Chaque jour des infos sur la Littérature Policière dans toute sa diversité : polar, suspense, thriller, romans noirs et d'enquête, auteurs français et étrangers. Abonnez-vous, c'est gratuit !
Présenté chez Pocket en “Édition Collector”, cartonnée avec jaquette, voici un court roman inédit de Maxime Chattam : “Carnages”. On sait que, dans la réalité, des tueries se produisent dans des écoles. Chattam se sert de cette base, de façon plutôt convaincante.
Policier à New York depuis douze ans, Lamar est un Noir à la taille imposante. Quand un carnage se produit dans un lycée de Harlem, il est appelé sur les lieux. Un élève de dix-sept
ans vient de tirer sur tous ceux qu’il croisait, causant quatorze morts et vingt-et-un blessés. Le jeune tueur est bientôt retrouvé dans le local clos où il s’est suicidé. Complètement effrayé,
l’élève Chris DeRoy est découvert caché dans la même pièce. Ayant rassemblé toutes les dépositions, Lamar reconstitue la sanglante matinée du tueur. Celui-ci étant mort, l’affaire est vite close.
Mais dix jours plus tard, un deuxième carnage endeuille une école du Queens. Là encore, c’est un élève qui a abattu plusieurs victimes, avant de se suicider. Bien que ce ne soit pas le secteur de
Lamar, il s’y intéresse. L’analyse des armes utilisées par les deux tueurs indique qu’il existe un lien.
Une nouvelle tuerie se produit dans un autre établissement. Trois carnages en trois semaines selon le même scénario, avec suicide des jeunes tueurs, il n’y a plus de hasard. Il est évident pour Lamar que quelqu’un se cache derrière cette série criminelle: “…celui ou celle qui avait fourni les armes aux adolescents était un vieux briscard du crime, il en connaissait un rayon, et se tenait au courant (…) Quelque part dans les fichiers de la police, un homme était répertorié, qui pouvait être responsable de ces carnages. Ou du moins conduire Lamar au responsable.” Selon les témoignages, les tueurs étaient des ados normaux, un peu solitaires, pas réputés dangereux. L’expert en balistique relève un indice capital, qui pourrait remettre en cause les suicides volontaires des coupables. Lamar s’interroge effectivement sur le délai concernant le premier cas.
Au lycée de Harlem, si le gardien Quincey est plutôt coopératif, le directeur McLogan ne cache pas son hostilité envers le policier. Néanmoins, Lamar parvient à glaner quelques renseignements. L’un des élèves, à la scolarité problématique, ferait un bon suspect. Lamar expose à sa collègue Doris le scénario plausible de ce qui s’est réellement passé. L’adolescent ne se trouve pas au domicile de ses parents quand Lamar et Doris vont l’y chercher. Par contre, dans la cave où il se réunit avec des amis, les policiers découvrent des éléments capitaux. Il faut retrouver leur suspect avant un quatrième carnage…
Le lecteur comprend vite que l’hypothèse d’origine (un tueur par carnage) est trop simple. Mais s’il existe un “exécuteur”, il y a certainement aussi un “commanditaire”, l’un et l’autre n’étant pas si facilement identifiables. Quant au mobile des assassins, il est parfaitement crédible. On retrouve la narration fluide et précise de l’auteur. Ce suspense, plus bref que ses romans habituels, offre une facette séduisante de Maxime Chattam.
En cette fin d’année, Pocket nous présente neuf titres dans une “Édition
Collector”, des livres cartonnés avec jaquettes. Outre le roman de Chattam, on pourra lire ou relire l’excellent “Tokyo” de Mo Hayder, qui obtint le Prix SNCF du polar européen et le Prix
des lectrices de ELLE. Les autres titres sont aussi des romans marquants : “L’homme qui murmurait à l’oreille des chevaux”, de Nicholas Evans ; “Sur la route de Madison”, de R.J.Waller ; “La
chambre des officiers”, de Marc Dugain ; “Je vais bien ne t’en fais pas”, d’Olivier Adam ; “Le Montespan”, de Jean Teulé ; “Sexe, diamants et plus si affinités”, de Lauren Weisberger ; “Les
choses”, de Georges Perec. Voilà une idée-cadeaux supplémentaire pour les fêtes de Noël.