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21 octobre 2014 2 21 /10 /octobre /2014 04:55

Retour au bercail pour JD Fiorella, âgé de quarante-quatre ans. Il a exercé plusieurs jobs à New York, dont celui de détective. Pour cet ex-alcoolo migraineux sujet à des cauchemars, il fallait tourner la page. Désargenté, JD est revenu s'installer chez sa mère, quatre-vingt-un ans, à Point Dume. Longtemps isolé, ce quartier de Malibu héberge d'anciennes gloires d'Hollywood, friquées mais pointant comme lui aux réunions des Alcooliques Anonymes.

Restant un garçon nerveux, JD n'hésite pas à se venger de la conductrice chauffarde d'une Porsche jaune, au mépris des conséquences. Son pote Woody lui a trouvé un boulot de vendeur à la concession Toyota du coin. Le nouveau patron est du genre intraitable, mais JD réussit de belles ventes. Ce qui entraîne une altercation avec son collègue Latino, un de ces incidents dont JD est coutumier.

C'est la voiture de sa mère qu'il utilisait faute de mieux. Quand le véhicule est incendié, JD tombe évidemment sur un flic peu coopératif. Obligé de déménager de chez sa mère, qui a prévu les déboires de son fils dans son thème astral, il emprunte un peu d'argent à l'ami Woody. Le soir où il débarque chez son pote à Santa Monica, JD découvre dans sa chambre le cadavre torturé et mutilé de Woody. Un mise en scène carrément macabre. Illico, JD se met en “mode enquête”, recueillant quelques indices et les gardant pour lui, avant d'alerter la police. Les clés de Woody lui permettront plus tard d'utiliser sa voiture, en changeant de plaques. Et il vaut mieux que les flics ignorent que JD possède une arme. Il accorde davantage de confiance à l'enquêteur Taboo Afrika qu'à son collègue Jim Archer. Néanmoins, il faut toujours jouer serré avec les flics.

À cause d'infos confidentielles sur son passé, JD perd son job de vendeur. Une employée très sexy de la concession Toyota, Vikki, lui accorde de chaudes relations intimes. Ce qui n'est pas sans le surprendre, l'incitant à la méfiance : “Un détail ne collait pas, le langage du corps. Pas net.” Quand il fait le bilan, JD est lucide : “Ce tsunami d'accrocs ne pouvait être de pures coïncidences. Pour une raison inconnue, j'étais en tête de la liste noire de quelqu'un.” Grâce à un de ses contacts, il acquiert un flingue plus puissant que le sien. Il est temps de sortir couvert. C'est chez les Alcooliques Anonymes que JD retrouve bientôt la conductrice de la Porsche jaune, Sydnye, et son prestigieux paternel, Karl Swan, producteur de films de science-fiction. Sans doute JD a-t-il méjugé le flic Jim Archer, car ce dernier est sur la piste d'un meurtrier qui a fait au moins onze victimes…

Dan Fante : Point Dume (Éd.Seuil, 2014)

Après la tétralogie consacrée à Bruno Dante (publiée chez 13e Note), son héros JD Fiorella est aussi quelque peu un double littéraire de Dan Fante. Les expériences new-yorkaises qu'il prête à son personnage sont à peu près celles qu'il a vécues lui-même. JD est le fils d'un scénariste détestant l'univers hollywoodien (tel John Fante), qui préférait le calme de Point Dume, à l'ouest de Los Angeles. S'il réussit à rester abstinent, JD admet qu'il ne sera jamais dans la ligne des Alcooliques Anonymes. Pour glaner temporairement un peu d'argent, il a recours à des solutions légales mais peu brillantes. Quand il fait une grosse vente de voiture, il faut s'attendre à un pépin ensuite. Il n'a pas le profil du gagnant, et c'est bien cette déveine quasi-permanente qui le rend terriblement sympathique.

On n'a ni envie, ni besoin de chercher des arguments-choc pour conseiller la lecture de ce roman. Un polar riche en péripéties multiples, et bourré d'humour plutôt décalé ? C'est le cas. Un rythme narratif qui ne s'essouffle jamais, relançant sans cesse l'histoire ? Un anti-héros loser, frondeur, asocial, etc. ? Quelques allusions à Malibu, quartier huppé pour stars déclinantes ? Oui, on aura compris tout ça. Surtout, c'est l'écriture vive de Dan Fante qui nous plonge immédiatement dans le sujet, pour nous entraîner dans le sillage de JD avec un immense plaisir. La qualité principale des meilleurs suspenses, c'est effectivement qu'on les lise avec délectation. Et voilà ce que nous offre ce “Point Dume”, un des polars les plus réussis de l'année.

