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La notoriété de Pierre Boileau (1906-1989) commença avant la guerre, puisqu'il fut récompensé par le Prix du Roman d'Aventure 1938, pour "Le repos de Bacchus" (Le Masque). En 1948, sa rencontre avec Thomas Narcejac marquera le début d'une coopération à succès, sous le nom de Boileau-Narcejac. Avant cela, en 1945, Pierre Boileau publie aux éditions Fayard un suspense intitulé "Les trois clochards". Ce titre fut plus tard réédité autant en collection jeunesse (Les deux coqs d'Or) que pour les lecteurs adultes (collection Les introuvables du Masque). L'action de ce roman semble plutôt se placer dans l'ambiance d'avant-guerre. On n'est pas certain qu'il soit aujourd'hui évocateur pour de jeunes lecteurs.
Les enquêteurs de ce récit sont deux dilettantes : un détective (André Brunel) et le narrateur (sans identité). Ça rappelle quelque peu Sherlock Holmes. L’intrigue astucieuse et énigmatique, avec ses faux-semblants, utilise les péripéties du roman d’action. Si elle a un peu vieilli, cette histoire reste excellente…
Un curieux appel téléphonique amène le docteur Bougon chez un homme qui vient d’être agressé à coups de couteau. Le détective André Brunel et le narrateur, estimant que ce n’est pas la victime qui a pu alerter le médecin, comprennent qu’en accompagnant Bougon ils sont tombés sur une étrange affaire. Sur les lieux, ils ne trouvent toutefois pas d’indices. Quant à la personnalité de la victime, elle ne les éclaire pas plus sur les motifs de cette agression – dont l’homme se sortira sans trop de gravité.
Pourquoi un voisin du même immeuble disparaît-il si rapidement après les faits ? Il semble bien fuir les lieux. Ce Philippe Marnaud, qui n’est pas un inconnu pour la police, sera bientôt rattrapé. Mais, s’il est vrai qu’il s’agit d’un fieffé escroc, il possède un alibi solide obligeant la police à le relâcher. Pour Brunel et son ami, c’est alors que l’affaire commence réellement. Ils prennent Marnaud en filature dans le train allant vers Calais. Le narrateur partage son compartiment avec un mystérieux barbu. Ils iront jusqu’à Boulogne.
Grâce aux circonstances, le narrateur deviendra le complice de Philippe Marnaud – sans savoir ce que fait son ami détective pendant ce temps-là. Qui Marnaud fait-il chanter ? Celui qui a, par erreur, agressé la victime. Mais le jeune homme en question, qui n’a pas les moyens de payer, se confie à Brunel et à son ami. Ils vont l’aider en suivant le parcours d’une enveloppe grise dans Paris. Seront-ils plus malins que leur adversaire ? Ouvrir le coffre de Marnaud, récupérer les papiers compromettants, pas si difficile pour le détective. Pour autant, l’affaire n’est pas close, car le rusé Marnaud avait prévu une parade. Le docteur Bougon sera mis à contribution pour éviter de perdre la partie.