Un nouveau roman noir de Joseph Bialot est toujours un évènement. Né le 10 août 1923 à Varsovie, installé en France avec sa famille dans les années 1930, il fut déporté à Auschwitz, puis il se consacra à sa carrière professionnelle avant de devenir écrivain. C’est en 1978 qu’il publia dans la Série Noire “Le salon du prêt-à-saigner”, lauréat du Grand prix de Littérature policière 1979. Depuis, chacun de ses romans a connu un beau succès public. Quand on a eu la chance de converser avec Joseph Bialot lors d’un Salon du livre, on peut confirmer la simplicité, l’humour et la franche gentillesse de ce grand auteur. Saluons la sortie en mars aux Éditions Métailié de son dernier roman en date : “186 marches vers les nuages”. Berlin à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Bert Waldeck, 40 ans, a passé onze années dans des camps nazis au titre de schutzhäftling, détenu de sécurité enfermé sans jugement. Après avoir survécu au naufrage des bateaux-cages, bourrés de déportés, navires coulés par les Anglais, il retrouve sa ville natale, début mai 1945. Un officier américain le récupère pour l’aider à retrouver un certain Hans Steiner, recherché comme criminel de guerre. Au cours de cette recherche, Bert va se rendre compte qu’il n’est qu’un instrument manipulé entre les mains des GI’s. Le but de son travail n’a rien à voir avec le châtiment des SS. Il se révolte. L’histoire met en parallèle la vie et le destin du rescapé des camps et d’un capitaine SS qui fut son ami d’enfance. Le récit avance, jumelé, et permet d’imaginer ce que fut la vie en Allemagne de 1918 à 1945. Les bombes, les horreurs de toutes sortes, l’obscur héroïsme de certains, sans oublier une petite lueur d’espoir : l’amour. Un roman à découvrir absolument.