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27 janvier 2012 5 27 /01 /janvier /2012 06:32

 

Publié aux Éditions12bis, le tome 1 de la bédé Les affreux est signé Philippe Chanoinat, Frédéric Marniquet, Grand et Vergne.

À Lyon, dans la matinée du 14 juin 1963, le Crédit Général est attaqué par une bande de gangsters armés. Parce qu’un client intervient, l’opération ne tarde pas à tourner au carnage. Les flics cernent bientôt le quartier. Un meurtrier échange de tirs cause plusieurs victimes, chez les policiers et les truands. Intercepté, le braqueur Devineau est en état d’arrestation. BD-AFFREUX

Dumont est parvenu à s’enfuir sans être inquiété. Il n’a pas vraiment le choix quand les sbires du caïd Devineau, le frère de son complice, l’invitent à rencontrer le patron. Celui-ci n’aime pas être impliqué de trop près dans des affaires foireuses. Il donne ses ordres. Dumont a intérêt à obéir s’il veut rester du bon côté de la barrière, comme dit Sauveur, le second de Devineau. Esprit indépendant, Dumont supprime Gino et Carl, les hommes du caïd, avant de se faire la malle. Devineau se doit de réagir.

À Brignoles-sur-Gevray, Dumont-père s’alcoolise et végète dans sa propriété au cœur du vignoble bourguignon. Il est veuf depuis la guerre, inconsolable de son épouse morte dans des conditions incertaines. Jean Dumont traîne souvent avec ses deux meilleurs amis au bar de Mangin. Question de proximité, car ce n’est pas l’amabilité du patron qui les attire. Quant au curé, il serait bien avisé de ne pas se mêler de leurs discussions énervées. Avec Dumont et ses camarades de boisson (depuis la Résistance), il y a du bourre-pif dans l’air. Ils ont la taloche facile, le gnon généreux, l’uppercut percutant. Il est vrai que, généralement ivre, Jean Dumont s’en prend vertement à tout le monde, de Mlle Granbec amie des scouts à ce cancrelat d’huissier Laratière. Même son ami le comte de Flachet, qui appréciait vertueusement son épouse, ne peut guère calmer Jean Dumont.

Face au commissaire Lemoine et à son adjoint Franchard, le truand Devineau joue les innocents. Son puissant frère demande à Riton et sa bande de prendre la direction de Brignoles-sur-Gevray, où Dumont-fils se cache probablement. En effet, celui-ci vient de renouer avec son acariâtre père. Riton est un vieux copain de Mangin, le bistrotier ex-gangster : Quand il tient une sulfateuse dans les pognes, il te remplit un cimetière plus vite que la peste. Sur ce coup-là, c’est aux poings que se décide la victoire…

 

Il y a fort peu de chances que Jean Gabin, Lino Ventura, Bernard Blier, Michel Constantin ou Louis de Funès, tournent dans de nouveaux films. Pas plus que Francis Blanche, Paul Meurisse, Robert Dalban, André Pousse, et autres éminents seconds rôles de jadis. Ces tronches du cinéma français d’antan, qu’on aime revoir, pourquoi ne pas en faire les héros d’aventures inédites, en bédé ? Telle est l’idée de cet album, premier tome d’une série (à suivre). Avec Steve McQueen en guest-star, dans le rôle du fils Dumont. Beau casting, pour un polar qui se veut dans la veine des films d’autrefois. Clin d’œil, c’est au bar Le Doulos qu’a ses habitudes le caïd Devineau (qui est l'acteur caricaturé ?). Dans le village bourguignon, ça picole et ça rigole, avant la castagne véhémente. Les dialogues s’inspirent de ceux du regretté Michel Audiard, presque aussi fleuris. Une histoire sympathique, pour nostalgiques du cinéma d’action de cette époque.

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26 janvier 2012 4 26 /01 /janvier /2012 06:23

 

Fête foraine, crimes et vengeance, le mystère plane dans La ville éphémère d’Alexandre Suval (Presses de la Cité, 2012).

Dans les années 1880, la fête foraine de Neuilly est déjà traditionnelle. Parmi les saltimbanques animant cette foire colorée aux multiples attractions, le Vicomte est un des personnages notoires. Appelé Gringalet par ses amis, le jeune homme possédant quelque éducation ne se sent chez lui qu’au cœur de ce petit monde. Apprécié de tous, il a pour protégé un disgracié nommé Ficelle, un phénomène de foire venu d’Amérique. Sous le chapiteau des lutteurs, le Vicomte Gringalet joue parfois les comparses pour des combats arrangés.