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19 octobre 2014 7 19 /10 /octobre /2014 04:55

L'affaire Viguier est à la fois proche et lointaine dans l'esprit du public. Récente, sachant que les procès de Jacques Viguier datent de 2009 et 2010. Éloignée, puisque la disparition de Susie Viguier remonte au 27 février 2000. Il est bon d'en rappeler le contexte. Jacques Viguier est âgé de quarante-trois ans quand sa femme ne donne plus signe de vie. En août 1988, il a épousé Suzanne Blanch, vaguement étudiante en droit, la danse et le jeu de tarot la passionnant davantage. Ils ont ensemble trois enfants. Susie Viguier a trente-huit ans lorsqu'elle disparaît. Universitaire à Toulouse, Jacques Viguier enseigne le droit public. Occupant un poste symbole de réussite sociale, il passe pour un notable. Son charisme lui vaut quelques succès auprès de ses étudiantes, avec lesquelles il a des relations. En privé, c'est un homme plutôt sportif et un chasseur.

Depuis 1998, le couple bat de l'aile, bien qu'ils aient démangé dans une nouvelle maison, où il leur est plus facile de cohabiter. Voilà quelques semaines que Susie Viguier invite dans sa famille le commercial sans emploi Olivier Durandet, son amant. Le mari ne paraît pas s'apercevoir de l'intimité existant entre Susie et cet homme. Car, si Jacques Viguier est un brillant universitaire, il montre parfois une naïveté étonnante. Le 27 février vers 4h30 du matin, on pense entendre Susie Viguier rentrer chez elle. On ne la reverra plus. Tandis que l'amant s'inquiète tôt, le mari attend le 1er mars pour signaler la disparition de son épouse au commissariat. Non suspecté, Olivier Durandet s'arrange vite pour influencer les amis de Susie Viguier. Se rapprochant du commissaire Saby, chargé de l'enquête, Durandet porte des accusations accablantes envers Jacques Viguier.

Pour la police, le mari reste généralement le principal suspect. C'est l'opinion d'instinct du commissaire Saby, qui estime que l'universitaire Viguier est arrogant. Soupçons faciles à étayer, car l'intéressé se défend mal. L'amant affiche davantage d'émotion et de pugnacité que le mari. Cumulant les inexactitudes, Viguier se débarrasse du matelas de son épouse, apparaît imprécis sur une histoire de clés, etc. Placé en garde à vue, il sera mis au mois de mai 2000 en détention provisoire jusqu'à l'année suivante. “Pendant huit années, il ne se passe rien de significatif, en ce qui concerne l'enquête. La police ne cherche pas sérieusement une Susie vivante et semble attendre que son cadavre surgisse d'un fond d'un tombeau de fortune, pour coincer définitivement le mari.” Au grand vide, succède le premier procès en avril 2009, devant la Cour d'assises de Toulouse.

Le président Cousté imagine sans doute un procès exemplaire. L'avocat général Gaubert a déjà préparé son réquisitoire. S'il y a des indices troublants, pas des preuves concrètes, c'est davantage le caractère de Jacques Viguier qui permet à l'accusation d'argumenter. Sa maladresse chronique le poursuit. Grâce à un excellent plaidoyer, et en l'absence de corps, Viguier est acquitté. Le Parquet faisant appel, il sera rejugé à Albi en mars 2010. Cette fois, c'est Eric Dupond-Moretti qui assure sa défense. Sa réputation de fonceur n'est pas usurpée. En face, Olivier Durandet est toujours offensif. L'avocate de Clémence Viguier, l'aînée des enfants, démontre le rôle intrusif de l'amant dans le dossier. D'ailleurs, les trois enfants sont convaincus de l'innocence de leur père. La tension est forte, passionnée. Le verdict confirmera l'acquittement de Viguier...

Stéphane Durand-Souffland : Disparition d'une femme (Points, 2014)

Chroniqueur judiciaire, Stéphane Durand-Souffland prend délibérément le parti de Jacques Viguier, dans ce livre restituant les faits et le climat de l'affaire. Comment voir les choses autrement, en effet ? Le parti-pris policier conduit à un acharnement fort dérangeant. La complaisance des enquêteurs envers l'amant, jamais suspecté, est surprenante. Aucun effort apparent pour vraiment rechercher la disparue, c'est plus que bizarre. Des questions basiques curieusement éludées : s'il a tué sa femme, Viguier a trop peu de temps pour cacher définitivement le cadavre… ou alors, si on le suppose si adroit, pourquoi est-il si empoté quand il s'agit du fameux matelas, et assez imprécis sur le nombre de clés. En outre, Susie Viguier projetait de divorcer, son amant le savait, pas son époux.

