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Polars années 1950 : collection Un Mystère

 

Parmi les grandes collections populaires des années 1950-60, Un Mystère a publié bon nombre de romans fort réussis. Avec pour logo un petit éléphant, ce sont environ 760 titres qui figuraient au catalogue de cette collection. Erle Stanley Gardner en fut la locomotive, avec des auteurs tels Peter Cheney, Raymond Chandler, Ben Benson, Ellery Queen, Mickey Spillane, William Irish, Bill Ballinger, etc... M-B.Endèbe, G.Morris, Steeman, Jean Bruce, puis Michel Lebrun en furent leurs premiers piliers francophones. Sans doute, malgré quelques rééditions, une grande part de ces romanciers sont-ils oubliés aujourd’hui. Voilà donc l’occasion d’en donner quatre exemples, à travers des auteurs très variés.

 

MYST-1Ben Benson : Attention au cheval bleu (1953)

White Sands est une bourgade de la côte Atlantique des Etats-Unis. Un double meurtre y mobilise la police. Le riche Charles Endicott, encore jeune, bienfaiteur de la ville, a été assassiné chez lui. Policier émérite, dan Hall mark lui aussi été tué. L’enquête est officiellement confiée à Paul Coyne. Il est incompétent, mais possède des soutiens politiques. En réalité, c’est l’inspecteur Wade Paris qui devra résoudre l’affaire. Policier pur et dur aimant son métier, ce dernier ne cherche pas la publicité, contrairement à Coyne. Wade Paris a le soutien du colonel Davies de la police d’état et du capitaine Springer, un vieil ami.

Le principal suspect est vite identifié. Le jeune Harold Dana est bien celui qui a proposé à Endicott cette statuette de cheval datant de l’époque T’ang. Un objet trouvé par hasard, synonyme de fortune pour le désargenté Harold. Le suspect a disparu depuis plusieurs jours. Sa jolie sœur Judy ignore où il se cache. Le brocanteur Lakos ne pourra pas répondre à Wade Paris : il a été assassiné voilà plusieurs jours, quand on le retrouve. La mort d’Olsen, vieux pêcheur du coin, peut également avoir un rapport avec cette affaire.

Traquer Harold n’empêche pas Wade Paris de s’intéresser à l’entourage de Charles Endicott : Karen Wyman, sa fiancée; Walter Almeida, son ami artiste; Mr Noble, qui s’occupe du musée d’Eastern City; George Hanft, l’avocat de la famille; Elisabeth et Henry, le couple de domestiques. Sans oublier Mrs Endicott, la mère de Charles. Le cheval bleu n’est sans doute pas le seul objet précieux ayant disparu, encore faut-il comprendre les motivations de l’assassin…

 

MYST-2S.A.Steeman : Haute tension (1953)

Sept ans après le meurtre de son mari, Rita Mortimer reçoit une étonnante visite nocturne. Raymond Cadet, l’assassin de son mari, vient de s’échapper de prison, avant de s’introduire chez elle. Bien que bousculée par Cadet, Rita se dit que l’homme va mettre un peu de piment dans sa propre vie. Ce chantage pour q’elle le cache chez lui, pour qu’elle lui obtienne de faux papiers, Rita en est volontairement complice. Certes, il la menace. Mais elle n’hésite pas à l’accompagner dans sa fuite quand Cadet prend la direction du Midi, étape vers l’Italie. Sur la route, Cadet provoque un accident. Tenter de sauver la victime, c’est se mettre en danger pour le couple. Ils approchent de la frontière, mais doivent se cacher durant plusieurs jours. Nouveau danger, à cause d’un policier niçois.

Le plus sage est de retourner vers Paris. Dans une discrète pension de Versailles, la vie reprend pour Rita et Cadet. Celui-ci renoue avec son ex-petite amie, Nicky. Rentrer chez elle puisqu’elle n’a plus sa place auprès du fuyard ? Rita n’a guère envie de renoncer à cette tension aventureuse. Ses rapports ambigus avec Cadet pourraient les entraîner vers un drame…

 

MYST-3Edward Gillot : Une poire pour la soif (1955)

George Halam est un escroc vivant de la crédulité des femmes. Compagnon séduisant pour femmes vieillissantes, il finit par dérober leurs économies avant de disparaître. Parmi ses récentes victimes, l’une s’est suicidée. Actuellement, il s’occupe de Mary Crosby. Celle-ci étant un peu plus coriace que les précédentes, George se demande s’il est raisonnable de persévérer. Ne vaudrait-il pas mieux retourner vivre sagement auprès de Marion Collins, qui est amoureuse de lui ? Une vie normale n’est pas faite pour l’aventurier qu’il imagine être. En réalité, le butin de ses escroqueries ne l’aide à subsister que quelques temps. Pour une prime de cent livres, il a même naguère dénoncé un complice, le gros Byron.

Enfin, George réussit à convaincre Mary Crosby d’acquérir une vieille bâtisse pour en faire un hôtel, où ils s’établiraient tous les deux. Selon son véritable plan, c’est surtout un lieu discret où il se débarrassera d’elle, le moment venu. Le fameux Byron venant de sortir de prison, cet endroit constitue pour George une très bonne planque. Il sait que son ex-complice ne lui fera pas de cadeau. Reste à trouver l’occasion, ou le courage, de supprimer Mary Crosby.