Ce jour-là, il s’efforce de gagner pour séduire la jeune et belle baronne de Givry, accompagnée de son amie Colette. Bien qu’elle soit l’épouse de sir Richard Pembroke, Éloïse de Givry lui fixe un rendez-vous nocturne dans une demeure isolée de Neuilly. SUVAL-2012Croyant aux présages, Ficelle craint pour son ami Gringalet. Il n’a pas tort, car il s’agit d’un traquenard organisé par le mari et sa maîtresse Colette.

Aidé d’une bande de complices, sir Richard s’est même assuré le témoignage d’un policier. Le Vicomte arrive trop tard pour défendre Éloïse de Givry, avant d’être lui-même victime de graves violences. Ayant été maltraitée par son amant, Colette change de camp lorsque Ficelle et les amis lutteurs de la foire interviennent. Les forains retardent la police, tandis que Colette et le Guadeloupéen François conduisent Éloïse et Gringalet chez le Dr Duchateau.

Ce médecin humaniste prodigue des premiers soins, mais n’est pas certain que le couple défiguré puisse survivre. Il est trop tôt pour alerter Maman, la mère du Vicomte, bien connue sur la foire de Neuilly. Dans le même temps, les lutteurs sont emprisonnés à l‘issue d‘une enquête bâclée. Malgré le témoignage favorable du policier témoin de l’affaire, ils écopent de cinq ans de prison. Sir Richard se félicite de la bonne tournure de l’opération qu’il avait imaginée.

Cinq ans plus tard, le commissaire Frédéric Daumal éprouve une sympathie sincère pour les forains de Neuilly. En particulier pour le nommé Rodolphe, qui dirige un curieux Musée vivant. L’affaire criminelle dont Éloïse de Givry fut victime y est reconstituée parmi d’autres tableaux. Pour Colette et François, ainsi que pour les lutteurs forains libérés, l’heure de la vengeance approche. Un des complices de sir Richard a déjà été supprimé.

L’Anglais prépare actuellement son nouveau mariage, avec Alice de Caylus. Moins attirante qu’Éloïse, mais aussi riche, cette jeune femme ne manque ni d’intelligence, ni de caractère. De son côté, le commissaire Daumal s’interroge sur Rodolphe, mais ne peut rien lui reprocher. Par contre, il comprend que les forains ont des comptes à régler. Le Dr Duchateau et Maman, Colette et François ainsi que Ficelle, tous ont une revanche à prendre contre un adversaire paraissant encore intouchable…

 

L’univers forain existe toujours, aujourd’hui obligé de présenter des attractions souvent démesurées pour faire frissonner les amateurs de foires. Au 19e siècle, ces petites villes éphémères jouent davantage sur l’illusion, l’inhabituel. Sur la rareté du spectaculaire et, surtout, des loisirs. Aller à la fête, c’est l’exception, pour le bourgeois comme pour l’ouvrier. Si tous espèrent gagner aux loteries, ils acceptent avec bonne humeur les trucages et facéties de ce moment sortant de l’ordinaire. L’auteur nous offre une belle évocation de ce contexte, y compris de l’indispensable solidarité foraine.

L’intrigue est évidemment un hommage à ces remarquables romanciers populaires de l’époque que furent Eugène Sue (Les mystères de Paris) ou Paul Féval (Les habits noirs, Le Bossu). Il est fait ici allusion à quelques grands précurseurs de la littérature policière. Le mystère ne réside pas dans l’identité du coupable. Ce sont les comportements énigmatiques et les évènements criminels qui alimentent l’ambiance et le suspense. L’occasion nous est également donnée de croiser des personnages hautement insolites, et d’autres qui ne manquent pas d’humanisme. On rencontre même le criminologue Alphonse Bertillon, fondateur de l’anthropométrie judiciaire. On s’offre un voyage dans le temps grâce à ce polar historique très excitant.