Dans la plupart des cas judiciaires, la personnalité de l'accusé est au centre du sujet. Ici, c'est plus que jamais l'évidence. Viguier a besoin de jalons (sa femme, ses enfants, ses cours, ses maîtresses, ses loisirs...). L'un de ces repères est soudainement manquant. On attend de lui le comportement-type du compagnon angoissé, tourmenté, alors qu'il reste imperturbable, continue à organiser la vie des siens. Il est la cible, mais contribue à semer un sentiment trouble autour de sa culpabilité. Au final, le doute doit bénéficier à l'accusé. Et une meilleure lecture des faits a permis de disculper un mari qui n'avait, en réalité, pas de raison d'éliminer son épouse. Stéphane Durand-Souffland nous invite à nous forger une intime conviction en détaillant de manière vivante ce dossier particulier.

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16 octobre 2014 4 16 /10 /octobre /2014 04:55

C'est dans la Grosse Cité du futur que vit Gustave Flicman. Ce jeune policier est en poste au commissariat de quartier Adinike® (tout est sponsorisé par des marques dans cet avenir-là). Bien que ce soit un monde très moderne, il est pourtant hanté par bon nombre de lutins. Gustave en a fait l'expérience, certains d'entre eux ne sont pas gentils du tout, pas du tout. “Ne pas croire aux Lutins Urbains, c'était la meilleure façon de les empêcher de se manifester.” Alors, suivant le conseil de son Supérieur Inconnu, il essaie d'oublier ces drôles de créatures.

Pas facile, car il y a tout plein de trucs qui perturbent la ville, en ce moment. Par exemple, les messages SMS sont brouillés, et ça ne fait pas rire le chef de Gustave, le commissaire Velu. La montre du jeune policier, c'est pareil et c'est pas normal, elle indique des heures d'ailleurs dans le monde. Pas pratique pour se déplacer non plus, car le métro est en panne. Il faut marcher dans les rues, qui sont trop éclairées ou alors pas du tout. Et la circulation des voitures, un monstrueux désordre.

Ça fait quand même beaucoup d'incidents, ce qui intrigue Gustave. Dans une déchetterie, il repère un personnage qui ressemble à “un bonhomme de neige qu'on aurait coiffé d'un entonnoir avant de le peindre en rouge, peut-être. Ou alors, le Père Noël qui se serait rasé la barbe pour ne garder qu'une drôle de moustache électrisée.” Le veilleur de nuit de la Très Grande Cathédrale avait déjà croisé un gnome dans ce genre-là. Gustave essaie de prendre en filature ce lutin probablement maléfique.

Il fallait s'y attendre : ses pas le conduisent jusqu'au bâtiment de l'Université d'Onirie, qu'il connaît depuis ses déboires face au Pizz'Raptor. À la porte, c'est la jeune brunette Loligoth qui en est la vigilante gardienne. N'entre pas qui veut, mais Gustave lui, il peut. Le Professeur B se trouve bien là, s'occupant d'une machine compliquée. L'adversaire, celui qui provoque les plus gros fléaux, le bonhomme qui voit rouge, c'est “Bug le Gnome”. Pour le mettre “hors service”, celui-là, sûrement pas simple. D'ailleurs, ça fait le bonheur des catastrophistes. Une fois de plus, le Supérieur Inconnu compte sur Gustave pour résoudre le problème : “Nous devons stopper ce Lutin Urbain au plus vite. Cette fois, le risque, c'est l'apocalypse.”

Renaud Marhic : Lutins Urbains – Le dossier Bug le Gnome (Éd.P'tit Louis, 2014)

Renaud Marhic avait initié petits et grands aux mystères lutinesques de la Grosse Ville du futur avec “L'attaque du Pizz'Raptor” (2013), premier tome de la série. On se doutait bien que ce rêveur invétéré et intrépide qu'est Gustave Flicman serait confronté à de nouvelles aventures. Cette fois, la menace est encore plus sérieuse, vu que c'est à nos technologies que s'en prend “Bug le Gnome”. Avec tout ce qu'a créé le progrès, le bougre ne manque pas de cibles potentielles, au risque de provoquer un cataclysme. Le brave Gustave aura certainement besoin des services de l'Université d'Onirie.

C'est un roman jeunesse fort divertissant, avec de multiples péripéties, qu'a concocté là Renaud Marhic. Un vrai suspense qui, peut-être, nous dit aussi que l'avenir ne s'annonce pas tout rose et facile, que des catastrophes guettent les générations de demain. Ce sera à coup sûr de la faute de diaboliques lutins, comme c'est déjà le cas aujourd'hui. S'il y a du danger, il s'agit également d'une histoire pleine d'humour. Parce que les enfants ont bien le droit de rigoler un peu quelquefois, et les plus grands aussi.

