurice Gouiran : La mort du Scorpion (Éd.Jigal - poche, 2014)

Maurice Gouiran est un des rares auteurs capables réussir l'amalgame entre le roman d'aventure riche en péripéties et l'enquête historique précise, sans négliger la vie privée de son héros. Le dosage harmonieux n'a pourtant rien de si facile, surtout quand sont évoqués des épisodes cruels d'un passé encore proche. L'explosion de la Yougoslavie du maréchal Tito a entraîné pendant une dizaine d'années un imbroglio guerrier destructeur. Le nationalisme exacerbé, avec son prétexte religieux, a brouillé les cartes. Bosniaques, Slovènes, Kosovars, Croates et Serbes, se sont entre-tués sous le regard autoritaire et cynique de généraux autoproclamés.

Les Balkans ont longtemps été laminés par les guerres. Comment penser que, même si le TPI de La Haye a jugé aussi correctement que possible les responsables, les rancœurs soient éteintes ? Les pays de l'est de l'Europe ont eux, dès la chute du Mur de Berlin, développé la corruption et tous les trafics possibles. Mafia russe, une formule commode pour masquer des méthodes criminelles. Dans cette histoire, qui ne se borne pas au décor marseillais, se mêlent le bizness de ces Slaves et les suites du conflit en Yougoslavie. Sale guêpier pour Clovis, car il n'est jamais aisé d'éclaircir des cas aussi complexes. Voilà un suspense de très belle qualité. (Roman de 2012, aujourd'hui en version poche).

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26 octobre 2014 7 26 /10 /octobre /2014 05:55

À La Nouvelle-Orléans, que s'est-il passé dans les années qui suivirent l'ouragan Katrina, catastrophe qui détruisit une partie de l'agglomération ? Dans un premier temps, parce qu'il faut reconstruire et relancer l'économie locale, l'argent afflue et le crédit permet de croire en un avenir plus serein. Vivement décriée avant et pendant le sinistre pour son racisme et sa corruption, la police se réorganise. Fut-ce pour protéger des quartiers neufs comme les maisons Brad Pitt, situées en bordure du Marais aux Alligators. C'est dans cette brigade qu'a été affecté Luke Martin, flic issu du ghetto voisin. Plus jeune, il fut tenté par les bandes sévissant depuis le Marais aux Alligators. Bien vite, Luke Martin réalise que le plus puissant des gangs, c'est la police.

Même en disposant de moyens et en bénéficiant de l'impunité, “tenir” ce quartier sensible semble mission impossible. Luke et sa brigade parviennent à montrer leur détermination aux voyous d'en face. Bien que l'insécurité ait nettement baissé, les politiciens ne font guère écho à ce succès, préférant cultiver les craintes de la population. Luke obtient un poste au centre-ville de La Nouvelle-Orléans. Il se marie bientôt à Luella Johnson, institutrice mais fille d'une famille de flics, dont le père retraité a encore une petite influence. Au cœur de La Grosse Facile, surnom qu'il attribue à La Nouvelle-Orléans, Jean-Baptiste Lafitte est le patron de plusieurs bars et autres bordels dans le secteur de Bourbon Street. Lui aussi profite du regain d'activité des dernières années.

Les Lézards de la finance ont lancé une nouvelle arnaque, la Grande Déflation. Revaloriser le super-dollar peut sembler une excellente idée. Sauf pour tous ceux qui ont des crédits, dont les salaires ne peuvent suivre les remboursements. La police est chargée d'exécuter les avis d'expulsion contre les endettés, ruinés par cette opération monétaire. J.B.Lafitte s'inquiète, car il n'est pas plus à l'abri que les autres. Par un ordre de mission, Luke Martin est chargé de s'auto-expulser de sa maison. Il arrive à gagner du temps, en obtenant le soutien de Big Joe Roody, chef du Syndicat de la Police. Luke doit passer à la vitesse supérieure, militer activement contre les expropriations. Dans son premier discours public, il appelle les policiers de la ville à refuser de se charger des expulsions.

Bien qu'étant blanche de peau, MaryLou Boudreau a compris que le meilleur filon qu'elle puisse exploiter, c'est le Vaudou. Initiée au “loas”, esprits mystérieux de cette culture, elle devient une disciple d'Erzulie, se laissant habiter par cette démone bénéfique. C'est sous le nom de Mama Legba que MaryLou devient une célébrité du sud de la Louisiane. Avec sa Troupe surnaturelle, elle anime même une émission de télé à succès. En tant que leader du mouvement anti-expulsions, Luke sera invité dans ce talk-show. Ou plutôt imposé, par le Syndicat de Big Joe Roody et les politiciens démocrates. Alors que l'élection du futur gouverneur approche, il faut contrer la clique des Républicains de Bâton-Rouge, au service des financiers. “Rendre le pouvoir au peuple”, voilà ce dont Luke doit être le symbole.

