Plusieurs auteurs ont accepté de répondre au “Portrait chinois” soumis par Action-Suspense. Aujourd'hui : Maxime Gillio (“Les disparus de l'A16”, “Le cimetière des morts qui chantent”, “L'abattoir dans la dune”, “Bienvenue à Dunkerque”, parus dans la collection "Polars en Nord")
Si tu étais un assassin, quelle arme aurais-tu utilisée
?
Pas très original, mais la bastos entre les yeux. Simple, efficace, direct. Je n’aime pas faire souffrir les gens, et je n’aime pas les choses qui traînent en longueur. Donc là, au moins, vite plié, la victime n’a pas trop à se plaindre et on passe à un autre contrat.
Si tu étais le cauchemar des cauchemars ?
Être balancé au beau milieu de l’océan, résister en vain puis sombrer et sentir l’eau envahir mes poumons dans un ultime réflexe de respiration.
Ou sinon, la réélection présidentielle de 2012.
Si tu étais le rêve absolument inaccessible ?
Si je dis devenir écrivain à temps complet, je reconnais que c’est inaccessible et je déprime… Si je dis la paix dans le monde, je ressemble à une chanson de Raphaël, et ça, c’est carrément les boules… Bon, ben, être immortel, alors.
Si tu étais le pire défaut humain ?
Celui qui consiste à mettre sa carte bleue dans le distributeur automatique pour consulter ses comptes, contempler d’un œil morne le montant sur le ticket, réintroduire sa carte, demander tes billets ET un justificatif, ranger l’argent ET le justificatif dans le portefeuille avant de se barrer du distributeur.
Pourquoi ? Mais parce que je suis toujours derrière ce genre de personnes ! C’est le drame de ma vie.
Si tu étais un personnage historique (lequel), serais-tu pire ou meilleur ?
Charles Corver, l’arbitre de France-Allemagne, Séville, 1982. Pour enfin foutre un carton rouge à ce boucher d’Harald Schumacher.
Si tu étais l’amant d’une star, vivante ou disparue, ce serait qui ?
Alors là, pas d’hésitation ! Vivante, Scarlett Johansson, nom de Dieu ! (Claude, si tu pouvais être assez sympa pour lui envoyer ce message…).
Disparue, y a l’embarras du choix, mais je dirais Marilyn Monroe, parce qu’en toute modestie, je pense que je l’aurais rendue heureuse et qu’avec moi, elle ne se serait pas suicidée (ou que j’aurais empêché les frères Kennedy de la suicider).
Si tu étais un animal 1/ sauvage, 2/ domestique ?
Sauvage, l’aï (le paresseux, quoi…) pour voir ce que ça fait de prendre son temps. Domestique, le poisson rouge, pour oublier toutes les trente secondes que je vais crever un jour.
Si tu étais une ville 1/ de France, 2/ d’Europe ?
De France : la logique voudrait que je dise Dunkerque, car c’est là que se passent mes romans, mais en réalité, je suis campagne à fond. Donc n’importe quel bled perdu avec des fermes en vieilles pierres et plein de moutons autour.
D’Europe : Londres. La seule mégapole où je rêve d’habiter un jour. Souvenirs d’enfance…
Si tu étais un jour de la semaine ou une heure de la journée ?
N’importe quel jour sauf le dimanche. Je hais le dimanche. L’heure ? 8 h 45, celle à laquelle je me mets à écrire (lorsque je peux écrire).
Si tu étais un métier (autre qu’auteur), lequel et pourquoi ?
Garagiste, menuisier, plombier, bref, un métier où la dextérité est primordiale, moi qui sais à peine changer une ampoule.
Ou proctologue : ça me changerait des trous du culs que je côtoie quotidiennement.
Si tu étais une catégorie musicale ?
La disco. Parce que c’est léger, futile, entraînant et que ça donne envie de faire des cochonneries sous la couette.
Si tu étais un sport ?
Le squash (que je pratique) : ça me défoule, c’est physique, à la limite de l’épuisement, on n’a pas le temps de se poser des questions. Effet essorage physique et intellectuel garanti.
Sinon, j’aimerais bien essayer le lancer de nains. Ça doit être fun.
En savoir plus sur les titres de Maxime Gillio ? Cliquez sur mon article évoquant ses deux
premiers romans, ma chronique sur "Le cimetière des morts qui chantent",
celle sur "Les disparus de
l'A10" .