[Mis à jour, le 17 février] Il ne s’agit pas de fiction, mais d’une récente mésaventure perso, dont le contrecoup psychologique est assez difficile à surmonter, à exorciser. Histoire banale et quotidienne, qui ne mérite sûrement aucun écho.
Ce samedi 12 février, je circulais sur une départementale assez fréquentée. La limitation de vitesse est entre 70 et 90 km/h. Un virage, avec sa bande blanche, suivi d’une ligne droite bosselée, sans visibilité. Depuis ledit virage jusqu’à cette ligne droite, un fourgon d’entreprise double à pleine vitesse au moins une demie douzaine de véhicules. J’arrive en face, moins d’une centaine de mètres. Puisque j’ai évité l’accident, c’est que mes réflexes ont été les bons. C’était quand même de très très peu. À peine rentré chez moi, j’ai réalisé le miracle.
T’es pas mort, ta passagère non plus, estime-toi heureux. Ben non, je ne m’en remets pas. Hantise de conduire. Accident évité, l’affaire est close. Juste un criminel de la route qui, un jour prochain, fera plusieurs victimes. Quand il passera au tribunal, c’est ainsi qu’on le qualifiera : "criminel de la route". Ce sera trop tard.
Identifier ce chauffard ? Me dire qui conduisait ce jour-là, sur cet axe, à cette heure-là, je n'en saurai rien. Dès samedi, les premières réponses de l’agence de cette entreprise située dans mon secteur géographique, furent confuses. Après tout, rien de grave puisque les secours n’ont pas eu à intervenir, ni la gendarmerie à se déplacer pour constater un accident mortel. Super conclusion, heureux dénouement. Provisoire, puisque cet inconnu va récidiver, c’est fatal…
Conscient du comportement de son employé et de l’image négative pour son entreprise, le Directeur Général de cette société m’a contacté. À juste titre, il souligne que des formations pour la sécurité sont mises en œuvre chez eux, et qu’il réprouve cet excès routier qui ne saurait être le fait de tous ses employés. Jamais je n’ai souhaité mettre en cause l’honnêteté de cette entreprise, ce qu’admet son D.G. Le responsable de cet “incident” a été sérieusement et rapidement réprimandé, me dit-il. Pas sanctionné, puisqu’il conduira encore leurs véhicules, ce que je ne peux qu’amèrement regretter. Mieux que rien, mais le danger persiste. Même si je n’accuse pas son entreprise d’en être complice (leur réaction est saine), qu’on n’espère tout de même pas que je reviendrai sur cette formule : "criminel de la route".
Désolé pour cet intermède perso, qui ne me soulage même pas. Dès demain, on revient aux romans. La fiction est le meilleur refuge contre la réalité.