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Ken Bruen : Le Démon (Fayard, 2012)

 

Une nouvelle aventure de Jack Taylor, yes ! C’est chez Fayard qu’est publié Le Démon de Ken Bruen.

BRUEN-FAYARD2012Jack Taylor est à peu près présentable quand il s’apprête à prendre l’avion pour l’Amérique. Pourtant, son rêve ne s’accomplira pas encore cette fois, il est refoulé. L’ancien policier de la Garda, vaguement détective privé, retomberait facilement dans les tréfonds de cette Irlande qui subit fortement la crise économique. Qu’il soigne son éternel mal-être à la Guiness, au Jameson et au Xanax, ne peut guère améliorer sa situation. Ce logement qu’il a trouvé sur Nun’s Island, lui qui fut tant marqué par les nonnes, c’est à peine un refuge. Des amis, il lui en reste deux. Stewart, l’ancien taulard, ex-dealer converti au zen et au thé déthéiné. Et Ridge, l’authentique Irlandaise, policière homosexuelle qui a épousé un Anglo. Jack se raccroche à ce qu’il peut dans sa vie ressemblant à des sables mouvants.

Une mère de famille lui a demandé d’enquêter sur la disparition de son fils Noel. Quelques jours plus tard, le cadavre de l’étudiant est retrouvé, diaboliquement maltraité. La belle Emma, qui travaille dans un fast-food pour financer ses études, a renseigné Jack. Elle en savait peu, encore trop sans doute, puisqu’elle a suivi Noel dans les mêmes ténèbres. Une autre mère s’est adressée à Jack, pour un cas bien différent. Sa fillette trisomique est persécutée à l’école par les gamines de la puissante famille Sawyer. L’affaire parait aisée à régler, si Ridge en uniforme de la Garda va impressionner les petites sauvageonnes. Sauf que la policière doit être hospitalisée après sa visite chez les Sawyer, et que c’est elle qui risque de graves ennuis. Ah, et il y a également ce drogué satanique qui menace Jack de le vitrioler, sans vraiment expliquer pourquoi.

Stewart conseille à son ami de ne plus se frotter à aucune affaire sensible. Sauf que, lors d’une soirée organisée par Ridge et son mari, Jack a rencontré l’étrange Carl. Inquiétant, cet homme froid qui semble tout savoir sur l’entourage de Jack, sur son présent et certainement sur son passé. Quand il fut refoulé à l’aéroport, Jack avait échangé quelques mots avec un nommé Kurt, ressemblant diablement à ce Carl.

Dans un pub clandestin, Jack se procure sans tarder un Sig Sauer. Car c’est un danger mortel, dont il sent la sourde présence. Peut-être Jack devrait-il se laisser acheter quand il reçoit une coquette somme, le denier du diable. D’autant que sa joute orale face à Carl, dans un restaurant de luxe, ne tourne pas à l’avantage de Jack. Que le démon aille troubler le père Malachy, soit. S’il s’en prend à une vieille voyante du peuple Tinker et à d’autres proches, Jack se doit de réagir avec encore plus de cynisme que son ennemi…

 

Le Diable, Satan, Lucifer : comme il existe quantité de noms pour le désigner, il y a des milliers de manières pour le mettre en scène. Celle utilisée par Ken Bruen dans cette histoire est, sinon nouvelle, du moins assez singulière. S’il évoque l’ésotérisme satanique, il s’agit davantage de clins d’œil que de références. Les motivations du Démon importent relativement peu. C’est le duel entre lui et Jack qui prime. Il semble ne jamais quitter des yeux l’Irlandais. Aussi affaibli soit-il par toutes ses mésaventures (c’est le huitième titre de cette série), Jack reste coriace. Un héros qui va mal dans un pays en plein marasme, cela n’empêche pas l’auteur de nous faire sourire, amèrement parfois. Les livres sont toujours très présents, avec un hommage particulier à Seamus Smith pour Rouge Connemara. Même les lecteurs qui connaissent peu Jack Taylor comprennent vite son univers, grâce à des allusions à son passé. Quant à ceux qui aiment ce personnage, ils vont une fois de plus l’accompagner avec bonheur dans son éternelle quête contre le Mal. 

(Disponible dès le 17 octobre) 

