Coup d’œil sur trois nouveautés, trois solides thrillers présentées
actuellement par J’ai Lu. "Thriller" est un mot, une sorte d'étiquette, qui regroupe des suspenses fort différents, dans la manière comme dans la qualité. Certains ne manquent pas d'ironiser sur
ce mot, jugé fourre-tout. Ce n'est pas tout à fait justifié. Certes, le thriller n'a pas la caractéristique du roman d'enquête, avec témoins et suspects qu'il s'agit d'interroger de façon parfois
linéaire. Bien sûr, ça ne ressemble pas au roman noir, avec son approche humaniste et sociale des protagonistes et du contexte. En effet, ce sont rarement de purs suspenses, dans l'ambiance
desquels on plonge en frémissant.
Néanmoins, les bons thrillers parviennent à mélanger
habilement ces trois notions. Quelquefois en y mêlant une dose d'étrangeté ou de psychologie assez bien pensée, pour corser le mystère. On admettra que pour nous désorienter, les auteurs de
thrillers forcent très fréquemment sur les effets, le rebondissement spectaculaire. Parfois, on s'y laisse prendre, pas toujours. Pourtant, c'est bien la solidité des scénarios qui fait le trait
commun des thrillers. Autrement dit, de bonnes histoires bien racontées. Or, n'est-ce pas ce que cherchent la plupart des lecteurs ?
Denise Mina et Alex Barclay font partie du cercle d'auteurs ayant depuis longtemps convaincu le public. Parmi ces nouveautés, c’est sans doute aussi l’occasion de découvrir un auteur un peu moins connu. Commençons par celui-ci.
Jean-Baptiste Destremau : "Sonate de l’assassin" (Prix Orange 2009)
« Je ne tue jamais le lundi. C’est une question d'exigence personnelle et de rythme. Il ne faut y voir ni superstition, ni vieille habitude de célibataire. J'ai toujours préféré les fins de semaine pour réaliser cette partie de mon oeuvre.» Laszlo Dumas. Pianiste de renom, mais longtemps dit sans génie. Jusqu'au jour où il se met à faire quelques fines erreurs volontaires et à occire celui qui, au premier rang de la salle de concert, les repère. Immédiatement, son jeu devient meilleur et les critiques s'accordent pour voir en lui un nouveau virtuose. C’est alors qu’il tombe amoureux de l’une de ses cibles…
Denise Mina : "La mauvaise heure"
Glasgow, 1984. Paddy rêve d'être nommée reporter criminel
au Scottish Daily News. Un soir, elle entrevoit dans le vestibule d'une maison huppée le visage ensanglanté
d'une femme. L’homme arrogant qui bloque la porte l’éloigne contre un billet... Le lendemain, le corps de la femme est retrouvé mutilé. Paddy est sûre de tenir son scoop. Mais comment procéder ?
Si elle avoue avoir pris le billet, elle perdra son job. Si elle persiste à enquêter, c’est sa vie qui va être menacée.
Alex Barclay : "Froid comme le sang"
Jean Transom, 35 ans, vit seule avec son chat. Elle n’a pas d'amis, pas d'amant, encore moins d'ennemis, et travaille pour le FBI. Bref, elle mène une existence réglée jusqu'au jour où elle est retrouvée assassinée dans les montagnes du Colorado. Ren Bryce, agent du FBI aussi douée qu'incontrôlable, est chargée de l'enquête. Elle n'a pas le début d’une piste mais, pour que justice soit faite, elle vaincra les démons qui la hantent nuit et jour.