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13 octobre 2014 1 13 /10 /octobre /2014 04:55

Âgée de vingt-et-un ans, Joan Medford vit à Hyattsville, au cœur des années 1950. Elle a un fils d'environ trois ans, Tad, né de son mariage avec Ron Medford. Fils d'un notable de cette petite ville du Maryland, le mari de Joan était un bon à rien, qui brutalisait Joan et Tad. Après une dispute conjugale, Ron a trouvé la mort dans un accident de voiture. C'est Ethel Lucas, la sœur du défunt, qui a pris provisoirement en charge le petit Tad. Elle cache mal son intention de le garder, elle qui ne peut avoir d'enfant. Ethel accuse sa belle-sœur d'avoir provoqué la mort de Ron. Le sergent de police Young ne gobe pas ces affirmations, même si son collègue l'agent Church est nettement plus sceptique. Veuve désargentée sans métier, Joan doit trouver au plus vite de quoi vivre, afin de récupérer son fils. Le sergent Young lui conseille de s'adresser au Garden of Roses, le restaurant de Mme Bianca Rossi, situé non loin de chez elle.

Joan étant une fort jolie femme, elle est immédiatement engagée au bar à cocktails de cet établissement. Avec sa collègue plus âgée Liz et le barman Jake, tout se déroule bien. Dès le premier jour, le riche habitué Earl K.White III est séduit par la nouvelle serveuse. Ses premiers pourboires servent à Joan pour renflouer quelques dettes, mais elle va être trop occupée pour récupérer Tad. Peu après, White fait don d'une grosse somme à Joan. Celle-ci va régler tous ses impayés, et placer cet argent en achetant une maison qu'elle met en location.

Ami de Bianca Rossi, Tom Barclay est un beau jeune homme, promis à un bel avenir si ses idées se concrétisent. Si Joan est attirée par lui, elle évite des relations trop intimes. Quand son ami Jim Lacey a des ennuis avec la Justice, Tom cherche quelqu'un pour couvrir la caution de celui-ci. Bénéficiant désormais d'une certaine aisance, Joan accepte de les aider.

Hélas, Lacey va causer des embrouilles risquant de pénaliser financièrement Joan. Puisque la police ne paraît pas très active pour retrouver le fuyard, la jeune femme et Tom doivent s'en occuper. Chez l'épouse de Lacey, Joan découvre qu'il est parti avec beaucoup d'argent et deux billets d'avions pour Nassau. Service fiscaux et police n'ont plus qu'à intervenir, si possible à temps. Le mariage de Joan et d'Earl K.White est célébré, même si la santé du vieux marié ne lui autorise pas le sexe. C'est à Londres que se passe le voyage de noces. Non sans contrariétés pour Joan, qui se pense enceinte. Un bon médicament calme son stress. Au retour dans le Maryland, elle sent que le petit Tad n'est pas prêt à adopter le nouvel époux de sa mère. Grâce à un traitement médical innovant, White peut espérer des relations intimes avec Joan. Toutefois, sexe ou pas, une crise fatale ne peut être exclue. Et l'agent de police Church reste accusateur envers Joan…

James M.Cain : Bloody cocktail (Ed.L'Archipel, 2014)

James M.Cain (1892-1977) fait partie des grands noms du roman noir, des précurseurs du genre. “Le facteur sonne toujours deux fois”, “Mildred Pierce” ou “Assurance sur la mort” font partie de ses grands succès. Il restait au moins un roman inédit de James Cain, dont l'éditeur américain nous raconte dans la postface comment il l'a retrouvé. Il ne s'agit pas d'un ouvrage inachevé, mais bel et bien d'une histoire dont il fallait composer la version finale (car il y en avait plusieurs). Le moins qu'on puisse dire, c'est que le remarquable résultat est digne des meilleurs titres de ce romancier.

Ça se passe vers 1954, date de mise en vente du premier téléviseur couleur aux États-Unis, ce que nous indique un détail. Le récit nous est racontée par l'héroïne, archétype de la “femme fatale”. Bien qu'encore très jeune, Joan ne manque pas de maturité. L'épisode où elle rattrape l'escroc Jim Lacey montre sa détermination en toute occasion. On peut la soupçonner de travestir quelque peu la vérité, et la sincérité de ses sentiments. Elle use de sa beauté pour se faire des amis, ou amadouer le policier Young. Et, naturellement, afin de séduire le vieux White et le beau Tom. Quant à son attachement à son fils, on doit également s'interroger. Sachant qu'il y a trois morts dans cette affaire, son “témoignage” peut entraîner quelques doutes. D'autant qu'une serveuse court vêtue de bar à cocktail, ça n'a jamais eu une vertueuse réputation.

Un magnifique roman noir “de tradition”, qu'il eût été dommage de laisser disparaître. Un parfait exemple d'intrigue de qualité supérieure, en particulier par la souplesse narrative et les portraits des protagonistes. Un inédit savoureux, à lire absolument.