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T
Quel plaisir de retrouver Jack Taylor! J'avais craint que le précédent ne soit le dernier. Celui-ci se démarque des autres volumes de la série tout en restant très fidèle à l'univers et au propos<br /> de ken Bruen. Un régal pour mon dimanche, quoi!
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C
<br /> <br /> Bonjour Tasha<br /> <br /> <br /> Le fan-club de Ken Bruen, et en particulier de Jack Taylor, compte beaucoup de militant(e)s. J'aime beaucoup votre expression<br /> concernant le style de Ken Bruen ; "écriture à l'os". Il est certain que son écriture évolue, comme ses personnages, mais garde toute sa saveur.<br /> <br /> <br /> Amitiés.<br /> <br /> <br /> <br />
M
Salut tout le monde, le problème qui se pose à mes yeux est le suivant. Je pense que Ken Bruen est un des auteurs actuels qui va devenir un classique du noir et que ses livres ont vocation à être<br /> lus pour des siècles et des siècles. Ils sont pas si nombreux ainsi. Lui s'inscrit dans une tradition d'écriture noire, c'est un héritier. Pour que sa posterité advienne, il serait beaucoup plus<br /> facile qu'il ait été édité dans une collection unique (et si possible populaire et de facture solide) Je crains qu'avec ces multi-editeurs (bonjour le mercato des auteurs chez les principaux<br /> editeurs de la place) et la qualité mediocre des livres (ces livres ne resistent pas au temps, ils se décomposent rapidement alors qu'une bonne vieille serie noire peut encore être en parfait etat)<br /> il ne pourra être collectionné et je crains qu'a terme, plus personne ne se souvienne de Ken Bruen.
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C
<br /> <br /> Salut Eric<br /> <br /> <br /> En effet, plus difficile de collectionner un auteur paru chez plusieurs éditeurs en divers formats (encore que certains titres de Ken Bruen soient aussi réédité en<br /> Folio Policier). Par contre, c'est un auteur qui figure déjà parmi les écrivains majeurs du roman noir, je n'ai aucun doute là-dessus. Promis, le prochain KB que je chronique, ce sera un format<br /> poche !<br /> <br /> <br /> Amitiés.<br /> <br /> <br /> <br />
M
Salut Claude,<br /> Encore "Delirium tremens" à lire, ce qui me permettra d'attendre de trouver "Le démon" (c'est aussi, si je ne m'abuse, le titre d'un bouquin de Shelby)en occaz....<br /> La série Jack Taylor est excellentissime....<br /> Amicalement,<br /> Max
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C
<br /> <br /> Bonjour Max<br /> <br /> <br /> La vie de Jack Taylor apparait terriblement brouillonne, autant qu'alcoolisée et shootée au Xanax. Mais les histoires sont bien mieux structurées qu'on pourrait le<br /> croire. Et puis, c'est l'ambiance qui nous envoûte carrément. Surtout quand elle est diabolique, comme ici.<br /> <br /> <br /> Amitiés.<br /> <br /> <br /> <br />
G
oh la la ! Il me manque trop d épisodes à lire avant de passer à celui-ci ( mais j'ai de quoi m occuper jusqu'à ce que celui- ci sorte en poche!)
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C
<br /> <br /> Salut Gridou... Je sais que tu as apprécié les premières mésaventures de ce brave Jack Taylor, ce qui signifie que tu y reviendras fatalement. Prends le temps de<br /> découvrir Ken Bruen, oui.<br /> <br /> <br /> Amitiés.<br /> <br /> <br /> <br />
P
Salut Claude, quel veinard tu es et quelle impatience je ressens à la lecture de ton article ! Vivement mercredi ! Pour les 2 autres, je les achète ce week end ! Amitiés
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C
<br /> <br /> Je n'ai jamais caché être un admirateur de Ken Bruen, mon cher Pierre ! Et celui-ci, c'est encore une fois un rendez-vous très excitant avec notre vieux copain Jack<br /> Taylor. Bien sûr, je ne pouvais pas attendre pour le lire. J'achèterai certainement "Tower", car Pierre Bondil semblait plutôt enthousiaste. Celui de la Série Noire, à voir aussi. Dans nos<br /> chroniques, il y a une chose difficile à transcrire : la tonalité si perso de Ken Bruen, qui fait notre délice.<br /> <br /> <br /> Amitiés.<br /> <br /> <br /> <br />
M
Salut Claude, J'adore Ken Bruen mais la politique éditoriale de son editeur me fatigue. Ken Bruen, c'est du pur polar qui devrait sortir dans une collection de poche populaire et non pas des livres<br /> à 20 euros. Ken Bruen, c'est pour tout le monde.
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C
<br /> <br /> Salut Eric. Tu soulèves là une excellente question. Tu le sais, je suis moi-même partisan des collections de poche, moindre coût pour les lecteurs<br /> assidus. Sachant que sortent en octobre 2012 trois titres de Ken Bruen : "Munitions" (Série R&B, Gallimard, 20€), "Le Démon" (Série Jack Taylor, Fayard,<br /> 20€) et "Tower" (K.B. et Reed Farrell Coleman, Rivages 8,65€) = prévoir près de cinquante Euros pour acheter ses nouveautés. Aïe le budget ! Gallimard et Fayard auraient-ils dû s'aligner sur le<br /> tarif de ta collection favorite ? Théoriquement, ça se défend. Sauf qu'on les aurait aussitôt accusés de ne pas respecter leur précédente ligne éditoriale (grands formats pour Ken Bruen),<br /> peut-être même d'un "populisme" ou d'une concurrence mal venus envers Rivages/Noir. J'en connais qui alimenteraient volontiers un tel débat. La question d'édition poche, aussi apprécié que<br /> soit Ken Bruen, n'est donc pas si simple.<br /> <br /> <br /> Amitiés.<br /> <br /> <br /> <br />