Grâce aux pouvoirs de Mama Legba et d'Erzulie, la fête du Mardi-Gras de La Nouvelle-Orléans a été débridée cette année, sans aucun interdit, et les ouragans ont épargné la région. Un vrai miracle, après lequel ses amis incitent Mama Legba à se porter candidate au poste de gouverneur. Mais si elle gagne, la Garde Nationale risque d'être envoyée pour restaurer l'ordre à La Nouvelle-Orléans. Pas plus que MaryLou, le très chrétien colonel Hathaway n'est un politicien. Éviter l'insurrection et protéger la population, même si ce n'est pas sans danger pour Mama Legba, tel est leur objectif. Et peut-être viendra le temps de la prospérité dans un État de Louisiane libéré…

Norman Spinrad : Police du peuple (Fayard, 2014) – Coup de cœur –

Né en 1940, l'écrivain Norman Spinrad est un grand nom de la Science-Fiction. Toutefois, c'est sous le signe de la “politique-fiction” que se place ce nouveau roman. Une genre qui laisse sceptique certains lecteurs, pensant qu'on va leur asséner un énième discours vide sur les bienfaits de tel ou tel dogme. Non, la politique n'est pas que propagande. “Et si, après une gigantesque catastrophe, on imaginait un nouveau départ, une remise à zéro des compteurs pour que le peuple vive mieux qu'avant ?” : tel est ici le propos de l'auteur. Écrire une thèse aurait moins d'impact que de l'illustrer par une histoire, qui met en scène les protagonistes de terrain, ceux qui peuvent initier ce changement.

Spinrad n'a pas choisi par hasard la police comme socle du renouveau. Il faut se souvenir de l'exécrable réputation, parfaitement justifiée, des flics de la Nouvelle-Orléans avant le passage de Katrina. Les actes racistes se multipliaient, la corruption était de mise. Autour de l'ouragan, les policiers ne vinrent quasiment pas en aide aux victimes. La rumeur les accusa même de piller les maisons désertées pour cause d'inondation. Elle a été capable du pire, elle serait donc capable du meilleur, estime l'auteur. Encore faut-il des leaders qui soient téméraires, qui n'aient pas peur du Pouvoir officiel, limitant les compromissions afin d'atteindre le but fixé. Dans le cas présent, passer d’un “État policier” (titre original) à une “Police du Peuple” (titre en français). Soulignons que la traduction de Sylvie Denis paraît effectivement dans l'esprit et la tonalité fluide de Norman Spinrad.

Résumer un roman aussi riche oblige à n'en retenir que la ligne principale, à occulter tant de détails qui en font la saveur. Le parcours de Luke (Martin Luther) Martin, les calculs de Big Joe Roody, ou l'apparente désinvolture de J.B.Lafitte sont décrits avec une précision qui les rend très crédibles. Sans doute dépassée par les évènements, sous l'emprise du Vaudou, MaryLou devenue Mama Legba se doit d'être l'icône de ces temps nouveaux. En fait, les intérêts des personnages présentés seraient assez divergents : l'indépendance face à la finance et à ses larbins les réunit. Pour que l'humain prime sur tout le reste, pour qu'un autre monde moins stressant soit possible, pas forcément idéal ou plus joyeux, mais sans pesant dirigisme.

La solidarité a disparu au profit d'un individualisme effréné, la politique n'est plus que gestion comptable. Grâce à Norman Spinrad, voilà un scénario inverse et optimiste – utopique ou pas – que l'on aimerait voir se réaliser. Un Mardi-Gras festif perpétuel, comme à La Nouvelle-Orléans, pourquoi pas ? Un roman très excitant.

Norman Spinrad : Police du peuple (Fayard, 2014) – Coup de cœur –
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23 octobre 2014 4 23 /10 /octobre /2014 04:55

Restaurateur de meubles anciens, Willibald Adrian Metzger est un peu expansif de nature. Néanmoins, sa relation amoureuse avec Danjela Djurkovic progresse peu à peu. Croate de naissance et fan de football, la gardienne de l'ancien lycée de Metzger réussit même à le traîner à un match des Kicker Saurias Regis, équipe pro au budget conséquent. “Metzger, que son apparence physique suffit déjà à estampiller objecteur de conscience sportive est assis tout perdu” dans cet univers d'excités. Une ambiance survoltée, où cris et chants racistes visent le gardien de but remplaçant, Kwabena Owuso. Celui-ci reste stoïque, et se montre même un goal brillant, sûr d'avoir mérité sa place. À l'entame de la seconde mi-temps, il tombe bientôt raide mort sur le terrain.