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12 octobre 2014 7 12 /10 /octobre /2014 04:55

Après une quinzaine d'aventures publiées chez Coop-Breizh, Léo Tanguy est de retour, aux éditions La Gidouille en 2014. Peut-être faut-il rappeler que ce quadragénaire rouquin est un cyber-journaliste. Il alimente son site Internet avec diverses infos sur l'Ouest de la France, mais surtout grâce à de sombres affaires dont personne d'autre ne veut parler. Léo a hérité du vieux camping-car Combi VW de ses parents. Ces retraités ex-hippies ont gardé la passion des voyages, confiant parfois leur chien Frilouz à Léo. S'il fait halte chez eux à Plouguer, le cyber-journaliste est généralement sur la route. Il ne peut oublier sa fiancée Soazig, décédée dans un accident d'avion. Il reste en contact avec son ex-amante Suzie, employée à la Préfecture de Quimper.

S'il croise quelques adversaires, Léo compte beaucoup d'amis bien informés dans toute la Bretagne. Avec “Dernier train pour Ouessant”, pour son retour, Yvon Coquil a amené Léo à Brest. Pour une enquête sur la mort suspecte d'un de ses rares amis flics, un peu anar il est vrai, Frédéric Marquaux (que l'on surnommait Polo). Hospitalisé, son ami journaliste Yves ne peut guère l'aider. Mais Léo trouve refuge chez le vieux Zef, qui habite dans une maison singulière au lieu-dit Toul-Louz. La chargée de communication de la police s'en tient aux faits. Mais il pourra sans doute compter sur une autre alliée, la punkette Zoé, et quelques amis du coin. Traîner en ville et sur le port, un bon moyen de faire avancer son enquête. Bien que ce ne soit pas sans danger.

Michel Dréan : Et un, et deux, et Groix… zéro ! (Éd.La Gidouille, 2014)

Dans “Et un, et deux, et Groix… zéro !”, c'est jusqu'à un autre port que Michel Dréan fait voyager le cyber-journaliste. Début août, c'est l'effervescence qui règne à Lorient, pour le Festival Interceltique. Encore heureux que Léo parvienne à caser son Combi camping-car près de celui, moderne et rutilant, des sympathiques Hercule et Marie-Jeanne. Même si la profusion de stands aux produits pas toujours authentiques, et la présence de nazillons régionalistes, peut agacer quelque peu Léo, cette fête des nations celtes est très plaisante. Le pavillon de l'Acadie (Québec & Nouveau-Brunswick) et certains concerts off lui offrent des moments de détente, non sans forcer sur les boissons fortes. Toutefois, ce n'est pas pour participer (avec le chien Frilouz) à ces festivités que Léo est venu à Lorient.

Le joueur malien Bakari Bakara est l'attaquant vedette des Tacauds, surnom du club de foot de Lorient, qui évolue en Ligue 1. Il a disparu depuis quelques jours. Ce qui ne passe pas inaperçu, car un tournoi entre clubs celtes de football est organisé pour les cinquante ans du Festival. À l'initiative d'un copain journaliste local, Léo interroge Renaud Rapido, footeux atypique sans illusion sur le bizness de son sport. Il rencontre aussi la séduisante Marine, petite-amie de Bakari Bakara. Peu avant sa disparition, le joueur fut perturbé par un appel téléphonique. Elle le vit encore discuter avec un jeune Noir inconnu. La danseuse Nolwenn lui rappelant Soazig, Léo tente une amourette, mais c'est raté. Intervenant dans une rixe entre des fachos et un jeune Noir, il prend des mauvais coups et connaît des ennuis avec la police. Marie-Jeanne et Hercule vont heureusement le soigner.

Pour obtenir quelques renseignements sur les protagonistes, Léo n'a d'autre choix que de faire un détour par Quimper. Afin de renouer avec Suzie qui, malgré sa minerve, reste excitée. À part l'agent du joueur, le nommé Darmes qui apparaît magouilleur vu son passé en Afrique, pas de piste sérieuse en vue. D'ailleurs, ce Darmes arrive bientôt à Lorient, où il risque de mettre le souk dans les finances du club de foot. Marine contacte Léo quand le jeune malien Balthazar, celui que rencontra le disparu, se réfugie chez elle. Il lui raconte ses tribulations de joueur ballotté entre clubs européens, mal traité par des margoulins. C'est sur l'île de Groix, en face de Lorient, que Léo va chercher la clé de cette affaire…

Michel Dréan : Et un, et deux, et Groix… zéro ! (Éd.La Gidouille, 2014)

Léo Tanguy est un peu le cousin de Gabriel Lecouvreur, dit Le Poulpe, aussi indépendant d'esprit et fouineur que son modèle (publié chez Baleine). Selon le même principe, c'est à chaque fois un nouvel auteur qui raconte les aventures de ce journaliste non-conformiste. La série se poursuit avec Yvon Coquil qui connaît bien sa région brestoise, et ici Michel Dréan, pour qui Lorient n'a pas de secret. Ce dernier utilise à bon escient l'ambiance du FIL (Festival Interceltique de Lorient) en guise de décor. Un grand rendez-vous qui attire la foule, y compris quelques indésirables perturbateurs politisés.

