Les premiers noms venant à l'esprit quand on évoque des religieux-détectives sont sans doute celui du Père Brown (de Gilbert Keith Chesterton), de Frère Cadfael (d'Ellis Peters), ou de Soeur Fidelma (de Peter Tremayne). On pensera aussi à Guillaume de Baskerville, l'enquêteur d'Umberto Eco dans "Le nom de la rose". Depuis "Le moine" de M.G.Lewis publié en 1796, les ecclésiastiques sont des personnages récurrents dans la littérature à suspense. Le roman policier français leur a accordé une belle place, aussi.
Au cinéma, ce fut la charmante Sophie Desmarets qui, dans "Le secret de sœur Angèle" de Léo Joannon en 1956, incarna l'héroïne des romans signés Henri Catalan. Religieuse de l'ordre de Saint-Vincent-de-Paul, l'intrépide sœur Angèle a vécu de 1952 à 1959 une douzaine d'aventures publiées chez Le Masque. Avec leurs couvertures marrons spécifiques, ces histoires agitées et énigmatiques connurent un joli succès. Dans la collection Le Masque, Jacques Ouvard enchaîna en créant un autre héros religieux, le père Boileau. De 1959 ("L'assassin est dans le couvent", Prix du Roman d'Aventure) à 1981, cet ancien commissaire de la PJ sera au centre de vingt romans.
L'écrivain Michel Grisolia et le cinéaste Francis Girod imaginèrent un détective religieux : "Le mystère de l'abbé Moisan" (1991) et "La justice de l'abbé Moisan" (1993) furent publiés aux éditions J.C.Lattès. De nos jours encore, un moine est co-héros dans les polars historiques d'Olivier Barde-Cabuçon, chez Actes Noirs. Au temps de Louis 15, ce moine (fort peu catholique) n'est autre que le père du commissaire aux morts étranges. Les deux premiers titres de cette série ont été récompensés par le Prix Sang d'Encre et le Prix Historia… Bien d'autres prêtres, curés, religieux en tous genres, apparaissent dans des seconds rôles, au gré des intrigues dans quantité de romans à suspense français.
Dans son 21e numéro, le magazine L'Indic consacre un dossier à la religion, sous diverses formes. De la SF aux personnages ayant marqué ce thème, sans oublier la spiritualité d'un Jack Taylor, différentes approches à découvrir. Par ailleurs, de nombreuses rubriques sont au programme. Une interview de l'auteur israélien Dror Mishani, une nouvelle d'Anouk Langaney, les critiques de quelques polars (actuels ou plus anciens), une balade sur l'île de Noirmoutier avec Boileau-Narcejac, des photos, du cinéma et de la musique.
Comme toujours, c'est un riche sommaire que nous proposent les rédacteurs de L'Indic sur 48 pages. Pour vous abonner, il suffit de retourner un chèque de 28 euros (4 numéros par an) à l'ordre de Fondu Au Noir, 2 rue Marcel Sembat - 44100 NANTES.
Pour plus de renseignements, il suffit de contacter l'équipe de Fondu Au Noir, via leur site.