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25 janvier 2012 3 25 /01 /janvier /2012 06:20

 

La délinquance et le crime existent. Dans les sociétés issues du christianisme, c’est vrai depuis l’origine des temps. En effet, Ève était une voleuse de pommes, acte d’incivilité qui entraîna tous les maux. Quant à son fils Caïn, il restera le premier meurtrier de l’Histoire du monde, ayant assassiné son frère Abel. Étant les descendants de ces malfaiteurs, il serait vain de nous chercher d’éventuelles circonstances atténuantes. CRIMES-CHATIMENTSSi nous possédons tous les gènes de la criminalité, peu d’entre nous passent à l’acte, heureusement. Lorsque c’est le cas, l’affaire devient un de ces faits divers qui, souvent, marquent les esprits.

Nouveau magazine trimestriel disponible en librairies, Crimes et Châtiments propose un retour sur diverses facettes relatives aux faits divers. Il ne s’agit pas d’un étalage d’affaires aussi sanglantes que sordides, ni de servir des arguments sécuritaires politiciens. Ce magazine témoigne et analyse, montrant la réalité du crime, de sa traque, de la Justice. Outre des articles de fond, on y trouve des résumés plus brefs de cas criminels récents et singuliers à travers le monde. De courtes anecdotes vécues par des policiers, également. Ainsi que des chroniques sur une demie-douzaine de polars, une carte de France recensant les crimes par départements en 2010, et une bande-dessinée de Gabriel Germain (qui adapta par ailleurs le roman de Jean-Hugues Oppel Brouillard au pont de Bihac).

Si l’on ne suit pas l’actualité tahitienne, on ignore ce qui s’est produit en octobre 2011 sur l’île de Nuku Hiva, dans l’archipel des Marquises. Escale mortelle pour un couple de jeunes Allemands voyageant sur leur voilier. Stefan Ramin et Heike Dorsch ont été aux prises avec Arinaho Haiti, un Polynésien de 31 ans. On a même parlé de cannibalisme. La cavale du suspect va durer sept semaines. On a davantage évoqué dans les médias français le procès de Dieter Krombach. Ce médecin allemand aujourd’hui âgé de 76 ans a été condamné récemment pour avoir provoqué la mort de sa belle-fille Kalinka Bamberski, en 1982 en Bavière.

Ce premier numéro présente un très intéressant dossier : Destins de femmes. Si elles sont bien moins nombreuses que les hommes, les femmes criminelles suscitent davantage de questions. Définir leurs motivations, expliquer le fameux passage à l’acte, reste malaisé. On nous confirme que le milieu socioculturel ou l’âge n’ont rien à voir avec les crimes de femmes. Néanmoins, dans la moitié des cas, il y a assassinat avec préméditation. Un autre article tente d’analyser ce qui incite certaines à devenir femmes de voyous. Romantisme extrême à la Bonnie and Clyde, fascination pour des truands charismatiques, ou bien excitation de la marginalité ? Là encore, beaucoup de questions restent sans réponses.

Parmi le riche choix d’articles, on peut aussi évoquer la cavale version Corse. Si la solidarité liée à l’identité insulaire a permis à certains de disparaître, la fuite reste passablement ennuyeuse pour les concernés… L’histoire d’amitié entre un flic et un voyou n’est pas si caricaturale, puisque basée sur la compréhension et le respect mutuel… Dans l’article consacré à La vie après la prison, notons le témoignage d’Hafed Benotman, qui a publié plusieurs livres chez Rivages. Peu d’amertume chez lui qui connaît les dures conditions de la détention. Qui sait aussi que le risque de replonger reste présent. D’autres ex-taulards vivent moins bien ces épisodes de leur vie... Très bel article-témoignage de Dominique Verdeilhan, chroniqueur judiciaire confronté en permanence aux drames dont il est chargé de parler à la télévision.CRIMESetCHATIMENTS

Seuls trois articles ne sont guère passionnants (énième reportage sur le RAID, une série de photos d’actualité liées au crime, l’éternel topo sur les armes à feu et la balistique). C’est peu, l’essentiel de ce premier numéro de Crimes et Châtiments s’avérant très réussi. Il s’achève sur Crime et littérature, où plane l’ombre du commissaire Maigret, dont le bureau a déjà été évoqué dans un autre article. Un magazine haut-de-gamme fort convaincant, dont on lira volontiers les prochains numéros.

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24 janvier 2012 2 24 /01 /janvier /2012 06:45

 

CORTO-EXPOExposition Hugo Pratt au musée de la franc-maçonnerie (Paris 9e) du 15 février au 15 juillet 2012.