L'intrigue tourne autour du foot et de ses dérives : “Le football professionnel est un sport qui se joue à onze contre onze, mais à la fin, c'est pratiquement toujours le financier qui l'emporte sur le sportif.” Quand des budgets colossaux sont dépensés, on peut imaginer que de conséquentes sommes occultes soient détournées. Pensons aussi à tous ces jeunes joueurs africains auxquels, comme dans le film “Les rayures du zèbre” avec Benoît Poelvoorde, on fait miroiter carrière et fortune. Sans contrat au final, bien souvent. Un grand ménage dans ce qui ressemble à du trafic d'être humains ne serait pas un luxe.

Michel Dréan a été récompensé d'une mention spéciale du jury de La Plume de Cristal, festival du film policier de Liège, pour son roman “La lune dans le kenavo” (Éd.du Barbu). Servi par sa parfaite maîtrise des lieux et de la “bible” de cette série, son récit fluide des investigations de Léo Tanguy s'avère fort captivant. L'humour est aussi présent, bien sûr : “Sa casquette [est] remplacée par un casque ridicule qui lui donne un air cosmonaute de l'ex-URSS. Là-dessous, il va fondre comme du beurre. Youri Margarine.” Il n'y a plus qu'à embarquer dans le Combi de Léo Tanguy, pour le suivre dans ses aventures.

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9 octobre 2014 4 09 /10 /octobre /2014 04:55

New York, au début des années 1990. Matt Scudder y fut policier, à l'époque où il vivait à Long Island avec son épouse et leurs deux fils. La pression du métier de flic et l'alcoolisme ont entraîné Matt Scudder dans une sale affaire. Parrainé par Jim Faber, il est désormais abstinent, et suit régulièrement les réunions des Alcooliques Anonymes. Il vit avec Elaine, une call-girl pas exigeante à son égard, qui a plutôt une bonne influence sur lui. Scudder s'affiche détective privé. S'il fait des vacations ponctuelles pour une grosse agence, le reste de ses missions est officieux. Frôler l'illégalité ne le dérange pas. Son sens de justice personnel peut l'amener à régler en personne quelques comptes. Même si son meilleur ami, le truand Mick Ballou s'est mis au vert en Irlande, Scudder garde de multiple contacts dans la faune new-yorkaise.

Âge de trente-trois ans, Kenan Khoury est un trafiquant de drogue, pas un dealer mais un importateur de stocks. Avec son frère Peter, de deux ans son aîné, ils sont issus d'une famille chrétienne libanaise. Kenan ne nie pas qu'il fait un métier sale, mais il a toujours été réglo avec tout le monde. Ex-junkie, Peter a cru s'en sortir par la boisson. Sevré, il est aussi un habitué des réunions d'A.A., moins assidu que Matt Scudder. Kenan Khoury est marié avec Francine, d'origine Palestinienne. Alors que la jeune femme fait des achats, elle est enlevée par trois hommes dans un fourgon bleu. Très rapidement, les ravisseurs vont réclamer une rançon d'un million de dollars. Kenan Khoury négocie à quatre cent mille. Avec Peter, ils livrent le fric exigé. Mais ils ne retrouvent finalement que le cadavre dépecé de Francine, en plusieurs paquets. Qu'ils vont incinérer clandestinement.

Kenan Khoury engage Scudder, offrant un bel acompte, afin de découvrir les coupables. Il y a bien eu des témoins du kidnapping dans le quartier, mais le trio est mal identifiable. Scudder contacte le flic Joe Durkin, au sujet d'une affaire similaire qui s'est produite un an plus tôt. Il existe quelques points communs. Une préparation de l'enlèvement de Francine paraît improbable, s'il ne s'est rien passé d'autre entre-temps. Son copain l'ado black TJ attire l'attention de Scudder sur les cabines téléphoniques du secteur. Plus tard, grâce à un duo de hackers appelés les Kong, ils vont explorer le réseau et les appels vers chez Kenan Khoury.

Dans les archives du New York Times, Matt Scudder découvre le cas d'une étudiante agressée à peu près comme Francine. Il tente d'en savoir plus en s'adressant à un flic des Homicides de Brooklyn, John Kelly. Intéressé par ces crimes, celui-ci pourrait jouer son rôle le moment venu. D'ailleurs, même si Scudder parvient à identifier les ravisseurs et à reconstituer les faits, peut-être vaudra-t-il laisser la police et le FBI se charger de conclure. Pourtant, l'affaire risque de prendre une autre tournure…

Lawrence Block : Balade entre les tombes (Série Noire, 2014)

La série consacrée par Lawrence Block à Matt Scudder comporte dix-huit titres. Cette aventure était la dixième vécue par l'ex-policier devenu détective. Elle nous est présentée avec une nouvelle traduction, signée Mona de Pracontal, pour la Série Noire. Car une adaptation cinématographique a été réalisée d'après cette intrigue. Le film, avec Liam Neeson dans le rôle de Scudder, sort en France dès le 15 octobre 2014. Voilà une bonne occasion de redécouvrir un des excellents romans de Lawrence Block.

