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Deux jeunes familles habitent une maison mitoyenne. D’un côté, David et Laetitia Brunelle, avec leur fils Milo. Le
mari est chauffeur de taxi, l’épouse est assistante sociale. Un peu moins aisés financièrement que leurs voisins, ils sont propriétaires de leur habitation. De l’autre, Sylvain et Tiphaine Geniot, avec leur fils Maxime, locataires de
leur logement. Lui est architecte, elle est ex-pharmacienne, experte en plantes médicinales. Les Brunelle n’ont plus de famille. David connut quelques problèmes avec la justice, mais fut aidé par
le vieil Ernest. Resté ami du couple, ce dernier est le parrain de Milo. C’est Laetitia qui est la marraine du gamin. Le passé de Sylvain comporte un sombre épisode. Une embrouille concernant son
copain Stéphane, aux conséquences regrettables, que Sylvain a raconté à David.
Naturellement, les deux couples voisins ont entretenu pendant des années leur amitié, renforcée par l’âge identique de Maxime et Milo. Les deux enfants en bas âge ont joué ensemble, l’un chez l’autre. Il fut même question d’ouvrir un portail dans la haie séparant les jardins, mais on y renonça. Ce qui ne gâcha nullement la complicité entre Milo et Maxime. Stéphane refit parler de lui, tragiquement. Il se suicida peu après une visite chez les Geniot, qui étaient absents. Les garçons sont âgés de six ans, quand intervient un drame qui va brouiller peu à peu les deux couples. Laetitia a quasiment assisté à l’accident dont est victime Maxime. Elle a tenté de l’empêcher, perdu un peu de temps. Tiphaine sortait de son bain quand ça c’est produit. Elle n’a pas immédiatement mesuré la gravité des faits.
Dans un premier temps, Sylvain et Tiphaine prennent leurs distances avec les Brunelle. Milo ne réalise que partiellement ce qui s’est produit. C’est aussi bien, selon la pédopsychiatre, qui recommande de préserver son insouciance d’enfant. Après de petits incidents, on peut espérer une réconciliation, chaque couple présentant ses excuses à l’autre. Pourtant, certaines tensions persistent au sein du couple Geniot. D’autant que le cas de Stéphane resurgit entre eux. Si le décès du vieux parrain Ernest passe pour une crise cardiaque, il peut s’avérer suspect. Tiphaine joue son rôle de marraine, mais de nouveaux problèmes se produisent. Laetitia étant habitée par une paranoïa de plus en plus sévère, une altercation l’oppose à ses voisins. Cette fois, le contact semble définitivement rompu…
Voilà un remarquable suspense, dont on peut d’ailleurs s’étonner qu’il n’ait pas été récompensé par un prix littéraire polar. Une histoire s’inscrivant dans la
vie quotidienne, tel est le principal point fort de ce petit chef d’œuvre. Il s’agit ici de personnes résolument ordinaires. Rien ne les prédisposent à traverser de pénibles épreuves. Certes, le
voisinage entraîne fatalement des conflits. Généralement, ils se soldent sans heurts majeurs, chacun finissant par ignorer l’autre. Parfois, si cela tourne à l’hystérie ou au harcèlement, on peut
craindre que ça dégénère.
Une situation semant le trouble entre deux familles, c’est le postulat développé avec une magnifique habileté par Barbara Abel. Malgré des scènes très intenses ou conflictuelles, le spectaculaire n’a pas sa place dans une telle intrigue, ce qu’elle a visiblement gardé en tête. Les protagonistes préservent, à l’image du petit Milo, un semblant de normalité face aux complications. Polar psychologique impeccable et exemplaire, “Derrière la haine” reconstitue cette ambiance d’une manière totalement crédible, ce qui mérite d’être applaudi.
Des chroniques sur ce roman, chez l'Oncle Paul, chez Marine, chez Dominique. Et un entretien avec Barbara Abel chez Le Concierge Masqué.
Barbara Abel : Je sais pas (Éd.Pocket, 2017) - Le blog de Claude LE NOCHER
À l'école maternelle des Pinsons, la jeune Mylène Gilmont n'est pas la plus expérimentée des institutrices. Âgée de vingt-six ans, elle n'attire que modérément la sympathie. Elle préfère...
http://www.action-suspense.com/2017/11/barbara-abel-je-sais-pas-ed.pocket-2017.html