Le Livre de Poche réédite “Sleeping Beauty” de Phillip Margolin, un suspense machiavélique, comme on les aime.
Excellente joueuse de football féminin, Ashley est une adolescente habitant Portland, dans l’Oregon. Elle vit un premier drame quand, une nuit, sa meilleure amie et son propre père sont assassinés chez elle. Ashley échappe au tueur. Pour qu’elle cesse de culpabiliser, sa mère Terri la fait entrer à l’Oregon Academy. En plus des études, Ashley pourra se perfectionner en foot. Terri et Ashley y rencontrent Casey van Meter, la directrice issue d’une riche famille, et l’écrivain Joshua Maxfield qui fut l’auteur d’un best-seller.
Un double crime a pour décor le hangar à bateaux de l’Academy : Terri est assassinée, Casey van Meter sombre dans le coma après avoir été violemment frappée. Ashley a vu le coupable, un couteau sanglant à la main : c’est Joshua Maxfield, qui est en fuite. Le manuscrit de son futur roman l’accable. Il y est question de meurtres monstrueux. La famille van Meter se montre protectrice avec Ashley, désormais seule. Bientôt arrêté, Joshua Maxfield nie tout. Il profite de l’audience préliminaire au tribunal pour disparaître. Peu après, c’est évidemment lui qui tente d’assassiner Ashley. Malgré les conseils de son avocat Jerry, la jeune fille quitte le pays. En Europe, elle sera en sécurité.
Cinq ans plus tard, Ashley doit rentrer à Portland. Jerry lui apprend que Casey, toujours dans le coma, est sa vraie mère. Miles van Meter, frère de Casey, et Randy Coleman, son ex-mari, s’opposent pour devenir tuteur légal de celle-ci – dont la fortune s’élève à 40 millions. Tous deux veulent la “débrancher”, Ashley est contre. Quand Ashley est agressée, Coleman et Maxfield sont arrêtés en flagrant délit. Coleman affirme avoir défendu Ashley. On s’interroge sur ce dernier au procès de Maxfield. Sortie du coma, Casey a retrouvé ses facultés : elle désigne le criminel. Les doutes d’Ashley lui permettront de finalement désigner le vrai coupable…
La construction du récit s’avère particulièrement habile. La narration fluide est entraînante, et les rebondissements captivants. Bien sûr, on devine que la vérité est brouillée par des faux-semblants dans cette affaire pas si limpide. L’incertitude quant au rôle de chacun fait la force de l’histoire. Les portraits nuancés des divers protagonistes sont très réussis, pas trop manichéens. Peut-être Casey se rétablit-elle un peu vite, mais on admet son caractère volontaire. L’auteur nous livre aussi quelques réflexions sur le métier d’écrivain, de la création à la promotion. Un suspense réellement passionnant.