Dans la meilleure tradition des histoires de détectives, Matt Scudder est un pur citadin, qui connaît presque la moindre ruelle new-yorkaise, et un homme tourmenté. Sa sobriété et sa relation avec son amie prostituée l'aident à conserver un bon équilibre. Connaître les contacts utiles et savoir au besoin jouer franc-jeu avec d'anciens collègues, naviguer entre la légalité et ce qui ne serait pas autorisé, tels sont les atouts de Scudder. Il ne faut pas s'attendre à une enquête menée tambour battant, l'urgence ne servant à rien puisque la victime est morte. La vie continue pour Scudder et son entourage, tandis que progressent ses investigations : c'est ce qui crée l'ambiance de cette “Balade entre les tombes”. Un authentique et savoureux roman noir, doté d'un héros fort attachant.

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8 octobre 2014 3 08 /10 /octobre /2014 04:55

Avant tout, il est indispensable de préciser qu'il ne s'agit pas d'un recueil de nouvelles au sens strict. D'une part, il y a une photo d'ambiance signée Hermance Triay, à laquelle vient s'ajouter une image de l'arme du crime. D'autre part, un texte court de Marc Villard pour compléter l'illustration par la fiction. Un exercice vingt fois renouvelé, grâce à une variété de photographies et de textes. La rencontre entre l'instant figé restitué par une photo, et l'écrit développant des scènes vivantes, c'est une idée créative qui fonctionne fort bien ici. Est-il besoin de rappeler que Marc Villard est un maître de la nouvelle, du format court ? Américanophile, il est habile pour dessiner en quelques traits le contexte des nombreux textes se passant aux États-Unis. Jouant avec les clichés et les codes du roman noir, son regard est souvent enjoué, et la tonalité apparaît toujours juste.

Un survol de quelques-uns des textes de cet ouvrage :

Rivière profonde : la disparition d'une jeune vacancière sur une petite rivière d'Arizona, où elle était en villégiature avec sa famille et des amis locaux. À bout de souffle : Serge est un jeune type pourchassé par trois truands bien sapés, de Corvisart à la Gare d'Austerlitz. Le flingue capricieux : Stan trouve l'occasion de supprimer le mari garagiste de Cynthia, sa maîtresse, mais le caractère d'une femme peut être aussi imprévisible qu'un pistolet.

La neige endormie : en Arizona, dans un décor enneigé, ce trio de braqueurs choisit la même adresse que le SDF Bones pour planquer le butin de son casse. En plein cœur : par un froid de canard à Clamart, la prostituée qui se fait appeler Diana est agressée par son client dans un terrain vague décoré. Velours : Vincent et Fabienne mènent une vie cossue, mais les trahisons passées du braqueur de banque que fut Vincent vont le rattrapper.

Marc Villard–Hermance Triay : Scènes de crime (Le bec en l'air 2014)

La femme volage : en Californie, du côté de San Diego, l'agent immobilier Chuck a fini par tuer sa femme qui le cocufiait avec un militaire, mais la suite reste un sacré chantier. La part des autres : c'est en prison que fut programmé le braquage d'une banque d'Halifax, un coup qui vire bientôt au carnage, y compris pour les deux truands rescapés. Dans la cave : à Memphis, le policier Walker ne peut guère intervenir dans la vie de couple de sa jeune sœur Cindy, vingt-six ans, bien qu'elle soit souvent battue par son acariâtre mari et couverte de bleus.

Bienvenue en Amérique : à dix kilomètres de Los Angeles, récupérer des clandestins chinois dont peu ont survécu dans leur conteneur n'est pas une mission de tous repos. La banque : enquête sur le meurtre d'une jeune chanteuse de country, venue retirer de l'argent au distributeur de billet de la Bank of América, non loin de chez elle. À vendre : en cavale, Mary et Franck squattent une maison à vendre dans l'Illinois, avant de fourguer leur stock de drogue, mais cet endroit est moins sûr que prévu.

Et encore huit autres histoires courtes, quelques pages, tout aussi ciselées, accompagnées de photographies originales, d'images que nous voyons parfois sans assez les regarder. Une harmonie, que l'on pourrait qualifier de chaleureuse, règne entre les deux expressions artistiques dans cet ouvrage. Un aspect différent de “l'idée polar” !