Mal vus de leur hiérarchie, l’inspecteur Paxton et le sergent Roberts recherchent un escroc dont-ils savent peu de choses. Un faux billet est leur seule piste, ce qui les mène chez Jane Collins, sœur de Marion. Paxton est bientôt sous le charme de la jeune femme. Ni Jane, ni Marion ne voulant dénoncer George, l’enquête risque de tourner court. Le gros Byron sera plus habile à faire parler Jane. La police ne localisera George que tardivement…

 

MYST-4Jean-Pierre Conty : Le Diable et son train (1956)

Il s’agit d’un recueil de quatre nouvelles, dont la première donne son titre au livre. Le diable et son train est un texte de 90 pages. Alda, la femme d’Émile, a prévu de s’enfuir avec Jacques, confrère de son mari. Sans doute Émile a-t-il été prévenu car, le soir venu, il intervient. Sûre qu’il a supprimé Jacques, Alda va témoigner contre lui. Pourtant, l’alibi d’Émile pour toute la soirée est parfait. Le commissaire et son adjoint s’opposent sur les hypothèses. Menacé par le mari, Jacques a-t-il prudemment préféré s’enfuir ? S’il l’a tué, Émile n’a pas eu le temps matériel de se débarrasser du corps. Quelques jours après, Jacques meurt dans un accident de la route, dans le Sud. Néanmoins, le commissaire persiste sur son idée. Espérer des aveux est illusoire, mais le comportement d’Émile peut le trahir…

Les autres nouvelles font une trentaine de pages chacune. La chambre sur la cour raconte une rapide enquête de police après le meurtre d’un homme. Quel témoignage croire : la voisine impotente d’en face, affirmant que la victime avait des maîtresses, ou la concierge qui affirme l’inverse ? Tout en la ménageant, le commissaire croit l’épouse coupable. Dans Ne me félicitez pas, deux policiers viennent arrêter un homme soupçonné du meurtre de sa femme. Il s’embrouille dans ses explications. L’épouse est-elle chez sa sœur, ou cette dernière est-elle complice du mari ? Le complice imprévu est l’histoire d’un procès. L’accusé a-t-il assassiné sa femme, ou s’agit-il d’un accident ? Bien que l’accusation soulève les bonnes questions, l’acquittement de cet homme pas très futé est probable. Il devrait éviter de se confier ensuite au premier venu, même par sympathie.

Cliquez ici pour ma chronique sur "Le polar de 1950 à 1980" .

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J
Que sait-on de cet auteur, Edward Gillot? Je n'ai pu trouver aucun renseignement à son sujet, ni même mention du roman dans sa version originale, "The Small Hotel". Etrange, non?
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C
Bonjour Jérôme<br /> En effet, j'ai aussi exploré plusieurs fois les tréfonds d'Internet sans jamais trouver trace de cet auteur, traduit ici par Gilles-Maurice Dumoulin. Pseudo occasionnel d'un auteur anglophone, qui n'a pas souhaité que ce fut spécifié dans sa biographie ? C'est la seule explication qui me vienne à l'esprit. Roman issu d'une collection originale étrangère sans lendemain ni ayant-droits, possible aussi mais moins probable. S'agissant d'une collection française sérieuse, on ne peut pas penser à un auteur français ayant publié sous un nom anglophone (ce qui se produisait ailleurs). Désolé de n'en savoir pas davantage. Amitiés.
O
<br /> Bonjour Claude<br /> Bien des auteurs, à part Cheney, Chase, Hammett et quelques autres que tu cites, sont tombés dans l'oubli, par manque de rééditions. Mais beaucoup de Français, sauf Michel Lebrun, ont émigré au<br /> Fleuve Noir dont Conty que tu évoques, Richard Caron Roger Faller et Michel Cousin devenu Michel Germont. Une étude des auteurs de 1 mystère avait été entamée par François Guérif dans la revue<br /> Polar. Il n'a pas continué, c'est dommage.<br /> Amitiés<br /> <br /> <br />
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C
<br /> <br /> Salut Paul... Pour les auteurs français d'Un Mystère, c'est un peu ce que j'expliquais dans l'article 1950-1980, c'est là que certains ont prouvé leur savoir-faire,<br /> leur constance, leurs qualités d'artisans sérieux (J.P.Conty, R.Faller, M.Cousin-Germont, Fred Noro, Mike Cooper, R.Caron, etc.). Pour les auteurs étrangers (les moins connus), il y a eu des<br /> rééditions chez Presses-Pocket ou en Omnibus, mais ça date déjà.<br /> <br /> <br /> Finalement, assez peu de daubes, car il s'agissait globalement de ce que j'appelle des "romans malins". Autrement dit, les auteurs savaient relancer leurs intrigues<br /> par une astuce scénaristique ou par un rebondissement ultime assez bien pensé, voire surprenant. Lebrun fut un maître en la matière, bien sûr... On ne va pas comparer avec ce qui s'écrit de nos<br /> jours, mais bon hein bref voilà, c'était tout de même diablement excitant.<br /> <br /> <br /> Là, j'évoque quatre titres. J'essaierai d'en citer d'autres en détail. Mais un des problèmes de nos collections favorites, c'est 760 romans ici, 2400 ailleurs,<br /> quantité pléthorique. Et pourtant, il y en a tant qui méritent d'être re-découverts !<br /> <br /> <br /> Amitiés.<br /> <br /> <br /> <br />