Tandis que son ami le policier Eduard Pospischill s'occupe de ce décès suspect, Metzger se soigne de façon approximative suite au refroidissement qu'il a chopé lors du match. Il s'informe tant soit peu sur ce club de football composé de joueurs mercenaires. Malgré la pompe à finance de la société de BTP Regis, les résultats restent à confirmer. En interne, le climat n'est pas serein. Pospischill annonce une mauvaise nouvelle à Metzger : Danjela a été sévèrement agressée, elle est hospitalisée, dans le coma. Son ami Petar Wollnar sert heureusement de chauffeur à Metzger pour rallier le service de traumatologie. “Une rage monumentale” anime désormais le petit ami de la victime. Mais pour commencer, il doit se charger d'Edgar, le chien de Danjela, lui qui n'a pas d'affinités avec les animaux.

Metzger interroge Zusanne Vymetal, la désagréable et hostile meilleure amie de Danjela. Bien informée, elle sait qu'entre joueurs, “on s'étripait, dans l'équipe comme à l'extérieur”. Le goal titulaire Kreuzberger et Kwabena Owuso échangeaient des coups bas. Après une visite clandestine au vestiaire du club, Metzger se rend à l'Alte Mülhe. Il est préférable que son ami Pospischill l'accompagne dans ce repaire de supporters, cet antre où les fachos racistes sont rois. Le policier peut bien arrêter un des violents clients, le patron de ce bar contacte un intercesseur pour le faire vite libérer.

Si Metger remarque un inconnu sur la bicyclette volée à Danjela, Pospischill fait une trouvaille plus cruciale dans le casier de vestiaire du gardien de but Kreuzberger. Une fiole de poison à base d'aconit désigne le goal titulaire comme probable coupable, d'autant que ce dernier a disparu depuis peu. La police disposant d'un suspect, fils de pharmacien, on va pouvoir faire un grand ménage chez les habitués de l'Alte Mülhe. Pourtant, dans l'ombre, une personne joue avec perversité le rôle de manipulatrice, voire d'exécutrice. Pour le compte de qui ? Ce n'est pas sans prendre de risques que Metzger le découvrira…

Thomas Raab : Metzger voit rouge (Éd.Carnets Nord, 2014)

Le brave Metzger est loin d'être un aventurier chevronné, un cador de l'investigation, un rival des meilleurs enquêteurs. Plutôt, un routinier mollasson se perdant volontiers dans ses pensées : “Chez Metzger, il n'y a pas de télévision, fixer le vide lui paraît largement suffisant.” Même amoureux, il appréhende la vie sans la moindre frénésie : “La journée s'annonce avec une telle lourdeur qu'à côté, les dimanches d'élection passeraient pour une sinécure”. Pourtant, s'il n'est pas un fonceur, puisqu'on s'en est pris à sa douce Danjela, Metzger avance à son rythme dans une enquête parallèle, collectant d'utiles éléments. Il peut compter sur ses amis fidèles : Pospischill et Wollnar, entre autres.

Le thème, c'est le football professionnel, ses équipes souvent artificielles. Ce qui gangrène l'ambiance autour de ces clubs, ce sont les supporters ultras. Il suffit de quelques lignes à l'auteur pour en dresser avec humour le portrait exact :

“…surgit devant lui un crâne rasé à la musculature disproportionnée, vêtu d'un jean moulant, de bottes lacées et d'un blouson d'aviateur, les yeux aussi rapprochés que ceux du flétan, le visage cramoisi comme s'il avait passé la journée suspendu à une corde à linge la tête en bas...” Car c'est en nous invitant à sourire que Thomas Raab montre l'imbécillité raciste de ce milieu. Avec la bénédiction d'une partie des dirigeants de clubs, l'agitation violente leur semblant plus rentable que de faire jouer une équipe harmonieuse.

Malgré son air falot, Metzger est un personnage diablement sympathique et efficace. “Elle a plus d'une fois constaté que c'étaient les gens les plus insignifiants qui présentaient le plus de danger.” Après l'excellent “Metzger sort de son trou” (2013), ce nouvel épisode s'avère tout aussi réussi, mêlant drôlerie et véritable suspense. Si ce n'est pas encore le cas, il est temps de faire la connaissance du modeste Willibald Adrian Metzger.

Thomas Raab : Metzger voit rouge (Éd.Carnets Nord, 2014)
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