Petit hommage à Pierre Nemours, qui fut un des piliers de la collection Spécial-Police du Fleuve Noir d'autrefois, de 1964 à 1983. Beaucoup de ses romans mirent en scène le commissaire Marc Vieljeux, que nous trouverons dans le premier titre. Le second est l'avant-dernier roman publié par Pierre Nemours, décédé en 1982, probablement un de ses plus réussis.
"La mort au tournant" (Fleuve Noir, 1975)
Marc Vieljeux est un ancien commissaire de la Police Judiciaire. Compte tenu de sa grande expérience, il s'est reconverti en enquêteur-conseil. En ce mois de juillet, c'est le début des vacances pour Vieljeux, en villégiature dans sa propriété de Sens. Une charmante jeune femme, Lelia Torelli, vient lui soumettre une affaire. Elle affirme que son amant, Antonin Lépagneul, a été assassiné. Pourtant, l'enquête sur la mort de cet ingénieur mathématicien a conclu à un accident. Ce qui rend Lelia Torelli sûre d'elle, c'est que la précieuse serviette à documents de Lépagneul n'a pas été retrouvée. Les premiers éléments recueillis par Vieljeux indiquent que ça mérite de nouvelles investigations.
Toute l'affaire tourne autour du projet de construction d'un barrage EDF à Castelbazas, une bourgade des Pyrénées. Voilà le dossier qu'étudiait Lépagneul, celui qui se trouvait dans sa serviette. Se rendant sur place, Vieljeux s'aperçoit que l'agent immobilier Paul Carmona est en train d'acheter de nombreux terrains sur le site du futur barrage. Ou, plus exactement, aux abords du site. En ce milieu de la décennie 1970, les scandales touchant l'immobilier sont constants, telle l'affaire Scopa. Des magouilleurs, certes, mais sont-ils prêts à tuer pour arriver à leurs fins ? D'ordinaire, ils tentent de convaincre, de séduire. Quand l'adversaire s'attaque directement à sa cliente, l'ex-policier Vieljeux doit faire preuve d'intuition pour se protéger lui-même. C'est en retournant à Castelbazas, qu'il espère dénouer les mystères de ce dossier…
"Delphine ou le crime parfait" (Fleuve Noir, 1982)
Delphine Rochetti habite Saint-Brigue-sur-Loire. Cette demoiselle sexagénaire a toujours vécu dans cette petite ville. Elle est extrêmement pieuse, au point qu'on la qualifie de bigote, de grenouille de bénitier. Chaque après-midi, elle s'occupe de la bibliothèque municipale. Depuis peu, elle se confie à son journal intime… Le jeune Régis Gaillard a été assassiné. Un chaud lapin, le rejeton des garagistes locaux. On soupçonne d'emblée son amie Fabienne Sourgues de l'avoir tué. D'autant que deux indices la désignent comme coupable. Ça rappelle à Delphine le drame de sa propre jeunesse, durant l'été 1939. Son amant René mourut à la guerre, alors que venait de débuter leur histoire d'amour. Delphine ne veut pas que Fabienne endure des situations comparables.
Durant la garde à vue de la jeune fille, Delphine commet un second meurtre dans les mêmes conditions que le premier. Tuer le pharmacien Alcide Rigouret, homosexuel menant une vie secrète, ce n'est pas vraiment un péché selon les critères de Delphine. Les enquêteurs doivent relâcher Fabienne. Ce qu'ils auraient fait de toutes façons, car les indices retenus contre elle n'étaient pas concluants. Delphine essaie de gommer de sa mémoire ce crime “pour rien”. Tout en se tenant informée de l'enquête, grâce à la femme du brigadier-chef de gendarmerie, Mme Bolquert. C'est qu'elle est bavarde, son amie Simone. Alors que Delphine essaie toujours de trouver le meurtrier de Régis Gaillard, l'arrivée du commissaire Horowitz va la contraindre à ruser. La vieille demoiselle imagine que Régis était mêlé à quelque trafic. La police est aussi active que Delphine, qui devra se montrer habile pour ne pas être suspectée...