Figure emblématique de la bande dessinée du 20e siècle, Hugo Pratt est un exemple de la rencontre de créateurs avec la Franc-maçonnerie. Il fut à un moment de sa vie un Maçon assez actif. Son oeuvre fourmille de références littéraires, artistiques, historiques, cinématographiques et maçonniques.

L’objet de cette exposition est de fournir au lecteur un outil pour pouvoir les appréhender, pour mieux comprendre cette création dense, complexe et envoûtante. Cependant, si Hugo Pratt a été Maçon et si cet engagement a eu une certaine importance dans sa vie, ce n’est pas la clé unique d’un travail qui puise à de nombreuses sources.

L’exposition présente une quarantaine d’oeuvres originales d’Hugo Pratt (aquarelles, planches...) –dont la plupart n’a jamais été présentée au public– ainsi que des pièces et documents maçonniques illustrant son intérêt pour la démarche initiatique et sa vie en loge.

Musée de la Franc-Maçonnerie - 16 rue Cadet 75009 Paris - 01.45.23.74.09 -

Ici, le site web du musée.

Groupe officiel Facebook : www.facebook.com/groups/museefm

Fanpage de l’exposition : www.facebook.com/cortomusee

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24 janvier 2012 2 24 /01 /janvier /2012 06:40

 

LIEGE-FESTIVAL-2012Le Festival International du Film Policier de Liège 2012 est annoncé du 19 au 22 avril. Cet évènement ne concerne pas seulement le cinéma, mais aussi la bande dessinée et le polar. Des prix sont également remis dans ces deux catégories : le Prix FNAC Sang9 (bd), et le Prix Plume de Cristal (polar).

 

Le Festival du Film Policier de Liège et la Fnac organisent cette année encore un concours gratuit de nouvelles intitulé : «Bonnes ou Mauvaises nouvelles policières». Ce concours est réservé aux textes qui répondent à la définition soit du "roman policier", c'est-à-dire relatant des activités criminelles plus ou moins mystérieuses faisant l'objet d'une enquête, soit du "roman noir", de type plus psychologique. Les textes doivent également s'apparenter au genre de la "nouvelle", en particulier sur le plan de la brièveté. Ouvert à tous à partir de 16 ans. À gagner : un chèque cadeau de la Fnac (valeur 500€). Envoyez avant le 1er mars 2012 vos nouvelles à l’adresse suivante : Graziella.russo@fnac.be

Les infos sur le Festival sont ici.

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23 janvier 2012 1 23 /01 /janvier /2012 06:34

 

Pour son roman “La peau de l’autre” (Seuil, 2012), David Carkeet nous entraîne dans la capitale du Vermont, Montpelier, la plus petite capitale d’un état des Etats-Unis, à peine plus de huit mille habitants. C’est là que, suite à un accident de voiture dû à la neige, débarque Dennis Braintree. Âgé de quarante-deux ans, flirtant avec les cent cinquante kilos, il est employé d’un magazine de modélisme ferroviaire, mais guère apprécié de son entourage professionnel. Denny s’installe pour la nuit à l’hôtel Ethan Allen, où la réceptionniste aveugle Betsy lui trouve finalement une belle chambre. Quand l’exubérante Marge s’introduit dans cette pièce, Denny espère conclure sexuellement. Mais elle disparaît après avoir sauté du balcon, laissant du désordre derrière elle. Tant pis pour la déception, Denny doit prendre son avion du retour dès le lendemain.

CARKEET-2012À l’aéroport, le policier Nick croit reconnaître son vieil ami Homer en la personne de Denny. Avec son collègue Lance Londo, ils traquent un assassin en fuite. Le nommé Dennis Braintree est soupçonné du meurtre de Marge. Par sécurité, il vaut mieux se faire passer pour Homer Dumpling, qui a la même corpulence que Denny. Ayant quitté brutalement le Vermont, il a passé trois ans en Floride. Pour raison médicale, explique Denny. Avec le filiforme flic Lance, qui n’aime pas les gros et qui entend choper le suspect Braintree, le courrant passe mal. Denny va assimiler plutôt naturellement les éléments de la vie d’Homer. Des photos et des vidéos l’y aideront. Petite célébrité locale, musicien et réparateur d’instruments, bon sportif, Homer a pour compagne la nerveuse Sarah.

