Né le 4 mars 1933, c’est un romancier de 79 ans, qui écrit depuis toujours et reste plutôt actif. Périodiquement, certains de ses livres sont encore publiés. On
ne parle pas là des succès de ses débuts, avec la série des sœurs Blanche et Berthe Bodin, à partir de 1957. Ou, plus tard, d’Évangéline Saint-Léger, héroïne de quatre romans.
Sur plus de soixante-dix romans, dont huit ont été adaptés au cinéma ou en
téléfilms, et de nombreux scénarios, il a connu de beaux succès. Par ses intrigues habiles et ses récits fluides, il n’a jamais déçu aucun de
ses lecteurs, d’hier ou d’aujourd’hui. Des suspenses d’une qualité indiscutable. Malgré tout,
il reste un homme modeste. Trop, à mon avis. Car “Rictus” a été un des succès de la
collection Noir Rétro en 2010. Il est dommage que les éditions Plon n’aient pas davantage soutenu cette initiative de Nathalie Carpentier. Car “Dérapages”, un recueil de nouvelles,
est actuellement disponible aux éditions Noir Délire. En outre, un projet de téléfilms, sur des synopsis de cet auteur confirmé, est en cours. On espère qu’il se concrétisera
bientôt.
Vous avez déjà compris que j’évoque ici Jean-Pierre Ferrière.
Il serait juste qu’un grand éditeur pense à rééditer ses romans. Plusieurs de ses derniers titres des années
2000 ont été publiés chez de petits éditeurs. Aussi sympathiques soient-elles, les éditions Noir Délire ont des capacités de diffusion quelque peu relatives. Il est passé chez les éditions H&O ou Page après Page, qui ne le diffusaient guère mieux. Encore a-t-il eu la sagesse d’éviter les éditions
en format numérique, n’ignorant pas qu’elles sont encore plus invisibles. Des romans mal distribués de Jean-Pierre Ferrière, tels “Meurtre en bonus”, “La
mort qu’on voit danser” ou “La Seine est pleine de révolvers” mériteraient une seconde chance. D’autres, tel l’inédit “Retour en noir”
(version réécrite d’un roman que l’auteur estimait moins réussi), trouveraient encore un public. Alors, où sont les éditeurs sérieux, capables de publier ses romans, disposant d’une
véritable diffusion ? Les auteurs de sa génération, s’il en reste peu, ont aussi le droit d’être encore mis en valeur.
Bon anniversaire, Jean-Pierre !