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7 octobre 2014 2 07 /10 /octobre /2014 04:55

Très belle région montagneuse au sud du Massif Central, les Cévennes ne se résument pas à des sites accueillant le tourisme. Vers les sommets de Lozère, on trouve encore certains villages et hameaux où la population n'a guère d'estime pour la modernité. Les émissaires du Crédit des Agriculteurs sont bien vite renvoyés à leurs banques citadines. Certes, il y a des gens qui s'enrichissent. Tel l'exploitant agricole Jean Paradis qui rachète toutes les terres du coin et emploie des clandestins sous-payés, ou le maire du Pont-de-Montvert avec sa scierie. À l'inverse, le hameau isolé Les Doges abrite les fermes de deux ours, des solitaires bien heureux que le monde ne s'occupe pas d'eux.

Quinquagénaire célibataire, le paysan Gustave Targot (dit Gus) vit dans la ferme héritée de sa famille, avec son chien Mars. Dix-sept vaches Aubrac et huit veaux, c'est bien assez de travail pour lui, sans compter l'entretien de ses terres. Son voisin, c'est le veuf Abel Dupuy, dans les soixante-dix ans. Tous deux sont un peu chasseurs, bien sûr. Ils ne se fréquentent pas tellement, juste pour échanger des outils agricoles, parfois boire un verre ensemble. Leurs familles ont été longtemps en bisbille pour des motifs aujourd'hui oubliés. Il faut dire que la méchanceté des parents de Gus, père buveur et mère agressive, était notoire. Seule la grand-mère lui apporta, jadis, un peu d'affection.

En ce froid hiver neigeux, ce mois de janvier 2006 est particulièrement rude. Malgré tout, Gus assume cette petite vie au jour le jour, avec Mars. Il est triste d'apprendre le décès de l'Abbé Pierre, c'est sûr. Ce jour-là, il entend cris et coups de feu du côté de chez Abel. Il y a des traces de sang dans la neige. S'il est intrigué, il se doute que ce n'est pas son voisin qui lui fera des confidences. Tracassé, Gus surveille quelque peu Abel, au risque de laisser des signes de son passage dans la neige. Après tout, il se peut que par accident, Abel ait tué son chien, comme il le dit. Ça pourrait raviver les tensions entre eux, ce petit mystère. Ayant chopé la crève, Gus n'a pas besoin de telles complications.

Dans les Cévennes, on est plutôt protestant, encore que Gus n'ait jamais été pratiquant. Quand un Évangéliste se présente dans sa ferme, même si ce “suceur de Bible” n'est pas antipathique, Gus le reçoit avec son habituelle rudesse. Il est bien plus coriace que cette engeance-là. Son rapport avec Dieu ne regarde que Gus. L’Évangéliste n'est pas vraiment ici pour le convertir. S'il explore l'endroit, c'est qu'il paraît plutôt rechercher quelqu'un. Gus ne peut guère l'aider, même quand le “suceur de Bible” a besoin d'un téléphone. Mars étant très affaibli, Gus peut y voir le signe d'un drame couve dans son entourage. Il est vrai que son voisin Abel cache quelques secrets aux conséquences sanglantes…

Franck Bouysse : Grossir le ciel (La Manufacture de Livres, 2014)

Dans le roman noir, il est fréquent d'aller chercher l'exotisme aux confins des Appalaches, à l'abri des bayous de Louisiane, dans les contrées glacées de l'Alaska. L'équivalent existe pourtant sous nos climats, nos régions n'étant pas dépourvues d'endroits insolites. Notre ruralité vaut bien celle d'ailleurs. “Ici, les lignées [familiales], elles s'éteignent toutes les unes après les autres, comme des bougies qui n'ont plus de cire à brûler. C'est ça le truc, la mèche, c'est rien du tout s'il n'y a plus de cire autour, une sorte de pâte humaine. Si bien que l'obscurité gagne un peu plus de terrain chaque jour ; et personne n'est assez puissant pour contrecarrer le projet de la nuit.”

Un monde en voie d'extinction, sûrement. Paysages enneigés et ombreux, de plus en plus désertés, conservant une étincelle de vie, fut-ce à l'ancienne. Dans la tradition des taiseux où même les silences ont un sens. Gestes ancestraux et ambiance au ralenti, voilà ce que décrit admirablement Franck Bouysse. Nos sociétés urbaines aiment les formules ridicules, telles “la France profonde, les villages où tout le monde se connaît”, affirmant même que “ça, c'était avant, y a plus de coins comme ça.” Des populations échappant au formatage, avec un peu moins de confort et beaucoup plus de liberté, il en reste. Parfois parqués dans des réserves naturelles, un peu comme les Indiens. Pas moins violent qu'ailleurs, juste d'une autre nature, le crime a aussi sa place dans ces petits univers-là. Belle intrigue pour un roman fort bien écrit, un suspense à découvrir.

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