C’est Sparky, un ami assez marginal d’Homer, qui repère le cadavre de Marge à l’arrière de son pick-up. Les deux policiers retrouvent bientôt les restes du corps de la disparue, abîmée par un ours. Denny doit justifier quelques incohérences, face au suspicieux flic Lance. Celui-ci ne lâche pas l’enquête, cherchant tous les détails concernant Dennis Braintree. Le faux Homer renoue avec Sarah, qui ne tarde pas à se montrer tyrannique. Dans l’ordinateur du véritable Homer, Denny vérifie que celui-ci n’a plus entretenu ses contacts depuis trois ans.

L’usurpateur bénéficie d’un préjugé favorable de la part de Nick, mais les théories de Lance se font de plus en plus accusatrices. Sur le site Internet de la Loterie du Vermont, Denny cherche un indice sur Marge. Son nom ne figure pas parmi ceux qui ont tiré le bon numéro. Évitant Betsie, la tante d’Homer, Denny continue à berner son monde. Quelques explications viendront en leur temps sur les raisons de la disparition d’Homer. Mais, qu’il soit l’un ou l’autre, Denny a compris qu’il existe un mortel danger autour de lui…

 

Pour que le thème de l’usurpation d’identité fonctionne, il ne suffit pas que le héros prenne la place d’un autre, quels que soient les aléas qu’il rencontrera forcément. Enfant de clowns, maquettiste imaginatif, Denny possède un état d’esprit très personnel, qui le rend capable de jouer ce rôle. Dans cette petite ville tranquille, il n’est pas si difficile de s’adapter, de tricher, d’autant que le vrai Homer y était apprécié de tous.

Mais l’auteur introduit de multiples embûches, telle l’imprécision du timing de Denny, la froideur de la compagne d’Homer, ou une soignante devinant qu’il ne s’est pas fait opérer. Et bien d’autres situations fort délicates, où son allure mollassonne peut le desservir ou l’inverse. En outre, Homer avait certainement ses secrets. Surtout, il y a un crime à résoudre, et le policier Lance semble bien l’avoir en ligne de mire. Il ne s’agit plus seulement de louvoyer entre les divers obstacles, mais de gagner la partie. Entre suspense plein de surprises et humour omniprésent, c’est une brillante comédie policière qu’a concocté David Carkeet. On espère déjà d’autres titres de cet auteur.

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22 janvier 2012 7 22 /01 /janvier /2012 06:36

 

MONFILS-MijadeAprès le succès de Les vacances d’un serial killer en 2011, le prochain roman de Nadine Monfils La petite fêlée aux allumettes est annoncé pour la fin février aux éditions Belfond. C’est chez cet éditeur que fut initialement publié en 2008 Nickel blues. Désormais, cette histoire pleine de fantaisie signée Nadine Monfils est disponible aux éditions Mijade. Un roman qui s’adresse aux publics de tous âges, puisqu’il a déjà séduit beaucoup d’ados. En effet, il a été récompensé par le Prix des lycéens de Bourgogne 2009...

 

Bruxellois, Marcel et Paulette Boulon sont partis en vacances avec la mémé. Leurs fils, l’aîné Ralph et le cadet Tony, sont restés en Belgique. Suite à une fiesta délirante, la maison est dans un état de saleté et de désordre inouïe. Avant le proche retour des parents, il faut trouver une fée du logis bénévole pour nettoyer. À l’initiative de Ralph, le duo repère la jeune femme idéale, qui loge dans une belle demeure bien tenue. Ils kidnappent cette Rita. Sous les yeux de son mari, Homère. Celui-ci les poursuit avec sa Jeep, mais Ralph parvient à le semer. Sous la menace, Rita réussit à donner un maximum de propreté au domicile des Boulon. Ralph décide de la séquestrer dans le grenier d’une maison inhabitée, et d’exiger une rançon. Quand Marcel, Paulette et mémé rentrent de vacances, la vie reprend une allure normale. Sauf que Tony remarque une Jeep rôdant autour d’eux.

