Virginie Brac est scénariste de télévision et romancière. Elle se fit connaître avec les polars “Sourire kabyle” (1982) et “Mort d'un fauve” (1983). Sa trilogie consacrée aux enquêtes de la psychiatre urgentiste Véra Cabral obtint un beau succès : “Tropique du pervers” (2000), “Notre-Dame des barjots” (2002) et “Double peine” (2004). Récompensé par le Grand prix de Littérature policière, ce dernier titre était en effet de qualité supérieure.
Entre vie privée compliquée et vie professionnelle agitée, le personnage de Véra Cabral est très réussi, vivant et attachant. Virginie Brac eut l'intelligence d’inclure des passages plus souriants dans cette histoire largement sombre. Percer les plus noirs secrets de chacun pour expliquer la psychologie de la meurtrière, ce n’est pas simple quand personne ne dit la vérité. Celle-ci apparaît progressivement, dans un récit très bien dosé. “Double peine” est un captivant noir suspense.
Lors d’une intervention d’urgence à Fleury-Mérogis, la psychiatre Véra Cabral arrive trop tard. Giselle, une détenue, a tué une surveillante pourtant amicale. Incompréhensible, la prisonnière devant sortir une semaine plus tard, après une peine de dix ans pour meurtre. À Véra, elle a parlé d’un fils mort, mais son défenseur affirme que Giselle n’a pas d’enfant. Un bilan d’évaluation doit établir si elle est psychotique ou dangereuse. Véra a des soucis avec la famille huppée de son fiancé Hugo. Ils refusent d'admettre que leur fils aîné bat sa femme. Quand le problème tourne au drame, Véra s’en mêle. En outre, elle a raison de penser qu’Hugo lui échappe pour une autre.
Le policier algérien Hakim Salem est en mission en France. Il s’intéresse à Giselle, qui fut la compagne d’un terroriste islamique. Véra Cabral s'avoue n'être pas insensible à son charme froid. Il est bien renseigné sur elle et sur son enquête. Les parents de Giselle se veulent irréprochables. Si le père, ancien sergent de la guerre d’Algérie, ne cache pas ses opinions, il nie avoir tué l’enfant de Giselle. Celle-ci, tabassée en prison, est soignée à l’hôpital où exerce Véra. La psy visite clandestinement la maison des parents, y devinant une présence cachée.
Véra reçoit un paquet contenant une petite oreille. Elle apprend où naquit Giselle. Elle veut joindre Hakim pour qu’il l’aide et s’explique. Il semble être reparti chez lui. Véra demande à la police une perquisition au domicile des parents de Giselle. S’il y a eu un enfant ici, ils ne trouvent rien. Il peut s'agir d'une fuite, ou plutôt d'un kidnapping. Le père finira par dire la vérité à Véra sur les vraies origines de Giselle.
commenter cet article …