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J’évoque périodiquement les numéros de la revue QUINZINZINZILI, publiée par la Société des Amis de Régis Messac, dont le douzième numéro est disponible. Le propos de cette association s’adresse-t-il seulement aux érudits, passionnés de littérature d’antan ? Ce n’est pas certain. Mais sans doute la plupart des lecteurs actuels ignorent-ils tout de cet intellectuel de l’Entre-deux-guerres.
“Régis Messac [1893-1945] s’est essayé à toutes les formes d’écriture journalistique de son temps. Sa plume,
comme l’écrit Michel Nuridsany dans le Figaro du 24 février 1973, est celle d’un "esprit foncièrement et totalement libre". On ne rencontre chez lui aucune motivation économique, seulement une
motivation idéologique. Rien n’est jamais dépourvu de sens politique. Messac produit une œuvre dans laquelle information et fiction sont souvent confondues. Son écriture est directe, rapide, sans
retour, ni repentir…” nous dit Olivier Messac dans le n°12 de la revue.
Méconnu oui, il joua pourtant un rôle non négligeable, à son époque. Il publia des articles et de nombreuses critiques littéraires, en particulier dans la revue "Les Primaires". Également auteur de plusieurs romans et thèses, il est à l’origine d’une collection intitulée "Les Hypermondes". Si elle ne connut qu’un succès d’estime avant d’être interrompue par la guerre, elle exprime un des principes essentiels de Messac : “Ce type de collection hélas était en avance sur le cours de l’histoire. Les titres annoncés étaient assimilables à des ouvrages de vulgarisation” explique Olivier Messac.
Justement, la vulgarisation — au sens de la diffusion du savoir, fut une des causes défendues par Régis Messac. Qu’il s’agisse de science-fiction ou de littérature policière, considérés par lui comme des genres à part entière, il se fit l’écho des tendances les plus diverses de son époque. S’il égratigna les romans moins ambitieux, il sut discerner ceux présentant un réel intérêt. Il s’associa à des mouvements littéraires, certes oubliés aujourd’hui, mais ayant eu leur importance.
La revue QUINZINZINZILI est construite autour de ce personnage peu ordinaire que fut Régis Messac. Elle permet aussi de se replonger dans l’univers intellectuel de ces années 1920 et 1930. Avis à tous les curieux de culture !