L’échange de Rita contre la rançon se passe plutôt mal. Homère assomme Tony et massacre la voiture des parents Boulon. Les frères échappent au mari de Rita, mais Tony reste sous le choc. Pour organiser une nouvelle tentative de demande de rançon, les deux jeunes doivent néanmoins faire vite. Ralph et Tony découvrent un vrai carnage au domicile familial. Alors que Ralph veut se venger sur Rita avant d’aller buter Homère, la jeune femme leur explique sa triste situation maritale. MONFILS-BelfondElle sait où trouver beaucoup de fric : chez sa patronne, la baronne à laquelle appartient la demeure où ils l’ont kidnappée. Hélas, Homère est passé avant eux. Ralph, Tony et Rita trouvent refuge à Liège, les deux frères étant recherchés par la police. Tony a emporté avec eux un souvenir de sa mémé adorée. Ils ne sont pas à l’abri à cette adresse, que Homère connaît…

Tous les personnages de cette comédie noire sont carrément déjantés. Cette histoire entraînante est un feu d’artifice d’humour et de péripéties insolites. La tonalité enjouée, voire goguenarde, de Nadine Monfils est un vrai régal. Sans oublier un clin d’œil aux textes de chansons de Jacques Brel.

 

En attendant le prochain titre de Nadine Monfils : La petite fêlée aux allumettes”.

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21 janvier 2012 6 21 /01 /janvier /2012 06:40

 

Publié chez Points, Papa et maman sont morts de Gilles Paris fait partie de ces romans à redécouvrir, en précisant que ce n’est pas un polar.

PARIS-2012Alice et son frère ont perdu leurs parents entre ciel et mer. Papa jouait au golf ou avec son amie Bérénice. Maman jouait dans des films muets ou avec son ami Tom. Alice et son frère doivent quitter l’appartement de l’avenue Paul-Doumer pour aller vivre à la campagne. Ils sont recueillis par l’oncle Paul, qui chasse les mouches avec les plis de son ventre.

Plutôt archaïque que bucolique, la vie chez cet oncle alcoolique, sévère et radin. "À la campagne, on ne dort pas dans un lit, on roupille dans le foin", a décrété l’oncle Paul. Alors, c’est en journée que les deux enfants dorment, durant la classe de Mme Knop. Elle est gentille, cette institutrice qui finit par être belle quand elle tombe amoureuse du facteur. Ce séjour à la campagne va être brutalement et heureusement interrompu.

Bérénice est venue chercher Alice et son frère. Elle conduit les enfants au pays des shorts et des chemises hawaïennes. C’est là qu’elle vit avec Tom. Prenant exemple sur Tom, le frère d’Alice va gagner un peu de muscles. Il sera mieux respecté au village, admiré par les filles. Dont la belle Angèle, serveuse dans le bar de son père. Mais il n’est pas prêt à se laisser aimer. Avec Tom, habitué des lieux, il découvre le casino. Pendant ce temps, Alice et Bérénice vont au cinéma, voir le célèbre film muet de leur maman. C’est une histoire pour adulte, en effet. Si elle aime danser avec la mer, Bérénice n’est pas une grande optimiste. Quand Tom la quitte sans prévenir, même si les deux enfants la distraient, c’est mauvais pour son moral.

Dans l’univers d’Alice et de son frère, il y a d’autres personnes. Tel Pilou, le plus grand orphelin de la terre. Et Oscar, peintre venu de Buenos Aires pour oublier son modèle Priscilla. M.et Mme Kolopka, les patrons de l’Hôtel des Pins, aussi, qui ont un discours bien rôdé avec la clientèle.

D’autres encore, dont la jeune Lulu ou le pervers libraire Van der Krumpf. Et puis Angèle, qui avait fui le pays des shorts et des chemises hawaïennes, y est revenue comme une reine. Ou plutôt une madone. De Barcelone à l’Égypte, en passant par Majorque, elle a rapporté de l’argent et des souvenirs. Tom va également revenir, même si Alice et son frère n’ont plus guère besoin qu’on s’occupe d’eux. Même s’ils deviennent adultes, ils semblent faits pour rester ensemble…

 

Poétique par son écriture, ce roman n’est effectivement pas un polar. Pourtant, il se produit une véritable hécatombe dans l’entourage des deux enfants. Alice dit que la mort ce n’est pas une mauvaise chose, à condition que cela tombe sur les autres. Puisque c’est un jeu qui envoie les défunts vers les étoiles, ces morts-là ne sont donc pas si dramatiques. Une des facettes de l’apprentissage de la vie, pour ce frère et cette sœur quelque peu incestueux. Les ouvrages offerts à Alice par le libraire les aident aussi : Quand tu auras lu tous ces livres, tu ne seras plus la même. Les gens se ressemblent trop, ils ne lisent pas assez. Ne deviens pas comme eux. Pour les lecteurs curieux d’une tonalité différente, l’itinéraire drolatique de ces enfants offre un rafraîchissant plaisir.

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